Приложения

ЧАСТЬ ПЕРВАЯ

Неизданные документы Национального архива, архива парижской префектуры полиции, отдела рукописей Национальной библиотеки и архива «Библиотеки города Парижа».

В печатаемых рукописях сохранена орфография подлинников, а также все сокращения (особенно частые в полицейских и судебных протоколах: n-е вм. nommé, S-r вместо Sieur, compa-t вм. comparant а т. д.). Читатель заметит, как часты орфографические ошибки не только в документах, исходящих от рабочих или от частных лиц, но и в официальных бумагах.

I

Нац. арх. Y. 13016.


P. Y. de la garde, et empris-t du nom-e, Vieumer dit L’éveillé, l’un des chef de la cabale des chapeliers.

Le trente un may dernier vingt quatre compagnons chapeliers se nom-t entre eux des Bons enfants dirent au comp-t que s’il ne renvoyoit vingt deux autres compagnons chapeliers se nommant entre eux du devoir ils alloient quitter sa fabrique que n’ayant pu sacrifier les vingt deux compagnons du devoir qui remplissoient exactement leur état les vingt quatre comp-ons des Bons enfants sortirent de chez lui et sollicitèrent plusieurs autres de sortir pareillement assurant même de leur payer leurs journées comme s’ils travailloient qu’effectivement.

Danloux Dumesnils & comp.


12 juin 1789.


L’an mil sept cent quatre vingt neuf le 12 juin sept heures et demi du matin en l’hôtel et par devant nous Charles Alexandre Ferrand, conseiller du Roy, commissaire au Châtelet de Paris, est comparu Pierre François Marchand sergent de la garde de Paris, de poste à St. Jacques de L’Hopital.

Lequel nous a dit qu’a la Req-te d’un particulier ced, fabricant de chapeaux il a arrêté un particulier, qu’il a dit être l’un de ses ouvriers qui avec plusieurs autres cabaloreux pour f-re sortir leurs camarades des fabriques de Paris qu’il conduira pardev-t led. particulier pour être ordonné a quil-app-ra (et a signé) Marchand.

Est aussi comparu Nicolas Joseph Danloux Dumesnils m-d fabricant de chapeaux demeurand à Paris Rue St. Denis. Lequel nous a dit que depuis le quatre du présent mois, il est sorti de chez lui huit ouvriers approprieurs qui ont été gagné par les compagnons ouvriers dit les bons enf-ts qui leurs payoient leurs journées pour ne point travailler chez les autres entre autres le nom-e. Leveillé cy arrêté quils sont allés dans plus-res fabriques pour en f-re sortir les ouvriers et se sont attroupés en divers cabarets à l’effet d’augmenter le nombre de leur cabale nottam-nt Rue St. Denis chez Maler, Rue de la Gossonnerie à la Croix d’or et a Belleville; que le compa-t sait que led. Leveillé est un des ouvriers qui ont été payés pour ne point travailler et qu’il a reçu ses journées de quatre jours; que s’étant présenté il y a un instant chez lui ne sait dans quelle intention a fait arrêter et conduire pardev-t nous pour après que nous l’aurons entendu être ou ordonné ce qu’il appart-ra nous observe que les comp-ons des Bons enfants sont parvenus à faire sortir de chez le s-r Morel fabricant Rue des Bons Enfants seize a dix huit ouvriers et a signé (Rayé trois mots nuls) Danloux Dumesnils et comp-ie.

Avons ens-te f-t comp-re led. particulier arrête lequel sur les interpellations que nous lui avons faites nous a dit se nommer Léonard Vieumer dit Leveillé comp-on chapellier cy devant chez le s-r Danloux, demeu-t Rue Beaubourg chez la v-e Nivel logeuse qu’ayant été sollicité par le nom-e Blanchard et plusieurs autres comp-ons chapelliers de sortir de chez led. s-r Danloux et qu’on lui payeroit ses journées com-e s’il travailloit, et est vrai qu’il en est sorti et a déjà reçu quatre journées à raison de quarante cinq sols chacune dans un cabaret Rue S-te Avoye d’un particulier g-on chapellier qui est âgé et marqué de petite vérole; qu’il sait quil a eu lui grand tort mais prie led. Danloux de lui pardonner son intention lorsqu’il a été chez lui étant de lui redemander à travailler et a déclarer ne savoir écrire ni signer de ce interpellé.

Des quels comp-on rapport dires et déclarons cy dessus nous avons aux susnommés donné acte, en conséquence, attendu ce que dessus et que d’ailleurs ledet. Vieumer dit Leveillé est connu pour être l’un des chefs des cabales et attroupements qu’on eu lieu nous l’avons laissé a Marchand pour le conduire et faire écrouer de notre ordonnance en prisons de l’hôtel de la Force et avons signé.


Ferrand.

II

Нац. арх.

С. 134, 5–6, doc. № 36.


Messieurs, Suplie les ouvriers abitant de la villes de Paris quil vous plaise ordoner que les ouvriers que l’on oblige de quitter leurs ouvrage pour monter la garde et faire patrouille seront payés des fonds fournis par les bourgeois entitre, attendue qu’il impossible à un malheureux chargé de familles de continuer le service ce qui agrave sa miserre et le rend plus malheureux. Daignez ordonner le temps et heure que chaque personne sera tenue de servir, que la dite ordonnance soit envoyée dans chaque district (Delacourt. Ce 18 juillet 1789).

Адрес: A Messieurs les commissaires prévôts des marchands et Messieurs les Directeurs administrateurs généraux de Bureau permanent de la ville de Paris.

III

Нац. арх.

С. 134–12. 24 juillet 1789.


Un grand nombre de Particuliers résidant à Paris quittent dans ce moment ci leurs foyers, les consommateurs de cette ville diminuant, il se trouvera que les fléaux de la cherté du Pain et du deffaut d’ouvrages dont on n’éprouve déjà que trop les tristes effets vont, encore s’accroître et que la capitale devenant vide de gens riches ceux qui resteront se trouveront d’autant plus exposés de la part des gens forcés par les besoins pressants.

Ne seroit il pas possible par une invitation publique au nom de l’intérêt général d’engager tous les propriétaires de Paris et des environs de se décider à faire faire dans ce moment et préférablement à tout autre les ouvrages qu’ils pourroient avoir projetté en terrasses jardins, Bâtiments etc.

Que si quelques citoyens riches et vertueux en donnoient les premiers l’exemple, ils fussent cités et connus pour de véritables patriotes; peut-être cela exciteroit l’amour du bien public et de la véritable considération surtout quand on observera que les bienfaisances particulières telles qu’elles soient, deviennent toujours des moyens courts et insuffisants; qu’il est difficile que les répartitions en soient bien faites et qu’elles donnent souvent lieu à beaucoup plus d’abus qu’elles n’opèrent de biens.

Enfin ne seroit il pas possible d’annoncer que la nécessité pouvant forcer de retenir ceux qui désertent la ville et rapeler sous des peines rigoureuses et même d’infamie ceux qui l’ont déjà abandonnée; il est de l’intérêt de tout le monde de contribuer chacun selon sa position a faire reparoitre l’activité de l’industrie, la circulation et tout ce qui peut rétablir les moyens de confiance de bonheur et de liberté à quoi tient immédiatement le bon ordre de la société.

Perrard de Montreuil, Censeur Royal architecte du grand Prieuré de France.

IV

Нац. арх.

О1 500, р. 417.


Письмо министра двора к Bailly.


М. Bailly.


3 Août 1789.


М. Necker m’a communiqué, М., la lettre que le comité de Police lui a écrite relativement à la nécessité d’ecarter de Paris les ouvriers qui n’y sont pas employés et les gens sans aveu qui se sont réunis à eux. J’ai pris une lecture attentive du plan de M. Smith et du projet d’ordonnance qu’il y joint. Elle me paroit établie sur de bons principes et je n’aurai aucune difficulté d’écrire suivant le vœu de l’auteur à М. M. les intendants conformément aud. plan. Je ferai passer aussi aux affaires de Maréchaussée un modèle de certificat en leur prescrivant ce qu’ils auront à faire. II suffira de me prévenir du moment ou le parti sera pris et mis à exécution pour que j’agisse de mon coté.

V

Нац. библ., отдел рукописей


27 Juillet 1789.

f. fr. nouv. acq. 2678.


Demande à l’Hôtel de Ville.


Le district de St. Joseph vient d’être instruit par le district de St. Lazare et par la clameur publique que les ouvriers de Montmartre de barrières se repandent armés dans la plaine de St. Denis, détruisant les bleds et menaçant de se porter aux plus grands excès. Le district a rassemblé toutes ses forces; il a sollicité les districts voisins, il a demandé de gardes-françoises et des suisses. Mais il sollicite encore des secours surtout en Cavalerie. Le district Soumet sa position au C-te Milit. en l’Hôtel-de-Ville et le supplie d’envoyer promptement des forces auxiliaires.

VI

Нац. арх.

Y. 10530.


Cedule commencée le 7 Septembre 1786 et finie le 7 Septembre 1790.


Du 22 Oct. 1789.

En la chambre de l’instruction criminelle publique au châtelet de Paris.

Michel Adrien âgé de vingt cinque ans et demie, ancien soldat, natif de Paris et gagne denier, D-e rue des jardins, deffendeur et accusé, assisté de M. Antoine Marcel de Bruce, Procureur au Chatelet, son conseil, nommé d’office.

A dit qu’il n’a jamais excité d’emeute dans le faubourg S-t Antoine et le fbg. St. Marceau, qu’il est vrai qu’il a crié de se rendre à la porte de la Bastille pour avoir le pain plus librement, n’a point reçu d’ordre pour cette démarché, y a été excité par un nommé Pierre Bourguignon, qui lui a remis une carte qu’il n’a pas lue, ne sachant pas lire, qu’il étoit pris de vin, ne savoit ce qu’il fesoit, n’a jamais excité de tumulte, ni reçu d’argent pour cela, qu’il a une fois excité les habitants du faubourg S-te Antoine de se rendre aux portes de la B-lle mais sans mauvais dessein. A dit il est vrai une fois qu’il falloit aller aux filles de la visitation, soupçonnant qu’il y avoit de fusils. Est innocent du crime d’emeute et de sédition.

Conclusions du procureur du Roi. M-rs. Boucher d’Argis Rapporteur d’avis par jugement prévotal et en dernier Ressort de le declarer convaincu d’avoir le jour d’hier cherché à exciter une sédition en criant dans les rues qu’il falloit que le fauxbourg St. Antoine et les ouvriers de la Bastille se réunissent au fauxbourg St. Marcel pour aller dans les couvents indiquant à cet effet un lieu de rendez-vous dans un cabaret rue St. Paul et donnant à lire une carte portant invitation de ladite réunion et d’avoir par les propos et cris seditieux calomnié les habitants des susdites fauxbourgs qu’il supposoit capables de se porter à ses mauvais desseins; pour réparation-pendu, 200 fl. d’amende etc. (sic).

Dire que le nommé Pierre Bourguignon qui sera indiqué sera pris au corps et son procès fait et parfait suivant la rigueur des ordonnances. Le jugement imprimé lu, publié et affiché etc. (Следуют подписи). Arrêté par jugement prévôtal et au dernier ressort à l’avis du rappt.

VII

Письмо министра двора (копия)


Нац. арх.

О1 500. f°, 449.


М. le С-te de Clermont Tonnerre président de l’assemblée Nationale


Projet de detruire les Brigands


Versailles 23 août 1789.


Monsieur le président,

J’ai reçus avec la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le projet qui aurait paru mériter attention et dont l’objet serait de rétablir la tranquilité dans la capitale en procurant du travail à tous les gens qui en manquent actuellement et en leur donnant un salaire convenable; je communique sur le champ ce Mémoire à Monsieur le maire de Paris en le priant de l’examiner et de se concerter avec moi pour son exécution, si rien ne s’y oppose.

Je suis avec respect M. le Président.

Votre (подписи нет).

VIII

Нац. библ., отдел рукописей


f. fr., nouv. acq. № 307–3048.


Plans et propositions de M. Boudin en faveur des pauvres.

На полях: lorsque le comité sera formé il sera nommé sur le champ une commission pour examiner le plan intéressant de M. Boudin. Il lui sera donné connaissance du present arrêté en le priant de reunir jusqu’à ce moment les autres renseignements qu’il pourrait trouver sur le même objet. Au comité le 11 Octobre 1789.

George d’Epinoy, Président.


Ce 9 Octobre 1789.


Messieurs,

Je regrette bien que l’ordre du jour reclamé par quelques membres de l’assemblée ne m’ait pas permis de faire hier le développement de mes deux projets en faveur des pauvres de la capitale. — Je commencerai aujourd’hui une garde de 24 heures; je partirai mardi ou mercredi prochain au plus tard, pour un voyage de plus de 15 jours; et d’ici à mon départ je serai forcé de donner tout mon temps à beaucoup de courses et d’affaires. Cependant je crois mes deux projets très bons, indispensables mêmes; car nous venons d’être convaincus que ce n’est plus ni avec des canons, ni avec une garde nombreuse que l’on peut contenir le peuple manquant de subsistances; ce sera bien autre chose pendant l’hiver.

Je n’ai entendu faire aucune objection contre mon premier projet et je crois en effet qu’il n’en est pas susceptible. Il ne s’agit pas de forcer, mais d’inviter seulement les gens riches à se charger de la nourriture et entretien d’un pauvre pendant six mois. Je suis bien persuadé, Messieurs, qu’il y dans la capitale beaucoup plus de citoyens dans l’opulence que dans l’indigence; autrement les premiers n’auroient pas un moment à perdre pour se sauver. Et lorsque moi (qui ne réunit pas beaucoup plus de 3000 1. de revenu avec ma place et mon patrimoine, et qui ai une femme et deux enfans), je me charge exclusivement de la nourriture et de l’entretien du premier pauvre qui se fera enregistrer au district, je ne vois pas que le nombre des pauvres puisse l’emporter sur celui des particuliers opulens? Proportion gardée, la place Vendôme seule pourroit nourrir et entretenir tous les pauvres d’un district.

Je vous supplie donc, Messieurs de vouloir bien, dans le compte que vous devez rendre à l’assemblée de mes deux projets insister sur l’acceptation du premier qui peut, sur le champ, faire disparoitre la mendicité, et ôter au peuple tout sujet légitimé et même tout pretexte de mécontentement, seul moyen d’assurer l’existence des riches pendant cet hiver.

Vous voyez, Messieurs, que par ce premier projet il n’y auroit aucune administration, aucune caisse, aucun maniement de deniers, ce qui ôteroit tout pretexte de defiance et de soupçons, de prédilection — chaque pauvre seroit surveillé — assuré de sa subsistance, il reprendroit courage; car lorsque je vois tous les capitalistes se donnent tant de mouvement pour augmenter leur fortune, il m’est impossible de croire que dès qu’un malheureux est hors d’inquiétude pour sa nourriture et son entretien, il perd tout aussitôt le gout du travail. Ce reproche n’a été imaginé que par ceux qui cherchent des prétextes pour se dispenser de faire l’aumône.

Dans le faubourg St. Antoine, dans le faubourg St. Marceau, dira-t-on peut être, — il n’y aura pas assez de gens riches pour nourrir les indigens.

Je ne le crois pas, mais quand je me tromperois, ce ne seroit toujours pas une raison pour que dans tous les districts de Paris on n’y employât d’abord le premier moyen que je propose.

Si contre mon attente ce moyen était insuffisant, alors on pourra passer aux Bureaux et aux atteliers de charité contre lesquels on n’a pas formé nonplus aucune objection serieuse.

On nous a parlé des mesures de l’Hôtel-de-Ville. Eh, Messieurs! qu’en pouvons nous attendre en faveur des pauvres, à présent qu’il a épuisé tous ses fonds, puisque pour aides les boulangers d’un simple prêt de 300 mille livres, il est obligé d’avoir recours à la triste ressource d’une souscription? Croyez-moi, mes chers concitoyens, ceux qui ne peuvent pas nous donner du pain pour de l’argent, ne seront jamais en état d’en donner pour rien à tous les pauvres de la capitale. On nous a dit aussi qu’en adoptant les Bureaux de charité, il falloit rejetter de notre sein tous les pauvres des provinces. Si cela pouvoit s’executer, il ne nous resteroit pas beaucoup d’indigens car chacun sait que le plus grand nombre des habitants de Paris n’y ont pas pris naissance, — mais, Messieurs, je crois qu’un semblable triage auquel j’avois d’abord pensé seroit impraticable et dangereux dans la fermentation actuelle — il seroit même inhumain à l’entrée de l’hiver. Je me flatte de connoitre aussi bien qu’un autre, les ressources que les campagnes peuvent offrir aux indigents, mais le moment de les y repousser n’est pas encore arrivé, ainsi que vous pourrez vous en convaincre par la lecture de mémoire ci-joint sur les dessechements et les défrichements.

Un honorable membre a voulu nous faire entendre aussi que les pauvres du Berry se nourrissoient et s’entretenoient avec presque rien. Il m’a paru que l’assemblée me dispensoit de répondre a cette objections. Mais quand elle seroit fondée, il n’en seroit pas moins vrai que nous sommes toujours dans l’indispensable nécessité de nourrir et d’entretenir les nôtres de manière à les preserver de l’horrible extremité [1] de nous arracher de force ce qu’ils n’auroient pu obtenir de notre humanité, de notre premier intérêt même celui de notre existence. Encore un mot sur les pauvres du Berry — il y en a beaucoup et la province n’est pas riche, ce qui peut rétablir la proportion entre eux et ceux de la capitale.

Enfin j’ai aussi entendu un honorable membre proposer qu’en admettant les Bureaux de charité, on supprimât la quête des commissaires des pauvres et autres établissements de ce genre, afin de tout réunir dans la caisse du District — je suis bien du même avis; et j’ai cru que la chose arriveroit ainsi, parcequ’il est convenable d’appeller les curés aux Bureaux et aux atteliers que je propose d’établir.

J’oubliois encore une objection — c’est celle qu’on a tirée des risques que nous avons couru par les atteliers de charité de l’ancienne administration. Oh, rien de plus vrai, ces atteliers étoient très inutiles, très dangereux. Mais les bureaux et les atteliers partiels que je propose d’y substituer n’y ont nulle ressemblance, nul rapport et par conséquent cette objection tombe d’elle même.

A l’égard des semestriers qui vont traverser la capitale et qui pourroient être tentés de s’y arrêter, je ne crois pas que leur surveillance doive entrer dans la composition des Bureaux et des atteliers de charité. C’est la un des objets qu’on doit abandonner au comité de Police de l’Hôtel-de-Ville, ou plutôt au comité militaire.

Telles sont, Messieurs, les réflexions que je vous supplie d’opposer aux objections qui m’ont été faites. Je ne vous dissimulerai pas que j’ai la présomption de croire que mes deux projets sont très salutaires et seuls capables de prévenir les malheurs, dont nous sommes menacés. Mais si l’assemblée en juge autrement, elle n’a pas un moment à perdre pour exécuter le projet qu’elle adoptera, j’y souscris d’avance. Car si je tiens à mes idées, je tiens encore davantage à mon existence et à celle de ma femme, de mes enfans et de mes concitoyens.

Je suis avec respect, Messsieurs,

Votre très humble et très ebéissant serviteur

Boudin.

Rue Basse du Rempart.

IX

Нац. библ., отдел рукописей f. fr. nouv. acq. 3241 (f. 164).


Adresse au commandant général par les ouvriers de la Bastille, du 21 Oct. 1789.


Mon général,

Les ouvriers de la Bastille, toujours empressés à ramener le calme dans les momens de trouble, tranquils dans leurs travaux à la destruction du Colosse formidable de cette forteresse, s’appercurent que des gens mal intentionnés pour susciter une insurrection, arrêtèrent une voiture chargée de piques, y mirent le feu et se préparèrent à de plus grand dégât, lorsque nous accourumes et remediâmes autant qu’il fut en notre pouvoir à appaiser les furieux. Et l’effervescence qui s’étoit manifesté devint calme, nous nous retirâmes chacun, et nous continuâmes nos travaux.

Tel est l’exposé sincère et fidèle de notre conduite et celle dont nous sommes jaloux de conserver, sur ce nous vous prions de nous croire. Avec le plus profond respect Mon général

Vos très humbles et très obéissants serviteurs Noms des ouvriers députés pour se présenter chez M. Lafayette.

Guerard dit Tourangeau

Laserre Daix

Toussaint Liotet

Pierre Bounin

Chevillette

Bosthien dit Gambeau

За подписями черта, a под ней слова:

Copie de la lettre de Lafayette.

X

Нац. библ., отдел рукописей

Mss. nouv. acq. fr. 3241 (f. 165).


Ordre de M-r Jallier de Savault, conseiller adm-r de la Municipalité de Paris à l’entrepreneur de la démolition de la Bastille.

Je prie justement M-r Palloy comme la ville se trouve surchargée par des dépenses journalières, d’ordonner une suppression d’ouvriers, mais que cette supression ne frappe pas sur les hommes chargés d’une nombreuse famille, qui méritent tous égard et que la préférence demeure à ceux qui ont des droits par leurs ancienneté dans cette démolition, je m’en rapporte à votre zèle et à la surveillance de M-rs les inspecteurs.

A Paris ce 25 Octobre 1789.

Signé Jallier de Savault,

Cons-er Administrateur de la

Municipalité de Paris.

XI

Нац. арх.

D. IV. 49. Пачка 1425 (février à juillet 1790)

Сверху пометка:

«comités de constitution et imposition le 13 fevr.»


13 Févr. 1790.

Les ouvriers du Fauxbourg St. Antoine à l’Assemblée Nationale.


Messieurs!

Nous sommes français! notre liberté est l’œuvre honorable de votre sagesse. Votre inaltérable civisme nous inspira le noble et persévérant courage qui assure notre conquête: nous saluons dans cette auguste assemblée les patriotes généreux qui nous ont fait devenir des hommes, et qui ont applaudi avec allegresse lorsque nous avons brisé nos fers. Avant tout nous renouvelions le serment unanime de vivre et mourir pour la loi, nos frères et la liberté. Vous avez, Messieurs! proclamé les français pour un peuple d’amis et de frères; cette juste proclamation nous impose le devoir de vous assurer que de nouvelles preuves de notre valeur et de notre force vous seront toujours données avec un empressement plus vif et mieux entendu qu’en 1789. Nous déclarons qu’avant de. parvenir jusqu’à vous les ennemis auront dû s’ouvrir un passage à travers nos cœurs. Qu’ils se persuadent bien que les français sont libres, qu’ils ont formé la noble et vigoureuse resolution de ne pas cesser de l’être; pareeque nous savons qu’une nation qui perd sa liberté ne la recouvre jamais. Nos frères des départements s’accordent à penser comme nous; ils sont nos rivaux de zèle et de patriotisme; ils s’uniront à nos efforts ou plutôt ils nous permettront d’unir les nôtres aux leurs.

