Une expérience a été effectuée sur des rats. Pour étudier leur capacité de natation, un chercheur du Laboratoire de biologie comportementale de la faculté de Nancy, Didier Desor, en a réuni six dans une cage. La cage n'a qu'une seule sortie débouchant dans une piscine et, au bout de la piscine, il y a une mangeoire distribuant les aliments.
Rapidement, on a constaté que tous les six rats n'allaient pas chercher eux-mêmes leur nourriture en nageant. Des rôles apparaissaient. Sur six rats, on trou vait en général: deux nageurs exploités, deux fainéants exploiteurs, un autonome et un souffre-douleur. Les deux nageurs exploités allaient chercher la nourriture en nageant sous l'eau… Lorsqu'ils revenaient à la cage, les exploiteurs leur; donnaient des coups et leur enfonçaient la tête sous l'eau jusqu'à ce qu'ils lâchent leur magot. Ce n'est que lorsqu'ils avaient nourri les deux exploiteurs terroristes que les exploités soumis pouvaient se permettre de consommer leurs propres croquettes.
Les exploiteurs, eux, ne nageaient pas, ils se contentaient de frapper les nageurs pour être nourris. L'autonome était un nageur assez costaud pour ne pas céder aux exploiteurs. Il devait se battre en permanence pour ne pas se faire voler ses croquettes. Enfin le souffre-douleur était incapable de nager et incapable de terroriser les nageurs, alors il ramassait les miettes tombées lors des combats. Cette structure: deux exploités, deux exploiteurs, un individualiste, un souffre-douleur, se retrouvait dans les vingt cages de l'expérience.
Pour mieux comprendre ce mécanisme de hiérarchie, les chercheurs ont placé six exploiteurs: ensemble. Ils se sont battus toute la nuit. Au matin, deux d'entre eux s'étaient mis à la plonge, un nageait seul et un recevait les coups. On a fait de même avec les rats au comportement d'exploité soumis. On les a réunis et, le lendemain matin, deux d'entre eux jouaient les pachas.
Mais là où cette expérience donne vraiment à réfléchir, c'est que lorsqu'on a ouvert les crânes des rats pour étudier leur cerveau, on s'est aperçu que les plus stressés étaient les fainéants exploiteurs. Ils redoutaient de ne plus être obéis par les exploités.
Le rat-taupe est le seul cas connu de mammifère aux mœurs insectes!
Le rat-taupe (Heterocephalus glaber) vit en Afrique de l'Est, entre l'Ethiopie et le nord du Kenya. Cet animal est aveugle et sa peau rose est dépourvue de poils. Grâce à ses incisives faisant office de mandibules, il creuse des tunnels en sous-sol sur plusieurs kilomètres. Une colonie de rats-taupes comprend en moyenne 500 individus.
Mais le plus étonnant chez cet animal est sans aucun doute son comportement social. Tout comme chez les fourmis, on distingue chez les rats-taupes trois castes principales: sexuées, ouvrières, soldates. Une seule femelle, qu'on pourrait nommer «la reine des rats-taupes», peut enfanter. Elle accouche d'un nombre phénoménal de petits. Une seule portée peut donner naissance à 30 individus de toutes les castes. Pour demeurer unique «pondeuse», la reine des rats-taupes émet une phéromone dans son urine qui bloque les hormones reproductrices des autres femelles du nid.
La constitution en «fourmilière» des colonies de rats-taupes peut s'expliquer par le fait que ce rongeur vit dans des régions quasi désertiques et se nourrit de racines et de tubercules. Or si certains de ces aliments sont très volumineux, ils sont aussi très dispersés. Seul, un rat-taupe pourrait creuser droit devant lui sur des kilomètres sans rien trouver et il mourrait de faim. Par contre, réunis en vaste société, les rats-taupes multiplient leurs chances de trouver leur nourriture. Chaque tubercule repéré est équitablement partagé entre tous les membres de la colonie.
Seule différence avec une société fourmi: les mâles survivent à l'acte d'amour.
La réalité dans laquelle nous sommes n'est peut-être pas la seule. Il existerait d'autres réalités parallèles.
Par exemple, alors que vous lisez ce livre dans cette réalité, dans une autre réalité, vous êtes en train de vous faire assassiner, dans une troisième réalité, on vient vous annoncer que vous avez gagné au Loto, dans une quatrième réalité, vous avez soudain envie de vous suicider, etc. Il y aurait comme cela des centaines, voire des milliers de réalités parallèles qui se répandraient en permanence comme les branches d'un arbre.
