SURPRISE-PARTIE CHEZ LÉOBILLE[13]

Les paupières de Folubert Sansonnet, frappées directement par le rayon de soleil ondulé qui franchissait la grille des persiennes, avaient, de l’intérieur, une jolie couleur rouge orangé, et Folubert souriait dans son sommeil. Il s’avançait d’un pas léger sur le gravier blanc, doux et chaud, du jardin des Hespérides, et de jolis animaux soyeux lui léchaient les doigts de pied. À ce moment, il se réveilla ; il cueillit délicatement, sur son gros orteil, Frédéric, l’escargot apprivoisé, et le remit en position pour le matin suivant. Frédéric renâcla, mais ne dit rien.

Folubert s’assit sur son lit. Il prenait le temps de réfléchir, dès le matin, pour toute la journée et s’épargnait ainsi les multiples désagréments dont s’embarrassent ces êtres mal ordonnés, scrupuleux et inquiets, à qui leur moindre action semble le prétexte de divagations sans nombre (pardonnez-moi la longueur de cette phrase) et bien souvent sans objet, car ils l’oublient.


Il y avait à réfléchir à :

1. Comment il allait s’harnacher ;

2. Comment il allait se sustenter ;

3. Comment il allait se distraire.


Et c’est tout, car c’était dimanche, et trouver l’argent constituait un problème déjà résolu.

Folubert réfléchit donc, et dans l’ordre, à ces trois questions.

Il fit avec soin sa toilette, en se brossant les dents vigoureusement et en se mouchant dans ses doigts ; puis il s’habilla. Le dimanche, il commençait par la cravate et terminait par les souliers, c’était un excellent exercice. Il prit dans son tiroir une paire de chaussettes à la mode, formées de bandes alternées : une bande bleue, pas de bande, une bande bleue, pas de bande, et cætera. Avec ce modèle de chaussettes, on pouvait se peindre les pieds de la couleur qu’on voulait, qui apparaissait entre les bandes bleues. Il se sentait timide et choisit donc un pot de couleur vert pomme.

Pour le reste, il mit ses habits de tous les jours, une chemise bleue et du linge propre, car il pensait au troisièmement.

Il déjeuna d’un hareng en civière, arrosé d’huile douce et d’un morceau de pain, frais comme l’œil et, comme l’œil, frangé de longs cils roses.

Il se permit enfin de penser à son dimanche.

C’était aujourd’hui l’anniversaire de son ami Léobille et il y avait, en l’honneur de Léobille, une belle surprise-partie.

À la pensée des surprises-parties, Folubert se perdit dans une longue rêverie. Il souffrait, en effet, d’un complexe de timidité et il enviait en cachette la hardiesse des pratiquants du jour : il aurait voulu posséder la souplesse de Grouznié, alliée à la fougue de Doddy, l’élégance smart et charmante de Rémonfol, la rigidité attirante du chef Abadibaba ou la piraterie éblouissante de n’importe lequel des membres du Club des Lorientais.

Pourtant, Folubert avait de jolis yeux marron d’Inde, des cheveux doucement flous et un gracieux sourire, à l’aide duquel il conquérait tous les cœurs, sans s’en douter. Mais il n’osait jamais tirer parti de son physique avantageux et restait toujours seul pendant que ses camarades dansaient élégamment le swing, le jitterbug et la barbette gauloise avec les jolies filles.

Ceci le rendait souvent mélancolique, mais, la nuit, des rêves venaient le consoler. Il s’y retrouvait plein d’audace et les belles jeunes filles l’entouraient, suppliantes, afin qu’il leur accordât la faveur d’une danse.

Folubert se rappela le rêve de cette nuit. C’était une très jolie personne en robe de crêpe mousse bleu lavande, et ses cheveux blonds lui couvraient les épaules. Elle avait de petits souliers de serpent bleu et un bracelet curieux qu’il ne pouvait plus décrire exactement. Dans le rêve, elle l’aimait beaucoup et, à la fin, ils étaient partis ensemble.

Sûrement, il l’avait embrassée et peut-être même qu’elle s’était laissé faire pour lui accorder quelques faveurs supplémentaires.

