VIII


Un bibliophile

D’un instant à l’autre, la physionomie de Maigret se transforma, devint neutre, morne, résignée, comme celle d’un malade quelconque qui s’enfonce dans l’ennui.

Peut-être à cause de cela la physionomie de la chambre, elle aussi, changea. Elle était sans prestige, avec le lit défait qu’on avait changé de place, le rectangle de tapis plus neuf là où il se trouvait auparavant, des médicaments sur la table de nuit, le chapeau de Mme Maigret ailleurs.

Comme par hasard, Mme Maigret venait d’allumer un petit réchaud à alcool pour y préparer une tisane.

L’ensemble, vu ainsi, était un peu écœurant. On frappa de petits coups secs à la porte. Mme Maigret alla au-devant du procureur et celui-ci, après s’être incliné, lui tendit tout naturellement sa canne et son chapeau, se dirigea vers le lit.

— Bonsoir, commissaire.

Il n’était pas trop embarrassé. Il faisait plutôt penser à un homme qui s’est remonté pour accomplir une tâche déterminée.

— Bonsoir, monsieur le procureur. Asseyez-vous, je vous en prie…

Et, pour la première fois, Maigret vit un sourire sur le visage renfrogné de M. Duhourceau. Un retroussis des lèvres ! C’était préparé aussi !

— J’ai eu presque des remords à cause de vous… Cela vous étonne ?… Oui, je m’en suis voulu d’avoir été un peu trop sévère à votre égard… Il est vrai que vous avez parfois une attitude tellement crispante…

Il était assis, les deux mains à plat sur les cuisses, le corps penché en avant et Maigret le regardait en face, mais avec de gros yeux qui paraissaient vides de pensées.

— Bref, j’ai résolu de vous mettre au courant de…

Certes, le commissaire entendait. Mais il eût été bien incapable de répéter la moindre des phrases de son interlocuteur. Il était occupé, en réalité, à l’étudier trait par trait, tant au physique qu’au moral.

Un teint très clair, presque trop clair, que les cheveux gris et les poils de moustache mettaient encore en valeur… M. Duhourceau n’avait pas de maladie de foie… Il n’était pas sanguin, ni goutteux…

De quel côté donnait-il prise à la maladie ? Car on n’atteint pas soixante-cinq ans sans se sentir un point faible !

« Artériosclérose ! » répondit Maigret.

Et il fixait les doigts maigres, les mains à la peau soyeuse mais aux veines saillantes et dures comme du verre.

Un petit homme sec, nerveux, intelligent, rageur !

« Et moralement, quel est son point faible, quel est son vice ? »

Il y en avait un ! Cela se sentait ! Sous toute la dignité du procureur, il y avait quelque chose de flou, de fuyant, de honteux…

Il parlait :

— … dans deux ou trois jours, au plus tard, l’instruction sera close… Car les faits parlent d’eux-mêmes !… Comment Samuel a-t-il échappé à la mort et a-t-il fait enterrer un autre à sa place, ceci regarde le Parquet d’Alger, s’il lui plaît de déterrer cette vieille histoire… À mon avis, il n’en sera même pas question…

Il y avait des moments où sa voix baissait d’un ton. C’était quand il cherchait le regard de Maigret et qu’il ne trouvait que du vide ! Alors, il se demandait si le commissaire l’écoutait, s’il ne fallait pas prendre cette absence comme une ironie supérieure.

Il faisait un effort, sa voix se raffermissait.

