LA BELLE AU BOIS DORMANT[70]

Il était une fois un Roi et une Reine qui étaient si fâchés de n’avoir point d’enfants, si fâchés qu’on ne peux pas dire. Tout était mis en œuvre, et rien n’y faisait[71].

Enfi n pourtant la Reine est devenue grosse, et est accouchée d’une fi lle : on faisait un beau baptême ; on a donné pour Marraines à la petite Princesse toutes les Fées qu’on a pu trouver dans le pays (il s’en trouvait sept), et chacune d’elles lui a fait un don, comme c’était la coutume des Fées en ce temps-là.

Après les cérémonies du baptême toute la compagnie est revenue au palais du Roi, où il y avait un grand festin pour les Fées. On a mis devant chacune d’elles un couvert magnifi que, avec un étui d’or massif, où il y avait une cuiller, une fourchette, et un couteau de fin or, garni de diamants et de rubis. Mais comme chacun prenait sa place à table, une vieille Fée est entrée qu’on n’avait point priée[72] parce qu’il y avait plus de cinquante ans qu’elle n’était sortie d’une tour[73] et qu’on la croyait morte, ou enchantée.


Le Roi lui a donné un couvert, mais il n’a pas eu moyen de lui donner un étui d’or massif, comme aux autres, parce que l’on n’en avait fait faire que sept[74] pour les sept Fées. La vieille a cru qu’on la méprisait, et a grommelé quelques menaces entre ses dents[75]. Une des jeunes Fées qui se trouvait auprès d’elle l’a entendu, et jugeant qu’elle pourrait donner quelque fâcheux don[76] à la petite Princesse, est allée, dès qu’on est sorti de table, se cacher derrière la tapisserie, pour parler la dernière, et de pouvoir réparer le mal que la vieille aurait fait[77].

Cependant les Fées commencent à faire leurs dons à la Princesse.

La plus jeune lui donne pour don qu’elle serait la plus belle du monde, celle d’après[78] qu’elle aurait de l’esprit comme un ange, la troisième qu’elle aurait une grâce admirable à tout ce qu’elle ferait, la quatrième qu’elle danserait parfaitement bien, la cinquième qu’elle chanterait comme un rossignol, et la sixième qu’elle jouerait de toutes sortes d’instruments à la perfection. Le rang de la vieille Fée est venu, elle dit en branlant la tête, encore plus de dépit que de vieillesse, que la Princesse se percerait la main d’un fuseau, et qu’elle en mourrait.

Ce terrible don fait frémir toute la compagnie, et il n’y avait personne qui ne pleurait. Dans ce moment la jeune Fée sortit de derrière la tapisserie, et dit tout haut ces paroles :

— Rassurez-vous, Roi et Reine, votre fi lle n’en mourra pas : il est vrai que je n’ai pas assez de puissance pour défaire entièrement ce que mon ancienne a fait. La Princesse se percera la main d’un fuseau ; mais au lieu d’en mourir, elle tombera seulement dans un profond sommeil qui durera cent[79] ans, au bout desquels le fi ls d’un Roi viendra la réveiller.

Le Roi, pour tâcher d’éviter le malheur annoncé par la vieille, fait publier aussitôt un édit, par lequel il défendait d’avoir des fuseaux chez soi sous peine de mort. Au bout de quinze ou seize ans, le Roi et la Reine étant allés à une de leurs maisons de plaisance, il est arrivé que la jeune Princesse courant un jour dans le château, et montant de chambre en chambre, alla jusqu’au haut d’un donjon dans un petit galetas, où une bonne vieille était seule à fi ler sa quenouille[80]. Cette bonne femme n’avait point entendu parler des défenses que le Roi avait faites de fi ler au fuseau.

— Que faites-vous là, ma bonne femme ? dit la Princesse.

— Je fi le, ma belle enfant, lui répondit la vieille qui ne la connaissait pas.

— Ha ! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous ?

Elle a pris le fuseau, étant fort vive, un peu étourdie, s’est percée la main, et est tombée évanouie.

La bonne vieille, bien embarrassée, crie au secours : on vient de tous côtés, on jette de l’eau au visage de la Princesse, on la délace, on lui frappe dans les mains, on lui frotte les tempes avec de l’eau de la reine de Hongrie[81] ; mais rien ne la faisait revenir. Alors le Roi, qui était monté au bruit[82], s’est souvenu de la prédiction des Fées, et jugeant bien qu’il fallait que cela est arrivé, parce que les Fées l’avaient dit, fait mettre la Princesse dans le plus bel appartement du palais, sur un lit en broderie d’or et d’argent.

