Peuple assoiffé de vie,
Connais ton créateur.
Je me retrouve dans la nuit
Il bat, mon cœur.
Photographies de ses enfants,
Cet amour inconditionnel.
Il faut mourir, un jour, pourtant;
Nous nous reverrons tous au ciel.
Est-il vrai qu'en un lieu au-delà de la mort
Quelqu'un nous aime et nous attend tels que nous sommes?
Des vagues d'air glacé se succèdent sur mon corps;
J'ai besoin d'une clef pour retrouver les hommes.
Est-il vrai que parfois les êtres humains s'entraident
Et qu'on peut être heureux au-delà de treize ans?
Certaines solitudes me semblent sans remède;
Je parle de l'amour, je n'y crois plus vraiment.
Quand la nuit se précise au centre de la ville
Je sors de mon studio, le regard implorant.
Les boulevards charrient des coulées d'or mobile.
Personne ne me regarde, je suis inexistant.
Plus tard je me blottis près de mon téléphone
Je fais des numéros, mais je raccroche à temps.
Une forme est cachée près de l'électrophone;
Elle sourit dans le noir, car elle a tout son temps.
Un mélange d'humains monstrueux et sans nombre
Gravitait dans les rues. Le ciel était pervers.
J'inventais sans arrêt des nuances de vert.
Devant moi trois caniches, talonnés par leur ombre.
Je veux penser à toi, Arthur Schopenhauer,
Je t'aime et je te vois dans le reflet des vitres,
Le monde est sans issue et je suis un vieux pitre,
Il fait froid. Il fait très froid. Adieu la Terre.
A la fin je sais bien on rentre à la maison.
Le terme est ironique, vous avez bien raison.
C'est vrai je connais mal tous mes colocataires,
Il y a un infirmier et quelques fonctionnaires.
Ils ont beaucoup d'amis, du moins je le suppose;
Je m'approche des murs, j'ai creusé quelque chose.
Ils font le même bruit qu'un troupeau de gorilles;
Je ferme un peu les yeux et je crois voir les grilles.
Le matin vers huit heures je passe devant l'église,
Dans l'autobus 23 des vieillards agonisent
Et la même journée bientôt s'immobilise;
On peut s'interroger sur le sens des Eglises.
Il est des moments dans la vie où l'on a presque l'impression d'entendre l'ironique froufrou du temps qui se dévide,
Et la mort marque des points sur nous.
On s'ennuie un peu, et on accepte de se détourner provisoirement de l'essentiel pour consacrer quelques minutes à l'accomplissement d'une besogne en- nuyeuse et sans joie mais que l'on croyait rapide,
Et puis on se retourne, et l'on s'aperçoit avec écœure- ment que deux heures de plus ont glissé dans le vide,
Le temps n'a pas pitié de nous.
A la fin de certaines journées on a l'impression d'avoir vécu un quart d'heure et naturellement on se met à penser à son âge,
Alors on essaie d'imaginer une ruse une sorte de coup de poker qui nous ferait gagner six mois et le meilleur moyen est encore de noircir une page,
Car sauf à certains moments historiques précis et pour certains individus dont les noms sont écrits dans nos livres,
Le meilleur moyen de gagner la partie contre le temps est encore de renoncer dans une certaine mesure à y vivre.
Le lieu où nos gestes se déroulent et s'inscrivent harmonieusement dans l'espace et suscitent leur propre chronologie,
Le lieu où tous nos êtres dispersés marchent de front et où tout décalage est aboli,
Le lieu magique de l'absolu et de la transcendance,
Où la parole est chant, où la démarche est danse,
N'existe pas sur Terre,
Mais nous marchons vers lui.
Et si nous avons besoin de tant d'amour, à qui la faute?
Si nous ne pouvons radicalement pas nous adapter
A cet univers de transactions généralisées
Que voudraient tant voir adopter
Les psychologues, et tous les autres?
Et si nous avons besoin de tant de rêves, à qui la faute?