Nous venons déposer dans le sein de nos augustes représentants l’expression d’un vœu qui à l’œil de la nature doit paroitre simple autant que juste et qui étant accueilli, feroit évanouir la préseance des ainés sur les cadets c’est-à-dire des fortunés sur ceux qui ne le sont pas. Les ainés — ce sont les citoyens actifs; les cadets n’ont que le titre de citoyens français; et il nous semble qu’un droit d’ainesse détruit celui de l’égalité, de la liberté même.

Loin de nous toute volonté particulière! nous exprimons notre désir, dont nous souhaitons l’accomplissement, pourvu qu’il n’altère en rien le cours et les prudentes combinaisons de la volonté générale. Loin de nous tout esprit de division et d’intérêt privé! Si votre sagesse juge à propos de favoriser notre demande nous aurons eu le bonheur de ne pas nous être trompés. Si le contraire arrive, législateurs! notre zèle inviolable n’en sera que plus actif et plus civique; vous nous verrez toujours vos plus zélés défenseurs. Nous ne sommes pas citoyens actifs, pareeque nous ne payons pas une imposition directe. Cependant l’activité civique, ne le dissimulons pas à nos meilleurs amis est à nos yeux le plus beau titre qui puisse honorer de bons français: ah! si nous pouvions l’obtenir, l’indigence laborieuse souferte au sein d’une probité sévère annobliroit nos ames fières et naives qui ne connoissent ni les besoins de détail, ni les voluptés, ni les corrup-lions de la richesse. Les mœurs y gagneroient infiniment. Quand les hommes ont la conscience de ce qu’ils valent et une juste estime d’eux-même, la sphère de leurs facultés intellectuelles s’aggrandit; ils sentent bientôt une certaine majesté dont ils doivent soutenir l’influence; un impérieux instinct les dérobe au piège jadis coutumier, des souillures morales; ils reçoivent le sentiment délicat de la pudeur; et là, où le peuple aime a reconnoitre l’empire et le caractère de la vertu, commence le règne des mœurs.

Daignez, Messieurs! considérer que la pauvreté est le fléau de la multitude, et celle-ci compose les deux-tiers de la population françoise. Si le premier tiers est quelques chose ou peut le devenir et que les deux autres ne soient rien, l’un jouit de tous les bienfaits, insérés dans vos nouvelles loix, tandis que les deux autres entièrement passifs languissent dans la nulleté la plus absolue.

C’est le contraste de la richesse avec la pauvreté qui constitue l’utilité de l’une à l’égard de l’autre. Si personne n’était pauvre, personne ne seroit riche. Quelle différence y a-t-il donc entre celui qui a de la fortune, et celui qui n’en a pas, l’homme fortuné, fatigué de loisirs, achète de quoi satisfaire ses goûts, ses caprices, ses besoins superflus. Le pauvre qu’il paye, se donne la peine de lui vendre et d’executer ce qui plait à ses fantaisies. L’un sans talent, seroit bien à plaindre, si la fortune lui manquoit, l’autre qui éprouve peu de besoins scait quelquefois trouver le bonheur avec le salaire de son industrie. Tous les deux sont des hommes; et mis dans la balance de la vertu, l’indigent peut souvent l’emporter sur le riche; il ne lui manquera que de l’instruction; mais qu’on elève son âme il en aura bientôt acquis. Qu’on se rapelle que presque tous les hommes de génie on été pauvres.

Comment seroit-il donc possible de nous accorder l’activité civique? Nous formons le vœu le plus unanime en faveur d’une imposition capitale que l’on pourrait percevoir sur chacun de nous, comme la taille personnelle, établie sur les cultivateurs non propriétaires; il seroit facile de faire des retenues sur le prix de nos journées et de le (sic) verser, ensuite, au bout de chaque quinzaine et de chaque mois entre les mains d’un citoyen actif qui en compterait à la caisse du district. Ce que l’on feroit pour nous, pourroit être mis en pratique pour tous les autres ouvriers de Paris: et ce qui seroit possible dans les murs de la capitale pourroit l’être dans tous les départements. La quittance de notre imposition serviroit à chacun de nous de titre pour avoir une carte de citoyen actif. Ce seroit là le complément de l’Egalité fraternelle. Sans quoi notre existence rapelle celle des ilotes. Des Ilotes dans Lacedemone! Ils perdirent et deshonorèrent cette libre et majestueuse République. Nous demandons, si cela ne nuit pas à la chose publique qu’on fasse disparoitre jusqu’au nom flétrissant des impositions indirectes. Que chaque tête paye deux sols par jour; chacune d’elle acquittera alors par mois 3, et pour l’année 36 I. Il y a 25 millions de Français, vous aurez donc une recette annuelle et totale de 900 millions; mais supposons qu’un tiers échape à l’impôt, il vous restera toujours ce que vous désirez, Messieurs — le produit net de 600 millions. Quel citoyen ne donnera pas deux sols par jour, pour salarier la force necessoire qui s’aplique à la Loi!

Les impôts indirects ont des inconvénients remarquables; ils arment, dans une même patrie des frères contre des frères; ils produisent les mêmes scènes sanglantes que le fanatisme parmi nos ayeux; les uns veulent enfreindre les loix fiscales et les autres repoussent les violateurs, les armes à la main. Entre l’attaque et la résistance s’allument des haines implacables, aux extrémités des villes ou des départements, là où devroit veiller la sentinelle de la liberté, sous l’egyde de la Cocarde et du Patriotisme, on ne rencontre que des ennemis et des perturbateurs.

Si le droit et la liberté sont tout, pour que ce tout soit également partagé il nous semble qu’il faut diminuer, autant qu’il est possible, le nombre

des oppresseurs soudoyés afin d’être moins affligés par les plaintes, les misères et les larmes des opprimés.

Une taxe personnelle ne deshonore personne; au contraire chacun devra la supporter avec plaisir; chaque citoyen verra ce qu’il doit et ce qu’il donne à la patrie; il en surveillera l’emploi; il indiquera les abus; et avec le temps, l’or des subsides n’ira plus se perdre dans les canaux multipliés d’une fiscalité astucieuse, il y a une certaine facilité, un certain art a déployer dans le mode de perception. L’on peut tout avec les encouragements» persuasifs du Patriotisme et de l’Equité. Une imposition unique et personnelle! Tous les citoyens s’empresseroient d’y faire honneur en bénissant le sage decret qui l’aurait établie.

Nous avons exprimé librement notre vœu, nous laissons avec confiance à votre génie de raison et de l’equité le soin spontané de l’acueillir ou d’en motiver le danger, et comme vos loix sont pour nous les oracles de la sagesse même, ou vous accepterez notre doléance comme un principe d’utilité, cher à l’intérêt public, ou nous serons convaincus que si c’est une erreur le patriotisme — seul nous l’aura fait commetre de bonne foi, et quand vos lumières et votre justice nous l’auront indiquée, désabusés par vous, notre retour à la vérité vous donnera, augustes frères! de nouveaux droits à notre vive et affectueuse reconnaissance.

Signé.

(26 подписей).

Ses signatures aprouvé par tous les ouvriers du fb. St. Antoine.

XII

Нац. арх.

D. IV. 51, pièce № 20.

№ 1488. Vingt et D-re. Fol. 18. Paris, № 11.


Dupont de Nemours a l’honneur d’envoyer ce mémoire à Messieurs du Comité de Constitution. Il croit la pétition très bien fondée. Il a plusieurs fois été témoin en province de scènes violentes entre les compagnons menuisiers du devoir et ceux d’une autre corporation dont il a oublié le nom. 31 mars 1790.


Monsieur,

Les compagnons de toutes les professions, arts et métiers, tant pour eux que leurs camarades des Provinces, ont l’honneur de vous exposer, que depuis très longtemps un certain nombre d’entr’eux, et cependant la grande minorité, imaginèrent de former une espèce de corporation à laquelle ils donnèrent le nom du devoir; des signaux des mots qui ne sont connus que de ceux qui y sont initiés, des noms supposés sont les indices auxquels ils se reconnaissent dans tous les temps et dans toutes les villes du Royaume;: es compagnons du devoir se sont acharnés a persécuter ceux des autres compagnons qui refusent de faire corps avec eux, ils poussent même leurs vexations dans certaines villes jusqu’au point de forcer ceux ci à consigner une certaine somme d’argent avec promesse d’entrer dans leur société, sans quoi ils les empechent de travailler. Cette violence a occasionné à différentes époques les scennes (sic) les plus sanglantes. Les routes même ne sont pas respectées par ces perturbateurs du repos public, et souvent, il arrive que les compagnons qui ne sont pas du devoir, voiageant d’une ville à ’autre, sont arrêtés par ces derniers, qui ont soin d’aller à leur rencontre; 4 s’ils ne répondent pas aux signaux qui leurs sont faits ils sont conduits chez la mere de ceux du devoir. Là ils sont fouillés et dépouillés de leur argent et des effets. qu’ils ont dans leur sac et renvoiés, la moindre résistance suffit pour être assommé de coups.

Les exposans victimes de ce brigandage auquel il leur est impossible de se soustraire, parce que le plus souvent ils sont sans défiance et que leurs enemis au contraire sont toujours attroupés, se sont pourvus à différentes époques en justice pour le faire cesser; plusieurs arrêts de différons parlemens ont infligé des peines aux coupables de ces désordres, mais n’ont pu dissoudre cette corporation; les coupables ont toujours trouvé le moien de se mettre à couvert des poursuittes à la faveur de leurs noms supposés et des secours qu’ils se prêtent mutuellement.

Jamais l’antipathie qui a régné de tous temps entre ces doux classes d’ouvriers, n’a été portée a un si haut degré qu’aujourdhui; la fermentation est telle que plus de huit cent compagnons chapelliers fatigués des vexations odieuses que ceux du devoir exercent contr’eux, ont cessé toute espèce de travail; et il est à craindre que ceux des autres professions non moins persécutés que ceux-ci n’en fassent autant; ce qui peut avoir les suites les plus funestes, cette fermentation existe dans les différentes villes de province comme à Paris, les compagnons de cette capitalle viennent d’en recevoir des nouvelles très allarmantes et ils sont priés de solliciter auprès de l’assemblée nationalle un decret qui en anéantissant cette prétendue corporation, mettra fin a tous ces désordres et évitera les plus grands malheurs; ils osent esperer, Monsieur, que vous voudrez bien appuier leur pétition auprès des augustes représentons de la nation; toutes corporations ont été anéanties par leurs decrets même celles autorisées par la loi sous l’ancien régime, a plus forte raison s’empresseront ils de dissoudre celleci qui a toujours été illicite et toujours deffendue, un nombre prodigieux d’ouvriers les supplient d’ordonner que chaque compagnon sera tenu de porter son nom de famille, que ceux du ci-devant devoir rentreront dans la classe des autres, pour désormais travailler et vivre ensemble avec tranquilité, et d’en joindre aux municipalité de veiller à l’exécution de ce décret, leur reconnaissance sera éternelle.

XIII

Архив библиотеки города Парижа.

Bibl. de la Ville de Paris.

Mss. № 10441. 19 Avril 1790.


Municipalité de Paris.

Département des travaux publics.


En vertu du jugement de Tribunal de police et de la recommandation particulière de M. le lieutenant de Maire au département de la police par lesquels il est constaté que le nommé Cossé, tailleur de pierre, employé aux travaux de la démolition de la Bastille a été injustement renvoyé de cet attelier par des commis qui n’avoient pas le droit de le faire, sans en avoir reçu l’ordre des administrateurs chargés spécialement des travaux de la Bastille. Nous mandons au S-r Tirel de remettre le n-é Cosse dans ses fonctions et de porter ses journées depuis le jour de son renvoy, jusqu’à ce jour d’hui. sur les feuilles de cette semaine.

Fait au département ce 19 avril 1790.

Cellerier.


Это — подлинник; есть там же и копия, где приписано:


Je déclaré à Monsieur Tirel et autres que le S-r Cosse, sera payé aux frais de ceux qui l’ont empêché de rentrer à son travail conformément à ordre des lieutenants de Maire des travaux publics et de la police, et que la somme ordonnée au Mandat de M-r Cellerier du 1 Mai 1790 sera prelevée sur les appointements de M. Tirel, si c’est lui qui s‘y est opposé. Fait au département des domains ce 3 Mai 1790.

(Pitra).

XIV

Нац. арх.

Div. 51, № 1488 treize


f° 3 № 8

R. le 12 May (1790).


Comité de Constitution.

Nosseigneurs

Les députés en l’assemblée nationale.

Nosseigneurs

Dep-é de Paris,


Les compagnons charpetiers non du devoir, désignés sous le nom de Renards, osent venir se jetter aux pieds des augustes représentais de la nation. Vos glorieux travaux, Nosseigneurs, ont assuré la liberté a tous les individus qui ont le bonheur de composer la France, et cependant tous ne sont pas libres; les suppliants qui sont en grand nombre dans ce vaste Empire sont peut être les seuls qui ne jouissent pas de ce titre si cher à tous les. français. Les compagnons charpentiers qui se disent du devoir exercent des brigandages attroces contre les suppliants, qui ne peuvent travailler tant à Paris, que dans ses environs, même dans les grandes villes du Royaume; ils ne peuvent même faire leur tour de France, ils sont arrêtés par tout par les compagnons se disant du devoir, ils les volent, les battent et en tuent même un grand nombre sur les routes et dans les villes ou ils s’arrêtent pour travailler. Ces compagnons du devoir s’avertissent de ville en ville ou les suppliants doivent passer, font des attroupemens, et les attendent sur les routes, leur prennent leurs sacs, les dépouillent de leurs outils, les déposent dans une auberge, et boivent et mangent jusqu’à la valeur desdits sacs et outils; après cette opération ils les battent et les renvoyent, et ceux-ci dépouillés de tout sont obligés d’aller dans un hôtel-Dieu pour se faire panser de leurs blessures, et de mandier leur vie jusqu’a ce qu’ils trouvent (quelques fois par hazard) de l’ouvrage dans un village ou dans une bien petite ville ou il n’y a pas de compagnons dits du devoir ou drilles. Les suppliants se trouvent encore journellement exposés a cette tyrannie de la part des compagnons dits du devoir ou drilles; dernièrement ils furent obligés de prendre main forte pour aller délivrer, de leurs camarades détenus à Pantin pour cause qu’ils n’étaient pas du devoir, et cela arrive très souvent dans tous les environs de Paris [2], ils sont prêts d’en donner des preuves par les logeurs aubergistes ou ils logent.

Les compagnons dits du devoir ou drilles font des attroupements trois fois l’année dans les grandes villes, chez ce qu’ils appellent leur maire, et cola sous pretexte de visiter pour savoir ou sont les compagnons qu’ils appellent Renards, et la ils renouvellent le serment de gruger et exterminer tous ceux de la classe des suppliants; et ces abus subsistent encore malgré les décrets de l’auguste assemblée nationale qui rendent tous les individus libres et abolissent même toutes les assemblées en général.

Dans les circonstances fâcheuses ou se trouvent les suppliants, ils supplient le Sénat auguste, de vouloir bien dans sa sagesse rendre un décret qui abolisse le privilège absurde que s’arrogent les compagnons dits du devoir ou drilles, leurs faisant defense de plus à l’avenir troubler ni arrêter les suppliants sur les routes ni à leurs travaux même leur faire défense de s’attrouper chez leurs meres dans les grandes villes, sous pretextes de visites; afin qu’il soit libre à l’un et à l’autre de travailler partout ou ils trouveront de l’ouvrage.

Les suppliants attendent cette grâce des dignes représentons de la nation, et ils se soumettront a tout ce qui émanera de leur sagesse.

Je reconnais que plusieurs charpentiers dit renard sont mes locataire honnest jeans et tranquille, a Paris ce 8 mais 1790 Dublac.

Je soussignés certifie, qu’il est arrivé plussieurs faits à ma connaissance dans les travaux pour le service des Menus plaisirs du Roy, tant à paris, qu’a fonlainnebleau et notamment a Versailles lors de la construction De la; Salle nationale ou plusieurs de mes ouvriers ont été Blessé, et que les Malfaisants ont été traduit en prison. Fait à Paris le 11 Mai 1790.

Francastel

repy


je sertiffit quille seret fort juste de détruire. La but (sic) de compagnonage dit du devoir car il faut croire avec justisse que cest plustot au Brigandage qu’une chosse hutille jay été themoin dans mon chantiée de Baucoup de haine trais de méchanstee a laquelle j «ty mis ordre mes je désirerait que Ion, Labolisse temps pour la tranquilité des maitres que des ouvriers.

Bajeuerye


J’aprouve Le present memoire Sertifie par mes confrère.

Bullot.


J’approuve le present memoire veritable a paris ce 11 May 1790.

Martin.


J’aprouve Et certifie le present memoire trêt veritable. Et ces malheureuse assembleé sont Laperte des ouvriers Et font grand tord au maitre fort occupée par les caballe Excessive que cela occasionne a paris ce 11 May 1790.

François.


Japrouve que le present.

Memoire Et juste Et que tant quil y aura du Devoir dans Le compagnonnage des charpentier ils ne seront jamais da cors a paris le 11 Mai 1790.

L. Econef.


Nous ancien sindic comptable de la communauté des charpentiers de cette ville après avoir veu arrivée dans diferents travaux que j’ay fait plusieurs evenement d’angereux dans les diferents compagnons Bondrille et Renard a cause de leur pretendu roolle (совершенно неразборчиво написанное и потому непонятное слово), ce quy est très dangereux pour le service du bien publique nous en Repartant a la sagesse de l’auguste assemblée nationalle et après leur decret a se sujet. A paris ce 11 May 1790.

D’insard.

Landry plegnant

Rigolleau plegnant

Touet plegnant

Robino plegnant

XV

Нац. арх.

D. XXIX b 6.


Extrait des registres des délibérations de l’assemblée générale du district

de S-te Margueritte. Suitte des arrêtés pris le 4 Juin 1790.

Ledit jour dans la même séance sur la dénonciation faite par un membre, d’un article inséré dans le N 129-de l’Observateur de l’imprimerie de Guillaume Junior, comme inculpant grièvement un prêtre habitué de Ste Margueritte du fauxbourg St. Antoine, nommé Schalzel, M. le Président a demandé la représentation dud. №, Et d’apres la lecture dud. article,

L’Assemblée pénétrée d’horreur et d’indignation des propos aussi indécens que déplacés et incendiaires, prêtés par le rédacteur ad. S. Schalzel, touchée d’un autre côté du concours de circonstances dans lequel cet écrit a été lancé dans le public, le jour d’une fête des plus solennelles qui réunit une quantité prodigieuse de citoyens, jour où le d. S. Schalzel, en sa qualité de Prêtre allemand, ouvre procession du St. Sacrement à la tête d’un nombre très considérable d’ouvriers.

D’apres ces considérations et ces motifs, d’autant plus puissans que la detresse affreuse qui se fait sentir dans le fauxbourg semble devenir un appat de plus pour la séduction, employée sous mille formes différentes par les ennemis du bien public l’assemblée contenue par le respect et la soumission qu’elle a voués à la loi et au bon ordre a éloigné toutes voyes de fait et a arrêté: 1-o. qu’il seroit nommé par l’assemblée quatre commisaires qui se réuniront avec ceux nommés par les deux autres districts, pour informer contre une pareille dénonciation par toutes les voies que leur prudence et leur sagesse leur dicteroient, et remise ensuitte au ministère public. — 2–0. Que led. S. Schalzel qui en sa qualité de citoyen est sous la sauvegarde de la loi seroit en autre mis sous la protection spéciale de la commune du fauxbourg avec d’autant plus de justice qu’un très grand nombre d’ouvriers de la Manufacture des glaces et de chez M. Reveillon a rendu le témoignage le plus authentique à sa probité, a son patriotisme et à sa bienfaisance.

3-o Et que la présente délibération seroit desuitte portée aux deux autres Districts, inprimée et affichée dans tout le fauxbourg dans l’Espace de Vingt-quatre heures; signé Delaisille, président, De-Faux, vice-président et l’abbé Deladevéze, secretaire.

Délivré et collationné par nous, Secretaire soussigné, Le Seize juin septcent quantrevingt dix.

L. Deladeveze.

XVI

Нац. арх.

D. XXIX b 6, cote 94.


District des Enfants trouvés, Extrait du registre des délibérations. Assemblée générale du vendredi 4 juin 1790.

Des députés du District de St. Margueritte sont venus, annoncer que l’on venoit de dénoncer à l’Assemblée générale de leur district une feuille publique intitulée l’Observateur n° 129, dans laquelle on presenloit le sr. abbé Schalzel prêtre habitué de la paroisse de S-te Margueritte comme coupable d’avoir par des propos incendiaires cherché à engager les Maîtres Ebénistes du faubourg à cesser de donner de l’occupation à leurs ouvriers, d’avoir taché de diminuer dans l’esprit du peuple le respect dû à l’assemblée nationale et sa confiance en ses opérations. Que le District de S-te Margueritte avoit cru devoir s’occuper de l’examen des faits qui avoient pu donner lieu à des inculpations aussi graves contre un Ecclésiastique estimé dans la paroisse; qu’en conséquence il avoit nommé quatre commissaires pour faire les informations nécessaires et qu’en attendant le S. abbé Schalzel seroit mis sous la protection du Districts; il a été en outre arrêté que les Districts des Enfans trouvés et de Popincourt seroient invités à adhérer à cette délibération. L’assemblée considérant combien l’objet dénoncé par les Députés de S-te Margueritte peut intéresser l’ordre public a arrêté que M. Vatrin, Daridan, Cauthion et Pochet fils se réuniroient aux commissaires des deux autres Districts du faubourg St. Antoine, à l’effet de prendre les informations nécessaires pour veriffier si le S. Abbé Schalzel avoit donné lieu ou non aux inculpations inserées dans le n° 129 de l’Observateur pour, sur le rapport fait par d. Commissaires, être statué.

L’Assemblée considérant en outre que les bruits répondus contre le S. Abbé Schalzel pourraient; l’exposer, à déclaré quil devoit être regardé comme étant par sa qualité d’homme et de citoyen, sous la sauvegarde de la Loi, et qu’en outre il seroit mis sous la protection Spéciale du District. Délivré pour copie conforme à l’original par nous Greffier Secretaire Suppléant.

Печать.

Renel

XVII

Нац. арх.

O1 1183, — 352.


Carrières de Paris, Déclarations.


du 18 juin 1790.


На полях: N. B. Que cette pièce ayant été produite par M. Guillaumot à l’ex-maire de Paris, le tribunal de police a rendu le 22 Juin 1790 une proclamation destinée à contenir les ouvriers dans le devoir. Il y en a exemp. imprimé aux liasses de carrières.

Nous, Directeur et Ordonnateur Général des Bâtiments du Roi, nommé par arrêt du conseil du 4 Avril 1777 pour concourir avec l’ancien Magistrat de Police de la ville de Paris au premier exercice de la commission établie pour les carrières sous Paris et plaines adjacentes, concours que nous avons exercé jusqu’au moment où la déclaration du Roi du mois de 7-bre 1778, registré au Parlement, a introduit un nouvel ordre sur la matière.

