D'abord j'ai trébuché dans un congélateur.
Je me suis mis à pleurer et j'avais un peu peur.
Quelqu'un a grommelé que je cassais l'ambiance;
Pour avoir l'air normal j'ai repris mon avance.
Des banlieusards sapés et au regard brutal
Se croisaient lentement près des eaux minérales.
Une rumeur de cirque et de demi-débauche
Montait des rayonnages. Ma démarche était gauche.
Je me suis écroulé au rayon des fromages;
Il y avait deux vieilles dames qui portaient des sardines.
La première se retourne et dit à sa voisine:
«C'est bien triste, quand même, un garçon de cet âge.»
Et puis j'ai vu des pieds circonspects et très larges;
Il y avait un vendeur qui prenait des mesures.
Beaucoup semblaient surpris par mes nouvelles chaussures;
Pour la dernière fois j'étais un peu en marge.
Mon père était un con solitaire et barbare.
Ivre de déception, seul devant sa télé,
Il ruminait des plans fragiles et très bizarres,
Sa grande joie étant de les voir capoter.
Il m'a toujours traité comme un rat qu'on pourchasse;
La simple idée d'un fils, je crois, le révulsait.
Il ne supportait pas qu'un jour je le dépasse,
Juste en restant vivant alors qu'il crèverait.
Il mourut en avril, gémissant et perplexe;
Son regard trahissait une infinie colère.
Toutes les trois minutes il insultait ma mère,
Critiquait le printemps, ricanait sur le sexe.
A la fin, juste avant l'agonie terminale,
Un bref apaisement parcourut sa poitrine.
Il sourit en disant: «Je baigne dans mon urine»,
Et puis il s'éteignit avec un léger râle.
Tant que tu n'es pas là, je t'attends, je t'espère;
C'est une traversée blanche et sans oxygène.
Les passants égarés sont bizarrement verts;
Au fond de l'autobus je sens craquer mes veines.
Un ami de toujours m'indique l'arrêt Ségur.
C'est un très bon garçon, il connaît mes problèmes;
Je descends je vois Jim; il descend de voiture,
Il porte à son blouson je ne sais quel emblème.
Parfois Jim est méchant, il attend que j'aie mal.
Je saigne sans effort; l'auto-radio fredonne.
Puis Jim sort ses outils; il n'y a plus personne,
Le boulevard est désert. Pas besoin d'hôpital.
J'ai peur de tous ces gens raisonnables et soumis
Qui voudraient me priver de mes amphétamines.
Pourquoi vouloir m'ôter mes dernières amies?
Mon corps est fatigué et ma vie presque en ruine.
Souvent les médecins, ces pustules noircies,
Fatiguent mon cerveau de sentences uniformes;
Je vis ou je survis très en dehors des normes;
Je m'en fous. Et mon but n'est pas dans cette vie.
Quelquefois le matin je sursaute et je crie.
C'est rapide c'est très bref mais là j'ai vraiment mal;
Je m'en fous et j'emmerde la protection sociale.
Le soir je relis Kant, je suis seul dans mon lit.
Je pense à ma journée, c'est très chirurgical;
Je m'en fous. Je reviens vers le point initial.
Mon corps est comme un sac traversé de fils rouges
Il fait noir dans la chambre, mon œil luit faiblement
J'ai peur de me lever, au fond de moi je sens
Quelque chose de mou, de méchant, et qui bouge.
Cela fait des années que je hais cette viande
Qui recouvre mes os. La couche est adipeuse,
Sensible à la douleur, légèrement spongieuse.
Un peu plus bas il y a un organe qui bande.
Je te hais, Jésus-Christ, qui m'a donné un corps
Les amitiés s'effacent, tout s'enfuit, tout va vite,
Les années glissent et passent et rien ne ressuscite
Je n'ai pas envie de vivre et j'ai peur de la mort.
Je me suis senti vieux peu après ma naissance;
Les autres se battaient, désiraient, soupiraient;
Je ne sentais en moi qu'un informe regret.
