— Elle est malade, je vous le répète.
Harvey secoua Igan pour l’arracher au sommeil. Les fuyards s’étaient réfugiés dans une pièce aux murs de terre battue et au toit de plasmeld. Accroché dans un coin, un globe jaunâtre éclairait parcimonieusement les cinq bat-flanc installés le long des murs. Boumour et Igan dormaient, pied à pied, sur deux d’entre eux, Svengaard, toujours attaché, sur un troisième ; les deux derniers étaient libres.
— Venez vite, insista Harvey. Elle se sent mal.
Igan s’éveilla dans un grognement et jeta un coup d’œil à sa montre. À la surface, le soleil allait se coucher. Tous les six s’étaient faufilés dans cet abri avant le lever du jour, et après avoir peiné toute la nuit sur des sentiers interminables derrière un guide forestier. Le chirurgien, peu entraîné à ce genre d’exercice, s’en ressentait encore.
Lizbeth malade ?
Cela faisait trois jours qu’on avait placé en elle l’embryon. Chez les autres femmes, la plaie s’était rapidement cicatrisée mais on ne les avait pas fait marcher une nuit entière sur des chemins cahoteux.
— Je vous en prie, pressez-vous, implora Harvey.
— Je viens, répondit Igan qui pensa en même temps : Maintenant qu’il a besoin de moi, il a bien changé de ton.
— Je viens aussi ? demanda Boumour, assis en face de lui.
— Non, attendez Glisson.
— A-t-il dit où il allait ?
— Chercher un autre guide. Il fera bientôt nuit.
— Il ne dort donc jamais ?
— Je vous en prie, supplia Harvey.
— Oui, dit Igan d’une voix sèche. Quels sont les symptômes ?
— Des vomissements, du délire.
— Je prends ma trousse. En ramassant une serviette noire placée près de sa tête, Igan inspecta Svengaard. La respiration égale du prisonnier lui confirma que le somnifère qu’on lui avait administré le matin faisait toujours effet. Il faudrait prendre une décision à son sujet. Svengaard retardait leur fuite.
Harvey le tira par la manche.
— Je viens, je viens. Igan libéra son bras et, à la suite d’Harvey, emprunta un boyau situé à l’extrémité de la pièce. Il déboucha dans une pièce identique à celle qu’il venait de quitter. Allongée sur un bat-flanc, Lizbeth gémissait.
Son mari s’agenouilla à côté d’elle.
— Je suis là.
— Oh ! Harvey, murmura-t-elle, oh ! Harvey.
Igan sortit de sa trousse un pulmono-sphagnomètre qu’il appliqua sur le cou de la jeune femme.
— Où avez-vous mal ?
— Ohhh !
— Je vous en prie, dit Harvey en regardant le chirurgien, faites quelque chose.
— Éloignez-vous.
Harvey recula de deux pas.
— Qu’a-t-elle ?
Sans répondre, Igan passa un contrôleur portatif du taux enzymatique au poignet gauche de Lizbeth.
— De quoi souffre-t-elle ? le pressa Harvey.
Après avoir lu les chiffres sur le compteur, Igan débrancha l’appareil et le remit dans sa trousse.
— Elle n’a rien du tout, déclara-t-il.
— Mais elle…
— Tout est normal. La plupart des autres ont réagi de cette manière. C’est un réajustement de sa consommation d’enzymes.
— Ne pourrait-on…
— Calmez-vous. Le chirurgien se releva. Elle n’a pas vraiment besoin d’un remède. Et bientôt elle se débrouillera très bien toute seule. Sa santé est meilleure que la vôtre, croyez-moi. D’ailleurs, elle pourrait entrer dans une pharmacie à l’instant même ; le contrôle des rations ne la remarquerait même pas.
— Pourquoi alors…
— C’est l’embryon. Il se protège lui-même. Automatiquement.
— Mais elle souffre !
