P

Paradoxe d'Épiménide

La phrase «Cette phrase est fausse» constitue à elle seule le paradoxe d'Épiménide. Quelle phrase est fausse? Cette phrase! Si elle est fausse c'est qu'elle est vraie. Donc elle n'est pas fausse. Donc elle est fausse. Donc elle est vraie. Donc elle est fausse. C'est sans fin.

Pendant

Pendant les 12 secondes qui vont vous être nécessaires pour lire ce petit encart:

– au moins 40 humains et 700 millions de fourmis sont en train de naître sur Terre;

– au moins 30 humains et 500 millions de fourmis sont en train de mourir sur Terre.

Humain:

Mammifère dont la taille varie entre 1 et 2 mètres

Poids entre 30 et 100 kilos

Gestation des femelles: 9 mois

Mode de nutrition: omnivore

Population estimée: plus de 5 milliards d'individus

Fourmi:

Insecte dont la taille varie entre 0,01 et 6 cm

Poids: entre 0,001 et 100 milligrammes

Ponte: à volonté selon le stock de spermatozoïdes

Mode de nutrition: omnivore

Population probable: plus d'un milliard de milliards d'individus.

Pensée

La pensée humaine peut tout.

Dans les années 50, un bateau container anglais transportant des bouteilles de madère en provenance du Portugal débarque en Ecosse pour livrer sa marchandise. Un marin s'introduit dans le container de réfrigération pour vérifier s'il ne reste plus rien à livrer.

Nul ne sait qu'il est entré et on referme la porte du container alors que l'homme est encore à l'intérieur. Il tambourine sur les cloisons, mais personne ne l'entend et le bateau repart pour le Portugal.

Le marin trouve de la nourriture dans ce lieu mais il sait qu'il ne pourra pas survivre longtemps dans cette chambre froide. Il a pourtant la force de saisir un morceau de métal et il grave heure après heure, jour après jour, le récit de son terrible martyre. Il énonce avec une précision scientifique son agonie. Comment le froid l'engourdit, comment ses orteils et ses doigts gèlent. Comment son nez se transforme en pierre insensible. La morsure de l'air réfrigéré qui devient une véritable brûlure, son corps qui peu à peu devient un gros glaçon.

Lorsque le bateau jette l'ancre à Lisbonne, on ouvre le container et on découvre l'homme mort de froid. On lit son histoire gravée sur les murs. Toutes les étapes de son calvaire y sont décrites avec force détails.

Mais le plus extraordinaire n'est pas là. Le capitaine examine le thermomètre du container frigorifique. Il indique 20°. En fait, le système de réfrigération n'avait pas été activé durant tout le trajet du retour.

L'homme est mort de froid parce qu'il croyait rque le système de réfrigération fonctionnait et qu'il s'imaginait avoir froid. Ce n'était que son imagination qui l'avait tué.

Perception des couleurs

Les couleurs font varier les n perceptions de nos sens. C'est bien connu, une pièce rouge rend agressif. Une pièce vert clair, calme. C'est d'ailleurs la couleur de référence des prisons. Le violet donne des maux de tête. Le noir rétrécit notre perception des volumes. L'orange les élargit. Le turquoise permet la relaxation. Un carton bleu marine nous semblera peser plus lourd qu'un carton jaune vif. On entend plus fortement un bruit dans une chambre blanche que dans une chambre mauve.

Peur fourmi

Normalement une fourmi n'a jamais peur. Tout simplement parce qu'elle n'a pas conscience de la mort ou de sa propre fragilité.

Au mieux, elle sera inquiète pour la survie de sa cité et de l'ensemble de sa communauté. Jamais il ne lui viendra à l'idée «pourvu que je ne meure pas».

Pour comprendre l'absence de peur chez la fourmi, il faut bien comprendre que l'ensemble de lla fourmilière vit comme un organisme unique. Chaque fourmi est comme une cellule d'un corps humain.

Est-ce que les extrémités de nos ongles redoutent d'être coupées? Est-ce que nos poils de men-iton craignent l'arrivée du rasoir? Est-ce que nos dents ont peur lorsqu'on décapsule une bouteille f avec la bouche? Est-ce que notre gros orteil s'effraie lorsqu'on l'envoie tester la température d'un bain bouillant?

