– Ouvrez grand vos hublots, tas de caves, dit Fédor Balanovitch. A droite vous allez voir la gare d'Orsay. C'est pas rien comme architecture et ça peut vous consoler de la Sainte-Chapelle si on arrive trop tard ce qui vous pend au nez avec tous ces foutus encombrements à cause de cette grève de mes deux.
Communiant dans une incompréhension unanime et totale, les voyageurs béèrent. Les plus fanatiques d'entre eux n'avaient d'ailleurs fait aucune attention aux grognements du haut-parleur et, grimpés à contresens sur les sièges, ils contemplaient avec émotion l'archiguide Gabriel. Il leur sourit. Alors, ils espérèrent.
– Sainte-Chapelle, qu'ils essayaient de dire. Sainte-Chapelle…
– Oui, oui, dit-il aimablement. La Sainte-Chapelle (silence) (geste) un joyau de l'art gothique (geste) (silence).
– Recommence pas à déconner, dit aigrement Zazie.
– Continuez, continuez, crièrent les voyageurs en couvrant la voix de la petite. On veut ouïr, on veut ouïr, ajoutèrent-ils en un grand effort berlitzscoulien.
– Tu vas tout de même pas te laisser faire, dit Zazie.
Elle lui prit un morceau de chair à travers l'étoffe du pantalon, entre les ongles, et tordit méchamment. La douleur fut si forte que de grosses larmes commencèrent à couler le long des joues de Gabriel. Les voyageurs qui, malgré leur grande expérience du cosmopolitisme, n'avaient encore jamais vu de guide pleurer, s'inquiétèrent; analysant ce comportement étrange, les uns selon la méthode déductive, les autres selon l'inductive, ils conclurent à la nécessité d'un pourliche. Une collecte fut faite, on la posa sur les genoux du pauvre homme, dont le visage redevint souriant plus d'ailleurs par cessation de souffrance que par gratitude, car la somme n'était pas considérable.
– Tout ceci doit vous paraître bien singulier, dit-il timidement aux voyageurs.
Une francophone assez distinguée esprima l'opinion commune:
– Et la Sainte-Chapelle?
– Ah ah, dit Gabriel et il fit un grand geste.
– Il va parler, dit la dame polyglotte à ses congénères en leur idiome natif.
D'aucuns, encouragés, montèrent sur les banquettes pour ne rien perdre et du discours et de la mimique. Gabriel toussota pour se donner de l'assurance. Mais Zazie recommença.
– Aouïe, dit Gabriel distinctement,
– Le pauvre homme, s'écria la dame.
– Ptite vache, murmura Gabriel en se frottant la cuisse.
– Moi, lui souffla Zazie dans le cornet de l'oreille, je me tire au prochain feu rouge. Alors, tonton, tu vois ce qui te reste à faire.
– Mais après, comment on fera pour rentrer? dit Gabriel en gémissant.
– Puisque je te dis que j'ai pas envie de rentrer.
– Mais ils vont nous suivre…
– Si on descend pas, dit Zazie avec férocité, je leur dis que t'es un hormosessuel.
– D'abord, dit paisiblement Gabriel, c'est pas vrai et, deuzio, i comprendront pas.
– Alors, si c'est pas vrai, pourquoi le satyre t'a dit ça?
– Ah pardon (geste). Il est pas du tout démontré que ça eille été un satyre.
– Bin qu'est-ce qu'i te faut.
– Ce qu'il me faut? Des faits!
Et il fit de nouveau un grand geste d'un air illuminé qui impressionna fortement les voyageurs fascinés par le mystère de cette conversation qui joignait à la difficulté du vocabulaire tant d'associations d'idées exotiques.
– D'ailleurs, ajouta Gabriel, quand tu l'as amené, tu nous as dit que c'était un flic.
– Oui, mais maintenant je dis que c'était un satyre. Et puis, tu n'y connais rien.