Je n'ai jamais rien eu qui ressemble à l'enfance.
Au fond de certains bois, sur un tapis de mousse,
Des troncs d'arbre écœurants survivent à leurs feuilles.
Autour d'eux se développe une atmosphère de deuil;
Leur peau est sale et noire, des champignons y poussent.
Je n'ai jamais servi à rien ni à quiconque;
C'est dommage. On vit mal quand on vit pour soi-même.
Le moindre mouvement constitue un problème,
On se sent malheureux et cependant quelconque.
On se meut vaguement, comme un animalcule;
On n'est presque plus rien, et pourtant qu'est-ce qu'on souffre!
On transporte avec soi une espèce de gouffre
Portatif et mesquin, vaguement ridicule.
On ne croit plus vraiment que la mort soit funeste;
Surtout pour le principe, de temps en temps, on rit,
On essaie vainement d'accéder au mépris.
Puis on accepte tout, et la mort fait le reste.
J'aime les hôpitaux, asiles de souffrance
Où les vieux oubliés se transforment en organes
Sous les regards moqueurs et pleins d'indifférence
Des internes qui se grattent en mangeant des bananes.
Dans leurs chambres hygiéniques et cependant sordides
On distingue très bien le néant qui les guette
Surtout quand le matin ils se dressent, livides,
Et réclament en geignant leur première cigarette.
Les vieux savent pleurer avec un bruit minime,
Ils oublient les pensées et ils oublient les gestes
Ils ne rient plus beaucoup, et tout ce qui leur reste
Au bout de quelques mois, avant la phase ultime,
Ce sont quelques paroles, presque toujours les mêmes.
Merci je n'ai pas faim mon fils viendra dimanche.
Je sens mes intestins, mon fils viendra quand même.
Et le fils n'est pas là, et leurs mains presque blanches.
Tant de cœurs ont battu, déjà, sur cette terre
Et les petits objets blottis dans leurs armoires
Racontent la sinistre et lamentable histoire
De ceux qui n'ont pas eu d'amour sur cette terre.
La petite vaisselle des vieux célibataires
Les couverts ébréchés de la veuve de guerre
Mon dieu! Et les mouchoirs des vieilles demoiselles
L'intérieur des armoires, que la vie est cruelle!
Les objets bien rangés et la vie toute vide
Et les courses du soir, restes d'épicerie
Télé sans regarder, repas sans appétit
Enfin la maladie, qui rend tout plus sordide,
Et le corps fatigué qui se mêle à la terre,
Le corps jamais aimé qui s'éteint sans mystère.
Ma sœur était très laide à l'âge de dix-sept ans,
Dans sa classe de troisième on l'appelait gras-double.
Un matin de novembre elle sauta dans l'étang;
Mais on la repêcha, l'eau était jaune et trouble.
Blottie sous l'édredon comme un gros rat obèse,
Elle rêvait d'une vie sereine et peu consciente
Sans relations sociales et sans espoir de baise
Mais tranquille et très douce et presque évanescente.
Le lendemain matin elle aperçut des formes,
Glissantes et légères sur le mur à sa droite.
Elle dit reste avec moi, il faut pas que je dorme;
Il y a un grand Jésus, dans le lointain, il boite.
Elle dit j'ai un peu peur, mais ça ne peut pas être pire.
Crois-tu qu'il reviendra? Je vais mettre un corsage.
Je vois des petites maisons, il y a tout un village;
C'est si joli, là-bas. Est-ce que je vais souffrir?
La mort est difficile pour les vieilles dames trop riches,
Entourées de belles-filles qui les appellent «ma biche»,
Pressent un mouchoir de lin sur leurs yeux magnifiques
Evaluent les tableaux et les meubles antiques.
Je préfère la mort des vieux de HLM
Qui s'imaginent encore jusqu'au bout qu'on les aime,
Attendant la venue du fils hypothétique
Qui paierait le cercueil en sapin authentique.