Mais au bout d'un certain temps, une voie de réalité serait choisie, figée et les autres réalités s'évaporeraient. Dès qu'une ligne de réel serait durcie, la multitude des nouvelles réalités parallèles en découlerait.
Peu à peu, le tronc d'où partent les nouvelles branches se fixerait. Dès lors il n'y aurait plus accès aux anciennes ébauches de réalités.
Visiblement, il semblerait ici et maintenant que la réalité où vous êtes en train de lire l'ESRA est celle qui a été choisie, durcie et fixée (par qui? selon quels critères de choix? On l'ignore).
Cela peut sembler évidemment complètement loufoque, mais la physique quantique arrive aux mêmes conclusions. On connaît par exemple l'expérience du chat de Schrôdinger. Il s'agit d'un matou qu'on a installé dans une boîte avec au-dessus de lui une capsule de cyanure mortelle retenue seulement par un électron.
La boîte a deux fentes, l'une qui dirige la lumière sur l'électron charnière et l'autre qui la dévie. On projette un photon de lumière sur la boîte et celui-ci a donc une probabilité sur deux de tuer le chat.
Eh bien on arrive à prouver mathématiquement qu'après l'expérience le chat est 50 % vivant et; 50 % mort. Il reste à cheval entre ces deux réalités jusqu'au moment où l'on soulève la boîte pour savoir.
Le fait de soulever la boîte et de l'observer fait alors basculer le chat dans une réalité: celle où il est vivant ou celle où il est mort. Mais tant que la boîte n'est pas soulevée, on considère en physique quantique que le chat est simultanément «mort ET vivant».
L'aliment de la ville sociale, c est le pain. Les fourmis pétrissent une sorte de pâte de champignon haché qui correspond à ce concept.
Recette du pain «humain» à l'usage de ceux qui voudraient retrouver cette magie ancienne.
Ingrédients:
1 bonne tasse de farine
1/2 paquet de levure sèche
1/2 tasse d'eau
1 cuillerée à café de sucre
1/2 cuillerée à café de sel.
Versez la levure et le sucre dans l'eau et laissez-les reposer pendant une demi-heure. Une mousse épaisse et grisâtre se forme alors. Versez la farine dans une jatte, ajoutez le sel, creusez un puits au centre pour y verser lentement le liquide. Touillez tout en versant. Couvrez la jatte et laissez reposer un quart d'heure dans un endroit tiède et à l'abri des courants d'air. La température idéale est de 27°C mais, à défaut, il vaut mieux une température plus basse. La chaleur tuerait la levure. Quand la pâte a levé, travaillez-la un peu à pleines mains. Puis laissez-la à nouveau lever pendant 30 minutes. Ensuite vous pouvez la faire cuire pendant une heure dans un four ou dans des cendres.
Si vous n'avez pas de four ni de cendres, vous pouvez faire cuire le pain sur une pierre en le laissant au grand soleil.
En 1970, Saul Alynski, provocateur hippy, ancien étudiant en archéologie, ancien gangster d'Al Capone, fondateur du plus grand syndicat américain, publiait un manuel énonçant dix règles tactiques pour survivre en société.
1 – Le pouvoir n'est pas ce que vous avez, mais ce que votre entourage croit que vous avez.
2 – Sortez du champ d'expérience de votre adversaire, inventez des nouveaux terrains de lutte dont il ne possède pas encore le code de conduite.
3 – Combattez l'ennemi avec ses propres armes. Utilisez les éléments de son propre livre de référence pour l'attaquer.
4 – L'humour est l'arme la plus efficace lors d'une confrontation verbale. Si on arrive à ridiculiser ou, mieux, à contraindre l'adversaire à se rendre ridicule tout seul, il lui devient très difficile de remonter au créneau.
5 – Une tactique ne doit jamais devenir une routine. Surtout lorsqu'elle marche. Répétez-la pour en connaître la force et les limites, puis changez-en. Quitte à adopter la tactique exactement contraire.
6 – Maintenez l'adversaire en défense. Il ne doit jamais pouvoir se dire: «Bon, j'ai un répit, profitons-en pour nous réorganiser.» On doit utiliser tous les éléments externes d'actualité pour maintenir cette pression.
