Londres, le 17 septembre 1940

Le monde libre s’émerveille du calme et du courage des habitants de Londres face à la rude épreuve qu’ils affrontent, épreuve dont personne ne peut encore prédire la fin ni la gravité.

Winston Churchill, 1940


Mardi soir, Polly n’avait toujours pas trouvé de travail. Aucun poste vacant « actuellement » ou, comme l’indiqua le directeur du personnel chez Waring & Gillow, « pendant cette période d’incertitude ».

« Incertitude », c’était le moins que l’on puisse dire. Mais les contemporains avaient tendance à l’euphémisme. On appelait les bâtiments bombardés et les gens réduits en miettes des « incidents », les rues barrées par des monceaux de décombres des « déviations », et les raids aériens diurnes, qui avaient interrompu à deux reprises aujourd’hui la recherche d’emploi de Polly, avaient été baptisés « la pause-thé d’Hitler ».

Seule une jeune vendeuse chez Harvey Nichols avait osé parler sans fard :

— Ils ne prennent pas de nouveaux vendeurs parce qu’ils ignorent si leur magasin sera encore debout demain matin. Plus personne n’embauche.

Elle avait raison. Ni Debenhams ni Yardwick’s ne lui accordèrent un entretien. Dickins and Jones ne lui permirent pas de remplir une fiche de candidature, et tous les autres magasins se trouvaient sur la liste interdite par M. Dunworthy.

Ce qui est ridicule, se disait Polly alors que son métro atteignait Notting Hill Gate. Ils avaient tous été touchés la nuit et on n’avait déploré de victimes que chez Padgett’s, frappé trois jours après qu’elle serait retournée à Oxford.

Quoi qu’il en soit, M. Dunworthy serait furieux qu’elle n’ait pas déjà établi contact. Elle n’avait pas intérêt à lui donner de nouvelles occasions d’inquiétude, ce qui signifiait qu’elle devrait se faire engager chez Townsend Brothers ou chez Peter Robinson. Et vite. Si elle ne se présentait pas au rapport demain, M. Dunworthy était capable de penser que quelque chose lui était arrivé et d’envoyer une équipe de récupération la chercher.

Elle acheta l’Express et le Daily Herald au vendeur de journaux installé en haut des marches de la station de métro, et se dépêcha de rentrer chez Mme Rickett. Elle espérait que le dîner ce soir serait meilleur que celui de la veille : du bœuf haché en conserve, en fait quelques lambeaux d’un rouge filandreux accompagnés d’une purée de pommes de terre délayée, et du chou.

Son espoir fut déçu. Ce soir, les lambeaux étaient gris et caoutchouteux : du flétan, si l’on en croyait Mme Rickett. Les pommes de terre et le chou avaient bouilli au point de se transformer en un magma informe. Par chance, les sirènes sonnèrent à la moitié du dîner, ce qui dispensa Polly de le terminer.

Quand elle arriva à Saint-George, elle ouvrit immédiatement le Herald pour chercher dans les petites annonces un autre hébergement, mais toutes les chambres à louer figuraient sur la liste interdite. Elle tourna les pages pour étudier les offres d’emploi.

Dame de compagnie, domestique logée sur place, chauffeur…

Toute la main-d’œuvre est partie faire la guerre, ou travailler dans les usines de munitions.

Nourrice, bonne à tout faire. Pas une seule ligne pour une vendeuse, et rien non plus dans l’Express.

— Toujours bredouille ? interrogea Lila.

Elle montait la chevelure de Viv en édifice à force de pinces à cheveux.

— J’en ai bien peur.

— Vous trouverez quelque chose, assura-t-elle en enroulant l’une des mèches de son amie autour de son doigt.

Et Viv ajouta sur un ton encourageant :

— Ils recommenceront à embaucher quand les bombardements s’arrêteront.

Je ne peux pas me permettre d’attendre aussi longtemps !

