4
ème
de couverture
Il est question ici du triangle qui unit celui qui écrit, celui qui lit et le troisième - qui aux deux autres donne existence –, le mot. Entre les trois coule l’encre, sang noir de l’écriture.
Tout écrivain « professionnel » est un dresseur de mots. Les « tueurs de lettres » ont été de ces dresseurs ; ils ont formé ce club, étrange petite société secrète, et chaque samedi, comme d’autres jouent aux cartes, fuyant un public de lecteurs de plus en plus décérébrés et voraces, ils se réunissent dans une chambre, bibliothèque ascétique, aux rayons vides. Chacun des tueurs de lettres va dérouler son récit dont aucune trace ne doit subsister…
Et cependant un texte est là. Qui l’a écrit ? Pour témoigner de quoi ? Peut-on tuer les lettres sans effusion d’encre, sans qu’en épilogue le sang ne se mette à couler ?
Sigismund Krzyzanowski est né dans la région de Kiev en 1887. Il a vécu et écrit à Moscou de 1920 à sa mort, en 1950. D’une érudition qui éblouit ceux qui l’approchèrent, polyglotte, il laissa une œuvre de plus de trois mille pages qui attendit près de cinquante ans avant d’être éditée. Après Le Marque-page, Le Club des tueurs de lettres est le second texte de Krzyzanowski à être publié en français dans cette collection qui présentera au lecteur l’intégrale d’une des œuvres les plus graves et les plus vertigineuses du XXe siècle.
Roman traduit du russe par Claude Secharel.