Sur ce qui nous a été exposé par M. Guillaumot architecte du Roi, Contrôleur et Inspecteur général des travaux des carrières sous Paris et plaines adjacentes, que depuis quelque tems un nombre considérable d’ouvriers les uns actuellement en activité dans les carrières, les autres retirés volontairement ou renvoyés de ces atteliers, affectent d’avoir et de semer l’opinion que leur payement doit émaner directement du Roi et de l’administration à des prix qu’ils supposent fixés et indepedants de l’entrepreneur.

Qu’ils accusent cet entrepreneur de s’approprier à leur detriment les sommes qu’il reçoit en les réduisant, à des salaires insuffisants.

Que de ces propos dangereux et séditieux est née une insurrection qui s’est récemment manifestée auprès de la Mairie et de M-rs les lieutenans du Maire par les rassemblements d’environ 400 hommes dont la réunion a cela de singulier qu’en ce moment les carrières n’employent que 163 ouvriers dont 35 au plus ont participé à la démarché faite auprès de la Mairie; en sorte que l’on ne peut se réfuser à l’idée de cabales tendant à troubler l’ordre public qu’il est si essentiel de maintenir.

Déclarons que quand la commission des carrières a chargé le S. Guillaumot de la direction, contrôle et inspection générale des travaux à faire dans lesd. Carrières, il n’a jamais été question de faire payer les ouvriers qui y sont; employés, au compté du Roi, ni de leur fixer un prix absolu et determiné à raison de leurs qualités respectives, mais qu’il a été arrêté que ces travaux se feroient au compte d’un entrepreneur qui seul en répondroit et seroit payé d’après le Règlement qui en seroit fait au cours du tems sur la production de ses mémoires, ainsi qu’il est d’usage tant dans les Batimens du Roi que dans tous les autres travaux de Paris, sauf par cet entrepreneur à se procurer les ouvriers en quantités et qualités nécessaires, tels qu’ils seroient requis par led. S. Guillaumot, et ce à tel prix que lui, entrepreneur, en traiteroit avec ces ouvriers librement et de gré à gré, avec la faculté de renvoyer ceux qu’il ne jugeroit pas à propos de conserver.

Nous savons que cette forme d’administration conservée par l’ancien Magistrat de Police a été rendue publique par la voye de l’impression et de l’affiche, dans les atteliers et dans tout Paris en 1784, et il nous est justifié par un placard publiquement imprimé et affiché, que ce procédé d’administration a été renouvelle et confirmé par ordonnance de la Municipalité de Paris. Département de la Police, suivant une ordonnance du 24 Mars dernier.

En témoignage de quoi et pour seconder autant qu’il est en nous la sagesse de vues que l’Administration Municipale appliquera aux plaintes qui lui ont été et pourront encore lui être déférées, nous avons cru devoir expédier la présenté déclaration.

A Versailles 18 Juin 1790.

(Signé) Dangiviller.

XVIII

Нац. библ., отдел рукописей

Mss. 2666, Section Butte des Moulins, fol. 110 (nouv. acq. fr.).


Paris, 20 Sept. 1790, № 20.


Vous connaissez, Messieurs, les secours que la bienfaisance du Roi verse depuis longtems sur les pauvres de la capitale. Un des moyens qui ont paru propres à rendre ces secours utiles à l’industrie a été d’occuper les ouvriers en bois et en ebenisterie du faubourg St. Antoine, qui manquoient d’ouvrage.

Parmi ceux qu’ils ont faits il y a une quantité de chaires de paille, de tables, et lit, de saugle et de couchettes qui pourroient être aux approches de l’hiver d’une ressource precieuse pour les pauvres. Sa majesté touchée de cette considération et toujours disposée à donner à ses sujets des marques de bonté, m’a autorisé à faire une répartition gratuite et égale de ces meubles entre les 48 sections de la capitale. Je me fais un plaisir, Monsieur, de vous en informer. M. Gerdret commandant de bataillon de la 6 division, demeurant rue du Bourdonnier, est chargé de vous faire délivrer cent vingt cinq chaires de paille, vingt trois tables, vingt huit lits de saugle (sic) et trente couchettes en bois de différentes largeurs.

Je ne puis que m’en raporter à vous, Messieurs, pour la sage distribution de ces secours.

J’ai l’honneur d’être avec un sincere attachement, Messieurs, votre très humble et très obéissant serviteur.


Du Fresne

Directeur général du Trésor-public.

XIX

Нац. арх.

D. 12, № 123.


Письмо Неккера к Vernie г.


A Paris le 24 Juillet 1790.


La demande, Monsieur, que font les ouvriers sculpteurs de l’eglise S-te Geneviève d’une somme de 14, 400 l. pour les travaux qu’ils ont fait, regarde M. le Directeur général des bâtiments qui distribue comme il le juge convenable les fonds que je lui fais fournir en masse. Je ne pourrois faire payer séparément l’objet auquel vous prenez intérêt, sans deranger l’ordre de ses dispositions; cependant, Monsieur, je vais chercher les moyens de concilier cet ordre avec le désir que j’ai de vous obliger.

J’ai l’honneur d’être avec un très parfait attachement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Necker.

За подписью следует приписка, сделанная рукой Неккера: Je tâcherai de manière ou d’autre de venir au secours de ces malheureux ouvriers.

XX

Нац. арх.

F-15 3592.


Особая папка: надпись «Cartouches reprises pour inconduite ou vol» на оборотной стороне этих билетиков. Образец:


Municipalité de Paris Atteliers de filature La nommée Victoire Dupré âgé de 36 ans, taille de 5 p. cheveux blonds, yeux bleux, nez gros, bouche moyenne, domiciliée District de la ville, admise à l’altelier de Filature de Recollet dirigé par Cocpuet.


A Paris ce Lundy 23 Aoust 1790


№ 324


На обороте: renvoyé pour avoir tenu de très mauvais propos envers les maitresses de salle et avoir cherché a soulever les autres disant que si on était douze comme elle on ce feroit payer a 15 s. par jour puis que les hommes le sont à 20 du 18 Sept.

XXI

Нац. арх. 1

A. F. 11–48 (f. 375).


Письмо Bailly к de Lajard’y.


Paris le 5 Juillet 1790 (пометка: executé le 6).


Le Bataillon des Petits Augustins, Monsieur, qui je propose d’aller ce soir au Champ de Mars vient à l’instant de me prévenir que les ouvriers qui y sont employés s’étoient portés ce matin à des menaces contre les

citoyens qui se proposoient de reprendre les travaux à la cloture de l’attelier. Comme plusieurs bataillons ont le projet de s’y rendre ce soir sans armes et qu’il seroit très fâcheux que leur zèle les exposât à quelque danger je vous prierai, Monsieur de vouloir bien donner des ordres pour qu’il se trouve au champ de Mars de la cavalerie en nombre suffisant pour y maintenir le bon ordre.

J’ai l’honneur d’être avec un très sincère attachement, Monsieur, votre très humble et très obligeant serviteur.

Bailly.

XXII

Нац. арх.

Nat. F4 1037.


1 января 1791 г.


Extrait du Registre des arrêtés et délibérations de la commission établie en 1780 pour l’administration des carrières sous Paris et plaines adjacentes Séance du 10 août 1780.

II a été fait lecture de différents placets adressés à M. le lieutenant général de Police par des ouvriers estropiés en travaillant aux carrières, et rendu par M. Guillaumot que plusieurs d’entre eux sont hors d’etat de travailler et de gagner leur vie et qu’il lui paroitroit juste d’accorder à ceux qui sont dans ce cas quelques secours pour les aider à subsister. Il a été arrêté que M. Le Contrôleur général des finances seroit supplié de destiner une somme fixe par an sur les fonds des carrières pour être distribuée en pensions à des ouvriers, estropiés dans ces travaux et qui se trouveroient hors d’état de gagner leur vie et aux veuves de ceux qui auroient le malheur d’y périr, à raison de quinze livres par mois pour chacun.

N-ta.

Cette proposition a été approuvée par le ministre et mise à exécution, et etendue aux ingénieurs et commis, dont plusieurs étant morts par suite de ces travaux, leurs veuves ont obtenu, savoir celle d’un des ingénieurs 360 1., celle de l’autre 400 1. et celle des commis 240 1. par an.

Далее: Etat des ouvriers estropiés ou devenus infirmes aux travaux des Carrières sous Paris et plaines adjacentes, et des veuves de ceu$ qui ont été tués ainsi que de celles des ingénieurs et commis qui sont morts des suites de maladies contractées dans ces travaux, auxquelles il a été accordé un secours annuel, pour les aider à subsister; ledit état tel qu’il se trouve au 1-er Janvier 1791.

(Указаны те же размеры пенсий, что решено было давать еще в 1780 г., когда жизнь была дешевле, а покупательная сила денег больше, вдовам инженеров — 360, вдовам commis — по 240, рабочим и их вдовам — 180 ливров.)

XXIII

Нац. арх.

D. XXIX b 16.


Paris le 2 Janvier 1791.


Messieurs


J’ai l’honneur de vous envoyer deux lettres incendiaires adressées de Toulouze à un particulier du faubourg St.-Antoine pour l’engager à exciter les ouvriers. Vous jugerez Messieurs dans votre sagesse quelle peut être leur importance, et les précaution qu’elles peuvent exiger.

Je suis avec respect Messieurs

Votre très humble et très obéissant serviteur

Bailly.


M. M. du comité des recherches de l’Ass. Nat.

XXIV

Нац. арх.

Div. 51, pièce № 9.


№ 1488, New R-ee

4 février

№ 8.


Comité de Constitution

refus


Messieurs. Paris


Vous nous aviez donné le decret du 23 dexemhre nous avions repris nos travaux, et nos cœurs étaient pleins de reconnoissance par un autre decret, du quinze janvier vous nous le retirez, et le renvoyez à dix huit mois; dix huit, mois sont plus que suffisans pour périr de faim.

Les manufacturiers d’une manufacture ou il n’y a point d’ouvriers vous ont trompés, et le malheur en est retombé sur nous; nous avions dans nos mains le decret du vingt trois dexembre nous avions repris notre activité, et nous vous bénissions; quand une fois on a donné la vie il n’est plus permis de l’oter puisque des réclamations cachés et plienes de mensonges, cependant ont trouvé accès de vous; nous reclamons aussi, mais à découvert, nous deffions les clinquailler anglais marchand de boutons d’uniforme de prouver ce qu’ils ont avancé, nous reclamons nous demandons à travailler voila ce qui nous appartient, c’est la toute notre fortune que nous recommadons aussi à votre équité rendez nous la force et le sang que nous avons voué au maintient de la constitution et au salut de la liberté.

Les supliants aux nombres du 6000 ouvriers de Paris suplie dont l’assemblée nationalle, d’ordonnée que le bouton nouvellement manufacturer, dans l’étendue du Royaume soit à la légende, de la nation la loi, et le Roy, monté sur os, et sur bois, garnie de corde a Boyau, tel qu’il fut décrété le 23 X-bre, ce qui donnera donc lieu à ces ouvriers de Paris, ainsi que ceux qui sont dans l’étendu du Royaume, à reprendre leurs activité dans les travaux.

Ghaumont, Fremont, Destrées, Verdenat, Angard, Dubos, Gambin Inbert, Valtié, Nau, Antoine, Paradis,

Paturelle.

XXV

Архив префектуры полиции.

Section Butte des Moulins, 11 fevrier 1791.


Département des travaux publics. Municipalité de Paris.


Paris le 11 fevrier 1791.


Monsieur,


J’ai l’honneur de vous renvoyer ci-joint, Monsieur, les deux feuilles d’enregistrement des ouvriers de votre Section à admettre dans les atte-tiers de secours, attendu que ces feuilles ne sont pas remplis comme elles doivent l’être, c’est-à-dire les signalements ne sont pas remplies, et les demeures sont en partie mal indiquées.

Vous sentez, Monsieur, que ces formalités sont essen’ielles pour prévenir les abus qui pourroient se glisser lors de l’enregistrement des ouvriers qui n’étant pas domiciliés donnent de fausses demeures. Vous voudrez bien arrêter et signer l’une de ces feuilles que vous avez sûrement oubliée.

J’ai l’honneur d’être bien sincèrement votre très humble et très obéissant serviteur

Montauban.

Cl 11 fev. 1791.

(M. Couleau, secretaire de la section du Palais-Royal)

XXVI

Нац. арх.

С. 70, — 686.


Monsieur le président,


Les ouvriers de la Nouvelle Eglise de S-te Geneviève ont l’honneur de faire part à l’assemblée qu’ils feront célébrer samedy prochain 14 May dans la nef d’Entrée de cette Basilique un service en mémoire de feu Honoré Ricquetty Mirabeau, notre digne législateur; et que conformément à son decrêt ils ont fait placer dans le fronton l’inscription décrettée par Elle. Ils supplient l’assemblé national de leur faire l’honneur d’assister a dix heures du matin.

Ils ont l’honneur d’être avec un plus profond Respect.

Monsieur le Président.

Ce 12 May 1791.

Votre très humble et très obéissant serviteur

Guibert Sculpteur, Chevalier commis, Dutet commis, Lejoindre commis,

Allut appereilleur, le Pouge commis.

XXVII

Нац. библ.

Mss. franc, nouv. acq. № 2811.


(Апрель, 1791 г.)


Введение к отчету Palloy — муниципальным властям.

Discours préliminaire (Palloy).


Vous trouverez, Messieurs, dans le cours du mémoire que je soumets a votre vérification, et à celle de la nation entière, un état fidel, un état sincère en recette et dépense de l’emploi des fonds destinés tant à la Bastille que dans les ateliers particuliers, d’après les ordres qui ont été donnés dont les copies sont jointes.

Après la prise de la Bastille, il lut établi un ordre qui a été rigoureusement observé, les ouvriers qui ont été employés à la démolition de cette forteresse, furent placés par classe d’atelliers en nombre égal d’hommes sous l’inspection de leurs sous-chefs, lesquels atelliers étoient inspectés par des chefs qui avoient une certaine quantité de sous-chefs. Sous leurs surveillances les rôles se faisoient strictement et tous les jours l’appel nominal étoit fait par mon commis qui verifioit les feuilles de chaque atellier et communiquoit la feuille générale aux inspecteurs nommés par les architectes, qui certifioient par des nouveaux appels ces feuilles de Rôles qui ensuite étoient remises au Bureau de la Bastille tous les soirs, ces mêmes feuilles étoient visées par les inspecteurs et de la portée au bureau du comité permanent des électeurs depuis le 16 Juillet 1789 jusqu’au [3]… Ensuite au bureau des subsistances de la première commune dopais le… jusqu’au… après au bureau de la ville de la commune provisoire depuis le… jusqu’au… enfin, au bureau des travaux publics de la Municipalité depuis le 1-er Novembre 1790 jusqu’au 21 May 1791, jour auquel je donnai ma démission définitive,

Voici la marche qui a été observée pour les payements qui ont été fait. Chaque Rôle de semaine étoit joint à un Rôle général de paye signé des architectes d’après le certificat des inspecteurs. Ces feuilles de Rôle étoient enregistrées dans les bureaux cy-dessus nommés et par une ordonnance qui m’etoit remise, j’y apposois l’acquit et ma signature. Mon commis se présentoit à la caisse pour en recevoir le montant. La délivrance des deniers s’en est faite par monsieur de Villeneuve, tresorier de la ville. Souvent M. Pitra électeur de 1789, membre du département de la comptabilité du domaine qui a été de l’administration provisoire et définitive jusqu’à la fin de 1791 est souvent resté les samedis jusqu’à minuit pour signer les ordonnances payemens des ouvriers de mon atelier par la crainte qu’avoit le patriarche de la Révolution; que mes ouvriers ne se portassent le lendemain à de excès d’insubordination qui m’auroient fait perdre la vie.

La paye des ouvriers c’est faite tous les dimanches en présence des architectes et inspecteurs, par leurs Sous-chefs quand il n’y avoit pas de retard à éprouver. Il est arrivé plusieurs fois que dans des momens detroubles que la Révolution suscitoit il y avoit un retard dans les payemens faute de ne pouvoir obtenir les ordonnances ainsi que les signatures ou par des contestations qui s’élevoient qu’il faloit débatre et mettoient ces opérations nécessiteuses en instance ce qui m’a plus d’une fois forcé défaire les avances de mes propres fonds plustôt que de faire languir les ouvriers après leurs dus.

Messieurs Devilleneuve trésorier de la ville, Trudon administrateur et Hunoult brave et riche citoyen de cette capitale m’ont plusieurs fois avancé des payes entières dans des momens de crises causées par des ouvriers étrangers pour commettre une insurrection. Personne n’a été plus que moy exposé dans ces momens de troubles, et sans des hommes de confiance j’aurai perdu la vie menacée de toutes parts. Je puis attester que beaucoup de scélérats se sont introduits dans les ateliers sous le titre d’ouvriers, que des particuliers connus qui n’avoient point besoin y sont venus travailler.

Je n’ai été remboursé qu’au bout de six mois des avances et payes que j’avois fait aux ouvriers pour la première quinzaine qui a suivie la prise. Pour l’intelligence de mon compte et pour que la nation entière n’ignore pas quelle a été mon opération je l’ai fait imprimer afin que tous citoyens qui composent cet empire qui ont des droits de savoir et de s’instruire— [4] comment on a administré l’argent qu’ils ont donné juge les comptables sur leurs administrations.

Vous trouverez dans la masse de ce mémoire les titres qui m’ont autorisé à placer, les ouvriers en les envoyant dans différens atelliers pour cet objet, j’ay par un tableau classé les résultats de toutes les opérations dont j’ai été chargé dans le cours de deux années entières, vous trouverez aussi les autres nottes de dépenses qui ne sont pas de mon ressort, au du moins ce qui no m’a pas été confie j’en ai pris un état le plus exact, je desire que les entrepréneurs soient qui sincères que moy, si fai suivi leurs travaux, pris connoissance de leurs acquisitions c’étoit pour donner une idée des dépenses immenses, que necessitoient les circonstances et pour faire savoir au juste ce qu’a pu coûter l’attaque de la Bastille, prise démolition, gratifications, recompenses et autres objets analogues à la defuncte Bastille. J’y ai aussi joint toute la correspondance que ces travaux m’ont fait avoir avec la Municipalité, les entraves que j’ay essuyé, les epoques nécessaires à la Révolution, le tout par ordre de datte, les demandes, les sollicitations, les interruptions, les pièges, qui m’ont été tendus enfin tout se qui est venu jusqu’a moy, et dont j’ai été témoin pendant le cours de cette démolition, en un mot j’ay pris avec le plus grand soin les nottes qui peuvent un jour être d’une grande utilité.

Je ne crois obligé de rendre un compte détaillé de toutes les opérations qui ont été faites pour la démolition de la Bastille. Je desire en mettant ma conduite à découvert satisfaire la juste curiosité de mes concitoyens qui verront ma franchise et les circonstances bien marquées qui leur étoient inconnues jusqu’alors.

Il est bon d’observer qu’après la prise de la Bastille, la démolition de cette forteresse fut ordonnée par le Peuple qui m’en confia l’exécution qui me fut confirmée par les électeurs.

Après la retraite de M-rs les Electeurs l’assemblée des représentans de la commune ordonna le vente des bois, fers, tuiles, ardoises et généralement tous les matériaux provenants de cette démolition. Il fut [no]mmé des commissaires qui procédèrent á cette vente.

Il fut proposé au mois de septembre de mettre cette démolition par entreprise. En conséquence il fut pris l’arêté ci-apres.

1. Que la démolition et les entrisages de la Bastille se feroient dorénavant par entreprise conformément aux devis dressés par les architectes chargés de cette démolition et conformément, aux clauses et conditions portés par les cahiers des charges.

2. Que l’adjudication de cette entreprise sera fait au rabais.

3. Qu’il sera nommé des commissaires pris dans l’assemblée qui seront chargés de faire procéder à cette adjudication et en outre de traites tant avec les Dames S-te Marie qu’avec le locataire occupant la maison qui appartient à la Ville pour l’ouverture des passages nécessaires à l’exploitation de manière qu’en s’occupant de l’intérêt public — ceux particuliers ne fussent point lézés. Cette arrêté rendu avec sagesse, dicté par l’esprit d’économie occasionna un mécontentement général qui se manifesta dans l’atelier. Ce fut avec beaucoup de peines que je parvins à rappeler les ouvriers à l’ordre.

Peu de tems après l’on fit des efforts pour essayer de mettre l’economie à la place du gaspillage qui faisoit des progrès rapides malgré toute la surveillance possible, cependant je réussis à ramener le calme qui ne fut pas long.

Le prix des journées de trente six sous fut réduit à trente sous a cause des jours courts. Cette diminution fut cause d’un trouble qui dura quelques jours. Mais comme les ouvriers de Bâtiments y sont accoutumés annuellement ils engagèrent les autres à la paix et travaillèrent.

L’arrêté pris par l’assemblée des représentants de la commune tendante à mettre la démolition par entreprise occasionna une rumeur si violente que des lettres anonimes furent adressées de toutes les ateliers contre les administrateurs qui leur firent prendre le parti d’accepter la soumission que je leur avoit, présenté. Me connaissant aimé d’une grande partie de mes ouvriers sachant, que cette soumission étoit pour les intérêts de la municipalité je leur en fit part en leur démontrant que les bons sujets ne pouvoient que gagner à cette honnête proposition. Mais comme je l’ai dis cy-dessus, des hommes payés par le parti contraire que j’ai connu trop tard detournoient ces braves gens de la proposition que je leur faisois. Je ne pus rien obtenir.

Il fut proposé d’hâter en ma faveur celte soumission; mais l’adjudication publique parut à la municipalité des moyens propres à garantir l’administration des soupçons qu’elle presumoit pouvoir s’éléver contre elle et cette décision fut adoptée, ce qui occasionna parmi les ouvriers un soulèvement qui se propagea avec une telle violence que le district de Saint-Louis-la-Culture fut obligé d’être intermédiateur. Plusieurs membres se présentèrent aux mutins et eurent toutes les peines imaginables à les appaiser. La garde fut quadruplée. Je fis de mon côté tous mes efforts et a force d’arguments de pacification, le calme succédât à l’orage. Tous ces débats oiseux firent ralentir l’ouvrage, et mettoient ces travaux dans l’inactivité pendant un long tems.

Le département des travaux publics rendit une ordonnance pour arrêter les soulèvement si multipliés dont plusieurs chefs ont manqué d’être les victimes. Elle a produit quoiqu’effet.

Le dix-sept décembre adjudication de la démolition de la Bastille fut affichée et colle définitive fut fixée au 22 dudit c’est-à-dire un mois après, ma soumission.

La première enchère fut portée à 30 000 1., elle tomba de 50 1. à 50 1. jusqu’a 28. 600 environ, mais sur une proposition dés députés des ouvriers de la Bastille qui se présentèrent comme représentant leurs camarades se rendirent adjudicataires pour 28. 600 environ; les autres enchérisseurs se retirèrent et le tribunal municipal adjugeât à ces ouvriers sous le nom de Rogier la démolition de la Bastille.

Ces adjudicataires n’ayant pas leurs missions legales pensèrent payer de leurs vies la hardiesse de leurs démarches et furent chassés de l’atellier.

