ÉPILOGUE

La Méditerranée scintille jusqu’à l’infini. Les paillettes de quartz constellant la plage immense brillent d’un même feu. Il fait soleil et l’air embaume le mimosa.

J’avance le long des chaises longues alignées en rang d’oignons, à la recherche de Félicie. À l’hôtel, on m’a dit qu’elle était sur la plage. Je me sens follement heureux de vivre et de pouvoir renifler ce merveilleux soleil. Le cœur battant, je cherche M’man dans ce populo. C’est bourré de vieilles Anglish, de mirontons à revenus, et de pépées entretenues par leurs amants ou leurs maris.

Enfin j’avise un corsage mauve que je reconnais. Je fonce.

Oui, c’est bien Félicie, ma brave femme de mère. Elle pousse un cri, se dresse :

— Mon grand ! Te voilà !

Je serre sa vieille poitrine contre moi. Je renifle l’odeur tiède et triste de ses cheveux gris. Comme chaque fois que je la retrouve, quelque chose me serre le gosier.

— Oui, M’man, me voilà !

— Eh bien, tu n’as pas été long ! C’était une petite mission de rien du tout, je parie ?

— Une toute petite mission presque administrative, M’man…

Elle se dégage de moi et, confuse, murmure :

— Il faut que je te présente Mlle Paulette. Nous sommes devenues une paire d’amies à la pension. Peut-être parce que nous étions seules !

Elle me susurre à l’oreille :

— C’est une jeune fille très convenable.

Je me penche sur la chaise longue voisine de la sienne, m’attendant à trouver une mocheté quelconque. Mais j’ouvre grand le bec en découvrant une adorable petite jeune fille blonde, bronzée comme une réclame pour l’Ambre solaire.

— Je vous présente mon fils dont je vous ai parlé, dit Félicie.

Félicie a dû soigner la publicité de son chiar, car la gosse me décoche un regard brillant de convoitise.

Alors, très mondain, je me penche sur la jeune fille convenable. Me voilà paré, les mecs ; elle a des seins comme je les aime.

FIN
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