7 – Ne jamais bluffer si on n'est pas capable de passer aux actes. Sinon on perd toute crédibilité.
8 – Les handicaps apparents peuvent devenir les meilleurs atouts. Il faut revendiquer chacune de ses spécificités comme une force et non comme une faiblesse.
9 – Si on obtient la victoire, il faut être capable de l'assumer et d'occuper le terrain. Un nouveau chef élu doit tenir en stock un nouveau programme pour remplacer l'ancien. Sinon cela ne sert à rien de prendre le pouvoir.
10 – Focaliser la cible et ne pas en changer durant la bataille. Il faut que cette cible soit la plus petite, la plus précise et la plus représentative possible.
Le calife de la dynastie fatimide Al Akhim vivait au Caire. Cet homme était fasciné par le contrôle de sa ville et les limites du concept de pouvoir. Il se mit donc à édicter des lois absurdes, puis il se promena dans sa ville déguisé en simple promeneur pour observer les réactions de son peuple. En somme, il se livra à des expériences sociologiques directes en prenant toute sa population comme cobaye.
Pour tester la soumission de son peuple, il com-Imence par interdire le travail de nuit. Il prétend que le manque de lumière est mauvais pour les lyeux. Toujours est-il que toute personne surprise à travailler la nuit à la bougie sera mise à mort. Déguisé en promeneur du soir, il surprend un boulanger en train de faire des heures supplémentaires et le condamne à être brûlé dans son propre four. Puis, s'étant aperçu que tout le monde se conforme à sa loi sur la nuit, il l'inverse. Interdiction de travailler le jour. Tout le monde n'a désormais le droit de travailler QUE la nuit.
Comme un animal dompté, son peuple obéit bien vite au doigt et à l'œil dès la promulgation de ses lois originales.
Dès lors, tout devient possible. Pour dominer toutes les confessions, il fait raser les églises des catholiques et les synagogues des juifs puis, toujours maître du chaud et froid, il fournit aux deux: religions l'argent nécessaire pour reconstruire leurs temples.
Il interdit ensuite le parfum aux femmes. Il leur interdit de se maquiller pour finalement leur interdire carrément de sortir de chez elles. Il interdit pour cela qu'on leur fabrique des chaussures. La ville est interdite aux femmes, point. Un jour, alors qu'il effectue sa tournée de vérification, il surprend un groupe de femmes dans un bain public. Il en fait aussitôt murer toutes les issues afin qu'elles y meurent de faim.
Comme il a aussi l'instinct du jeu, il sème derrière lui des lettres cachetées, adressées aux émirs. Elles contiennent soit le message «couvrez le messager d'or», soit le message «tuez le messager». Ramasser une lettre devient ainsi une;sorte de Loto national si ce n'est que les perdants mouraient.
On retrouva un jour ses vêtements ensanglantés le long d'une rivière. Probablement l'un de ses multiples ennemis l'avait-il assassiné.
On n'a jamais retrouvé son corps. Mais le culte d'Al Akhim s'est développé en secret. Avec le temps, on lui prêta les dons d'un chef plein de sagesse et d'imagination.
La religion druze (on trouve des Druzes notamment au Liban) est une religion initiatique qui s'est finalement revendiquée comme étant une prolongation de l'esprit d'Al Akhim.
La première croisade en direction de Jérusalem fut lancée en 1096 par le pape Urbain IL Elle était" composée d'une bande de pèlerins déterminés, mais dénués d'expérience militaire. Guidés par Gauthier Sans Avoir et Pierre l'Ermite, ils avançaient vers l'est sans même savoir quels pays ils traversaient. Comme ils n'avaient rien à manger, ils pillaient ce qu'ils pouvaient sur leur passage et commirent bien plus de dégâts en Occident qu'en Orient. Ils étaient si affamés qu'ils se livrèrent au cannibalisme et ces «représentants de la vraie foi» se transformèrent rapidement en une bande de clochards loqueteux, sauvages et dangereux.
Le roi de Hongrie, chrétien lui aussi, mais agacé par les saccages de ces va-nu-pieds, se décida à les massacrer pour éviter que ses paysans ne se fassent agresser. Les rares survivants qui touchèrent la côte turque étaient précédés d'une telle réputation de barbares mi-hommes, mi-bêtes que les l autochtones les achevèrent sans hésitation à Nicée.