Les vieilles dames trop riches finissent au cimetière,
Entourées de cyprès et d'arbustes en plastique.
C'est une promenade pour les sexagénaires,
Les cyprès sentent bon et chassent les moustiques.
Les vieux de HLM finissent au crématoire,
Dans un petit casier à l'étiquette blanche.
Le bâtiment est calme; personne, même le dimanche,
Ne dérange le sommeil du très vieux gardien noir.
Où est mon corps subtil? Je sens venir la nuit,
Piquée d'aiguilles bleues et de chocs électriques.
Des bruits venus de loin dans un espace réduit:
La ville qui ronronne, machine anecdotique.
Demain je vais sortir, je quitterai ma chambre,
Je marcherai usé sur un boulevard mort,
Les femmes du printemps et leurs corps qui se cambrent
Se renouvelleront en fastidieux décors.
Demain il y aura des salades auvergnates
Dans les cafés bondés où les cadres mastiquent;
Aujourd'hui c'est dimanche. Splendeur de Dieu, éclate!
Je viens de m'acheter une poupée en plastique
Et je vois s'envoler des étoiles de sang,
Je vois des yeux crevés qui glissent sur les murs.
Marie, mère de Dieu, protège mon enfant!
La nuit grimpe sur moi comme une bête impure.
Le métro est plein d'êtres humains,
Il faudrait un aspirateur.
Leurs bras sont longs, pourvus de mains;
Ils ont le sourire du vainqueur.
Je n'aime pas les jeunes gens
Et j'ai trop peur des jeunes filles.
Certains vieillards perdent leurs dents;
Leurs petits yeux larmoient et brillent.
Je vis dans un pays de nains
Et j'ai peur de leurs réactions,
J'ai peur de leurs petites mains,
De leur air de satisfaction.
Le métro s'arrête et dégorge
Quelques parcelles d'existence.
Une fille rit à pleine gorge;
Ses seins se secouent en cadence.
A l'angle de la FNAC bouillonnait une foule
Très dense et très cruelle.
Un gros chien mastiquait le corps d'un pigeon blanc.
Plus loin, dans la ruelle,
Une vieille clocharde toute ramassée en boule
Recevait sans mot dire le crachat des enfants.
J'étais seul rue de Rennes. Les enseignes électriques
M'orientaient dans des voies vaguement erotiques.
Bonjour c'est Amandine.
Je ne ressentais rien au niveau de la pine.
Quelques loubards glissaient un regard de menace
Sur les nanas friquées et les revues salaces.
Des cadres consommaient. C'est leur fonction unique.
Et tu n'étais pas là. Je t'aime, Véronique.
Les êtres humains se voient entre eux;
Ils appellent cela: «Relations».
Je les regarde de tous mes yeux,
Sans la moindre satisfaction.
Sur les rochers, des bancs de moules,
Hérissées, fermées au contact.
Samedi, deux heures, dans la foule;
J'aimerais entreprendre un acte.
Faire exploser la rue de Rennes,
Comme un vulgaire terroriste.
Je viens de découvrir la haine;
D'habitude, je suis plutôt triste.
Au matin la mer était verte
Et tu n'étais qu'un souvenir.
Mon existence était ouverte;
Je fis le projet de tenir.
J'étais seul au volant de ma Peugeot 104;
Avec la 205 j'aurais eu l'air plus frime.
Il pleuvait sans arrêt et je déteste me battre;
Il me restait trois francs et cinquante-cinq centimes.
J'ai hésité devant l'embranchement de Colmar:
Etait-il bien prudent de quitter l'autoroute?
Sa dernière lettre disait: «J'en ai carrément marre
De toi et tes problèmes. Ta connerie me dégoûte.»
Nos relations en bref avaient connu un froid;
La vie bien trop souvent éloigne ceux qui s'aiment;
Il était peu certain qu'elle m'accueille avec joie.
