13 Pas de désir, pas de souffrance

Le temps passe et chaque jour je détruis un objet que j’espère précieux dans ma maison. J’aime le bruit aigu du verre lorsqu’il se brise sur le sol. J’aime celui du coton lorsqu’il gicle des coussins que je laboure de mes griffes. Les rideaux ? Je les préfère avec des franges. Les robes et les manteaux de ma servante ? Je les customise avec des trous. Les bas dans le bac de linge sale ? J’aime bien les filer et en faire de grosses pelotes. Ensuite j’y plante mes canines comme s’il s’agissait d’un fruit trop mûr. Je ne crois pas qu’il reste ici une seule plante verte intacte. Si elles ont une conscience, elles doivent me détester.

Mais mon entreprise de destruction systématique ne semble pas affecter ma servante. Nathalie (peut-être par pure provocation) me manifeste toutes sortes d’égards. J’ai droit à plus de nourriture, plus de caresses, plus de mots gentils, et les portes restent dorénavant toujours ouvertes.

Elle adore mon chaton orange qu’elle gratifie de soins, de baisers, de caresses. Il couine déjà lorsqu’elle le gratte sous le cou.

Depuis qu’Angelo a ouvert les yeux sur le monde, le septième jour, son comportement a changé. Non seulement il me mordille de plus en plus douloureusement les tétons (ses dents poussent) mais il court partout et me donne des coups de patte.

Vous trouvez normal, vous, qu’un chaton maltraite sa propre mère ?

Et s’il ne frappait que moi ! Il a aussi balafré le pauvre Félix. Moi qui ai toujours pensé que les vieux mâles devaient apprendre aux jeunes à chasser et à respecter leurs aînés, je crains que dans le cas d’Angelo ce ne soit compromis.

Ce gros fainéant de Félix n’assume pas ses responsabilités et ne fait que manger et dormir. En outre, Nathalie lui a fait goûter de l’« herbe à chat » et Félix en consomme sans modération. Je crois que, finalement, la drogue est le moyen le plus rapide pour contrôler les esprits simples comme celui de cet angora. Il en mange par touffes entières, il renifle, mâchonne, secoue la tête, et puis soudain il roule sur le dos et mime l’extase. Assurément, cela ne va pas l’aider à assumer ses responsabilités de père. Il m’en propose, mais il ne faut pas être bien intelligent pour se douter qu’une mère qui allaite n’a pas intérêt à prendre des produits hallucinogènes.

J’attends d’aller un peu mieux pour tenter de reprendre contact avec Pythagore.


Un cri humain suivi d’une détonation retentit dans la rue. Je suis partagée entre la curiosité et mon devoir d’allaitement. Tant pis. Je me libère de mon unique progéniture. J’installe Angelo sur mon coussin afin qu’il reste imprégné de mon odeur, puis je grimpe à l’étage et sors sur le balcon.

Des humains vocifèrent dans la rue. Un humain en menace un autre avec une arme. Ils se parlent vite. Deux coups de feu partent, l’un tombe et l’autre s’enfuit.

Le spectacle de la folie des humains me fascine tout autant que la télévision fascine Nathalie.

La flaque de sang qui s’échappe de celui à terre s’élargit. Je suis étonnée qu’un corps contienne autant de liquide.

D’autres humains approchent bientôt en poussant des cris différents. Et puis une camionnette emporte le corps de celui qui est tombé et les gens se dispersent.

Étrangement, pour la première fois, je constate que la mort des humains ne m’affecte plus du tout. Avant je ressentais un petit picotement, une gêne, une contrariété quand l’un d’entre eux souffrait ou tombait, désormais cela m’est presque égal.

Suis-je devenue insensible ?

Je pense qu’il va me falloir du temps pour digérer le choc de la perte de mes enfants. Et puis je crois que, comme Nathalie, je finis par m’habituer à la violence des hommes, la considérant comme une fatalité.

