Depuis de lointains millénaires, le Sauveur est celui qui est pur par excellence.
A quoi ne devons-nous pas nous attendre, nous qui sommes des créatures endettées, comme des branches encore sèches suspendues à l'arbre de la vie ?
À chaque expérience qui se présente, nous avons besoin de nouveaux processus pour réaliser notre tâche de réparation et de correction.
Nous sommes des poutres sans vie que les passions humaines ont rendues inutilisables dans leur furie destructrice.
Les paysans mettent des tuteurs aux pêchers quand leurs frondes rachitiques ne produisent pas. L'effet est bénéfique et compensateur.
Le martyre du Christ a dépassé les limites de notre imagination. Comme un tronc sublime de vie, il a souffert parce qu'il désirait nous transmettre sa sève féconde.
Comme des rondins desséchés à la chaleur du mal, nous souffrons par besoin, pour notre bien.
Par esprit de méchanceté et d'ingratitude, le monde a organisé la tragédie de la croix pour le Maître ; mais nous autres, si nous avons des croix sur le sentier rédempteur, ce n'est pas parce que Dieu est sévère dans l'exécution de ses lois, mais qu'il est le Père aimant de nos âmes, plein de sagesse et de compassion dans ses méthodes éducatives.
83
Afflictions
« Mais réjouissez-vous plutôt de ce que vous participez aux souffrances de Jésus- Christ. » - (I Pierre 4. 13)
Il est indéniable que durant votre apprentissage terrestre vous traverserez d'âpres périodes hivernales, alors, vous devrez faire appel aux réserves stockées en votre for intérieur, récoltées dans les moments d'équilibre et d'abondance.
Dans la désillusion de vos très chers amis, vous contemplerez le monde, tel un temple tombé en ruine sous le vacarme d'une cruelle tempête.
Au loin, les espoirs se seront évanouis, tandis que les rêves seront foulés par des ingrats. Les êtres aimés auront disparu, certains par indifférence, d'autres parce qu'ils auront préféré intégrer le cadre des intérêts fugitifs du plan matériel.
Lorsqu'un tel jour apparaîtra à l'horizon, vous contraignant à l'inquiétude et à l'amertume, il ne vous sera certainement pas interdit de pleurer. Pourtant, il ne faudra pas oublier la divine compagnie du Seigneur Jésus.
Supposez-vous, par hasard, que le Maître des maîtres habite une sphère inaccessible à la pensée des hommes ? Jugez-vous, donc, que le Sauveur ne reçoive pas quotidiennement les ingratitudes et les sarcasmes émanant des créatures humaines ? Avant de connaître le mal d'autrui qui nous afflige, II connaissait le nôtre et souffrait de nos erreurs.
Par conséquent dans les heures d'afflictions, n'oublions pas qu'il est primordial d'entretenir sa sublime compagnie et d'aller de l'avant pleins de sa sérénité et de sa vigueur.
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Levons-nous
« Levez-vous, partons d'ici. » — Jésus. (Jean 14. 31)
Avant de se retirer pour les prières suprêmes dans le jardin, Jésus parla longuement aux disciples, et chercha à éclaircir le sens profond de son exemple.
En se rapportant à ses pensées sublimes, il fit une belle invitation qui se trouve insérée dans l'Évangile de Jean :
— « Levez-vous ! Partons d'ici ! »
L'appel est hautement significatif.
D'ordinaire, l'homme du monde se lève pour partir à la conquête de victoires faciles en se lançant dans l'âpre lutte de la suprématie ou en changeant de domicile dans l'espoir d'une amélioration éphémère.
Avec Jésus, néanmoins, le contraire se produisit.
Il se leva pour être lacéré, juste après le geste de Judas.
Puis, il s'éloigna du lieu où il se trouvait afin d'aller, peu après, vers la flagellation et la mort.
Naturellement, il partit pour la glorieuse destination de ses retrouvailles avec le Père, mais nous devons souligner ses arrêts durant le trajet...
Il se leva et il partit à la recherche de la gloire suprême. Les haltes durant cette marche sont éminemment éducatives : — Gethsémani, la prison, le prétoire, la voie douloureuse, le Calvaire, la croix sont des points d'observation très intéressants, surtout de nos jours, où tant de chrétiens attendent de pouvoir voyager assis sur les coussins luxueux du moindre effort.
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Témoignage
« Jésus répondit : « Dis-tu cela de toi-même ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ? » — (Jean 18. 34)
La question du Christ à Pilate a une très grande signification. Nous la comprenons en l'appliquant à nos expériences religieuses.
Lorsque nous entrevoyons dans le Maître la personnalité du Sauveur, pourquoi l'affirmons-nous comme tel ? Agirions-nous comme des phonographes qui répètent purement et simplement des paroles entendues ?
Il faut connaître la raison pour laquelle nous avons des sentiments d'affection et de respect vis-à-vis du Seigneur. Il ne suffit pas de répéter les belles leçons que d'autres ont proférées, mais de vivre substantiellement l'expérience intime, fidèles au programme divin.
Quiconque se rapportant nominalement à un individu peut questionner les origines de la référence qui est faite.
Jésus n'est pas un symbole légendaire, c'est un Maître vivant.
Les préoccupations superficielles du monde arrivent, instruisent l'esprit et passent, mais l'expérience religieuse reste.
À ce titre, d'ailleurs, il est illogique de, systématiquement, faire appel au patrimoine d'autrui.
Il est utile à tout apprenti d'apporter son témoignage, d'illuminer son cœur des enseignements du Christ, d'observer l'excellence de son influence les jours tranquilles comme lorsqu'ils sont tourmentés.
Reconnaissons, donc, l'attitude louable qui ressort de l'effort de l'homme qui s'inspire de l'exemple des fidèles disciples ; toutefois, n'oublions pas qu'il est improductif de nous reposer sur des édifications qui ne nous appartiennent pas en oubliant le service qui est le nôtre.
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Jésus et les amis
« Nul n 'a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis. »— Jésus. (Jean 15. 13)
Dans le cadre historique du Christ, la réalité de son immense affection pour l'humanité nous impressionne.
Pour les hommes, il a fait tout ce qu'il était possible d'accomplir en matière de renoncement et de dévouement.
Ses actes furent célébrés dans des assemblées de fraternité et d'amour. La première manifestation de son apostolat eut lieu lors d'une joyeuse fête au sein d'un foyer. Il tint compagnie aux publicains, il eut soif d'une parfaite compréhension avec ses disciples. C'était l'ami fidèle des nécessiteux qui étaient secourus par ses vertus éternelles. A travers les leçons évangéliques, on peut remarquer son effort pour être compris dans sa capacité infinie d'aimer. Le dernier dîner est un tableau doté d'une pro fonde sensibilité affective. Il lave les pieds des disciples, et prie pour le bonheur de chacun...
Malgré tout, au premier choc avec les forces destructrices, le Maître expérimente l'abandon suprême. En vain, ses yeux cherchent dans la foule des êtres chers, des bénéficiers et des adeptes.
Les lépreux et les aveugles guéris par ses mains avaient disparu.
Judas l'avait livré en lui donnant un baiser.
Simon, qui avait joui de sa présence dans son foyer, l'avait nié trois fois.
Jean et Jacques dormaient dans le jardin.
Les autres avaient préféré s'empresser d'être d'accord avec les accusations injustes. Même après la Résurrection, Thomas avait exigé des signes de lui.
Lorsque tu te trouveras devant la « porte étroite » qui dilate les conquêtes de la vie éternelle, toi aussi tu iras seul. N'attends pas tes amis. Ils ne te comprendraient pas ; néanmoins, n'aie de cesse de les aimer. Ce sont des enfants. Et tout enfant craint et exige beaucoup.
87
Pourquoi dormez-vous ?
« Et il leur dit : Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation. » — (Luc 22. 46)
Selon les enseignements fondamentaux de Jésus, il est impératif d'éviter les situations accommodantes au détriment des activités du bien.
Dans ce passage, l'Evangile de Luc raconte que les disciples « dormaient de tristesse », tandis que le Maître priait avec ferveur dans le jardin. On voit donc que le Seigneur n'a même pas justifié l'inactivité procédant du choc des grandes douleurs.
L'apprenti verra le monde comme étant la terre de labeur du royaume où il s'efforcera, travailleur et vigilant, de comprendre que le Christ reste au service rédempteur pour sauver les créatures.
A ce souvenir de la prière dans Gethsémani, il faut rappeler que les innombrables communautés chrétiennes dorment toujours en compagnie de leurs proches, plongés dans les intérêts mesquins, dans les vanités éphémères. Comme des somnambules, ils parlent du Christ, se rapportent à son impérissable exemple, inconscients qu'ils sont de ce qu'ils disent et de ce qu'ils font pour ne s'éveiller qu'à l'instant de la mort corporelle, tardivement en larmes.
Écoutons la question du Sauveur et cherchons l'édification et le travail, là où il n'y a pas de place pour ce qui est inutile et nuit à la conscience.
Quant à toi, qui te trouves encore dans la chair, ne laisse pas ton esprit s'endormir en négligeant les intérêts du Rédempteur. Lève-toi et fais des efforts, car c'est dans le sommeil de l'âme que se trouvent les plus dangereuses tentations à travers des cauchemars ou des fantaisies.
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Veiller avec Jésus
« Et il vint vers les disciples, qu'il trouva endormis, et il dit à Pierre : Vous n'avez donc pu veiller une 26. 40) heure avec moi ! » — (Matthieu
Jésus vint sur la terre éveiller les hommes à la vie supérieure.
Cependant, il est intéressant de rappeler que lorsqu'il ressentit le besoin d'être accompagné dans son témoignage suprême, il n'invita pas de timides partisans ou des bénéficiers de la veille, mais des disciples conscients de leurs obligations. Pourtant, ceux-là mêmes s'endormirent, augmentant la solitude du divin Envoyé.
Il est essentiel que nous nous souvenions du texte évangélique pour que nous considérions le fait que le Maître poursuit la tâche dans un effort incessant et convoque des coopérateurs dévoués à la collaboration nécessaire. Bien évidemment, il ne Confie pas de tâches d'une importance fondamentale à des Esprits inexpérimentés ou ignorants, mais il est impératif de reconnaître le nombre réduit de ceux qui ne s'endorment pas dans le monde, alors que Jésus attend des résultats à la hauteur de la tâche qui leur a été confiée.
Oubliant la mission dont ils sont porteurs, ils ne pensent qu'à mettre leurs désirs à exécution lorsqu'ils se rendent compte de la vitesse des jours qui passent dans le corps physique. Ils oublient que la vie est éternelle et que symboliquement l'existence terrestre ne dure « qu'une heure ». Dans de telles circonstances, lorsque les travailleurs distraits s'éveillent à la réalité spirituelle, ils pleurent sous le coup de la conscience et désirent ardemment retrouver la paix du Sauveur, mais les paroles adressées à Pierre leur résonnent à l'oreille : Vous n'avez donc pu veiller une heure avec moi !
En vérité, nous ne pouvons rester en compagnie du Christ, ne serait-ce qu'une heure, comment pouvons-nous prétendre à l'union divine pour l'éternité ?
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L'échec de Pierre
« Pierre le suivit de loin jusqu 'à la cour du souverain sacrificateur, y entra, et s'assit avec les serviteurs, pour voir comment cela finirait. » - (Matthieu 26. 58)
Les échecs, comme tout succès, ont certaines causes positives.
Dans les communautés chrétiennes, la négation de Pierre est toujours un sujet d'intérêt palpitant.
La chute morale du généreux ami du Maître s'insérerait-elle dans une sorte de fatalité ? Pourquoi Simon aurait-il refusé de coopérer avec le Seigneur dans des moments aussi difficiles ?
Dans ce cas particulier, c'est à son manque de vigilance qu'il faut se rapporter.
L'échec de l'aimant pêcheur réside dans son inattention relative aux avertissements reçus.
De nos jours, un grand nombre de disciples partagent le même type de négation, du fait de leur négligence.
L'Évangile dit qu'à l'heure des travaux suprêmes, Simon Pierre suivait le Maître « de loin », il était resté dans la « cour du souverain sacrificateur », et « il s'était assis avec les serviteurs » pour « voir la fin ».
Une lecture attentive du texte éclaire notre compréhension et nous reconnaissons que, de nos jours encore, de nombreux amis de l'Évangile ne peuvent s'empêcher de céder à leurs aspirations et à leurs espoirs d'accompagner le Christ à distance, craignant de perdre des avantages immédiats. Lorsqu'ils sont appelés au témoignage important, ils s'attardent dans le voisinage de l'arène des luttes rédemptrices parmi les serviteurs des conventions pratiques, ajustent leurs lunettes pour voir comment se termineront les tâches des autres.
Naturellement, tous les apprentis, qui se trouvent dans de telles conditions, échoueront et pleureront amèrement.
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Aspiration au bien
. « Jésus lui dit : Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le. Alors, ces gens s'avancèrent, mirent la main sur Jésus, et le saisirent. » - (Matthieu 26. 50)
II est intéressant d'observer l'optimisme du Maître qui prodigua des occasions au bien jusqu'à la fin de sa glorieuse mission de vérité et d'amour auprès des hommes.
Le Christ, qui avait été informé de la faute de Judas, commenta avec amour, lors de la dernière réunion qui eut lieu dans une plus grande intimité avec les disciples, le fait qu'il n'avait pas le moindre doute quant aux supplices qui l'attendaient. Même ainsi, lorsque le coopérateur égaré s'approcha, il l'embrassa sur la joue, l'identifiant de la sorte aux bourreaux. Avec une sublime sérénité, le Maître reçut affectueusement son salut et lui demanda : Mon ami, qu'es-tu venu faire ici ?
Jusqu'au dernier instant, son cœur miséricordieux fournissait au disciple inquiet l'occasion de faire le bien.
Même s'il remarqua que Judas était accompagné des gardes qui allaient l'arrêter, il lui donna le titre d'ami. Il ne lui retira pas sa confiance de la toute première minute, ne le maudit pas, ne se livra pas à des plaintes inutiles, ne le recommanda pas à la postérité avec des accusations ou des propos indignes.
À travers ce geste d'une inoubliable beauté spirituelle, Jésus nous enseigne qu'il faut offrir des ouvertures au bien, jusqu'à la dernière heure des expériences terrestres, même si à l'issue de cette ultime opportunité, il ne reste que le chemin du martyre ou celui qui mène à la croix des témoignages suprêmes.
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Champ du sang
« C'est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu 'à ce jour. » — (Matthieu 27. 8)
Désorienté par les terribles conséquences de son irréflexion, Judas alla voir les prêtres et leur restitua les trente pièces de monnaie en les jetant, au hasard, dans l'enceinte du Temple.
Les mentors du Judaïsme en conclurent, alors, que l'argent était le prix du sang et, cherchant à s'en défaire le plus rapidement possible, ils acquirent un champ pour y établir un cimetière d'étrangers, dès lors appelé champ du sang.
L'expression symbolique de ce souvenir est profonde et, à sa lumière, nous devons reconnaître que la majorité des hommes continue à commettre l'acte irréfléchi de Judas en échangeant inconsciemment le Maître pour des espoirs injustes, pour des avantages matériels, pour des privilèges temporaires. Lorsqu'ils constatent l'étendue des erreurs commises, désespérés, ils recherchent les comparses de leurs illusions dans les criminelles actions où ils se sont engagés durant la lutte humaine, et tentent de leur rendre tout ce qui leur appartient. Cependant, avec ces fruits amers ils ne réussissent à peine qu'à acquérir le champ du sang des expiations douloureuses et rudes pour enterrer les cadavres de leurs cauchemars délictueux, étrangers à l'idéal divin de la perfection en Jésus-Christ.
Frère en humanité, toi qui n'a pas encore pu sortir du cycle millénaire des réincarnations dans ta lutte pour enterrer tes crimes passés incompatibles avec la loi éternelle, n'échange pas le Christ impérissable pour une poignée de cendres de misère, car sinon tu resteras circonscrit aux sombres régions de la chair sanglante.
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Madeleine
« Jésus lui dit : Marie ! Se retournant, elle lui dit : Maître ! » - (Jean 20. 16)
La première visite de Jésus après sa résurrection est marquée des faits les plus significatifs de l'Évangile qui invitent à la méditation substantielle et sérieuse. Pour quels motifs profonds le divin Maître aurait-il fait le choix d'apparaître aux yeux de Madeleine en premier lieu, plutôt que d'opter pour ceux qui lui étaient plus proches dans la vie ? Il paraît normal que nous cherchions à comprendre pourquoi le Christ n'est pas plutôt apparu à ce cœur dévoué et aimant qui lui avait servi de Mère ou à ses chers disciples...
Pourtant, le geste de Jésus est profondément symbolique dans son essence
divine.
Parmi les personnages de la Bonne Nouvelle, nul ne se fit autant violence que Madeleine dans son inoubliable entêtement pour suivre le Sauveur. Bien que « morte » aux sensations que la paralysie de l'âme peut produire, il avait suffi d'une rencontre avec le Christ pour qu'elle abandonnât tout et suivît ses pas, fidèle jusqu'au bout dans les actes de négation de sa propre personne et dans sa ferme résolution à porter sa croix au calvaire rédempteur de son existence angoissante.
On peut comprendre que de nombreux étudiants s'interrogent sur la raison pour laquelle le Maître n'est pas apparu en premier à Pierre ou à Jean, à sa Mère ou à ses amis. Cependant, il est aussi légitime de reconnaître qu'à ce geste inoubliable, Jésus a ratifié la leçon que sa doctrine sera pour tous, apprentis et disciples, la règle d'or des vies transformées pour la gloire du bien. Et personne n'avait transformé la sienne à la lumière de l'Évangile rédemptrice comme Marie Madeleine le fit.
93
Joie chrétienne
« Mais -votre tristesse se changera en joie. » - Jésus. (Jean 16.20)
Dans les heures qui précédèrent l'agonie de la croix, les disciples n'arrivaient pas à masquer leur douleur, leur déception. Ils étaient tristes. Comme tout être humain, ils ne comprenaient pas qu'il puisse y avoir d'autres victoires que celles de la terre. Mais avec une vigoureuse sérénité, Jésus les exhorta : « En vérité, en vérité, je vous dis que vous pleurerez et que vous vous lamenterez ; le monde se réjouira et vous serez tristes, mais votre tristesse se convertira en joie. »
À travers les siècles, on vit dans l'Évangile un ensemble d'affligeantes nouvelles - un Sauveur dévoué et pur conduit à la poutre destinée aux infâmes, des disciples dispersés, des persécutions sans nom, des martyres et des larmes pour tous ses disciples...
Néanmoins, le joug pesant des souffrances est à la base d'une vie supérieure pleine de paix et de joie. Ces douleurs représentent l'aide de Dieu à la terre stérile des cœurs humains. Elles viennent comme un engrais divin mêlé aux sentiments des créatures terrestres pour que des bourbiers immondes naissent des lys d'espoir.
Sur terre, les défenseurs inquiets de la politique et de la science prescrivent le repos et le plaisir. Il en résulte que par la suite l'esprit pleure pendant un temps indéterminé, acculé aux sombres extrêmes de sa conscience blessée par des attitudes cri minelles. Pourtant, le Christ avait eu la suprême sagesse d'enseigner l'ordre naturel pour acquérir des joies éternelles. Il avait démontré que satisfaire, sans avertissement ni mesure, les caprices des créatures du monde, dans leur état d'évolution actuel, revenait à déposer des substances dangereuses dans des mains infantiles. De ce fait, les travaux et les sacrifices sont réservés à ses chers compagnons pour qu'ils ne se perdent pas dans l'illusion et arrivent à la vie réelle avec un précieux patrimoine d'édifications stables.
Voilà pourquoi la joie chrétienne ne réside pas dans les plaisirs de l'inconscience, mais dans la sublime certitude que toutes les douleurs sont des chemins qui mènent à des joies immortelles.
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En nous sauvant
« Sauve-toi toi-même en descendant de la croix!»- (Marc 15- 30)
Ce cri d'ironie poussé par des hommes malveillants ne cesse de vibrer à travers les siècles.
La créature humaine ne pouvait comprendre le sacrifice du Sauveur. La terre ne connaissait que des vainqueurs qui arrivaient en brandissant des armes, couverts de gloires sanglantes, des héros de la destruction et de la mort à qui on dressait des autels et des monuments en pierre.
Mais ce Messie était loin du modèle courant. Pour conquérir, il donna de sa personne ; afin de posséder, il ne demanda rien aux autres pour lui ; pour enrichir la vie, il se livra à la mort.
Par conséquent, à l'heure extrême, cherchant à interpeller le divin Triomphateur avec des expressions corrosives, les sarcasmes ne manquèrent pas.
À ce témoignage, le Maître nous enseigne que même en nous préservant de la méchanceté et de l'ignorance, nous entendrons le cri de la malice générale.
Par conséquent, lorsque nous nous attardons et restons attachés à l'illusion de la proéminence, quand nous travaillons exclusivement intéressés par notre grandissement temporaire dans la sphère charnelle et que nous oublions les besoins d'autrui, nous sommes toujours considérés par un grand nombre comme privilégiés et victorieux. Mais si nous faisons le choix de réfléchir à nos graves responsabilités dans le monde, on nous traite de fous et, quand on nous surprend à réaliser des expériences élevées, enduites de la douleur sacrée qui nous transporte vers des sphères sublimes, ceux qui nous ont ridiculisés passent près de nous en faisant des gestes ironiques et nous rappellent les hauts principes que nous avons épousés dans notre vie tout en s'exclamant avec dédain : - « Sauve-toi toi-même en descendant de la croix ! »
95
L'ami occulte
« Mais leurs yeux étaient retenus, afin qu 'ils ne pussent le reconnaître. » — (Luc 24. 16)
En route vers Emmaus, amers, les disciples commentaient les terribles événements du Calvaire.
Ils étaient plongés dans la tourmente de l'angoisse. Le doute pénétrait leur âme, les poussant à l'abattement, à des sentiments négatifs.
À ce moment-là, un homme inconnu vint se joindre à eux sur la route. Il ressemblait à un misérable voyageur. Sans s'identifier, il évoqua les vérités des Ecritures, et exalta la croix et la souffrance.
Les deux compagnons, qui s'étaient empêtrés dans des Contradictions ingrates, éprouvèrent une sensation agréable de bien-être en entendant ces propos réconfortants.
Ce ne fut qu'à la fin du voyage, à présent fortifiés dans la douce atmosphère de l'auberge, qu'ils perçurent que l'inconnu était le Maître.