Sans me décourager et en claquant des doigts,
J'entonnai un refrain de la «Vie de bohème».
Les Allemands sont des porcs, mais ils savent faire des routes
Comme disait mon grand-père, esprit fin et critique.
J'étais un peu tendu; la fatigue, sans doute,
J'accueillis avec joie le bitume germanique
Ce voyage peu à peu tournait à la déroute
Je me sentais très proche de la crise hystérique.
J'avais assez d'essence pour atteindre Francfort;
Là très certainement je me ferais des amis
Et entre deux saucisses nous braverions la mort,
Nous parlerions de l'homme et du sens de la vie.
Dépassant deux camions qui transportaient des viandes,
Ravi par ce projet je chantonnais des hymnes;
Non rien n'était fini, la vie et ses offrandes
S'étendaient devant moi, incertaines et sublimes.
Dans un ciné porno, des retraités poussifs
Contemplaient, sans y croire,
Les ébats mal filmés de deux couples lascifs;
Il n'y avait pas d'histoire.
Et voilà, me disais-je, le visage de l'amour,
L'authentique visage.
Certains sont séduisants; ils séduisent toujours,
Et les autres surnagent.
Il n'y a pas de destin ni de fidélité,
Mais des corps qui s'attirent.
Sans nul attachement et surtout sans pitié,
On joue et on déchire.
Certains sont séduisants et partant très aimés;
Ils connaîtront l'orgasme.
Mais tant d'autres sont las et n'ont rien à cacher,
Même plus de fantasmes;
Juste une solitude aggravée par la joie
Impudique des femmes;
Juste une certitude: «Cela n'est pas pour moi»,
Un obscur petit drame.
Ils mourront, c'est certain, un peu désabusés,
Sans illusions lyriques;
Ils pratiqueront à fond l'art de se mépriser;
Ce sera mécanique.
Je m'adresse à tous ceux qu'on n'a jamais aimés,
Qui n'ont jamais su plaire;
Je m'adresse aux absents du sexe libéré,
Du plaisir ordinaire.
Ne craignez rien, amis, votre perte est minime:
Nulle part l'amour n'existe.
C'est juste un jeu cruel dont vous êtes les victimes;
Un jeu de spécialistes.
Je ne jalouse pas ces pompeux imbéciles
Qui s'extasient devant le terrier d'un lapin
Car la nature est laide, ennuyeuse et hostile;
Elle n'a aucun message à transmettre aux humains.
Il est doux, au volant d'une puissante Mercedes,
De traverser des lieux solitaires et grandioses;
Manœuvrant subtilement le levier de vitesses,
On domine les monts, les rivières et les choses.
Les forêts toutes proches glissent sous le soleil
Et semblent refléter d'anciennes connaissances;
Au fond de leurs vallées on pressent des merveilles,
Au bout de quelques heures on est mis en confiance
On descend de voiture et les ennuis commencent;
On trébuche au milieu d'un fouillis répugnant,
D'un univers abject et dépourvu de sens
Fait de pierres et de ronces, de mouches et de serpents.
On regrette les parkings et les vapeurs d'essence,
L'éclat serein et doux des comptoirs de nickel;
Il est trop tard. Il fait trop froid. La nuit commence;
La forêt vous étreint dans son rêve cruel.
Un temps mort. Un trou blanc dans la vie qui s'installe.
Des rayons de soleil pivotent sur les dalles.
Le soleil dort. L'après-midi est invariable.
Des reflets métalliques se croisent sur le sable.
Dans un bouillonnement d'air moite et peu mobile,
On entend se croiser les femelles d'insectes.
J'ai envie de me tuer, de rentrer dans une secte;
J'ai envie de bouger, mais ce serait inutile.
Dans cinq heures au plus tard le ciel sera tout noir;
J'attendrai le matin en écrasant des mouches.
Les ténèbres palpitent comme de petites bouches;
Puis le matin revient, sec et blanc, sans espoir.