Je tourne la tête vers la maison voisine et je vois Pythagore sur son balcon en train d’observer la scène.

Il se tasse, prend son élan, franchit d’un bond l’espace entre nos deux maisons et opère un superbe atterrissage sur la rambarde de mon balcon.

Nous nous frottons le nez l’un contre l’autre, puis il a ce délicieux mouvement pour glisser le sommet de son crâne pourvu du Troisième Œil dans le triangle de mon cou.

— Je sais ce qui t’est arrivé, annonce-t-il. Ta servante en a parlé à la mienne. Ils ont noyé quatre de tes chatons. Je te savais triste alors je ne voulais pas venir te déranger, afin que tu puisses faire ton deuil.

— Je me vengerai.

— Ne te donne pas ce mal. Tu as vu à l’instant qu’ils sont en train de se détruire tout seuls. Ça y est, ce n’est plus du terrorisme, la guerre civile commence à toucher notre ville. Pourquoi se fatiguer et prendre le risque de les affronter ? Pour l’instant occupe-toi plutôt de transmettre à Angelo la capacité d’évoluer dans un monde en pleine mutation.

Je propose à Pythagore de monter sur le toit.

Nous nous installons sur les ardoises chaudes, bien calés contre la cheminée.

— J’ai pensé à toi hier soir, dit-il. Ma servante regardait un film à la télévision, Catwoman. C’est l’histoire d’une femme de nos jours qui se comporte comme un chat, et je me suis dit que c’était une sorte de Bastet moderne.

— C’est quoi un « film » ?

— C’est une histoire qui apparaît à la télévision mais qui n’est pas réelle. Elle est issue de l’imagination d’un scénariste.

— Elle agissait comment ta « Catwoman » ?

— Elle se battait contre des hommes et gagnait tous les combats.

Je dodeline de la tête. J’ai un tressaillement incontrôlé.

— Se battre. Toujours se battre. Pourquoi le monde est-il aussi violent ?

— Peut-être que s’il n’y avait pas de violence on s’ennuierait. Les jours se ressembleraient tous. Tu imagines, s’il faisait beau tous les jours ? La violence est un peu comme l’orage. Une soudaine concentration d’énergie qui explose. Et une fois que tout est déchargé, une fois que les nuages noirs se sont transformés en gouttes de pluie, et que toutes les gouttes sont tombées, cela s’arrête et les beaux jours reviennent. Il y a de la violence partout. Même les plantes se battent. Les lierres étouffent les arbres. Les feuilles sont concurrentes et se volent entre elles l’accès aux rayons du soleil.

Je repense au type en noir qui tuait les jeunes humains devant l’école maternelle, je repense aux images que ma servante fixait à la télévision, je repense à cette histoire de Cambyse II qui attachait des chats vivants sur des boucliers… De simples orages ?

– À mon avis, toutes les violences sont issues de vieux réflexes entre prédateurs et gibier. Au commencement, ce besoin de destruction servait à nous défendre et à survivre. Il y avait les forts et les faibles, les dominants et les dominés, et puis la violence a perdu ses raisons d’exister, maintenant elle n’est plus que défoulement. Je pense qu’après ils se sentent « soulagés », comme s’ils avaient uriné.

— Mais c’est nul !

— Ne crois-tu pas que tu exerces toi-même une forme de violence envers les puces quand tu te grattes l’oreille ? Ces insectes innocents qui ne savent même pas qui tu es ?

— Les puces ! Mais ce ne sont que des tout petits…

— Pourquoi la taille changerait-elle quelque chose ? Ne penses-tu pas que tout ce qui vit a une conscience ?

— Si, précisément.

— Alors dans ce cas pourquoi les puces n’en auraient-elles pas ?

— On ne peut pas comparer la mort de mes chatons, celle des humains qui s’entretuent dans notre rue et celle des puces !