Certes, ils ressentiront une douleur. Mais ils n'auront pas peur parce qu'ils n'ont pas conscience d'être des entités autonomes. De même, si notre main gauche pince la droite, elle ne suscitera aucune rancune. Si notre main droite pest plus garnie de bagues que notre main gauche, pil n'y aura pas de jalousie. Quand on s'oublie et qu'on ne pense qu'à l'ensemble de la communauté-organisme, on n'éprouve plus de soucis. C'est peut-être l'un des secrets de la réussite asociale du monde des fourmis.

Phalanstère

Charles Fourier était un fils de drapier né à Besançon en 1772. Dès la Révolution, il fait preuve d'étonnantes ambitions pour l'humanité. Il veut changer la société. Il explique en 1793 ses projets aux membres du Directoire qui se moquent de lui.

Dès lors, il décide de se ranger et devient comptable. Lorsqu'il a dul temps de libre, Charles Fourierl poursuit néanmoins sa marotte d'une société idéale qu'il décrira. dans les moindres détails dans plusieurs livres: Le Nouveau Monde amoureux, etc.

Selon lui, les hommes doivent vivre en petites communautés de 1 600 à 1 800 membres. La communauté (phalange) remplace la famille, il n'y a plus de rapports parentaux, de rapports d'autorité. Chacun verse un impôt qui sert à subvenir auxl besoins de la communauté. Le gouvernement estI restreint à son strict minimum. Les décisionsI importantes se prennent en commun, chaque jour, sur la place centrale du village.

La phalange vit dans une sorte de maison-cité unique, que l'utopiste baptise phalanstère. Fourier décrit précisément son phalanstère idéal: une sorte de château de 3 à 5 étages. A la hauteur du premier niveau, des rues rafraîchies en été par desj jets d'eau, chauffées en hiver. Au centre, un théâtre, une salle de repas, une bibliothèque, un observatoire, un temple, un télégraphe.

Des disciples de Fourier construiront des phalanstères jusqu'en Argentine, au Brésil, au Mexique et aux États-Unis.

En France, en 1859, André Godin, l'inventeur des poêles de chauffage, crée une communauté inspirée des phalanstères de Fourier. 1 200 personnes vivent ensemble, fabriquent des poêles et se partagent les profits. Mais le système ne se maintiendra que grâce à l'autorité paternaliste de la famille Godin.

Phéromone humaine

Il n'y a pas que les insectes qui communiquent par les odeurs. L'homme dispose lui aussi d'un langage olfactif par lequel il dialogue discrètement avec ses semblables.

C'est un langage imperceptible, on se doute à peine qu'il existe, mais pourtant nous pouvons chaque jour en constater les effets. Et ils conditionnent une bonne partie de notre vie.

Comme nous ne disposons pas d'antennes émettrices, nous projetons les phéromones dans l'air à partir de certaines zones spécifiques del notre corps: les aisselles, les tétons, le cuir chevelu et les organes génitaux.

Ces messages sont perçus inconsciemment, mais n'en sont pas moins efficaces. L'homme a,j cinquante millions de terminaisons nerveuses olfactives. Cinquante millions de cellules capables d'identifier des milliers d'odeurs, alors que notre langue ne sait reconnaître que quatre saveurs.

Quel usage faisons-nous de ce mode de communication?

Tout d'abord l'appel sexuel. Un mâle humain. pourra très bien être attiré par une femelle humaine uniquement parce qu'il a apprécié ses parfums naturels (d'ailleurs trop souvent cachés sous des parfums artificiels!).

Il pourra de même se trouver repoussé par une autre dont les phéromones ne lui «parlent» pas.

Le processus est subtil. Les deux êtres ne se douteront même pas du dialogue olfactif qu'ils auront entretenu. Il y aura simplement peut-être quelqu'un pour remarquer à leur propos que «l'amour est aveugle».

Cette influence des phéromones humaines peut aussi se manifester dans les rapports d'agression. Comme chez les chiens, un homme qui hume des effluves transportant le message «peur» de son adversaire aura naturellement envie de l'attaquer.

Enfin l'une des conséquences les plus spectaculaires de l'action des phéromones humaines est sans doute la synchronisation des cycles menstruels. On s'est en effet aperçu que plusieurs-femmes vivant ensemble émettent des odeurs qui ajustent leur organisme de sorte que les règles de «toutes se déclenchent en même temps.