Si une fraction non encore déterminée de notre psyché
Ne peut définitivement pas se contenter
D'une harmonieuse gestion de nos pulsions répertoriées
Quatre ou cinq, au maximum?
Et si nous avons besoin de croire à quelque chose
Qui nous dépasse, nous tire en avant, et dans lequel en
même temps on se repose,
Si nous avons besoin d'un bonheur absolument pas quantifiable
D'une force intérieure qui germe en nous et se joue des impondérables
Qui se développe en nous et donne à notre existence une valeur, une utilité et un sens inaliénables,
Si nous avons besoin aussi et en même temps de nous sentir coupables
De nous sentir humiliés et malheureux de ne pas être plus que nous sommes
Si vraiment nous avons besoin de tout cela pour nous sentir des hommes,
Qu'allons-nous faire?
Il est temps de lâcher prise.
Je suis comme un enfant qui n'a plus droit aux larmes,
Conduis-moi au pays où vivent les braves gens
Conduis-moi dans la nuit, entoure-moi d'un charme,
Je voudrais rencontrer des êtres différents.
Je porte au fond de moi une ancienne espérance
Comme ces vieillards noirs, princes dans leur pays,
Qui balaient le métro avec indifférence;
Comme moi ils sont seuls, comme moi ils sourient.
Il est vrai que ce monde où nous respirons mal
N'inspire plus en nous qu'un dégoût manifeste,
Une envie de s'enfuir sans demander son reste,
Et nous ne lisons plus les titres du journal.
Nous voulons retourner dans l'ancienne demeure
Où nos pères ont vécu sous l'aile d'un archange,
Nous voulons retrouver cette morale étrange
Qui sanctifiait la vie jusqu'à la dernière heure.
Nous voulons quelque chose comme une fidélité,
Comme un enlacement de douces dépendances,
Quelque chose qui dépasse et contienne l'existence;
Nous ne pouvons plus vivre loin de l'éternité.
Les loups de l'expansion sont entrés dans nos murs
Ils croisent dans le métro les déchets du système
Ils travaillent chez Thomson ou bien chez IBM
Deux mondes se regardent avant la déchirure.
Le cauchemar informatique
Délimite nos espérances.
Enfants d'un rêve technologique,
Nous vivons à longue distance.
Il faudra bien un jour détruire toutes les machines
Pour contempler enfin le visage de l'homme,
Et très peu d'ingénieurs échapperont au pogrom;
Chaque nouveau progrès nous rapproche de la ruine.
Notre agonie télévisée
Est écœurante sans être drôle.
Nous sommes des acteurs fatigués;
Il est temps de changer de rôle.
Je revois les yeux bleus des touristes allemands
Qui parlaient société devant un formidable.
Leurs «Ach so» réfléchis, un peu nerveux pourtant,
Se croisaient dans l'air vif. Ils étaient plusieurs tables.
Sur ma gauche causaient quelques amis chimistes:
Nouvelles perspectives en synthèse organique!
La chimie rend heureux, la poésie rend triste,
Il faudrait arriver à une science unique.
Structure moléculaire, philosophie du moi
Et l'absurde destin des derniers architectes
La société pourrit, se décompose en sectes
Chantons l'alléluia pour le retour du roi!
Mon amour inconditionnel,
Toi qui me fais monter au ciel,
Protège ma solitude.
Les journées, parfois, sont bien rudes.
Noble idée de l'infinité,
Toi qui nous aides à respirer,
Protège le cœur de mon âme.
Je vis, parfois, des nuits infâmes.
Et j'ai besoin de cette fille
Aperçue au fond de ma nuit
Qui pense à moi, et me sourit;
Dont le regard, dans la nuit, brille.
Et j'ai besoin de ces enfants
Aux yeux entrouverts de bonheur
Qui nous donnent tout, et leur cœur;
Qui font aimer le fil du temps.