Tous les jours apparaissent des apprentis sur la « route symbolique d'Emmaus ». Touchés par l'Evangile, ils s'étonnent des sacrifices nécessaires à l'illumination spirituelle éternelle. Ils ne comprennent pas le contenu divin de la croix et cherchent de lointains « paysages mentaux »... Néanmoins, il se présente toujours un inconnu pour marcher au côté de ceux qui titubent et s'enfuient. Il prend la forme d'un promeneur incompris, d'un compagnon inattendu, d'un vieillard généreux, d'un enfant timide. Sa voix est différente des autres, ses élucidations plus fermes, ses appels plus doux.
Celui qui, pendant un temps, partage le banquet de la croix ne pourra jamais l'oublier. Très souvent, il s'attardera dans le monde en s'aventurant sur de sombres chemins ; pourtant, l'heure arrivera où, de manière imprévisible, Jésus viendra chercher ces voyageurs égarés et ne les abandonnera pas tant qu'il ne les verra pas dans un climat de confiance, libres et sûrs d'eux.
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La couronne
« Ils le revêtent de pourpre, puis, ayant tressé une couronne d'épines, ils la lui mettent. » - (Marc 15. 17)
De nos jours, le degré d'inadvertance de la majorité des disciples de l'Evangile, obnubilés par la couronne des triomphes mondains, est presque incroyable. Depuis longtemps, les églises chrétiennes corrompues se complaisent à réaliser de grands spec tacles à travers d'immenses démonstrations de force politique. Il faut reconnaître qu'un grand nombre de clubs spirites chrétiens, encore si récents dans le monde, tendent aux mêmes inclinations.
Individuellement, les prosélytes exigent de la part d'inconnus le bien-être, un chemin sans obstacle, les considérations honorables du monde, de respect de tous ou la reconnaissance fidèle des principes élevés qu'ils ont épousés dans la vie. Quand toutes ces facilités ne les incitent pas au service édifiant, ils se sentent persécutés, contrariés, malheureux.
Mais... et le Christ ? Le tableau de la couronne d'épines ne serait-il donc pas suffisant pour atténuer notre inquiétude ?
Naturellement, le Maître portait en lui la couronne de la vie ; mais il ne voulut pas perdre l'occasion de révéler que la couronne de la terre est encore celle des épines, de la souffrance et du travail incessant pour ceux qui désirent escalader la montagne de la résurrection divine. À l'heure où le Seigneur inaugurait la Bonne Nouvelle parmi les hommes, les Romains se couronnaient de rosés ; mais en nous léguant sa sublime leçon, Jésus nous laissait comprendre que ses fidèles disciples devraient porter des distinctions d'une autre nature.
97
Aimes-tu suffisamment ?
« Il lui dit pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » — (Jean 21. 17)
Pour les apprentis moins avisés, il semble étrange que Jésus ait demandé par trois fois à l'apôtre s'il était bien sûr de son amour. En l'entendant répéter cette question, Simon Pierre en fut attristé, et supposât que le Maître doutait de ses sentiments les plus intimes.
Néanmoins, l'enseignement est plus profond.
A cet instant, Jésus lui confiait le ministère de la coopération dans le cadre des services rédempteurs. Le pêcheur de Capharnaum allait contribuer à l'élévation de ses protégés du monde, il allait devenir apôtre en se pénétrant de nouvelles valeurs pour la vie éternelle.
Par conséquent, la question du Seigneur dans ce cas est très significative. Jésus ne demande pas d'informations au disciple relatives aux raisonnements qui étaient les siens, il ne délire pas s'informer des connaissances de son collaborateur à Son égard, il ne demande pas un engagement formel. Il prétend seulement savoir si Pierre l'aime et laisse percevoir qu'avec l'amour, les autres difficultés se résolvent. Si le disciple a suffisamment de réserve de cette essence divine, la tâche la plus âpre se convertit en apostolat de bénédictions prometteuses.
De la sorte, il est impératif de reconnaître que tes conquêtes intellectuelles valent beaucoup, que tes recherches sont louables, mais en vérité tu ne seras effectivement un coopérateur efficace du Christ que si tu as de l'amour en toi.
98
Apparences
« Et lui, rejetant son manteau, bondit et vint à Jésus. »- (Marc 10. 50)
L'Évangile de Marc présente une intéressante nouvelle sur la guérison de Bartimée, l'aveugle de Jéricho.
Pour recevoir la bénédiction de la divine approche, il jette sa cape, court à la rencontre du Maître, et recouvre la vision de ses yeux éteints et tristes.
Ne résiderait-il pas dans cet acte un précieux symbole ?
Les êtres humains exhibent dans le monde les apparences les plus diverses. Il existe des habits de rois et de mendiants. De nombreux amis du crime ont une préférence pour les « capes de saints ». Rares sont ceux qui ne collent pas sur leur visage le masque de leur convenance. On allègue que la lutte humaine est pleine de sollicitations variées, qu'il est indispensable de s'occuper de l'agitation du siècle ; néanmoins, si quelqu'un désire sincèrement s'approcher de Jésus pour recevoir des bienfaits durables, qu'il rejette la cape du monde transitoire et se présente au Seigneur, tel qu'il est, sans l'affligeante préoccupation de garder la prétendue intangibilité des titres éphémères, que ce soit ceux de la fortune matérielle ou ceux de la notion exagérée de souffrance. Vouloir entretenir de fausses apparences devant le Christ ou ses messagers complique la situation de celui qui est dans le besoin. Ne demande rien au Seigneur avec exigence ou en formulant des allégations inappropriées. Retire ta cape mondaine et présente-toi à Lui, sans plus ni moins.
99
Promettre
« Ils leur promettent la liberté, mais ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption. » — (2 Pierre 2. 19)
Il faut se méfier de toutes les promesses de facilités faites dans le monde. Alors qu'il pouvait ouvrir les plus vastes horizons aux yeux limités de la créature, Jésus promit la croix sans laquelle l'être ne pourrait s'éloigner de la terre pour aller à sa rencontre.
De toute part, il existe des disciples négligents qui acceptent d'être trompés par des aventuriers inconscients. Ils n'ont pas encore appris la leçon vivante du travail personnel auquel ils ont été appelés pour développer une activité particulière.
Les faiseurs de révolutions et les détenteurs de projets absurdes promettent des merveilles. Mais, s'ils sont victimes de leur ambition, s'ils servent des intentions inférieures, ou sont esclaves de terribles erreurs, comment pourront-ils réaliser pour les autres la liberté ou l'élévation dont ils sont, eux-mêmes, si éloignés ?
Ne crois pas aux sauveurs qui ne démontrent pas d'actions qui viennent confirmer leur propre salut.
Tu dois savoir que tu as été créé pour la glorieuse ascension, mais qu'il est très facile de tomber. Monter demande du travail, de la patience, de la persévérance, ce sont des conditions qui sont essentielles pour trouver l'amour et la sagesse.
Si quelqu'un met en valeur les facilités, n'en crois rien ; il est possible que l'aventurier soit en pleine chute. Mais lorsqu'on te fait entrevoir des perspectives réconfortantes à travers la sueur et l'effort personnel, accepte la suggestion avec joie. Celui qui comprend le trésor caché dans les difficultés, et en profite pour enrichir sa vie, s'élève, il est donc digne d'être suivi.
100
Aides de l'invisible
« Ils franchirent ainsi un premier poste de garde, puis un second, et parvinrent à la porte de fer qui donne sur la ville. D'elle-même, elle s'ouvrit devant eux. Ils sortirent, allèrent jusqu'au bout d'une rue,puis brusquement l'ange le quitta, »— (Actes 12. 10)
Les hommes attendent toujours anxieusement l'aide du plan spirituel. Peu importe le nom que porte ce soutien. Dans son essence, c'est invariablement le même, bien qu'il soit connu chez les spirites comme « protection des guides » et dans les mi lieux protestants comme « manifestations du Saint-Esprit ».
Les dénominations présentent un intérêt secondaire. Il est essentiel de considérer qu'une telle collaboration constitue un élément vital dans les activités du croyant qui est sincère.
Pourtant, la contribution reçue par Pierre en prison est Une leçon pour tout le
monde.
Attaché à de très lourdes chaînes, le pêcheur de Capharnaum voit s'approcher l'ange du Seigneur qui le libère, puis il traverse en sa compagnie les premiers dangers dans la prison, marche aux côtés du messager le long d'une rue ; quand enfin, l'émissaire s'éloigne en le laissant à nouveau livré à lui-même pour ne pas dévaloriser ses initiatives.
Cet exemple est typique.
Les aides de l'invisible sont incontestables. Au moment opportun, elles ne manquent jamais dans leurs expressions multiformes ; mais il est indispensable que le croyant ne se vicie pas à cette espèce de coopération, qu'il apprenne à marcher seul en utilisant son indépendance et sa volonté dans ce qui est juste et utile, convaincu qu'il se trouve dans le monde pour apprendre, car il ne lui est pas permis de demander aux instructeurs la solution aux problèmes nécessaires à sa condition d'apprenti.
101 Tout en Dieu
« Je ne puis rien faire de moi-même. » — Jésus. (Jean 5. 30)
Méditer sur les facteurs transcendants qui régissent les moindres phénomènes de la vie est un excellent exercice contre la vanité personnelle.
L'homme ne peut rien sans Dieu.
Nous avons tous vu des personnalités dominatrices surgir sur la scène terrestre affirmant être puissantes sans le soutien du Très-Haut ; pourtant, la seule réalisation qu'elles obtiennent véritablement est la dilatation illusoire accordée par le souffle du monde, et elles se vident aux premiers contacts avec les vérités divines. Lorsque ces terribles géants gonflés de vent apparaissent, ils répandent des ruines matérielles et affligent les esprits ; mais le même monde qui leur confère un piédestal les projette dans l'abîme du vulgaire dédain ; la même foule qui les exalte se charge de les remettre à leur place.
Les disciples sincères n'ignorent pas que toutes leurs possibilités procèdent du Père bien-aimé et sage, que les occasions d'édification sur la terre, la beauté des paysages, les bienfaits de chaque jour et les bénédictions des êtres aimés viennent de Dieu qui les invite, grâce à l'esprit de service, à des ministères plus sacrés. De la sorte, ils agiront toujours en aimant, progresseront pour le bien et éclaireront pour que la vérité se fasse, rectifieront leurs chemins et feront naître de nouvelles lumières, car leurs cœurs reconnaissent que d'eux-mêmes ils ne pourront rien, et qu'ils honoreront le Père en entrant en sainte coopération par le biais de ses œuvres.
102
Le chrétien et le monde
« D'abord l'herbe, puis l'épi, puis plein de blé dans l'épi .» — Jésus. (Marc 4. 28)
Personne ne pense qu'acquérir un titre afférent à l'élévation spirituelle soit facile. Avec sagesse, le Maître a fait appel aux symboles vivants de la nature pour aider notre compréhension.
L'herbe est loin de l'épi, comme l'épi reste distant des grains mûrs.
Pour cette raison, le plus grand adversaire de l'âme qui désire suivre le Sauveur, est le monde lui-même.
Tant que l'homme ordinaire reste affairé aux vulgarités et aux inutilités de l'existence terrestre, nul ne prête attention à ses pas. Ses attitudes n'intéressent personne. Néanmoins, si l'herbe tendre de la foi rectificatrice surgit dans son cœur, sa vie devient pour la foule un objet de curiosité. Des milliers d'yeux, qui ne le voyaient pas quand il était égaré dans l'ignorance et dans l'indifférence, suivent à présent ses moindres gestes avec une vigilance soutenue. Le pauvre aspirant au titre de disciple du Seigneur n'est encore qu'une brindille prometteuse et on lui réclame déjà les épis des œuvres célestes ; alors qu'il se trouve bien loin du premier duvet des ailes spirituelles, on exige de lui des vols suprêmes au-dessus des misères humaines.
Beaucoup d'apprentis se découragent et retournent à la boue où les compagnons ne les voient pas.
Le monde oublie que ces âmes anxieuses n'en sont qu'à leurs premiers espoirs, de ce fait, ils affrontent de plus âpres disputes pour briser le cocon des passions inférieures dans leur aspiration à s'élever. Plongée dans la vieille ignorance qui la carac térise, la foule n'appréhende l'homme que dans l'animalité dans laquelle elle se complaît. Si un compagnon prétend s'élever, elle exige bientôt de lui des lettres de créance positives émanant du ciel, oubliant que personne ne peut trahir le temps ou tromper l'esprit de progrès de la nature. Il ne reste guère au chrétien qu'à cultiver ses intentions sublimes et à écouter le Maître : D'abord l'herbe, puis l'épi, puis plein de blé dans l'épi.
103
L'estime du monde
« S'ils ont appelé le maître de la, maison Belzébul, à combien plus forte raison appelleront-ils ainsi les gens, gens de sa maison — Jésus. (Matthieu 10. 25)
De nombreux disciples de l'Evangile sont jaloux de leurs prédilections et de leurs points de vue au niveau individuel.
De fausses conceptions assombrissent leur regard.
Ils s'inquiètent presque toujours de la reconnaissance publique relative aux vertus qui soulignent leur caractère, ils gardent le désir secret d'obtenir l'admiration de tous et se sentent blessés si les autorités transitoires du monde ne leur confèrent pas leur estime.
Ils oublient que le royaume de Dieu ne se manifeste pas sous des apparences ; ils ne perçoivent pas que, pour l'instant, seuls les êtres qui se distinguent à l'avant-garde dans les domaines financiers ou politiques s'arborent en détenteurs de prérogatives terrestres, maîtres presque absolus des hommages personnels et de brillantes nécrologies.
Les fils du royaume divin s'illustrent rarement et, d'une manière générale, ils remplissent le monde de bienfaits à l'abri des regards, comme cela se produit avec le Père lui-même.
Si Jésus a été traité de sorcier, s'il a été crucifié comme un malfaiteur, ravi à son aimante mission pour être soumis à la poutre humiliante, à quoi ses apprentis sincères ne doivent-ils pas s'attendre, même s'ils sont vraiment dévoués à sa cause ?
Le disciple ne peut ignorer que la permanence sur terre découle du besoin de travail salutaire et non de l'utilisation d'avantages éphémères qui, dans de nombreux cas, annuleraient sa capacité à servir. Si la force humaine a torturé le Christ, elle ne pourra s'empêcher de le torturer aussi. Il est illogique de se disputer l'estime d'un monde qui, plus tard, sera obligé de se régénérer pour obtenir la rédemption.
104
L'épée symbolique
« Ne croyez, pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ;je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. » — Jésus. (Matthieu 10. 34)
D'innombrables lecteurs de l'Évangile sont troublés par ces affirmations du Maître divin, car le concept de paix parmi les hommes depuis de nombreux siècles a été viscéralement vicié. Communément, trouver la paix signifie avoir obtenu des garanties extérieures qui permettent au corps de végéter sans soucis, l'homme peut alors s'entourer de serviteurs, pourrir dans l'oisiveté et s'absenter de l'agitation de la vie.
Jésus n'aurait pu endosser une tranquillité de cette nature, et à l'inverse du faux principe établi dans le monde, il apporta avec lui la lutte régénératrice, l'épée symbolique de la connaissance intérieure par la révélation divine, afin que l'homme entame la bataille de son propre perfectionnement. Le Maître est venu établir le combat de la rédemption sur la terre. Dès son premier enseignement, le front d'un combat dépourvu de sang s'est formé, destiné à illuminer le parcourt humain. Lui-même fut le premier à inaugurer un tel témoignage par des sacrifices suprêmes.
Il y a presque vingt siècles que la terre vit sous ces impulsions rénovatrices, et malheur à ceux qui dorment, étrangers au processus sanctifiant !
Chercher la paix illusoire de l'oisiveté, revient à se dévier de la lumière en fuyant la vie et en se précipitant dans la mort.
Pourtant, Jésus est aussi surnommé le Prince de la Paix.
Oui, le Christ a affectivement apporté au monde l'épée rénovatrice de la guerre contre le mal qui est en soi une source divine de repos pour les cœurs qui se joignent à son amour, et dans les situations les plus dangereuses de la terre, ceux-là trouvent en lui la sérénité inaltérable. Jésus a commencé le combat du salut de l'humanité et représente, en même temps, le fondement de la paix sublime pour tous les hommes bons et sincères.
105 Pas tous
« Or il advint, environ huit jours après ces paroles, que, prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, il gravit la montagne pour prier, » : 9. 28)
Ayons la bienveillance de remarquer l'attitude du Maître qui n'invite que Simon et les fils de Zébédée à être témoins de la sublime manifestation de la montagne, lorsque Moïse et l'autre émissaire divin entrèrent en contact direct avec Jésus sous le regard des disciples.
Pourquoi n'invita-t-il pas d'autres compagnons ?
Philippe ou André n'auraient-ils pas, par hasard, apprécié cette sublime révélation ? Thomas n'était-il pas un compagnon attentif, curieux des questions spirituelles ? Cependant, le Maître connaissait la cause d'une telle décision, seul Lui pouvait correctement doser les dons de la connaissance supérieure.
Le fait doit être rappelé par tous ceux qui désirent forcer la porte du plan spirituel.
Effectivement, l'échange avec tel ou tel groupe d'entités de l'au-delà est possible, mais tout le monde n'est pas prêt, en même temps, à recevoir des responsabilités ou des bienfaits.
On ne confie pas, imprudemment, au premier venu l'appareil d'une précieuse production, dont le maniement dépend de sa compétence préalable, sous prétexte que ses intentions sont bonnes. On ne trahit pas impunément l'ordre naturel. Tous les apprentis et tous les studieux ne recevront pas immédiatement de l'au-delà les grandes révélations. Chaque groupe d'activité spiritualisée doit être présidé par un très grand sens d'harmonie, d'effort et d'affinité. Par conséquent, outre les bonnes intentions, il est indispensable de présenter une fiche de travaux personnels satisfaisants. Dans le monde, tout individu est enclin à vouloir ceci ou cela, mais rares sont les créatures qui sont prêtes à servir et à s'instruire.
106
Donner
« A quiconque le demande, donne, et à qui t'enlève ton bien, ne le réclame pas. » — Jésus. (Luc 6. 30)
Dans les activités de la vie quotidienne, l'acte de donner est des plus sublimes ; néanmoins, dans la pratique beaucoup d'hommes le négligent et sont incompréhensibles quand il s'agit de le mettre en pratique.
Certains distribuent des aumônes avec désinvolture, d'autres oublient de faire preuve de vigilance en livrant leur travail à des malfaiteurs.
Dans les moindres faits, Jésus est notre Maître. Si nous l'entendons nous recommander d'être prêts à donner « à quiconque » nous en fait la demande, nous le voyons répondant à toutes les créatures sur son chemin, non au gré de leurs caprices, mais selon des besoins.
Il a accordé des bienfaits aux affligés et des avertissements aux marchandeurs. De fait, au fond d'eux-mêmes, les négociants de mauvaise foi suppliaient le maintien du « statu quo», mais sa réponse fut éloquente. Il donna des joies aux noces de Cana et des reproches aux assemblées de disciples. Il fournit à chaque situation et à chaque individu le nécessaire et, quand les ingrats lui retirèrent le droit à sa propre vie, aux yeux de l'humanité, le Christ ne leur demanda pas de le laisser poursuivre l'œuvre entamée.
Il donna tout ce qui s'harmonisait avec le bien, et le fit avec abondance. Sous le poids de la croix, il conféra à l'ignorance générale une sublime compréhension, sans réclamation d'aucune sorte, parce qu'il savait que l'acte de donner vient de Dieu et rien n'est plus sacré que de collaborer avec le Père qui est dans les cieux.
107
La venue du royaume
« Le royaume de Dieu ne viendra point d'une manière qui le fasse remarquer. » — Jésus. (Luc 17.20)
Dans le monde, les groupements religieux se soucient souvent de convertir leurs prochains. Les croyants les plus enthousiastes prétendent changer les conceptions de leur entourage. Par conséquent, de toute part nous sommes confrontés à des frères angoissés par l'extension du prosélytisme dans les cercles d'étude.
Une telle attitude n'est pas toujours utile, car très souvent elle peut perturber des projets élevés en cours de réalisation.
Jésus affirme que le royaume de Dieu ne se manifeste pas sous des apparences. Dans les groupes qui partagent la même foi, le souci de montrer fièrement des pompes et des effectifs est toujours désastreux. Les expressions transitoires du pouvoir humain n'attestent pas le royaume de Dieu. La réalisation divine commencera au plus profond des créatures constituant une glorieuse lumière dans leur temple intérieur. Elle n'apparaît pas à l'appréciation commune parce que la majorité des hommes transitent à demi aveugles à travers le tunnel de la chair en enterrant les erreurs d'un passé coupable.
La chair est digne et vénérable, car c'est le vase de la purification qui nous reçoit pour le rachat qui nous est nécessaire ; cependant, pour les esprits rédimés, il signifie « la mort » ou « la transformation permanente ». Aux vues des circonstances qui gouvernent ses efforts, l'homme charnel ne peut voir que ce qui est « mort » ou ce qui « va mourir ». Par conséquent, le royaume de Dieu, divin et immortel, échappe naturellement à la vision des humains.
108
Réincarnation
« Si ta main ou ton pied est pour toi. une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d'avoir deux pieds ou deux mains et d'être jeté dans le feu éternel. » - Jésus, (Matthieu 18. 8)
Seule la réincarnation éclaire les questions de l'être, de la souffrance et de la destinée. À de nombreuses occasions, Jésus nous a parlé de ses beaux et de ses sages principes.
Ce passage de Matthieu est profondément expressif.
Il est primordial de considérer que le Maître s'adressait à une société stagnante, presque morte.
Au concert des leçons divines que reçoit le chrétien, il ne connaît en fait qu'un type de mort, celle qui se présente à la conscience coupable d'égarement à la Loi. Les contemporains du Christ étaient en majorité des créatures sans activité spirituelle édifiante, leur âme était endurcie et leur cœur paralytique. L'expression « mieux vaut pour toi entrer dans la vie » représente une solution fondamentale. Ses auditeurs n'étaient-ils pas par hasard des êtres humains ? Cependant, le Seigneur se rapportait à l'existence continuelle, à la vie de toujours, en laquelle tout esprit s'éveillera pour sa glorieuse destinée dans l'éternité.
À travers le caractère symbolique élevé de ses propos, Jésus nous présente la raison déterminante des renaissances douloureuses où nous observons des infirmes, des aveugles et des paralytiques de naissance qui demandent de telles épreuves comme des étapes réparatrices et régénératrices indispensables à leur bonheur futur.