Que diraient-elles si Polly leur annonçait que « les bombardements » continueraient pendant huit mois de plus, et que, même après la fin du Blitz, les raids intermittents subsisteraient trois ans encore, sans compter les attaques de V1 et V2 qu’il faudrait affronter ?

— Avez-vous essayé John Lewis ? demanda Lila, qui élargissait l’une des épingles avec ses dents. En rentrant chez moi, j’ai entendu une fille déclarer qu’ils cherchaient quelqu’un.

— Au rayon « Robes de luxe », indiqua Viv. Il faut vous dépêcher. Vous devrez vous présenter dès l’ouverture.

Ce sera trop tard.

C’était cette nuit que John Lewis serait frappé.

Le gentleman lui épargna de répondre. Il vint lui donner son Times, comme il le faisait tous les soirs. Elle le remercia et ouvrit le journal à la page des offres d’emploi, mais il n’y avait rien là non plus.

Lila avait terminé d’échafauder les cheveux de Viv, et elles regardaient un magazine de films en comparant les charmes respectifs de Cary Grant et de Laurence Olivier. Polly avait prévu d’observer les réfugiés des abris du métro, mais ceux de Saint-George représentaient un échantillon idéal. Le groupe comprenait des Londoniens de tous âges et toutes classes, mais il était assez petit pour qu’elle puisse observer chacun. Et, mieux encore, elle pouvait écouter. Dimanche, de retour de Saint-Paul, quand elle avait traversé la station Bank, le fracas avait été incroyable, amplifié par les plafonds voûtés et l’écho des tunnels. Ici, elle entendait tout, malgré l’éclatement des bombes, depuis la mère qui lisait des contes de fées à ses trois filles – ce soir, c’était Raiponce –, jusqu’aux discussions entre le pasteur et Mme Wyvern au sujet de la fête de la moisson à l’église. Et les mêmes personnes revenaient tous les soirs.

La mère s’appelait Brightford, et ses filles, par ordre décroissant, Bess, Irene et Trot.

— Son nom de baptême est Deborah, mais nous l’appelons Trot, parce qu’elle est si rapide ! avait appris Mme Brightford à Mme Hibbard, la femme aux cheveux blancs et au tricot.

La vieille fille un peu plus jeune se nommait Mlle Laburnum. Avec Mme Wyvern, elle animait la Guilde des dames de Saint-George, ce qui expliquait toutes ces palabres autour des fleurs de l’autel et des fêtes. Le gros monsieur désagréable s’appelait M. Dorming. Le chien de M. Simms répondait au nom de Nelson.

Le gentleman qui lui donnait son Times tous les soirs était le seul que Polly n’avait pas encore identifié. Elle l’avait catalogué comme employé de bureau à la retraite, mais son attitude et son accent révélaient son appartenance aux classes supérieures. À la noblesse ? C’était possible. Le Blitz avait aboli les barrières sociales, et les ducs et les serviteurs s’étaient fréquemment retrouvés assis côte à côte dans les refuges. Cependant, un aristocrate aurait sûrement disposé d’un endroit bien plus confortable que celui-ci pour s’abriter.

Il devait avoir une raison particulière de l’avoir choisi, comme M. Simms, qui venait ici parce que les chiens n’étaient pas admis dans le métro. Ou Mlle Hibbard, qui leur avait confié dimanche sur le chemin du retour à la pension – tout comme M. Dorming et Mlle Laburnum, elle logeait chez Mme Rickett – qu’elle venait là pour la compagnie.

— C’est tellement plus agréable que de rester seul dans sa chambre à se demander ce qui va se produire. J’ai honte de l’avouer, mais j’attends presque les raids avec impatience.

Les motifs du gentleman n’étaient évidemment pas le manque de compagnie. Sauf pour offrir son Times à Polly, il n’interagissait pratiquement jamais avec les réfugiés. Assis dans son coin, tranquille, il regardait les autres bavarder, ou lisait. Polly n’arrivait pas à déchiffrer le titre de son livre, qui semblait érudit. Mais les apparences peuvent tromper. Le livre d’allure religieuse dans lequel était plongé le pasteur était en fait L’Affaire Protheroe d’Agatha Christie.