– Oh pardon (geste), je sais ce que c'est.
– Tu sais ce que c'est?
– Parfaitement, répondit Gabriel vexé, j'ai eu souvent à repousser les assauts de ces gens-là. Ça t'étonne?
Zazie s'esclaffa.
– Ça ne m'étonne pas du tout, dit la dame francophone qui comprenait vaguement qu'on était sur le chapitre des complexes. Oh! mais!! pas du tout!!!
Et elle biglait le colosse avec une certaine langueur.
Gabriel rougit et resserra le nœud de sa cravate après avoir vérifié d'un doigt preste et discret que sa braguette était bien close.
– Tiens, dit Zazie qui en avait assez de rire, tu es un vrai tonton des familles. Alors, on se tire?
Elle le pinça de nouveau sévèrement. Gabriel fit un petit saut en criant aouïe. Bien sûr qu'il aurait pu lui foutre une tarte qui lui aurait fait sauter deux ou trois dents, à la mouflette, mais qu'auraient dit ses admirateurs? Il préférait disparaître du champ de leur vision que de leur laisser l'image pustuleuse et répréhensible d'un bourreau d'enfant. Un encombrement appréciable s'étant offert, Gabriel, suivi de Zazie, descendit tranquillement tout en faisant aux voyageurs déconcertés de petits signes de connivence, hypocrite manœuvre en vue de les duper. Effectivement, les dits voyageurs repartirent avant d'avoir pu prendre de mesures adéquates. Quant à Fédor Balanovitch, les allées et venues de Gabriella le laissaient tout à fait indifférent et il ne se souciait que de mener ses agneaux en lieu voulu avant l'heure où les gardiens de musée vont boire, une telle faille dans le programme n'étant pas réparable car le lendemain les voyageurs partaient pour Gibraltar aux anciens parapets. Tel était leur itinéraire.
Après les avoir regardés s'éloigner, Zazie eut un petit rire, puis, par une habitude rapidement prise, elle saisit à travers l'étoffe du pantalon un bout de chair de cuisse de l'oncle entre ses ongles et lui imprime un mouvement hélicoïdal.
– Merde à la fin, gueula Gabriel, c'est pas drôle quoi merde ce petit jeu-là, t'as pas encore compris?
– Tonton Gabriel, dit Zazie paisiblement, tu m'as pas encore espliqué si tu étais un hormosessuel ou pas, primo, et deuzio où t'avais été pêcher toutes les belles choses en langue forestière que tu dégoisais tout à l'heure? Réponds.
– T'en as dla suite dans les idées pour une mouflette, observa Gabriel languissamment.
– Réponds donc, et elle lui foutit un bon coup de pied sur la cheville.
Gabriel se mit à sauter à cloche-pied en faisant des simagrées.
– Houille, qu'il disait, houïe là là aouïe.
– Réponds, dit Zazie.
Une bourgeoise qui maraudait dans le coin s'approcha de l'enfant pour lui dire ces mots:
– Mais, voyons, ma petite chérie, tu lui fais du mal à ce pauvre meussieu. Il ne faut pas brutaliser comme ça les grandes personnes.
– Grandes personnes mon cul, répliqua Zazie. Il veut pas répondre à mes questions.
– Ce n'est pas une raison valable. La violence, ma petite chérie, doit toujours être évitée dans les rapports humains. Elle est éminemment condamnable.
– Condamnable mon cul, répliqua Zazie, je ne vous demande pas l'heure qu'il est.
– Seize heures quinze, dit la bourgeoise.
– Vous n'allez pas laisser cette petite tranquille, dit Gabriel qui s'était assis sur un banc.
– Vous m'avez encore l'air d'être un drôle d'éducateur, vous, dit la dame.
– Éducateur mon cul, tel fut le commentaire de Zazie.
– La preuve, vous n'avez qu'à l'écouter parler (geste), elle est d'une grossièreté, dit la dame en manifestant tous les signes d'un vif dégoût.
