On regarde « 7 sur 7 » à la téloche, ce dimanche-là, m’man et moi. La jolie Anne Saint-Clair interviouwe Jean Lanzi pour changer un peu de tous les cons qu’ils reçoivent.
Et on sonne.
Bon, très bien. M’man va délourder, vite dire que je ne suis pas là au cas d’un malotru casse-roupettes.
Mais c’est Béru portant Apollon-Jules sous le bras comme un fusil. Le môme raffole de cette position qui lui permet de déféquer avec davantage d’aisance (si je puis dire).
— Escusez l’dérang’ment, maâme Félicie, récite Alexandre-Benoît, voici ce dont il nous arrive. La mère à Alfred le coiffeur vient d’tomber paralysée, en Italie. C’pauv’ ami fonce à son chevalet. Berthe, qu’est serviab’, s’est proposée d’l’accompagner, pas l’laisser seul dans c’te pénib’ circonférence. Et y s’trouve qu’j’ai rendez-vous c’soir av’c mes potes d’l’association « De la Grosse Veine Bleue », laquelle regroupe les hommes dont l’membre mesure quarante centimètres, sauf vot’ respect que je vous dois. Si c’était un effet de vot’ gentillesse…
Il tend son rouquin à m’man.
Un peu dégoulinant, Apollon-Jules. Et voilà qu’il se met à brailler.
M’man s’en saisit comme s’il s’agissait du plus beau des Jésus.
— Soyez sans crainte, monsieur Bérurier, j’en prendrai le plus grand soin.
— C’est pas la peine, assure Béru, si vous voudriez simp’ment y donner sa gamelle que voilà à bouffer et y faire boire un biberon de vin sucré pour qu’y dormisse bien. Surtout, pas la peine de le changer, j’vous assure. On a compris av’c ma Berthe : sitôt qu’on vient de l’approprier, il cagate à nouveau. J’ai jamais vu un chieur pareil. J’croye que s’il sera riche un jour, y n’fera qu’ça !