Robert Mariolle fut réveillé tôt par une rumeur de mouvement dans l’hôtel. A travers les vitres de sa fenêtre dont il n’avait point fermé l’auvent, une inondation de soleil faisait de sa chambre aux murs clairs, aux rideaux blancs, une petite cuve de lumière si vive qu’il ne put rester couché.
Aussitôt levé, il sortit et se mit à suivre le couloir étroit dont les portes semblaient gardées par des souliers, des bottines ou des bottes qui venaient d’être cirés. Ils racontaient, ces morceaux de cuir délicats ou grossiers, la vie, les mœurs, l’élégance et la condition sociale de celui, de celle ou de ceux couchés encore derrière le mur.
Mariolle y songeait, souriant, plein de bonne humeur matinale, d’envie d’essayer d’entrer quand il voyait solitaire, et toute fine, la chaussure de deux pieds mignons, ou plein de dédain pour les fortes semelles à clous du touriste dont il devinait, en passant, le ronflement.
Soudain, il aperçut, barrant tout le passage, une sorte de coffre enveloppé de rideaux, et que deux Savoyards portaient en soufflant. Il eut, à la première seconde, l’impression d’un accident, le léger serrement de cœur que donne le brancard couvert rencontré dans la rue, puis il se souvint qu’il était dans une ville d’eaux minérales où l’on enlève de leur lit, pour les y ramener après les douches, les malades en traitement. Dans l’escalier encore il dut s’arrêter deux fois pour laisser passer ces chaises à porteurs et il comprit d’où venaient […]
Fin du texte – œuvre inachevée