– Occupez-vous de vos fesses à la fin, dit Gabriel. Moi j'ai mes idées sur l'éducation.
– Lesquelles? demanda la dame en posant les siennes sur le banc à côté de Gabriel.
– D'abord, primo, la compréhension.
Zazie s'assit de l'autre côté de Gabriel et le pinça rien qu'un petit peu.
– Et ma question à moi? demanda-t-elle mignardement. On y répond pas?
– Je peux tout de même pas la jeter dans la Seine, murmura Gabriel en se frottant la cuisse.
– Soyez compréhensif, dit la bourgeoise avec son plus charmant sourire.
Zazie se pencha pour lui dire:
– Vous avez fini de lui faire du plat à mon tonton? Vous savez qu'il est marié.
– Mademoiselle, vos insinuations ne sont pas de celles que l'on subtruque à une dame dans l'état de veuvage.
– Si je pouvais me tirer, murmura Gabriel.
– Tu répondras avant, dit Zazie.
Gabriel regardait le bleu du ciel en mimant le désintérêt le plus total.
– Il n'a pas l'air de vouloir, remarqua la dame veuve objectivement.
– Faudra bien.
Et Zazie fit semblant de vouloir le pincer. Le tonton bondit avant même d'être touché. Les deux personnes du sexe féminin s'en réjouirent grandement. La plus âgée, modérant les soubresauts de son rire, formula la question suivante:
– Et qu'est-ce que tu voudrais qu'il te dise?
– S'il est hormosessuel ou pas.
– Lui? demanda la bourgeoise (un temps). Y a pas de doute.
– Pas de doute: quoi? demanda Gabriel d'un ton assez menaçant.
– Que vous en êtes une.
Elle trouvait ça tellement drôle qu'elle en gloussait.
– Non mais dites donc, dit Gabriel en lui donnant une petite tape dans le dos qui lui fit lâcher son sac à main.
– Il n'y a pas moyen de causer avec vous, dit la veuve en ramassant différents objets éparpillés sur l'asphalte.
– T'es pas gentil avec la dame, dit Zazïe.
– Et ce n'est pas en évitant de répondre aux questions d'une enfant que l'on fait son éducation, ajouta la veuve en revenant s'asseoir à côté de lui.
– Faut être plus compréhensif, ajouta Zazie hypocritement.
Gabriel grinça des dents.
– Allez, dites-le, si vous en êtes ou si vous en êtes pas.
– Non non et non, répondit Gabriel avec fermeté.
– Elles disent toutes ça, remarqua la dame pas convaincue du tout.
– Au fond, dit Zazie, je voudrais bien savoir ce xé.
– Quoi?
– Ce xé qu'un hormosessuel.
– Parce que tu ne le sais pas?
– Je devine bien, mais je voudrais bien qu'il me le dise.
– Et qu'est-ce que tu devines?
– Tonton, sors un peu voir ta pochette.
Gabriel, soupirant, obéit. Toute la rue embauma.
– Vzavez compris? demanda Zazie finement à la veuve qui remarque à mi-voix:
– Barbouze de chez Fior.
– Tout juste, dit Gabriel, en remettant son mouchoir dans sa poche. Un parfum d'homme.
– Ça c'est vrai, dit la veuve.
Et à Zazie:
– Tu n'as rien deviné du tout.
Zazie, horriblement vexée, se tourne vers Gabriel:
– Alors pourquoi que le type t'a accusé de ça?
– Quel type? demanda la dame.
– Il t'accusait bien de faire le tapin, répliqua Gabriel à l'intention de Zazie.
– Quel tapin? demanda la dame.
– Aouïe, cria Gabriel.
– N'egzagère pas, ma petite, dit la dame avec une indulgence factice.
– Pas besoin de vos conseils.
Et Zazie pinça de nouveau Gabriel.