Mlle Laburnum racontait à Mme Rickett et à Mlle Hibbard qu’une bombe avait touché le palais de Buckingham.

— Elle a explosé dans la cour intérieure, juste à côté du salon du roi et de la reine. Ils auraient pu être tués !

— Ça par exemple ! s’exclama Mlle Hibbard sans cesser de tricoter. Ont-ils été blessés ?

— Non, mais ça les a fortement affectés. Par chance, les princesses se trouvaient en sûreté à la campagne.

— Raiponce était une princesse.

Trot, blottie dans le giron de sa mère, avait levé les yeux du livre de contes de fées que sa mère lui lisait.

— Bien sûr que non, la contra sa sœur. La Belle au bois dormant était une princesse.

— Et les chiens de la reine ? demanda M. Simms. Étaient-ils au palais ?

— Le Times n’en parlait pas, répondit Mlle Laburnum.

— Évidemment ! Personne ne s’intéresse aux chiens.

— Dans le Daily Graphic de la semaine dernière, il y avait une réclame pour un masque à gaz dédié aux chiens, dit le pasteur.

— Basil Rathbone est très beau, je trouve. Pas toi ? lança Viv.

Lila fit la grimace.

— Non, il est beaucoup trop vieux. Si tu veux mon avis, c’est Leslie Howard qui est beau.

Un canon de DCA commença de tonner.

— Ça c’est le Strand, annonça M. Dorming.

Et comme, à l’est, l’éclatement sourd d’une bombe, puis d’une autre, suivait, il ajouta :

— C’est l’East End qui prend à nouveau.

— Savez-vous ce que la reine a dit après que le palais a été frappé ? demanda Mlle Laburnum. Elle a dit : « Maintenant, je peux regarder l’East End en face. »

— Elle peut être donnée en exemple ! Pour nous tous ! affirma Mme Wyvern.

— On dit qu’elle est extraordinairement courageuse, ajouta Mlle Laburnum, et que les bombes ne l’effraient pas du tout.

Pas plus qu’elles ne les effrayaient eux-mêmes. Polly avait espéré observer leur adaptation au Blitz, et comment ils avaient progressé de la peur à la volonté de ne pas se soumettre, puis au courage nonchalant qui avait tant impressionné les correspondants américains arrivés au milieu du Blitz. Mais ils étaient déjà passés par toutes ces étapes et avaient atteint le point où les raids eux-mêmes étaient complètement ignorés. En onze jours pile.

Ils ne semblaient même pas entendre le fracas et les détonations au-dessus d’eux. Ils ne levaient de temps en temps la tête que lors d’une explosion particulièrement forte avant de retrouver le fil de leur conversation. Laquelle tournait souvent autour de la guerre. M. Simms donnait le décompte des avions allemands et de la RAF abattus chaque nuit ; Mlle Laburnum s’attachait à la famille royale, et racontait chaque visite que « notre chère reine » faisait aux quartiers dévastés, aux hôpitaux, aux postes de l’ARP ; et Mlle Hibbard tricotait des chaussettes pour « nos garçons ». Même Lila et Viv, qui passaient la plupart de leur temps à discuter de stars de cinéma et de bals, parlaient de rejoindre les Wrens. Leslie Howard, celui que Lila trouvait si beau, travaillait pour les services de renseignements britanniques. Il serait tué en 1943 quand son avion serait abattu.

Le mari de Mme Brightford servait dans l’armée, l’un des fils du pasteur, blessé à Dunkerque, avait été admis à l’hôpital d’Orpington, et tous avaient des membres de leur famille ou des connaissances mobilisés ou bombardés, ce dont ils conversaient sur le ton joyeux du bavardage, insoucieux des raids qui surgissaient par vagues, et s’intensifiaient, diminuaient, avant de s’intensifier de nouveau. Quant à Nelson, le terrier de M. Simms, qui aurait dû les supporter encore moins, du fait de la capacité des chiens à percevoir les sons aigus, il ne semblait pas particulièrement affecté.

