Il y a lieu de s’arrêter une minute, maintenant, car cela va devenir noué et en chapitres ordinaires. On peut savoir pourquoi : il y a déjà une fille, une jolie fille. Il en viendra d’autres, et rien ne peut durer dans ces conditions.
Sinon, ce serait sans doute plus souvent gai ; mais avec les filles, il faut du triste ; ce n’est pas qu’elles aiment le triste — elles le disent, du moins — mais il vient avec elles. Avec les jolies. Les laides, on ne saurait en parler : c’est assez qu’il y en ait. D’ailleurs elles sont toutes jolies.
Une s’appellera Cuivre, et l’autre Lavande, et les noms de certaines viendront après ; mais ni dans ce livre, ni dans la même histoire.
Il y aura beaucoup de gens, en Exopotamie, parce que c’est le désert. Les gens aiment à se rassembler dans le désert, car il y a de la place. Ils essayent d’y refaire les choses qu’ils faisaient partout ailleurs, et qui, là, leur paraissent neuves ; car le désert constitue un décor sur lequel tout ressort bien, surtout si le soleil est doué, par hypothèse, de propriétés spéciales.
Le désert est souvent employé. Arthur Eddington a donné le moyen de récupérer tous les lions qu’il contient ; il suffit de tamiser le sable, et les lions restent sur la toile. Ceci comporte une phase — la plus intéressante — la phase d’agitation. À la fin, on a bien tous les lions sur la toile du tamis. Mais Eddington a oublié qu’il reste aussi les cailloux. Je crois que je parlerai des cailloux, de temps en temps.