– C'est vraiment charmant les gosses, murmura distraitement Gabriel en assumant son martyre.
– Si vous aimez pas les enfants, dit là bourgeoise, on se demande pourquoi vous vous chargez de leur éducation.
– Ça, dit Gabriel, c'est toute une histoire.
– Racontez-la-moi, dit la dame.
– Merci, dit Zazie, je la connais.
– Mais moi, dit la veuve, je ne la connais pas.
– Ça, on s'en fout. Alors tonton, et cette réponse?
– Puisque je t'ai dit non, non et non.
– Elle a de la suite dans les idées, fît observer la dame qui croyait le jugement original.
– Une vraie petite mule, dit Gabriel avec attendrissement.
La dame fit ensuite cette remarque non moins judicieuse que la précédente:
– Vous ne semblez pas très bien la connaître, cette enfant. On dirait que vous êtes en train de découvrir ses différentes qualités.
Elle roula le mot qualités entre des guillemets.
– Qualités mon cul, grommela Zazie.
– Vzêtes une fine mouche, dit Gabriel. En fait je nl'ai sur les bras que depuis hier.
– Je vois.
– Elle voit quoi? demanda Zazie aigrement.
– Est-ce qu'elle sait? dit Gabriel en haussant les épaules.
Négligeant cette parenthèse plutôt péjorative, la veuve ajouta:
– Et c'est votre nièce?
– Gzactement, répondit Gabriel.
– Et lui, c'est ma tante, ajouta Zazie qui croyait la plaisanterie assez neuve ce qu'on escusa étant donné son jeune âge.
– Hello! s'écrièrent des gens qui descendaient d'un taxi.
Les plus mordus d'entre les voyageurs, la dame francophone en tête, revenus de leur surprise, pourchassaient leur archiguide à travers le dédale lutécien et le magma des encombrements et venaient avec un pot d'enfer de remettre la main dssus. Ils manifestaient une grande joie, car ils étaient sans rancune au point de ne pas même soupçonner qu'ils avaient des raisons d'en avoir. Se saisissant de Gabriel aux cris de Montjoie Sainte-Chapelle! ils le traînèrent jusqu'à leur véhicule, l'insérèrent dedans non sans habileté et s'entassèrent dessus pour qu'il ne s'envolât point avant qu'il leur eût montré leur monument favori dans tous ses détails. Ils ne se soucièrent point d'emmener Zazie avec eux. La dame francophone lui fit simplement un petit signe amical et d'une ironique pseudoconnivence tandis que le bahut démarrait, cependant que l'autre dame, non moins francophone d'ailleurs mais veuve, faisait des petits sauts sur place en poussant des clameurs. Les citoyens et citoyennes qui se trouvaient dans lcoin asteure se replièrent sur des positions moins esposées au tintouin.
– Si vous continuez à gueuler comme ça, bougonna Zazie, y a un flic qu'est capable de se ramener.
– Petit être stupide, dit la veuve, c'est bien pour ça que je crie: aux guidenappeurs, aux guidenappeurs.
Enfin se présente un flicard alerté par les bêlements de la rombière.
– Y a kèkchose qui se passe? qu'il demande.
– On vous a pas sonné, dit Zazie.
– Vous faites pourtant un de ces ramdams, dit le flicard.
– Y a un homme qui vient de se faire enlever, dit la dame haletante. Un bel homme même.
– Crénom, murmura le flicard mis en appétit.
– C'est ma tante, dit Zazie.
– Et lui? demanda le flicard.
– C'est lui qu'est ma tante, eh lourdingue.
– Et elle alors?
Il désignait la veuve.
– Elle? c'est rien.
Le policemane se tut pour assimiler le zest de la situation. La dame, stimulée par l'épithète zazique, sur-le-champ conçut un audacieux projet.
– Courons sus aux guidenappeurs, qu'elle dit, et à la Sainte-Chapelle nous le délivrerons.
