Il faisait chaud ce jour-là. Elle avait porté sa longue robe noire et fleurie. Elle aimait cette robe. Sa belle-mère disait qu’elle la rendait trop maigre. Mais elle en aimait le fin tissu frais. La chaleur l’étouffait. Elle était au bord de la route depuis bientôt dix minutes, et aucun taxi ne semblait vouloir s’arrêter. Ses cheveux lui collaient au front. Elle détestait Beyrouth en été. La chaleur et l’humidité rendaient la ville sale.
Une voiture s’arrêta. Elle regarda furtivement le conducteur, puis, lui fit signe de la tête qu’elle n’en avait pas besoin. On lui avait toujours dit de se méfier des jeunes conducteurs. Elle regarda sa montre. Déjà six heures. Elle était lasse et fatiguée. Elle voulait rentrer à la maison. Les séquelles de sa récente maladie commençaient à se manifester. Il faisait tellement chaud qu’elle se sentait au bord de l’évanouissement.