— Un léger dérèglement glandulaire, c’est tout. Igan ramassa sa trousse. Tout cela fait partie de l’ancien processus. L’embryon commande : produis ceci, produis cela. Et son organisme obéit. Bien sûr, la production la fatigue.
— Vous ne pouvez pas la soulager ?
— Si. Dans peu de temps, elle mourra de faim. Nous ferons alors cesser les vomissements et nous lui donnerons à manger. À condition qu’il y ait de la nourriture dans ce trou.
Lizbeth gémit.
— Harvey.
— Oui, chérie. Harvey s’agenouilla de nouveau à côté d’elle, et lui prit la main.
— Je me sens mal.
— On va te donner quelque chose.
— Ohhh !
Harvey lança un regard brûlant au chirurgien.
— Dès que possible. Ne vous inquiétez pas, je vous le répète : tout est normal. Il regagna la première pièce.
— Que se passe-t-il ? chuchota Lizbeth.
— C’est l’embryon, tu n’as pas entendu ?
— Si, j’ai mal à la tête.
Igan revint avec une pilule et un gobelet d’eau et se pencha vers la jeune femme.
— Prenez ceci. Ça chassera les nausées.
Harvey la maintint tandis qu’elle avalait la pilule.
Elle prit une profonde inspiration avant de rendre le gobelet.
— Je suis navrée d’être aussi…
— Ce n’est rien. Igan ajouta en se retournant vers Harvey : Il vaudrait mieux la transporter dans l’autre pièce. Glisson va revenir d’un instant à l’autre avec de la nourriture et un guide.
Harvey aida sa femme à se lever et la soutint jusqu’à la pièce voisine. Svengaard, les mains liées, la regarda entrer.
— Vous avez écouté ? demanda Igan.
— Oui. Svengaard observait Lizbeth.
— Avez-vous réfléchi au sujet de Seatac ?
— J’ai réfléchi.
— Vous ne songez pas à le libérer, j’espère ? dit Harvey.
— Il nous ralentit, expliqua Igan, mais il est impossible de le libérer.
— Je devrais peut-être m’en occuper, suggéra Harvey.
— Durant, à quoi pensez-vous ? demanda Boumour.
— Il représente un danger pour nous.
— Bien, alors nous vous l’abandonnons.
— Harvey ! s’exclama Lizbeth. Son mari était-il devenu fou ? Était-ce parce qu’elle lui avait demandé de prendre Svengaard pour médecin ?
En fait, Harvey n’oubliait pas les gémissements de sa femme.
— S’il me faut choisir entre mon fils et lui, c’est fait.
Lizbeth lui prit la main : Tu ne penses pas ce que tu dis.
— Après tout, qui est-ce ? continua Harvey en fixant Igan. Attends ? Regarde, transmit-il à sa femme.
Celle-ci lut la pensée de son mari et se détourna.
— Un chirurgien génétique, dit Harvey d’une voix pleine du plus profond mépris. Il n’a vécu que pour eux. Son existence ne se justifie pas. C’est un non-viable, un non-être. Un néant. Il n’a aucun avenir.
— C’est ce que vous avez décidé ? s’enquit Boumour.
Svengaard leva les yeux vers Harvey.
— Vous envisagez de me tuer ? La neutralité de son esprit surprit Harvey.
— Vous ne protestez pas ?
Svengaard essaya d’avaler ; sa gorge épaisse comme du coton s’y refusa. Il examina son adversaire, jaugea la taille imposante, les muscles noueux. Et il se souvint de l’hyperdéveloppement de l’instinct protecteur, de l’erreur génétique qui, à la moindre alerte, transformait Harvey en un esclave tout dévoué à Lizbeth.
— Pourquoi le ferais-je ? Pour l’essentiel il a dit vrai. D’ailleurs, la résolution est prise.
— Comment vous y prendrez-vous ? demanda Boumour.
— Que suggérez-vous ?