Il auroit fallu employer toute la force pour assurer aux adjudicataires, ces droits. Le Bureau de ville se vit contraint en vertu de l’opposition formelle de la plus grande partie des ouvriers et pour rétablir l’ordre d’abandonner toute espèce d’adjudication.

Il fut donc arrêté le 9 janvier 1790 que l’adjudication serait résiliée, et que la continuation de la démolition se feroit comme par le passé ce qui emmena le calme pendant quelques jours.

A cette époque je me présente à la tête de mes ouvriers accompagné de M-rs Lapoisé et Montizon devant l’assemblée des répresentants de la commune pour leur faire prêter le serment civique. Les quels encouragés par la réception flateuse des membres sollicitèrent une augmentation de paye qui leur fut accordée. Le lendemain le prix fut fixé à 36 s. au lieu de

30 s. Je desirois, mais je ne pouvois le représenter à l’Assemblée l’inconvenient d’une augmentation de paye surtout dans un tems contre l’usage des entrepreneurs. Cette petite faveur auroit pu procurer l’existence à 300 pères de famille. J’en pris parti de choisir parmi les ouvriers de la Bastille les hommes les plus intelligents que l’on a occupé à la Bastille des corps de garde, à la démolition des angars de la Halle à la Saline et à l’ancienne Halle au bled, aux bariéres et à d’autres atelliers, ou il leur fut fait une augmentation de quatre sous par jour (карандашом приписано): reçus de tous les atteliers.

Je présentai un projet de construction d’un égoût couvert dans les fossés de l’arsenal. Cet ouvrage d’une grande utilité publique et peu dispendieux, en raison des pierres et matériaux convenables qui étoient sur place, auroit procuré à la ville une très grande économie, mais levaste projet du canal Royal pour lequel le S-r Brûlé sollicitoit vivement à cette époque un décret qu’il a obtenu depuis fit rejetter mon plan parce qu’il occupoit la place où devoit passer ce canal qui devoit former garre a cet endroit. Il a fallu donc renoncer à mon projet d’acqueduc. Ici il est bon. de suivre la progression des Rôles de paye malgré les précautions prises de renvoyer les ouvriers non domiciliés et de placer dans les atelliers de secours les ouvriers qui étoient à vingt sous par jour. L’atellier de la Bastille qui devoit naturellement diminuer s’accru (sic) de près du double-par les lettres de recommendation qui venoient de toutes parts, principalement des membres de l’Assemblée constituante. Les circonstances fâcheuses du tems forceoient à recevoir ces honnêtes citoyens, pères de famille, réduits à la plus affreuse indigence, ayant perdu à la Révolution: leurs états. Toutes ces considérations montaient bien l’indulgence à l’egard de nos frères qui étaient les victimes de notre liberté. Il ne pouvoit pas s’opérer de bien qu’il ne fit du mal. C’est ce que beaucoup d’individus ont éprouvé et éprouvent encore. Il faloit donc, dis-je que cet atellier reçût dans son soin ces honnêtes familles pour leur procurer les aliments nécessaires.

Vous verrez dans le cours de ce mémoire le chapitre de la dépense de la Bastille depuis sa crise jusqu’au décret de l’Assemblée Nationale qui adjuge à la ville le remboursement de la dépense. Epoque à laquelle je me suis retiré; ayant été placé par la nation, je fus forcé pour obéir au decret de m’exclure de cette entreprise. Néanmoins je cessai tous mes équipages et ustensils; après le decret je ne fus que l’entrepreneur honoraire jusqu’au 21 May 1791 auquel je cessai d’aposer mon acquit sur les ordonnances de paye d’après le visa de M. le Maire.

Le récit que je fais au Peuple Souverain et à vous, Messieurs, par l’exposé de mon compte n’est que pour satisfaire la nation et me feliciter moy-même sur ma conduite franche et locale. Et pour prouver que rien ne me fera changer de façon de penser ce que ma plume trace, mon cœur le dicte; je suis intacte que l’on m’accuse, je repondrai. Je renvois le lecteur à ma correspondance générale qui paroitra aussitôt qu’elle sera complette. Elle est le seul fruit de mes travaux. Vous y verrez le rapport exacte et fidèle que j’ai eu dans les départements, districs etc. ainsi que dans les cours étrangères, les entretiens avec les patriotes amis de la constitution et en général la note très detaillée de tous les procès verbaux qui m’ont été adressés. J’invite tout homme en place chargé de la partie administrative de suivre mon exemple en rendant ses comptes publiquement.

Je ne m’attacherai pas à donner une description détaillée sur la Bastille vous en avez les plans, mais je m’appliquerai seulement à rendre les objets les plus remarquables comme le plan de cette forteresse que contenoit deux tiers d’arpent de superficie, les tours avoient 96 pieds d’elevation — depuis la souche jusqu’au sommet, l’epaisseur des murs étaient de six pieds et demi. Que l’on juge de la masse enorme de ce colosse, ces deux tiers d’arpent n’étaient occupés que par la longueur et largeur des cours de l’interieur du fort du Bâtiment de l’état-major et des huit tours, me reservant dans un ouvrage que je mettrai incessament au jour, j’entrerai dans un plus ample détail tant du Bastion que des fossés du logement du gouverneur de l’artillerie et de l’arsenal. Je joins seulement pour l’intelligence et la connoissance de ce chateau fort les plans, coupes, profils, élévations, les sculptures attachées à ce monument comme l’horloge, les cinq statues au dessus de la porte, les differens verroux, les portes de fer nommées portes du trésor qui servirent sous le règne d’Henry IV à renfermer son argent. J’ai fait l’acquisition — d’une; elle pèze 700 livres, elle servoit lors de la prise à la tourelle qui communiqoit dans les fossés, les portes de prisons de M. le Cardinal de Rohan et de madame de Lamotte, les instruments de supplice en fer sont en ma possession. Les remarques que j’ai fait des pendatifs, des parties de sculptures gothiques et quantité d’inscription sur toutes les pierres, tant dans l’intérieur des cachots que des prisons cours et dépendances, dessins, versifications, de la prose, des reflections des mourans, des versets de patiens, des plaintes des vivans dans toutes les langues, de divers papiers trouvés dans le joint des pierres, ce qui prouve la nécessité d’avoir anéanti cette infernale prison. Il est donc aussi nécessaire d’avoir la description de la Bastille pour perpetuer le souvenir de l’horreur qu’inspiroit son existence et la joie universelle qu’a occasionnée sa destruction. H existait aussi des fortes doublées en fer battu qui renfermoient réelement le trésor, contenant des cartons dans lesquels étoient les papiers saisis sur les prisonniers, qui parloiens sur le gouvernement, et les copies des lettres de cachet; j’y ai trouvé une lettre intéressante que je conserve mais que je publierai à la suite de mes ouvrages.

Cet ouvrage fait aveu soin sera le premier volume que je me fais gloire de dedier aux Electeurs de 1789 en rendant mon compte à la municipalité de Paris, je le déposerai aux archives de l’assemblée nationale et copie d’iceluy au Roi des français, à la société-mère des amis de la constitution de Paris et, aux 83 departemens afin que ma reddition de compte soit vue et examinée de toute la nation entiere. J’attends d’elle le suffrage que j’ai lieu d’esperer.

Je me suis cru obligé de venir jusqu’à cet article pour donner un détail du commencement de la révolution et des opérations qu’elle a exigé. Je ne pouvois faire autrement pour donner au lecteur au moins l’idée du compte que je rends. Il sera par ce moyen au fait des incidens, des dépenses qui y sont détaillées. Je me borne donc présentement à faire un extrait des chapitres et des narrations trop longues de différents faits analogues à la révolution. Le public ne pourra me sçavoir mauvais gré de cette abbreviation qui le rapportera plus promptement au fait des circonstances. Je rends copie exacte de ce mémoire à l’Assemblée Nationale comme premiers representents de peuple avec l’explication des planches, de gravures que l’on trouvera ci-après; je n’ai rien diminué sur ce qui a rapport à la comptabilité, comme étant la baze de ce mémoire les feuilles de paye y sont dans tout leurs entiers et très circonstanciés; ainsi que des différentes pièces qui n’ont pu souffrir distractions, comme formant corps avec cette même baze.

XXVIII

Нац. арх. (Июнь 1791 г.).

D. IV. 51, pièce № 17. 1488. Dix sept.


Adresse A Monsieur

le président


Paris


du Bureau du commité de Constitution

de L’assemblée Nationale.


Les entrepreneurs de charpente de la ville de Paris, sont venus Reposer dans le sein de l’assemblée nationale les sollicitudes que l’insurrection et les vexations de leurs ouvriers leurs occasionent, et ils attendent de votre justice un remede au mal dont le public et eux sont nécessairement les victimes.

Les maréchaux de Paris viennent également aujourd’hui reclamer l’execution de vos decrets et demandent à être soustrait a l’espece de tyranie que leurs ouvriers exercent aussi contre eux.

Leurs griefs sont les mêmes, ils ne vous exposeront pas de nouveau ici, ils se contenteront de vous rappeller une vérité que vous avez sans doute déjà saisi M. M. et que l’expérience ne justifie que trop; c’est la coalition générale de 80 mille ouvriers dans la capitale; c’est la réunion d’une masse immense d’hommes qui croient devoirs être divisés d’interets et de principes avec le reste de leurs concitoyens. Les serruriers, les cordonniers, les menuisiers commencent déjà a suivre les traces des charpentiers, des maréchaux, les autres n’attendent que la reussite des premiers pour suivre les mêmes erremens..

Si vous croyez que cette coalition n’a rien de dangereux sous vos yeux M. M. et qu’elle ne puisse entraîner de suites fâcheuses dans la capitale; il peut en résulter un autre inconvénient plus à craindre sans doute; une foule de ces ouvriers entrâmes par l’esprit d’insurrection se répandent dans les différents departemens d’ou ils sont sortis et ils y repandent les principes dont ils sont pénétrés, principes capables d’occasionner les plus grands desordres parmi cette autre portion de citoyens que l’enlevement prochain des récoltés rassemble en grand nombre dans les campagnes.

Il est sans doute fâcheux M. M. d’avoir à se plaindre de ceux que la confiance de leurs freres a placé à leur tête pour faire exécuter vos decrets, mais nous ne pouvons vous dissimuler et vous ne vous le dissimulerez pas en effet que l’ignorance de ces devoirs ou plutôt la foiblesse de la municipalité de Paris est la cause de tous ces désordres, elle a protégé, elle a toléré les rassemblemens d’ouvriers, et lorsqu’éclairée par le cri général elle a senti ses torts, il étoit trop tard pour y remedier, et il n’en est de la part des ouvriers que le mépris le plus profond pour les avis que la municipalité avoit fait afficher et qui ont bientôt disparu.

Ce n’est point pour eux seuls que les maréchaux viennent aujourd’hui aux representans de la nation — la liberte dont ils jouissoient depuis si peu de tems et qu’on se hâte de leur arracher, c’est en se réunissant aux charpentiers, c’est au noms de tous les arts et metiers qui vont avoir les mêmes réclamations a faire qu’ils le demandent et qu’ils ont droit de l’esperer.

Daubas-Boulleylene.

Aurinon.

Tavenel-Appert.

XXIX

Нац. библ.

Mss. 11697.

(Gouvion) 15 Mai 1791.


Письмо Бальи к Гувиону.


Je viens d’ecrire à M. Delalen major de 5 Division de se transporter à

la manufacture des glaces et de s’y concerter avec le directeur sur les forces dont il croit avoir besoin pour mettre cette maison à l’abri de toute insulte. Je pense qu’une garde intérieure est ce qu’il y a de mieux pour proteger efficacement un établissement aussi precieux.

D’apres les motions très animées qui ont été faites aujourd’hui au Palais-Royal contre les vendeurs d’argent je ne pense pas qu’ils osent se présenter demain aux environs du Palais-Royal, cependant j’ai écrit à M. Silly, commandant la 6-me division par intérim afin que nous nous concertions sur les mesures à prendre en cas qu’il s’en présentât quelques-uns.

XXX

Нац. библ.

f. fr. 11697.

(Bailly.) 18 Mai 1791.


Письмо мэра Бальи к генерал-майору национальной гвардии Гувиону.

J’espère, Monsieur, que vous avés donné des ordres pour la manufacture des glaces, je vous prie de les réitérer, car il m’est encore parvenu

des avis où l’on me dit qu’elle est menacée par les ouvriers réformés des atteliers.

Je vous prie secondement de mander au commandant du bataillon le plus voisin de la section de l’Hôtel-de-Ville de s’etendre avec le commissaire de police de cette section pour veiller à la sûreté du sieur Lemonnier et du s-r Joly, également menacés par ces ouvriers et de pourvoir à la tranquillité de la rue de la Mortellorie où ces ouvriers réformés se trouvent, dit-on, au nombre de 250: et troisièmement d’ordonner au commandant du bataillon St. André des arts de placer une sentinelle à la porte de la maison des cordoliers, pour en cas de réunion, se concerter avec la compagnie du centre du bataillon de l’observance pour protéger tous les scellés qui ont été apposés et assurer la tranquillité des réligieux jusqu’à leur retraite.

XXXI

Архив префектуры полиции.

Section Butte des Moulins.


Département de police.


Municipalité de Paris.


Hôtel de la Mairie ce 27 Mai 1791.


Nous sommes provenus, Monsieur, que les ouvriers des atteliers de charité ont fait le projet de se rassembler demain et de se porter dans la maison de M. Morin limonadier, située passage des Beaujolais sous la terrasse de la Maison de M. Dagout prè le Palais-Royal dans l’intention de la piller sous pretexte qu’elle sert de retraite aux marchands d’argent et qu’elle facilite leur commerce. Nous vous prions de veiller à la sûreté de cette maison et donner des ordres pour que les patrouilles soient distribuées pendant plusieurs jours, de manière à dissiper tout les attroupements qui pourraient s’y former. Nous écrivons à M. M. du département des travaux publics pour les prévenir de ce projet et les prier d’employer tous leur pouvoir pour le faire échouer.

Les administrateurs du département de la police.

(M. le Commissaire de Police

de la Section du Palais-Royal).

XXXII

Архив префектуры полиции.

№ 237, Section du Roule.


L’an mil sept cent quatre vingt onze le lundi Six juin six heures du soir, est comparu par devant nous, Commissaire de police de la section du Roule, le St. Jean Baptiste Daudon M-e Charpentier rue de l’Arcade.

Lequel nous dit qu’il viene se plaindre à nous de l’existence d’une (contre une) [5] illégale Assemblée de compagnons charpentiers tenue rue de la Sixeranderie (Section du petit) Assemblée deffendue par le Corps des Représentans de la Nation par son décret qui deffend les assemblées par corporation de métiers ou profession, de ce que cette assemblée exige des Charpentiers entrepréneurs qu’il aille signer sur un registre tenu à cet effet par elle leur soumission de payer la journée cinquante sols les moindres dans l’eté et quarante cinq sols dans l’hiver, de ео que lorsqu’un maitre jaloux de remplir ses engagements d’ouvrage, est forcé, pour avoir dans son attelier les ouvriers journaliers nécessaires, de souscrire cette obligation si préjudiciable à l’intérêt public, puisqu’elle nécessitera l’augmentation des ouvrages de Charpente, ce maître a donné comme contraint cette signature, la dite assemblée contraint les autres ouvriers du meme attelier, qui ne se seraient раз encore rendus membre de la dite assemblée de s’y joindre, de participer a ses délibérations et arêtes, harcelle et poursuit par menaces (ceux q) les refusans et retire aux maîtres auquels il a été envoyé après leur signature ces mêmes ouvriers si les premiers qui sont requis de s’adjoindre a ladite assemblée ne s’y adjoignent. Nous dit ledit sieur Dodon qu’il proteste contre la signature par lui apposée sur le registre des dits compagnons charpentiers le jour d’hyer, comme a lui surprise par la nécessité machinée et conduite afin par lui apposée sur le registre des dits compagnons charpentiers le jour contraires au bien public et très coupables, pour quoi’il nous a requis de rédiger le présent duquel lecture ayant été faite audit siéur Dodon il a offert de le signer, nous demandant acte de sa dénonciation et protestation ce que nous lui accordons.

Six mots rayés nuls. Expédié sur une feuille de 5 S. et délivrée au Sr, Daudon le 7 juin 1791.

Langlois.

Daudon.

Petit.

XXXIII

Нац. арх.

S. 3707. 21 Juin 1791.


На полях: a conserver dans les procès-verbaux des sections. Section de Sainte Geneviève.


Procès verbal qui constate l’enlevement de différentes armes: dans la maison des Carmes.


L’an mil sept cent quatre vingt onze le mardi vingt unieme jour de juin, onze heures et demie du matin, nous commissaires reunis au nombre six y compris monsieur le président, après avoir nomme m. Charbonnel pour remplacer m. le secretaire Greffier absent, m. Tronc nous avait dit qu’une grande partie du peuple que l’on a reconnu pour des ouvriers des atteliers publics et du Bâtiment de S-te Geneviève, s’est rendue tumultueusement dans la maison des Carmes pour emporter, des armes et piques qu’elle y croyait déposées; que ledit sieur Tronc se trouvant seul n’a pas cru devoir s’opposer à leurs efforts et les a laissé chercher les armes qu’ils voulaient avoir; que quoiqu’il fut disposé à leur ouvrir volontairement les portes de différentes chambres du dortoir à côté du comité dont il avait les clefs, l’impatience a porté le peuple à enfoncer celles dont les clefs ne lui avaient pas été confiées.

Pour constater la vérité des faits nous nous sommes transporté sur les lieux et nous y avons reconnu que dans le corridor conduisant à l’apothicairerie la porte numerotée deux — a été pareillement enfoncée.

Observe ledit sieur Tronc que dans le lieu où étaient déposées les armes, il y avait environ trois à quatre cens piques, qui ont été emportées, que soixante à quatre vingt fusils tant montés que non montés deux carabines montées en cuivre, déclare en outre le dit sieur Tronc que dans sa chambre on lui a pris un pistolet qui lui appartenait et an fusil qui lui avait été confié par le bataillon de S-te Geneviève, mais que le peuple n’a emporté rien autre chose que ce qui est mentionné cy-dessus et s’est porté à aucune autre violence, et a ledit sieur Tronc signé aves nous le present procès-verbal, lecture a lui faite de celui ainsi signé: Tronc, Ballin président, Yol, Briard, Meny, Clerambourd et Charbonnel faisant les fonctions de secretaire. Pour extrait conforme à la minute ce 21 Juin 1791.

Печать: section de Sainte Geneviève.

Charbonnel, secretaire par interim.

XXXIV

Нац. библ., отдел рукописей

Mss. 2666 (21 Juin 1791) p. 322.


Из протокола заседания секции Palais-Royal.


Un membre a proposé que les ouvriers auxquels on aurait distribué des armes et qu’on aurait incorporé dans les compagnies de la garde nationale, laissassent leurs armes en se retirant au corps de garde du Palais-Royal ou ils les retrouveront toutes les fois qu’ils seront avertis de se rassembler par la générale. Cette proposition à été adoptée. Il a été décidé déplus qu’il seroit délivré un № à chacun ouvrier, où sera inscrit son nom, et que le même № sera mis sur l’arme qui lui seroit fournie pour qu’il puisse la reconnoitre au besoin.

XXXV

Нац. библ., отдел рукописей

Mss. nouv. acq. fr. 2666, fol. 339.


Département des travaux publics. Municipalité de Paris ce 5 Juillet 1791 (адресовано секции du Palais-Royal).


Au moment, Messieurs, où la suppression des atteliers de secours ordonnée par le decret du 11 du mois dernier laisse tant d’indigens dans le besoin, vous apprendrez, sans doute, avec intérêt que le corps municipal autorisé par le directoire du département, a arrêté que la somme de 96, 000 1. seroit distribué dans les quarante huit sections, en proportion du nombre d’ouvriers que chacune d’elles pourrait avoir dans les atteliers, les calculs établis sur cette donnée ont porté la part qui revient à votre section à la somme de huit cent quarante sept livres.

Nous avons l’honneur de vous indiquer, Messieurs, les conditions d’après les quelles le corps Municipal a arrêté que la distribution de cette somme seroit faite.

1. Tous les individus qui devront participer a ce secours seront du nombre de ceux qui travailloiront dans les atteliers au moment de la suppression et que par le recensement que vous avez fait, Messieurs, vous aviez jugé devoir être conservés.

2. Le secours n’est destiné qu’a ceux qui étoient domicilliés à Paris antérieurement au 14 Juillet 1789; la raison dicte naturellement des égards pour ceux, qui n’étant point domicilliés depuis cette époque auroient néanmoins fait en leur nom personnel le service de la garde nationale.

3. Les pères de la famille méritent toute préférence; les infirmes et les vieillards y ont également des droits; mais ceux qui, jeunes, n’ayant point de famille, manqueroient d’occupations par leurs faute, ne peuvent pretendre qu’à un très foible secours.

4. La condition expresse et la plus essentielle est qu’il no soit fait de distribution qu’a ceux qui ayant les qualités cy dessus n’auroient pu se procurer, ce travail çe qu’il sera nécessaire de constater autant que faire se pourra. Quiconque avoit à l’époque de la suppression ou peut en ce moment faire usage d’un moyen de subsister quoique difficilement, ne peut rien prétendre à un secours uniquement destiné à ceux qui sont absolument sans resource.

Telles sont, Messieurs, les conditions imposées pour le corps municipal, et pour l’execution desquelles il s’en rapporte à votre prudence il compte sur votre zèle à faire tourner ce secoure au profit des séuls véritablement indigens dont les besoins vous seront bien constatés et il vous prie de tenir un état exact des noms, demeures et professions de ceux que vous aurez admis au partage du secours et de la somme que vous leur aurez accordée; lequel état vous voudrez bien nous adresser, lorsque vos fonds seront épuisés afin que nous puissions le porter dans le compte que nous aurons à rendre au directoire.

Vous trouverez ci joint, Messieur, une ordonnance de la somme de (пустое место) payable par le tresorier de la Municipalité et vous voudrez bien observer que par sa forme, le reçu que vous en donnerez devra être revetu de deux signatures.

Les administrateurs des travaux publics

Champion.

Montauban.

PS. Nous avons l’honneur de vous prévenir, Messieurs, que M. le Maire s’est chargé d’engager M. M. les administrateurs de la caisse patriotique à vous procurer des facilités pour l’echange des assignats; en faisant attention cependant que la caisse obligée à un service public et n’ayant qu’un nombre delerminé de petits assignats, ne pourra fournir tout à la fois ceux que chaque section pourra demander, que par conséquent il sera convenable de partager la somme désirée en plusieurs demandes consécutives, nous avons l’honneur de vous prévenir aussi que pendant que la caisse satisfera à ces demandes du moment, elle ne pourra fournir aux échanges qu’elle avoit accutumé de faire aux sections.

XXXVI

Е. VI. № 110 — Quatorzième.

Archives P-les.

