Примечания

1

Un certain nombre d’études et de témoignages incitent à conclure que l’ordre des Templiers survécut, de façon occulte et diffuse, pendant plusieurs siècles. On cite les noms de grands-maîtres secrets jusqu’au XVème siècle. Il paraît à tout le moins évident que les Templiers, dans les années qui suivirent immédiatement la destruction de leur ordre, cherchèrent à se regrouper clandestinement. Jean de Longwy, neveu de Jacques de Molay, qui avait juré de venger la mémoire de son oncle sur les terres du comte de Bourgogne (c’est-à-dire de Philippe de Poitiers), fut le chef de cette organisation.

2

— Regarde comme elle est belle !

— Adieu Madame Clémence, soyez heureuse !

— Que Dieu bénisse notre princesse !

— Ne nous oubliez pas !

3

À cette époque, la messe qu’on célébrait à bord des navires, au pied du grand mât, était une messe particulière dite messe aride parce que sans consécration ni communion. Cette forme liturgique inaccoutumée était probablement due à la crainte que le mal de mer ne fît rejeter l’hostie.

4

Le marc était une mesure de poids équivalente à 8 onces, soit une demi livre, c’est-à-dire approximativement 244 grammes.

5

L’organisation des établissements hospitaliers était généralement inspirée des statuts de l’Hôtel-Dieu de Paris.

L’hôpital était dirigé par un ou deux proviseurs, choisis par les chanoines de la cathédrale de la ville. Le personnel hospitalier se recrutait parmi des volontaires, après examen sévère par les proviseurs. À l’Hôtel-Dieu de Paris, ce personnel se composait de quatre prêtres, quatre clercs, trente frères et vingt-cinq sœurs. On n’admettait pas de maris et femmes parmi les volontaires. Les frères avaient la même tonsure que les Templiers ; les sœurs avaient les cheveux coupés comme les religieuses.

La règle imposée aux « hospitaliers » était d’une très grande sévérité. Frères et sœurs devaient promettre de garder la chasteté et de vivre dans le renoncement à tout bien. Aucun frère ne pouvait communiquer avec une sœur sans la permission du « maître » ou de la « maîtresse » nommés par les proviseurs pour diriger le personnel. Il était interdit aux sœurs de laver la tête ou les pieds des frères ; ces services n’étaient rendus qu’aux malades alités. Des châtiments corporels pouvaient être appliqués aux frères par le maître, et aux sœurs par la maîtresse. Aucun frère ne pouvait sortir seul dans la ville, ni avec un compagnon qui ne fût pas désigné par le maître ; ce règlement était le même pour les sœurs. Le personnel hospitalier n’avait pas le droit de recevoir des hôtes. Frères et sœurs ne pouvaient prendre que deux repas par jour, mais devaient offrir aux malades de la nourriture aussi souvent qu’ils en avaient besoin. Chaque frère devait coucher seul, vêtu d’une tunique de toile ou de laine et d’un caleçon ; les sœurs également. Si un frère ou une sœur, à l’heure de sa mort, était trouvé en possession d’un bien ou d’un objet quelconque qu’il n’avait pas montré au maître ou à la maîtresse pendant le cours de sa vie, on ne devait faire pour lui aucun service religieux, et il était enseveli comme un excommunié.

L’entrée de l’hôpital était interdite à toute personne ayant avec elle un chien ou un oiseau.

Tout malade se présentant à l’hôpital était d’abord examiné par le « chirurgien de la porte » qui l’inscrivait sur un registre. Puis on lui attachait au bras un petit billet sur lequel étaient inscrits son nom et la date de son arrivée. Il recevait la communion ; ensuite on le portait au lit, et il était traité « comme le maître de la maison ».

L’hôpital devait toujours être pourvu de plusieurs robes de chambre fourrées et de plusieurs paires de chaussures, également fourrées, pour le « réchauffement » des malades.

Après guérison, et de crainte de rechute, le malade restait sept jours pleins à l’hôpital.

Les médecins, qu’on appelait mires, ou physiciens, portaient, ainsi que les chirurgiens, un costume distinctif. Les médicaments étaient préparés à l’apothicairerie de l’hôpital selon les indications du mire et du chirurgien.

L’hôpital accueillait non seulement les personnes atteintes de maladies passagères, mais aussi des infirmes.

La comtesse Mahaut d’Artois fit, à l’hôpital d’Arras, une fondation de dix lits garnis de matelas, oreillers, draps et couvertures, pour y coucher dix pauvres infirmes. Dans l’inventaire de cet hôpital, on trouve plusieurs grandes cuves de bois servant de baignoires, des bassins « pour mettre en dessous les pauvres en leur lit », de nombreuses cuvettes, plats à barbe, etc. La même comtesse d’Artois fonda également l’hôpital d’Hesdin.

6

Les seigneurs souverains de Viennois portaient le nom de « dauphin » à cause du dauphin qui ornait leur casque et leurs armes, d’où la désignation de Dauphiné donnée à l’ensemble de la région sur laquelle ils exerçaient leur souveraineté, et qui comprenait : le Grésivaudan, le Roannez, le Champsaur, le Briançonnais, l’Embrunois, le Gapençais, le Viennois, le Valentinois, le Diois, le Tricastinois, et la principauté d’Orange.