Pilotage du Cerveau

Notre corps est un outil aux possibilités infinies. A force de les considérer comme des automatismes, nous en oublions les subtilités. Par exemple, nos paupières sont rétractables pour nous protéger des excès de lumière. Un système de thermostat maintient la température interne de notre corps aux alentours de 37°2.

– Si nous attrapons un microbe ou un germe infectieux, un système de chauffage exceptionnel se met en marche pour les brûler: la fièvre.

– Nous avons dans les narines des poils qui nous permettent de filtrer les poussières et les impuretés de l'air.

– Nos ongles sont des armes naturelles de combat.

– Le sommet de notre crâne est protégé des rayons solaires par un matelas de poils.

– Nos orifices nasaux sont protégés de la pluie en étant tournés vers le bas.

– Les testicules des hommes sont placés à l'extérieur du corps pour conserver les spermatozoïdes à une température plus fraîche que celle du reste du corps.

– La surface extérieure de notre corps peut être refroidie par une émission de gouttelettes de liquide: la sueur.

– Nos fesses matelassées de graisse nous permettent, au besoin, de garder sans trop d'inconfort la position assise pendant plusieurs heures.

– Nos sourcils protègent nos yeux de l'eau de pluie en faisant office d'éponges.

– Notre iris se livre automatiquement à une mise au point pour offrir à notre œil la meilleure netteté par rapport à l'intensité de la lumière.

– Notre peau est élastique.

– Notre squelette est conçu de façon à offrir un maximum de protection au cœur et au cerveau.

– Nos oreilles ont une forme de cuvette pour permettre une réception maximale des sons.

– Notre bouche est entourée de lèvres et ses muqueuses richement irriguées en sang peuvent percevoir le degré de chaleur de la nourriture sur le point d'être ingurgitée.

Plus petit dénominateur commun

L'expérience animale la plus partagée entre n tous les humains de la Terre est la rencontre avec des fourmis. On trouvera forcément des peuplades qui n'ont jamais vu de chat ou de chien ou d'abeille ou de serpent, mais on ne rencontrera jamais d'individus qui n'aient pas un jour joué à se laisser escalader par une fourmi. C'est notre vécu commun le plus répandu.

Or, de l'observation de cette fourmi qui marche sur notre main, nous avons acquis des informations de base du genre: un: la fourmi bouge ses antennes pour comprendre ce qui lui arrive. Deux: elle va partout où il est possible d'aller. Trois: elle monte sur la deuxième main si on lui barre le chemin avec la première. Quatre: on peut stopper une colonne de fourmis en traçant une ligne devant elle de son doigt mouillé (les insectes arrivent alors comme devant un mur invisible infranchissable qu'ils finissent par contourner).

Cela, nous le savons tous. Pourtant ce savoir enfantin, ce savoir primaire partagé par tous nos ancêtres et tous nos contemporains, ne sert à rien. Car il n'est ni repris à l'école (où l'on étudie la fourmi de manière rébarbative, par exemple en mémorisant les noms des frag-. ments de son corps, franchement quel intérêt?) ni utile pour trouver un métier.

Politique

L'animal le plus politique est évidemment la fourmi. Car elle seule place les intérêts de la communauté avant ses intérêts propres. Dans les sociétés mammifères, que ce soit chez l'homme, le loup, le rat, le cochon, le gnou… le politique est obligatoirement une contrainte puisque le lien le plus fort n'est pas celui qui relie l'individu à l'État, mais celui qui relie l'individu à sa famille: enfants, parents, femmes, maris, frères, sœurs. La notion de famille a tout au long de l'Histoire démontré qu'elle était plus forte que les systèmes monarchistes, capitalistes, communistes. La notion de famille, chez les mammifères, est une résistance à la vie sociale de masse.

Dans les cités fourmis, termites ou abeilles, cette; notion n'existe pas. Chacun ne pense qu'à la «Res Publica», à la chose publique. Ce sont les insectes 'qui ont d'ores et déjà bâti la République «idéale» telle que l'a décrite Platon, cette république quasiment parfaite où chacun se sent intimement concerné par tout ce qui arrive à l'ensemble de ses congénères. Même ceux qu'il ne connaît pas personnellement.

Pour trouver une idée

Technique pour trouver des idées ou une solution à un problème compliqué (utilisée par Salvador Dali, lui-même s'était inspiré d'un gadget de réflexion des moines d'un monastère cistercien).