Elle était belle comme un ange ; parce que son évanouissement n’avait pas ôté[83] les couleurs vives de son teint : ses joues étaient incarnates, et ses lèvres comme du corail ; elle avait seulement les yeux fermés, mais on l’entendait respirer doucement, ce qui montrait bien qu’elle n’était pas morte. Le Roi ordonnait qu’on la laissait dormir, jusqu’à ce que son heure de se réveiller est venue.

La bonne Fée qui lui avait sauvé la vie, en la condamnant à dormir cent ans, était dans le royaume de Mataquin, à douze mille lieues de là, quand l’accident est arrivé à la Princesse ; mais elle en était avertie en un instant par un petit nain, qui avait des bottes de sept lieues (c’était des bottes avec lesquelles on faisait sept lieues d’une seule enjambée).

La Fée est partie aussitôt, et on l’a vu au bout d’une heure arriver dans un chariot tout de feu, traîné par des dragons. Le Roi lui présente la main à la descente du chariot. Elle approuve tout ce qu’il avait fait ; mais comme elle était prévoyante, elle a pensé que quand la Princesse viendrait à se réveiller, elle serait bien embarrassée[84] toute seule dans ce vieux château.

Voici ce qu’elle fait : elle touche de sa baguette tout ce qui était dans ce château (hors le Roi et la Reine), gouvernantes, fi lles d’honneur, femmes de chambre, gentilshommes, offi ciers, maîtres d’hôtel, cuisiniers, marmitons, galopins, gardes, suisses, pages, valets de pied ; elle touche aussi tous les chevaux qui étaient dans les écuries, avec les palefreniers, les gros mâtins de basse-cour, et Pouffe, la petite chienne de la Princesse, qui était auprès d’elle sur son lit.

Après qu’on les avait touchés, ils se sont endormis tous, pour ne se réveiller qu’en même temps que leur maîtresse, afi n d’être tout prêts à la servir quand elle en aurait besoin[85].

Tout cela s’est fait en un moment ; les Fées n’étaient pas longues à leur besogne. Alors le Roi et la Reine, après avoir embrassé[86] leur chère enfant, sortent du château, et font publier des défenses à qui que ce soit d’en approcher[87].

Ces défenses n’étaient pas nécessaires, car il était apparu dans un quart d’heure tout autour du parc une si grande quantité de grands arbres et de petits, de ronces et d’épines entrelacées les unes dans les autres, que bête ni homme n’y aurait pu passer[88] : en sorte qu’on ne voyait plus que le haut des tours du château, encore n’était-ce que de bien loin.

Au bout de cent ans, le fi ls du Roi qui régnait alors, et qui était d’une autre famille que la Princesse endormie, étant allé à la chasse de ce côté-là, a demandé ce que c’était que ces tours qu’il voyait au-dessus d’un grand bois fort épais ; chacun lui a répondu selon qu’il en avait ouï parler[89].

Les uns disaient que c’était un vieux château ; les autres que tous les sorciers de la contrée y faisaient leur sabbat. La plus commune opinion était qu’un Ogre y demeurait, et que là il emportait[90] tous les enfants qu’il pouvait attraper.

Le Prince ne savait qu’en croire[91], lorsqu’un vieux paysan a pris la parole, et lui a dit :

— Mon Prince, il y a plus de cinquante ans que j’ai entendu dire de mon père qu’il y avait dans ce château une Princesse, la plus belle du monde ; qu’elle devait y dormir cent ans, et qu’elle serait réveillée[92] par le fi ls d’un Roi.

Le jeune Prince à ce discours s’est senti tout de feu ; il a cru sans hésiter qu’il mettrait fin[93] à une si belle aventure ; et poussé par l’amour et par la gloire, il a résolu[94] de voir sur-le-champ ce qu’il en était.

