CHAPITRE 4

Le XXIIe siècle

Par bonheur, avant de s’évanouir, Borza réussit à sortir de sa poche son bioémetteur et à l’étreindre.

Alerté par le signal qu’avait émis le cerveau mourant, le service médical arriva sur les lieux.

En soi, le signal de détresse n’était pas particulièrement inquiétant. Il peut arriver tant de choses : se blesser en plongeant dans une rivière, avoir un accident lors d’une expérience dans un laboratoire ou, enfin, se fouler la cheville sur un parquet ciré…

Pourtant, le cas, de toute évidence, était troublant… Borza était étendu à la renverse, serrant dans une main le bioémetteur avec une vigueur telle qu’on eut du mal à lui desserrer les doigts. Le pouls était presque imperceptible.

Les médecins, qui portaient des masques de protection, posèrent sur le corps de Borza une série de capteurs transmettant instantanément des données à l’ordinateur du GCI, Grand centre d’informations, dont la mémoire avait enregistré les symptômes de toutes les maladies humaines connues depuis la création du monde.

Les médecins s’affairèrent autour de Borza. Mais en dépit des soins habituels, Borza ne put reprendre connaissance.

Entre-temps, placé dans un conteneur hermétique, le cadavre de Bouzivse fut empâté pour être autopsié.

— Et quand je pense que « toutes les maladies ont été vaincues sur Terre », bougonna le chef du groupe, en regardant le visage de Borza qui était blanc comme le marbre.

— Attendons la réponse du GCI, proposa l’un de ses assistants.

— Y a-t-il quelqu’un d’autre dans l’appartement ? se renseigna le chef.

L’assistant fit un signe de tête négatif.

— Avant de nous envoler après réception du signal, j’ai pu voir la fiche de cet immeuble, dit-il et cita de mémoire : — Borza, vingt-quatre ans, célibataire, diplômé de l’Académie de l’Espace, employé au service de quarantaine, vit seul..

Le chef du groupe regarda le vase renversé et les fleurs sur le sol.

— Inspectez les autres pièces, ordonna-t-il.

L’un des médecins se pencha pour ramasser les fleurs.

— Ne touchez à rien ! Tout doit rester en place !

L’assistant disparut derrière la porte, quand l’appareil, semblable à une montre, fixé au poignet du chef fit entendre un léger bourdonnement : c’était un appel du GCI. Le chef appliqua la membrane contre son oreille pour mieux discerner la voix aiguë : — Les cellules du cerveau sont lésées. L’état du malade est alarmant. Après une pause, le GCI ajouta : — Cette maladie n’est pas recensée dans la mémoire. Terminé.

— Non recensée, répéta le chef.

Dans la chambre voisine, l’assistant, qui venait de découvrir Zarika, poussa un cri.

Elle aussi était inanimée et semblait être victime de la même maladie que Borza. En plus, elle portait sur une main une trace profonde de morsure recouverte de sparadrap.

— Emportez-les immédiatement tous les deux à la clinique, ordonna le chef. (Il jeta un regard circulaire sur ses assistants réunis au salon.) La situation est très grave. Un, les malades doivent être totalement isolés. Deux, secret absolu.

…Néanmoins, la chose ne put être gardée secrète. A mesure que la nuit finissait, on amenait toujours de nouveaux malades de divers points de la ville. Il est vrai que tous ces points se situaient dans une même zone, au nord de la maison de Borza, mais cela n’expliquait pas grand-chose. Depuis des décennies, les vastes salles de la clinique étaient inoccupées, alors que maintenant elles se remplissaient avec une inquiétante rapidité.

Les symptômes étaient les mêmes chez tout le monde : soit dans la rue, soit à bord d’un autojet, soit, enfin, chez eux, les gens, sans aucune raison apparente, se sont sentis soudain mal et ont perdu connaissance. Le pouls était ralenti, tombant presque à zéro, toutes les fonctions vitales, « gelées ». Quelques autojets pilotés manuellement s’écrasèrent.