Quand tu ne cherches plus à comprendre
Ni à avoir un destin
Dans cette vie
Parce que tu sais que tu n'as pas de destin
Ou plus
Ou pas encore
Pas dans cette incarnation
Et tu penses à l'incarnation suivante
Où nous nous reverrons
Dans de fastueuses retrouvailles.
Boule de sang, boule de haine,
Pourquoi tous ces gens réunis?
C'est la société humaine;
La nuit retombe sur Paris.
Pendant que dans l'azur fictif
Se croisent les euromissiles,
Un vieux savant à l'œil plaintif
Examine quelques fossiles.
Dinosaures, gentils dinosaures,
Que voyaient vos grands yeux stupides?
Se battait-on déjà à mort
Dans vos marécages torpides?
Y a-t-il eu un âge d'or,
Une bonne loi naturelle?
Répondez, gentils dinosaures:
Pourquoi la vie est si cruelle?
Aux confins du désert mojave
Vit un cactus bimillénaire.
Il a poussé sur de la lave,
Serein comme un dieu tutélaire.
A l'équinoxe de printemps,
Au temps où la Terre bascule,
Les Indiens s'agenouillent devant
Toute la nuit. Et la nuit brûle
De leurs incantations vibrantes
Comme la langue d'un serpent.
De leurs voix hachées et stridentes,
Ils essaient de dompter le Temps
De le forcer à se plier,
A refermer enfin sa courbe.
Un jour viendra, disent les sorciers,
Où le Temps, tortueux et fourbe,
Finira par être piégé
Dans cette architecture de plaintes.
Et nous serons légers, légers…
L'Eternité sera atteinte.
Un triangle d'acier sectionne le paysage;
L'avion s'immobilise au-dessus des nuages.
Altitude 8000. Les voyageurs descendent:
Ils dominent du regard la Cordillière des Andes
Et dans l'air raréfié l'ombilic d'un orage
Se développe et se tord;
Il monte des vallées comme un obscur présage,
Comme un souffle de mort.
Nos regards s'entrecroisent, interrogeant en vain
L'épaisseur de l'espace
Dont la blancheur fatale enveloppe nos mains
Comme un halo de glace.
Santiago du Chili, le 11 décembre.
La Nationale 27 était déserte et vide,
Tu arriveras seul en fin d'après-midi.
Tu arriveras seul, et que pourras-tu faire?
Les corps d'enfants meurtris, fins comme des lanières,
S'empileront en tas florissants et prospères
Dans le salon de ta résidence secondaire.
Négligeant d'observer les tissus pulmonaires,
Tu prendras, mon ami, ton blanc bâton de guerre.
Puis dans le soir naissant qui serpente et chemine
Tu monteras tout seul en haut de la colline.
Elevant ton esprit vers la raison ultime,
Tu rendras grâce à Dieu qui choisit les victimes.
Puis tu voudras chanter, d'une voix sombre et douce,
Humblement, dans la nuit, comme à l'insu de tous;
Et les mots argentins du dernier des hommes
S'envoleront distincts, faibles et monotones.
Vers la fin d'une nuit, au moment idéal
Où s'élargit sans bruit le bleu du ciel central,
Je traverserai seul, comme à l'insu de tous,
La familiarité inépuisable et douce
Des aurores boréales.
Puis mes pas glisseront dans un chemin secret,
A première vue banal,
Qui depuis des années serpente en fins dédales,
Que je reconnaîtrai.
Ce sera un matin apaisé et discret.
Je marcherai longtemps, sans joie et sans regret,
La lumière très douce des aubes hivernales
Enveloppant mes pas d'un sourire amical.
Ce sera un matin lumineux et secret.
L'entourage se refuse au moindre commentaire;
Monsieur est parti en voyage.
Dans quelques jours sûrement il y aura la guerre;
Vers l'Est le conflit se propage.
La texture fine et délicate des nuages
Disparaît derrière les arbres;
Et soudain c'est le flou qui précède un orage:
Le ciel est beau, hermétique comme un marbre.