A peine s’avance-t-il vers le bois, que tous ces grands arbres, ces ronces et ces épines s’écartent d’eux-mêmes pour le laisser passer : il marche vers le château qu’il voyait au bout d’une grande avenue où il entre. Il continue donc son chemin : un Prince jeune et amoureux est toujours vaillant. Il entre dans une grande avant-cour où tout ce qu’il voit d’abord est capable de le glacer de crainte : c’était un silence affreux, l’image de la mort s’y présentait partout, et ce n’était que des corps étendus d’hommes et d’animaux, qui paraissaient morts. Il reconnaît pourtant bien au nez bourgeonné et à la face vermeille des Suisses qu’ils n’étaient qu’endormis[95], et leurs tasses, où il y avait encore quelques gouttes de vin.

Il passe une grande cour pavée de marbre, il monte l’escalier, il entre dans la salle des gardes. Il traverse plusieurs chambres pleines de gentilshommes et de dames, dormant tous, les uns debout, les autres assis ; il entre dans une chambre toute dorée, et il voit sur un lit, dont les rideaux étaient ouverts de tous côtés, le plus beau spectacle qu’il a jamais vu : une Princesse qui paraissait avoir quinze ou seize ans, et dont l’éclat resplendissant avait quelque chose de lumineux et de divin. Il s’approche en tremblant et en admirant, et se met à genoux auprès d’elle.

Alors comme la fin de l’enchantement est venue, la Princesse s’éveille :

— Est-ce vous, mon Prince ? lui a-t-elle dit, vous vous êtes bien fait attendre.

Le Prince, charmé de ces paroles, et plus encore de la manière dont elles étaient dites, ne savait comment lui témoigner sa joie et sa reconnaissance ; il l’assure qu’il l’aimait plus que lui-même. Ses discours étaient mal rangés : peu d’éloquence, beaucoup d’amour.

Il était plus embarrassé qu’elle, et l’on ne doit pas s’en étonner ; elle avait eu le temps de songer à ce qu’elle aurait à lui dire[96], car

il y a apparence (l’histoire n’en dit pourtant rien) que la bonne Fée, pendant un si long sommeil, lui avait procuré le plaisir[97] des songes agréables. Enfi n il y avait quatre heures qu’ils se parlaient, et ils ne s’étaient pas encore dit la moitié des choses qu’ils avaient à se dire.

Cependant tout le palais s’était réveillé avec la Princesse ; chacun songeait à faire sa charge, et comme ils n’étaient pas tous amoureux, ils mouraient de faim ; la Dame d’Honneur, pressée comme les autres, s’est impatienté, et a dit tout haut à la Princesse que la viande était servie. Le Prince aide la Princesse à se lever; elle était tout habillée et fort magnifi quement ; mais il se garde bien de lui dire qu’elle était habillée comme ma grand-mère, et qu’elle avait un collet monté : elle n’en était pas moins belle.

Ils passent dans un salon de miroirs, et y soupent, servis par les Offi ciers de la Princesse ; les violons et les hautbois jouent de vieilles pièces, mais excellentes ; et après souper, sans perdre de temps, le grand aumônier les marie dans la chapelle du château, et la Dame d’Honneur leur tire le rideau[98] : ils dorment peu, la Princesse n’en avait pas grand besoin, et le Prince la quitte dès le matin pour retourner à la ville, où son père devait être en peine de lui.

Le Prince lui a dit qu’en chassant il s’était perdu[99] dans la forêt, et qu’il avait couché dans la hutte d’un charbonnier, qui lui avait fait manger du pain noir et du fromage. Le Roi son père, qui était bon homme, l’a cru, mais sa mère n’en était pas bien persuadée, et voyant qu’il allait presque tous les jours à la chasse, et qu’il avait toujours une raison pour s’excuser, quand il avait couché[100] deux ou trois nuits dehors, elle ne doutait plus qu’il avait quelque amourette : car il vivait avec la Princesse plus de deux ans entiers, et en avait deux enfants, dont le premier, qui était une fi lle, a été nommée l’Aurore, et le second un fi ls, qu’on a nommé le Jour, parce qu’il paraissait encore plus beau que sa sœur.

La Reine disait plusieurs fois à son fi ls, pour le faire s’expliquer, qu’il fallait se contenter dans la vie, mais il n’osait jamais lui confi er son secret ; il la craignait quoiqu’il l’aimât, car elle était de race Ogresse ; on disait même tout bas à la Cour qu’elle avait les inclinations des Ogres, et qu’en voyant passer de petits enfants, elle avait toutes les peines du monde à se retenir[101] de se jeter sur eux ; ainsi le Prince ne voulait jamais rien dire.

