Prologue

« Au cours des derniers millénaires, on a traditionnellement considéré la propulsion Alderson comme une pure bénédiction. Sans les vitesses supra-luminiques que les découvertes d’Alderson ont rendues accessibles, l’humanité aurait été prisonnière du minuscule système stellaire de Sol quand les grandes guerres patriotiques vinrent à détruire le Condominium sur Terre. Au lieu de cela, nous avons déjà colonisé plus de deux cents mondes.

« Oui, une bénédiction. Sans la propulsion Alderson, notre race serait peut-être éteinte aujourd’hui. Mais était-ce une pure bénédiction ? Le même effet de rail qui a colonisé les étoiles, les mêmes contacts interstellaires qui ont permis la formation du Premier Empire, permettent aussi l’existence de la guerre interstellaire. Les planètes dévastées par deux cents ans de guerre de Sécession furent à la fois colonisées et détruites par des vaisseaux utilisant la propulsion Alderson.

« Grâce à la propulsion Alderson, peu nous importe la distance entre les étoiles. Puisque nous pouvons sauter instantanément entre les systèmes stellaires, nos vaisseaux – et leur propulsion – n’ont que des distances interplanétaires à couvrir. On dit que le Deuxième Empire de l’Homme englobe deux cents mondes et tout l’espace compris entre eux, soit plus de quinze millions de parsecs cube…

« Voyons ce qu’il en est réellement. Imaginez des myriades de minuscules bulles, éparpillées, dans un vaste océan noir. Nous dominons certaines de ces bulles. Mais, de l’océan, nous ne savons rien… »

Extrait d’un discours prononcé par le docteur Antoine Horvath à l’institut Blaine, 3029 après J.-C.

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