D. VI. 11, pièce № 17.


Mémoire


Paris


Les registres concernant les travaux des carrières retirés des Buréaux de la police déposés au comité de liquidation et au comité des Finances, constatent que le S. Cœffier en a imposé au gouvernement pendant plus le douze ans, sur les prix qu’il a payé aux ouvriers employés dans les carrières; et qu’il en a imposé de même à ces Journaliers.

D’un coté, il porte en compte au gouvernement les journées des ouvriers sur le pied de deux livres quinze sols pour les carriers, trente six sols pour les limousins et trente deux sols pour les terrassiers; ces prix lui ont été alloués; et il a été payé sur ce taux comme depences effectives, et même comme avances, en sus des quelles on lui accordoit 10 p. % pour son Benefice.

D’un autre côté, il a dit aux ouvriers: Je ne reçois que trente sols pour les carriers, vingt quatre sols pour les Limousins et vingt sols pour les terrassiers.

A cette double imposture, il en a joint une troisième: il a prétendû et prétend encore qu’il est convenû de gré-à gré avec les ouvriers de les payer à ce dernier taux; et qu’ils y ont consenty, puisqu’ils ont recûleur payement sur ce dernier prix.

La première imposture du S. Coeffier ne permet pas d’admettre les deux autres. Une fois convaencû de mensonge sur un fait, il ne doit pas être crû sur les autres y relatif; et c’est la déclaration des ouvriers qui doit être écoutée.

Or jamais les ouvriers n’ont fait d’autre convention que celle de recevoir le prix payé par le gouvermenl: et s’ils ont recû le payement au dernier taux, c’est par ce que [6] le sieur Coeffier leur a toujours assuré et même fait serment, qu’il ne recevoit que le prix qu’il leur payoit.

Plusieurs ouvriers, qui ont voulû éclaircir le fait, ont été renvoyés des travaux; quelques-uns même ont été punis suivant la vigueur des démarchés qu’ils ont faites pour découvrir la vérité. Entre autres un S-r Boiyere a été mis en prison, où il est resté au secret et au cachot, pendant trois mois [7].

C’est ainsi qu’on les intimidoit, et que les années se sont ecoulées, sans qu’ils ayent osé faire une réclamation générale. Quelques-uns ont formé ces demandes particulières; et les jugemens intervenus [8] ont constaté que le S. Cœffier ne payoit pas le prix qu’il recevoit du Gouvernement: mais il étoit crû alors sur ses fausses assertions, parce qu’on ne pouvoit prouver son infidélité, favorisée par le Despotisme des administrateurs dont les manœuvres étoient alors impénétrables.

Mais aujourd’hui que ces mistères d’iniquité sont dévoilés, que l’imposture ne trouve plus de protecteurs et que les Registres sont déposés au comité de Liquidation et au comité de Finances; comme ces registres contiennent la preuve de son infidélité; et qu’il est essentiel pour les ouvriers de se rendre posesseurs de cette preuve, et plus essentiel encore que ni cette preuve, ni la fortune du S. Cœffier ne leur échape, soit en détruisant ses registres, comme il dit avoir détruit ses anciens, soit on dénaturant ses biens comme beaucoup d’émigrans et en s’évadant comme MM. le Noir et Dangivilliers administrateurs des carrières, ainsi que peuvent le faire les trois inspecteurs de ces travaux, s’ils sont aussi coupables.

A Ces Causes les ouvriers supplient Messieurs de l’assemblée Nationale et particulièrement, Messieurs du Comité de Liquidation et du comité des Finances.

1°. De prendre les mesures nécessaires pour que le S. Cœffier, ou du moins sa fortune ne soit soustraite à la restitution qu’il doit aux ouvriers des carrières.

2°. D’agréer leur apposition, à ce que d’une part les Registres ne soient remis, sans en avoir donné communication et des extraits; et d’autre part a ce que le ministre n’ordonne le payement des sommes qui pouront être dües au S. Cœffier, si ce n’est après le payement des ouvriers.

3°. Ordonne qu’avant que lesc. Registres [9] soient remis au S. Cœffier ou a tout autre il en sera donné communication et des extraits autentiques aux fondés de pouvoir des ouvriers.

C’est le seul moyen de leur conserver la preuve qui leur est acquise; sans cela, on la feroit disparoitre avec ces Registres.

4°. Ordonner, que les sommes qui peuvent être dues au S. Cœffier pour les ouvrages des carrières ne lui seront remises qu’a la déduction de ce qui revient aux ouvriers qu’il n’a pas entièrement payé et que le ministre chargé de faire ce payement ne délivrera son ordonnance qu’a cette condition; précaution sans laquelle le Ministre ne croiroit peut être, pas devoir acceuillir l’opposition des ouvriers.

Leur Reconnoissance Egalera leur profond Respect et leur profonde soumission.


Paris 12 juillet 1791.


Decourchant, fondé de procuration passé devant notaire

Cul de Sac de la Corderie, vis-a-vis la rue de la Sourdière.

Taillieur, Fondé de procuration passé de vant notaire Ruelle des Capucins faubourg S-t Jacqus au dépôt des plans des carrières.

XXXVII

Архив префектуры полиции.

(Procès verbaux des commissaires), Section Butte des Moulins.


На полях: № 821. Raport Toulin.


L’an mil sept cent quatre vingt onze le seize juillet onze heures du soir c’est présenté par devant nous commissaire de la section du Palais-Royal soussigné le S-r Jean Louis Malafosse, Caporal de la compagnie des Grenadiers du B-on de S-t Roch lequel nous a déclaré que plusieurs particuliers, ayant entendu plusieurs propos plus incendiaires les uns que les autres tenus par un particulier à un groupe très considérable d’ouvriers qui étaient rassemblés au Palais-Royal se sont adressés à une patrouille qui s’etoit porté au Palais-Royal pour maintenir l’ordre et l’ont requis d’arreter les particuliers, ce aquoi ayant obtempéré elle a amené led. particulier au corps de garde d’ou il a été amené au comité accompagné de tous les particuliers qui ont entendu les propos pour être statué à qui il appartiendra et a signé avec nous:

Malafosse.

Commis. Longchamps.


Et de suitte est comparu un desd. particuliers auquel avons demandé ses noms, surnoms, demeure et qualité, nous a répondu qu’il se nomme Jean Thomas Elisabeth Richer de Serizy, citoyen de Paris y demeurant rue des Petits Augustins n° 18, qu’étant de se promener au Palais-Royal s’est approché d’un grouppe où il régnait beaucoup de rumeur par les motions incendiaires que faisait un particulier lequel disait entre autres choses que le Decret de l’Assemblée Nationale qui déclarait que le Roy rie pouvait être mis en cause était dangereux, que Louis Seize étant un imbecille ou un scélérat il falat le destituer ou luy faire son procès et ne point aller contre le vœu du peuple et qui le rejettait du throne, qu’il a ajouté que les sept comités réunis étaient vendus à nos ennemis et aux puissances étrangères et qu’ils desiraient la guerre civile pour nous livrer entre leurs mains; que le déposant indigné de ces propos et autres qui déjà semaient le trouble dans led. Grouppe s’est joint à trois autres personnes pour le faire arreter, lecture faite de la déclaration cy-dessus le S-r Richer de Serizy y a persisté et en a soutenu la vérité et a signé avec nous.

Richer de Serizy.

Commis. Longchamp.


Et de suitte sont comparu lesd. trois particuliers, l’un desquels nous a dit s’appeler Louis Charles Gurcy-Macquard homme de lettres demeurant rue de Richelieu vis-a-vis le passage du caffé de Foy, l’autre Nicolas-Joseph Baron, doreur, demeurant quay des Ormes № 59 et le troisième Joseph Mcnuelle, épicier, place Maubert près le corps-de garde tous lesquels trois ont collectivement déclaré qu’ayant entendu la lecture de la déclaration faite par M. Richer de Serizy ils la confirment en tout son contenu ayant entendu bien distinctement les propos tenus par le particulier qu’ils ont fait arretter par une patrouille et ont signé.

Macquard Baron. Menuel.

Commis. Longchamp.


Et de suitte avons fait comparoitre par devant nous commissaire susd. et soussigné le particulier arretté auquel avons demande ses noms, surnoms, demeure, âge, qualité et pays de naissance, nous a répondu qu’il s’appelle Pierre Toulin; maitre des Mathématiques, qu’il est natif de Chateauroux dep. d’Indre, — demeurant petit-Hôlel de Luxembourg aux Champs Elisées chez le S-r. Gautherau commis de la section des Champs Elisées. A lui demandé s’il a quelques écoliers auxquels il enseigne actuellement les Mathématiques, a repondu qu’il n’en avait aucun, a lui demandé quelles sont les ressources qui le font vivre, a répondu qu’il a quelques parents a Paris chez lesquels il vit, a lui demandé pourquoy il s’est permis de tenir au Palais-Royal des propos propres a mettre la discorde parmi les citoyens, nous a repondu qu’il avait son opinion et qu’il était possible qu’il luy fut echapé des expressions hazardées; a luy demandé à quelle intention il pérorait le public, nous a repondu qu’il n’avait point d’ontention lecture faite des interrogatoires et réponses cy-dessus le S-r Toulin a déclaré qu’ils contiennent vérité qu’il y persiste et a signé dit interpellé.

Pierre Toulin.

Commis. Longchamp.


Nous commissaire sus dit et soussigné vu les déclarations et interrogatoire et réponses cy-dessus, avons arrêté que le susdit S-r Toulin sera mené par devant le tribunal de police scav. a la Mairie pour être par Mess, les Administrateurs statué ce qu’ils aviseront bon être; fait au comité à Paris lesdits jour et an que dessus a minuit moins un quart.

Louis Longchamp.


Vu le procés-verbal cy-dessus, et de l’autre part le Département de police ordonne que ledit Toulin sera sur le champ conduit à l’Hôtel de la Force pour y être detenu jusqu’à ce qu’il en ait été autrement ordonné. Fait à l’Hôtel de la Mairie ce dix sept Juillet mil sept cent quatre vingt onze.

Perron, adm-r.


К этому листу приклеена бумага:

Le dix-sept juillet 1791 a été amené ès prisons de l’Hôtel de la Force par le S-r Doucey Caporal de la garde de Paris (слова de Paris зачеркнуты — Е. T.) nationale de la section du Palais-Royal le nomé Pierre Toulain de 1 ordonnance de M. le Commissaire De la dite Section pour fait de police.

Landragin.

XXXVIII

Архив префектуры полиции.

№ 846, Section Butte des Moulins, 19 jullet 1771.


L’an mil sept cent quatre vingt onze le dix-neuf juillet six heures et demie de relevée s’est présenté devant nous commissaire de la section du Palais Royal, ville de Paris, de service au comité pour l’absence et légitime empechement du commissaire de Police retenu chez lui pour cause de maladie, le sieur Gilbert Martin Sergent Volontaire de la troisième compagnie du Bataillon de S-t Roch lequel nous a dit qu’il a été amené, au poste du Palais-Royal où il est de Service un quidam prevenu d’avoir tenu dans le jardin du Palais-Royal des propos insultants contre la garde nationale; pourquoi lui sieur Martin a été chargé à la tête d’un detachement de conduire ledit quidam par devant nous. Lecture faite audit sieur Martin de sa déclaration il a signé avec nous.

Martin Helieur.


Et de suitte est comparu par devant nous commissaire susdit et soussigné sieur Louis-Jeseph Escourette, soldat volontaire de la seconde compagnie du Bataillon de la Trinité lequel nous a dit et déclaré qu’etant sur les cinq heures et demie environ de relevée de ce jour dans le jardin du Palais-Royal, il s’est approché de quelques groupes où l’on faisait des motions que dans un entre autres il a remarqué un quidam qui lui a porté la parole sur une motion assez sensée en lui disant: la garde nationale si elle ne se comporte pas autrement nous sommes dix mille ouvriers, nous nous fournerons du côté des aristocrates et alors les habits bleus auront beau jeu, qu’aussitôt lui sieur Escourete en habit bourgeois a pris ce quidam au collet et à l’aide du sieur Giraud son camarade et de plusieurs citoyens irrités d’entendre ce quidam tenir un tel propos, l’ont conduit au poste du Palais-Royal et l’ont même sauvé de la fureur du peuple qui voulait le maltraiter. Pourquoi led. sieur Escourete vient nous déposer de ce fait déclaration qu’il affirme sincère et qu’il a signée avec nous commissaire susdit après lecture a lui faite.

Escourette Helieur.


Et desuitte est comparu par devant nous, commissaire susdit et soussigné lédit sieur Girand surnommé lequel nous a dit s’appeller Claude-Jean Girand, soldat citoyen de la seconde compagnie dudit Bataillon de la Trinité, lequel nous a dit et déclaré que dans un grouppe ce soir au Palais Royal un quidam à lui inconnu lui a dit ainsi qu’au sieur Escourette son ami, que si la garde nationale ne se comportait pas autrement, il y avait dix mil ouvriers qui se tourneraient du parti des aristocrates et qu’alors des habits bleus verraient beau jeu, que les citoyens ont crié qu’il fallait arrêter ce quidam et que lui déclarant et son camarade l’ont saisi pour empocher qu’on ne le maltraitât et l’ont conduit au poste du Palais-Royal, d’où il a été amené par devant nous où ledit déclarant est venu faire sa déclaration qu’il affirme être veritable et a signé avec nous commissaire susdit après lecture à lui faite.

Claude Girand.

Helieur.


Et desuitte avons fait comparaître par devant nous commissaire susdit et soussigné le dit quidam auquel nous avons demandé ses noms, surnoms, âge, pays de naissance, qualité et demeure, lequel a repondu de se nommer Thomas Tancré, natif d’Angers, paroisse S. Maurice, âgé de trente six ans, tabletier, logeant rue Quincampoix chez M. Robillard vis-à-vis l’hôtel de la couronne; a lui demandé s’il est marié, a repondu que non; a lui demandé si les meubles de la chambre où il couche sont à lui où à M. Robillard a repondu qu’ils sont à M. Robillard; a lui demandé s’il a journellement de l’ouvrage de sa profession, a repondu que oui; a lui demandé, pourquoi ayant de l’ouvrage il est allé au Palais-Royal — a repondu qu’il venait de la rue de Rohan et qu’il est passé par le Palais-Royal pour aller boire une bouteille de vin a la Court. ille; a lui demandé pourquoi il a dit que si la garde nationale ne se comportait pas autrement ils étaient dix mille ouvriers qui se tourneraient du côté des aristocrates et que les habits bleus verraient beau jeu, a repondu que s’il l’a dit qu’il on demande pardon à la garde nationale, qu’il est au aesespoir de l’avoir dit et que si tel propos lui est échappé c’est l’effet du vin qu’il avait bu, qu’il aime sa patrie, est français dans l’âme et qu’il deffendroit la constitution au péril de sa vie. Lecture a lui faite de ses réponses à notre interrogatoire il a affirmé qu’elles contiennent vérité et signé avec nous, commissaire susdit.

Thomas Tanquerey.

Helieur.


Nous commissaire susdit et soussigné, vû le raport de la garde, les dépositions ci-devant faites, ensemble les réponses dudit Tanquerey à notre interrogatoire, nous avons arrêté qu’attendu le vin dont sa tête est encore échauffée et craignant qu’il ne retourne au cabaret et ensuite faire des motions, il sera déposé pour forme de correction à la salle de discipline du poste du Palais-Royal jusqu’ à dix-heures du soir et qu’il sera ensuite remis en liberté. Et du consentement dudit Tanquerey qui desire y passer la nuit par économie, nous avons obtempéré à son désir. Fait au comité ce 19 Juillet 1791.

Helieur.

XXXIX

Нац. арх.

D. XXIX-b 34, № 152.


Грязная, синяя бумажка; на одной стороне:

ce papier a été trouver Dans la guerite de la Caise Descompte, Rue Vivienne, par Winal, Du 17 au 18 août 1791 N-é Winal est fusilier dans la compagnie du centre du bataillon des filles S-t Thomas. Il y a eu plusieurs papiers de cette espèce répandus dans la capitale, il a été trouvé dans la cour des petits-pères.


На другой стороне (другим почерком, совершенно безграмотно):

Comarade si vous persistet plus longtems a apprimer vos frerès non armée vous et vos coqchantant serez bientôt rasés je vous dirai que nous sommes ou nombre de 50 mille qui avons juré la ruine totale de la Capital.

XL

Нац. арх.

D. XXIX-b 34, № 353.


На полях: arrestation de S. de Coitenfou à Caen.

Paris le 1 Août 1791. (M. M. du comité des recherches).


Messieurs.


J’ai l’honneur de vous faire passer une lettre que je reçois à l’instant et par laquelle les officiers municipaux de Caen, donnent avis de l’arrestation du S. Stanislas Auguste Coitenfou de S-te Hypolite prevenu d’avoir tenu des propos propres à soulever les ouvriers. J’ai repondu a ces officiers municipaux que je vous adressois leur lettre et que je vous priois de vouloir bien leur faire parvenir directement votre reponse. J’ai fait verifier sur les registres du Département de la Police depuis le 28 juin dernier, s’il avait été délivré un passeport pour ce particulier, il n’y a point de traces qu’il en ait été expedié sous les noms que cette municipalité indique.

Le Maire de Paris

Bailly

XLI

Нац. арх.

F13 1138, № 6.


Copie de la lettre écrite à M. de Cernon le 7 Août 1791 (без подписи).


Je prends la liberte de rappeler à M. de Cernon combien il est urgent qu’il fasse son rapport à l’A. N. sur l’edifice consacré aux grands hommes et qu’il nous obtienne un decret de 50 mille livre par mois. Nous sommes sans un sol, le Ministre a refusé avec raison de nous faire de nouvelles avances. Nous avons commencé une quinzaine sans avoir de fonds et si cette semaine s’écouloit sant que nous ayons notre somme decreltée, je ne say comment le Directoire s’en tireroit, il y auroit beaucoup à craindre du soulèvement de 500 ouvriers.

XLII

Архив префектуры полиции.


Section des Quinze-Vingts. Comité civil et de Police. 30 Août 1791.


Déclaration contre les S’r Lelièvre et autres.


L’an Mil sept quatre vingt onze le Mardy, trente août neuf heures du Matin sont comparu devant nous Claude Barthélémy Jurié commissaire de Police de la section des quinze vingts assisté de S-r Etienne Renet, secrétaire greffier de la dite section, S-r François Laurent ouvrier demeurant rue de Bretagne Marais № 6, Sebastien Toubéaux, demeurant rue de Montreuil № 51 et Michel Culot demeurant rue S-t Foix, porte S-t Denis, maison de M. Désvoigne, fruitier et pompier, tous trois ouvriers à la Manufacture des Glaces, lesquels nous ont déclaré que la totalité des ouvriers de la Manufacture (les glaces, ayant formé et établi une boulangerie sur dite rue de Reuilly, ils ont institué pour surveiller cette opperation un chef général sous le titre d’inspecteur, nommé Lelière qui a sous ses ordres six commissaires pour l’aider dans ladite régie dons les noms sont M. M. Petit Jean, René Paindebond, Godeau, Paul et Jean Pierre — tous six ouvriers de la dite manufacture.

Les déclarants regardant la conduite de tous les surveillants que l’on vient de nommer comme irréprochable jusqu’à ce jour néanmoins la femme du nommé Pucelle ouvrière à la même Manufacture demeurante sur dite rue de Reuilly à coté de la dite boullange leur a déclaré le jour d’hier neuf heures du matin elle a vu de sa croisée donnante sur la rue sortir de la dite boullangerie une voiture sous deux roues, attelée a trois chevaux et chargée de nombre de sacs de farine et que la dite voiture conduite par un chartier à elle inconnu étoit accompagné de M. Lelièvre chef de la dite boullange, vetu de brun et portant un registre sous son bras que la dite voiture, son conducteur et le S-r Lelievre sont montés vers le haut de la dite rue de Reuilly — Volant, les dits déclarants être certain de la probité et fidélité de leur commettant au dit établissement de boulangerie demande que la dite femme Pucelle soit tenue de faire preuve devant le juge de sa surdite dénonciation envers ledit S-r LeLievre ét ont signé lesdits déclarants avec nous.

Laurant. Tobeaux.

Sulot.

René Jurié.


Ce jourd’hui trente un août mil sept cent quatre vingt onze ont comparus devant nous, juge de paix de la section du quinze-vingts fbg.

S. Antoine à Paris assiste de nos assesseurs de M. Alexandre Jean, Pierre Gillet, Ducoudray, notre greffier, les S-r Laurent, Toubeaux et Culot d’une part en l’acte de la déclaration cy dessus.

Et lad. Pucelle d’autre part, dénommés qualifiés et domiciliées en l’acte de la déclaration cy dessus.

Lesquels sous toutes reserves de droit et réciproque nous ont requis de leur donner acte de leur comparation respective que nous leur avons octroyé pour leur servir et valoir en tems et lieu ce que de raison, fait en la salle du comité de la Section de Quinze Vingts le jour mois et an que dessus et ou nous tenons nos audiences.

XLIII

Нац. арх.

F13 1138.


Письмо к Poncet


Paris le 18 sept. 1791.


J’ai appris, Monsieur, qui jusqu’à ce jour on a payé aux ouvriers qui travaillent au Panthéon français les journées qu’ils employent à monter leurs gardes. L’intention de la loi est que le service de la garde Nationale soit gratuit: cependant il cesserait de l’être si les deniers publics qui doivent servir à la confection d’un monument public se trouvoient détournés de leur objet principal, quelque louable et utile que soit celui dont il est question. Je vous charge donc, Monsieur, de prévenir les ouvriers que dorénavant l’administration ne tiendra plus compte des journées employées au service de la garde nationale sans cependant qu’il puisse être mis aucun obstacle au patriotisme de ceux auxquels leurs facultés permettront de faire à la chose publique le sacrifice de leur temps.


Commissionaire du Directoire

pour l’administration du Panthéon français

Quatremere Quincy.

XLIV

Нац. арх.

Бывшая серия F9 (en cours de classement, бывш. F9), № 276.


Copie de la 3-me pétition presentee a la barre de l’assemblée de la convention Nationale le 7 octobre 1792, premier de la republique françoise.


Les entrepreneurs menuisiers de la ville de Paris au nombre de 270 qui ont tous fourni aux champs de la fédération generalle des françois le 14 juillet 1790 et nous n’avons pas été payé… nous nous sommes présenté á l’assemblée Legislative le 26 fevrier dernier pour la prier d’ordoné notre payement l’on nous a renvoyé au comité de liquidations qui nous a fait faire un nombre prodigieux de demarches inutiles.

Le 27 May nous nous sommes encore representé à la barre. L’assemblée á ordonné que le raport de notre pétition se feroit au plus tard dans trois jours, nous avons encore sollicité les membres du comité de l’extraordinaire des finances ou nous étions renvoyé et toujours même delai.

XLV

Нац. apx.

№ 276.


Cote F9 (sous-serie en cours classement section Moderne).

A Monsieur Roland ministre de l’interieur de la republique françoise.