Quant à l'image du « feu éternel » introduite dans les lettres évangéliques, c'est un recours très approprié à la leçon, car tant que la créature ne sera pas disposée à vivre avec le Christ, elle sera poussée à le faire à travers mille moyens différents ; si la révolte dure une infinité de siècles, les processus purificateurs perdureront sur terre, comme le feu matériel qui existera tant que son concours sera indispensable et utile à la vie physique.
109
Nous trouverons toujours
« Car quiconque demande, reçoit; et quiconque cherche, trouve. »— Jésus. (Luc 11.
Quand le croyant est dans le besoin, machinalement, il se rappelle la promesse du Maître qui assura une réponse appropriée à quiconque en demanderait une.
Néanmoins, il importe que nous sachions ce que nous cherchons. Naturellement, nous recevrons toujours, mais il est essentiel de connaître l'objet de notre sollicitation.
Jésus affirma : « Quiconque cherche, trouve ».
Quiconque cherche le mal, trouvera également le mal.
Il existe une parfaite correspondance entre notre âme et l'âme des choses. A ces mots, nous n'exposons pas une hypothèse, nous examinons une loi.
Pour ceux qui cherchent des voleurs parce qu'ils écoutent les faux appels de leur monde intérieur, tous les hommes seront malhonnêtes. Ainsi en est-il de ceux qui aspirent à la croyance, mais s'approchent avec méfiance des groupes religieux. Ils ne s'émerveillent jamais de la foi, parce qu'ils analysent tout sous le prisme de leur mauvaise foi. Alors qu'ils tracent les desseins inférieurs dont ils se nourrissent, ils expérimentent et insistent tant qu'ils ne trouvent effectivement que les désillusions qu'ils augurent.
Pour trouver le bien, il faut le chercher tous les jours.
Il est indéniable que sur le terrain des luttes choquantes comme celui de la sphère terrestre, la chasse au mal est immédiatement couronnée de succès, vu la prépondérance du mal parmi les créatures. La pêche au bien n'est pas aussi facile ; néanmoins, le bien sera toujours une valeur divine et éternelle.
Par conséquent, il est indispensable de faire preuve de beaucoup de vigilance lorsque nous prenons la décision de chercher quelque chose, car le Maître a affirmé : « Quiconque cherche, trouve » ; et nous trouverons toujours ce que nous cherchons.
110
Vies successives
« Ne vous étonnez pas de ce que je vous ai dit, qu'il faut que vous naissiez de nouveau.»
- Jésus. (Jean 3. 7)
La parole de Jésus à Nicodème fut suffisamment claire.
La dévier pour lui donner des interprétations impropres peut être compréhensible pour la prêtrise organisée, attentive aux injonctions de la lutte humaine, mais jamais pour les esprits attachés à la vérité légitime.
La réincarnation est une loi universelle.
Sans elle, l'existence terrestre serait un tourbillon de désordre et d'injustice ; à la lumière de ses éclairages, nous comprenons tous les phénomènes affligeants du chemin.
L'homme n'a pas encore perçu toute l'étendue de la miséricorde divine dans les processus de rachat et de réajustement.
Parmi les hommes, le criminel est soumis à des peines cruelles, que ce soit par la condamnation à mort ou pour supporter des souffrances prolongées.
La Providence, quant à elle, corrige en aimant... Elle n'envoie pas les coupables dans des prisons infectes et humides. Elle détermine uniquement que les comparses de sinistres drames changent d'habit charnel et retournent à la scène de l'activité humaine pour se rédimer les uns et les autres de leur fardeau.
Pour la sagesse magnanime, ce n'est pas toujours celui qui a failli qui est un scélérat, comme la victime n'est pas toujours pure et sincère. Dieu ne voit pas seulement la méchanceté qui apparaît à la surface du scandale ; il connaît le sombre mécanisme de toutes les circonstances qui ont provoqué un crime.
Le bourreau intégral comme la victime intégrale n'existent pas chez l'homme ; le Père, néanmoins, identifie les besoins de ses fils et les réunit périodiquement par les liens du sang ou dans le filet des engagements édifiants, afin qu'ils apprennent la loi de l'amour entre les difficultés et les douleurs de la destinée grâce à la bénédiction de l'oubli temporaire.
111
Orienteurs du monde
« Jésus lui dit : Quoi ! Vous êtes maître en Israël, et vous ignorez ces choses ? » — (Jean 3. 10)
Dans les milieux religieux, notamment dans les groupements spirites, il est très commun qu'apparaissent des orienteurs du monde qui réclament des preuves relatives à l'existence de l'âme.
Le temps viendra où de telles requêtes seront devenues puériles, car au fond ces mentors de la politique, de l'éducation, de la science demandent si eux-mêmes existent.
Bien qu'il se rapportât au problème de la réincarnation, la réponse de Jésus à Nicodème correspond parfaitement au sujet ; de sorte que de nos jours, les penseurs poursuivent leurs recherches quant aux réalités essentielles de la vie.
Prions Dieu qu'il assiste l'homme pour qu'il ne continue pas à vouloir pénétrer dans l'édifice du progrès par le toit.
Jusqu'à ce qu'il constate la vérité spirituelle, le médecin profane affrontera des expériences pénibles dans le domaine des réalisations qui le concernent. Dans son approche, l'enseignant, qui se limite à la théorie, se précipitera de nombreuses fois dans les illusions. L'administrateur improvisé restera exposé à d'énormes erreurs, jusqu'à ce qu'il s'ajuste à la responsabilité qui lui incombe.
De ce fait, la réponse de Jésus s'applique avec exactitude aux interrogations des instructeurs modernes. Transformés en investigateurs, ils s'adressent très souvent à nous avec ironie, et réclament la certitude de l'existence de l'esprit ; pourtant, ils guident les autres et s'introduisent dans la vie de nos frères d'humanité. En de telles circonstances et considérant un problème aussi essentiel en soi, il est raisonnable qu'ils ne fassent pas une telle demande, car ils doivent savoir.
112
Comme Lazare
« Et le mort sortit, ayant les pieds et les mains liées de bandes, et le visage enveloppé d'un linge. Alors, Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller. » — (Jean 11. 44)
Le retour de Lazare à la vie active est un symbole grandiose pour tous les travailleurs de la terre.
Les criminels repentis, les pécheurs qui se tournent vers le bien, ceux qui « clivent » le cristal de la conscience, comprennent le sens merveilleux du verbe « recommencer ».
Non seulement Lazare était heureux de s'enduire à nouveau de la chair périssable, mais aussi de la possibilité de recommencer l'expérience humaine avec de nouvelles valeurs. À la tâche évolutive, chaque fois que l'esprit obtient du Maître divin l'occasion de retourner à la terre, il le détache de vigoureux liens ... l'exonère de l'angoisse, du remords, de la peur... La sensation de funestes impressions où il se trouvait, était un voile épais qui lui couvrait le visage...
Jésus, compatissant, s'exclama au monde :
- « Déliez-le, et laissez-le aller. »
Ce passage évangélique est marqué d'une profonde beauté.
Précieuse est l'existence d'un homme, parce que le Christ lui permet de rompre ses liens criminels avec le passé, en le laissant retourner à la source de la vie humaine, de manière à reconstituer et à sanctifier les liens de sa destinée spirituelle par le don suprême du recommencement.
113
N'oublie pas
« Parce que beaucoup de Juifs, à came de lui, s'en allaient et croyaient en Jésus, » (Jean 12. 11)
L'Evangile de Jean nous dit qu'ils étaient nombreux à se rendre à Béthanie pour s'approcher du Maître, non seulement pour le voir, mais aussi pour découvrir le visage de Lazare, dès lors qu'il avait été retiré de la tombe. Dans ce mouvement de foule, beaucoup y allaient et revenaient transformés, irritant ainsi les cercles pharisiens.
Ce souvenir de l'apôtre nous est précieux.
Pourtant, la situation est la même de nos jours.
L'âme tournée vers le Christ est presque toujours ressuscitée par son amour, elle échappe ainsi à l'ombre des cauchemars intellectuels qui produisent la mort des sentiments...
Beaucoup d'hommes décèdent, enterrés dans les tombes de l'indifférence, de l'égoïsme, de la négation. Quand un compagnon, comme Lazare, a le bonheur d'être touché par le Christ, sa personne génère la curiosité générale autour de lui. Tous désirent connaître ses transformations.
Par conséquent, si tu es bénéficiaire de l'amour de Jésus ; si le Seigneur t'a déjà débarrassé de la poussière terrestre grâce à la connaissance de la vie éternelle, souviens- toi que tes amis, en majorité, ont des nouvelles du Maître ; néanmoins, ils ne sont pas encore prêts à le comprendre intégralement. Comme Lazare, tu seras pour tous un sujet d'observation. Ils commenceront à peine à recevoir les clartés de la croyance sincère à travers toi, et reconnaîtront le pouvoir de Jésus par la transformation que tu démontreras. Donc, si tu as déjà été appelé par le Seigneur de la vie, il t'appartient de continuer dans l'enceinte de la mort ou de te lever pour édifier ceux qui t'entourent.
114
Les lettres du Christ
« Vous êtes manifestement une lettre du Christ remise à nos soins, écrite non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs. » — Paul. (2 Corinthiens 3. 3)
Il est singulier que le Maître n'ait pas légué au monde un compendium de principes écrit de ses propres mains.
Les figures notables de la terre ont toujours signalé leur passage sur la planète en laissant à la postérité leur message de sagesse et d'amour, soit sur des tables en pierre, soit sur des documents vieillis.
Avec Jésus, cependant, le processus n'a pas été le même. Le Maître semble avoir voulu écrire ses enseignements aux hommes en les gravant dans le cœur de ses compagnons sincères. Son testament spirituel est constitué d'enseignements aux disciples, il ne les a pas écrits de sa main.
Les ressources humaines seraient insuffisantes pour révéler la richesse éternelle de son message. Dans la majorité des cas, les lettres et les raisonnements, vraiment humains, laissent place à la controverse. Pour cela, Jésus a gravé ses enseignements dans les cœurs qui l'entouraient et jusqu'à ce jour les apprentis qui lui sont fidèles sont ses lettres divines adressées à l'humanité.
Ces documents vivants d'un amour sanctifiant du Christ palpitent dans toutes les religions et dans tous les climats. Ce sont les pionniers qui connaissent la vie supérieure, ils expérimentent le sublime contact du Maître et se transforment en son message pour les hommes.
De nombreux conflits peuvent surgir relatifs aux pages les plus célèbres et les plus belles ; néanmoins, pour l'âme qui s'est convertie en lettre vivante du Seigneur, s'il n'y a pas de vibrations supérieures de compréhension, il y aura toujours le divin silence.
115
Ambassadeurs du Christ
« Nous faisons donc les fonctions d'ambassadeurs pour le Christ. » — Paul (2 Corinthiens 5. 20)
Dans le cadre des valeurs sociales, tout homme qui travaille honnêtement est porteur d'une mission déterminée.
Si les hommes politiques et les administrateurs ont des responsabilités au niveau de l'État, les ouvriers reçoivent des devoirs inhérents aux officines auxquelles ils consacrent leurs efforts.
Chaque homme de bien porte le message du lieu de réalisations où il répond au cours de sa vie à de dignes activités.
Les rues sont pleines d'émissaires de diffusions, d'usines, I d'instituts, d'organismes de fiscalisation, de production, de soutien et d'enseignement, dont les intérêts conjugués composent l'harmonie sociale.
Cependant, il ne faut pas oublier que les valeurs de la vie éternelle ne resteraient pas dans le monde sans représentants.
Le Christ possède des ambassadeurs permanents en ses disciples sincères.
Il convient de considérer que dans la présente affirmation de Paul de Tarse nous ne voyons pas d'allusion faite à la prêtrise présomptueuse.
Même aux endroits les plus éloignés de la terre et quelle que soit leur situation dans la vie, tous les loyaux collaborateurs de Jésus sont connus au siège spirituel des services divins. C'est avec eux, ces coopérateurs dévoués, si souvent inconnus des bé néficiaires du monde, que le Maître entre en action, à chaque jour qui passe, en étendant l'application de l'Évangile parmi les créatures terrestres jusqu'à la victoire finale.
À la lumière de cette vérité, consulte tes tendances, tes actes et tes pensées. Demande-toi qui tu sers, car si tu as déjà reçu la Bonne Nouvelle de la rédemption, il est temps de devenir un ambassadeur de sa lumière.
116 Agir selon
« Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient far leurs œuvres, étant abominables, rebelles, et incapables d'aucune bonne œuvre. »— Paul, (Tiré 1. 16)
Le Spiritisme, dans sa mission de christianisme revivifié, a un rôle bien plus élevé que celui de simple terrain pour de nouvelles observations techniques relatives à la science instable du monde.
Jusqu'à présent, en ce qui concerne les organisations religieuses, la terre a vécu peuplée d'individus qui confessent l'existence de Dieu, tout en le niant par leurs propres actes.
L'échange entre les deux mondes, visible et invisible, de manière directe a pour objectif ce réajustement sentimental pour que la lumière divine se manifeste dans les relations communes entre les hommes.
Comment concilier la connaissance de Dieu avec le dédain ressenti envers ses semblables ?
À force de s'unir aux groupements politiques du monde sous le contrôle de la prêtrise, les anciennes écoles religieuses finirent par faire stagner les impulsions de la foi sous des apparences qui rabaissent les forces vives de l'esprit.
L'enseignement réconfortant de la survie et de la communication entre les habitants de la terre et l'infini, dont les bases profondes et vastes se trouvent dans l'Évangile, fleurit parmi les créatures sous les traits d'une nouvelle révélation pour que l'homme soit dans les activités vulgaires une réelle affirmation du bien qui naît d'une foi vivace.
117
Terre bienfaitrice
« Car lorsqu 'une terre, étant souvent abreuvée des eaux de la pluie qui y tombe, produit des herbages propres à ceux, qui la cultivent, elle reçoit lu bénédiction de Dieu, » — Paul. (Hébreux 6. 7)
Les disciples du Christ trouveront toujours de grandes leçons au contact du livre de la nature.
Le converti de Damas se rapporte ici à la terre salutaire qui produit abondamment en absorbant la pluie qui tombe sans cesse sur le sol, représentant ainsi le vase propre à recevoir les bénédictions de Dieu.
Transposons maintenant ce symbole au pays des cœurs.
Seuls les esprits attentifs aux grâces spirituelles, qui pleuvent quotidiennement du ciel, sont susceptibles de produire les bienfaits du service divin en gardant les bénédictions du Seigneur.
Non que le Père établisse des prérogatives injustifiables. Sa protection miséricordieuse s'étend à tout le monde, indistinctement, mais tous ne la reçoivent pas, car d'innombrables créatures s'enfoncent dans l'égoïsme et dans la vanité, ils imprègnent ainsi leur cœur d'ombres intenses.
Dieu donne tout le temps, mais ses fils ne reçoivent pas toujours immédiatement les dons paternels. Seuls les coeurs qui s'ouvrent à la lumière spirituelle, qui se laissent abreuver par la rosée divine, correspondent à l'idéal de l'Agriculteur céleste.
Le Très-Haut est le Seigneur de l'univers, suprême dispensateur de bénédictions à toutes les créatures. Pour la planète, Jésus est le sublime cultivateur. Le cœur humain est la terre.
Il nous incombe, donc, de comprendre qu'on ne laboure pas le sol sans le rectifier ou sans le blesser et que seule la terre traitée produira l'herbe salutaire qui nourrira et sera bénéfique à la demeure de Dieu, répondant ainsi à l'espoir de l'horticulteur.
118
Le paralytique
« Comme ils ne pouvaient l'aborder, a cause de la foule, ils découvrirent le toit de la maison où il était, et ils descendirent par cette ouverture le lit sur lequel le paralytique était couché. » - (Marc 2. 4)
Ils sont nombreux à admettre leur besoin du Christ, mais ils allèguent souvent des obstacles qui empêchent leur sublime approche.
Certains ne trouvent pas le temps de méditer, d'autres expérimentent des inquiétudes qui leur semblent interminables.
Néanmoins, pour que nous nous sentions en compagnie du Maître, en tant qu'intéressés légitimes par ses bienfaits éternels, il est fondamental d'élargir nos capacités, de dilater nos propres ressources et de marcher à Sa rencontre sous la lumière d'une vive foi.
L'Évangile de Marc nous raconte la curieuse décision du paralytique qui, lorsqu'il découvrit la maison où se trouvait le Seigneur complètement assiégée par la foule, loin de perdre une telle occasion, se servit de l'aide de ses amis pour se laisser glisser par un trou qu'il y avait dans le toit, de manière à profiter du contact du Sauveur en jouissant avec ferveur de l'occasion divine. Souviens-toi du paralytique de Capharnaum et, dans l'hypothèse où tu aurais de grandes difficultés à jouir de la présence du Christ par des empêchements d'ordre matériel, adresse-toi au Seigneur avec le soutien de tes amis spirituels, et laisse-toi tomber à ses pieds divins pour recevoir de nouvelles forces qui te rendront la paix et ta bonne volonté.
119
Gloire chrétienne
« Car ce qui fait notre gloire, c'est ce témoignage de notre conscience. » — Paul. (2 Corinthiens 1. 12}
Depuis les tribus sauvages qui précédèrent l'organisation des familles humaines, la terre a été le vaste théâtre utilisé pour exhiber des gloires passagères.
Les rivalités intensifièrent la quête de titres honorifiques transitoires.
Depuis longtemps, le monde connaît les gloires sanglantes des luttes homicides, les gloires de l'avarice dans les coffres-forts de la fortune perdue, l'orgueil des parchemins blasonnés et inutiles, la vanité des plaisirs mensongers qui précèdent la tombe ; alors que la science cristallise ce qui la concerne dans des académies isolées ; les religions sectaires se consacrent aux pompes apparentes et aux expressions de prosélytisme.
À un plan où se dressent tant de gloires faciles, celle du chrétien est plus profonde, plus difficile. La victoire du disciple de Jésus est presque toujours à l'inverse des triomphes mondains.
C'est le côté occulte. Rares sont ceux qui arrivent à la voir avec les yeux de la
chair.
Néanmoins, cette gloire est si grande que le monde ne la mesure pas, ni ne peut la soustraire. C'est le témoignage de la conscience, transformée en tabernacle du Christ vivant.
À l'instant divin de cette glorification, l'âme est fascinée par les perspectives de l'infini. Quelque chose d'étrange se produit dans la crypte mystérieuse du cœur : le fils trouve son Père en pleine éternité.
120
Dévotion personnelle
« Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez, pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. » - (2 Jean 8)
En dépit de l'insuffisance de ses expressions, vu la grandeur spirituelle de la vie, la nature physique fournit une grande quantité de leçons allusives à la dévotion personnelle.
Afin que l'Esprit obtienne l'occasion sacrée d'apprendre sur la terre, il reçoit un corps équivalant à un véritable sanctuaire. Les organes et les sens sont ses pouvoirs ; mais un tel tabernacle ne s'érigerait pas sans le dévouement maternel, et lorsque la créature se prend en charge, elle passe du temps à se nettoyer, à s'entretenir et à défendre le temple de chair où elle se manifeste. Elle doit soigner sa peau, sa bouche, ses yeux, ses mains, ses oreilles.
Que se passe-t-il si une partie du corps est oubliée ? Des excroissances et des saletés génèrent des toxines préjudiciables à la vie.
Si le cadre physiologique, temporaire et mortel, exige tout cela de nous, que n'exige pas de notre dévouement l'Esprit avec ses valeurs éternelles ?
Si tu as déjà reçu un peu de lumière, efforce-toi de ne pas la perdre.
Intensifie-la en toi.
Efforce-toi de laver tes pensées au quotidien à la fontaine du Christ ; corrige tes sentiments, renouvelle tes aspirations en les dirigeant vers le Très-Haut.
Ne te cristallise pas.
Emploie-toi à œuvrer pour ta propre dévotion, car il y a des « microbes intangibles » qui peuvent attaquer ton âme et la paralyser pendant des siècles.
121
Epines
« On ne vendange pas non plus de raisin sur des ronces. » — Jésus. (Luc 6. 44) Le chrétien est un combattant actif.
En s'éveillant au monde du Seigneur, sa vision surprend l'ampleur et la complexité de l'œuvre.
Des difficultés, des trébuchements, des complications, des herbes néfastes...
Et l'Evangile, dans toute sa justesse conceptuelle, élucide que l'on ne peut vendanger dans les épines.
Toutefois, Jésus aurait-il assumé la paternité d'une telle affirmation pour que nous nous croisions les bras dans une fausse béatitude ?
Si le sol est plein de ronces, le disciple a reçu d'innombrables outils du Maître des maîtres.
Il est indispensable, alors, d'affronter la tâche.
Le Christ a affronté de face le sacrifice pour l'humanité entière.
La présence de quelques épines serait-elle la cause de nos obstacles insurmontables ?
Non. Si aujourd'hui, la vendange est impossible, attaquons la terre endurcie. Labourons le sol aride. Fertilisons-le de notre sueur et de nos larmes.
Des pluies fécondes tomberont toujours du Ciel ou de généreuses sources sorties de la terre béniront notre effort.
La divine Providence est partout.
N'oublions pas l'impératif du travail, et à la place des épines, nous récolterons le fruit doux et sucré de la vigne.
122
Fruits
« Vous les reconnaîtrez donc par leurs fruits. - Jésus. (Matthieu 7. 20)
A travers ses formes d'intelligence élevées, le monde actuel réclame des fruits pour examiner les semences des principes.
Pour cela, le chrétien doit suivre l'exemple du bon arbre qui reçoit les éléments de la Providence divine à travers la sève, et les convertit en bienfaits pour les créatures.
Il convient de faire l'effort d'une auto-analyse, afin d'identifier la qualité de nos actions personnelles.
Quantité de propos résonnent laissant quelque peu l'impression du figuier condamné.
Il est primordial de connaître les fruits de notre vie pour Savoir s'ils sont bénéfiques à nos frères.
La vie terrestre est une occasion tellement vaste, pleine de portes et d'horizons menant à la lumière éternelle. Dans son entourage, l'homme peut recevoir quotidiennement la sève des Cieux et la transformer en fruits de nature divine.
Effectivement, l'actualité réclame des enseignements édifiants, mais rien ne se fera sans démonstrations pratiques, d'autant que depuis l'antiquité la sagesse nous dit que la réalisation la plus difficile de l'homme dans la sphère charnelle est de vivre et mourir fidèle au bien suprême.