S'asseoir dans un fauteuil muni de deux gros accoudoirs. Prendre une assiette à soupe et une petite cuillère. Une cuillère à soupe si on a le sommeil profond. Retourner l'assiette à soupe vers le sol. Tenir mollement la cuillère par le bout du manche entre le pouce et le majeur au-dessus de l'assiette.

Commencer à s'endormir en pensant au problème que l'on a à résoudre.

Lorsque la cuillère tombe sur l'assiette et vous réveille brutalement, le problème est résolu.

Prédateur

Que serait notre civilisation humaine si elle ne s'était pas débarrassée de ses prédateurs majeurs: les loups, les lions, les ours ou les lycaons?

Sûrement une civilisation inquiète en perpétuelle remise en cause.

Jadis, les Romains, pour se donner des frayeurs au milieu de leurs libations, faisaient apporter un cadavre frais.

Tous se rappelaient ainsi que rien n'est jamais gagné et que la mort peut survenir à n'importe quel instant.

Mais de nos jours, l'homme a écrasé, éliminé, mis au musée toutes les espèces capables de le manger. Si bien qu'il ne reste plus que les microbes, et peut-être les insectes, pour l'inquiéter.

La civilisation myrmé-céenne, en revanche, s'est développée sans parvenir à éliminer ses prédateurs majeurs. Résultat: cet insecte est en remise en cause permanente. Il sait qu'il n'a parcouru que la moitié du chemin puisque même les animaux les plus primitifs peuvent détruire d'un coup de patte le fruit de mille millénaires d'expérience réfléchie.

Premier maître du monde

Au commencement était le chaos. La Chine du IIIe siècle avant J.-C. était divisée en trois Iroyaumes qui se faisaient en permanence la guerre: le Tsin, le Tchou et le Tchao. Parallèlement, l'industrie métallurgique se développait, la communauté agricole éclatait, les gens se regroupaient dans des structures plus grandes pour mieux profiter des machines: c'était l'exode rural. Qui dit peuplement des villes dit naissance d'une classe bourgeoise intellectuelle. Or l'apparition des étudiants en droit généra un système inconnu jusque-là: la tyrannie absolue. Les étudiants en droit formaient un groupe, les légistes, qui voulut établir l'État Absolu Parfait. Ils poussèrent Tsin Chi Houang Ti, roi du Tsin, à expérimenter tous les Ipouvoirs de sa fonction.

La population était quadrillée et autosurveillée. La délation devint obligatoire. Ne pas dénoncer constituait en soi un délit. Le circuit de délation s'établit comme suit: cinq familles formaient une Ibrigade. A l'intérieur de chaque brigade, un surveillant officiel était chargé de faire régulièrement son rapport. Un surveillant officieux secret était chargé de surveiller le surveillant officiel. La boucle était ainsi bouclée.

Cinq brigades formaient un hameau. A chaque échelon, si on apprenait que la délation n'avait pas fonctionné, c'était tout le groupe qui en était tenu pour responsable.

Les légistes établirent une administration hors pair extrêmement compartimentée. Mais Tsin Chi Houang Ti avait trop bien retenu la leçon, il exigeait à tout moment enquêtes et contre-enquêtes sur ses sujets. N'ayant confiance finalement dans aucun des légistes, il créa une police d'enfants (donc de purs) chargée de surveiller les fonctionnaires et de dénoncer ces deux fléaux que sont les réactionnaires et les progressistes. L'administration ne doit aller ni en avant ni en arrière, elle doit tout faire pour que tout reste immobile.

Dès lors les légistes débordèrent d'idées. Ils voulaient inventer la «loi réflexe». Qu'est-ce que la loi réflexe? C'est une loi qui n'est ni orale ni écrite, c'est une loi qui est inscrite dans nos gènes de telle manière qu'il est impossible de ne pas lui obéir. Comment rendre la loi réflexe? Par la terreur. Les légistes inventèrent le concept de supplice chinois. C'est une punition si horrible que tout le monde retient instantanément la loi et ne peut même plus imaginer de commettre un délit. La torture va devenir une science, les bourreaux des stars; il se crée même une école de torture. Normalement, quelques supplices publics suffisaient à informer le peuple des nouvelles lois, mais il fut instauré des délais de tournées des bourreaux afin que le peuple n'ait pas le temps de les oublier.