Monsieur,

Les entrepreneurs menuisiers de la ville de Paris au nombre de 270 qui ont fourni: auchamps de Mars pour la fédération généralle du quatorze juillet 1790 se sont presanté deux fois à la barre de l’assemblée législative pour reclamer leurs payements, elle les a rénvoye à ses comités où ils ont sollicité très longtemps sans savoir qu’il falloit que leurs pièces fussent, présanté au département de Paris et par suite au ministre de l’intérieur. A la fin nous sommes encore representé pour la 3-eme fois à la barre le dimanche 7 du present L’assemblée Convantionnelle a eu la bonté de nous accueillir et de decretter que le raport de notre pétition lui seroit fait sous 24 heures; nous nous sommes empressés de faire vizer nos pièces par le département qui vous les a renvoyé le 17 du présant, nous avons pris la liberté d’aller souvent dans les bureaux de M-r Champagneux qui a nos dittes pieces entre les mains et qui nous a fait promettre qu’elle feroit incessamant renvoyé au président de le convention Nationalle. Mais comme il vaut mieux s’adresser à la source qu’aux ruisseaux nous vous conjurons de vouloir bien donner vos ordres pour que nous n’éprouvions pas un plus long retard. Si nous avons resté si longtemps dans le silance c’est que la patri l’avoit besoin de nos efforts, mais à force de sacrifice nous sommes totalemant épuisé, ce qui nous force malgré nous d’être importun.

Lanoa, menuisier, rue De l’arbre sec № 248, l’un des commissaires, nommé par ses confrères, ce 24 octobre 1792, p-re de la république française. J’ai l’honneur de joindre à la presante, copie de la derniere pétition que nous avons présenté à la convention nationalle.

XLVI

Нац. арх.

D. VI-6. (1791)


Très humble et très respectueuse pétition des marchands Bouchers

du faubourg Saint-Germain de la ville de Paris; adressée à Messieurs du comité des finances de l’Assembée Nationale.


Messieurs,


Les Marchands Bouchers du faubourg Saint-Germain pour faciliter les malheureux ouv[r]iers et artisans dans ce tems de pénurie du numéraire, se sont détermines de prendre en payement de la viande qu’ils leur fournissent les coupons d’intérêts d’assignats de trois livres, quatre livres dix sols, que ces mêmes ouvriers reçoivent en payement de leur salaire. Ils s’etoient persuadés. Messieurs, que les administrateurs de la caisse de Poissy ne leur feraient pas difficulté de recevoir ces coupons en payement des droits qu’ils perçoivent pour le compte de la Nation. Effectivement il y a environ quinze jours que les commis à la caisse de Poissy en venant faire leur recette chez les exposants prirent en payement lesdits coupons; mais la semaine dernière ils les refusèrent absolument et leur notifièrent que s’ils ne donnoient pas des espèces, leur viande n’entreroit pas dans Paris; que tels étoient les ordres que les administrateurs de ladite caisse les avoient chargé de leur notifier.

Les suppliants pleins de confiance dans la sagesse et la justice de l’auguste assemblée nationale, ont continué le recevoir ces coupons; ils prennent la respectueuse liberté de lui adresser leur pétition et ils espèrent qu’elle donnera des ordres aux administrateurs de ladite caisse pour qu’ils reçoivent en payement les coupons d’assignats cy-dessus énoncés; aussi aux barrières pour l’entrée du pied fourché; et ils continueront leurs vœux au ciel pour la prospérité des membres de l’auguste assemblée.

(18 подписей)

XLVII

Нац. арх.

D. XXIX-b 33, пачка 347. Е. XXIX. Recherches.

(Совершенно безграмотная рукописная афиша).


Avis a tous les françois.


Les ouvriers de Differand état Tousse réunis ansemble voiet avecque Douleur qua prais le lons Silance quille son obblijés de sedeclarer leur intantions se voians bercer par de belle promesse d’une soidisant municipalité qui ne se plait qu’a les samussé sepandans le jour tant réculé va donc arriver. Le Roy se déclaré ans dressant cest veut à d’Artois et Condé qu’ils viennent à son secour pour le délivré lui et sa famille de lesclavaga dantre les main des tirants nous nous somme trouvé arivée est ceux quil ne le sons pas nous sorond antrouvé neus avons juré detre fidelles à la nation a loi est aux roy mais puis que les tirans ne veuillént plus de roy qui n’a jamais voulus que le bonheur de son peuple nous retirons notre serment est nous avons juré de repandre jusse qu’a la dernière goutte de notre sang pour la couronne.

Vu est aprouvé par nous.

président Linviciqle.

Lenfer. Lediable.

Le sanpeur. Le terible.

La bouche de fer,

Fait aux comite secrétaire ce 7 juillet tous comisaire.


Петиция, поданная Людовику XVI (без даты).


Нац. арх.

С 184 (113–118). 8 Liasse. Quatrevingt deux pièces détaillées au chapitre premier de l’inventaire des Papiers trouvés dans l’Armoire de fer au château des Tuileries; lequel inventaire ainsi renseigné: Req. a. 2. r. 17, № 107–249-bis (кроме этого номера еще три копии: №. 250, 251, 252).


Adresse des ouvriers de la ville de Paris présentée au Roi.


Сверху на папке: Pièces relatives à la contre-révolution. Roland. Carra).


Nous avons soufferts sans murmurer tous les fléaux qu’entrainent après eux les grands changements; notre patience a égalé nos espérances, parce qu’on nous parloit de bonheur de liberté et d’égalité; l’abolition des droits sur tous les objets de noire consommation nous prometoit des jouissances d’autant plus agréables que c’étoit le seul impôt dont notre industrie fut grevée. Mais que cette illusion a peu duré! Il étoit au dessus de notre intelligence de calculer qu’en détruisant tous ces impôts il falloit les repartir sur la classe des propriétaires, dont les richesses, le luxe et les prodigalités entretenoient noire existence.

Nous prenons la liberté d’exposer à Votre Majesté dont nous connaissons la bonté et la sensibilité, le tableau de noire affreuse position; la disparution tatale du numéraire, le renchérissement toujours croissant des denrées de première nécessité, la diminution des fortunes particulières sans accroitre celle de l’Etat, la proscription du luxe, l’absence des grands dont la jouissance et les caprices alimentaient le commerce et les arts dont nous ébauchons les chefs d’œuvre, la rupture de toutes nos relations avec les étrangers et la perte de nos colonies, nous réduiront bientôt a l’inaction et à la plus affreuse indigence.

Et ce le fruit de tant de sacrifices, l’exécution de si belles promesses? qu’ont fait les représentans du peuple, pour sa félicité? quels sont ceux dont le sort est amélioré? la liberté, l’égalité sont des chimères qui ont rompu tous les liens de la société confondu tous les pouvoirs, détruit l’ordre, semé la division, appelle l’anarchie et produit tous les maux dont nous, nos femmes et nos enfans serons les premières victimes.

Il nous reste des cœurs sensibles — nous les offrons à Votre Majesté comme au meilleur et au plus tendre des Pères, nous avons des bras, ils sont à vos ordres comme chèf suprême de l’Empire; nous vous supplions d’emploier toutes les forces dont la nation vous a rendu dépositaire, pour remédier aux abus, pour rétablir l’Equilibre entre le prix des denrées et le salaire de nos journées et surtout pour dissiper et punir ces factieux qui sous le titre d’amis de la constitution en sont les plus cruels ennemis, qui commandent au nom du bien Public les forfaits et les crimes et qui appellent sur nos têtes au nom de la paix et de l’ordre une guerre qui no peut être que malheureuse jusques dans ses succès.

Daignez, Sire, prendre en considération l’adresse de vos fideles sujets les ouvriers de la ville de Paris et agréer l’hommage des sentiments d’amour et de respect dont jusqu’au dernier soupir ils seront pénétrés pour votre personne sacrée et votre auguste famille.

(Подписи).

ЧАСТЬ ВТОРАЯ

НЕИЗДАННЫЕ ДОКУМЕНТЫ НАЦИОНАЛЬНОГО АРХИВА, АРХИВА ГОРОДА МАРСЕЛЯ, АРХИВА ДЕПАРТАМЕНТА УСТЬЕВ РОНЫ, АРХИВА ДЕПАРТАМЕНТА РОНЫ И АРХИВА ДЕПАРТАМЕНТА ЛУАРЭ


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I

Нац. арх.

F12 1358.

1790.


На полях: à repondre que le reculement des barrières formera un nouvel ordre de choses.


A Messieurs


Messieurs les Députés de l’assemblée nationale à Versailles.


Supplient très humblement les habitants de la communauté de Pûr soussignés, terre de Montmédy. Disent que les suppliants s’occupent à travailler pour la manufacture en drap de Sedan pour filer la laine, que ladit-te ville est aux frontières de l’étranger, que ces fabriquants de drap faisant filer tout au moins les trois quarts de leurs laines par ces étrangers qu’ils déboursent même plus de douze à quinze mille livres, par semaine, ce qui fait un tort très considérable, tant par l’écoulement de l’argent hors du Royaume que pour les ouvriers du pays français. S’il leur était défendu de ne faire travailler leurs laines ailleurs qu’en France, cela ferait un grand avantage surtout pour les terres de Garignan, Montmédy, Mouzon qui s’occupent au travail de cette manufacture, des pauvres laboureurs même ruinés par les mauvaises campagnes n’ont presque rien moissonné sont obligés de s’occuper à filer, de même les pauvres vignerons aussi ruinés par les grêles de cette année pourraient s’y occuper pour gagner leur vie de même, c’est ce qui engage les suppliants de recourir à vos grandeurs.

Ce considéré Messieurs vû l’exposé en la présente requête il vous plaise faire défenses aux fabriquants de la ville de Sedan de faire travailler à l’avenir leurs laines hors du royaume, sous telles peines qu’ils vous plaira bon être, on verrait tous les jours fleurir les habitants de cette contrée. Les suppliants espèrent de vos autorité, et offriront leurs vœux au ciel pour la conservation de vos précieux jours.

II

Архив города Марселя (картон «Corporations»).


Marseille le 20 mars 1792.


A Messieurs le maire et officiers municipaux.


Messieurs,

Les ouvriers tonneliers se trouvent dans une position bien faite pour intéresser votre justice et votre humanité. Ceux d’entre eux qui ne sont pas marseillais viennent d’être forcement congédiés de leurs ateliers ensuite d’une invitation officielle faite de votre part, messieurs, aux chefs des ateliers de donner la préférence aux ouvriers de cette profession qui sont nés à Marseille. Ces derniers ont sollicité et surpris cette réquisition, et ceux d’entre vous, messieurs, qui l’ont signée, n’ayant que les intentions les plus pures, étoient loin de prévoir les suites fâcheuses qu’un pareil ordre de choses pouvait entrainer. Dèsque les marseillais ont été certains que la note officielle avait été présentée aux ci-devant maîtres-tonneliers, ils se sont chargés de la faire exécuter avec une rigueur et un appareil bien faits pour intimider les maîtres et les ouvriers.

Ils ont été de fabrique en fabrique expulser ceux qu’ils appellent les étrangers et qui se piquent pourtant d’être aussi bons français qu’eux, faire cesser le travail et annoncer aux maîtres qu’ils feraient le lendemain une autre tournée pour voir si les ouvriers français n’étaient pas employés.

Les maîtres ont cédé à regret; mais autant par déference pour vous, messieurs, que par crainte de se compromettre à une semonce faite de telle manière qu’elle ne laisse pas la faculté de delibrer. Ils ont été obligés de congédier des ouvriers paisibles et honnêtes, dont ils étaient satisfaits; et ceux-ci se trouvent comme on dit vulgairement sur le pavé, sans moyens pour vivre et encore plus pour retourner dans leur pays. Ils se sont présentés à vous, messieurs, et ils ont eu l’honneur de vous faire à ce sujet leurs respectueuses observations. Vous en avez senti la justice, et en les exhortant à la paix vous avez bien voulu leur faire esperer que les maîtres tonneliers seraient avisés que l’invitation qui leur a été faite, n’était pas un ordre rigoureux, qu’ils pouvaient en temperer l’exécution, et donner cette préférence, sans exclusion des autres ouvriers français qu’il n’était pas juste de reduire, à la misère et au desespoir. Mais la publicité donnée à votre recommandation et l’effet qu’elle avait déjà produit depuis le 19 de ce mois rendent inefficace le moyen que vous avez bien voulu employer. Les ouvriers de Marseille et les chefs d’atteliers persistent les uns dans leur systeme exclusif, les autres dans une resolution prise à regret mais qui s’allie avec leur circonspection. Le mal est au comble, messieurs, si vous de daignez venir au secours d’une classe d’hommes nombreuse, utile et infortunée qui n’a pas moins de droit que les autres à la protection de la loi, et des magistrats du peuple. Il n’appartient pas aux exposants de vous indiquer les moyens de reparer la surprise: mais s’ils osent hazarder leur idée, iis diront qu’il n’y a qu’une proclamation sage et paternelle, telle que tout ce qui emane de votre vigilante sollicitude, qui rappellent les ouvriers marseillais à l’ordre rassure les maîtres et les exposants, ne rappellant à tous que l’union, l’égalité des droits, et une liberté legale sous les bazes de la constitution ainsi que du bonheur public. Daignez leur expliquer, messieurs, que préferer n’est pas exclure et sacrifier des citoyens qui n’ont pas démérité, que dans l’interpretation abusive et arbitraire qu’on se permet de faire de votre avis donné aux ci-devant maîtres tonneliers, on est allé si loin de votre intention, que des ouvriers citoyens actifs mariés à Marseille, établis depuis longues années ont été congédiés sans pitié, sous prétexte qu’ils n’étaient pas marseillais, et à coup sûr, messieurs, vous n’avez jamais entendu prononcer une telle proscription.

Considérez que tous les citoyens de l’empire sont libres et égaux en droits, que la loi n’admet d’autres distinctions que celles des talens et des vertus, qu’en effaçant des mots de la lanque celui de privilège, ce serait en quelque sorte le ressusciter si dans chaque ville les ouvriers qui y sont nés avaient à eux seuls le droit d’y travailler. La révolution a fait un peuple de frères de tous les français en abolissant la distinction du hazard de la naissance, la loi a voulu faire disparaître non seulement les titres que des hommes vains croyoient tenir de leurs ayeuls mais encore les prérogatives locales, les préférences citadines, qui n’étaient pas moins inconséquentes que les privilèges, et qui dans le fait ne sont pas autre chose. Considérez encore, messieurs, que dans une ville de commerce qui appelle à soi les bras et l’industrie, rien ne serait plus impolitique et préjudiciel que celle espèce de monopole personnel, qu’il faut que les ouvriers y refluent de toute part sans quoi les domiciliés deviendraient les despotes des manufactures et des atteliers, et qu’ils pourraient mettre à leur travail le prix le plus excessif ou les conditions les plus dures. Ce droit fait aux ouvriers tonneliers marseillais, allarme toutes les classes des ouvriers des autres départements qui sont en si grand nombre à Marseille. Ils craignent avec raison les mêmes prétentions de la part des compagnons de leurs travaux et les esprits sont à ce sujet dans un état d’inquiétude qu’il est de votre sagesse d’appaiser.

Les exposants obéiront à tout ce que vous leur prescrirez, mais les uns doivent aux chefs d’atteliers, les autres à divers fournisseurs, faut il bien qu’ils puissent trouver dans leur travail le moyen de s’acquitter.

Obligés de se rendre chez eux, comment pourraient-ils le faire sans moyens, ni ressource. La situation de l’homme laborieux et affamé par le besoin est dechirante, lorsqu’il se voit privé du travail qui seul le fait subsister.

Enfin, messieurs, s’il faut que les exposants s’éloignent de Marseille, daignez venir à leur secours. Ils mettent en vous, messieurs, leur confiance, et leur sort ils attendent vos ordres et ils espèrent de votre justice que jamais vos resolutions ne pourront contredire les droits de l’homme et la vœu de la loi.

(Подписи).

III

Архив города Марселя, регистр «Conseil municipal».

«№ 3, 23 février 1792 — 8 février 1793.


Протокол заседания 22 марта 1792 г., стр. 33.


Il a été fait lecture au conseil d’une pétition présentée à la Municipalité par les ouvriers tonneliers, originaires français, qui travaillent en cette ville et qui n’y sont pas nés. Ils se plaignent d’avoir été congédiés forcement de leurs atteliers sous pretexte qu’ils sont étrangers, et que les chefs d’atteliers ont été invités officielement à donner la préférence aux ouvriers de cette profession nés à Marseille. Ces petitionaires, qui n’ont de ressource que dans leur bras et dans leur industrie, craignent d’être réduits à périr de faim, si la Municipalité ne leur tend une main secourable.

Le conseil Municipal, touché des plaintes arrachées par l’infortune à des citoyens laborieux.

Considérant que tous les citoyens de l’Empire doivent jouir de la liberté et de l’égalité de droits que la loi leur assure.

Que le droit de travailler et de faire valoir son industrie ne peut être exclusivement attribué aux ouvriers nés à Marseille, sans violer tous les principes de justice, de liberté et d’égalité solennellement reconnus et proclamés par la déclaration des droits de l’homme.

Que la révolution ayant fait de tous les français un peuple de frères, par l’abolition de toutes les distinctions, et de toutes les prérogatives, la confiance doit être le seul arbitre, et les talons personnels, le seul prix de ces distinctions.

Que si dans certaines circonstances la Municipalité a invité les chefs d’atteliers à préférer les citoyens qui font le service de la garde nationale aux Etrangers, elle a entendu parler des Etrangers du Royaume, et non des citoyens français.

Jaloux d’adoucir la pénible situation où une foule d’hommes utiles et precieux à la société se trouvent réduits par l’effet d’une distinction arbitraire et que les nouvelles lois ont fait disparaître;

Après avoir ouï M-r le Procureur de la Commune, invite les chefs d’atteliers en cette ville, de quelque profession qu’ils soient, à regarder tous les ouvriers français comme frères et citoyens, ayant les mêmes droits à leur confiance, et à n’établir d’autre distinction entre eux que celle que donnent le mérité et les talens.

Rappelle à tous les ouvriers Marseillais, quelle que soit leur profession, l’observation des loix et les principes ci-dessus énoncés, les invite à ne plus faire revivre, sous le règne de la liberté et de l’égalité, des prétentions injustes et des prérogatives inconciliables avec les principes qui forment la base de la constitution, ainsi que du bonheur public.

Enfin il exhorte les uns et les autres au nom de la Patrie dont ils sont tous enfants, et au nom des loix qui protègent tous les citoyens à l’union à la concorde et à la paix, sans les quelles il ne peut exister de veritable liberté.

Arrête que la présente sera imprimée et affichée aux lieux accoutumés, charge M-r le Procureur de la commune de veiller à son execution.

IV

29 марта 1792 г.


Архив города Марселя, картон «Corporations».


A Messieurs le Maire et officiers municipaux de Marseille


Messieurs,


Les ouvriers tonneliers de la ville de Marseille et de son territoire ont eu l’honneur de se présenter le dix neuf du courant devant les pères de la patrie à l’effect d’être maintenus dans les différents ateliers d’où ils avaient été renvoyés sous pretexte que le travail manquait et vous avez accueilli leur demande. Mais quelle a été leur surprise de voir un grand nombre d’ouvriers tonneliers étrangers travailler à leur place. Ils vous ont porté de nouveau leurs justes réclamations et vous avez eu la bonté, Messieurs de les charger d’une lettre pour les chefs d’atteliers par laquelle vous les avez invités à leur donner la préférence.

Le vingt de ce mois les ouvriers tonneliers étrangers, M-r Bergasse à leur tête vous ont présenté une pétition tendant à les faire jouir des droits des français, conformément à la loi. Leur pétition eut un accueil si favorable que la municipalité fit une délibération le vingt deux sur la liberté du travail en faveur de tous les ouvriers français.

Pénétrés du plus grans respect pour les pères de la patrie, soumis aveuglement à leurs ordres sacrés, persuadés d’avance que leur but tend toujours au bien de la chose publique et à l’avantage de ses enfants, sans vouloir aprofondir les intentions du S-r Bergasse qui s’est toujours fait un vrai plaisir de favoriser les ouvriers étrangers au detriment des marseillais qui n’ont cessé et ne cesseront jamais de defendre avec energie notre sainte constitution depuis le principe de la révolution et qui se sont montrés dignes du nom des français, osent, messieurs, reclamer de votre bonté et de votre justice une nouvelle invitation aux chefs d’atteliers; ils vous supplient d’avoir égrad à la position des citoyens, pères de famille, qui n’ont d’autre ressource que celle de leurs bras.

Nous esperons, messieurs, que vous prendrez en grande considération la pétition que nous avons l’honneur de vous présenter et pleinement persuadés que vous ne voulez que le bien de vos enfants, nous nous livrons avec enthousiasme aux moyens que vous trouverez convenables pour leur procurer une subsistance pour eux et leurs familles.

(Подписи).

V

(Май 1792 г.)

Архив города Марселя, регистр «Délibérations du Conseil municipal»,

1792.


Délibération de la Municipalité.

Relative aux Coalitions et Altroupemens des ouvriers, connus sous le nom de Garçons du Devoir.


L’an quatrième de la Liberté, le 30 Mai 1792, à onze heures avant midi, le Conseil Municipal de cette Ville de Marseille s’est assemblé dans une des Salles de la Maison Commune où il tient ses Séances ordinaires; auquel Conseil ont été présens M. M. Mourraille, Maire; Corail Nitard, Bertrand, Robert, Manent, Boyer, Boulouvard, Gaillard, P. Bernard, Baudoin, Langlade, Vernet, Pourcelli, Barthelemy-Benoit, Petre, Mossy, Audibert, Officiers Municipaux, et Séytres, Procureur de la Commune.

M. le Maire ayant ouvert la Séance, M. le Procureur de la Commune a exposé au Conseil que plusieurs Citoyens actifs, exerçant la profession de Menuisier et munis d’une Patente ont présenté à la Municipalité une Pétition revêtue de toutes les formes légales, par laquelle ils se plaignent des vexations arbitraires qu’ils éprouvent de la part d’une classe d’ouvriers dans la Menuiserie, connus sous le nom de garçons du Devoir. Ces individus méconnaissant les lois régénératices qui ont supprimé toute espèce de corporations en France, ne cessent de se considérer comme corporation; ils continuent à s’assembler en corps, tantôt dans les auberges, sous prétexte de repas, tantôt dans les Eglises, où ils font célébrer des messes sous pretexte que c’est leur ancien usage. S’est dans ces assemblées, illicites et formellement proscrites par la constitution, qu’ils ont conçu le projet d’un règlement qui impose des lois dures aux menuisiers patentés; et c’est par une suite de cette coalition criminelle, qu’ils sont parvenus à forcer quelques uns d’entr’eux de souscrire à un tarif où ils ont fixé les divers articles de menuiserie à des prix arbitraires et excessifs. On les a vus parcourir les atteliers, employant les menaces, et les violences, intimidant les citoyens paisibles, extorquer leurs signatures au bas du tarif, et faire cesser tout travail aux ouvriers qui ne voulaient pas partager leurs coupables excès. C’est par une suite de pareil attentat que les atteliers des menuisiers sont actuelement déserts. Ceux memes d’entre les ouvriers qui étaient disposés à un arragement à l’amiable, sur une augmentation proportionnée et nécessaire, ont été forcés de quitter l’ouvrage sur les menaces qui leurs ont été faites; de sorte qu’ils se trouvent ainsi privés des seules ressources qui servent à leur subsistance et à cette de leur famille. Il est du devoir de la Municipalité de réprimer des abus d’autant plus dangereux que s’ils restaient impunis ils pourraient se propager sur les autres professions, — paraliser des branches d’industrie infiniment précieuses à la société, et reduire à la misère une infinité d’individus paisibles et honnêtes. C’est sur quoi le conseil doit prendre dans sa sagesse une détermination prompte, rigoureuse, et propre à faire rentrer dans le sentier des lois, ceux qui osent s’en écarter d’une manière aussi hardie.