Folubert rougit. Il aurait bien le temps de penser à ça en se rendant chez Léobille. Il fouilla dans sa poche, vérifia qu’elle contenait assez d’argent et sortit pour acheter une bouteille d’apéritif au venin, la marque la moins chère, car il ne buvait jamais.

Au même instant que Folubert s’éveillait, le Major, tiré de son sommeil par la voix rauque de sa conscience troublée, atterrit sur le parquet gluant de sa chambre avec un goût de méchant jaja ordinaire dans la bouche.

Son œil de verre brillait d’une lueur sinistre dans la pénombre et éclairait d’un jour abject le foulard qu’il était en train de peindre ; le dessin, représentant, à l’origine, un anicroche paissant au milieu des frères présvert, prit l’aspect d’une tête de mort vénitienne, et le Major sut que, ce jour-ci, il avait une mauvaise action à commettre.

Il se rappela la surprise-partie chez Léobille, et ricana sauvagement en ré dièse, avec une fausse note, ce qui prouvait surabondamment ses déplorables dispositions. Avisant une bouteille de gros rouge, il étancha d’une lampée le flux tiède qui en empâtait le fond et se sentit mieux. Puis, debout devant la glace, il s’efforça de ressembler à Sergei Andrejev Papanine, dans Ivan le Terrible. Il n’y arriva pas, car il lui manquait la barbe. Néanmoins, c’était un assez bon résultat.

Le Major ricana de nouveau et se retira dans son cabinet de travail pour préparer le sabotage de la surprise-partie de Léobille, dont il désirait tirer vengeance. En effet, Léobille faisait courir depuis quelques semaines, les bruits les plus tendancieux sur le Major, allant jusqu’à prétendre que ce dernier devenait honnête.

Et ceci valait une bonne punition.

Le Major s’entendait fort bien à réduire à merci tous les ennemis qu’il lui arrivait de rencontrer sur sa route ; ceci, d’une part, grâce à sa fort mauvaise éducation, d’autre part, en raison de ses dispositions naturelles sournoises et de sa malignité bien supérieure à la normale.

(Sans oublier l’horrible petite moustache qu’il cultivait vicieusement sur sa lèvre supérieure, empêchant les insectes de s’y attaquer et la couvrant d’un filet, le jour, pour que les oiseaux n’y touchent point.)

Folubert Sansonnet s’arrêta, ému, devant la porte de Léobille et plongea l’index de la main droite dans le petit trou de la sonnette, tapie au fond car elle dormait.

Le geste de Folubert la réveilla en sursaut. Elle se retourna sur elle-même et mordit cruellement le doigt de Folubert, qui se mit à glapir sur le mode aigu.

Aussitôt, la sœur de Léobille, qui guettait dans l’entrée, vint ouvrir et Folubert entra. Au passage, la sœur de Léobille colla un petit morceau de sparadrap sur la plaie et le débarrassa de sa bouteille.

Les accords de pick-up résonnaient joyeusement sous les plafonds de l’appartement et cernaient les meubles d’une légère couche de musique, plus claire et qui les protégeait.

Léobille était devant la cheminée et il parlait avec deux filles. En voyant la seconde, Folubert se troubla et, comme Léobille s’avançait vers lui la main tendue, il dut dissimuler son émoi.

— Bonjour, dit Léobille.

— Bonjour, dit Folubert.

— Je te présente, dit Léobille, Azyme (c’était la première fille), voici Folubert, voilà Jennifer.

Folubert s’inclina devant Azyme et baissa les yeux en tendant la main à Jennifer. Cette dernière portait une robe de crêpe mousse rouge glauque, des souliers de serpent rouge et un bracelet très extraordinaire qu’il reconnut immédiatement. Ses cheveux roux lui couvraient les épaules et elle était, en tous points, semblable à la fille de son rêve, mais c’est normal, car un rêve ça se passe la nuit, après tout.

Léobille semblait fort occupé d’Azyme, aussi Folubert, sans plus tarder, invita Jennifer. Il continuait à baisser les yeux car, devant lui, deux objets, fort intéressants, sollicitaient ses regards sous un décolleté carré qui les laissait respirer à l’aise.

