Quelques notes à l’usage de l’intrépide voyageur du pliocène

Dans l’histoire de notre planète, le Pliocène est la dernière époque de l’ère tertiaire ou cénozoïque. Ce long mois de septembre ensoleillé dura environ cinq millions d’années et s’acheva il y a trois millions d’années pour céder la place au Pleistocène et aux premières grandes glaciations.

Le Pliocène, en dépit de sa brièveté (!), est une époque importante. Celle de la dernière grande phase alpine et de la naissance de la Méditerranée telle que nous la connaissons, de l’apparition, à l’apogée des mammifères, des premiers hominidés, les Australopithèques.

A quoi ressemble l’Europe du Pliocène ? La carte, pages 16-17, est la plus précise que nous ayons pu dresser. En France, la façade atlantique est marquée par l’incursion de la mer et la péninsule armoricaine est insulaire. La « mer des Faluns » pénètre loin dans le golfe ligérien.

En bordure de la chaîne alpine, au tout début du Pliocène, le sillon se comble en même temps que la chaîne continue de se soulever. Des couches fantastiques de détritus (jusqu’à 2 000 m de haut), sables et galets, forment des cônes de déjection dans la basse vallée de la Durance (plateau de Valensole). L’affaissement du littoral méditerranéen et de la plaine du Pô, amène la mer à pied d’œuvre autour des Alpes. La vallée du Rhône se présente comme une ria très profonde, arrivant vraisemblablement à une vingtaine de kilomètres de l’actuel Lyon, le Roniah du Pays Multicolore. Au nord, on trouve le grand Lac de Bresse dans lequel se jette le Rhin pour une période.

Au Miocène, le massif qui reliait les Pyrénées aux Maures a disparu et le dessin de la côte méditerranéenne est proche de celui que nous connaissons. Entre les Corbières et les Pyrénées, une ria pareille à celle du Rhône s’ouvre dans la plaine du Roussillon.

Le Pliocène est une époque hautement volcanique pour le Velay, l’Aubrac et le Cantal, et la flore conservée dans les cendres consolidées témoigne d’un climat nettement plus chaud que l’actuel avec la présence de gingkos, de grenadiers, et une faune de mastodontes, de rhinocéros et d’hipparions.

Car c’est au Pliocène que les mammifères sont au sommet de leur courbe évolutive, leur déclin devant commencer avec le Pleistocène, le froid, les vents, les pluies. Les proboscidiens sont nombreux : dinothérium aux défenses recourbées vers l’arrière, mastodontes à la trompe très développée, à deux défenses… L’hipparion, ancêtre nain du cheval, est sur le chemin de l’extinction et l’equuus stenonis va lui succéder, ascendant direct de notre cheval contemporain. Le machairodus, le fameux tigre à dents de sabre, domine les félidés. Cerfs, girafes, antilopes, s’ébattent dans les savanes, ainsi que les premiers rhinocéros vrais, unicornes, et les tout premiers bovidés avec le Parabos, au Plaisancien inférieur.

Enfin, répétons-le, au terme du Pliocène, il y a quatre millions d’années, le rameau des hominidés explosa avec les Australopithèques dont les ossements ont été découverts au Kenya et en Ethiopie.

Bonne route !


PROFESSEUR SPACE FICTION.

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