Des nuages de pluie tournoient dans l'air mobile,
Le monde est vert et gris. C'est le règne du vent.
Et tout sens se dissout hormis le sens tactile…
Le reflet des tilleuls frissonne sur l'étang.
Pour rejoindre à pas lents une mort maritime,
Nous avons traversé des déserts chauds et blancs,
Et nous avons frôlé de dangereux abîmes…
De félines figures souriaient en dedans.
Et les volontés nues refusaient de mourir.
Venus de Birmanie, deux de nos compagnons,
Les traits décomposés par un affreux sourire,
Glissaient dans l'interorbe du Signe du Scorpion.
Par les chemins austères des monts du Capricorne,
Leurs deux corps statufiés dansaient dans nos cervelles;
Les sombres entrelacs du pays de Fangorn
Engloutirent soudain l'image obsessionnelle.
Et quelques-uns parvinrent à l'ultime archipel…
C'est un plan incliné environné de brume;
Les rayons du soleil y sont toujours obliques.
Tout paraît recouvert d'asphalte et de bitume,
Mais rien n'obéit plus aux lois mathématiques.
C'est la pointe avancée de l'être individuel;
Quelques-uns ont franchi la Porte des Nuages.
Déjà transfigurés par un chemin cruel,
Ils souriaient, très calmes, au moment du passage.
Et les courants astraux irradient l'humble argile
Issue, sombre alchimie, du bloc dur du vouloir
Qui se mêle et s'unit comme un courant docile
Au mystère diffus du Grand Océan Noir.
Un brouillard fin et doux cristallise en silence
Au fond de l'univers;
Et mille devenirs se dénouent et s'avancent,
Les vagues de la mer.
Je suis dans un tunnel fait de roches compactes;
Sur ma gauche à deux pas un homme sans paupières
M'enveloppe des yeux. Il se dit libre et fier;
Très loin, plus loin que tout, gronde une cataracte.
C'est le déclin des monts et la dernière halte;
L'autre homme a disparu. Je continuerai seul.
Les parois du tunnel me semblent de basalte;
Il fait froid. Je repense au pays des glaïeuls.
Le lendemain matin l'air avait goût de sel;
Alors je ressentis une double présence.
Sur le sol gris serpente un trait profond et dense,
Comme l'arc aboli d'un ancien rituel.
Deux hommes nus couchés sur le bord du rivage,
Et la vie a tracé de singulières phrases
Sur leur peau. Ils sont là, innocents et très sages,
Survivants harassés que la marée arase.
Deux grands requins tout blancs jouent autour de l'épave;
Le soleil innocent fait briller les yeux morts
D'un éclat sardonique.
Tout cela n'est pas grave,
Mais quel affreux décor…
Tournent les goélands de leur vol concentrique!
Saint-Christophe du Ligneron, le 17 juillet
La maison était rose avec des volets bleus
Je voyais dans la nuit les traits de ton visage
L'aurore s'approchait, j'étais un peu nerveux,
La lune se glissait dans un lac de nuages
Et tes mains dessinaient un espace invisible
Où je pouvais bouger et déployer mon corps
Et je marchais vers toi, proche et inaccessible,
Comme un agonisant qui rampe vers la mort.
Soudain tout a changé dans une explosion blanche,
Le soleil s'est levé sur un nouveau royaume;
Il faisait presque chaud et nous étions dimanche,
Dans l'air ambiant montaient les harmonies d'un psaume.
Je lisais une étrange affection dans tes yeux
Et j'étais très heureux dans ma petite niche;
C'était un rêve tendre et vraiment lumineux,
Tu étais ma maîtresse et j'étais ton caniche.
Vers le Soleil se tend l'effort du végétal;
Le combat se poursuit et la chaleur augmente;
La réverbération devient éblouissante;
Des couches empilées d'air, d'une torpeur égale,
Remuent sournoisement.
J'étais je vous le jure dans mon état normal;
Les fleurs trouaient mes yeux de leur éclat brutal;
C'était un accident.