— Et pourquoi pas ? Tu sais, Bastet, peut-être que notre planète est aussi un organisme vivant global et que, pour elle, les humains, tout comme les chats, sont des parasites qui grouillent à sa surface et qui la démangent. D’ailleurs, les tremblements de terre sont peut-être pour elle une manière de se débarrasser de ses parasites.

— La Terre n’est pas un animal.

– À mon avis, elle doit forcément avoir une forme de conscience. Elle est tiède, elle respire, elle vit. Elle possède une atmosphère, une fourrure végétale, elle a…

— Ce n’est pas comparable.

— Nous avons tous des perceptions centrées sur nos sens d’espèce. Nous, les chats, nous voyons les autres à notre hauteur : la vie des chats est donc sacrée.

— Et les puces… doivent aussi se penser sacrées ?

— Pour la planète, c’est probablement sa propre survie qui prime.

Je n’étais jamais allée aussi loin dans mes réflexions parce que je restais limitée au monde « visible ». Les puces et la planète m’étaient indifférentes tout simplement parce que je ne pouvais pas les voir.

Une fois de plus Pythagore semble avoir une pensée d’avance.

Je ne peux m’empêcher de me gratter sous le menton pour chasser mes propres puces. Cela me soulage et m’aide à relativiser tous les événements récents.

— Tu crois vraiment que la guerre des humains pourrait aboutir à leur élimination totale sans que nous ayons besoin d’intervenir ?

— Ils ont mis au point de nouveaux systèmes de destruction : les gaz empoisonnés, les virus mortels, les radiations de bombes atomiques, sans parler d’une sorte de « lavage de cerveau » pour rendre les gens encore plus fanatiques et encore plus indifférents à leur propre mort. Ce fanatisme est peut-être d’ailleurs l’arme de destruction massive la plus efficace.

— « Lavage de cerveau » ? Ils se lavent vraiment la cervelle ?

— Non, c’est une expression humaine : à force de répéter quelque chose de faux, tu finis par convaincre les autres que tu as raison.

— J’ai pensé une fois à une phrase qui résume cela : « Quand on s’est habitué aux mensonges, la vérité a l’air suspecte. »

— En ce moment des gens font croire aux plus naïfs qu’en tuant beaucoup de leurs congénères ils auront des récompenses extraordinaires dans le monde invisible de l’après-vie.

— Et ça marche ?

— Suffisamment pour tout remettre en question. Personne n’a pour l’instant réussi à prouver qu’ils avaient tort, alors les religieux convainquent de plus en plus de jeunes de tuer pour aller au paradis.

— Et cela pourrait aller jusqu’à leur destruction complète ?

— Il ne faut pas les sous-estimer. Les humains ont une capacité à survivre à tout. Ils ont toujours su s’adapter aux circonstances les plus difficiles. À chaque crise sont apparus des individus suffisamment intelligents pour permettre à leur société de renaître.

Je frotte mes griffes sur les ardoises jusqu’à m’en faire mal aux extrémités.

Il lâche un soupir.

Je le regarde droit dans les yeux : il est décidément de plus en plus attirant.

— Je vais te livrer ma quatrième leçon d’histoire. Où en étions-nous déjà ?

Je dresse mes oreilles.

– À la dernière leçon, nos ancêtres avaient commencé à s’installer sur de larges étendues de territoire grâce aux humains commerçants, je lui rappelle.

— Après eux, ce furent les militaires qui répandirent les chats dans le monde. En l’an 330 avant Jésus-Christ, les soldats grecs envahirent le grand royaume d’Égypte (et le tout petit royaume de Judée) et saisirent les réserves de nourriture, les richesses, les femelles fécondes et leurs chats. Les Grecs utilisaient jusque-là les belettes, les furets et les fouines pour protéger leurs récoltes et leurs maisons, sauf que ces animaux avaient des inconvénients : non seulement ils étaient agressifs et difficiles à domestiquer, mais en plus ils sentaient très mauvais.

— Je n’arrive pas à comprendre le manque d’hygiène des animaux qui nous entourent.