Le deuxième groupe de croisés à partir en direction de Jérusalem fut dirigé par Godefroi de Bouillon. Quatre mille cinq cents chevaliers aguerris s'étaient chargés de protéger les cent mille pèlerins. Il s'agissait généralement de jeunes nobles, qui n'avaient hérité d'aucun fief car ils étaient cadets, or seuls les aînés possédaient les Iterres. Sous le couvert de la religion, ces hobereaux espéraient conquérir des châteaux étrangers et acquérir ainsi des domaines.
Ce qu'ils firent. Dès qu'un château était pris, les chevaliers s'y installaient et abandonnaient la croisade. A plusieurs reprises, des croisés se battirent entre eux pour la possession d'une ville vaincue. Le prince Bohémond de Tarente, par exemple, décida de prendre Antioche pour son compte personnel.
On en arriva à ce paradoxe que des nobles occidentaux firent alliance avec des émirs pour lutter contre d'autres nobles occidentaux associés à d'autres émirs. A la fin, on ne sut plus qui luttait avec qui ni contre qui et beaucoup avaient même oublié le but: originel de la croisade.
Si on devait comparer la société fourmi à une société humaine, il faudrait la comparer à une communauté hippie. En effet, la première caractéristique du monde fourmi est l'absence de chef ou de hiérarchie. C'est plutôt un système de type anarchiste. Certes, il y a une reine, mais celle-ci reste enfermée dans sa loge et ne fait que pondre. Elle n'a aucun pouvoir politique.
Comment sont prises les décisions? C'est le gouvernement des suggestions. Quand une fourmi a une idée, elle en parle à un groupe de soldates ou d'ouvrières et tente de les convaincre de la justesse de son point de vue. Elle ne réussira pas forcément. Mais tous les arguments seront soupesés. L'initiatrice pourra par exemple présenter des morceaux de terre, pour montrer qu'il faut déplacer le nid sur un sol plus meuble.
Si la fourmi-à-idée arrive à convaincre un groupe, le groupe fera tache d'huile et il se pourra même que toute la cité se déplace dans les cinq minutes qui suivent la première expression de l'idée. La cité évolue comme cela sur des «idées» de simple citoyen. Une fois l'idée réalisée, l'initiatrice n'en tirera pas gloire. Il n'y aura même pas, de souvenir de réussite. Le seul avantage, en cas de réussite, sera que cette fourmi saura comment convaincre plus rapidement ses congénères pour sa prochaine idée.
La récompense, c'est juste de l'expérience et elle ne concerne que l'individu qui a agi. En cas d'échec, il n'y aura pas de blâme pour l'initiatrice. Réussite ou échec, pour la fourmilière, c'est toujours une information supplémentaire.
Le fait que n'importe quel individu puisse à tout moment mouvoir la société entière sans avoir de «diplôme» ou de «grade» hiérarchique est un plus par rapport aux sociétés humaines où l'on n'écoute les gens que s'ils ont fait leurs preuves ou s'ils ont un titre quelconque.
A force de vouloir placer des fourches caudines pour éduquer les jeunes et pour les autoriser à fêtre entendus, la société humaine perd énormément d'énergie et d'inventivité.
Au fond d'une forêt de Malaisie vivait lune tribu primitive, la tribu des Senoïs. Ceux-ci rorganisaient toute leur vie autour des rêves. On les a d'ailleurs baptisés «le peuple du rêve».
Le matin, au petit déjeuner, autour du feu, tout le monde ne parle que des rêves qu'il vient d'effectuer. Des rêves racontés dépend toute la vie sociale de la tribu. Si uni Senoï a rêvé qu'il a nui à quelqu'un, il devra offrir un cadeau à la personne lésée. S'il a rêvé qu'il s'est fait frapper par quelqu'un de l'assistance, l'agresseur devra s'excuser et offrir un cadeau à la victime supposée.
Chez les Senoïs, dans le monde, onirique, on vit et on apprend encore plus que dans la vie «palpable». Un enfant raconte qu'il a vu un tigre et qu'il a fui. On l'oblige à re-rêver du tigre la nuit suivante, à se battre avec lui et à le tuer. Les anciens expliquent à l'enfant comment il devra se battre dans le rêve. S'il échoue, il risque de se faire réprimander par toute la tribu.