— Une strangulation me paraît la bonne solution.
Harvey se demanda si Svengaard avait remarqué la froideur clinique du ton employé par le chirurgien.
— La rupture des vertèbres est plus rapide, intervint Igan. À moins que vous ne préfériez une piqûre. J’ai plusieurs produits dans ma trousse.
En entendant ces mots, Lizbeth fut prise de tremblements. Harvey lui tapota le bras et s’écarta d’elle.
— Harvey ? appela-t-elle.
Mais son mari secoua la tête et continua d’avancer vers Svengaard.
Curieux, Igan vint se ranger aux côtés de Boumour.
Harvey s’agenouilla derrière le chirurgien, noua les doigts autour de sa gorge et en même temps se pencha au-dessus de son oreille.
— Pour eux, votre vie n’a aucune importance, dit-il en un murmure perceptible seulement par Svengaard. Ils s’en moquent. Vous, qu’en pensez-vous ?
Svengaard sentit les doigts s’enfoncer dans sa gorge. Il aurait pu tenter avec ses mains liées de desserrer l’étau mortel, mais il n’y serait pas parvenu. Il avait mesuré la force physique d’Harvey.
— Que choisissez-vous ? chuchota Harvey.
— Allez-y, mon vieux, encouragea Boumour.
Quelques secondes plus tôt, Svengaard était résigné à mourir ; il appelait même la mort. Maintenant, il aurait voulu la repousser de toutes ses forces.
— Je veux vivre, hoqueta-t-il.
— C’est ce que vous avez choisi ?
— Oui.
— Vous parlez à cet homme ? dit Boumour.
— Pourquoi désirez-vous vivre, demanda Harvey à voix haute en relâchant légèrement la pression de ses doigts. Même l’individu le plus inexpérimenté aurait su interpréter ce mouvement.
— Parce que je n’ai pas vécu jusqu’à présent. Je veux essayer maintenant.
— Mais comment justifiez-vous votre existence ? Harvey resserra un peu les doigts.
Svengaard, comprenant enfin le courant des pensées de son bourreau, tourna les yeux vers Lizbeth, puis vers Igan et Boumour.
— Vous n’avez pas répondu à ma question, dit celui-ci. De quoi parlez-vous avec le prisonnier ?
— Ce sont tous les deux des Cyborgs ? demanda Svengaard.
— Sans aucun doute possible. Ils n’éprouvent aucun sentiment humain, ce qu’ils ressentent est quasiment inexistant.
— Alors, comment pouvez-vous leur confier votre femme ?
Les doigts relâchèrent leur prise.
— Je pourrais justifier mon existence, conclut Svengaard.
Harvey lui étreignit les épaules. Le contact charnel assurait entre les deux hommes une complicité qu’aucun mot n’aurait pu traduire. Svengaard venait de trouver un allié.
Boumour vint se planter devant eux.
— Vous le tuez, oui ou non ?
— Personne ne tuera cet homme.
— Mais qu’avez-vous fait alors ?
— J’ai résolu un problème. La main d’Harvey n’avait pas quitté le bras de Svengaard. Ce dernier découvrit qu’il était capable de comprendre les intentions de l’autre à la simple pression de sa main. Attendez, ne bougez pas. Je m’occupe de cette question, voilà ce qu’il lui disait.
— Et qu’allez-vous faire de votre prisonnier ? reprit Boumour.
— Je vais le libérer et lui confier ma femme.
Boumour le regarda, les yeux fixes.
— Si cette décision nous déplaît ?
— C’est une sottise, rugit Igan. Comment pouvez-vous lui faire confiance alors que nous sommes là.
— C’est un être humain, comme nous. Il se conduira avec ma femme comme un être humain, non comme une mécanique qui la considère comme un moyen pratique de transporter un embryon.
— Absurde, aboya Igan qui s’aperçut trop tard qu’Harvey avait percé leur véritable nature.