La maladie s’avéra extrêmement contagieuse.

L’examen détaillé du corps de Bouzivse ne donna rien. L’agent pathogène restait indécelable.

Grâce à la quarantaine, la maladie ne toucha pas les autres villes de la planète. Il n’y avait pas encore de cas de décès, mais l’état des malades s’aggravait inexorablement. Or, depuis le moment où le bioémetteur de Borza avait transmis le signal d’alarme, il ne s’était pas encore écoulé vingt-quatre heures.

— Quelle est cette maladie ? Comment la vaincre ? demanda sans détours au médecin chef de la Terre le président du Conseil suprême de coordination.

Le médecin resta un instant muet, puis il dit :

— Tout le monde est sur le pied de guerre, mais toujours sans résultat pour le moment.

Le président tambourina sur la table. Tout autour dans la pièce béaient les écrans de télécommunication éteints.

— On dit que Piotr Vostokov a découvert le virus du cancer en une nuit, fit-il en rompant le silence.

— En effet, acquiesça le médecin. Mais elle fut précédée de milliers de nuits blanches, où rien ne marchait, où les expériences échouaient et où tout lui échappait. Et je ne parle pas du travail colossal et indispensable fourni par les prédécesseurs de Vostokov, de toute l’armée de microbiologistes qui ont œuvré depuis le vingtième siècle…

Le président soupira.

— C’est juste, mais nous n’avons pas de temps devant nous. Personne sur Terre n’est immunisé contre la nouvelle maladie. On ne sait pas comment elle se propage. Nous sommes donc tous assis sur un baril de poudre dont la mèche est allumée. Et l’autopsie du chimpanzé, qu’a-t-elle donné ?

— Rien.

— Vérifiez-moi ça. Il est possible que le lièvre gise dans ce singe… Passez-moi l’expression. Qui se trouvait encore dans l’appartement du premier malade ?

— Une jeune fille.

— A-t-on déjà établi son identité ?

— Oui, il y a une heure.

— Pourquoi si tard ?

— Elle n’avait pas de bioémetteur. Il a fallu consulter tous les infors… Elle s’appelle Zarika et était rentrée sur Terre il y a un mois d’une expédition lointaine.

— Il y a un mois ? le président plissa le front. A bord de l’Albert, n’est-ce pas ?

— C’est ça.

— Pourquoi était-elle sans bioémetteur ?

— Zarika n’avait quitté Hôtel Sigma qu’avant-hier, la veille de l’incident, expliqua le médecin. Elle était affectée à une station biologique. On a cru que son bioémetteur lui serait remis là-bas…

— « On a cru » ! interrompit le président. Pourquoi ne pas l’avoir fait dès sa sortie ?

— On a pensé qu’elle se rendrait aussitôt à la station.

— « On a pensé » ! L’homme est libre de ses gestes. C’est à Sigma qu’elle a reçu une formation de microbiologiste ?

— Les collègues de Sigma m’ont fait savoir que Zarika est une biologiste très douée…

— Ironie du sort…, dit le président. Eh bien, l’idée ne vous vient-elle pas que toute cette histoire peut avoir un rapport avec l’Albert ?

— Une infection rapportée du Cosmos ?

— En quelque sorte.

— Apparemment, ce n’est pas le cas. Zarika a été soumise à une quarantaine absolue. Et puis, pourquoi les autres membres de l’équipage n’auraient-ils pas été à l’origine de la maladie ?

Le président regarda l’heure et se leva.

— Vérifiez tout de même les versions dont nous avons parlé, dit-il au médecin en conclusion. Appelez-moi à toute heure du jour et de la nuit.

— Autre chose…, le médecin s’arrêta sur le seuil. Je voudrais faire installer plusieurs cliniques-satellites. Il n’est pas impossible que la maladie évolue moins dramatiquement en apesanteur.

— C’est judicieux, convint le président. Nous étudierons votre proposition aujourd’hui même… en fait, dans quelques minutes, à la réunion du Conseil. En attendant, agissez. Et n’oubliez pas que tous les moyens de la planète sont à votre disposition.