Je revois maintenant les circonstances exactes.
Nous étions arrêtés près d'une cataracte.
La souple peau des prés s'ouvrit, gueule béante;
La réverbération devint éblouissante;
Il y avait çà et là des fleurs de digitale;
Ma sœur et moi marchions sur un tapis nuptial.
La fille aux cheveux noirs et aux lèvres très minces
Que nous connaissons tous sans l'avoir rencontrée
Ailleurs que dans nos rêves. D'un doigt sec elle pince
Les boyaux palpitants de nos ventres crevés.
Nous avions traversé le jardin aux fougères
L'existence soudain nous apparut légère
Sur la route déserte nous marchions au hasard
Et, la grille franchie, le soleil devint rare.
De silencieux serpents glissaient dans l'herbe épaisse
Ton regard trahissait une douce détresse
Nous étions au milieu d'un chaos végétal
Les fleurs autour de nous exhibaient leurs pétales.
Animaux sans patience, nous errons dans l'Eden
Hantés par la souffrance et conscients de nos peines
L'idée de la fusion persiste dans nos corps
Nous sommes, nous existons, nous voulons être encore,
Nous n'avons rien à perdre. L'abjecte vie des plantes
Nous ramène à la mort, sournoise, envahissante.
Au milieu d'un jardin nos corps se décomposent,
Nos corps décomposés se couvriront de roses.
Traces de la nuit.
Une étoile brille, seule,
Préparée pour de lointaines eucharisties.
Des destins se rassemblent, perplexes,
Immobiles.
Nous marchons je le sais vers des matins étranges.
Doucement, nous glissions vers un palais fictif
Environné de larmes.
L'azur se soulevait comme un ballon captif;
Les hommes étaient en armes.
Maintenant ils sont là, réunis à mi-pente;
Leurs doigts vibrent et s'effleurent dans une douce ellipse.
Un peu partout grandit une atmosphère d'attente;
Ils sont venus de loin, c'est le jour de l'éclipsé.
Ils sont venus de loin et n'ont presque plus peur;
La forêt était froide et pratiquement déserte.
Ils se sont reconnus aux signes de couleur;
Presque tous sont blessés, leur regard est inerte.
Il règne sur ces monts un calme de sanctuaire;
L'azur s'immobilise et tout se met en place.
Le premier s'agenouille, son regard est sévère;
Ils sont venus de loin pour juger notre race.
Les champs de betteraves surmontés de pylônes
Luisaient. Nous nous sentions étrangers à nous-mêmes,
Sereins. La pluie tombait sans bruit, comme une aumône;
Nos souffles retenus formaient d'obscurs emblèmes
Dans le ciel du matin.
Un devenir douteux battait dans nos poitrines,
Comme une annonciation.
La civilisation n'était plus qu'une ruine;
Cela, nous le savions.
Nous avions pris la voie rapide.
Sur le talus, de grands lézards
Glissaient leur absence de regard
Sur nos cadavres translucides.
Le réseau des nerfs sensitifs
Survit à la mort corporelle.
Je crois à la Bonne Nouvelle,
Au destin approximatif.
La conscience exacte de Soi
Disparaît dans la solitude.
Elle vient vers nous, l'infinitude…
Nous serons dieux, nous serons rois.
Nous attendions, sereins, seuls sur la piste blanche;
Un Malien emballait ses modestes affaires
Il cherchait un destin très loin de son désert
Et moi je n'avais plus de désir de revanche.
L'indifférence des nuages
Nous ramène à nos solitudes;
Et soudain nous n'avons plus d'âge,
Nous prenons de l'altitude.
Lorsque disparaîtront les illusions tactiles
Nous serons seuls, ami, et réduits à nous-mêmes.
Lors de la transition de nos corps vers l'extrême,
Nous vivrons des moments d'épouvante immobile.
La platitude de la mer
Dissipe le désir de vivre.
Loin du soleil, loin des mystères,
Je m'efforcerai de te suivre.