Le Conseil voyant avec indignation que la classe des citoyens à qui la révolution a été la plus favorable, puisqu’elle leur donne le droit de travailler à leur particulier moyennant une simple patente, est celle la meme, qui montre une opposition formelle aux nouvelles lois qu’ils s’obstinent à vouloir meconnaitre.

Considérant que la conduite des ouvriers menuisiers, connus sous la dénomination proscrite de garçons du devoir, présente un tissu de délits et de contraventions que les magistrats doivent reprimer de tout leur pouvoir.

Considérant que les bases de la liberté, et de la constitution qui nous l’assure reposent essentielement sur l’obeissance aux lois, et aux autorités constituées et que les ouvriers menuisiers, par une conduite des plus reprehensibles n’ont aucun respect pour les lois et pour leurs organes;

Considérant que la constitution ayant aboli en France toute espece de corporation, les seuls individus connus sous le nom de compagnon du devoir, ne doivent pas survivre à la destruction des privilèges;

Que le veritable devoir de tous ces citoyens français ne consiste pas à se livrer à des cérémonies ridicules et superstitieuses, mais à se conformer à la volonté générale, et à courber la tête sous le joug des lois.

Après avoir ouï de nouveau M-r le Procureur délibéré que très expresses inhibitions et defences sont faites à tous Ouvriers, de quelque Etat ou profession qu’ils soient, de s’atrouper ou assembler sous quelques pretexte que ce puisse etre, à peine de huit jours de prison et d’etre poursuivis comme perturbateurs du repos public.

Défenses sont pareillement faites à tous aubergistes, cabaretiers et autres, de recevoir chez eux, et de permettre ou souffrir que les ouvriers se réunissent dans leurs auberges en sus du nombre de dix à peine de trois cent livres d’amende, et d’etre poursuivis comme favorisant des coalitions ciriminelles.

Pareilles défenses sont faites aussi à tous curés, vicaires et autres pretres desservant les Eglises et paroisses, de célébrer dorénavant des messes à la demande d’aucuns ouvriers, et spécialement de ceux connus sous la dénomination de garçons ou compagnons du devoir.

Pareilles défenses sont faites aux ouvriers, dits rouliers de parcourir les boutiques ou ateliers pour faire des convoncations des ouvriers, et notamment de ceux soit disant garçons du devoir et les détourner de leur travail à peine de huit jours de prison et d’être poursuivis comme perturbateurs du repos public.

Défenses sont encore faites aux ouvriers, de quelque profession qu’ils soient, de se coaliser pour exiger des citoyens patentés, chez lesquels ils travaillent, des conventions generales.

VI

Нац. арх.

F9 8, pièce № 2. 3-e dossier, contenant 107. 1-er Division. 23 7-bre, № 3911, Section du Roule.


23 septembre 1792.


Extrait des registres des délibérations de l’assemblée permanente

et générale, 23 septembre 1792, l’an IV de la liberté, le 1-er

de l’égalité.


L’assemblée délibérant sur les travaux du camp, a cru devoir soumettre aux 47 sections, quelques reflexions qui semblent mériter la plus grande attention.

Tout le monde est convaincu que ces travaux exigent la plus grande célérité: or, ce n’est qu’avec de l’ordre, de l’ensemble, ce n’est qu’avec des gens actifs et laborieux, qu’on peut accélérer un ouvrage et le perfectionner; malheureusement on voit au camp sous Paris tout le contraire; on voit des ouvriers arriver, les uns à 8, 9, 10 heures; l’appel fait, s’ils restent à l’atelier, c’est pour y transporter, à grand peine, quelques brouettés de terre; les autres, d’y jouer aux cartes toute la journée; et la plupart, de le quitter à 3, 4 heures de l’après-diner.

Si l’on interroge les inspecteurs, ils vous disent aussitôt qu’ils ne sont pas en force pour se faire obéir et qu’ils ne veulent pas se faire égorger.

Tel étoit le langage des ateliers de 89, 90; serions nous assez peu clairvoyans pour ne pas éviter le danger qui nous a si longtemps menacé?

Pour parer à de si grands abus, voici ce que l’assemblée croit devoir proposer.

Plus d’ouvrage à la journée, mais à la toise; en adoptant cette mesure, l’ouvrier indigent, mais laborieux, se rendrait de bonne heure à l’atelier, le quitterait le plus tard possible; tout à sa besogne, on ne le verrait point jouer, se quereller, et on ferait en un jour ce qu’on fait à peine en huit. Le paresseux seroit forcé de se retirer, parce qu’on ne souffrirait pas qu’il restât oisif, tandis que ceux qui partageraient son travail, seraient continuellement occupés. Il y aurait d’ailleurs, sous ce point de vue, économie de temps et d’argent, et dans ces momens de crise, combien il est essentiel de les menager! Mais un autre avantage incalculabe, ce seroit de ne pas attirer une foule de vagabonds: ils cherchent des points de réunion, où, libres de faire ce qu’ils veulent, ils complotent à l’aise leur brigandage, pour, de concert, l’éxecuter.

Si on adopte ce moyen, il seroit nécessaire que les sections, qu’un malin esprit veut à toute force éloigner du camp, nommassent chaque jour, et alternativement, des commissaires pour inspecter ces ouvrages donnés à la toise, qui seraient inscrits sur les registres des inspecteurs, par ordre de datte, de numéro, de canton, avec le nom des ouvriers qui en seraient chargés. Ces registres seraient vérifiés, paraphés chaque jour par les commissaires qui se succéderaient; et chaque section ferait connoître, par la voie du comité central, l’ordre établi, et les changemens qui pourraient s’opérer.

Si les directeurs des travaux s’obstinoient à continuer de donner l’ouvrage à la journée, ce qui est insoutenable sous tout les points de vue, il y auroit des mesures très-répressives à prendre; on croit devoir les indiquer.

Il seroit nécessaire que le commandant gl. envoyât, chaque jour, une force armée, et sur-tout de la cavalerie, qui pût, en un instant, se transporter dans les differens ateliers, où ils seroient chargés de surveiller les inspecteurs et les ouvriers, en assurant leur tranquilité.

Autre mesure à proposer, chaque jour on prendrait dans une des 48 sections, 50 hommes, plus ou moins, pour se répandre également dans les ateliers, et pour les surveiller.

Cette patrouille se trouverait au premier appel, qui, dès qu’il seroit fini, seroit signé par l’officier commandant et autres officiers, conjointement avec l’inspecteur. Ce contrôle apposé, nul autre, non inscrit, ne pourrait sous aucun prétexte, prétendre à la paye de la journée: au second appel (celui de l’après-dîner), mêmes formalités à remplir, meme contrôle à apposer.

Quelques personnes pourraient peut-être désirer que ceux qui auroient manqué à l’appel du matin, pussent se présenter au second appel; mais comme il y a de l’inconvénient, il seroit prudent de point y acquiescer.

A l’appel, chaque ouvrier seroit obligé de représenter une carte de la section qui l’auroit enregistré: cette mesure doit être de rigueur; tout le monde doit en sentir la nécessité.

Les patrouilles no souffriront point que ni enfans, ni femmes, soit celles habillées en femme, soit celles sous l’habit d’homme (il y en a beaucoup ainsi déguisées) puissent être enregistrées: il faut qu’une masse de travail, qui doit être fait tel ou tel jour, puisse être représenté par une masse de force qui, à jour fixe, l’ait exécuté; car le temps fixé pour la confection du camp a dû ou devoit être au moins ainsi calculé.

Chaque patrouille relevée, instruira de suite sa section des abus à dénoncer, ou des réformes à proposer. La section, de son côté, en instruiroit, 1°. le directeur-général du camp; 2°. le comité central, où les commissaires qui y seront assemblés inscriront, sur un registre, intitulé: Registre des travaux du camp sous Paris, chaque plainte, chaque abus dénoncé; chaque section en tiendra une note exacte, pour les communiquer à ses patrouilles, — quand elles seront commandées: elles seront à même, par là, de s’assurer si les abus existent encore, ou si le directeur les a arrêtés.

VII

Нац. арх.

С. 279.


Письмо Ролана.


18 ноября 1792 г.


Paris le 18 novembre 1792, l’An 1-r de la République française.

Un citoyen au Président de la convention Nationale.


Je me dépouille du titre de Ministre, parce qu’il sert à faire mettre des entraves à la Liberté de l’homme à qui il est donné; parce que je crois utile à la chose publique d’user en ce moment de tout le droit du citoyen et de l’homme libre pour attaquer des préjugés, dont les effets seroient funestes à la France.

Le comité d’agriculture et de commerce a présenté un projet de décret que me font croire très nuisible quelqu’experience en administration, des voyages en Europe pour y étudier le génie des nations leurs relations commerciales et très particulièrement la naissance et le progrès de cet esprit qui veut et doit faire, des intérêts privés — les éléments de l’intérêt public. Tout et l’histoire d’Angleterre, et la nôtre propre, et les grandes vues de Turgot et les erreurs désastreuses de Necker, tout prouve que le gouvernement ne s’est jamais mêlé d’aucun commerce, d’aucune fabrique, d’aucune entreprise, qu’il ne l’ait fait avec des frais énormes en concurrence avec des particuliers et toujours au préjudice de tous; que toutes les fois qu’il a voulu s’entremêler dans les affaires des particuliers, faire des règlements sur la forme sur le mode de disposer des propriétés, de les modifier à son gré il a mis des entraves à l’industrie, fait enchérir la main d’œuvre et les objets qui en sont résultés.

L’objet des subsistances est dans ce cas plus particulièrement qu’aucun autre parcequ’il est de première nécessité, qu’il occupe un grand nombre d’individus et qu’il n’en est pas un seul qui n’y soit intéressé. Les entraves annoncent, appellent, préparent, accroissent, propagent la défiance; et la confiance est le seul moyen de faire marcher une administration dans un pays libre. La force — quelque moyen coactif qu’on imagine — ne sauroit être employée que dans les convulsions dans les momens violens et irréfléchis, mais dans une suite de travaux dans une continuité d’opérations, l’emploi de la force nécessite la continuité de son usage; elle en établit le besoin, elle le multiplie et l’aggrave sans cesse; de manière que bientôt il faudrait armer la moitié de la nation contre l’autre. Tel sera toujours l’effet des décrets qui auront pour but de contraindre ce que la justice et la raison veulent et doivent laisser libre.

Or, toute déclaration exigée et fait de subsistances spécialement sera fausse et nécessitera la violence: tout ordre de porter ça où là, en telle ou telle quantité, de vendre en tel lieu et non en tel autre, à telle heure aux uns, à telle heure aux autres; tout, ce qui établira la gêne tendra à l’arbitraire et deviendra vexatoire. Le propriétaire s’inquiète d’abord, se dégoûte ensuite; il finit par s’indigner, le peuple, alors peut s’irriter et se soulever. La source des prospérités seroit tarie, et la France deviendroit la proi d’agitations longues et cruelles. C’est une arme terrible dont les malveillans ne tardent pas de s’emparer, qu’un decret qui porte avec soi la contrainte et laisse à la violence de le diriger. Déjà celui du 16 septembre dernier qui ordonne le récensement des grains et autorise l’emploi de la force pour son exécution, répand l’allarme et favorise les emeutes. Encore une entrave, encore une provocation de l’autorité pour la soutenir, je ne connois, je ne conçois plus de puissance humaine capable d’arrêter les désordres.

On ne se représente pas assez, qu’en administration, en législation, comme en méchanique, la multiplicité de rouages gêne les mouvemens, retarde ou diminue l’effet. Faute d’un plan raisonné fondé sur l’histoire des faits, sur le résultat des combinaisons, sur la somme des moyens moraux et physiques, un code se trouve chargé d’articles dont les uns sont destinés à rectifier les autres. Il s’en suit une complication susceptible de commentaires et l’exécution devient également difficile et hazardeuse. Les inconvénients de cette nature sont infiniment graves, dans la législation des subsistances, qui devient alors un arsenal d’armes meurtrières que saisissent tous les partis.

Président de la représentation d’un grand peuple, montrez que le grand art est de faire peu et que le gouvernement, comme l’éducation, consiste principalement à prévenir et empêchér le mal d’une manière négative pour laisser aux facultés tout leur développement; car c’est de cette liberté que dépendent tous les genres de prospérité. La seule chose peut-être que l’assemblée puisse se permettre sur les subsistances c’est de prononcer qu’elle ne doit rien faire qu’elle supprime toute entrave; qu’elle déclare la liberté la plus entière sur la circulation des denrées; qu’elle ne determine point d’action; mais qu’elle en déploie une grande contre quiconque attenterait à cette liberté. La gloire et la sûreté de la convention me paroissent attachées à cet acte de justice et de raison, parcequ’il me semble que la paix et le bonheur de la nation en dépendent.

J’abonde en motifs: le temps et l’espace sont trop courts; mais je joins ici des observations que j’ai cru devoir adresser à la commune de Paris avec la proclamation du Pouvoir Exécutif et ma lettre d’envoi de cette proclamation à la convention elles concouriront à développer mes idées. Elles m’ont paru mériter assez d’attention pour être étonné que le comité chargé d’un projet auquel sont intéressées les destinées de la France, se soit éloigné de m’entendre sur une partie d’administration dans laquelle il importe autant de recuillir les vues, de peser les raisons pour se garantir de l’erreur et n’être pas exposé à des méprises.

Je soumets à la sagessée de l’assemblée mes représentations sur le sujet de mes plus importantes sollicitudes: je les lui dois comme citoyen et c’est à ce titre que je lui en fais hommage.

Roland.

VIII

Нац. арх.

С. 239. Pce № 1.

№ 264.

Paris le 23. 9-bre 1792.


L’An 1-er de la République française.


Второе письмо Ролана.


23 ноября 1792 г.


Monsieur le Président,


Je fais passer, ci joints, à la Convention Nationale, deux états de la situation actuelle des subsistances à Paris. Le premier est le compte qui a été rendu, le 17. de ce mois, au Conseil général de la Commune, par les Administrateurs de ces subsistances, et le second comprend le détail des ressources en grains et farines, pour la Consommation de la Capitale, au 20. du même mois; Il est bon de répandre la connaissance de ces deux Etats, autant qu’il sera possible, pour rassurer le Peuple sur les inquiétudes, que l’on cherche à lui donner relativement à la subsistance.

L’Assemblée verra que nous n’aurions à craindre si la confiance laissait à la circulation des denrées, la liberté, qui lui est nécessaire, mais que nous avons tout à redouter, parceque cette confiance n’existe pas, et que l’administration de la commune de Paris est propre à l’éloigner de plus en plus et définitivement à l’anéantir. La foiblesse du Corps Municipal ou le désir, mal calculé, de procurer quelque adoucissement aux habitans de Paris, l’a portée à faire vendre, depuis longtems, la farine à une taux inférieur au prix d’achat. Dèslors presque tous les approvisionnemens des environs se font faits dans Paris, d’où l’on retire sans cesse, au lieu d’y apporter; par cette disposition, la Municipalité fait chaque jour une dépense de 12, 000 1, qui ne sert qu’à l’épuiser, et qui, pour un avantage apparent et momentané, produit le double mal d’une surcharge qui doit finir par retomber sur le Peuple même, et d’un appât pour le voisinage qui vient retirer de Paris tout ce qui seroit nécessaire à sa Consommation.

C’est ainsi que la fixation du bois va porter l’effroi dans ce genre de commerce et y faire sentir aussi la disette.

Je ne veux point accuser les intentions; je ne suppose point que ces opérations soient dictées par le désir de capter la popularité et le dessein, de préparer des malheurs, qu’on auroit le soin de rejetter sur l’administration supérieure; mais je dis que ces opérations sont mauvaises parce qu’elles flattent pour tromper, parce que sous l’apparence d’un bien passager, elles préparent des maux affreux.

Je veille, autant qu’il est possible à l’approvisionnement général, mais je déclare que je ne puis répondre de rien, lorsque des opérations désastreuses en arrêtent les effets.

Les fermiers, les laboureurs, n’osent plus paroître dans un marché, mettre en route ou en vente, un sac de blé: Le prétexte d’accaparement fait menace et craindre d’être égorgé; et au sein même de l’abondance, nous sommes prêts à périr de misère.

Voilà le fruit de l’inquiétude, de l’agitation, des éternelles déclamations avec lesquelles on souleve les esprits, répand la menace et l’effroi. Les fripons s’agitent, les sots s’épouvantent; je suis assailli de plantes, de reproches, d’arrêtés de la Commune, qui d’ailleurs ne répond jamais aux Lettres officielles que je lui adresse, aux questions que je lui fais. Les Sections reçoivent son impulsion, en propagent les effets; les parties de l’administration sont toutes négligées; C’est un désordre affreux que je dénonce de nouveau, dussai-je y perdre la tête sur l’heure, car il faut que la chose publique soit sauvée où que je périsse avec Elle.

C’est à la Convention de prescrire enfin les mesures convenables, pour que l’administration de Paris soit remise en des mains sages, qui ne sacrifient point à une éphémere popularité, à des vûes particulières d’intérêt ou de vengeance, la paix et la sûreté de cette Ville.

Quarante mille quintaux de grains sont partis du Havre pour Paris; si la fureur des agitations, la crainte qui les accompagne, les clameurs qui les suivent, empêchoient ces provisions d’arriver, nous souffririons de la famine et la faute en seroit uniquement à la foiblesse, qui n’auroit point établi le régime équitable, répressif contre les malveillants, protecteur de la sûreté, de la propriété, et de la plus grande liberté du Commerce.

J’ose dire enfin que l’esprit de la Commune de Paris finira par perdre la Capitale et la Convention elle-même si elle ne met fin à cette agitation des sections, à cette permanence, qui n’est plus que celle du trouble et de la désorganisation, et à l’existence de cette Commune, foyer de toutes les intrigues.

Le Ministre de l’intérieur, Roland.

IX

L. 127. Corresp. générale, № 6.

Архив департамента Устьев Роны.


19 février 1793.


Aux commissaires députés extraordinaires du département des Bouches du Rhône près de la convention nationale à Paris.


Nous vous envoyons, citoyens collègues, les délibérations des administrateurs du dep. des Bouches du Rhône pour demander l’augmentation des salaires des calfats et autres ouvriers employés au service de la république dans les arsenaux. La modicité des salaires de ces ouvriers ne peut suffire à leur subsistance et à celle de leurs familles, ils n’ont cependant la pluspart d’autre ressource que leur travail. Leurs bras, leur suffisoient auparavant pour fournir à toute leur depense et depuis qu’ils sont au service de la Republique leurs enfants n’ont plus de pain.

Vous savez que les journées de ces sortes d’ouvriers se payent à Marseille des six à sept livres par jour, cependant à Toulon ils ne reçoivent dans l’arsenal que 42 de moitié argent, la moitié papier.

Il est justice de la convention nationale d’accorder l’augmentation du salaire que nous sollicitons, nous avons pensé que vous emploiriez tout votre zèle à l’obtenir et nous espérons que vous y réussirez, nous vous recommandons la plus grande activité dans la poursuite de cette affaire.

X

Нац. арх.

BB3 80, картон 44.


31 мая 1793 г.


(Неразборчивая, малограмотная рукопись, почти без знаков препинания).


Le peuple de Paris levé en masse.

Le peuple de Paris bien convaincû de la justice de la cause qui vient de le faire lever tout entier pour la troisième fois s’est porté hier en

masse à votre porte et vous a fait entendre le langage de la modération de la justice et de la vérité il vous propose des mesures efficaces pour opérer le salut de la patrie après l’avoir fait attendre plus de trois heures les conspirateurs qui sont dans votre sein et qui sont les memes de la maiorité l’ont accablé d’outrage et de risée et il n’a pu obtenir justice des attentats ainsi par cette faction liberticide qui veut nous précipiter dans l’abime qu’elle à creusé sous nos pas.

Nous venons législateurs répéter pour la seconde fois et dernière les mesures que vous devez prendre pour sauver la patrie et nous vous déclarons au nom du peuple entier de paris ici présent au nom de nostre département qui attendent de nous leur salut que nous ne quitterons point cette enceinte qu’exterieur n’ayent été converties en décret. (Явный пропуск. — Е. T.).

Le temps de la modération est passé celui de la justice soumise du peuple commence.

Il seroit superflu de tracer ici le tableau hideux des crimes atroces commis pas les 22. députes dénoncés par les sections de pays et par la majeure partie des départemens, car le publique entier les connoit depuis longtemps ces hommes pervers couverts de crimes et d’infamie.

Ils sont l’objet de l’exécration de tous les républiquains et il est tributaire que les judiciaires porte au plus haut dégré d’évidence les attentats de ces quelques représentants du peuple qui chargé de ses interets les plus chers l’on lâchement vendu aux guinées de la Cour de Londres, et se sont constitué les chefs de la contre révolution que l’Europe s’efforce d’opérer parmi nous.

Nous vous demandons donc que Brissot, Guadet, Gorsas, Barbason, Genvormé, Vergniaud et les autres seize députés dénoncés par les sections soyent décrétés sur le champ d’accusation.

N’oubliéz pas que Marat à été décrété et envoyé au tribunal révolutionnaire sur la dénonciation de quelques individus suspects puis qu’il les avoit dénoncés lui même or la dénonciation d’une entière cité appuyée de l’adhésion de la majorité des patriotes de la république doit avoir autant de poids sur vos esprits que celle de quelques individus.

Vous ne pouvez pas avoir deux poids et deux mesures, nous réclamons ici les principes sacrés de l’égalité ceux de la justice qui veut que le criminel ne soit nulle part inviolable et que l’accusé quelque soit le caractère dont il est revêtu ne puisse jamais être soustrait aux tribunaux établis pour prononcer sur le mérite des accusations.

La commission des douze que vous aviéz cassé à usurpé le pouvoir dictateur pour enchainer le peuple elle à foulé aux pieds vos loix celle surtout qui defend de violer de nuit l’azile des citoyens puisque des patriotes purs, des magistrats du peuple couverts de toute sa confiance ont été arrachés au milieu des ténèbres de leurs aziles et enlevés à leurs fonctions. Nous demandons également que ces douze tirans soyent décrétés sur le champ d’accusation.