Au début du XIVème siècle la souveraineté était exercée par la troisième Maison des dauphins de Vienne, celle de la Tour du Pin. Ce ne fut qu’à la fin du règne de Philippe VI de Valois, par les traités de 1343 et 1349, que le Dauphiné fut cédé par Humbert II à la couronne de France, sous condition que le fils aîné des rois de France prendrait désormais le titre de dauphin.

7

Par extension de sens du mot latin hostis, ennemi, le terme d’ost servait à désigner une armée et particulièrement l’armée royale.

8

Dans les premiers jours de juillet 1315, Louis X rendit deux ordonnances sur les Lombards. La première stipulait que les « casaniers », autrement dit résidents, italiens devraient payer un sou à la livre sur leurs marchandises, moyennant quoi ils seraient exemptés d’ost, de chevauchée et de toute subvention militaire. C’était donc là une taxe exceptionnelle de cinq pour cent.

La deuxième ordonnance, en date du 9 juillet, constituait un règlement général sur la résidence et le commerce des marchands italiens. Toutes les transactions d’or et d’argent en masse ou en billon, toutes les ventes, tous les achats, échanges de marchandises diverses étaient soumis à un impôt variant de un à quatre deniers par livre selon les régions et selon que le commerce était exercé sur les foires ou hors des foires. Les Italiens n’étaient plus autorisés à avoir de domicile fixe que dans les quatre villes de Paris, Saint-Omer, Nîmes, et La Rochelle. Il ne semble pas que cette dernière disposition ait jamais été scrupuleusement appliquée, mais les dérogations durent être d’assez bon rapport, soit pour les villes, soit pour le Trésor. Des courtiers, nommés par l’administration royale, étaient chargés de surveiller les activités commerciales des Lombards.

9

La légende qui voulait que les Capétiens descendissent d’un riche boucher de Paris fut répandue en France par la Chanson de geste de Hugues Capet, pamphlet composé aux premières années du XIVème siècle et vite oublié, sauf par Dante et plus tard par François Villon.

Dante accuse également Hugues Capet d’avoir déposé l’héritier légitime et de l’avoir enfermé dans un cloître. C’est là une confusion entre la fin des Mérovingiens et la fin des Carolingiens ; ce fut en effet le dernier roi de la première dynastie, Chilpéric III, qui fut enfermé dans un couvent. Le dernier descendant légitime de Charlemagne, à la mort de Louis V le Fainéant, était le duc Charles de Lorraine, qui voulut disputer le trône à Hugues Capet ; et ce n’est pas au cloître que le duc de Lorraine finit, mais dans une prison où l’avait jeté le duc de France.

Lorsque, au XVIème siècle, François Ier, se faisant lire sur le conseil de sa sœur la Divine Comédie, entendit le passage concernant les Capétiens, il arrêta le lecteur, s’écria : « Ah ! Le méchant poète qui honnit ma maison ! », et refusa d’écouter davantage.

10

En fait, étant entré le 1er novembre 1301 dans Florence que déchiraient les dissensions entre Guelfes et Gibelins, Charles de Valois livra la ville aux vengeances des partisans du pape. Puis vinrent les décrets de bannissement. Dante, gibelin notoire et inspirateur de la résistance, avait fait partie, l’été précédent, du conseil de la Seigneurie ; puis, ayant été envoyé en ambassade à Rome, il y avait été retenu en otage. Il fut condamné par un tribunal florentin, le 27 janvier 1302, à deux ans d’exil et 5000 livres d’amende, sous l’accusation fausse de prévarication dans l’exercice de sa charge. Le 10 mars suivant, on lui fit un nouveau procès et il fut condamné cette fois à être brûlé vif. Heureusement pour lui, il n’était pas à Florence, non plus qu’à Rome d’où il était parvenu à s’échapper ; mais jamais plus il ne devait revoir sa patrie. On comprend aisément qu’il ait gardé à Charles de Valois et, par extension, à tous les princes français, une rancune tenace.

11

Particulièrement révéré en Artois, Cambrésis et Hainaut, saint Druon était né en 1118 à Épinoy qui dépendait alors du diocèse de Tournai avant de dépendre de celui d’Arras. Saint Druon vint au jour grâce à une césarienne pratiquée sur le corps de sa mère déjà morte. Montrant dès ses jeunes années de grandes dispositions pour la piété, il fut en butte à la cruauté des autres enfants qui le traitaient d’assassin de sa mère. Se croyant coupable, il s’adonna à toutes les pratiques d’expiation, afin de se racheter de ce crime involontaire. À dix-sept ans, il renonça à la vie seigneuriale, distribua les biens considérables qu’il avait hérités, et s’engagea comme berger chez une veuve nommée Élisabeth Lehaire, au village de Sebourg, dans le comté de Hainaut, à treize kilomètres de Valenciennes. Il avait si grand amour des bêtes et les soignait si bien que tous les habitants du village lui demandèrent de garder leurs brebis en même temps que celles de la veuve Lehaire. C’est alors que les anges commencèrent à garder son troupeau pendant qu’il allait écouter la messe…