Moments de la fin de journée,
Après le soleil et la plage.
La déception s'est incarnée,
Je ressens à nouveau mon âge.
Appel de la nuit qui restaure
Dans nos cerveaux las, l'espérance;
J'ai l'impression d'être en dehors
D'une architecture d'apparences
Et de planer dans un non-être
Qui s'interrompt tous les matins
Quand il faut à nouveau paraître
Et prendre sa part du festin.
Dire «Bonjour» aux êtres humains,
Jouer son rôle, Blitzkrieg social;
Se sentir très mal le matin,
Et rêver de la loi morale.
La lumière a lui sur les eaux
Comme aux tout premiers jours du monde.
Notre existence est un fardeau,
Quand je pense que la Terre est ronde!
Sur la plage il y avait une famille entière,
Autour d'un barbecue ils parlaient de leur viande,
Riaient modérément et ouvraient quelques bières;
Pour atteindre la plage, j'avais longé la lande.
Le soir descend sur les varechs,
La mer bruit comme un animal;
Notre cœur est beaucoup trop sec,
Nous n'avons plus de goût au mal.
J'ai vraiment l'impression que ces gens se connaissent,
Car des sons modulés s'échappent de leur groupe.
J'aimerais me sentir membre de leur espèce;
Brouillage accentué, puis le contact se coupe.
Chevauchement mou des collines;
Au loin, le ronron d'un tracteur.
On a fait du feu dans les ruines;
La vie est peut-être une erreur.
Je survis de plus en plus mal
Au milieu de ces organismes
Qui rient et portent des sandales,
Ce sont de petits mécanismes.
Que la vie est organisée
Dans ces familles de province!
Une existence amenuisée,
Des joies racornies et très minces.
Une cuisine bien lavée;
Ah! cette obsession des cuisines!
Un discours creux et laminé;
Les opinions de la voisine.
L'Eternel n'est pas mon berger,
Et je manque à peu près de tout.
Je vis dans un bloc grillagé,
Je n'appartiens plus au Grand Tout.
L'affection revient aux vainqueurs,
La Terre est fille du chaos
Ouvriers de la onzième heure,
Putasseries et dominos.
La Vie est fille de la lutte,
Et le sang des vainqueurs mêlés
S'unit dans un parcours sans but,
Un cauchemar redéployé.
Dans les boîtes de nuit, un Dieu
Veille sur le destin charnel
De ses esclaves aux mille yeux
Qui ont perdu le sens du ciel.
Au-delà de ces maisons blanches,
Il y a un autre univers.
Quelque chose en moi se déclenche,
J'ai besoin d'un autre univers.
La présence des HLM
L'hypertrophie du moi qui saigne
Il faudrait un monde où l'on aime
Un océan où l'on se baigne,
Pas ces embryons de piscines
Où les banlieusards se détendent.
Dans les discothèques en ruine,
Quelques loubards s'étirent et bandent.
Quelque chose en moi se fissure,
J'ai besoin de trouver la joie
D'accepter l'homme et la nature,
Je n'y arrive pas. J'ai froid.
Il est vingt et une heures, l'obscurité s'installe
Je ne peux plus crier, je n'en ai plus la force
Il pleut légèrement, les vacances s'amorcent
J'essaie d'imaginer que tout ça m'est égal.
Pour la vingtième fois je prends mon téléphone
Je n'ai plus rien à dire mais je peux écouter,
Suivre la vie des gens et m'y intéresser,
Pour la vingtième fois je ne trouve personne.
J'ai acheté du pain et du fromage en tranches
Ça devrait m'éviter de crever mon œil droit
Les aliments gargouillent, je crois qu'on est dimanche
Le temps heureusement est modérément froid.
S'il y a quelqu'un qui m'aime, sur Terre ou dans les astres,
Il devrait maintenant me faire un petit signe.
Je sens s'accumuler les prémices d'un désastre,
Le rasoir dans mon bras trace un trait rectiligne.