123
Espérer en le Christ
« Si nous n 'avions d'espérance en Jésus-Christ que pour cette me, nous serions les plus misérables de tous les hommes. » — (I Corinthiens 15. 19)
L'examen de ce verset fournit aux studieux des explications très claires.
Il est naturel d'avoir confiance en le Christ et de reposer nos espoirs en Lui, mais que dire de l'angoisse de l'âme tourmentée, plongée dans les occupations terrestres, qui attend de manière égoïste que Jésus vienne satisfaire ses caprices immédiats ?
Serait-il raisonnable de compter sur le Seigneur rien que pour les expressions temporaires de la vie fragmentaire ?
Il est indispensable de découvrir la grandeur du concept « vie », sans le confondre avec « une vie ». Exister, ce n'est pas voyager de la période de l'enfance en passant par la jeunesse, la maturité et la vieillesse, jusqu'au port de la mort ; c'est participer à la création par la sensibilité et par le raisonnement, c'est être quelqu'un et quelque chose au concert de l'univers.
Rares sont les sujets qui confondent autant les êtres incarnés que celui de la mort, interprétée de manière erronée comme étant la fin de ce qui ne peut disparaître.
Par conséquent, il est indispensable d'espérer en le Christ, gratifié de la notion réelle de l'éternité. La philosophie de l'immédiatisme sur la terre transforme les hommes en enfants.
Ne vous arrêtez pas à l'âge du corps physique, aux circonstances et aux conditions transitoires. Questionnez votre conscience si vous êtes avec Jésus, et attendez l'avenir en aimant et en faisant le bien, convaincu que l'espoir légitime n'est pas dans le repos, mais réside dans la confiance éprouvée au travail incessant
Rares sont les sujets qui confondent autant les êtres incarnés que celui de la mort, interprétée de manière erronée comme étant la fin de ce qui ne peut disparaître.
Par conséquent, il est indispensable d'espérer en le Christ, gratifié de la notion réelle de l'éternité. La philosophie de l'immédiatisme sur la terre transforme les hommes en enfants.
Ne vous arrêtez pas à l'âge du corps physique, aux circonstances et aux conditions transitoires. Questionnez votre conscience si vous êtes avec Jésus, et attendez l'avenir en aimant et en faisant le bien, convaincu que l'espoir légitime n'est pas dans le repos, mais réside dans la confiance éprouvée au travail incessant
124
Fermeté de la foi
« Ceux qui sont sur le roc sont ceux qui accueillent la Parole avec joie quand ils l'ont entendue, mais ceux-là n'ont pas de racine, ils ne croient que pour un moment, et au moment de l'épreuve ils font défection » — Jésus. (Luc 8. 13)
Le mot « pierre » symbolise habituellement pour nous la rigidité et l'empêchement ; néanmoins, il convient de ne pas oublier que Jésus, de temps à autre, faisait appel à elle pour signifier la fermeté. Le Maître surnomma, parfois, Pierre de « pierre vivante de la foi».
L'Évangile de Luc nous parle de ceux qui sont sur la pierre et qui reçoivent la parole avec joie, mais qui, par manque de racine, tombent fatalement à l'heure des tentations.
Combien trouvent cette promesse de tentations étrange ! Des tentations qui, d'ailleurs, doivent être considérées comme des expériences indispensables.
Au sein du foyer, les parents protégeront excessivement leurs petits enfants, mais trop de tendresse est inadéquate à l'heure où ils doivent démontrer leur capacité à s'efforcer d'eux-mêmes.
Le chef de service formera les nouveaux assistants avec patience, puis avec justesse, il exigera la mise en pratique des acquis personnels.
À travers la note de Luc, nous reconnaissons donc qu'en matière d'expériences religieuses, il n'est pas conseillé de se reposer sur la fermeté spirituelle des autres, car tant que l'imprévoyant se reposera sur les bases d'un autre, il trouvera probablement une source de tranquillité, mais si de telles bases ne sont pas solidement enracinées en lui, dans les moments difficiles, il s'en déviera afin de chercher ailleurs d'autres fondements.
Tout invite l'homme au travail de son perfectionnement et à son illumination.
Respectons la fermeté de la foi, là où elle existe, mais n'oublions pas d'édifier la nôtre pour une victoire stable.
125
Fils et serviteurs
« Or, l'esclave ne demeure pas toujours en la maison ; mais le fils y demeure toujours. » — Jésus. (Jean 8. 35)
A travers son exemple, Jésus nous a enseigné comment atteindre le titre de filiation divine.
Le travail actif et incessant, le détachement des intérêts inférieurs du monde, la parfaite soumission aux desseins divins sont les empreintes fondamentales de ses leçons sur la terre.
Beaucoup d'hommes notables en bonté pour leur caractère adamantin, des prêtres dignes et des croyants sincères pourront être de dévoués serviteurs du Très-Haut, mais le Christ nous a induits à être plus encore. Il nous a invités à être ses fils en clarifiant que ceux-là restent « pour toujours à demeure ».
Et les serviteurs ? Ceux-là passent très souvent par des changements. Ils ne restent pas toujours aux côtés du Père.
Mais la terre n'est-elle pas également une dépendance, même humble, de la maison de Dieu ? En cela palpite l'essence de la leçon.
Le Maître faisait allusion aux serviteurs comme à des personnes susceptibles d'intérêts personnels divers. Les fils de toute manière possèdent des intérêts communs avec le Père. Mais les premiers servent Dieu et eux-mêmes, parce que comme servi teurs, ils attendent une rémunération, ils peuvent souffrir d'angoisses, d'afflictions, de délires et d'âpres douleurs. Quant aux seconds, ils sont toujours « à la maison », c'est-à- dire, qu'ils resteront en paix, supérieurs aux circonstances les plus dures puisqu'ils reconnaissent, par-dessus tout, qu'ils appartiennent à Dieu.
126 Idoles
« Savoir vous abstenir de ce qui aura été sacrifié aux idoles. » — (Actes 15. 29)
Les ambiances religieuses n'ont pas encore perçu toute l'étendue du concept d'idolâtrie.
Quand nous nous rapportons à des idoles, tout semble indiquer exclusivement les images matérialisées sur les autels en pierre. Néanmoins, il s'agit de la face la plus simple du problème.
Les hommes ont besoin d'exterminer, avant tout, d'autres idoles plus dangereuses qui perturbent leur vision et leur sentiment.
L'âme s'attarde très souvent dans l'adoration mensongère.
Le verset, en question, se rapporte aux « choses sacrifiées aux idoles », et l'homme est entouré de choses dans la vie. En les manipulant, la créature enrichit son patrimoine évolutif. Pourtant, il faut différencier celles qui sont consacrées à Dieu, de celles qui sont sacrifiées aux idoles.
Selon Jésus, l'ambition de parvenir aux valeurs spirituelles s'appelle vertu ; l'intention d'atteindre des avantages transitoires sur le plan charnel, sous le joug de l'inquiétude injuste, s'appelle folie.
Les « premiers lieux » que le Maître nous a recommandé d'éviter représentent également des idoles. Par conséquent, ne pas consacrer les choses de la vie et de l'âme au culte de l'immédiatisme terrestre, revient à échapper à une posture d'adoration vulgaire.
Lorsque tu souffriras d'échecs et de chagrins au niveau personnel, n'oublie pas qu'en acceptant la croix, le Christ nous a enseigné comment éliminer l'idolâtrie entretenue par nous-mêmes sur notre chemin.
127
Tant qu'il est temps
« II faut que je fasse les œuvres de celui qui m'a envoyé pendant qu'il est jour. » — Jésus, (Jean 9. 4)
Nous savons que le travail divin du Maître est incessant, qu'il est sans fin et resplendissant d'opportunités ; néanmoins, pour que nous appréhendions la valeur réelle de notre passage sur la terre, Jésus nous parle du caractère propice qui s'offre à nous de profiter de l'occasion d'un contact direct avec les créatures.
Si une telle attitude est un motif de préoccupation pour le Maître, que dire de nous qui sommes plongés dans la chair ou dans les sphères qui lui sont immédiates, dans le cadre de nos obligations pour la réalisation sacrée du bien éternel ?
Le Christ ne se rapporte pas au besoin de parler des œuvres de Dieu, mais de les construire opportunément.
Nous n'ignorons pas qu'en tant qu'Envoyé du Très-Haut dans le monde, les disciples de la Bonne Nouvelle sont, à leur tour, les messagers de son amour dans les coins les plus reculés de l'orbe terrestre. Ceux qui vibrent le cœur tourné vers l'Évangile sont effectivement les émissaires de la divine leçon parmi les compagnons de la vie matérielle, où qu'ils soient. Bienheureux seront tous ceux qui profiteront du jour généreux en réalisant en eux-mêmes et sur leurs pas les œuvres sanctifiées de Celui qui les a envoyés.
Dès lors, ne dédaigne jamais la position où tu te trouves. Cherche à la valoriser, par tous les moyens à ta portée pour que ton effort soit une source de bénédictions pour les autres et pour ton propre entourage. N'oublie jamais d'en profiter pour gagner en lumière, tant qu'il est encore temps.
128
Dons spirituels
« Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : Ne parlez a personne de cette vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts. » - (Matthieu 17. 9)
Si l'homme a besoin de faire preuve d'une grande prudence dans les actes de la vie ordinaire, une plus grande vigilance est exigée de la créature en ce qui concerne la sphère spirituelle.
C'est le Maître divin lui-même qui nous donne l'exemple.
Ayant conduit Jacques, Pierre et Jean aux merveilleuses révélations du Tabor, où il se transfigura sous les yeux de ses compagnons avec de glorieux émissaires du plan supérieur, il leur recommanda avec sollicitude : « Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts. »
Le Maître ne leur a pas dit de mentir, mais leur a conseillé de garder la vérité pour une occasion opportune.
Chaque situation demande un certain niveau de connaissance.
Jésus savait que le récit prématuré de la sublime vision pouvait éveiller des incompréhensions et des sarcasmes dans les conversations vulgaires et oiseuses.
N'oublions pas que nous marchons tous vers Dieu. Soulignons, cependant, que les chemins ne sont pas les mêmes pour tous.
Si tu gardes en toi une expérience spirituelle précieuse, indubitablement, tu pourras l'utiliser tous les jours à justes doses, afin d'aider ceux qui t'entourent dans la position particulière qui est la leur ; mais ne vends pas au rabais ce que la sphère élevée t'a accordé, en livrant ce don aux incompréhensions criminelles, parce que tout ce qui nous vient du Ciel est intransmissible.
129
Origine des tentations
« Mais chacun est éprouvé par sa propre convoitise qui l'attire et le leurre. » — (Jacques 1,14)
En général, à l'apparition de grands maux, les êtres qui en souffrent, imputent à Dieu la cause de leur désastre. Tardivement, ils se souviennent du fait que le Père est tout-puissant et allèguent que la tentation ne pouvait venir que de ses desseins divins.
Oui, Dieu est l'amour absolu, et il l'est si bien que les déchus restent debout à compter sur les valeurs éternelles du temps, soutenus par ses mains compatissantes. Les tentations, toutefois, ne procèdent pas de la paternité céleste.
L'homme d'État serait-il, par hasard, responsable des actes irrévérencieux de ceux qui corrompent la loi qu'il a créée ?
Les références de l'apôtre sont profondément touchées de la lumière du ciel.
« Mais chacun est éprouvé par sa propre convoitise. »
Examinons en particulier les deux substantifs « tentation » et « concupiscence ». Le premier extériorise le second qui constitue le fond vicié et pervers de la nature humaine primitive. Être tenté, c'est écouter sa propre malice, c'est abriter les suggestions inférieures en soi, car même si le mal vient de l'extérieur, il ne se concrétise et persévère que lorsque nous sommes en affinité avec lui dans l'intimité de notre cœur.
Finalement, soulignons le verbe « attirer ». Nous vérifierons l'étendue de notre infériorité par la nature des choses et des situations qui nous attirent.
Le commentaire de Jacques est une bonne méthode pour analyser l'origine des tentations.
Rappelle-toi que chaque jour est la source de situations magnétiques spécifiques. Considère l'essence de tout ce qui t'attire au cours des heures qui passent et élimine tes propres maux en prenant soin du bien que désire Jésus.
130
Tristesse
« La tristesse selon Dieu produit en effet un repentir salutaire qu 'on ne regrette pas ; tandis que la tristesse du monde, elle, produit la mon. » — Paul. (2 Corinthiens 7. 10)
Comme nous l'observons dans l'avertissement de Paul, il y a « une tristesse selon Dieu » et une autre « selon la terre ». La première résout des problèmes concernant la vraie vie, la seconde est le chemin qui mène à la mort, comme symbole de stagnation, en tant qu'égarements des sentiments.
Nombreux sont ceux qui considèrent comme étant des vertus, la lamentation incessante et l'ennui continuel. Nous trouvons des individus que le manque d'argent attriste parce qu'ils sont habitués aux excès ; nous voyons les torturés qui déplorent de ne pouvoir faire du mal ; nous entendons ceux qui s'adonnent au vice de se plaindre de façon malsaine, incapables de manifester du plaisir à servir sans blesser. Voilà la tristesse du monde qui emprisonne l'Esprit à la succession des réincarnations correctives et dangereuses.
Peu d'hommes savent ce qu'est la « tristesse selon Dieu ». Rares sont ceux qui s'analysent en considérant l'étendue de leurs imperfections en marche vers la restauration de la vie, au présent et à l'avenir. Celui qui avance sur ce chemin rédempteur, s'il pleure, il n'atteint jamais le niveau des sanglots maladifs et vains, car il sait se réajuster à temps à travers des efforts bénis pour les nouvelles édifications de sa destinée.
131
Hommes et anges
« Alors que les anges, quoique supérieurs en force et en puissance, ne portent pas contre elles devant le Seigneur de jugement calomnieux. » — (2 Pierre 2. 11)
Il est bien triste de constater qu'un grand nombre de personnes sont toujours prêtes à prononcer des propos blasphématoires les unes envers les autres. L'étourderie domine leurs conversations, la mesquinerie corrompt leurs activités dans les secteurs les plus divers de la vie.
À l'exception de ceux qui cultivent sincèrement la lumière religieuse, presque tous les hommes se trouvent face à des situations amères où l'effort diffamatoire empoisonne leur vie. Ils nourrissent des antipathies injustes pour leurs frères dans leur activité professionnelle, pour leur prochain qui n'accepte pas leurs idées, pour leurs compagnons qui sont en désaccord avec leurs principes. Et comme la loi est celle de la compensation et de l'échange, ils recevront de leurs collègues et de leurs voisins les mêmes vibrations destructrices.
II arrive ainsi que des guerres silencieuses aient une durée séculaire.
Toutefois, le bavard est toujours entouré d'Esprits illuminés et généreux qui agissent de manière bénéfique, et plus ils ont de pouvoir divin, plus ils compatissent des fragilités humaines. Ils tendent des mains accueillantes aux hommes pour qu'ils suivent leur chemin et ne portent jamais de jugements condamnables devant le Seigneur.
Chaque fois que tu seras obligé d'analyser les efforts d'autrui, souviens-toi de la parole de Pierre. N'oublie pas que des entités angéliques, des sources vivantes et sublimes de force et de pouvoir ne tiennent jamais de propos accusatoires contre toi devant Dieu.
132
Toujours en avant
« Parce que quiconque est vaincu est esclave de celui qui Va vaincu. » — (2 Pierre 2, 19}
Afin d'atteindre les objectifs élevés de la vie, l'Esprit incarné a besoin de reconnaître sa condition d'apprenti, de tirer avantage de chaque expérience, sans s'asservir.
L'argent ou le besoin matériel, la maladie et la santé du corps sont des conditions éducatives d'une immense valeur pour ceux qui savent profiter de l'occasion d'élévation dans son essence légitime.
Malheureusement, en général, la créature ne reconnaît de telles vérités que lorsqu'elle s'approche de la transformation par la mort du corps physique.
Rares sont ceux qui passent d'une situation à l'autre avec la dignité due à cette heure. Ordinairement, si un riche est transféré à un endroit de pénurie, il se laisse aller à des lamentations si extrêmes qu'il finit vaincu, tel un esclave misérable de la mendicité ; si le pauvre est amené à une situation financière élevée, il n'est pas rare qu'il se transforme en donneur d'ordres insensés, qu'il s'asservisse à l'extravagance et à la tyrannie.
Pour que les conditions transitoires ne paralysent pas les envolées de l'âme, il faut être très vigilant.
Garde ta rectitude de conscience et jette-toi dans le travail édifiant ; alors, à tes yeux, toute situation représentera une occasion d'atteindre ce qu'il est de « plus élevé » et bien « au-delà ».
133
Hégémonie de Jésus
« Jésus leur répondit : .En vérité, en vérité, je vous dis : je suis avant qu'Abraham fût, » - (Jean 8. 58)
Dans l'histoire, le Christ ne peut avoir la même place que tout être humain.
La divine révélation dont il a été l'Émissaire par excellence et l'harmonieux ensemble de ses exemples et de ses enseignements parlent plus haut que le message instable des plus grands philosophes qui ont vécu en ce monde.
Avant Abraham, ou précédant les grands personnages de la sagesse et de l'amour de l'histoire mondiale, le Christ était déjà le centre lumineux des réalisations humaines. De sa miséricorde surgirent des missionnaires de la lumière qui, plongés dans le mouvement de l'évolution terrestre, accomplirent, plus ou moins bien, la tâche rédemptrice qui leur incombait parmi les créatures en précédant les édifications éternelles de l'Évangile.
La localisation historique de Jésus rappelle la présence personnelle du Seigneur de la vigne. L'Envoyé de Dieu, ce tuteur aimant et sage, vint ouvrir de nouveaux chemins et établir la lutte salvatrice pour que les hommes reconnaissent la condition d'éternité qui est la leur.
Les philosophes et les amis illustres de l'humanité parlèrent aux créatures en révélant en soi une lumière réfractée, comme celle du satellite qui illumine les nuits terrestres ; les appels de ces ambassadeurs dignes et éclairés sont beaux et édifiants ; cependant, ils ne s'esquivent jamais de la mêlée des ombres.
La venue du Christ, quant à elle, est différente. En sa présence divine, nous avons la source de la vérité positive, le soleil qui brille.
134
Il suffit de peu
« Judas lui dit : Seigneur, d'où vient que vous vous découvrirez vous-même à nous, et non pas au monde ? » — (Jean 14. 22)
Un des faits les plus surprenants du christianisme est la position choisie par le Sauveur, afin d'annoncer les vérités éternelles.
Jésus n'apparaît pas dans des décrets sensationnels, dans des trophées révolutionnaires ou dans des situations de domination. Il arrive en paix dans l'humble mangeoire, donne l'exemple du labeur, parle avec quelques inconnus d'un simple village et, rien qu'à cela, il prépare la transformation de l'humanité entière.
Pour le monde inférieur, néanmoins, la question de Thaddée est toujours pleine d'actualité.
Les créatures vulgaires ne comprennent que ceux qui s'imposent, même si, pour cela, elles sont contraintes à entendre des jugements tyranniques prononcés dans de cruelles tribunes. Elles ne comprennent que les spectacles qui blessent la vision et les gestes théâtraux de ceux qui dominent à peine pour un jour, et souffrent le lendemain du même processus transformateur imposé au monde transitoire auquel ils s'adressent.
Jésus, lui, a parlé à l'âme immortelle. De ce fait, ses révélations ne meurent jamais. En outre, il a prouvé qu'être détenteur de moyens économiques ou sociaux n'était pas nécessaire pour être utile à Dieu, démontrant aussi qu'une ville avec des asso ciations et des ressources fastueuses n'étaient pas indispensables. Des principes édifiants et simples, un petit village sans nom et quelques amis suffisent.
Le porteur de bonne volonté sait que ce fut le matériel avec lequel le Christ a entamé la reformulation de la vie terrestre.
135
L'or intransmissible
«.Je te conseille d'acheter de moi de l'or éprouvé far le feu, afin que tu deviennes riche. » - (Apocalypses. 18)
Les biens facilement acquis sont toujours vulgaires.
L'homme ordinaire n'a aucune difficulté à ambitionner des possibilités financières, à suborner des intérêts mesquins, à inventer mille recours pour atteindre des fins inférieures ; néanmoins, ceux qui adoptent de telles attitudes méconnaissent le caractère sacré du patrimoine le plus humble qui s'offre à eux ; ils abusent de ce qu'ils possèdent pour se sentir, ensuite, plus pauvres que jamais.
La recommandation divine est suffisamment claire.
Pour qu'un homme s'enrichisse, il doit acquérir l'or par l'épreuve du feu, cette fortune qui procède des mains généreuses du Très-Haut.
Seule cette richesse spirituelle, acquise au prix d'un travail laborieux, d'une profonde compréhension, d'une victoire sur soi, d'efforts incessants, conférera à l'Esprit la position d'ascendance légitime, de bien-être permanent, en plus des transformations imposées par la tombe. Il ne réalisera une conquête aussi élevée qu'après s'être totalement livré au Père par la grandeur du service divin.
L'homme mobilisé par l'homme peut, sans aucun doute, obtenir des gains importants. Convenons, néanmoins, que ces biens se transforment toujours ou, un jour, ils seront transférés à autrui par le détenteur provisoire. Cependant, lorsque le travailleur s'efforce de faire le bien en oubliant tout égoïsme, se désintéresse de lui-même, place au-dessus de ses caprices personnels les objectifs de l'œuvre de Dieu, en luttant, en aimant, en souffrant et en se livrant à Lui, il acquiert, indiscutablement, l'or éternel et intransmissible.
136
Les choses terrestres et célestes
« Si vous ne me croyez pas lorsque je vous parle des choses de la terre, comment me croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ? A — Jésus. (Jean 3. 12)
Dans l'échange avec le monde spirituel, certains studieux se plaignent fréquemment de l'absence d'informations de la part des entités communicantes en ce qui concerne les particularités allusives à leurs activités.
Pourquoi les désincarnés ne sont-ils pas plus explicites quant au nouveau type de vie auquel ils ont été appelés ? Comment sont leurs villes, leurs maisons, leurs types de relations quotidiennes ? Comment sont-ils organisés hiérarchiquement ? Ont-ils des gouvernements sur les modèles terrestres ?
