Après quinze heures d’un sommeil réparateur, nous nous réveillons frais et dispos et à Milan.
Pendant ce gros dodo, tout est rentré dans l’ordre. Barnaby a pu récupérer ses instruments et la police suisse a arrêté Nivunikônu avec sa partenaire et sa précieuse cargaison. Le prestidigitateur se trouvait dans un hôtel de Vevey. Il s’y était inscrit sous un faux blaze, mais il s’est trahi en faisant disparaître le bandage orthopédique du portier dans un moment de distraction.
Nous allons faire des adieux attendris aux Barnaby. On boit le champ’, on se congratule. Il ne fait rien pour nous retenir. Il sait bien que des flics dans un cirque, ça n’est pas sérieux !
Simplement, il dit qu’il va engager de nouveaux numéros pour nous remplacer et pour remplacer Nivunikônu. Béru lui demande la permission d’emmener le tigre (qu’il prétend avoir retrouvé) et Barnaby accepte moyennant le modeste dédommagement de huit cent mille francs : toutes les éconocroques du Gros.
Faut le voir, comme il est joyce, le Boulimique, avec son beau minet à rayures.
— C’est ma Berthe qui va être surprise, soupire-t-il. Pourvu qu’elle ne lui fasse pas trop de misères !
— Tu n’as toujours pas trouvé de nom pour ton greffier ? demandé-je en désignant le tigre.
— Si, me dit-il. Je vais l’appeler Clémenceau.