— Ah ! c’est ridicule, disait Lila. Leslie Howard est bien plus beau que Clark Gable.

— … « et la sorcière dit : “Vous devez me donner Raiponce”, lisait Mme Brightford. Et elle enleva l’enfant à ses parents… »

Polly se demandait si Mme Brightford avait refusé de se séparer de ses petites filles, ou si elles avaient été évacuées puis étaient revenues à la maison. Merope lui avait appris que plus de soixante-quinze pour cent des enfants étaient de retour à Londres quand le Blitz avait commencé.

— On dirait que ça s’en va vers le nord, commenta M. Simms.

Effectivement, le raid semblait s’éloigner. Les batteries antiaériennes les plus proches s’étaient arrêtées, et le vrombissement des avions s’était mué en un faible bourdon.

— « Et la cruelle sorcière enferma Raiponce dans une haute tour privée de toute porte, lisait Mme Brightford à la petite Trot, presque endormie. Et Raiponce… »

Il y eut un coup à la porte, aussi soudain que brutal. Trot s’assit, toute droite.

Voilà quelqu’un d’autre qui s’est fait attraper à traîner dehors, se dit Polly qui, après avoir regardé en direction de la porte, s’était tournée vers le pasteur, s’attendant à ce qu’il aille ouvrir. Il ne faisait pas un mouvement. Personne ne bougeait. Ni même ne respirait. Tous, même la petite Trot, scrutaient la porte, et leurs yeux s’écarquillaient dans leurs visages blêmes, leur corps se raidissait comme s’ils s’attendaient à des coups.

C’est à cela qu’ils ressemblaient quand j’ai frappé ici, la première nuit. C’est l’expression que présentaient leurs visages quand la porte s’est ouverte, et quand ils m’ont vue.

Elle s’était trompée sur leur adaptation aux raids. Cette terreur les accompagnait tout du long, juste sous la surface. Polly se remémora soudain la peinture La Lumière du monde, à Saint-Paul.

Est-ce pour cette raison que personne n’ouvre, de l’autre côté de la porte, qui que ce soit ? Parce que tous ceux qui sont là sont trop effrayés ?

Plus de coups, et plus forts. Trot escalada le corps de sa mère et enfouit son visage au creux de son cou. Mme Brightford rapprocha d’elle ses autres filles. Mlle Laburnum pressait ses mains contre sa poitrine. Le gentleman attrapa son parapluie et se leva, tout comme M. Dorming.

— Ce sont les Allemands ? demanda Bess de sa voix flûtée.

— Non, bien sûr que non, répondit sa mère.

Mais il était évident que c’était ce que tous pensaient.

Le pasteur prit une grande inspiration avant de traverser la pièce, de déverrouiller la porte et de l’ouvrir. Deux jeunes filles en tenue de l’ARP et qui portaient des casques et des masques à gaz bondirent dans l’abri.

— Fermez la porte ! cria Mme Rickett.

Et Mme Wyvern suivit en écho :

— Attention au black-out !

Exactement comme elle l’avait fait à l’arrivée de Polly.

Les filles fermèrent la porte, et Mlle Laburnum leur adressa un sourire de bienvenue. Trot lâcha sa mère, Irene sortit son pouce de sa bouche pour évaluer d’un coup d’œil les nouvelles arrivantes, et Viv se rapprocha de Lila pour leur permettre de s’asseoir. Mme Rickett continuait de les considérer d’un air suspicieux, mais elle ne s’était pas conduite différemment avec Polly.

Les jeunes femmes étudiaient chaque personne à la ronde.

— Ah, zut ! ce n’est pas ici non plus, dit l’une, déçue.

— On se rendait à notre poste et, avec le black-out j’ai bien peur que nous nous soyons perdues, précisa l’autre. Y a-t-il un téléphone que nous pourrions utiliser ?

