4
ème
de couverture
C’est à une promenade topographique et physiologique, dont le pas est la mesure et l’enseigne l’horizon, que Krzyzanowski nous convie dans ces trois textes consacrés à Moscou.
Moscovite d’adoption, arpenteur infatigable, il déchiffre pour nous la ville-livre, ce condensé du monde qui est un des fondements de sa prose. Il tente d’en retracer l’histoire, de décrire l’avènement du nouveau tout en fixant la disparition de l’ancien et, par de courts récits, de brosser des tableaux de la vie pendant la guerre dans ce qu’elle a de plus concret.
Son trait épingle avec art le détail ; l’architecture s’anime, et apparaît tout un petit peuple d’anonymes qu’il peint avec un réalisme qui prend parfois des accents d’étrangeté.
Il nous livre ici en quelque sorte ses instantanés de la capitale.
Né à Kiev en 1887, ce « génie négligé » – comme l’écrivait le poète Chengueli dans un carnet qui a permis de redécouvrir l’écrivain – aura payé très cher le fait d’être en tout point inclassable. Il finira ses jours à Moscou en 1950 dans un isolement total, laissant derrière lui une œuvre abondante, très diverse et quasiment inédite (il est notable que les deux premiers textes du volume aient paru de son vivant, en 1925).