D'autres s'enquièrent des raisons pour lesquelles les scientifiques libérés du plan physique ne retournent pas à leurs anciens centres de recherches et de réalisations pour diffuser des méthodes de guérison pour lesdites maladies incurables ou pour révéler des inventions qui accéléreraient le progrès mondial.
Ce sont là les arguments empressés de la paresse humaine.
Si les Esprits communicants, qui n'ont traité que du matériel existant relatif aux créatures terriennes dans un cours méthodique d'introduction à des tâches plus élevées, n'ont pas encore été vraiment entendus, qu'adviendrait-il s'ils oubliaient leurs graves engagements et se laissaient aller à des commentaires prématurés ?
L'homme doit comprendre que Dieu accorde son assistance ; néanmoins, chaque Esprit est contraint à œuvrer pour sa propre gloire.
Dans son mécanisme de relations avec les hommes incarnés, la grande tâche du monde spirituel n'est pas d'apporter des connaissances sensationnelles et inopportunes, mais d'enseigner aux hommes à lire les signes divins que la vie terrestre contient en elle- même pour illuminer leur marche vers la spiritualité supérieure.
137
Le banquet des publicains
« Ce qu 'ayant vu, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » -- (Matthieu 9. 11)
En général, la communauté chrétienne, dans ses diverses ramifications, n'a pas encore perçu toute la signification du banquet du Maître entre publicains et pécheurs.
Le dernier dîner avec les disciples qui lui étaient les plus proches se revêt d'une singulière importance. A cette réunion de Jérusalem, qui eut lieu à Pâques, Jésus nous révèle le caractère sublime de ses relations avec ses amis d'apostolat. Il s'agit d'une agape intime et familière qui solennisait à la fois un départ affectueux et une divine leçon.
Cependant, il faut se rappeler que le Maître s'est occupé de ce cercle d'amis en dernier lieu, puisqu'il avait déjà fait un repas fraternel avec les publicains et les pécheurs. Il partageait ce dîner avec les disciples en un jour de haute vibration religieuse, mais il avait partagé la joie de ceux qui vivaient éloignés de la foi en les réunissant, généreusement, et en leur conférant les mêmes biens nés de son amour.
Le banquet des publicains a une signification spéciale dans l'histoire du christianisme. Il démontre que le Seigneur étreint tous ceux qui désirent l'excellence de son alimentation spirituelle aux travaux de sa vigne, et qu'il n'est pas uniquement présent dans les moments de foi parmi ceux qui l'aiment ; mais à tout instant et en toute situation, il est prêt à s'occuper des âmes qui se tournent vers lui.
Le banquet des pécheurs a été offert avant le dîner aux disciples. N'oublions pas que la table divine se perpétue en un service sublime. Il reste aux convives de profiter de cette concession.
138 Prétentions
« Mot, j'ai planté, Apollos et arrosé ; mais c'est Dieu qui donnait la croissance. » — Paul. (I Corinthiens 3. 6)
L'église de Corinthe était pleine d'allégations prononcées par des disciples inquiets.
Certains dans l'institution donnaient une plus grande valeur aux efforts de Paul, tandis que d'autres conféraient des privilèges d'édification à Apollos.
L'avocat des gentils fut divinement inspiré lorsqu'il commenta ce sujet dans cette
lettre.
Pourquoi donner des prétentions individuelles à une œuvre dont nous sommes tous bénéficiaires puisqu'elle nous vient du même Seigneur ?
À l'heure actuelle, l'examen de la recommandation de Paul aux Corinthiens est louable, car ce ne sont plus les usufruitiers de l'organisation chrétienne qui se réjouissent de recevoir les bienfaits de l'Évangile à travers tel ou tel travailleur du Christ, mais les ouvriers de la cause qui, parfois, en viennent à servir en s'exhibant à travers les personnages notoires de telle ou telle œuvre du bien.
La certitude que « tout don vient de Dieu » est donc un excellent exercice pour les travaux communs.
Il est intéressant d'observer que l'homme est toujours prêt à s'approprier des circonstances qui l'élèvent facilement aux yeux d'autrui. Bien que toujours enclin à se distinguer dans les entourages du bien qu'il ne manifeste pas encore de manière substan tielle, il assume rarement la paternité des erreurs qu'il commet. Voilà une des singulières contradictions de la créature.
N'oublie pas. Servir relève de tout le monde. Certains plantent, d'autres fertilisent. Vis satisfait là où la tâche est confiée à tes mains ou à ton intelligence, et sers sans prétention, car l'homme prépare la terre et organise l'ensemencement par la mi séricorde de la Providence, mais c'est Dieu qui met les fleurs en rameaux et donne les fruits, selon le mérite de chacun.
139
Par amour
« Il a aveuglé leurs yeux, et il a endurci leur cœur, de peur qu 'ils ne voient des yeux et ne comprennent du cœur, et qu'ils ne viennent à se convertir, et que je ne les guérisse. »
— ( Jean .1.2.40)
Les plans les plus humbles de la nature révèlent la Providence divine dans une expression souveraine de dévouement et d'amour.
Les lys ne tissent pas, les oiseaux ne gardent pas de provisions, mais une force mystérieuse leur fournit le nécessaire.
L'observation de la vie des animaux démontre l'extrême tendresse avec laquelle le Père veille sur la création depuis son principe : ici, une aile ; là, une dent de plus ; ou bien là encore, Un pouvoir de défense inconnu.
La grande révélation de l'amour s'affirme en tout.
Néanmoins, lorsque le Père convoque ses enfants à coopérer à ses œuvres, souvent ce sont des ingrats qui se présentent et qui convertissent les faveurs reçues, non en devoirs nobles et
constructifs, mais en nouvelles exigences ; alors, il faut que leur cœur s'endurcisse chaque fois plus, car sans équilibre, ils trouveront la souffrance dans la restauration indispensable des lois extérieures à cet amour divin. Lorsqu'ils ne voient que les aspects matériels du paysage transitoire, la lutte épuratrice survient inopinément.
Jésus arrive alors et opère la guérison.
Ce n'est qu'en de telles circonstances que l'ingrat retrouve la compréhension de la magnanimité divine.
L'amour équilibre, la douleur restaure. Pour cela, nous entendons souvent dire : « Jamais, il n'aurait cru en Dieu s'il n'avait pas souffert. »
140
Aux montagnes
« Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, ». - Jésus, (Matthieu 24.16)
En se rapportant aux pénibles instants qui désignaient l'heure de la rénovation planétaire, le Maître conseilla à ceux qui étaient en Judée de se rendre dans les montagnes. L'avertissement est profond, car le terme « Judée » doit être pris dans le sens de « région spirituelle » par ceux qui, dans leurs aspirations intimes, s'approchent du Maître pour arriver à l'illumination suprême.
L'actualité de la terre est un des tableaux les plus forts de ce genre. De toute part, les luttes et la ruine s'installent. Des poissons mortels sont inoculés aux masses populaires soumises à l'inconscience de la politique. La plaine est couverte d'un brouillard intense. Les lieux saints sont envahis d'abominables ténèbres. Quelques hommes avancent à la sinistre clarté des incendies. Le sol est abreuvé de sang et de larmes pour semer l'avenir.
L'instant est venu de retirer ceux qui sont restés en Judée pour les guider vers les « montagnes » des idées supérieures. Il
Francisco C. Xavier
est essentiel que le disciple du bien se maintienne sur les hauteurs spirituelles, sans abandonner la coopération élevée dont le Seigneur a donné l'exemple sur la terre ; qu'il y consolide sa position de collaborateur fidèle, invincible dans la paix et dans l'espérance, convaincu qu'après le passage des hommes par la perturbation, porteurs de décadence et de larmes, ce seront les fils du travail qui sèmeront à nouveau la joie, et reconstruiront l'édifice de la vie.
141
Pire pour eux
« Alors, il se mit à leur dire : « Aujourd'hui s'accomplit à vos oreilles ce passage de l'Écriture. »- (Luc 4. 21)
En prenant place auprès des habitants de Nazareth, Jésus s'exclama, après avoir lu quelques promesses d'Isaïe : « Aujourd'hui s'accomplit à vos oreilles ce passage de l'Écriture. »
Les groupements religieux attirent, presque toujours, des investigateurs curieux qui, à première vue, semblent être des vagabonds itinérants ; cependant, il faut reconnaître que des ascendants spirituels contraignent toujours leur esprit à l'examen et à la réflexion ; eux-mêmes ne sauraient définir cette convocation subtile et silencieuse qui les oblige à écouter parfois de grands discours, de longues conférences, des expositions et des élucidations qui, apparemment, ne les intéressent pas.
En de nombreuses circonstances, ils affirment tolérer le sujet par pure gentillesse, par respect mutuel. Il n'en reste pas moins qu'il existe quelque chose de plus fort, bien au-delà des bonnes manières qui les obligent à écouter, c'est le moment de la révélation spirituelle qui a retenti pour eux.
Beaucoup restent indifférents, ironiques, récalcitrants, mais la responsabilité de la connaissance leur pèse déjà sur les épaules et, s'ils pouvaient sentir la vérité plus clairement, ils hébergeraient l'affectueux avertissement du Maître au fond de leur âme : « Aujourd'hui s'accomplit à vos oreilles ce passage de l'Écriture. »
La miséricorde a été distribuée. Jésus a manifesté sa bonté infinie. La divine parole s'est accomplie. Si les intéressés n'en tirent pas profit, c'est d'autant plus triste pour eux.
142
Un seul seigneur
« Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. » .- Jésus. (Luc 16. 13)
Si, de tout temps, les chrétiens trouvèrent sur les routes du monde de douloureuses situations qui les jetèrent dans la perplexité, la raison tient au fait qu'après les apôtres et les martyrs, la majorité a coopéré à la divulgation de faux sentiments en ce qui concerne le Seigneur qu'ils doivent servir.
Comme le royaume du Christ n'est pas encore sur la terre, on ne peut satisfaire en même temps Jésus et le monde. Au quotidien, le vice et le devoir ne s'unissent pas pour aller de l'avant.
Que dire d'un homme qui prétendrait diriger deux centres d'activité antagonique, dans un même effort ?
Le Christ est la ligne centrale de nos cogitations.
C'est l'unique Seigneur, après Dieu, pour les fils de la terre ayant des droits inaliénables, puisque c'est notre lumière du premier jour évolutif et il nous a acquis pour la rédemption par les sacrifices de son amour.
Nous sommes Ses serviteurs. Nous devons répondre à ses intérêts sublimes avec humilité. Pour cela, il ne faut pas fuir le monde, ni les responsabilités qui nous entourent, mais transformer grâce à nos efforts la part de service qui nous est confiée au sien des luttes en cellule de travail du Christ.
La tâche primordiale du disciple est, donc, celle de comprendre le caractère transitoire de l'existence charnelle, de se consacrer au Maître comme au centre de la vie et d'offrir à ses semblables ses bienfaits divins.
143
Légion du mal
« Et, il lui demanda : Quel est ton nom ? Légion est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs, » — (Marc 5. 9)
Dans ce passage des Evangiles, le Maître a légué cette inoubliable leçon aux disciples.
Alors, Jésus, qui répand le bien et la paix, s'approcha de l'Esprit pervers qui le reçut pris de désespoir.
Le Christ ne s'impatienta pas, gentiment il lui demanda son nom ; et telle fut la réponse de l'interpellé : « Je m'appelle Légion, parce que nous sommes nombreux. »
Les apprentis qui le suivaient ne surent pas interpréter la scène dans toute son expression symbolique.
De nos jours encore, l'homme se pose des questions concernant le contenu de cet événement avec une étrangeté justifiable.
En fait, le Seigneur désirait transmettre un enseignement immortel aux compagnons de la tâche rédemptrice.
Face à l'Esprit délinquant et perturbé, II était seul ; alors que l'interlocuteur s'appelait « Légion », et représentait une majorité écrasante qui personnifiait une masse immense d'intentions inférieures et criminelles. Le Maître révélait ainsi que, pendant une durée indéterminée, le bien serait moindre en comparaison au mal qui déferlerait en avalanches destructrices.
Par conséquent, si tu te trouves au service du Christ sur la terre, n'oublie pas de persévérer dans le bien, à toute heure dans la vie, convaincu que le mal se fait sentir alentour, comme une légion menaçante exigeant une profonde sérénité et une grande confiance en le Christ, du travail et de la vigilance jusqu'à la victoire finale.
144
Que gagnons-nous avec le Christ ?
« Que nous veux-tu, Jésus le Nazaréen ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : le Saint de Dieu. » (Marc 1, 24)
C'est une grande erreur de supposer que le divin Maître achevait sur le Calvaire son service actif.
Jésus poursuivit son chemin dans toutes les directions du monde ; son Évangile rédempteur va en gagnant, petit à petit, du terrain dans les cœurs.
Une telle circonstance doit être rappelée, car les Esprits maléfiques aussi tentent de repousser le Seigneur quotidiennement.
L'évangéliste se rapporte à des entités perverses qui dominent le corps de la créature. Alors que ces intelligences infernales ne cessent de dominer de vastes organismes dans le monde.
A l'édification de la politique érigée pour maintenir les principes de l'ordre divin, ils apparaissent sous les noms de discorde et de tyrannie ; dans le commerce créé pour établir la fraternité, ils surgissent sous ceux d'ambition et d'égoïsme ; dans les religions et dans les sciences des organisations sacrées du progrès universel, ils portent les dénominations d'orgueil, de vanité, de dogmatisme et d'intolérance sectaire.
Et si le corps de la créature humaine souffre de l'obsession d'Esprits pervers, les regroupements et les institutions des hommes en souffrent bien davantage.
Mais quand Jésus s'approche, à travers l'Évangile, des êtres et des organisations, ils demandent empressés : « Qu'est-ce que nous gagnons avec le Christ ? Qu'est-ce que nous avons à voir avec la vie spirituelle ? »
II faut rester vigilant devant de telles subtilités, car l'adversaire avance et pénètre aussi les cercles du Spiritisme évangélique, vêtu des brillantes tuniques de la fausse science.
145
Evangélisation
« Néanmoins, ne mettez point votre joie en ce fine les esprits impurs vous sont soumis; mais ré]ouïssez-vous plutôt de ce que vos noms sont écrits dans les deux. » — Jésus. (Luc 10. 20)
Fréquemment, nous trouvons de nouveaux disciples de l'Évangile exultant de satisfaction parce que les Esprits perturbés se soumettent à eux.
Avec joie, ils narrent les résultats obtenus lors des sessions enthousiasmantes où ils évangélisent avec succès des entités très souvent ignorantes et perverses.
Ils sont nombreux à se perdre dans la confusion de ces émerveillements et cherchent à multiplier lesdits « travaux pratiques », brûlants d'envie de guider des amis inconscients ou malheureux des plans immédiats à la sphère charnelle, lors de contacts plus directs.
Jésus a recommandé le remède approprié à de telles situations où les apprentis, presque toujours intéressés à enseigner aux autres, oublient, peu à peu, d'apprendre pour leur propre bien.
Que les évangélisateurs sincères se réjouissent, non parce qu'ils soumettent des créatures désincarnées prises de désespoir, mais parce qu'ils sont convaincus qu'en de telles circonstances le bien est fait, pas vraiment par eux dans leur condition humaine, mais par les émissaires de Jésus, aimants et pleins de sollicitude, qui se servent d'eux comme d'intermédiaire pour la Miséricorde divine. Que cette réjouissance naisse de l'occasion de servir le bien, la conscience en harmonie avec le Maître divin, entre les douces certitudes de la foi solidement ancrée dans leur cœur.
La parole du Maître aux compagnons est très expressive et peut être très bénéfique aux disciples tourmentés des temps présents.
146
Traitant de l'invisible
« Les ayant appelés près de lui, il leur disait en paraboles : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? » - (Marc 3. 23}
Ce passage de l'Évangile est des plus édifiants pour les compagnons qui, de nos jours au sein des activités spirites chrétiennes, s'efforcent d'assister les désincarnés affligés à s'équilibrer sur le chemin rédempteur.
Personne ne s'attend à obtenir un succès immédiat lorsqu'on cherche à soutenir ceux qui se sont perdus dans l'égarement.
Il est impossible de dispenser le concours du temps quand les personnages des tragédies humaines ont besoin d'élucidation. D'après ce que nous savons, pas même les apôtres réussirent à convaincre immédiatement les entités perturbées de la réalité de leur dangereuse situation. Néanmoins, sans opter pour des attitudes stériles, le disciple peut faire beaucoup en ce qui concerne ces activités éclairées. De nos jours, des compagnons dévoués au service souffrent encore de la persécution des adversaires de la lumière qui leur attribuent de funestes pactes avec des pouvoirs pervers. Le sectarisme religieux les surnomme les partisans de Satan, et leur impose des tortures et des humiliations.
Néanmoins, les mêmes objurgations et récriminations incongrues furent proférées au Maître divin par la prêtrise organisée de son temps. En répondant aux besoins des malades et des obsédés, livré aux forces destructrices de l'ombre, Jésus reçut le titre de sorcier, de fils de Belzébuth, ce qui constitue un souvenir significatif qui ne manquera pas de réconforter les nouveaux disciples.
147 Un défi
« Et maintenant que tardes-tu ? » — (Actes 22. 16)
En relatant à la foule son inoubliable expérience aux portes de Damas, l'apôtre des gentils raconte que, face à la perplexité qu'il affrontait, Ananie lui demanda dans un appel fraternel : « Et maintenant que tardes-tu ? ».
Cette question mérite d'être méditée par tous ceux qui ont déjà reçu des invitations, des signes, des dons ou des aides du plan spirituel.
D'innombrables bénéficiaires de l'Évangile s'arrêtent à des obstacles de toute sorte dans la région brumeuse de la plainte.
Lorsqu'ils ont le bonheur de sentir la lumière de la foi, ils déplorent ne pas avoir connu la vérité dans leur jeunesse ou dans les jours d'abondance ; pourtant, à l'âge mûr ou dans la difficulté matérielle, ils conservent les mêmes tendances inférieures. A travers leurs propos, ils disent toujours avoir beaucoup de volonté ; néanmoins, lorsqu'ils sont appelés au service actif, ils se plaignent immédiatement du manque d'argent, de santé, de temps, de forces.
Ce sont des ouvriers en contradiction qui, lorsqu'ils sont en bonne santé, exigent le repos et, quand leur corps est malade, ils allèguent que le service leur manque.
Il est indispensable de combattre ces expressions destructrices de la personnalité.
En toute circonstance et à tout moment, nous sommes en mesure de servir le Sauveur. Et pour nous tous qui recevons les dons divins, de mille manières différentes, un sublime défi a été lancé : « Et maintenant que tardes-tu ? »
148
Attention à soi
« Veille sur toi-même et sur ton enseignement ; persévère dam ces choses, car, en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t'écoutent, » — Paul. (1 Timothée 4. 16)
De toute part, il existe des pelotons appartenant à une armée de pessimistes qui se tiennent les bras croisés pris de découragement.
Ils ne comprennent pas ce que sont le travail et la confiance, la sérénité et la foi ardente, et ont l'habitude de prononcer des phrases retentissantes qui condamnent les situations et les créatures.
Parfois, ces soldats négatifs sont des personnes qui ont assumé la responsabilité d'orienter leur prochain.
Pourtant, malgré l'importance de leurs attributions, ils restent dans l'erreur.
Effectivement, les difficultés terrestres sont énormes et les obstacles demandent de grands efforts de la part des âmes nobles en transit sur la planète, mais il est essentiel que chaque disciple n'omette pas de prendre soin de lui-même. Il est fondamental de rester vigilant quant à soi, de valoriser les disciplines et de les accepter, ainsi que d'examiner les besoins du cœur. Ce mode de procéder conduit l'esprit à de plus vastes horizons, lui offre une grande compréhension où se trouve abrité un saint respect pour tous les cercles évolutifs, répandant de la sorte le patrimoine de l'espoir constructif et de l'optimisme rénovateur.
Prendre soin de soi, c'est œuvrer à son propre salut et à la rédemption d'autrui. C'est le chemin logique pour acquérir des valeurs éternelles.
L'apprenti qui se limite aux excès théoriques en s'esquivant du service édifiant, se repose en marge du travail, et se place, peu à peu, sur le terrain ingrat de la critique satanique qui n'a pas fait l'objet de son attention et de son expérience.
149 Propriété
« Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout triste, car il avait de grands biens. » - (Matthieu 19. 22)
L'instinct de propriété a provoqué de grandes révolutions, ensanglanté les peuples. Dans les régions les plus diverses de la planète, des hommes respirent soucieux de possessions matérielles, d'expressions temporaires, toujours prêts à mourir pour les défendre.
Cela démontre que l'homme n'a pas encore appris à posséder.
Par un tel argument, nous ne désirons pas induire la créature à oublier la fourmi prévoyante, et l'inciter à adopter pour modèle la cigale insouciante, nous invitons à peine, ceux qui nous lisent, à examiner la précarité des biens éphémères.
Chaque conquête terrestre devrait profiter à l'âme comme une force d'élévation.
L'homme gagnerait un élan sanctifiant s'il comprenait qu'il ne possède vraiment que ce qui se trouve en lui, dans le contenu spirituel de sa vie. Tout ce qui se rapporte à l'extérieur, qu'il s'agisse de créatures, de paysages et de biens transitoires -tous appartiennent à Dieu qui les lui accorde selon ses mérites.
Cette réalité ressentie et vécue est une brillante lumière sur le chemin qui enseigne au disciple la sublime loi de l'utilisation pour que la propriété ne soit pas une source d'inquiétudes et de tristesse, comme cela se produisit avec le jeune des enseigne ments de Jésus.
150 Aiguillons
« Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. » — Jésus, (Actes 9. 5)
Le chemin évolutif est toujours plein d'épines.
Autrement, nous ne verrions pas la porte rédemptrice.
Dieu se livre aux enfants de la création entière, il partage entre tous les trésors de son amour infini, il les stimule à s'élever à travers mille manières différentes ; néanmoins, il existe de nombreuses sphères comme la terre où les créatures ne perçoivent pas ces réalités glorieuses et paralysent la marche en dormant du sommeil de l'illusion.
Face à une telle inertie, les messagers de la Providence, à qui a été confiée la tâche d'illuminer ceux qui stagnent dans l'ombre, mettent des recours en œuvre pour que se réalise leur éveil.
Sachant que Dieu donne tout — la vie, les chemins, les biens infinis, les génies inspirateurs, et demande simplement aux créatures d'aller vers ses bras paternels — ces divins émissaires organisent des épreuves par amour pour leurs protégés.