Puis il entreprit le pèlerinage de Rome, y prit goût, et le fit neuf fois de suite. Mais il dut renoncer aux voyages, souffrant d’une « rupture des intestins », mal qu’il supporta, paraît-il, pendant quarante ans, refusant de se laisser panser. En dépit de l’assez mauvaise odeur qu’il répandait, ses vertus attirèrent à lui nombre de pénitents de la région. Il demanda qu’on lui construisît contre l’église de Sebourg une logette d’où il pouvait avoir vue sur le tabernacle, et fit vœu de n’en pas sortir jusqu’à la fin de sa vie. Il tint fidèlement ce vœu, même le jour où l’église flamba, et la cabane aussi ; et l’on vit bien qu’il était saint lorsque le feu l’épargna.

Il mourut le 16 avril 1189. De plusieurs lieues à la ronde, le peuple accourut en larmes pour lui baiser les pieds et emporter quelques morceaux du misérable vêtement qui le couvrait. Ses parents, les seigneurs d’Épinoy, voulurent rapporter son corps dans son village natal, mais le char où l’on avait placé la dépouille s’immobilisa à la sortie de Sebourg, et tous les chevaux que l’on amena en renfort furent incapables de le faire avancer d’un pas. On fut donc obligé de laisser le corps du saint là où il était mort.

Sa célébrité fut grandement accrue par la guérison miraculeuse du comte de Hainaut et de Hollande, lequel, souffrant horriblement de la gravelle, fit le pèlerinage de Sebourg et, à peine s’était-il agenouillé devant le tombeau de saint Druon, pour réciter une prière, rejeta « trois pierres de la grosseur d’une noix ».

La fête du saint est encore traditionnellement célébrée le lundi de la Pentecôte, en l’église paroissiale et au puits de Saint-Druon, à Carvin-Épinoy.

12

La date exacte du second mariage de Louis X est controversée. Certains auteurs le fixent au 3 août, d’autres au 13, ou même au 19. De même pour la date du sacre, qui varie selon les textes entre le 19, 21 et 24 août. Le recueil des ordonnances des rois de France, qui ne fut imprimé qu’au XVème siècle, et dont la chronologie est loin d’être certaine, tendrait à établir que le roi se trouvait le 3 août à Reims, le 6 et le 7 à Soissons et le 18 à Arras. Or, étant donné que Louis X avait pris l’oriflamme à Saint-Denis le 24 juillet, il paraît matériellement impossible, si brève qu’ait été l’expédition de Flandre, qu’il ait eu le temps de revenir de l’ost boueux et d’arriver dans la région champenoise avant le 10 août.

Nous avons retenu la date du 13 août, donnée par le Père Anselme, comme la plus plausible, car, le sacre devant toujours avoir lieu un dimanche ou un jour de grande fête religieuse, nous pensons que Louis X fut couronné, soit le 15 août, soit le dimanche 18 août ; nous savons d’autre part que les fêtes données à cette occasion s’étendaient sur plusieurs jours, ce qui explique assez bien le flottement des dates.

13

La fortune de Clémence de Hongrie, aussi bien en terres qu’en bijoux, et constituée essentiellement par des dons de Louis X, était énorme. Pendant la brève durée de leur mariage, Clémence de Hongrie ne reçut pas moins de quatorze châteaux dont certains comptaient parmi les plus importantes demeures royales.

14

La licorne, animal légendaire, n’exista jamais que sur les blasons, fresques et tapisseries. Néanmoins son unique corne passait pour avoir un pouvoir de contrepoison universel. En fait, ce qu’on vendait à prix très élevé, sous le nom de corne de licorne, était la défense du narval, ou licorne de mer, dont on « touchait » les mets pour y déceler la présence d’une substance vénéneuse.

15

Tous les ateliers de tapisserie signalés en Europe, et notamment en Italie et en Hongrie, à la fin du Moyen Âge, avaient été fondés par des lissiers venus de Flandre ou d’Artois. La ville d’Arras est considérée comme ayant été le centre de cette industrie naissante au début du XIVème siècle. Or, cette prospérité est expressément due à l’initiative de la comtesse Mahaut et aux encouragements qu’elle prodigua aux métiers qui constituaient la richesse de sa province.

Lorsque les tapissiers parisiens commencèrent à faire concurrence aux ateliers d’Artois, Mahaut ne marqua aucune préférence exclusive, et on la vit s’adresser également aux artisans de Paris.

L’inventaire des biens de la reine Clémence est un des premiers où l’on trouve mentionnés « huit tapis à images et à arbres, de la devise d’une chasse ».

16

— Un homme si bon, un seigneur si généreux ! Le ciel l’a pris.

— Hélas, hélas ! Si bon, si généreux !

— Il était notre père à tous ! Le protecteur des humbles.

— Notre père, notre protecteur, nous l’avons perdu. Hélas, hélas !

17

Eudes de Bourgogne venait de succéder à son frère Hugues V mort à Argilly au début de mai 1315 et enterré à Cîteaux, le 12 mai.

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