Les jeux de l’amour et de la mort ne sont pas le remake d’une pièce de Marivaux, mais la mise en scène d’un meurtre sordide sur fond de peinture contemporaine.
Le premier roman de Fred Vargas, après un début plutôt difficile et confus, finit par nous démontrer que l’on a réellement affaire à un écrivain brillant et inventif. D’une apparence plutôt classique, ce policier nous passionne par son histoire tortueuse. En suivant tantôt les réflexions et les actions de Thomas, tantôt celles de Galtier, tantôt celles de Jeremy, l’auteur nous perd sur différentes pistes, avec plusieurs scénarios plausibles, mais sans que l’on devine jamais quelle pourrait être la vérité. Qui a-t-on voulu tuer ? Qui a tué ? D’hypothèses en hypothèses, l’auteur emmène le lecteur captivé jusqu’à la révélation finale des derniers chapitres. Et si tout le monde avait fait fausse route depuis le début ?
Contrairement aux romans qu’a écrits Fred Vargas par la suite, les personnages de cette histoire-ci passent un peu au second plan par rapport à l’intrigue. À part Thomas et Galtier, les protagonistes n’ont pas réellement de consistance. Certains sont absolument transparents, et même Galtier manque un peu de poids face à Thomas. Cette fois-ci, c’est un roman qu’on lit plus pour l’enquête policière que pour ses personnages savoureux. Mais l’intrigue est suffisamment complexe pour retenir toute notre attention.
D’une lecture agréable, avec ses passages tantôt graves, tantôt humoristiques, Les jeux de l’amour et de la mort arrive à nous séduire, malgré quelques lourdeurs, par ses dialogues percutants, son mystère nébuleux et ses multiples rebondissements.
Un premier roman classique mais très prometteur, qui mérite largement d’être lu afin de découvrir le style bien particulier de Fred Vargas !