— Les Grecs, peuple de guerriers envahisseurs, avaient des chiens dressés pour la chasse et la guerre, mais ils se mirent à l’élevage des chats pour les offrir en cadeaux afin de séduire les femelles.

— Comme d’habitude, quoi.

— Un de leurs poètes célèbres, Aristophane, raconte qu’il y avait dans leur capitale, Athènes, un marché spécialisé dans la vente de chats et que ceux-ci coûtaient très cher. Du coup, le culte de la déesse égyptienne Bastet fusionna avec celui de la déesse grecque Artémis qui reçut le nouveau titre de « reine des chats ».

— Donc les Grecs aussi ont fini par se rendre à l’évidence que nous étions dignes d’être vénérés…

— Ensuite, lorsque les Romains (autre peuple guerrier dont les habitants vivaient à l’ouest) envahirent la Grèce, ils récupérèrent leur culture, leur technologie, leurs divinités et… leurs chats. La déesse Artémis grecque devint la déesse romaine Diane, elle aussi reine des chats. Pour les Romains également, offrir un chaton était une manière de séduire leurs femelles, tout comme offrir des fleurs ou des friandises.

— Mais ils nous… aimaient ?

— Peu importe, nous venions de prendre notre place au sein de leurs foyers et c’est cela qui était important. Alors que les chiens dormaient dehors, nous dormions au chaud près du feu.

— Donc ils nous aimaient.

— Puis la fécondité de nos ancêtres entraîna une augmentation rapide de notre population. Alors qu’au début seuls les riches Romains avaient des chats, bientôt tous en eurent. Les soldats des légions avaient pris l’habitude de partir à la guerre en emportant leur chat personnel.

— Pas pour l’attacher sur leur bouclier, j’espère.

— Ils les prenaient pour avoir une présence douce durant leurs bivouacs improvisés. Si bien que l’extension de l’Empire romain fut accompagnée de l’extension de l’implantation des chats.

— Je croyais que c’était l’œuvre des commerçants hébreux ?

— Ces derniers n’avaient touché que les villes portuaires et les zones côtières. Les soldats romains s’enfonçaient dans les plaines, les montagnes, les vallées. Ils envahissaient les territoires en profondeur. Et les populations des régions reculées, qui n’avaient jamais vu de chats, les découvraient pour la première fois.

— En même temps que les soldats romains qui venaient pour les voler et les tuer ?

— Je vois que tu commences à comprendre certains paradoxes de la logique humaine. Les chats étaient présentés par les Romains comme des symboles du degré de raffinement de leur civilisation. Certaines légions avaient même pour emblème une tête de chat. Le plus étonnant c’est que le chef militaire qui a conduit l’armée romaine ici, en France (qui à l’époque s’appelait la Gaule), détestait les chats. Il se nommait Jules César et souffrait d’une maladie appelée « ailourophobie » : notre simple présence générait chez lui une peur panique qui le faisait convulser.

— Et il n’y avait qu’un seul homme pour diriger toute une armée ?

— Les humains sont très grégaires, et à cette époque tous suivaient ce Jules César. Avec l’élargissement de l’Empire romain, les chats se répandirent dans toute l’Europe et des cultes de chats apparurent spontanément parmi les peuples qui nous découvraient.

— Le culte de Bastet ? D’Artémis ? De Diane ?

— Les déesses portaient un nom différent dans chaque pays. En Gaule, les Celtes, les Wisigoths ou les Auvergnats nous vouaient des cultes particuliers. Mais en l’an 313, l’Empire romain se convertit au christianisme, religion monothéiste, où l’on ne vénère qu’un seul dieu à allure humaine. En l’an 391, le nouveau chef des Romains, l’empereur Théodose Ier, interdit officiellement le culte des chats et déclara qu’ils devaient être considérés comme des animaux maléfiques.

– Ça veut dire quoi « maléfique » ?