— Toujours est-il que ce Samuel, qui n’était peut-être déjà pas trop sain d’esprit là-bas, arrive en France, se cache un peu partout et est bientôt en proie à la folie… C’est un cas fréquent, le docteur Rivaud vous le dira… Il commet ses crimes… Dans le train, il croit que vous êtes sur sa piste… Il tire dans votre direction et, de plus en plus affolé, il finit par se suicider…

Le procureur ajouta avec un geste beaucoup trop désinvolte :

— Remarquez que je n’attache guère d’importance à l’absence du revolver près du cadavre… Les annales judiciaires nous fournissent des centaines d’exemples de ce genre… Un rôdeur peut être passé par là, ou un enfant… Et cela se saura dans dix ans ou dans vingt… L’important, c’est que le coup de feu ait été tiré d’assez près et l’autopsie démontre que c’est le cas… Voilà, en quelques mots…

Maigret, lui, se répétait :

« Quel est son vice ? »

Pas l’alcool ! Pas le jeu ! Et, chose étrange, le commissaire était tenté de répondre : pas les femmes !

L’avarice ? C’était déjà plus plausible ! On imaginait mieux M. Duhourceau, toutes portes closes, ouvrant son coffre-fort et alignant sur la table des liasses de billets, des petits sacs d’or…

Pour tout dire, il donnait plutôt l’impression d’un solitaire ! Or, le jeu est un vice en commun ! L’amour aussi ! L’alcool presque toujours…

— M. Duhourceau, êtes-vous déjà allé en Algérie ?

— Moi ?

Quand quelqu’un répond « moi » de la sorte, c’est neuf fois sur dix qu’il veut gagner du temps.

— Pourquoi me demandez-vous ça ? Est-ce que j’ai l’air d’un colonial ? Non, je ne suis jamais allé en Algérie, ni même au Maroc. Mon plus grand voyage a consisté à visiter les fjords de Norvège. C’était en 1923…

— Oui… Je ne sais vraiment pas pourquoi je vous ai posé cette question… Vous ne pouvez vous imaginer à quel point cette perte de sang m’a affaibli…

Encore un vieux truc de Maigret : passer d’un sujet à un autre et parler tout à coup de choses qui n’ont aucun lien avec la conversation.

L’interlocuteur, qui craint un piège, essaie de deviner une intention cachée là où il n’y en a pas. Il fait un effort cérébral violent, s’énerve, se fatigue et finit par perdre le fil de ses propres idées.

— C’est ce que je disais au docteur. Au fait, qui fait la cuisine, chez eux ?

— Mais…

Et Maigret ne lui donnait pas le temps de répondre.

— Si c’est une des deux sœurs, ce n’est certainement pas Françoise ! On la voit mieux au volant d’une voiture de luxe qu’en train de surveiller un ragoût… Voulez-vous être assez aimable pour me passer le verre d’eau ?…

Et Maigret, soulevé sur un coude, se mit à boire, mais si maladroitement qu’il laissa tomber le verre et son contenu sur la jambe de M. Duhourceau.

— Excusez-moi !… C’est stupide !… Ma femme va vous essuyer immédiatement… Encore heureux que cela ne fasse pas tache…

L’autre était furieux. L’eau, qui avait transpercé le pantalon, devait lui couler le long du mollet.

— Ne vous dérangez pas, madame… Comme votre mari dit, cela ne fait pas tache… Cela n’a donc pas d’importance…

Il y mettait de l’ironie.

Les discours de Maigret, ce petit incident par surcroît, lui avaient fait perdre la bonne humeur de commande affichée au début. Il était debout. Il se souvenait qu’il avait encore différentes choses à dire.

Mais maintenant il jouait mal son rôle, n’atteignant qu’à une cordialité très relative.

— Quant à vous, commissaire, quelles sont vos intentions ?

— Toujours les mêmes !

— C’est-à-dire ?…

— Arrêter l’assassin, bien entendu ! Puis ma foi, si j’ai encore du temps devant moi, aller voir enfin cette Ribaudière où je devrais me trouver depuis une dizaine de jours.

M. Duhourceau était blême de colère, d’indignation. Comment ? Il s’était donné la peine de rendre cette visite, de raconter tout ce qu’il avait raconté, de faire presque la cour à Maigret !

Puis, après lui avoir renversé un verre d’eau sur la jambe – et le procureur était persuadé que Maigret l’avait fait exprès ! – on lui déclarait tranquillement :

— Je vais arrêter l’assassin !