De manière générale, dans le système de valeurs senoï, si on rêve de relations sexuelles, il faut se forcer à aller jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à-l'orgasme et à l'offrande de remerciement de, l'amant ou de l'amante (preuve que l'autre aussi a eu du plaisir). Si on rêve d'adversaires hostiles, il ne faut pas fuir, il faut se battre, vaincre et réclamer un cadeau à l'autre pour enfin s'en faire un ami. Le rêve le plus convoité est le rêve du vol. Celui qui rêve qu'il vole reçoit les félicitations de l'ensemble de la communauté. Lorsque l'enfant' annonce son premier vol, c'est comme un baptême. On lui fait des cadeaux, puis on lui explique comment guider son vol pour se rendre en rêve dans des pays inconnus et en rapporter des offrandes exotiques.
Les Senoïs séduisirent d'autant plus les ethnologues occidentaux qu'ils vivaient dans une société idéale: sans violence, sans maladie mentale et… où le travail se résumait au strict nécessaire pour la survie.
Les Senoïs ont complètement été décimés dans les années 1970, lors du défrichage de leur forêt. Cependant nous pouvons tous appliquer leur savoir.
Comment faire pour être lucide au cours d'un rêve? Tout d'abord, commencer par noter tous les matins le souvenir du rêve de la veille, lui donner un titre et une date. Puis en parler à son entourage, au petit déjeuner, à la manière des Senoïs.
On attaquera ensuite l'onironautique proprement dite. Il s'agit, avant de s'endormir, de décider qu'on veut se réveiller dans son rêve. On peut même essayer de s'endormir en pensant au sujet auquel on aimerait rêver pour le rencontrer dans le monde des songes. Lorsque le décor apparaîtra, il faudra réussir à se dire: «Tiens, je dors, testons les possibilités de cette situation.» On se mettra à faire pousser des montagnes, à changer la couleur du ciel, en vert pourquoi pas, à faire surgir les animaux de son choix.
On testera ses propres possibilités. En rêve, on est omnipotent. Le premier test consiste à s'envoler. Étendez les bras, planez, serrez les bras, piquez vers le sol puis remontez en vrille. Tout est possible. Faites tout ce qui vous amuse. Vous êtes ici chez vous, personne ne viendra vous embêter. Si des monstres apparaissent, offrez-vous un bazooka et faites-les exploser. Si une aventure galante se profile, ne la laissez pas échapper, profitez-en vraiment. Ici, il n'y a pas de MST ni de pudeur.
L'onironautique demande un apprentissage progressif. Les heures de «vol» donnent de l'assurance et de l'expérience. En général, chez les enfants, il faut cinq semaines avant de pouvoir se forcer à rêver ce qu'on veut, chez les adultes cela peut prendre plusieurs mois.
Le roi des rats n'est pas un chef de bande de rats, ce nom a simplement été donné à un phénomène mystérieux dont on n'a jamais compris la signification. Plusieurs rats se retrouvent rattachés par la queue en un nœud inextricable qui les empêche de se mouvoir et donc de chercher de la nourriture. Dans un roi des. rats, le nombre de rats ainsi soudés par la queue varie entre douze et trente-deux. Selon toute vraisemblance, il s'agit de jeunes rats qui, se retrouvant coincés dans un réduit étroit, «par hasard» mêlent leurs queues. Or, dans leur âge tendre, les bébés rats ont la queue enduite d'une sorte dej colle. D'autres hypothèses ont été émises: certains scientifiques ont pensé que des groupes de mères contraindraient leurs enfants à se nouer la queue pour que ceux-ci meurent de faim. Mais ce serait illogique car de récentes observations ont démontré que les «rois des rats», ne pouvant se déplacer, sont nourris par les autres membres de la communauté. Quel intérêt la société ratière aurait-elle à faire survivre cette masse invalide? On l'ignore. Voilà pourquoi toute une mythologie s'est créée autour de ce phénomène.
En 1770, des chercheurs allemands ont noté l'emplacement des découvertes des «rois des rats» pour tracer des sortes d'axes magiques.
En Allemagne, on a compté plus de 80 «rois des rats» au XVIIIe siècle, période où les populations étaient fascinées par le phénomène.
En France, on en a répertorié 9 depuis le début du siècle.
L'un d'eux est encore visible au musée de Zoologie de Strasbourg.