Il allait continuer quand un geste de Boumour le fit taire.
— Vous ne nous avez toujours pas expliqué ce que vous ferez en cas d’opposition de notre part.
— Vous n’êtes pas des Cyborgs complets. Je perçois chez vous des incertitudes, des angoisses. Toutes choses nouvelles pour vous. Vous êtes en train de vous modifier et vous restez donc vulnérables.
Boumour recula de trois pas ; ses yeux étudiaient son adversaire.
— Et Glisson ? demanda-t-il.
— Glisson cherche des alliés solides. En voici un.
— Comment savez-vous que vous pouvez avoir confiance en lui ? insista Igan.
— En posant cette question vous révélez votre inefficacité. Harvey lui tourna le dos et commença à détacher les mains de Svengaard.
— Vous en prenez la responsabilité, conclut Boumour.
Après avoir détaché les mains du chirurgien, Harvey s’agenouilla pour lui délier les pieds.
— Je vais chercher Glisson. Igan sortit.
Harvey se releva.
— Vous êtes au courant de l’état de ma femme.
— J’ai entendu Igan, répondit Svengaard. Tous les chirurgiens étudient l’histoire et les origines de la génétique. Je connais son état, en théorie.
Boumour renifla avec mépris.
— Voici la trousse d’Igan, dit Harvey en désignant la serviette noire qui gisait sur le sol.
— Dites-moi pourquoi ma femme est malade ?
— L’explication d’Igan ne vous satisfait pas ? Boumour semblait offensé.
— Il m’a dit que c’était naturel. Comment la maladie peut-elle être naturelle ?
— Elle a pris un médicament, demanda Svengaard. Savez-vous lequel ?
— Dans le camion, il lui avait donné une pilule identique, un tranquillisant, parait-il.
Svengaard s’approcha de Lizbeth, examina ses yeux et sa peau.
— Apportez-moi la trousse, demanda-t-il à Harvey. Il entraîna Lizbeth vers l’un des bat-flanc. L’idée de l’examen le fascinait. Autrefois, il aurait trouvé la situation répugnante ; maintenant le fait que Lizbeth portait en elle un embryon, comme jadis toutes les femmes, constituait un mystère qui excitait sa curiosité.
Pendant que Svengaard l’aidait à s’installer, la jeune femme jeta un coup d’œil interrogateur à son mari. Celui-ci acquiesça avec une expression rassurante. Lizbeth essaya de lui sourire sans y parvenir. La peur s’était emparée d’elle, non la peur du chirurgien dont elle trouvait le toucher sûr, mais la peur d’être examinée. En elle l’angoisse luttait contre le calmant donné par Igan.
Svengaard ouvrit la trousse, en se remémorant les tableaux et les explications fournis par les enregistrements universitaires. Ils avaient fait l’objet de plaisanteries douteuses, mais les plaisanteries avaient un avantage : elles fixaient les notions primordiales dans la mémoire.
Cramponne-toi bien. Une fois tombé, il te faudra savoir nager. Il entendait encore le refrain et les rires sonores qui l’accompagnaient.
Il se courba pour se concentrer sur la patiente. Pression artérielle… enzymes… sécrétions hormonales… sécrétions corporelles…
Cela fait, il se rassit le sourcil froncé.
— Quelque chose ne va pas ? demanda Harvey.
Boumour se tenait derrière lui, les bras croisés.
— Oui, expliquez-nous un peu.
— Le taux d’hormones menstruelles n’est pas assez élevé. Et il se rappela Cramponne-toi bien…
— L’embryon contrôle tous les échanges, ricana Boumour.
— Oui, mais alors pourquoi ce changement ? À vous de nous le dire vous qui possédez un savoir supérieur.
Svengaard ignora l’ironie du Cyborg et le regarda.
— Vous vous êtes déjà trouvé dans des circonstances identiques. Vos patientes n’ont-elles jamais fait de fausses couches spontanées ?