On lui disait cela, à lui, magistrat, au moment même où il venait d’affirmer qu’il n’y avait plus d’assassin ! Est-ce que cela n’avait pas l’air d’une menace ? Fallait-il partir une fois de plus en claquant les portes ?

Eh bien ! M. Duhourceau parvint à sourire.

— Vous êtes obstiné, commissaire !

— Vous savez, quand on est couché toute la journée et qu’on n’a rien à faire… Vous n’auriez pas, par hasard, quelques livres à me prêter ?…

Encore un coup de sonde. Et Maigret eut bien l’impression que le regard de son interlocuteur était plus inquiet…

— Je vous en enverrai…

— Des ouvrages gais, n’est-ce pas ?

— Il est temps que je m’en aille…

— Ma femme va vous apporter votre chapeau et votre canne ! Vous dînez chez vous ?

Et il tendit sa main au procureur, qui n’osa pas la refuser. La porte refermée, Maigret resta immobile, le regard au plafond, et sa femme commença :

— Tu crois que… ?

— Est-ce que Rosalie travaille toujours à l’hôtel ?

— Je crois que c’est elle que j’ai rencontrée dans l’escalier.

— Tu devrais aller me la chercher.

— Les gens vont encore dire…

— Peu importe !

En attendant, Maigret se répétait :

« Duhourceau a peur ! Il a eu peur dès le début ! Peur qu’on découvre l’assassin et peur qu’on pénètre dans sa vie privée ! Rivaud aussi a peur. Mme Rivaud a peur… »

Restait à établir quel rapport ces gens pouvaient avoir avec Samuel, exportateur de pauvres diables de l’Europe centrale et spécialiste en fausses pièces officielles !

Le procureur n’était pas israélite. Rivaud l’était peut-être, mais ce n’était pas sûr.

La porte s’ouvrait. Rosalie entrait, suivie de Mme Maigret, et elle essuyait ses grosses mains rouges à son tablier de toile.

— Monsieur m’a fait appeler ?

— Oui, mon petit… Entrez… Asseyez-vous ici…

— Nous n’avons pas le droit de nous asseoir dans les chambres !

Le ton faisait présager de la suite ! Ce n’était plus la fille bavarde et familière des jours précédents. On avait dû la chapitrer, l’intimider peut-être par des menaces.

— Je voulais vous demander un simple renseignement. Vous n’avez jamais travaillé chez le procureur ?

— J’y ai travaillé deux ans !

— C’est bien ce que je pensais ! Comme cuisinière ? Comme femme de chambre ?

— Il n’a pas besoin de femme de chambre, puisque c’est un homme !

— Évidemment !… Dans ce cas, vous faisiez les gros travaux… C’est vous qui deviez cirer les parquets, prendre les poussières…

— Je faisais le ménage, quoi !

— C’est cela ! Et c’est ainsi que vous avez surpris les petits secrets de la maison ! Il y a combien d’années de ça ?

— Il y a un an que j’ai quitté la place !

— Autrement dit, vous étiez aussi belle fille qu’aujourd’hui… Mais si !…

Maigret ne riait pas. Il avait un art tout particulier pour dire ces choses avec un air de conviction admirable. Rosalie, d’ailleurs, n’était pas laide. Elle avait des formes plantureuses qui avaient déjà dû attirer bien des mains curieuses.

— Est-ce que le procureur venait vous regarder travailler ?

— Il n’aurait plus manqué que ça ! C’est moi qui l’aurais laissé traîner dans mes seaux et mes torchons !

Une chose adoucissait un peu Rosalie : c’était de voir Mme Maigret vaquer à de menus travaux de ménage. C’était elle, surtout, qu’elle regardait et à certain moment elle ne put s’empêcher de dire :

— Je vous apporterai une petite brosse… Il y en a en bas… Avec le balai, c’est trop fatigant…

— Le procureur recevait beaucoup de femmes ?