— Non, désolé, répondit le pasteur d’un air contrit.

— Alors, pouvez-vous nous expliquer comment atteindre Gloucester Terrace ?

— Gloucester Terrace ? répéta M. Dorming. Vous êtes bel et bien perdues.

Aucun doute à ce sujet. Gloucester Terrace se trouvait réellement à distance, à Marylebone.

— C’est notre première nuit de garde, expliqua la jeune femme.

Le pasteur commença de leur dessiner un plan.

— C’est des Allemandes ? murmura Trot à sa mère.

Mme Brightford rit.

— Non, elles sont dans notre camp.

Le pasteur leur tendait la carte.

— Ne vaudrait-il pas mieux rester et attendre un répit ?

Elles secouèrent la tête.

— Le garde aura notre peau, on est déjà très en retard, répondit la première, qui forçait sa voix pour se faire entendre malgré le vacarme.

— Mais merci infiniment, cria la seconde.

Elles ouvrirent la porte et se glissèrent dehors.

C’est ici que Michael Davies aurait dû se rendre s’il voulait observer des héros, pas à Dunkerque, pensait Polly en les regardant partir. Elle venait d’en voir en pleine action. Et il ne s’agissait pas seulement des jeunes femmes et de leur volonté de courir les rues en plein milieu d’un raid. Combien de courage avait-il fallu au pasteur pour qu’il traverse la cave et ouvre cette porte, en imaginant qu’il pouvait s’agir des Allemands ? Ou pour tous ceux qui s’asseyaient ici nuit après nuit, dans l’attente d’une invasion imminente ou d’une frappe directe, sans savoir s’ils survivraient à la fin de l’alerte ?

Ne pas savoir. C’est la seule chose que les historiens ne comprendraient jamais. Ils pouvaient observer les gens de la période, vivre avec eux, tenter de se mettre à leur place, mais ils ne ressentiraient jamais ce qu’ils éprouvaient.

Parce que je sais ce qui va se produire. Hitler n’a pas envahi l’Angleterre, il n’a pas utilisé les gaz toxiques ni détruit Saint-Paul. Ni Londres. Ni le monde. Je sais qu’il a perdu la guerre.

Mais eux ne le savaient pas. Ils avaient traversé le Blitz, le jour J, les V1 et V2 sans la moindre garantie d’un happy end.

— Qu’est-il arrivé à Raiponce, après ? demanda Trot, comme si rien n’était advenu.

— Raconte-nous la fin de l’histoire, renchérirent Bess et Irene.

Elles dormaient toutes les deux avant que leur mère ait terminé la page, et Trot bataillait pour garder les yeux ouverts. Elles étaient trop petites pour comprendre ce qui se passait, bien sûr, ou ce qui aurait pu se passer. Polly en était soulagée.

Ils devaient tous ressentir pour elles le même désir de protection. Mme Wyvern et Mlle Laburnum baissèrent la voix jusqu’au murmure, et M. Simms se pencha pour ajuster la couverture sur les épaules de Bess. Mme Brightford lui sourit avant de continuer sa lecture :

— … « et après toutes ces années où il l’avait cherchée, le prince entendit la voix de Raiponce… »

— Maman, l’interrompit Trot qui s’était assise et tirait la manche de sa mère. Et si les Allemands en vahissent ? interrogea-t-elle, séparant le verbe en deux mots.

— Cela n’arrivera pas, affirma Mme Brightford. M. Churchill ne le permettra pas.

Elle se remit à lire :

— « Et les larmes de Raiponce, en tombant sur les yeux du prince, restaurèrent sa vue, et ils vécurent heureux à jamais. »

— Mais s’ils le font ? En vahir ?

— Ils ne le feront pas, répondit sa mère avec fermeté. Je te protégerai toujours. Tu le sais, n’est-ce pas, ma chérie ?

Trot hocha la tête.

— Sauf s’ils te tuent.

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