— Cela désigne le fait d’être lié aux forces du Mal. Désormais, n’importe qui pouvait nous tuer sans avoir à s’expliquer ou s’excuser. Pire que cela, nous étions considérés comme des animaux nuisibles et notre élimination, au même titre que celle des cafards, des rats ou des serpents, faisait partie des devoirs du citoyen.

— Ce Théodose Ier était de la trempe d’un Cambyse II…

— Mais les paysans, eux, nous ont gardés pour protéger les récoltes, et les commerçants hébreux ont continué à nous emmener dans leurs bateaux et leurs caravanes.

Je m’approche de Pythagore pour le humer.

— Comment sais-tu tout cela ? Comment les comprends-tu aussi bien ?

— Un jour je te confierai le secret lié à mon Troisième Œil.

— Quand ?

— Lorsque j’estimerai que tu es prête. Pour l’instant, ce qui m’importe c’est de ne plus être le seul à détenir toutes ces informations. Si je meurs, tu devras transmettre mon enseignement aux autres chats.

Je m’approche et frotte mon museau contre son cou, je rabats mes oreilles en arrière en signe de soumission, puis je me retourne et soulève bien haut ma queue.

— Fais-moi des enfants pour remplacer ceux que j’ai perdus.

J’attends, mais il ne bronche pas.

— Je ne te plais pas ? je demande.

— J’ai décidé de consacrer ma vie à la connaissance et me suis détaché des besoins primaires comme manger ou faire l’amour.

— C’est lié à ton « secret » ?

— Je me suis édicté une règle : « Pas de désir, pas de souffrance. »

— Tu as peur de souffrir si tu fais l’amour avec moi ?

— J’ai peur de ressentir tellement de plaisir que je deviendrai dépendant de toi. Et je goûte une autre satisfaction : celle d’être libre et détaché de tout. Personne ni rien ne m’est indispensable. C’est ma plus grande fierté.

Je le regarde différemment. Il a quand même cet étrange capuchon de plastique mauve sur le sommet du crâne. En dessous je sais qu’il y a un trou qui va jusque dans son cerveau. Peut-être que cela lui a abîmé l’esprit. Peut-être qu’il est fou et qu’il a inventé ce qu’il me raconte. Et moi, naïve, je bois ses paroles.

La seule chose qui me trouble est que son récit sur la rencontre entre nos deux espèces semble extrêmement cohérent. S’il a inventé tout ça, il a inventé un système compliqué qui possède une logique solide.

Reste la question : pourquoi refuse-t-il la sexualité avec moi ?

Aucun mâle sain d’esprit ne pourrait résister à la vision de mon postérieur exhibé. Je suis quand même jeune et ravissante, avec ma fourrure épaisse et soyeuse, alors qu’il n’est qu’un vieux siamois à poil ras et gris. C’est impossible que je n’éveille pas chez lui un désir physique immédiat.

— Prends-moi, là, tout de suite ! je lui ordonne.

Il ne bronche pas.

— Tu ne me veux pas parce qu’à toi aussi ils ont enlevé les testicules pour les mettre dans un bocal, c’est ça ?

Il se couche sur le dos, exhibe ses attributs, et je peux constater qu’ils sont intacts.

— Alors pourquoi tu ne veux pas faire l’amour avec moi ?

— « Pas de désir, pas de souffrance », répète-t-il d’un ton qui m’agace de plus en plus.

— Tu ne sais pas ce que tu rates, je réplique, un peu vexée.

— Si, je le sais, et c’est précisément pour ça que je préfère te dire non, me répond-il.

Échaudée par son comportement, je décide de rentrer à la maison.

J’ai énormément envie de faire l’amour. Comment assouvir cette pulsion ? Dois-je partir sur les toits pour me faire prendre par le premier chat de gouttière venu ?

Depuis que j’ai accouché, j’ai encore plus envie de me rappeler que je ne suis pas que mère, je suis aussi femelle.

Finalement, je retrouve mon panier et m’endors en faisant des rêves très sensuels.

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