Législateurs, fatiguée d’avoir sans cesse à combatre les esclaves de toute l’Europe et une nuée d’ennemis de l’intérieur qui nous pressent de toute part, nous demandons qu’il soit levé dans toutes les villes, bourgs et hameaux de la république des armées révolutionnaires uniquement composées de sansculotte et destinés à protéger les patriotes contre les ennemis de l’intérieur dont le nombre sera proportionné à la population de chaque ville que chaque citoyen qui servira dans ces armées reçevra

25 sols par jour prelevés sur la taxe imposée aux riches, que l’armée de Paris sera portée à 20. mille hommes. Nous demandons que dans toutes les places de la république et sous les yeux du peuple il soit élevé des atteliers occupés à la fabrication des armes de toute espèce afin que tous les Sans-Culotte soyent incessamment armés pour la deffense de leur droit et de leur liberté.

Législateurs, ecoutez enfin les cris, les gémissements des patriotes des départements qui victimes de l’agioteur et des accaparements sont obligés de payer le pain huit, dix, douze et jusqu’à 15 sols la livre et sont condamnés à périr d’inanition et de misère par cette contre révolution qui voudroit les ramener à la royauté par la famine, hatez-vous donc de décréter que partout où la livre de pain exécedera trois sols, le surplus sera restitué exactement à tous les Sans-Culotte à raison de deux livres pesant par teste et que cette dépense sera prise sur les sols additionnels.

Décrétez le prompt désarmement et la mise en arrestation dans toutes les villes de la république des hommes suspects et que les hommes connus par leur incivisme et par leur conduite contre révolutionnaire soyent livrés au glaive vengeur des loix, mettéz un terme à cette nuée de conspiratiou sans cesse renaissante à ces défaites concertées en licentiant de nos armées tous les hommes connus par leur incivisme et par leur conduite contre-révolutionnaire soyent livrés au glaive vengeur des loix, et tout les ci-devant Nobles qui de concert avec nos ennemis leur livrent nos soldats sans deffense.

C’est dans les sections de la République que les contre révolutionnaires, que les partisans de la royauté trouvent un point de ralliement; décrétéz que tant que la patrie sera en danger, il n’y aura d’admis à vote? dans les sections que les Citoyens qui seront connus pour avoir constamment professé des principes purs depuis 1789, que les Comités révolutionnaires des Sections soyent chargés de décider quels sont les Citoyens purs qui auront droit de voter.

Le tribunal révolutionnaire de Paris à la confiance du peuple prolongé son existence telle qu’elle est de trois mois et que les patriotes soyent autorisés à lui adjoindre deux sections investies des mêmes pouvoir et formées des mêmes élémens.

Législateurs, occupez-vous sérieusement des Citoyens malheureux à qui les blessures, la vieillesse ou les infirmités interdisent les travaux pénibles, ouvréz enfin pour eux des atteliers que leur assurent un travail accomodé à leur foiblesse et dont le produit soit moins fixé sur la valeur réelle de ce qu’ils auront fait que sur les besoins qu’ils éprouvent.

Mettez promptement à exécution votre decrét portant l’emprunt forcé d’un milliard sur les riches.

Hâtez vous d’accorder aux épouses, aux mères, aux enfans des deffenseurs de la patrie la juste indemnité qui leur est due par la Nation et que cette dette la plus sacrée de toutes soit incessament acquittée.

Législateurs, épuréz le comité de salut public, épurez le conseil exécutif, chasséz du trône des affaires, les Lebrun les Clavière et cette horde d’agens subalternes dont l’incivisme est connu qu’ils soyent remplacés sur le champ par des patriotes purs et intelligents. Chasséz surtout, chasséz cet infâme directoire de portes qui est ouvertement coalisé avec nos ennemis.

[*21] Prenez des mesures promptes pour empêcher les patriotes de s’assembler de tomber sous le fer liberticide des contre révolutionnaires qui dans ce moment prévient sur eux le despotisme le plus affreux celle plus barbare (sic) et les égorge impitoyablement.

Législateurs, voila les mesures que nous vous proposons nous demandons que vous mettiez aux voix par appel nominal leur conversion en décret.

XI

Нац. apx.

F7 36882.


Feuille des rapports et déclarations faits au bureau de surveillance.


du 25. Juin 1892, l’an 2e de la République.


Nota: Cette feuille a été suspendue pendant quelques jour à cause de l’extrême stérilité des Rapports, mais on est maintenant en état de lui rendre toutte son activité, et l’intérêt dont elle est susceptible.

Plus on murmure contre la chereté des denrées, plus elles augmentent, les Marchands paroissent se plaire à annoncer qu’on payera tout encore plus cher, en sorte que cette espèce d’aristocratie Mercantille fait infiniment de mal, aigrit les esprits, et porte les Malheureux à maudire la Révolution. On désireroit un exemple Légal contre le premier Marchand qui seroit convaincu d’avoir annoncé une augmentation prochaine des denrées qui ne sont déjà que trop chères, et au dessus des moyens de la majeure partie des vrais Sans-Culottes qui ont fait la révolution.

On continue de se plaindre des trouppes cazernées dans les environs de Paris, et en partie de la Compagnie des Chasseurs du Midi. On voit avec beaucoup de peine l’insouciance soit des Ministres, soit du Conseil executif, sur les différentes, dénonciations qui leur sont faites; et on cite un trait entr’autres qui doit donner une idée affreuse de la manière dont sont composées ces trouppes.

Douze Brigands habillés en fardes nationnaux se sont portés au plus fort Moulin de Gonèse, ont fait ouvrir au nom sacré de la Loi, ont attaché le Meunier, sa femme et son Enfant, leur ont bouché les yeux, et ont enfoncés une armoire dans laquelle ils ont pris 7, 000 1. et assignais, 8 Couverts, une Ecuelle et 3 timballes d’argent. Si ce vol restoit impuni, ces scélérats renouvelleroient leur Brigandages, et les propriétés se trouveroient viollées par ceux là mêmes qui sont payés pour veiller à leur Conservation.

On est sans Crainte sur les Ennemis extérieurs et on commence à espérer le succès de nos troupes de l’intérieur; mais ces différentes circonstances ne font qu’irriter davantage les malveillants qui agitent le Peuple de mille manières. On dit que les gros Marchands, qui craignent le pillage font sortir impunément leurs marchandises de Paris; ce qui en diminuant la quantité en augmente le Prix. On jette l’alarme en annonçant que les passages de l’approvisionnement de Paris sont interceptés par les Rebelles. On va jusqu’à persuader qu’il n’y a pas de farines pour un mois, par tout ces bruits qu’enfante l’aristocratie, on fatigue le Peuple que l’on regrette de voir aussi calme.

L’achèvement de la Constitution, et la fête à laquelle cette circonstance à donné lieu, à encore une fois déconcerté les Royalistes, fédéralistes, modérés et autres animaux de cette espèce.

L’opinion publique y a infiniment gagné et l’espoir d’avoir bientôt des loix sages à exécuter accablent ceux qui crient à l’anarchie.

Les marchands d’argent sont plus impudents que jamais à la Bourse, où est le rassemblement considérable; on désireroit voir fondre sur eux en force, et on se persuade qu’on n’y trouverait pas un bon sujet.

Les Louis se payent 100 l.

XII

Нац. арх.

(1792 г.)

С. 153, plaquette 277, pièce № 412.


Séance du 11 juillet au soir.


Envoyée à la commission Extraordinaire des Douze.


Pétition des ouvriers.


Messieurs de l’assemblée Nationale Lésgislateurs.


Nous venons en députation au nom de nos camarades, composant, quarante mille hommes tous travaillants dans les Bâtiments; nous venons déposer dans votre sein l’affliction que nous éprouvons, de voir que M. Pe-tion, et le Procureur de la commune, sont toujours suspendus de leurs fonctions. Depuis le malheureux jour ou le Département s’est permis de l’interdir, tous les âmes honnêtes en ont gemi; chaque jour amenoit l’espoir de le voir réhabilité, et tous les jours les espérances ont été vaines.

C’est dans cette enceinte, Législateurs, lors de l’assemblée constituante, qu’il s’est montré digne représentant de la nation: La Patrie toujours chère a son cœur a vû en lui un homme incorruptible, aussi le Peuple, dont il a toute la confiance, est-il comme anéanti de ne plus le voir en place, et lui ravir ce magistrat rare, par ses vertus, c’est le priver de ses plus douces consolations.

Quoi! seroit-ce un crime de n’avoir point publié une loi qui devoit couvrir de deuil cette capitale qui l’eut ensanglantée? et dans le moment ou nous sommes que de victimes gémiroient encore! La Vengeance même ne seroit point assouvie, au lieu que tous les citoyens se voyent toujours avec plaisir, comme dans une famille bien unie, et dans leurs moments de loisir se rassemblent en silence, se consolent entre eux, et chacun retourne satisfait dans ses foyers: Il a épargné des malheurs étonnants et nous le bénissons.

Oui, Législateurs, nous ne cesserons de tenir ce langage; notre maire est l’ange tutélaire de cette capitale et servira de modèle à ceux qui le suivront.

Nous vous prions de rendre à nos vœux un si digne magistrat. En vous demandant cette grâce nous vous suplions de nous en accorder une autre, celle du changement du Directoire du Département.

Nous attendons de l’équité du sénat qu’il nous accorde la grâce que nous lui demandons. Pour nous, notre tâche sera quand la Patrie sera en danger, de nous couvrir de nos armes, combattre l’ennemi et verser notre sang pour le soutien de la Liberté, et le maintien de la Constitution.


(Подписи).

XIII

Архив департамента Роны.

L. 398–403. (1797 г.).


Arrêté que copie de la présente sera transmise tant au ministre de l’intérieur, qu’a celui de la Guerre avec invitation pressante de prendre les dites observations en très grande considération.

Séance du 12 floréal an cinq de la Rép. Française Repondre au Bureau Consultatif.

Observations relatives au Commerce et aux Manufactures de Lyon.

On ne cesse de repéter que l’on veut rendre au Commerce toute sa splendeur, à nos manufactures toute leur activité» que c’est le seul moyen de rétablir nos finances que six années de guerre ont anéanties, de rendre le numéraire à la circulation, de rouvrir toute les sources du bonheur public, de faire enfin disparoitre et oublier tous nos maux en ramenant les français à leur industrie naturelle par toute les ressources qui peuvent encore porter nôtre commerce au plus haut degré de gloire.

Que faut-il pour remplir ce but? protection, tranquillité et sûreté, ces moyens sont dans la main du gouvernement, favoriser les villes de manufacture, non par des privilèges, elles n’en réclament pas, eloigner d’elles tout ce qui pourroit y amener l’oisiveté, le libertinage ou la dissipation, veiller sur le prix des denrées de première nécéssité, coiter avec soin tout ce qui peut contribuer à le faire augmenter, assurer par une bonne police l’ordre et la tranquillité dans l’intérieur, empocher sévèrement, l’exportation de nos matières premières, encourager l’importation de celles étrangères, faire de bons traités de commerce avec les puissances à qui nous donnons la paix; là se bornent toutes les prétentions du Commerce à la sollicitude du Gouvernement.

Les manufactures employent des ouvriers des deux sexes avec le même avantage; les hommes se livrent aux travaux qui exigent de la force et aux grandes opérations de commerce, les femmes sont utiles aux ouvrages plus minutieux, le luxe des modes pour l’étranger, des broderies, des habillements leur est presque entièrement confié; les hommes reçoivent un salaire plus considérable, mais il faut néanmoins aux uns et aux autres les moyens de subsistance pour eux et leur famille l’excessive cherté des denrées augmente nécessairement la main d’œuvre, et cette augmentation, jointe aux prix très élevé des matières premières, nuit dans beaucoup d’objets de notre industrie à la concurrence que nous avons intérêt de maintenir avec l’étranger.

Sous ces rapports les troupes ne doivent pas être en nombre dans les villes de Commerce et de Manufactures; cette augmentation passagère d’habitans donne aux denrées un surhaussement de prix qui se communique de suite à la main d’œuvre et qui subsiste longtems même après leur éloignement, ce premier inconvénient bien senti, par les gouvernements avoit fait placer les troupes toujours loin des villes de manufactures, le gouvernement anglais en usa toujours ainsi pour Manchester etc., les troupes ne séjournoient jamais à Lyon, cette disposition politique avoit encore une autre cause.

Les soldats, quelque disciplinés qu’ils soient, répandus dans les villes cherchent à se délasser de la fatigue des camps, s’ils ont défendu nos frontières avec ardeur, s’ils ont étendu nos conquêtes au péril de leurs vies, il est asséz naturel de croire que dans l’intérieur ils cherchent toutes les compensations, toutes les jouissances dont ils ont été privés: pour se procurer ces jouissances, ils se choisissent des compagnons de plaisir, soit parmi les ouvriers, soit avec les ouvrières qui trouvent aussi dans ces amusements une vie plus douce que celle d’être tout le jour attaché à un métier, à une broderie, etc., les mœurs se corrompent, la licence remplace la vie laborieuse; viennent à sa suite les rixes, les insurrections, et souvent les plus grands désordres, enfants de l’oisiveté, de là les ateliers sont abandonnés, les manufactures languissent, le manufacturier voit ses espérances s’évanouir, ses fonds sont en souffrance, les commissions prises de l’étranger sont retardées, les foires, ces temps précieux pour les ventes, sont manquées le commissionnaire frustré des bénéfices qu’il attendoit retire ses ordres, et en dernière analyse la balance du commerce tourne au détriment de la France voilà pour toutes les villes de manufactures en général, qu’il soit permis d’ajouter quelque chose de particulier pour Lyon, la ville sans contredit la plus intéressante pour le trésor public par ses nombreuses manufactures par son immense population, et par sa prépondérance dans la balance du commerce avec l’étranger.

Les malheurs de Lyon sont assez connus, les manufactures délapidées, les chefs fuyant ou périssants sur les échafauds, les ouvriers cherchant une terre hospitalière qui leur donne du pain et du travail, portants à l’étranger l’industrie qui n’auroit jamais abandanné notre sol sans les horreurs qui s’y sont commises, les capitalistes enterrans le numéraire qui a pu leur rester après les ravages du papier monoye dans la crainte qu’il ne leur soit enlevé.

Tous ces maux présens encore à la mémoire des malheureux Lyonnais se couvrent d’un voile quand l’horison politique est sans nuages, la confiance reparoit, l’homme industrieux se livre au travail, l’homme à argent délie sa bourse, de cet heureux concours nait la prospérité publique mais, s’il survient un mouvement dans le gouvernement au renouvellement des calomnies, à l’approche des Reverchons, à la nouvelle de mesures révolutionnaires au soupçon de l’existence d’un camp dont la présence doit influer sur le prix des denrées, sur la main d’œuvre et sur les mœurs, surtout lorsqu’il est reconnu que les troupes arrivent toujours prévenues contre les habitans de Lyon par la malveillance que les scélérats ennemis de cette ville, ont eu soin de semer sur leur route, alors toutes les craintes renaissent, le capitaliste serre de nouveau sa bourse, le numéraire disparoit, le taux de l’intérét augmente en raison de sa rareté, le manufacturier s’arrête, l’ouvrier manquant de travail ne peut plus fournir du pain à sa malheureuse famille, déjà il songe quel pays pourra lui procurer des ressources, tous les travaux sont suspendus. Ces oscillations perpétuelles de craintes et d’espérances effrayent l’ouvrier qui n’attendoit que la paix pour rentrer dans ses foyers et portent le découragement total parmi ceux qui sont restés, dont le nombre ne pourrait suffire lorsque les manufactures reprendront toute leur activité.

Que deviennent alors ces magnifiques promesses repetées tant de fois, de faveurs pour les manufacturiers, de travail pour les ouvriers, de soulagement pour les indigents.

C’est donc à détruire toutes les craintes et à réaliser toutes les espérances que doit s’attacher le gouvernement, s’il veut voir refleurir le commerce, et ce sera alors et seulement alors, que le manufacturier et l’ouvrier dont les intérêts sont si étroitement liés, travailleront avec courage pour leur bonheur et pour la prospérité publique; rien ne leur manquera, ni ressources, ni travail, si le gouvernement faisant usage de tous ses moyens leur assure protection, tranquillité et sûreté, c’est alors que tous les canaux d’abondance s’ouvriront, que tous les échanges se feront au dedans et au dehors, que nos manufactures s’enrichiront du luxe de l’étranger, c’est alors enfin que le commerce français reprenant toute sa splendeur ne trouvera plus de rivaux comme la France ne trouvera plus d’ennemis, et chacun à l’emoi s’empressera de repeter: Vive la paix, vive la république.

Fait au Bureau de commerce de Lyon.

Lyon 12 floréal an cinq de la République Française.

XIV

Архив города Марселя, картон «Corporations».


(Ноябрь 1797 г.).


Marseille le 11 frimaire an 6 de la République française.


Aux citoyens composant le Bureau central.


Les ouvriers soussignés de cette commune vous exposent citoyens, que pendant la réaction royale, ils ont été forcés d’abandonner leurs chantiers et même de se réfugier soit à Toulon, soit ailleurs pour se soustraire aux poignards des egorgeurs.

Ils sont rentrés à l’époque de l’arrivée des troupes de la répoublique qui à dissipée l’essaim de cette borde de cannibales. Mais leur audace accroit avec l’indulgence des républicains et les voila encore non seulement sur le pavé, mais maîtres des chantiers et de tous les transports jusqu’à ceux des coches.

Chaque fois que les exposants se présentent pour travailler, ils sont rejettes avec mépris, les chargeurs ne veulent pas les employer aux coches, la Messagerie Nationale également, cependant il faut que les républicains vivent et alimentent leurs familles, il faut que les sicaires du royalisme fassent place à ceux qu’ils ont chassé et qu’ils ont voulu égorger.

Par toutes ces considérations, nous vous prions, citovens, de prendre telles mesures que vous jugerez convenables pour que nous puissions à la sueur de notre front gagner du pain qui nous est du à tant de titres Salut et fraternité.

(103 подписи)

XV

Нац. арх.

F12 679.


4 июня 1798 г.


Прошение рабочих мануфактур города Нанта (департамент Loire-Inférieure).


Au Citoyen Président du Directoire exécutif.


Citoyen Directeur.


Depuis longtemps les cris de notre misère retentissent à vos oreilles, sourdes à la voix de nos réclamations, elles sont restées comme nous dans l’oubli, et l’opprobre devient notre seule existence.

Presque tous pères de famille, nos femmes, nos enfans réclament de votre paternité une loi bienfaisante qui redonne la vie à nos manufactures, nous gémissons, de voir nos ennemis triompher par la préférence marquée qu’éprouvent leurs marchandises, tandis que les Manufactures françaises presque toutes ruinées par les fléaux de la guerre et de la funeste concurrence des Etrangers, tombent dans l’abîme et s’ecroulent. Nantes, ville jadis si florissante mais trop malheureuse aujourd’huy, ne méritera t’elle donc pas un instant votre considération, nous gémissons de voir nos ennemis préférer les marchandises Etrangères aux productions de nos Manufactures, nous accuserons pas leur ambition de les introduire en France, mais nous réclamons des loix qui en défendent l’entrée, nous accusons aux yeux de l’univers ces êtres légers préférant donner la mort a des milliers d’ouvriers pères de famille, plutôt que de donner la preférénee aux productions natales, mais leur plant jetté, tout ruiner est leur système, c’est a vous Représentans, à dire un mot et, nous aurons encore quelques mois d’existence vous adouciréz notre vie malheureuse et pénible. Si nos plaintes, si l’horrible position dont nous vous avons fait part dans nos dernières pétitions, n’a touché vos cœurs, alors, nous mourrons, mais comme Républicain il faut le faire au champ de l’honneur; c’est pourquoi Législateurs renvoyés des manufactures de cette ville, ayant parcouru en vain la République pour trouver de l’occupation dans les divers atteliers jadis si florissants, mais ruinés, nous vous demandons d’accorder des secours à nos femmes et a nos enfans, et nous sacrifierons nos états pour marcher à la défense de la patrie, ce sont nos dernières ressources Notre affreuse position fait trembler, que ne pouvez-vous descendre dans nos demeures, habitées et desolées par ce que la misère offre de plus touchant bientôt pénétrés de tant de maux, vous prendriez les moyens de les adoucir, sur tous les points d la République, les Manufactures sont dans l’aneantissement et la branche seule des manufactures d’indiennes occupant plus d’un million d’individus de tous sexes et tous âges a droit à votre sollicitude, c’est en faisant quelques efforts pour nos atteliers détruits pour les reste des Arts et de l’industrie, qui serait nécessairement remplacés par l’ignorance, que vous acquererez de nouvelles ressources pour l’Etat, c’est ainsi que vous nous conserverez, ainsi que nos familles, et que l’argent circulera bein plus dans la République partout; nous vous rendrons des actions de grâce et c’est là le plus précieux trésor que puissent désirer les législateurs.

Pénétrés de la plus intime confiance que notre pétition parviendra jusqu’avous, c’est au nombre de 300 malheureux que nous réclamons vos bontés et nous disons respectueusement. (Sic).

Nantes le 19 prairial an sept.

XVI

Архив департамента Loiret.

Серия L, связка № 151.


(1799 г.)


Циркуляр Футе.


Paris, le 6 vendemiaire, an 8 de la République une et indivisible.

Le ministre de la Police générale de la République.


Au commissaire central du dept du Loiret.


Il existe Citoyen, dans la République une espèce de coalition entre les ouvriers employés dans les manufactures particulièrement dans celles les papeteries tendante à obtenir contre le vœu de la loi un regime indépendant pour cette classe de Citoyens et cœrcitif envers ceux d’entre eux qui refusent de se soumettre aux volontés des meneurs de l’association.

Elle a ses chefs et ses correspondans dans les communes ou des ateliers sont établis. Elle convoque et tient des assemblées, distribue des lettres de créance, frappe d’interdiction telle ou telle fabrique et fait défense aux ouvriers d’y travailler sous peine d’être bannis de toutes les autres.

Les manufacturiers eux memes ne sont point à l’abri de la funeste influence de cette association. Leurs fabriques tombent anéanties au gré de ses capricieuses décisions ou ne peuvent éviter l’interdiction qu’en payant une amende excessive.

Ces désordres fomentés sans doute et entretenus par l’Angleterre, dans le dessein de consommer la ruine de nos manufactures, doivent fixer votre attention et appelent toute l’activité de votre surveillance; en vous les signalant je suis assuré que vous allez faire tous vos efforts pour dévoiler ces coupables manœuvres. Vous aurez l’œil sans cesse ouvert sur les lieux de rassemblement des ouvriers, sur l’esprit qui s’y manifeste et le but qu’on s’y propose. Vous tacherez surtout de saisir leurs correspondances afin de connaitre les principaux agents de la coterie.

Dans le cas ou des indices sur ces ramifications dans les ateliers de votre Dept, viendraient à votre connaissance, vous prendrez à l’instant les mesures de sûreté et de repression que la loi détermine. L’arreté du Directoire Executif du 18 fructidor an 4 vous trace la marche que vous avez à prendre.

Enfin vous correspondrez à ce sujet avec vos collègues près les Administrations centrales partout où il sera nécessaire, et vous aurez soin de me tenir exactement informé de vos découvertes et de vos demarches relatives à cet objet important.

Salut et fraternité.

Fouché.

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