Les légistes rivalisaient d'idées originales. Après la «loi réflexe», ils lancèrent l'«interdiction de penser». En 213 avant J.-C. est promulgué un édit de Tsin Chi Huang Ti signalant que les livres sont des objets terroristes. Lire un livre, c'est porter atteinte à la sûreté de l'État. D'ailleurs ils y vont encore plus carrément: l'intelligence est officiellement décrétée ennemie numéro un de l'État. Nul ne doit être intelligent. Les légistes proclamèrent que toute personne qui pense, pense forcément contre l'Empereur. Or comment empêcher les gens de penser? En les saoulant de travail. Il fallait que nul n'ait de répit, car le répit est, source de réflexion. La réflexion mène à la rébellion, la rébellion au supplice. Autant prendre le problème à la racine.

Ayant vaincu les deux royaumes voisins, Tsin Chi Houang Ti, en pleine crise de mégalomanie, s'auto-proclama maître du monde. Grand Empereur de Chine. Il faut préciser qu'à l'époque, pour les Chinois, le monde s'arrêtait à la mer de Chine à l'est et à l'Himalaya à l'ouest. Ils pensaient. qu'au-delà de ces montagnes ne vivaient que des barbares et des animaux sauvages.

Ces rapides victoires ne suffisaient cependant pas à calmer l'Empereur. Voyant son armée inutile car conquérante, il se lança dans de grands projets. Il entreprit la construction de la muraille de Chine. Le chantier n'était au début qu'une sorte de camp de travail pour intellectuels, mais bien vite il se transforma en bon moyen de réguler sa population. Quarante millions de Chinois trouvèrent la mort dans l'édification de ce monument. Vers la fin, Tsin Chi Houang Ti perdit toute confiance en son entourage humain. Après avoir fait massacrer son harem et l'ensemble de ses ministres légistes, il demanda donc à son maître horloger de lui fabriquer des automates en métal, seuls subordonnés dont il était assuré qu'ils ne le trahiraient jamais.

Ces robots humanoïdes étaient des merveilles de technologie pour l'époque. C'était probablement la première fois que quelqu'un cherchait délibérément à remplacer l'homme par la machine.

Cependant, Tsin Chi Houang Ti n'était toujours pas satisfait. Il ne lui suffisait plus d'être un maître du monde obéi, il voulait aussi être immortel. Il fit donc de la rétention de sperme (au moment de l'éjaculation, une petite ficelle empêchait le sperme de sortir et l'énergie vitale revenait ainsi dans son corps) et il introduisit de l'oxyde de mercure dans tous ses aliments. Ce produit chimique était à l'époque considéré comme susceptible de permettre de vivre plus longtemps. Conséquence: l'Empereur mourut finalement d'un empoisonneiment à l'oxyde de mercure.

La terreur qu'il avait instaurée de son vivant demeura pourtant si puissante qu'il fut honoré, nourri et respecté jusqu'à ce que l'odeur de son cadavre devienne absolument pestilentielle.

Propreté

Qu'y a-t-il de plus propre qu'une mouche? Elle se lave en permanence car, pour elle, ce n'est pas un devoir mais un besoin. Si toutes ses antennes et ses facettes ne sont pas impeccablement propres, elle ne repérera jamais les aliments lointains et elle ne verra jamais la main qui s'abat sur elle pour l'écraser. La propreté est un élément majeur de survie chez les insectes.

Pyramide

Les fourmis construisent leur cité de forme pyramidale. Pour avoir une meilleure résistance aux intempéries.

La forme pyramidale a des propriétés étranges. Les Égyptiens mais aussi les Aztèques et les Mayas l'ont toujours su.

Si on place un objet au centre et aux deux tiers de sa hauteur, il subit des modifications peu courantes. Les fleurs sèchent sans perdre leur couleur. La viande s'y racornit sans pourrir. Une lame de rasoir ou un couteau s'y affûte.

Pour qu'une pyramide ait cette propriété, elle doit respecter le même rapport de taille. Si la hauteur fait 10,00 unités de mesure, la base doit avoir 15,70 unités de mesure, l'arête doit avoir 14,94 unités de mesure.

Donc pour une pyramide de 10 cm de haut, il faut une arête de 14,94 cm. Pour une pyramide de 100 m de haut, il faut une arête de 149,40 m.

La pyramide doit être orientée de manière que chaque côté soit placé face à un point cardinal.

Загрузка...