— Eh bien ?
— Quelques-unes, répondit enfin l’autre à contrecœur.
— J’ai l’impression que l’embryon n’est pas suffisamment accroché à l’endomètre. À la paroi de l’utérus, précisa-t-il à l’intention d’Harvey. Or l’embryon doit y adhérer fortement. Des hormones préparent le terrain pendant le cycle menstruel.
Boumour haussa les épaules.
— Bien sûr, nous avons eu un certain pourcentage de perte.
— Ma femme n’est pas « un certain pourcentage », grommela Harvey qui se retourna pour fixer le chirurgien de telle sorte que l’autre recula.
— Ce sont des choses qui arrivent. Boumour vit Svengaard sortir de la trousse d’Igan une seringue toute préparée.
— Je vais lui injecter une petite dose d’enzymes, pour stimuler la sécrétion hormonale. Il s’aperçut qu’Harvey avait grand besoin d’être rassuré. C’est le mieux qu’on puisse faire, Durant. Ça devrait marcher à condition que son organisme n’ait pas été trop bouleversé par tout cela. D’un geste de la main, il engloba la fuite, les angoisses, l’épuisement.
— Faites tout ce que vous jugez bon, dit Harvey. Ce sera pour le mieux, je le sais.
Après la piqûre, Svengaard caressa le bras de Lizbeth.
— Essayez de vous reposer. Détendez-vous. Ne bougez que si c’est nécessaire.
Lizbeth hocha la tête. Elle avait lu les pensées de Svengaard et elle le savait sincère. En plus, la tentative faite pour rassurer Harvey l’avait touchée. Mais elle ne pouvait refouler toutes ses craintes.
— Glisson, murmura-t-elle.
Svengaard comprit ses préoccupations.
— Je ne lui permettrai pas de vous bouger tant que je ne serai pas sûr de votre état. Il attendra, c’est tout !
— Vous ne permettrez, pas, ironisa Boumour.
Comme pour souligner cette remarque, la terre se mit à trembler autour d’eux. Un nuage de poussière s’infiltra dans l’ouverture de l’abri et Glisson se matérialisa sous leurs veux comme un magicien.
Dès le premier soubresaut, Harvey s’était accroupi aux côtés de sa femme, l’avait agrippée par les épaules et il la protégeait maintenant de tout son corps.
Svengaard, de son côté, était encore agenouillé près de la trousse.
Boumour pivota pour faire face au nouvel arrivant.
— Des vibrations ?
— Non, répondit Glisson. La voix du Cyborg avait perdu sa monotonie habituelle ; on y décelait maintenant une intonation chantante.
Les quatre réfugiés remarquèrent alors que le Cyborg avait perdu ses bras. Les branchements pour les appareils de prothèses pendaient de ses épaules.
— Ils nous ont enfermés là-dedans, annonça Glisson. L’intonation chantante se répéta ; comme si quelque chose s’était cassé à l’intérieur du Cyborg. Ainsi que vous le voyez, je suis désarmé. Vous comprendrez maintenant pourquoi il est impossible de les affronter ouvertement. Ils peuvent détruire ce qu’ils veulent, qui ils veulent. Quand ils le veulent.
— Et Igan ? chuchota Boumour.
— Les Igans sont faciles à détruire. Je parle en connaissance de cause. Faites-vous une raison.
— Qu’allons-nous faire ? demanda Harvey.
Glisson le regarda de toute sa hauteur.
— Attendre.
— Ainsi l’un d’entre vous peut affronter un bataillon du service de Sécurité pour permettre l’évasion de Potter, remarqua Boumour, mais vous, vous ne pensez qu’à attendre.
— Je ne suis pas programmé pour la violence. Vous verrez bien ce qui arrivera.
— Que vont-ils faire, eux ? murmura Lizbeth.
— Tout ce qui leur plaira, répondit Glisson.