À ces fins, Jésus créa les plus nobles incitations pour la sphère terrestre. La richesse et la pauvreté, la laideur et la beauté, la souffrance et la lutte sont les épines ou les occasions instituées par le Christ pour le bien des hommes.
Toute existence, toute personne a une difficulté qui lui est propre et qui représente une occasion bénie.
Analyse ta vie, trouve tes épines et ne te retourne pas contre elles.
Si un esprit de la grandeur de Paul de Tarse ne pouvait résister, imagine les efforts qui nous avons à faire.
151
Jeunesse
« Fuis les passions de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité, la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur. » - Paul. (2 Timothée 2. 22}
Ceux qui s'adressent à la jeunesse lui attribuent presque toujours de tels pouvoirs que les jeunes finissent franchement désorientés, trompés et distraits. On a l'habitude d'attendre d'eux qu'ils soient la sauvegarde de tout.
Nous sommes d'accord pour dire qu'ils ont de grandes possibilités, mais nous ne pouvons oublier que cette phase de l'existence terrestre est celle qui présente le plus grand besoin d'orientations.
Le jeune pourra et fera beaucoup si son esprit vieilli par l'expérience ne l'abandonne pas. Il ne pourra rien ériger s'il ne se prévaut pas des efforts antérieurs à ses activités. En tout, il dépendra de ses prédécesseurs.
La jeunesse peut être comparée au départ prometteur d'un bateau pour un voyage important. L'enfance serait la préparation, la vieillesse, l'arrivée au port. Toutes les phases requièrent les leçons des marins expérimentés qui permettront d'organiser et de terminer le voyage avec succès.
Il est indispensable de soutenir comme il se convient la mentalité juvénile et que personne ne lui offre des perspectives qui relèvent du domaine de l'illusoire.
Les désirs des plus jeunes ne constituent pas toujours une garantie pour l'avenir.
La jeunesse peut beaucoup, mais qu'elle suive en tout « la justice, la foi, la charité, la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur ».
152
Science et amour
« Mais la science enfle ; c'est la charité qui édifie. »— Paul. (I Corinthiens 8. 1)
La science peut être pleine de pouvoir, mais seul l'amour est bénéfique. De tout temps, la science a obtenu d'innombrables expressions évolutives. Dans le monde, nous la voyons exhiber des réalisations qui semblaient presque inaccessibles. D'énormes machines croisent les airs et le fond des océans. La parole est transmise, sans fil, à longues distances. La presse diffuse des raisonnements à travers le monde. Mais pour cette même science, il importe peu que l'homme utilise ces fruits pour le bien ou pour le mal. Elle ne comprend pas le désintérêt, ni les saintes finalités.
L'amour, néanmoins, s'approche de ses travaux et les rectifie tout en lui conférant la conscience du bien. Il enseigne que chaque machine doit avoir une utilité divine sur le chemin des hommes vers Dieu que l'on ne devrait transmettre que la parole édifiante comme don du Très-Haut, que seule la publication de raisonnements élevés œuvrant à l'effort rédempteur des créatures serait approprié.
Si la science découvre des explosifs, l'amour l'éclairé quant à leur utilisation pour ouvrir de nouvelles routes et relier les peuples ; si la première publie un livre, le second enseigne comment graver une vérité réconfortante. La science peut concrétiser de nombreuses oeuvres utiles, mais seul l'amour institue les œuvres les plus élevées. Nous ne doutons pas du fait que la première, bien interprétée, puisse doter l'homme d'un cœur courageux ; cependant, seul le second peut donner un cœur illuminé.
Le monde reste dans l'obscurité et la souffrance parce que la science a été financée par la haine qui annihile et pervertit, et elle n'atteindra un port d'attache sûr que lorsqu'elle se rendra complètement à l'amour de Jésus-Christ.
153
Passes
« Et il le prie avec instance : « Ma petite fille est à toute extrémité, viens lui imposer les mains pour qu 'elle soit sauvée et quelle vive. » - (Marc 5. 23)
Jésus imposait ses mains sur les patients et leur transmettait les bienfaits de la santé. Son pouvoir aimant connaissait les moindres déséquilibres de la nature et les ressources qui permettaient de restaurer l'indispensable harmonie de l'être.
Aucun acte du divin Maître n'était dépourvu de signification. Une fois qu'ils eurent découvert cette vérité, les apôtres commencèrent aussi à imposer leurs mains fraternelles au nom du Seigneur et se transformèrent alors en instruments de la divine miséricorde.
De nos jours, Faction secouriste du plan invisible à travers l'imposition des mains se manifeste à nouveau au sein du christianisme revivifié. Les passes qui sont des transfusions de forces psychiques déversent de précieuses énergies spirituelles émanant des messagers du Christ aux donneurs et aux bénéficiaires, ils représentent la continuité de l'effort du Maître pour atténuer les souffrances du monde.
Ce serait une audace de la part des nouveaux disciples que de s'attendre à parvenir à des résultats aussi sublimes que ceux que Jésus obtint auprès des êtres paralytiques, perturbés et agonisants.
Le Maître sait, tandis que nous autres apprenons à connaître. Pourtant, il ne faut pas mépriser la leçon et poursuivre à notre tour l'œuvre d'amour à travers les mains fraternelles.
Là où il existe une attitude mentale qui œuvre sincèrement pour le bien, le service providentiel de Jésus peut s'élargir.
Peu importe la formule extérieure. Il nous incombe de reconnaître que le bien peut et doit être fait en son nom.
154 Renoncer
« Et quiconque aura laissé'maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants oit champs, à cause de mon nom, recevra bien davantage et aura en héritage la vie éternelle. » - Jésus. (Matthieu 19. 29)
Dans ce verset de l'Évangile de Matthieu, le Maître divin nous induit au devoir de renoncer aux biens du monde pour atteindre la vie éternelle. Il est nécessaire, proclame le Messie, d'abandonner père et mère, femme et frères du monde. Néanmoins, il est bon d'éclaircir comment renoncer.
Jésus explique que le succès appartiendra à ceux qui procéderont de la sorte par amour pour lui.
À première vue, la nouvelle divine semble un contresens.
Comment oublier les devoirs sacrés de l'existence si le Christ vint jusqu'à nous pour les sanctifier ? Dans les temps les plus anciens, les disciples précipités ne surent pas saisir le sens du texte. De nombreux frères d'idéal se recueillirent à l'ombre du cloître où ils oublièrent leurs obligations supérieures qui ne pouvaient être différées.
Il est facile, pourtant, de reconnaître comment le Christ renonça.
Aux compagnons qui l'abandonnèrent, il apparaît, glorieux, dans la résurrection. Malgré les hésitations de ses amis, il partage avec eux les joies éternelles dans le cénacle. Aux hommes ingrats qui l'ont crucifié, il offre un chemin sublime de salut avec l'Évangile et il ne néglige jamais, ne serait-ce qu'une minute, les créatures.
Nous observons donc que renoncer par amour pour le Christ, c'est perdre les espoirs de la terre pour conquérir ceux du Ciel.
Si tes parents sont incompréhensibles, si ta compagne est ingrate, si tes frères semblent cruels, il faut renoncer à la joie qu'ils soient meilleurs ou parfaits, nous unir encore davantage à eux tous, afin de travailler à leur perfectionnement avec Jésus.
Si tu ne trouves pas la compréhension dans ton foyer ? Tes amis et tes frères sont indifférents et rudes ? Reste auprès d'eux à attendre que vienne plus tard la joie de les trouver en parfaite harmonie avec toi. Il n'y a que de cette manière que tu renonceras aux tiens, en leur faisant tout le bien par dévouement au Maître, et, seulement avec un tel renoncement, tu atteindras la vie éternelle.
155
Parmi les chrétiens
« II n'en doit pas être de même parmi vous. - Jésus. (Marc 10. 43)
Depuis les ères le plus lointaines, les groupements religieux travaillent à l'obtention de faveurs célestes.
Dans les temps les plus anciens, on ne se souvenait de la Providence qu'aux occasions douloureuses et graves. Les croyants offraient des sacrifices pour protéger leur bonheur domestique quand la maladie envahissait leur foyer ; les foules construisaient des temples lorsque surgissaient des calamités publiques.
Dieu n'était compris qu'à travers les jours heureux.
La tempête purificatrice appartenait aux génies pervers.
Le Christ inaugura alors de nouveaux temps. L'humilité fut son chemin ; l'amour et le travail son exemple ; le martyre sa palme de victoire. Il laissa comprendre que parmi ses disciples, le principe de la foi ne serait jamais celui de la conquête facile des faveurs du ciel, mais celui de l'effort actif pour l'illumination de chacun et pour mettre les desseins de Dieu à exécution dans les heures calmes ou orageuses de la vie.
La plus grande leçon du Maître des maîtres est que plutôt que de formuler des vœux et des sacrifices usuels, des promesses et des actes mécaniques, comme pour échapper aux devoirs qui nous incombent, nous avons l'obligation primaire de nous livrer, avec humilité, aux sages impératifs de la Providence, en nous soumettant à la volonté juste et miséricordieuse de Dieu pour que nous soyons améliorés par ses mains.
156
Intuition
« Ce n'est pas d'une volonté humaine qu'est jamais venue une prophétie, c'est poussés par l'Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » - (2 Pierre 1.21)
Au tabernacle divin de la conscience, tous les hommes ont des pouvoirs d'intuition, tous peuvent développer des capacités en ce sens dans le domaine de l'élévation spirituelle. Les grandes manifestations phénoméniques de médiumnité ne sont pas fondamentalement nécessaires pour que s'établissent des échanges entre les plans visible et invisible.
Toutes les notions qui dignifient la vie humaine viennent de la sphère supérieure. Et ces idées anoblissantes n'ont pas été produites par la volonté d'un homme quel qu'il soit, car les raisonnements terrestres proprement dits sont toujours enclins dans leur égoïsme enraciné à la matérialité.
La révélation divine, qui représente ce que l'humanité possède de mieux, est une coopération de la spiritualité sublime, apportée aux créatures par les collaborateurs de Jésus, à travers l'exemple, les actes et les paroles des hommes droits qui, par leurs efforts personnels, réussissent à briser le cercle des vulgarités qui les entoure en devenant des instruments de rénovation nécessaire. La faculté intuitive est une institution universelle. A travers ses recours, l'homme terrestre reçoit les vibrations de la vie la plus élevée en contributions religieuses, philosophiques, artistiques et scientifiques, élargissant les conquêtes sentimentales et culturelles ; une collaboration qui se vérifie toujours, non par la volonté de la créature, mais par la concession de Dieu.
157
Faites cela et vous vivrez
« Et Jésus lui dit : Vous avez fort bien répondu : faites cela, et vous vivrez. » - (Luc .1.0. 28)
Le cas de ce docteur de la Loi qui interpella le Maître concernant ce qui lui incombait de faire pour hériter de la vie éternelle, s'enduit d'un grand intérêt pour ceux qui cherchent la bénédiction du Christ.
La parole de Luc est hautement explicative.
Jésus n'est pas surpris par la question, et connaissant la condition intellectuelle élevée du consultant, il l'interroge sur sa conception de la Loi et lui fait comprendre que la réponse à son interrogation se trouve déjà en lui, gravée dans la toile mentale de ses connaissances.
Vous avez fort bien répondu, dit le Maître. Et il ajouta : « faites cela, et vous vivrez. »
Une telle affirmation prend un singulier relief, car le Christ s'adresse à un homme en pleine force de l'âge, mais déclare néanmoins : « faites cela, et vous vivrez. »
Vivre ne se limite pas à l'agitation du corps, ni à l'exhibition de certains titres d'usage. La vie s'étend à des sphères plus élevées, à d'autres domaines de réalisation supérieure relevant de la spiritualité sublime.
La même scène évangélique se répète quotidiennement dans de nombreux domaines. Un grand nombre d'apprentis, complètement imprégnés de la connaissance du devoir qui leur incombe, tendent à demander une orientation aux messagers divins, quant à la meilleure manière d'agir sur la terre... la réponse, toutefois, se trouve en eux- mêmes, dans leur cœur qui craint la responsabilité, la décision et l'âpreté du service...
Si tu as déjà été baigné par la clarté de la foi ardente, si tu as bénéficié des principes du salut, exécute ce que tu as appris de notre divin Maître : « faites cela, et vous vivrez. »
158 Baptême
« A ces mots, ils se firent baptiser au nom du Seigneur Jésus. » — (Actes 19. 5)
De tout temps, dans les différentes ramifications de l'activité chrétienne, des controverses surgirent relatives aux problèmes du baptême dans la foi.
Pour cela, la prêtrise créa des cérémonies et des sacrements. L'Église romaine célèbre le baptême pour les nouveau-nés ; dans d'autres centres évangéliques, il existe le baptême des adultes. Toutefois, en toute logique, pour analyser ce sujet, le croyant pour rait extraire de meilleures illations. La rénovation spirituelle ne se fera pas du seul fait d'appliquer de l'eau en plus ou moins grande quantité ou de réaliser la solennité à tel ou tel âge du candidat.
En ce sens, certaines cérémonies matérielles étaient compréhensibles à des époques reculées, à l'heure où elles furent instituées.
Nous savons que le cours primaire, dans l'instruction infantile, demande la collaboration d'images pour que la mémoire de l'enfant passe le seuil de la connaissance.
L'Évangile, à son tour, fort de ses éclairages occultes fait la lumière sur la question du baptême.
« À ces mots, ils se firent baptiser au nom du Seigneur Jésus. »
La sublime vérité réside en cela. La rénovation bénie de l'âme appartient à ceux qui ont entendu les enseignements du Maître divin, et qui les ont mis en pratique. Tous les jours, un grand nombre reçoit des nouvelles de l'Évangile, mais seuls ceux qui les entendent seront transformés.
159 Qui suis-tu ?
« Mais vous, ce n 'est pas ainsi que vous avez appris le Christ. » — Paul. (Éphésiens 4. 20)
Tout naturellement, l'homme recevra en chemin diverses suggestions, non seulement du plan matériel, car certains conseils surgiront tendant à le dévier des réalisations les plus nobles, mais aussi de la sphère invisible, immédiate au cercle de ses cogitations, qui pourra également lui offrir certaines perspectives qui ne s'accordent pas avec les devoirs élevés que l'existence implique en elle-même.
A de telles considérations face à ce problème, les disciples sincères peuvent comprendre le besoin de se concentrer en Jésus-Christ.
Quand cet impératif est oublié, les plus grandes perturbations peuvent se produire.
L'apprenti moins intégré aux enseignements du Maître croit qu'il peut servir deux maîtres, et en vient parfois à admettre qu'il est possible de se laisser aller à tous les dérèglements des sens, sans nuire à la paix de son âme. Pour cela, ils trouvent une justification dans de nouveaux enseignements, filles des nouveautés scientifiques du siècle ; ils se prévalent de certains philosophes improvisés qui confèrent trop de valeur aux instincts ; mais arrivés à ce point, ils se préparent aux grands échecs, car le besoin d'édification spirituelle reste vif et de plus en plus impérieux. Ils pourront recourir aux concepts des prétendus sages du monde, cependant, Jésus n'a pas enseigné cela.
160
Le Macédonien
« Or, pendant la nuit, Paul, eut une vision : un Macédonien était la, debout, qui lui adressait cette prière : « Passe en Macédoine, viens à notre secours ! » — (Actes 16. 9)
Au-delà des activités quotidiennes dans leur vie relationnelle, les hommes participent à un vaste mouvement spirituel dont les phases d'échange ne peuvent pas toujours être enregistrées par la mémoire ordinaire.
Il n'y a pas que ceux qui se dirigent vers la tombe qui se communiquent par le processus des vibrations psychiques. Les esprits incarnés en font de même dans les mêmes circonstances, dès lors qu'ils sont aptes à de telles réalisations.
Dans le temps, les créatures terrestres en général élargiront ces possibilités, et percevront leur admirable valeur.
Cela, d'ailleurs, n'est pas une nouveauté, car comme nous le voyons, Paul de Tarse, à Troade, reçut la visite spirituelle d'un homme de la Macédoine qui lui demanda de l'aide.
Le récit apostolique est très clair. L'ami des gentils eut une vision qui ne lui suggéra pas une figure angélique ou un messager divin. Il s'agissait d'un homme de la Macédoine que l'ex-docteur de Tarse identifia à ses vêtements et à ses propos.
Il est utile de se souvenir d'un tel événement pour que se consolide chez les disciples sincères la certitude que l'Évangile est porteur de tous les enseignements essentiels et nécessaires, sans nous imposer le besoin de faire appel à des nomenclatures difficiles, éloignées de la simplicité avec laquelle le Maître nous a légué la lettre de rédemption dans laquelle il attire notre attention aimante, et non des théories compliquées.
161 Profitons-en
« Or, vous êtes témoins fie ces choses. » — (Luc 24. 48)
Jésus a toujours profité du minimum pour produire le maximum.
En trois ans d'apostolat, il a allumé des lumières pour des millénaires.
En rassemblant une petite assemblée de douze compagnons, il a rénové le
monde.
Avec une prédication sur la montagne, il a inspiré des millions d'âmes à la vie éternelle.
Il convertit l'aumône d'une veuve en une leçon impérissable de solidarité.
En corrigeant quelques esprits perturbés, il transforma le système judiciaire de la planète en érigeant « aimez-vous les uns les autres » pour le bonheur des êtres humains.
De cinq pains et de deux poissons, il retira l'aliment pour des milliers d'affamés.
De l'acte d'un Zachée bien intentionné, il traça un programme édifiant pour les tenants de fortune matérielle.
De l'attitude d'un pharisien orgueilleux, il sut extraire la vérité qui confond les croyants moins sincères.
En guérissant quelques malades, il institua la médecine spirituelle pour tous les centres de la terre.
Il fit d'un grain de moutarde le merveilleux symbole du royaume de Dieu.
D'une drachme perdue, il créa l'enseignement inoubliable de l'amour spirituel.
D'une croix brute, il grava la plus grande leçon de divinité de l'histoire.
Nous sommes les témoins de tout cela dans notre condition de bénéficiaires. En raison de notre connaissance, il convient d'écouter notre conscience. Que faisons-nous des bagatelles de notre chemin ? Profiterons-nous de nos occasions pour faire quelque chose de bon ?
162
Attendons
« II ne brisera point le roseau cassé, et il n'éteindra point le lumignon qui fume, jusqu 'à ce qu 'il ait fait triompher la justice, » - (Matthieu 12.20)
Evite les jugements définitifs relatifs aux tableaux conçus par le mal.
De la boue du bourbier, le Seigneur suprême profite de sa fertilité.
De la pierre rugueuse, il fait valoir sa solidité.
Du sable sec, il retire de précieux avantages.
De la substance amère, il extrait un remède salutaire.
Le criminel d'aujourd'hui peut être un estimable compagnon demain.
Dans certaines circonstances, le malfaiteur présente de nobles qualités jusque-là ignorées dont la vie profite pour graver des poèmes d'amour et de lumière.
Dieu n'est pas un auteur écrasant.
C'est un Père de miséricorde.
« Il ne brisera point le roseau cassé, et il n'éteindra point le lumignon qui fume.»
Ses mains réparent les dégâts, son haleine divine recompose et renouvellent toujours.
Ne méprise donc pas les lumières vacillantes et les vertus inexactes. N'abandonne pas la terre marécageuse, ni le bois étouffé par l'herbe néfaste.
Travaille pour le bien et aide sans cesse.
Si Dieu, Seigneur absolu de l'éternité, attend avec patience, pour quelle raison, nous autres qui ne sommes que des serviteurs imparfaits du travail relatif, ne pourrions- nous pas attendre ?
163
Ne pas croire
« Celui qui ne croira pas sera condamné. - Jésus. (Marc 16. 16)
Ceux qui ne croient pas sont ceux qui restent. Pour eux, toutes les expressions de la vie se réduisent à des sensations finies, destinées au sombre vortex de la mort.
Ceux qui élèvent leur cœur à la vie supérieure sont sauvés. Leurs jours de travail sont les marches d'un escalier infini de lumière. Au prix de valeureux efforts et de grandes luttes, ils s'éloignent de leurs semblables et, bien que reconnaissant leur propre imperfection, ils distinguent leur entourage et identifient les chemins évolutifs. Ils se sentent pleins de courage pour accomplir leur tâche laborieuse d'ascension de la montagne de l'amour et de la sagesse.
Tandis que ceux qui ne croient pas limitent leurs propres horizons et ne voient qu'avec les yeux tournés vers la tombe, insensibles à la réflexion et au discernement.
Jésus affirma qu'ils sont condamnés.
A première vue, une telle déclaration semble en désaccord avec la magnanimité du Maître.
Condamnés à quoi et par qui ?
La justice de Dieu se conjugue à la miséricorde et l'enfer sans fin est une image dogmatique.
Cependant, il est impératif de reconnaître que ceux qui ne croient pas en la grandeur de leur propre destinée se condamnent aux sphères les plus basses de la vie. Habitués à n'admettre que le visible, ils resteront à embrasser la poussière, en raison de leur incapacité volontaire à accéder aux plans supérieurs, tandis que les autres marchent vers la certitude de la vie immortelle.
La croyance est la lampe amicale, dont la lueur est maintenue par le soleil infini de la foi. Le vent de la négation et du doute ne réussira jamais à l'éteindre.
L'incroyance, néanmoins, ne connaît la vie qu'à travers les ombres que ses mouvements projettent et n'entrevoit rien au-delà de la nuit et du bourbier auquel elle se condamne.
164
Ne perturbez pas
« Eh bien ! Ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer. » — Jésus. (Matthieu 19. 6)
La parole divine ne se rapporte pas uniquement aux questions de cœur. Les liens affectifs se caractérisent par des fondements sacrés et les engagements conjugaux ou domestiques répondent toujours à des desseins supérieurs. L'homme ne saurait leurrer les impératifs de la loi en abusant de facilités matérielles pour flatter ses sens. En brisant l'ordre qui guide son chemin, il désorganise sa propre existence. Les principes équilibrant de la vie apparaîtront toujours pour corriger et restaurer...
L'avertissement de Jésus a pour nous une signification plus large.
« Ne séparez pas ce que Dieu a uni » correspond aussi à « ne perturbez pas ce que Dieu a harmonisé ».
Personne ne prétend ignorer la volonté divine. Aussi dur que soit le devoir, il exprime toujours la volonté du Seigneur. À moins que l'homme ne dorme du sommeil de la brute, la conscience, cette sentinelle vigilante de l'Éternel, est en mesure de discerner ce qui constitue une « obligation » et ce qui représente une « fuite ».
