50 Par la suite

Ils s’étaient propagés, ces récits, par bateau et à cheval, par convois de chariots marchands ou par des gens cheminant à pied, dits et redits, modifiés et pourtant toujours fondamentalement les mêmes, jusqu’à l’Arad Doman, le Tarabon et au-delà – récits de signes et de prodiges apparus dans le ciel au-dessus de Falme. Alors des hommes se déclarèrent pour le Dragon et d’autres hommes les terrassèrent puis furent terrassés à leur tour.

D’autres rumeurs se répandirent, parlant d’une cavalcade surgie du couchant dans la Plaine d’Almoth. Cent guerriers des Marches, à ce que l’on racontait. Non, un millier. Non, un millier de héros sortis du tombeau pour répondre à l’appel du Cor de Valère. Dix mille. Ils avaient détruit une Légion des Enfants de la Lumière abattus jusqu’au dernier. Ils avaient rejeté à la mer les armées d’Artur Aile-de-Faucon de retour d’outre-océan. C’étaient eux, les soldats d’Artur à nouveau débarqués sur ces rivages. Et c’est vers les montagnes qu’ils s’avançaient à cheval, vers l’aube.

Toutefois un détail, toujours le même, figurait dans chaque récit. À leur tête allait un cavalier dont le visage avait été vu dans le ciel de Falme, et ils chevauchaient sous la bannière du Dragon Réincarné.

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