Mais quand le Roi est mort, ce qui est arrivé au bout de deux ans, et qu’il se voyait le maître, il déclarait publiquement son mariage, et allait en grande cérémonie chercher la Reine sa femme dans son château. On lui a fait une entrée magnifi que dans la ville capitale, où elle est entré au milieu de ses deux enfants.

Quelque temps après, le Roi allait faire la guerre à l’empereur Cantalabutte son voisin. Il a laissé la régence du royaume à la Reine sa mère, et lui recommandait vivement sa femme et ses enfants : il devait être à la guerre tout l’été, et dès qu’il est parti, la Reine-mère envoyait sa bru et ses enfants à

une maison de campagne dans les bois, pour pouvoir plus aisément assouvir son horrible envie.

Elle y allait quelques jours après, et a dit un soir à son Maître d’Hôtel :

— Je veux manger demain à mon dîner la petite Aurore.

— Ah ! Madame, a dit le Maître d’Hôtel.

— Je le veux, a dit la Reine (et elle l’a dit d’un ton d’Ogresse qui a envie de manger de la chair fraîche), et je veux la manger à la sauce-robert[102].

Ce pauvre homme, voyant bien qu’il ne fallait pas se jouer à une Ogresse, a pris son grand couteau, et est monté à la chambre de la petite Aurore : elle avait alors quatre ans, et est venue en sautant et en riant se jeter à son cou, et lui demander du bonbon. Il s’est mis à pleurer, le couteau lui tombait des mains, et il est allé dans la basse-cour couper la gorge à un petit agneau, et lui a fait une si bonne sauce que sa maîtresse l’assurait qu’elle n’avait jamais rien mangé de si bon. Il avait emporté en même temps la petite Aurore, et l’avait donnée à sa femme pour la cacher dans le logement qu’elle avait au fond de la basse-cour.

Huit jours après, la méchante Reine dit à son Maître d’Hôtel :

— Je veux manger à mon souper le petit Jour.

Il n’a répliqué pas, résolu de la tromper comme l’autre fois ; il allait chercher le petit Jour, et l’a trouvé avec un petit fl euret à la main, dont il faisait des armes avec un gros singe : il n’avait pourtant que trois ans. Il l’a porté à sa femme qui l’a caché avec la petite Aurore, et a donné à la place du petit Jour un petit chevreau fort tendre, que l’Ogresse trouvait admirablement bon.

Cela avait fort bien été jusque-là[103], mais un soir cette méchante Reine a dit au Maître d’Hôtel :

— Je veux manger la Reine à la même sauce que ses enfants.

C’étais alors que le pauvre Maître d’Hôtel désespérait de pouvoir encore la tromper. La jeune Reine avait vingt ans passés, sans compter les cent ans qu’elle avait dormi : sa peau était un peu dure, quoique belle et blanche ; est-il le moyen de trouver dans la ménagerie une bête aussi dure que cela ?

Ayant pris la résolution, pour sauver sa vie, de couper la gorge à la Reine, il est monté dans sa chambre, dans l’intention de n’en pas faire à deux fois ; il est entré le poignard à la main dans la chambre de la jeune Reine. Il ne voulait pourtant point la surprendre, et il lui dit avec beaucoup de respect l’ordre qu’il avait reçu de la Reine-mère.

— Faites votre devoir, lui dit-elle, en lui tendant le cou[104] ; exécutez l’ordre qu’on vous a donné ; j’irai[105] revoir mes enfants, mes pauvres enfants que j’ai tant aimés ; car elle les croyait morts depuis qu’on les avait enlevés sans rien lui dire.

— Non, non, Madame, lui a répondu le pauvre Maître d’Hôtel tout attendri, vous ne mourrez point, et vous pourrez revoir vos chers enfants, mais ce sera chez moi où je les ai cachés, et je tromperai encore la Reine, en lui faisant manger une jeune biche en votre place.

Il l’a mène aussitôt à sa chambre, où la laissant embrasser ses enfants et pleurer avec eux, il s’en est allé accommoder une biche, que la Reine a mangé à son souper, avec le même appétit que si ce serait[106] la jeune Reine. Elle était bien contente de sa cruauté, et elle se préparait à dire au Roi, à son retour, que les loups enragés avaient mangé la Reine sa femme et ses deux enfants.