Le Père a créé les êtres et les a réunis. Il a créé également des situations et des choses en les ajustant pour le bien commun.
Quiconque met en péril l'harmonie des œuvres divines, se prépare à sa recomposition. Quiconque lèse le Père, enchaîne son propre « moi » aux résultats de son action malheureuse, et peut parfois passer des siècles à défaire ses chaînes...
De nos jours, un pourcentage écrasant de millions d'hommes se trouve sur terre en service réparateur, du fait d'avoir séparé ce que Dieu avait assemblé en perturbant par le mal ce que la Providence avait établi pour le bien.
Honorons les organisations du juste Juge que la notion du devoir identifie à nos yeux, de toute part dans le monde. Parfois, il suffit d'un sourire pour déranger des œuvres, mais nous serons invariablement contraints à les réparer à la sueur de notre front et avec des larmes.
165
Biens extérieurs
« La vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance. » — Jésus. (Luc 12. 15)
« La vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance. »
La parole du Maître est toujours une grande source de réflexion qui touche à tout ce qui concerne l'activité humaine.
Un homme pourra retenir d'importantes sommes d'argent. Mais qu'en fera-t-il ?
Il pourra exercer largement son autorité. Néanmoins, comment se comportera-t-
il ?
Il pourra disposer de nombreux biens. Pourtant, de quelle manière utilisera-t-il ces patrimoines provisoires ?
Il aura beaucoup de projets élevés. Mais combien en réalisa-t-il ?
Il pourra poursuivre d'innombrables idéaux de perfection. Mais répondra-t-il pour autant aux nobles principes dont il est porteur ?
Francisco C. Xavier
II aura écrit des milliers de pages. Et quelle aura été la substance de son œuvre ?
Il pourra avoir vécu de nombreuses années d'existence dans son corps physique. Toutefois, qu'aura-t-il fait de son temps ?
Il pourra avoir de nombreux amis. Mais comment se sera-t-il conduit au regard des affections qui l'entouraient ?
Notre vie ne réside pas dans la richesse numérique des choses et des grâces, dans les acquisitions nominales et les titres extérieurs. Notre paix et notre bonheur dépendent de l'utilisation que nous faisons des occasions et des dons, des situations et des faveurs reçues du Très-Haut, où que nous nous trouvions aujourd'hui, ici et maintenant.
Ne cherche pas à accumuler avec légèreté ce qui t'est prêté. Mobilise, avec critère, les ressources déposées entre tes mains.
Le Seigneur ne t'identifiera pas par les trésors que tu as assemblés, par les bénédictions que tu as retenues, par les années que tu as vécues dans le corps physique. Il te reconnaîtra par l'emploi de tes dons, par la valeur de tes réalisations et par les œuvres que tu auras laissées derrière toi.
166
Biens définitifs
« Moi, je suis venu pour qu 'on ait la vie et qu 'on rait surabondante, » — Jésus. (Jean
10. 10)
Si la paix de la créature ne réside pas dans l'abondance de ce qu'elle possède sur la terre, elle dépend de l'abondance des valeurs définitives dont l'âme est revêtue.
Pour cette raison, le divin Maître vint jusqu'à nous pour que nous soyons porteurs d'une vie débordante, pleine de lumière, d'amour et d'éternité.
Pour notre propre bien, nous ne devrions jamais oublier les dons substantiels que nous devons amasser dans notre esprit.
Au jeu des forces extérieures, nous ne trouverons jamais l'illumination nécessaire.
Merveilleux est le printemps terrestre, mais l'hiver viendra après lui.
La jeunesse du corps est une phase de plaisirs enivrants ; pourtant, la vieillesse ne tardera pas.
Le corps physique plus intègre et plus harmonieux ressentira, un jour, la maladie ou la mort.
Toute manifestation d'existence sur la terre est un processus de transformation permanente.
Il est indispensable de construire le château intérieur où nous pouvons ériger des sentiments au niveau le plus élevé de la vie.
Jésus nous a remplis de sa présence sublime, non pour que nous ayons des facilités éphémères, mais pour que nous soyons possédés par les richesses impérissables ; non pour que nous nous entourions de faveurs extérieures, mais pour concentrer en nous des acquis définitifs.
Soyons porteurs de la vie immortelle.
Le Christ n'est pas venu parmi nous en tant que donneur de vulgaires bienfaits. Il est venu unir le flambeau de notre cœur à la chaîne d'Amour de Dieu en nous convertissant en lumière ineffable.
167 En prière
« Seigneur, apprenez-nous à prier. - (Luc 11. 1)
Dans les cercles du christianisme, la prière, se caractérise dans ses manifestations par une infinie progression, car il existe des croyants de tous genres à différents niveaux de la foi.
Les disciples inquiets réclament que se réalisent leurs intentions inconstantes.
Les égoïstes exigent une solution à des caprices mesquins.
Les ignorants du bien en arrivent à supplier le mal pour leur prochain.
Les attristés demandent la solitude avec l'oisiveté.
Les désespérés demandent la mort.
D'innombrables bénéficiaires de l'Évangile implorent ceci ou cela pour la bonne marche des affaires qui sont de leur intérêt dans la vie physique. En résumé, ils cherchent la fuite. Ils n'aspirent qu'à rester éloignés des difficultés, du travail, de la lutte digne.
Avec patience, Jésus supporta toutes les foules qui aspiraient à son aide, à son illumination, il leur tendait ses mains bénignes, et il supportait leurs plaintes inappropriées et leurs larmes inacceptables.
Néanmoins, quand quelqu'un accepte d'être définitivement son disciple, quelque chose se passe dans l'intimité de l'âme contemplée par le Seigneur.
Les prières bruyantes cessent. Les désirs tumultueux se calment.
La prière se convertit en travail édifiant. Le disciple ne se plaint plus. Et le Maître, qui répond à ses prières, modifie sa volonté tous les jours en soulageant sa pensée des désirs inférieurs.
Le cœur uni à Jésus est un serviteur joyeux et silencieux.
Le Maître lui dit : Lève-toi et suis-moi. Et il se lève et le suit.
168
En méditation
« Ils partirent: donc dans la barque vers un lieu désert, à l'écart » — (Marc 6. 32) Tes mains sont exténuées à force de faire et de défaire.
Bien naturellement, tes yeux sont remplis de l'angoisse captée dans les perturbations ambiantes.
Tes pieds souffrent de douloureuses récapitulations.
Tes sentiments vont et viennent sous le coup des impulsions agitées, influencées par mille personnes différentes. Ton cœur est tourmenté.
C'est naturel. Notre esprit a soif de paix, comme la terre asséchée a besoin d'eau
fraîche.
Viens à l'écart, dans ton pays intérieur, afin de te reposer un peu. Oublie les barrières sociales, les contrôles domestiques, les incompréhensions des parents, les sujets difficiles, les problèmes inquiétants, les idées inférieures. Eloigne-toi des lieux communs auxquels tu es encore attaché. Concentre-toi, pendant quelques minutes, sur la compagnie du Christ sur la barque de tes pensées les plus pures, sur la mer de tes préoccupations quotidiennes... Il lavera ton esprit contaminé par les afflictions. Il apaisera tes ulcères. Il te donnera des suggestions salutaires.
Il suffit que tu te taises et sa voix parlera dans le silence sublime. Offre-lui un cœur valeureux dans la foi et dans la réalisation, et ses bras divins feront le reste.
Tu retourneras, alors, au milieu des luttes, revigoré, fort et heureux. Ton cœur avec Lui pourra servir avec succès.
Lui sera avec toi pour escalader, sans fatigue, la montagne de la lumière.
169 En réalité
« Je leur ai donné ta, parole et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. » — Jésus. (Jean 17. 14)
Les apprentis de l'Évangile, qui sont dans l'attente de facilités humaines, formeront toujours des groupes d'imposteurs volontaires.
Le Seigneur n'a rien promis d'autre aux compagnons que des efforts continuels contre les ombres jusqu'à la victoire finale du bien.
Le chrétien n'est pas une fleur d'ornement pour des églises isolées. C'est le « sel de la terre », la force de conservation des principes divins dans le sanctuaire du monde entier.
La parole de Jésus, dans ce cas, ne fait pas l'ombre d'un doute :
« Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et me suive.
Aimez vos ennemis.
Priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient.
Bénissez ceux qui vous maudissent.
Prêtez sans rien attendre.
Ne jugez pas pour ne pas être jugés.
Parmi vous, le plus grand sera le serviteur de tous.
Cherchez la porte étroite.
Voici, moi je vous envoie comme des brebis au milieu des loups.
Dans le monde, vous aurez des tribulations. »
Face à des affirmations aussi claires, il est impossible d'attendre dans le Christ un donneur de vie facile. Personne ne s'approche de lui sans un désir sincère d'apprendre à s'améliorer. Si le christianisme est l'espoir sublime, l'amour céleste et la foi restauratrice, c'est aussi le travail, le sacrifice, le perfectionnement incessant.
Pour attester de ses leçons divines, le Maître suprême vécut en servant et est mort sur la croix.
170
Pouvoir spirituel
« Mais je ne suis pas seul : le Père est avec moi. » — Jésus. (Jean 16. 32) Dans ses moments d'affliction, la créature démontre toujours où se situent les forces extérieures qui submergent son âme.
Aux grandes heures de témoignage, dans la souffrance ou face à la mort, les avares demandent des biens éphémères, les autoritaires exigent l'obéissance dont ils se jugent créanciers, les sentimentalistes à l'excès réclament l'objet de leurs affections.
Jésus, néanmoins, au moment suprême de ses dernières heures sur terre, se montre absolument maître de lui-même, et nous enseigne la sublime identification avec les desseins du Père, comme le recours le plus avancé de la maîtrise intérieure.
Lié naturellement aux forces les plus diverses, le jour du Calvaire il n'est resté attaché à aucune d'elles.
Il se soumettait au pouvoir humain loyalement, mais Pilate ne l'intimida pas.
Il respectait la loi de Moïse ; pourtant, Caïphe ne l'impressionna pas.
Il aimait tendrement les disciples ; néanmoins, les raisons affectives ne dominèrent pas son cœur.
Il cultivait avec un dévouement admirable son travail d'instruction et de soutien, de guérison et de consolation ; toutefois, la possibilité de rester ne séduisit pas son esprit.
L'acte de Judas ne lui arracha pas des malédictions.
L'ingratitude des bénéficiaires ne provoqua en lui aucun désespoir.
Les larmes des femmes de Jérusalem n'entamèrent pas sa fermeté.
Les sarcasmes de la multitude ne brisèrent pas son silence.
La croix n'altéra pas sa sérénité.
Suspendu sur la poutre, il supplia de l'aide pour l'ignorance du peuple.
Sa leçon de contrôle spirituel est profonde et impérissable. Il révèle notre besoin dans les moments les plus scabreux de la vie d'avoir « en nous » la conscience tranquille élevée à la justice divine et le cœur fidèle tourné vers la volonté divine.
171
Paroles de mère
« Sa mère dit aux servants : « Tout ce qu 'il vous dira, faites-le. » — (Jean 2, 5)
L'Évangile est l'ouvrage illuminé dont Jésus est le centre divin. Dans cette lettre de rédemption, d'où émane sa figure céleste, il existe des mots, des souvenirs, des dons et des indications très appréciées de ceux qui furent ses légitimes collaborateurs dans le monde.
À travers ses lignes, nous trouvons les souvenirs amicaux de Paul, Jean, Pierre, et de bien d'autres compagnons du Seigneur, que nous ne pourrons oublier.
Nous avons également, dans ce document sacré, les réminiscences de Marie. Examinons ses précieuses paroles prononcées à Cana, pleines de sagesse et d'amour maternel.
En règle générale, quand les fils cherchent l'affectueuse intervention de leur mère, c'est qu'ils se sentent orphelins d'esprit ou nécessiteux de joie. Pour cela même, en tous lieux dans le monde, il est commun d'observer des enfants discuter avec leur père et se réfugier en pleurant contre le cœur de leur mère.
Considérée avec justice comme l'ange protecteur du christianisme, parfois c'est avec une immense affliction que nous faisons appel à Marie.
En vérité, le verset de l'apôtre Jean ne se rapporte pas à de tristes paysages. L'épisode se produit à la fête d'un mariage, mais nous pouvons profiter de cette sublime expression symbolique.
Nous aussi, nous sommes à la fête des fiançailles de l'Évangile avec la terre. Bien qu'il se soit écoulé presque vingt siècles, la joie est toujours celle des fiançailles, puisque jusqu'à présent la parfaite union n'a toujours pas été célébrée... À ce grand concert de la pensée rénovatrice, nous sommes d'humbles serviteurs. À de nombreuses occasions, le vin de l'espoir s'épuise. Nous nous sentons exténués, déçus... Nous implorons la tendresse maternelle et voici que Marie nous répond : « Tout ce qu'il vous dira, faites-le. »
Le conseil est sage et profond et il se trouve placé au début des travaux pour notre salut.
En écoutant un tel conseil de la part d'une Mère, nous devons nous demander si nous faisons réellement tout ce que le Maître nous dit de faire.
172 Larmes
« Venez à moi, vous toits qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai, » - Jésus, (Matthieu 11. 28)
Personne comme le Christ n'a répandu sur la terre autant de joie et de courage. En reconnaissant cela, de nombreux disciples accumulent des arguments contre les pleurs et abominent les expressions de souffrance.
Le paradis serait déjà sur la terre si personne n'avait de raisons de pleurer. Par conséquent, Jésus, qui était le Maître de la confiance et de l'optimisme, appelait à son cœur tous ceux qui étaient fatigués et pliaient sous le poids des désillusions terrestres.
Il n'a pas maudit les tristes : il les a convoqués à la consolation.
Beaucoup de gens voient dans les larmes, un symptôme de faiblesse spirituelle. Pourtant, Marie a pleuré sur le Calvaire ; Pierre s'est éploré après la négation ; Paul a éclaté en sanglots aux portes de Damas ; les premiers chrétiens ont pleuré dans les cirques du martyre... mais aucun d'eux n'a versé des larmes sans espoir. Ils ont sangloté et ont suivi le chemin du Seigneur, ils ont peiné et ont annoncé la Bonne Nouvelle de la Rédemption, ils ont souffert et sont morts loyaux dans la confiance suprême.
La fatigue éprouvée par amour pour le Christ se convertit en force, les chaînes portées à son regard magnanime se transforment en liens divins de salut.
Les larmes prennent les caractéristiques de leurs origines spécifiques. Quand elles naissent de la douleur sincère et constructive, ce sont des filtres de rédemption et de vie ; mais quand elles procèdent du désespoir, ce sont des poisons mortels.
173
Dévotion au bien
« Et qui vous ferait du mal, si vous devenez, zélés pour le bien ? » — (1 Pierre 3. 13)
Craindre ceux qui pratiquent le mal, c'est démontrer que le bien n'est pas encore ancré dans notre âme.
La question de Pierre est revêtue d'un grand bon sens.
S'il existe la ferme intention de faire le bien sur ton chemin, si tu es attentif à sa mise en pratique, qui mobilisera suffisamment de pouvoir pour annihiler les édifications de Dieu ?
Le problème réside, cependant, dans le besoin de compréhension. Nous sommes encore incapables d'examiner tous les aspects d'une question, tous les contours d'un paysage. Ce qui aujourd'hui nous semble le bonheur réel sera peut-être demain une cruelle désillusion. Nos désirs humains se modifient selon les jets purificateurs de la source évolutive. Il est donc urgent de nous attacher à la loi divine, de réfléchir à ses principes sacrés et de nous soumettre aux desseins supérieurs en travaillant sans cesse pour le bien, où que nous soyons.
Les susceptibilités personnelles, les fausses nécessités, les préjugés cristallisés provoquent souvent la cécité de l'esprit. De là, il résulte d'immenses désastres pour tous ceux qui ont l'intention de faire le bien, et qui se laissent aller, malgré tout, au personnalisme inférieur.
Celui qui cultive l'obéissance au Père dans son cœur sait trouver des occasions pour construire avec son amour.
Par conséquent, ceux qui atteignent la compréhension légitime ne peuvent craindre le mal. Ils ne se perdent jamais dans la sécheresse de l'exigence, ni dans les égarements du sentimentalisme. Pour ces âmes, qui ont trouvé au fond d'eux le plaisir de servir sans questionner, les échecs, les épreuves, les maladies et les obstacles sont simplement de nouvelles décisions des forces divines, concernant la tâche qu'il leur incombe, destinées à les conduire vers la vie supérieure.
174
Le pain de chaque jour
« Donnez-nous aujourd'hui noire pain de chaque jour. » — Jésus. (Luc 11. 3) As-tu déjà pensé au pain de chaque jour ?
À force d'en avoir, en abondance, l'homme finit par le déprécier, comme la créature irréfléchie qui ne pense à la santé que lorsque survient la maladie.
Si la majorité des enfants de la terre adoptaient une posture gratifiante relative à sa valeur réelle, le pain quotidien suffirait pour que les notions parfaites de l'existence de Dieu ne manquent pas aux collectivités terrestres. La bonté céleste est si grande qu'elle met à la disposition des hommes des moyens de vivre qui échappent à la considération des créatures pour qu'elles comprennent mieux la vie, et intègrent les responsabilités qui leur incombent dans les organismes de labeur où elles sont amenées à œuvrer afin de réaliser leur propre amélioration.
Le Très-Haut laisse croire aux hommes que le pain terrestre est leur conquête, pour qu'ils améliorent convenablement leur don de servir. En vérité, le pain de chaque jour, de tous les repas dans le monde, procède de la Providence divine.
L'homme creusera le sol, répandra les semences, défendra le service et coopérera avec la nature, mais la germination, la croissance, la fleuraison et la fructification appartiennent au Tout-Miséricordieux.
Dans l'aliment de chaque jour, l'enseignement sublime de collaboration entre le Créateur et la créature prévaut, et rares sont ceux qui sont disposés à l'observer. L'homme s'efforce et le Seigneur lui accorde ce dont il a besoin.
Le serviteur travaille et le Très-Haut bénit sa sueur.
C'est dans ce processus de coopération intime et de compréhension naturelle que le Père espère récolter, un jour, les doux fruits de la perfection dans l'esprit de ses enfants.
175 Coopération
« Et comment le pourrais-je, dit-il, si personne ne me guide ? » (Actes 8. 31)
Depuis la venue de Jésus, le mouvement d'éducation rénovatrice pour le bien est des plus impressionnants au sein de l'humanité.
De toute part, des temples se sont érigés, des livres porteurs de principes sacrés ont été divulgués.
On perçoit dans toute cette activité la performance subtile et magnanime du Maître qui ne perd pas une occasion d'attirer les créatures de Dieu vers Son amour infini. De ce tableau béni de labeur, on peut souligner la coopération fraternelle que le Christ nous a laissée, comme règle indispensable au dédoublement de l'illumination éternelle du monde.
Personne n'a la présomption de s'élever sans l'aide des autres, bien qu'on ne doive se comporter de manière parasitaire pour réaliser cette ascension. Nous nous rapportons à la solidarité, au soutien salutaire, au concours édifiant. Les hommes qui apprennent quelque chose ont toujours profité des acquis de ceux qui sont passés avant, et ne vont pas au-delà s'il leur manque l'intérêt de leurs contemporains, même si cet intérêt est des moindres.
Les apôtres ont eu besoin du Christ qui, à son tour, a intentionnellement lié les enseignements, dont il était le divin émissaire, aux lois antiques.
Paul de Tarse eut besoin d'Ananie pour comprendre sa propre situation.
Observons le verset noté ci-dessus, extrait des Actes des apôtres. Philippe était insouciant, quand un ange du Seigneur lui ordonna de prendre le chemin qui menait de Jérusalem à Gaza. Le disciple obéit et il rencontra un homme qui lisait la Loi sans la comprendre. Tous deux firent alors un effort sanctifié de coopération.
Personne n'est abandonné. Les messagers du Christ secourent toujours les êtres sur les routes les plus désertes. Pour cela néanmoins, il est nécessaire que l'âme accepte sa condition de besoin et ne méprise pas le fait d'apprendre avec humilité, car nous ne devons pas oublier, à travers le texte évangélique, que celui qui demandait la compréhension était l'eunuque de la reine des Éthiopiens, surintendant de tous ses trésors. En outre, il avait un véhicule et Philippe était à pied.
176
Une vive leçon
« Elle est dure, cette parole ! Qui peut l'écouter ? » — (Jean 6. 60)
Le christianisme est la religion suprême de la vérité et de l'amour qui convoque les cœurs à la vie supérieure.
Vu que le mot religion vient de relier, il est primordial de nous tourner vers Dieu, vers le monde divin.
Jésus présenta aux foules des principes immortels. Il balaya les chemins, et ne trompa personne concernant les difficultés et les obstacles.
Il est nécessaire, éclaircit le Seigneur, de nier la vanité personnelle, de nous repentir de nos erreurs et de nous convertir au bien.
L'évangéliste signale ce commentaire à de nombreux disciples : « Elle est dure, cette parole ! Qui peut l'écouter ? »
Oui, effectivement, il est indispensable de rompre avec les alliances qui nous menèrent à la chute et de signer le pacte de la rédemption.
Il est essentiel de suivre le chemin de Celui qui est la lumière de notre vie.
Pour cela, les paroles brillantes et les artifices intellectuels ne suffisent pas. Le problème tient à savoir « qui peut entendre » le divin message, le comprendre avec le Christ et suivre ses pas.
177
Opinions conventionnelles
« La foule répondit : « lu as un démon. Qui cherche 11 te tuer ? >•• — (Jean 7. 20)
Ne t'arrête pas trop aux jugements de la foule. Le conven-tionnalisme et l'habitude ont sur elle de fortes influences.
Si tu tolères des infractions avec amour, on te dit lâche. Si tu pardonnes avec désintérêt, on te prend pour un imbécile. Si tu souffres avec patience, on nie que tu aies de la valeur. Si tu fais le bien avec abnégation, on t'accuse de fou.
Si tu acquiers les traits de l'amour sublime et sanctifiant, on juge que tu es
malade.
Si tu mésestimes les joies vulgaires, on te traite d'anormal. Si tu te montres miséricordieux, on assure que tu as vieilli et que tu es fatigué avant l'heure.
Si tu adoptes la simplicité pour règle, on se moque de toi en cachette. Si tu respectes l'ordre et la hiérarchie, on te qualifie d'adulateur. Si tu révères la Loi, on te montre du doigt comme un peureux. Si tu es prudent et digne, on te dit fanatique et perturbé.
