Reconnaissance de dette

Le titre de cet hommage à mon maître Dumas est extrait d’un vers d’Aragon (« Les lilas et les roses », Le Crève-cœur, 1941) et s’inspire librement d’un certain nombre de faits réels.

La Renaissance française de Gustave Joubert emprunte évidemment au Redressement français (1925–1935) d’Ernest Mercier, les pratiques de l’Union bancaire de Winterthour aux fraudes fiscales de la Banque commerciale de Bâle (1932), les agissements du Soir de Paris à « L’abominable vénalité de la presse française » (série d’articles de Boris Souvarine publiés dans L’Humanité, 1923). Le personnage de Jules Guilloteaux est inspiré de Maurice Bunau-Varilla, patron du Matin.

Tous ceux que je souhaite remercier ici n’ont aucune responsabilité dans mes infidélités à « l’histoire vraie », dont je suis seul comptable.

Tout au long de l’écriture, Camille Cléret (que j’ai eu la chance de rencontrer grâce à Emmanuel L.) a bien voulu mettre son talent d’historienne, sa réactivité et ses connaissances au service de ce roman. Lorsque j’ai fait une entorse à la vérité historique, elle me l’a signalé. Quand j’ai décidé de passer outre, elle m’en a fait valoir les risques. Cette collaboration a été un enchantement.

J’ai une dette conséquente vis-à-vis des historiens de la période et tout particulièrement de Fabrice Abbad, Serge Berstein et Pierre Milza, Olivier Dard, Frédéric Monier, Jean-François Sirinelli, Eugen Weber, Michel Winock, Theodore Zeldin.

L’Argent caché de Jean-Noël Jeanneney, passionnant ouvrage sur les milieux d’affaires et la politique, m’a fourni d’irremplaçables éléments, tout comme Les Batailles de l’impôt de Nicolas Delalande, d’où proviennent la majorité des idées de Charles sur la répression fiscale. Je les ai complétées grâce au travail de Christophe Farquet (« Lutte contre l’évasion fiscale : l’échec de la SDN »). Je dois à Sébastien Guex l’idée des fraudes fiscales, puisée dans son excellent article « 1932 : l’affaire des fraudes fiscales et le gouvernement Herriot ».

Dans un tout autre registre, le roman de Germaine Ramos, La Foire aux vices, a été une source de renseignements concernant les pratiques de la presse vénale, tout comme, sur le parlementarisme, La République des camarades de Robert de Jouvenel.

La lecture des quotidiens de la période m’a été d’une aide permanente, notamment les articles des chroniqueurs (B. Gervaise, L.A. Pagès, P. Reboux, C. Vautel, J. Bainville, G. Sanvoisin, etc.), les articles de François Coty dans Le Figaro, ainsi que les encadrés quotidiens du Matin et les chroniques signées M. de La Palisse dans Le Petit Journal. « La France veut-elle un dictateur » est le titre d’une longue enquête publiée en mars 1933 dans Le Petit Journal. Pour cela et pour tant d’autres choses, merci aux professionnels qui entretiennent l’extraordinaire base de données Gallica de la BNF, on aimerait qu’ils aient davantage de moyens.

Les traductions du polonais m’ont été offertes par mon excellente traductrice, Joanna Polachowska. Je dois les traductions de l’allemand (du Sud) à Laura Kleiner.

Jean-Noël Passieux m’a éclairé très utilement sur les heurs et malheurs des turboréacteurs, qu’il soit remercié d’avoir été si patient, tout comme Gérard Hartmann, qui a fermé les yeux sur mes approximations techniques. Hervé David m’a aimablement aidé pour permettre à Paul de se livrer à sa passion phonographique et le ravissant Phono Museum de Paris a assuré mon initiation dans ce domaine. Jalal Aro, à la Phonogalerie de Paris, ce merveilleux antre du gramophone, a parfaitement comblé ce qui me manquait.

Au cours de ce travail, j’ai souvent été visité par des choses qui venaient d’ailleurs, rien de ce qu’on écrit ne nous appartient réellement. Par exemple, lorsque j’ai eu besoin d’expliquer que Solange Gallinato allait dorénavant chanter assise, je me suis souvenu de la manière dont Victor Hugo s’interroge sur le mystère de la vocation de Charles Myriel (« Que se passa-t-il ensuite dans la destinée de M. Myriel ? L’écroulement de l’ancienne société française, … »). Détailler toutes les occurrences serait de la cuistrerie, je me contente d’en dresser la liste approximative, mais alphabétique : Louis Aragon, Michel Audiard, Marcel Aymé, Charles Baudelaire, Saul Bellow, Emmanuel Carrère, Georges Brassens, Ivy Compton-Burnett, Henri-Georges Clouzot, Alexandre Dumas, Albert Dupontel, Gustave Flaubert, William Gaddis, Albert Garlini, Jean Giraudoux, Louis Guilloux, Sacha Guitry, Victor Hugo, Jean Jaurès, Ken Kesey, André Malraux, William McIlvanney, Larry McMurtry, Norge, Pierre Perret, Marcel Proust, Joseph Roth, Claude Schopp, Stendhal, William Thackeray, Léon Tolstoï, Trevanian, Camille Trumer, Jacob Wassermann.

Merci à mes lecteurs attentifs : mon complice historique Gérald Aubert, et Nathalie, Camille Trumer, Perrine Margaine, Camille Cléret, Solène, Catherine Bozorgan, Marie-Gabrielle. Peaucelle et Albert Dupontel.

Une mention toute spéciale à Véronique Ovaldé pour ses conseils éclairés et sa générosité.

Et Pascaline, du début à la fin.

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