Les Terriens allaient traverser une dure épreuve. Tout le Système solaire vivait au rythme des nouvelles en provenance de la petite ville, complètement bloquée, du centre de l’Australie.

Ce n’est que six semaines plus tard que fut résolue l’énigme de la maladie qui avait failli déferler sur la Terre. Elle avait pour cause… l’ancienne blague à tabac brodée de fils d’argent que Borza avait trouvée dans un compartiment de l’Albert. Le commandant l’avait perdue, et durant les longues années du vol le tabac qu’elle contenait avait subi l’effet des rayons cosmiques affaiblis. Finalement, les microorganismes pathogènes découverts dans le tabac par Piotr Vostokov avaient dégénéré et acquis de nouvelles propriétés dangereuses. Néanmoins, on en était encore loin d’un péril réel pour l’homme. Afin de pouvoir provoquer la maladie, les agents devaient passer par une période d’incubation, et pour cela ils devaient être présents au moins durant quelques heures dans le sang de l’homme ou de tout animal à sang chaud. Quant au commandant de l’Albert, même s’il avait retrouvé sa blague à la fin du vol, il n’aurait couru aucun risque. Le paradoxe consistait en ce que, tout en ayant acquis de nouvelles propriétés pathogènes, les agents étaient devenus très « fragiles », et la température du tabac en train de brûler aurait suffi à les détruire. Donc, en fumant son tabac, le commandant aurait été en parfaite sécurité.

Or, tout se passa autrement.

Il ne se serait rien produit, si Borza n’avait pas emporté cette pincée de tabac, substance exotique, qu’il avait décidé d’utiliser dans ses interminables expériences.

Il ne se serait rien produit, si Zarika n’était pas venue chez Borza.

Il ne se serait rien produit, si Bouzivse n’avait pas eu un caractère aussi difficile…

Voici comment les événements s’enchaînèrent.

Zarika avança la main pour caresser Bouzivse, le chimpanzé la mordit. Borza, quant à lui, frappa le singe. Quelques brins de tabac s’envolèrent et atteignirent la blessure de Zarika. C’était suffisant…

Dès minuit le virus devint actif. A partir de ce moment, chaque bouffée d’air respirée dans l’appartement pouvait entraîner la mort. Pas pour tous, il est vrai. Le nouveau virus s’avéra être fort capricieux quant au choix de ses « hôtes », mais, après les avoir choisis, il en usait à sa manière avec eux.

Bouzivse en fut la première victime, le cerveau du singe n’ayant pu opposer de résistance sérieuse à l’attaque ennemie.

Plus tard, Borza, déjà atteint, sortit du laboratoire où il était couché. C’est un malaise subit qui l’en avait chassé. Perdant connaissance, il tomba, mais il eut le temps de briser la fenêtre : l’air froid s’engouffra dans le salon déplaçant celui de la chambre.

Le vent soufflait en direction du nord…

Borza et Zarika survécurent. Longtemps, ils furent entre la vie et la mort. On les soigna à bord d’une clinique volante, en apesanteur.

La maladie était douloureuse et la souffrance commune les rapprocha. Zarika brûlait d’envie de gagner son poste à la station biologique, qui l’attendait toujours.

— Ta génération est trop insouciante, dit-elle un jour à Borza. Un océan cosmique d’hostilité nous entoure. L’humanité doit être tout le temps sur ses gardes. Et si un tel accident se répétait ?

— Impossible, affirma Borza, agitant sa tête, hérissée de capteurs. La voie que les agents pathogènes de la nouvelle maladie ont suivie pour nous atteindre était trop sinueuse et invraisemblable. Juge toi-même. Les médecins ont expliqué que les rayons cosmiques devaient agir sur la blague pendant un temps strictement délimité : une semaine de moins, et les agents n’auraient pas acquis leurs redoutables propriétés ; une semaine de plus, et ils les auraient perdues. Puis, je devais te rencontrer… Et ainsi de suite. Bref, il ne peut y avoir autant de coïncidences qu’une fois par siècle !