Néanmoins, cette même foule, par la voix de ses majorités, enseigne l'amour aux semblables, le culte de la légalité et la religion du devoir. Dans ses cercles, pourtant, l'excès de paroles ne permet pas, pour l'instant, le règne de la compréhension.
Il est indispensable de supporter son inconscience pour que nous répondions profitablement à nos obligations devant Dieu. Ne t'irrite pas, ne te décourage pas.
Jésus fut lui-même sans raison l'objet de sarcasmes de la part de l'opinion publique.
178
La porte divine
« Je suis la forte. Si quelqu 'un entre par moi, il sera sauné. .» — Jésus. (Jean 10. 9)
Sur les chemins de la vie, chaque compagnon porteur d'expression intellectuelle un peu plus élevée se convertit naturellement en voix impérieuse pour nos oreilles. Chaque personne, qui avance devant nous, ouvre des portes à notre esprit.
Les révoltés ouvrent des routes à la rébellion et à l'indiscipline.
Les fourbes offrent le passage à la captivité où ils exercent leur domination.
Les auteurs de futilités fournissent un passeport pour les régions du temps perdu.
Les malveillants acheminent ceux qui les écoutent à des sources empoisonnées.
Les vicieux brisent les barrières bénéfiques du respect fraternel en dévoilant des précipices où le danger est incessant.
Les paresseux font la guerre au travail constructif.
Les pervers ouvrent de larges précipices au crime.
Même si tu ne le perçois pas, à chaque jour qui passe, différentes personnes t'ouvrent des portes que ce soit en te parlant ou en t'écrivant, ou à travers des actes ou des exemples.
Examine où tu entres en toute confiance. Bien souvent, tu perdras beaucoup de temps à vouloir reprendre le chemin qui est le tien.
N'oublions pas que Jésus est l'unique porte de la véritable libération.
Lors de nombreux séjours au sein de l'humanité, il est probable que nous ayons des expériences salutaires accumulées au prix de terribles désillusions, mais il n'y a que dans le Christ, dans le climat sacré de l'application de ses principes qu'il est possible de trouver le passage béni du salut définitif.
179
Le nouvel enseignement
Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les -uns les autres ; comme je vous al aimés. » - Jésus. {Jean 13. 34)
La lecture distraite de ce texte pourrait induire le lecteur à voir dans les paroles du Maître une identité absolue avec son enseignement relatif à la règle d'or. Néanmoins, il faut faire ressortir la différence.
L'expression « aime ton prochain comme toi-même » diffère de « que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés ».
Pour la première qui institue un devoir, il n'est pas raisonnable que l'homme s'attende à la compréhension d'autrui pour l'exécuter. L'apprenti aimera son proche comme lui-même.
Jésus, néanmoins, a augmenté cette formule en créant un nouveau commandement pour la communauté chrétienne. Le Maître y fait référence lors de la dernière réunion avec ses chers amis, dans l'intimité de leurs cœurs.
La recommandation « que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés » assure le régime d'une véritable solidarité entre les disciples, et garantit la confiance fraternelle et la certitude de l'entendement réciproque.
Dans les relations ordinaires, le chrétien aimera son prochain comme lui-même, mais il reconnaîtra qu'au foyer de sa foi il compte sur des frères qui se soutiennent efficacement les uns les autres.
Cette nouvelle recommandation établit une intimité légitime parmi ceux qui se sont livrés au Christ. Ce qui signifie que dans le cercle de leurs activités, il y a ceux qui se sacrifient et ceux qui comprennent le sacrifice, ceux qui aiment et ceux qui se sentent aimés, ceux qui font le bien et ceux qui savent remercier.
Dans tous les groupes évangéliques où ce rapport n'existe pas chez les compagnons entre eux, les arguments de la Bonne Nouvelle peuvent avoir atteint leur cerveau studieux, mais ils n'ont pas encore pénétré le sanctuaire de leur cœur.
180
Faisons notre lumière
« Ainsi votre Lumière doit-elle briller devant les hommes. »— Jésus. (Matthieu 5. 16)
Devant la gloire des mondes évolués, là où des sphères sublimes peuplent l'univers, cet environnement étroit où nous nous agitons sur la croûte terrestre est un terrain d'action limité.
Si le problème n'était qu'une question d'espace, nous n'aurions rien à déplorer.
L'humble maisonnette, illuminée de soleil et de joie, serait le paradis du bonheur.
Mais l'angoisse de notre plan procède de l'ombre.
De toute part, l'obscurité envahit les chemins. Les ténèbres qui naissent de l'ignorance, de la méchanceté, de la démence, imprègnent les peuples, les institutions et les personnes. Des brumes assaillent les consciences, les raisonnements et les sentiments.
Au sein de la grande nuit, il est nécessaire que nous allumions notre lumière. Sans cela, nous ne pourrons trouver le chemin de la libération. Sans le rayonnement de notre être intérieur, les messagers divins qui interviennent au nom du Très-Haut ne pourront facilement nous voir ; de plus, nous ne pourrons assister personne efficacement.
Il est indispensable d'organiser notre sanctuaire intime et de l'illuminer pour que les ténèbres ne nous dominent pas.
Il est possible de marcher en profitant de la lumière d'autrui. Néanmoins, sans notre propre clarté intérieure, nous serons sans cesse exposés à la menace de tomber. Ceux dont la lampe est allumée pourront à tout moment s'éloigner de nous, car ils pourraient être convoqués à l'élévation que nous ne méritons encore pas.
Profite, donc, des lanternes en chemin, applique la mèche de la bonne volonté à l'huile du service et de l'humilité et allume ta torche pour le voyage.
Remercie celui qui t'illumine pendant une heure, pour quelques jours ou pendant plusieurs années, mais n'oublie pas ton lampion, si tu ne veux pas tomber dans les précipices de la longue route !...
Le problème fondamental de la rédemption, mon ami, ne se résume pas à des paroles ou à des écrits. Il est très facile de prononcer de beaux discours et de transmettre d'excellentes informations en restant aveugle, malgré tout.
Notre besoin fondamental tient à notre lumière intérieure, à notre élucidation intime, à notre auto-éducation, à la conversion substantielle de notre « moi » au royaume de Dieu.
Tu peux parler merveilleusement bien de la vie, argumenter avec brio sur la foi, enseigner les valeurs de la croyance, manger le pain de la consolation, exalter la paix, cueillir les fleurs du bien, profiter des fruits de la générosité d'autrui, conquérir la couronne éphémère des louanges faciles, accumuler des titres divers qui parent ta personnalité en transit dans les vallées du monde...
Tout cela, en vérité, peut faire en sorte que l'esprit s'attarde indéfiniment à certains endroits en chemin.
Cependant, avancer sans lumière est impossible.
Francisco Candido Xavier
(2 avril 1910 - 30 juin 2002),
Francisco Candido Xavier (2 avril 1910 - 30 juin 2002), alias Chico Xavier,
est le médium brésilien le plus célèbre2 et le plus prolifique du XXe siècle. Sous l'influence des « Esprits », il produisit plus de quatre cent livres de sagesse et de spiritualité, dont une centaine édités dans plusieurs langues. Il popularisa grandement la doctrine spirite au Brésil. Chico Xavier reçu d'innombrables hommages tant du peuple que des organismes publics3. En 1981, le Brésil proposa officiellement Chico Xavier comme candidat au Prix Nobel de la paix. En 2000, il fut élu le « Minéro du XXe siècle », à la suite d'un sondage auprès de la population de l'état fédéré brésilien où il résidait4. Après sa mort, les députés de l'assemblée nationale brésilienne ont officiellement reconnu son rôle dans le développement spirituel du pays5.
Enfance
Francisco Cândido Xavier est né le 2 avril 1910 dans la municipalité de Pedro Leopoldo, dans l'État du Minas Gerais (Brésil). La famille compte neuf enfants, ses parents, tous deux analphabètes, sont vendeurs de billets de loterie pour son père et blanchisseuse pour sa mère. Il raconte que c'est après avoir perdu sa mère, à l'âge de cinq ans, qu'il commence à entendre des voix. Il travaille dès neuf ans, comme tisserand, tout en continuant l'école primaire. À douze ans, il rédige en classe une rédaction remarquable et explique à sa maîtresse que ce texte lui a été dicté par un Esprit qui se tenait près de lui. À la suite de la guérison de l'une de ses sœurs qui souffrait d'obsession, Chico ainsi que toute sa famille adhère aux théories du spiritisme.
Centre spirite 'Luis Gonzala', à pedro leopoldo, en 2008
Chico Xavier étudie la doctrine spirite et fonde le centre spirite « Luiz Gonzaga », le 21 juin 1927. Il s'investit dans son activité de médium et développe ses capacités en psychographie. Il affirme voir, en 1931. son « mentor » spirituel sous la forme d'un Esprit prénommé Emmanuel. Guidé par cet être invisible, Chico publie son premier livre en juillet 1932 : Le Parnasse d'oulre-tombë1, recueil de 60 poèmes attribués à neuf poètes brésiliens, quatre portugais et un anonyme, tous disparus. Cet ouvrage de haute poésie, produit par un modeste caissier, qui le signe du nom d'auteurs décédés provoque l'étonnement général. Le journal O Globo, de Rio dépêche l'un de ses rédacteurs, non spirite, assister pendant plusieurs semaines aux réunions du groupe spirite du centre Luiz Gonzaga. Il s'ensuit une série de reportages qui popularisent le spiritisme au Brésil.
Une vie de médium
À partir de sa première publication, Chico Xavier ne cesse d'écrire des poèmes, des romans, des recueils de pensées, des ouvrages de morale ou des traités de technique spirite. Bon nombre de ces publications deviennent des succès de librairie, dont la plus vendue reste Nosso Lar, la vie dans le monde spirituel, diffusée à plus de 1,3 million d'exemplaires . Beaucoup sont traduites en anglais, français et espagnol. La totalité des droits d'auteur reviennent à des œuvres de charité, Chico ne vivant que de son maigre salaire d'employé au ministère de l'agriculture. À partir de 1957, Chico Xavier s'installe àUberabaqui devient un lieu de rassemblement pour les spirites du monde entier. Il y décède le 30 juin 2002, sans jamais varier d'explications à propos de l'origine de sa production littéraire phénoménale. Sous son impulsion, le Brésil est devenu la patrie d'adoption du spiritisme : il y compterait 20 millions de sympathisants dont 2,3 millions de pratiquants, ce qui en ferait la troisième religion du pays.
De son vivant, Chico Xavier fut le citoyen d'honneur de plus d'une centaine de villes, dont Sâo Paulo. En 1980, un gigantesque mouvement national se constitua afin qu'il obtienne le Prix Nobel de la paix, l'année suivante. Dans tous les États du Brésil des comités de soutien se formèrent, des centaines de municipalités, des Assemblées législatives de la plupart des États, des parlementaires de Brasilia, dont Tancredo Neves alors Président du Parti Populaire au Sénat, appuyèrent sa candidature .En 1981, plus de 10 millions de Brésiliens signèrent une pétition en faveur de l'attribution de la prestigieuse distinction à Chico Xavier. La même année, le député José Freitas Nobre transmit lui-même au comité de Stockholm un dossier constitué de plus de 100 kg de documents, afin d'appuyer la candidature du médium . Chico Xavier ne reçut pas le prix Nobel, mais devint une figure emblématique du Brésil. Aujourd'hui, des dizaines de villes au Brésil possèdent une rue Chico-Xavier . La vie de ce médium a servi de base au film "Chico Xavier" produit par Columbia Pictures en 2010.
Principaux livres produits par Chico Xavier
Chico fut un écrivain très prolifique : 451 livres lui sont attribués, dont 39 édités après sa mortâ. Comme tous les médiums, Chico Xavier ne prétendait pas être l'auteur des livres, mais uniquement l'instrument utilisé par les esprits pour se manifester et transmettre leurs enseignements. C'est la raison pour laquelle, le nom d'un Esprit est associé à chaque livre.
Xavier Candido Franscisco
437 Livres
1.
...E O Amor Continua
Alv.
Esp. Diversos
1983
2.
A Caminho Da Luz
Feb
Emmanuel
1938
3.
À Luz Da Oraçâo
Clarim
Esp. Diversos
1969
4.
A Morte É Simples Mudança
Madras
Flavio Mussa Tavares
2005
5.
A Ponte
Fergs
Emmanuel
1983
6.
A Semente De Mostarda
Geem
Emmanuel
1990
7.
A Terra E O Semeador
Ide
Emmanuel
1975
8.
A Verdade Responde
Ideal
Emmanuel/André Luiz
1990
9.
A Vida Conta
Ceu
Maria Dolores
1980
10.
A Vida Escreve
Feb
Hilario Silva
1960
11.
A Vida Fala I
Feb
Neio Lucio
1973
12.
A Vida Fala Ii
Feb
Neio Lucio
1973
13.
A Vida Fala Iii
Feb
Neio Lucio
1973
14.
A Volta
Ide
Esp. Diversos
1993
15.
Abençoa Sempre
Geem
Esp. Diversos
1993
16.
Abençoando Nosso Brasil
Pinti
Esp. Diversos
2007
17.
Abrigo
Ide
Emmanuel
1986
18.
Açâo E Caminho
Ideal
Emmanuel/André Luiz
1987
19.
Açâo E Reaçâo
Feb
André Luiz
1957
20.
Açâo, Vida E Luz
Ceu
Esp. Diversos
1991
21.
Aceitaçâo E Vida
Uem
Margarida Soares
1989
Adeus Solidâo
Agência De Noticias
Agenda Cristâ
Agenda De Luz
Agora É O Tempo
Algo Mais
Alma Do Povo
Alma E Coraçâo
Alma E Luz
Alma E Vida
Almas Em Desfile
Alvorada Cristâ
Alvorada Do Reino
Amanhece
Amigo
Amizade
Amor E Luz
Amor E Saudade
Amor E Verdade
Amor Sem Adeus
Anotaçoes Da Mediunidade
Ante O Futuro
Antenas De Luz
Antologia Da Amizade
Antologia Da Caridade
Antologia Da Criança
Geem
Geem 1986 Feb 1948 Ideal 1998 Ideal 1984 Ideal 1980 Ceu 1996 Pens 1969 Ide 1990 Ceu
Feb 1961 Feb 1948 Ideal 1988 Geem
Ceu 1979 Ideal
Ideal
Ideal
Ideal 2000 Ide
Ceu 1995 Ideal 1990 Ide
Ceu 1995 Ideal 1995 Ideal
Ceu 1995
Antologia Da Esperança
Esp. Diversos Jair Presente André Luiz Esp. Diversos Emmanuel Emmanuel Cornélio Pires Emmanuel Emmanuel Maria Dolores Hilario Silva Neio Lucio Emmanuel Esp. Diversos Emmanuel Meimei
Emmanuel/Esp. Diversos
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Walter Perrone
Emmanuel
Esp. Diversos
Laurinho
Emmanuel
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Antologia Da Espiritualidade
Antologia Da Juventude
Antologia Da Paz
Antologia Do Caminho
Antologia Dos Imortais
Antologia Mediùnica Do Natal Aos Probl. Do Mundo
Apelos Cristâos
Apostilas Da Vida
As Palavras Cantam
Assembléia De Luz
Assim Vencerâs
Assuntos Da Vida E Da Morte
Astronautas No Além
Atençâo
Através Do Tempo
Augusto Vive
Aulas Da Vida
Auta De Souza
Ave, Cristo!
Bastâo De Arrimo
Baù De Casos
Bazar Da Vida
Bênçâo De Paz
Bênçâos De Amor
Bezerra, Chico E Você
Feb
Geem
Geem 1994 Ideal
Feb 1963 Feb 1967 Feesp
Uem 1986 Ide 1986 Ceu 1993 Geem 1988 Ideal 1978 Geem 1991 Geem 1974 Ide 1981 Lake
Geem 1981 Ideal 1981 Ide
Feb 1953 Uem
Ideal
Geem
Geem 1971 Ceu 1993 Geem
Feb 1941
Boa Nova
Maria Dolores Esp. Diversos Esp. Diversos Esp. Diversos Esp. Diversos Esp. Diversos Esp. Diversos Bezerra De Menezes André Luiz Carlos Augusto Esp. Diversos Emmanuel Esp. Diversos Esp. Diversos Emmanuel Esp. Diversos Augusto Cezar Netto Esp. Diversos Auta De Souza Emmanuel Willian Cornélio Pires Jair Presente Emmanuel Esp. Diversos Bezerra De Menezes Humberto De Campos
Brasil, Coraçâo Do Mundo,
Brilhe Vossa Luz
Busca E Acharas
Calendario Esplrita
Calma
Caminho Esplrita
Caminho Iluminado
Caminho, Verdade E Vida
Caminhos Da Fé
Caminhos Da Vida
Caminhos De Volta
Caminhos Do Amor
Caminhos
Canais Da Vida
Canteiro De Idéias
Caravana De Amor
Caridade
Carmelo Grisi, Ele Mesmo
Cartas De Uma Morta
Cartas Do Coraçâo
Cartas Do Evangelho
Cartas E Crônicas
Cartilha Da Natureza
Cartilha Do Bem
Ceifa De Luz
Centelhas
Châo De Flores
Ide
1987
Ideal
1976
Feesp
Geem 1979 Cec 1967 Ceu
Feb 1949 Ideal 1997 Ceu 1997 Geem
Ceu 1983 Ceu 1981 Ceu 1986 Ideal
Ide 1985 Ide
Geem
Lake 1935 Lake 1952 Lake 1941 Feb 1966 Feb 1944 Feb 1962 Feb
Ide
Ideal 1975
Chico Xavier - Dos Hippies
Esp. Diversos
Emmanuel/André Luiz
Esp. Diversos
Emmanuel
Esp. Diversos
Emmanuel
Emmanuel
Cornélio Pires
Cornélio Pires
Esp. Diversos
Maria Dolores
Emmanuel
Emmanuel
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Carmelo Grisi
Maria Joâo De Deus
Esp. Diversos
Casimiro Cunha
Irmâo X
Casimiro Cunha
Meimei
Emmanuel
Emmanuel
Esp. Diversos
Chico Xavier - Mandato
Chico Xavier Em Goiânia
Chico Xavier Inédito:
Chico Xavier Pede Licença
Chico Xavier, Uma Vida
Cidade No Além
Cinquenta Anos Depois
Claramente Vivos
Coisas Deste Mundo
Coletânea Do Além
Comandos Do Amor
Compaixâo
Companheiro
Confia E Segue
Confia E Serve
Construçâo Do Amor
Continuidade
Contos Desta E Doutra Vida
Contos E Apôlogos
Conversa Firme
Convivência
Coraçâo E Vida
Coraçoes Renovados
Coragem
Correio Do Além
Correio Fraterno
Crer E Agir
Crianças No Além
Geem 1977
Geem 1972
Ide
Feb 1940 Ide 1979 Clarim 1977 Feesp 1945 Ide
Ide 1993 Ide
Geem
Ide
Ceu 1988 Ideal
Feb 1964 Feb 1958 Cec 1975 Ceu 1984 Ideal
Ideal 1988 Cec 1971 Ceu 1983 Feb 1970 Ideal 1986 Geem 1977 Feb 1936
Crônicas De Além-Tûmulo
Emmanuel Esp. Diversos
André Luiz/Lucius
Emmanuel
Esp. Diversos
Cornélio Pires
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Emmanuel
Emmanuel
Emmanuel
Esp. Diversos
Emmanuel
Esp. Diversos
Irmâo X
Irmâo X
Cornélio Pires
Emmanuel
Maria Dolores
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Emmanuel/Irmâo José
Marcos
Humberto De Campos
Cura Da Vida
Dadivas De Amor
Dadivas Espirituais De Amor
De Amor
Degraus Da Vida
Desobsessâo
Deus Aguarda
Deus Sempre
Dialogo Dos Vivos
Diario De Bênçâos
Dicionario Da Alma
Dinheiro
Do Outro Lado Da Vida
Doaçoes De Amor Dos Beneficios
Doutrina De Luz
Doutrina E Aplicaçâo
Doutrina E Vida
Doutrina Escola
E A Vida Continua... E Trabalho
Educandario De Luz
Elenco De Familiares
Eles Voltaram
Geem
Geem
Ideal
Ide
Ide
Uem
Ceu 1996 Feb 1964 Geem
Ideal 1976 Geem 1974 Ideal 1983 Feb 1964 Ide
Inovaçâo 2006 Geem 1992 Ger
Geem 1990 Ceu
Ceu
Ide 1996 Feb 1968 Ideal
Ideal
Ideal
Ide
Feb 1938
Emmanuel
Esp. Diversos Roberto Muszkat Maria Dolores Esp. Diversos Emmanuel Esp. Diversos Cornélio Pires André Luiz Meimei Emmanuel Esp. Diversos Cristiane Esp. Diversos Emmanuel
Paulo Henrique Bresciane
Esp. Diversos
Bezerra De Menezes
Emmanuel
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Esp. Diversos
André Luiz
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Esp. Diversos
Emmanuel
154.
155.
156.
157.
158.
159.
160.
161.
162.
163.
164.
165.
166.
167.
168.
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171.
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174.
175.
176.
177.
178.
179.
180.
Encontro De Paz Encontro Marcado Encontros No Tempo Endereços Da Paz Entender Conversando Entes Queridos Entre A Terra E O Céu Entre Duas Vidas Entre Irmâos De Outras Terras Entrevistas Enxugando Lagrimas Escada De Luz Escola No Além Escrlnio De Luz Escultores De Almas Espera Servindo Esperança E Alegria Esperança E Luz Esperança E Vida Estamos No Além Estamos Vivos Estante Da Vida Estradas E Destinos Estrelas No Châo Estude E Viva Evangelho Em Casa Evoluçâo Em Dois Mundos
Cec Esp. Diversos
Feb Emmanuel
1967
Ide Esp. Diversos
1979
Ceu André Luiz
1982
Ide Emmanuel
Geem Esp. Diversos
Feb André Luiz
1954
Cec Esp. Diversos
Feb Esp. Diversos
1966
Ide Emmanuel
1971
Ide Esp. Diversos
1978
Ceu Esp. Diversos
1999
Ideal Claudia P. Galasse
1988
Clarim Emmanuel
1973
Ceu Esp. Diversos
1987
Geem Emmanuel
Ceu Esp. Diversos
1987
Ceu Esp. Diversos
1993
Ideal Esp. Diversos
1985
Ide Esp. Diversos
Ide Esp. Diversos