– Ça fait une trotte, remarqua le sergent de ville bourgeoisement. Je suis pas champion de cross, moi.
– Vous ne voudriez tout de même pas qu'on prenne un taxi et que je le paye, moi.
– Elle a raison, dit Zazie qui était près de ses sous. Elle est moins conne que je ne croyais.
– Je vous remercie, dit la dame enchantée.
– Y a pas de quoi, répliqua Zazie.
– Tout de même c'est gentil, insista la dame.
– Ça va ça va, dit Zazie modestement.
– Quand vous aurez fini tous vos salamalecs, dit le flicard.
– On ne vous demande rien, dit la dame.
– Ça c'est bien les femmes, s'esclama le sergent de ville. Comment ça, vous ne me demandez rien? Vous me demandez tout simplement de me foutre un point de côté, oui. Si c'est pas rien, ça, alors je comprends plus rien à rien.
Il ajouta d'un air nostalgique:
– Les mots n'ont plus le même sens qu'autrefois.
Et il soupirait en regardant l'extrémité de ses tatanes.
– Tout ça ne me rend pas mon tonton, dit Zazie. On va encore dire que j'ai voulu faire une fugue et ce sera pas vrai.
– Ne vous inquiétez pas, mon enfant, dit la veuve. Je serai là pour témoigner de votre bonne volonté et de votre innocence.
– Quand on l'est vraiment, innocent, dit le sergent de ville, on a besoin de personne.
– Le salaud, dit Zazie, je le vois venir avec ses gros yéyés. I sont tous pareils.
– Vous les connaissez donc tant que ça, ma pauvre enfant?
– M'en parlez pas, ma pauvre dame, répond Zazie en minaudant. Figurez-vous que maman elle a fendu le crâne à mon papa à la hache. Alors des flics après ça, vous parlez si j'en ai vu, ma chère.
– Ça alors, dit le sergent de ville.
– C'est encore rien les flics, dit Zazie. Mais c'est les juges. Alors ceux-là…
– Tous des vaches, dit le sergent de ville avec impartialité.
– Eh bien, les flics comme les juges, dit Zazie, je les eus. Comme ça (geste).
La veuve la regardait émerveillée.
– Et moi, dit le sergent de ville, comment vas-tu t'y prendre pour m'avoir?
Zazie l'examina.
– Vous, qu'elle dit, j'ai déjà vu votre tête quelque part.
– Ça m'étonnerait, dit le flicmane.
– Et pourquoi ça? Pourquoi que je vous aurais pas déjà vu quelque part?
– En effet, dit la veuve. Elle a raison, cette petite.
– Je vous remercie, madame, dit Zazie.
– Il n'y a pas de quoi.
– Mais si mais si.
– Elles se foutent de moi, murmura le sergent de ville.
– Alors? dit la veuve. C'est tout ce que vous savez faire? Mais remuez-vous donc un peu.
– Moi, dit Zazie, je sais sûre de l'avoir vu quelque part.
Mais la veuve avait brusquement reporté son admiration sur le flic.
– Montrez-nous vos talents, qu'elle lui dit en accompagnant ces mots d'une œillade aphrodisiaque et vulcanisante. Un bel agent de police comme vous, ça doit en connaître des trucs. Dans les limites de la légalité, bien sûr.
– C'est un veau, dit Zazie.
– Mais non, dit la dame. Faut l'encourager. Faut être compréhensive.
Et de nouveau elle le regarda d'un œil humide et thermogène.
– Attendez, dit le flicmane soudain mis en mouvement, vzallez voir ce que vzallez voir. Vzallez voir ce dont est capable Trouscaillon.
– Il s'appelle Trouscaillon! s'écria Zazie enthousiasmée.
– Eh bien moi, dit la veuve en rougissant un tantinet, je m'appelle madame Mouaque. Comme tout le monde, qu'elle ajouta.