— Cela suffit, coupa Zarika.

Tous deux parlaient beaucoup de leur avenir, faisaient des projets, rêvaient ensemble.

Chaque jour, chaque heure, Borza s’éprenait toujours plus de cette étonnante jeune fille, et il ne comprenait pas comment il avait pu vivre sans la connaître.

— C’est bientôt le retour sur Terre, mon ami, lui dit un jour le médecin en terminant sa visite quotidienne, et le cœur du jeune homme se mit à battre joyeusement.

Zarika se remettait moins vite, mais elle aussi allait s’en tirer.

— Je t’attendrai. Revenons ensemble, lui dit Borza comme si la chose allait de soi.

— D’accord, accepta Zarika.


* * *

— C’est pratique, dit Zarika en montant dans la cabine. Comment pouvait-on se passer d’autojets dans le temps ? sourit-elle.

— Tu veux admirer la terre endormie ou te dépêcher ? demanda Borza.

— Me dépêcher, répondit Zarika.

— Alors, accroche-toi, prononça Borza, et il composa sur le tableau de commandes les coordonnées de la station biologique.

L’engin s’enfonça dans la stratosphère, et piqua sur la côte de la mer Noire.

Borza consulta sa montre et fit courir quelques chiffres sur son calculateur.

— Tu seras à la station à cinq heures du matin, dit-il.

— Si on flânait un peu ? proposa Zarika. On peut regarder la mer…

Borza accepta. En pilotage manuel, il fit atterrir l’appareil sur un espace libre, découvert entre les rochers par le radar.

Ils laissèrent l’autojet et commencèrent à descendre avec précaution. La lune du Sud jetait un vif éclat. La descente était difficile. Il fallait se cramponner aux buissons et aux aspérités des rochers.

Ils s’arrêtèrent pour reprendre haleine.

— Comment trouves-tu notre siècle ? questionna Borza. Le monde a-t-il beaucoup changé ?

— Oui et non, dit Zarika. Bien des choses ont changé, beaucoup sont difficiles à saisir, beaucoup me sont encore inconnues. Mais il y a ce qui reste intact, et cela m’aide à garder l’équilibre. Ces montagnes… La mer… La lune…

— Les montagnes s’effondrent, les mers reculent, dit Borza.

— Cela prend des millions d’années. Alors, qu’est-ce, pour elles, un pauvre petit siècle ? Un instant, rien de plus. Cent ans plus tard, d’autres erreront comme nous dans ces montagnes et exactement la même lune éclairera leur chemin…, prononça Zarika et ajouta : — Baignons-nous avant de nous quitter.

Ils continuèrent leur descente.

Soudain, Zarika trébucha sur un objet. Borza se pencha et ramassa une bouteille vide, arrivée ici Dieu sait comment. Elle n’était pas en plastique, mais en verre, comme autrefois. Il est vrai que ce n’était pas facile à établir : de toute évidence, le récipient était resté longtemps dans l’eau, les vagues ayant dépoli le verre glauque.

Zarika prit la bouteille des mains de Borza. A l’intérieur, on distinguait vaguement quelque chose de blanc.

— Ouvre-la, demanda Zarika.

Borza s’accroupit, s’efforçant de retirer le bouchon qui avait gonflé.

— A l’époque, ces bouteilles annonçaient qu’il s’était produit un malheur, dit-il. Les marins des navires en détresse jetaient à la mer une bouteille avec un message à l’intérieur, dans l’espoir qu’elle serait repêchée.

Le bouchon goudronné finit par céder. Borza renversa la bouteille et l’agita précautionneusement.

— Ne la casse pas, fit Zarika.

Un étroit rouleau de papier, serré par un fil, sortit du goulot. On voyait que son auteur était pressé : en deux ou trois endroits, le fil s’était rompu, puis avait été renoué à la hâte.

— Une lettre, murmura Zarika.