— Je ne sais pas !

— Mais si ! Répondez-moi gentiment, Rosalie ! Vous n’êtes pas seulement une belle fille, vous êtes une bonne fille, et vous vous souvenez que j’ai été le seul à vous défendre, l’autre jour, quand ils insinuaient…

— Ça ne servirait quand même à rien !

— Quoi ?

— Que je parle ! D’abord Albert – c’est mon fiancé – y perdrait son avenir, car il veut entrer dans l’administration… Puis on me ferait enfermer comme folle !… Tout ça parce que je rêve toutes les nuits et que je raconte mes rêves…

Elle s’animait. Il n’y avait plus qu’à la pousser un peu.

— Vous parliez de scandale…

— Si ce n’était que cela !

— Donc, vous me disiez que M. Duhourceau ne recevait pas de femmes ! Mais il va souvent à Bordeaux…

— Ça je m’en moque !

— Alors, le scandale…

— Tout le monde pourrait vous le raconter… Car ça s’est su… Il y a bien deux ans de ça… Un paquet est arrivé à la poste, un petit paquet recommandé qui venait de Paris… Or, quand le facteur a voulu le prendre, il s’est aperçu que l’étiquette s’était décollée… On ne savait plus pour qui c’était… Il n’y avait pas de nom d’expéditeur…

« On a attendu huit jours avant de l’ouvrir, parce qu’on espérait que quelqu’un viendrait le réclamer… Et savez-vous ce qu’on a trouvé ?…

« Des photographies !… Mais pas des photographies comme les autres… Rien que des femmes nues… Et pas seulement des femmes… Des couples…

« Alors, pendant deux ou trois jours, on s’est demandé qui recevait des choses pareilles à Bergerac… Le receveur des postes avait même appelé le commissaire…

« Eh bien ! un beau jour, on a vu passer un paquet tout pareil, emballé dans le même papier… L’étiquette était du même modèle que celle qui s’était décollée et le colis était adressé à M. Duhourceau ! Voilà !…

Maigret n’était pas étonné du tout. N’avait-il pas conclu tout à l’heure : vice solitaire ?

Ce n’était pas pour compter son argent que le vieillard s’enfermait le soir dans son bureau sombre du premier étage ! C’était pour contempler des photographies, sans doute aussi des livres libertins.

— Écoutez-moi, Rosalie ! Je vous promets de ne pas parler de vous ! Avouez que, quand vous avez appris ce que vous venez de dire, vous avez regardé dans les bibliothèques…

— Qui est-ce qui vous l’a dit ?… D’abord, celles du bas, qui ont des grillages, étaient toujours fermées… Une fois seulement j’en ai trouvé une qui avait sa clé…

— Et qu’est-ce que vous avez vu ?

— Vous le savez bien ! Même que j’en ai eu le cauchemar pendant des nuits et que je suis restée plus d’un mois à ne pas vouloir approcher d’Albert…

Hum ! Ses relations avec le blond fiancé se précisaient !

— Des livres très gros, n’est-ce pas ? Sur du beau papier, avec des gravures…

— Oui… Et d’autres… Des choses qu’on n’imagine pas…

Est-ce que c’était là tout le secret de M. Duhourceau ?

Dans ce cas, c’était pitoyable ! Un pauvre bonhomme, célibataire, isolé à Bergerac où il ne pouvait sourire à une femme sans que cela fît scandale…

Il se consolait en devenant bibliophile à sa manière, en collectionnant les estampes galantes, les photographies érotiques, les livres que les catalogues nomment aimablement « ouvrages pour connaisseurs ».

Et il avait peur…

Seulement, cette passion-là n’avait guère de rapport avec les deux femmes assassinées ni surtout avec Samuel !

À moins que Samuel ne fût son fournisseur de photos ? Oui ? Non ?… Maigret hésitait. Rosalie se balançait d’une jambe à l’autre, très rouge, étonnée elle-même d’en avoir tant dit.