Un soir qu’elle rôdait comme d’habitude dans les cours et basses-cours du château pour y humer quelque viande fraîche, elle a entendu dans une salle basse le petit Jour qui pleurait, parce que la Reine sa mère le voulait faire fouetter, parce qu’il avait été méchant, et elle a entendu aussi la petite Aurore qui demandait pardon pour son frère.

L’Ogresse a reconnu la voix de la jeune Reine et de ses enfants, et furieuse d’avoir été trompée[107], elle commande dès le lendemain au matin, avec une voix épouvantable, qui faisait trembler tout le monde[108], qu’on apporte au milieu de la cour une grande cuve[109], qu’elle fait remplir de crapauds, de vipères, de couleuvres et de serpents, pour y faire jeter la Reine et ses enfants, le Maître d’Hôtel, sa femme et sa servante : elle avait donné ordre de les amener les mains liées derrière le dos.

Ils étaient là, et les bourreaux se préparaient à les jeter dans la cuve, lorsque le Roi, qu’on n’attendait pas si tôt, est entré dans la cour à cheval ; il était venu et a demandé tout étonné ce que voulait dire cet horrible spectacle ; personne n’osait l’en instruire, quand l’Ogresse, enragée de voir ce qu’elle voyait, se jeta elle-même la tête la première dans la cuve, et était dévorée en un instant par les vilaines bêtes qu’elle y avait fait mettre. Le Roi ne pouvait s’empêcher d’en être fâché[110], car elle était sa mère ; mais il s’en consolait[111] bientôt avec sa belle femme et ses enfants..

УПРАЖНЕНИЯ

1. Найдите в тексте французские эквиваленты следующих слов и выражений:

Спящая красавица; королева родила дочку; пир; старая фея; соловей; бить, щёки, пятнадцать, досада; к тому же; несчастный случай; нуждаться в чём-либо; пятнадцать минут; колдунья; в своё удовольствие; храбрый; узнавать; казаться; красноречие; сон; зеркало; сосед; прятать; кожа; голос; вскоре; лошади.


2. Найдите русские эквиваленты следующих слов и выражений:

La Reine est devenue grosse ; il y avait une cuiller, une fourchette, et un couteau de fin or ; rassurez-vous ; Roi et Reine ; tâcher d’éviter ; maison de plaisance ; prédiction ; lèvres ; instant ; approuver ; nain ; toucher ; hors ; cuisinier ; arbre ; au travers ; divin ; goutte ; mettre aux génoux ; témoigner ; songe ; se contenter ; tout haut.


3. Укажите род следующих слов:

Voix _____

Fée _____

Sorcier _____

Arbre _____

Mère _____

Roi _____

Femme _____

Cuve _____


4. Найдите, каким французским словам соответствуют русские слова, приведённые справа:

Gouvernant Дворецкий
Fille d’honneur Горничная
Femme de chambre Фрейлина
Maître d’Hôtel Управляющий
Cuisinier Конюх
Marmiton Мальчик на посылках
Galopin Выездной лакей
Garde Поварёнок
Suisse Сторож
Valet de pied Привратник
Palefrenier Повар

5. Образуйте порядковые числительные:

• Trois

• Quatre

• Cinq

• Six

• Sept

• Vingt

• Cinquant

• Cent


Ответьте, правильны или нет следующие утверждения:

1) Il était une fois un Roi et une Reine qui étaient si contents de n’avoir point d’enfants, si contents qu’on ne peux pas dire.

2) La Reine est devenue grosse, et est accouchée d’un fi ls.

3) Le Roi lui a donné un couteau, mais il n’a pas eu moyen de lui donner un étui d’or massif, comme aux autres.

4) La plus jeune lui donne pour don qu’elle serait la plus belle du monde, celle d’après qu’elle aurait de l'esprit comme un ange, la troisième qu'elle aurait une grâce admirable à tout ce qu'elle ferait, la quatrième qu'elle danserait parfaitement bien, la cinquième qu'elle chanterait comme un rossignol, et la sixième qu'elle jouerait de toutes sortes d'instruments à la perfection.

5) Car il vivait avec la Princesse plus de deux ans entiers, et en avait deux enfants, dont le premier, qui était un fi ls, est nommée le Jour, et le second une fi lle, qu'on a nommé l’Aurore.

6) Quelque temps après, le Roi allait faire la guerre à l'empereur Cantalabutte son voisin.

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