Borza tira sur le nœud et le fil pourri s’effrita. Seulement, le papier s’était collé et la feuille ne se déroulait pas.

— Le papier est humide, dit Zarika. Pose-le sur le sable, qu’il sèche.

Or, lorsque, quelques minutes plus tard, Zarika essaya de dérouler le message, il se réduisit en poussière.

— Qu’est-ce que j’ai fait…, laissa échapper Zarika.

— C’est l’effet de l’oxygène, expliqua Borza. Le papier est resté trop longtemps dans la bouteille, et l’air frais lui a été fatal.

Un coup de vent dispersa les restes de papier.

— Celui qui a jeté cette bouteille a-t-il jamais été secouru ? demanda Zarika.

La mer s’éveillait avec l’aurore. La vague a fraîchi. Ils nagèrent loin, la rive devenant à peine visible. Fatigués, ils revinrent, sortirent de l’eau et s’étendirent sur le sable.

— Vue d’ici, la station ressemble à un nid d’hirondelle, n’est-ce pas ? demanda Zarika.

— En effet, admit Borza.

Maintenant, il voyait le monde avec ses yeux à elle, grands ouverts, naifs, étonnés. Peut-être, est-ce la qualité la plus précieuse chez l’homme, celle de s’étonner de tout ? Toutes les découvertes ne partent-elles pas de là ?

Reposée, Zarika s’assit, prit la bouteille. Borza admirait le corps harmonieux de la jeune fille.

— J’ai une idée, se tourna vers lui Zarika. Refermons la bouteille et jetons-la à la mer.

— Pour annoncer un malheur ?

— Non, le bonheur…

— Et que mettrons-nous dedans ?

Souriant malicieusement, Zarika tira un ruban de ses cheveux, fit de la bande vermeille un rouleau et la fourra dans le goulot.

— Rebouche la bouteille, veux-tu, demanda-t-elle à Borza.

Ayant remis le bouchon à sa place, il voulut jeter la bouteille le plus loin possible.

— Attends ! l’arrêta Zarika.

— Oui ? demanda Borza.

— J’ai peur…, dit doucement Zarika. Je sais que cela te fera rire, que tu diras que je suis superstitieuse…

— Que veux-tu dire, Zarika ?

— Ne la jette pas, pria-t-elle enfin. J’ai peur qu’elle s’écrase contre les rochers.. Ou que le bouchon laisse filtrer de l’eau et la bouteille coule. Et je ne veux pas que notre bonheur se brise ou se noie.

— Dans ce cas, cachons-la dans la montagne.

— D’accord.

Au pied de la montagne, ils découvrirent un étroit sentier.

— Il doit mener à la station, dit Borza.

— Au Nid d’hirondelle, corrigea Zarika.

Le sentier escarpé serpentait et il fallait se cramponner à tout instant aux broussailles.

Parvenus à une plate-forme aux bords dentelés, ils s’arrêtèrent. Au-dessus, se dressait le Doigt du diable, en bas, la mer s’étendait, bleue.

— On la cache ici ? demanda Zarika.

— Oui, répondit Borza.

Il regarda autour de lui, puis s’approcha du bord de la plate-forme et appuya sur un bloc recouvert de mousse. Le bloc résista d’abord, puis bougea et, soudain, roula, entraînant une avalanche de pierres. Il laissa un creux, profond et humide.

Zarika posa la bouteille au fond du creux. Ensuite, ils rebouchèrent le trou avec des pierres et des gravats.

— La mer tantôt baisse, tantôt monte, dit Borza. Et si elle arrivait un beau jour jusqu’ici ?

— Tant pis, dit Zarika en faisant un geste de la main.

Ils gardèrent longtemps le silence. Le soleil était déjà haut et commençait à chauffer.

— Quittons-nous ici, dit Zarika. Je continue seule.

Borza regardait Zarika suivre le sentier. Finalement, sa silhouette disparut dans l’entrée du Nid d’hirondelle.

Загрузка...