— Si votre femme n’avait pas été ici, je n’aurais jamais osé…

— Est-ce que le docteur Rivaud venait souvent chez M. Duhourceau ?

— Presque jamais ! Il téléphonait !

— Personne de sa famille ?

— Sauf Mlle Françoise, qui lui a servi de secrétaire !

— Au procureur ?

— Oui ! Elle avait même apporté une petite machine à écrire qui se renfermait dans une boîte.

— Elle s’occupait des affaires judiciaires ?

— Je ne sais pas de quoi elle s’occupait, mais c’était un travail à part, qu’elle faisait dans le petit bureau qu’une tenture sépare de la bibliothèque… Une grosse tenture en velours vert…

— Et ?… commença Maigret.

— Je n’ai pas dit ça ! Je n’ai rien vu !

— Cela n’a pas continué ?

— Pendant six mois… Puis la demoiselle est allée chez sa mère, à Paris ou à Bordeaux, je ne sais pas au juste…

— En résumé, M. Duhourceau ne vous a jamais fait la cour ?

— Il aurait été bien reçu !

— Et vous ne savez rien ! Je vous remercie ! Je vous promets que vous ne serez pas inquiétée, que votre fiancé ne saura pas que vous êtes venue ici ce soir.

Quand elle fut sortie, Mme Maigret, qui avait refermé la porte, soupira :

— Si c’est pas malheureux !… Des hommes intelligents, qui occupent une pareille situation…

Elle s’étonnait toujours, Mme Maigret, quand elle découvrait quelque chose de pas joli ! Elle ne concevait même pas la possibilité d’instincts plus troubles que ses instincts de brave épouse désolée de n’avoir pas d’enfant.

— Tu crois que cette fille n’exagère pas ? Si tu veux mon avis, elle cherche à se rendre intéressante ! Elle raconterait n’importe quoi, pourvu qu’on l’écoute ! Et maintenant, je parierais qu’elle n’a jamais été attaquée…

— Moi aussi !

— C’est comme la belle-sœur du docteur… Elle n’est pas forte… On la renverserait d’une main… Et elle serait parvenue à se débarrasser de l’homme ?…

— Tu as raison !

— Je vais plus loin ! Je pense que si cela continue, dans huit jours on ne s’y reconnaîtra plus entre la vérité et le mensonge ! Ces histoires-là font travailler les cervelles ! Les gens racontent le matin, comme leur étant arrivées, des histoires qu’ils ont pensées le soir en s’endormant… Voilà déjà M. Duhourceau qui devient un vilain monsieur !… Demain, on te dira que le commissaire de police trompe sa femme et que… Mais toi ! Qu’est-ce qu’on peut bien dire sur toi ?… Car il n’y a pas de raison pour qu’on n’en parle pas… Il faudra un jour ou l’autre que je leur montre notre livret de famille si je ne veux pas passer pour ta maîtresse…

Maigret la regardait en riant avec attendrissement. Elle s’emballait. Toutes ces complications l’effrayaient.

— C’est comme ce docteur qui n’est pas docteur…

— Qui sait ?

— Comment, qui sait ? Puisque j’ai téléphoné à toutes les universités, à toutes les écoles de médecine et que…

— Donne-moi ma tisane, veux-tu ?

— Celle-là, au moins, ne te fera pas de mal, car ce n’est pas lui qui l’a ordonnée.

Tout en buvant, il gardait la main de sa femme dans la sienne. Il faisait chaud. Un filet de vapeur fusait du radiateur avec un sifflement régulier, comme un ronron de matou.

En bas, le dîner était terminé. Les parties de jacquet et de billard commençaient.

— Une bonne tisane, c’est encore ce qui…

— Oui, chérie… Une bonne tisane…

Et il lui embrassa la main, avec une tendresse qui se cachait sous des airs ironiques.

— Tu verras ! Si tout va bien, dans deux ou trois jours, nous serons chez nous…

— Et tu commenceras une nouvelle enquête !


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