— Vous êtes un vieux copain de Léobille ? dit Jennifer.

— Je le connais depuis trois ans, précisa Folubert. Nous nous sommes rencontrés au judo.

— Vous faites du judo ? Est-ce que vous avez déjà lutté pour défendre votre vie ?

— Heu…, dit Folubert embarrassé. Je n’ai pas eu l’occasion… Je ne me bats que rarement.

— Vous avez peur ? demanda Jennifer ironiquement.

Folubert détestait la tournure de cette conversation. Il tenta de reconquérir son assurance de cette nuit.

— Je vous ai vue en rêve…, hasarda-t-il.

— Je ne rêve jamais, dit Jennifer. Ça me paraît peu probable. Vous avez dû confondre.

— Vous étiez blonde…, dit Folubert au bord du désespoir.

Elle avait la taille mince et, de près ses yeux riaient gaiement.

— Vous voyez, dit Jennifer, ce n’était pas moi… je suis rousse…

— C’était vous…, murmura Folubert.

— Je ne crois pas, dit Jennifer. Je n’aime pas les rêves. J’aime mieux la réalité.

Elle le regarda bien en face, mais il baissait les yeux de nouveau et ne s’en rendit pas compte. Il ne la serrait pas trop contre lui, parce qu’il n’aurait plus rien vu.

Jennifer haussa les épaules. Elle aimait le sport et les garçons hardis et vigoureux.

— J’aime le sport, dit-elle, et j’aime les garçons hardis et vigoureux. Je n’aime pas les rêves et je suis aussi vivante qu’on peut l’être.

Elle se dégagea, car le disque s’arrêtait dans un horrible grincement de freins, vu que l’ami Léobille venait de fermer, sans prévenir, le passage à niveau. Folubert dit merci et il aurait voulu la retenir par une conversation habile et ensorceleuse mais, au moment précis où il était sur le point de trouver une formule véritablement ensorceleuse, un grand et horrible flandrin se faufila devant lui et enlaça brutalement Jennifer.

Horrifié, Folubert recula d’un pas, mais Jennifer souriait, et il s’abattit, effondré, dans un profond fauteuil de cuir d’outre.

Il était très triste et se rendait compte qu’après tout ç’allait être une surprise-partie comme les autres, brillante et pleine de jolies filles… mais pas pour lui.

La sœur de Léobille s’apprêtait à ouvrir la porte, mais elle s’arrêta, stupéfaite, en entendant une détonation. Elle comprima d’une main les battements de son cœur, et l’huis céda sous le coup de pied féroce du Major.

Celui-ci tenait à la main un pistolet fumant, avec lequel il venait de tuer la sonnette. Ses chaussettes moutarde insultaient au monde entier.

— J’ai tué cette sale bête, dit-il. Vous jetterez la charogne.

— Mais, dit la sœur de Léobille.

Puis elle fondit en larmes, car la sonnette était avec eux depuis si longtemps qu’elle faisait partie de la famille. Elle s’enfuit en pleurant dans sa chambre, et le Major, ravi, esquissa un entre-chien-et-loup, puis remit son pistolet dans sa poche.

Léobille arrivait. Plein d’innocence, il tendit la main au Major.

Le Major y déposa une énorme cochonnerie, qu’il venait de ramasser devant la porte de l’immeuble.

— Pousse-toi, mec, dit-il à Léobille d’une voix tremblante.

— Dis-moi… Tu ne vas rien casser…

— Je vais tout casser, dit le Major froidement en montrant les dents.

Il s’approcha de Léobille et lui vrilla les orbites d’un regard insoutenable de son œil de verre.

— Alors, tu racontes que je travaille, mec ? dit-il. Tu dis que je deviens honnête ? Tu te permets des trucs comme ça ?

Il respira profondément et rugit.

— Mec, ta surprise-partie, tu peux dire qu’elle va être un tout petit peu fumante !…

Léobille pâlit. Il tenait toujours la chose que le Major avait mis dans sa main et n’osait pas bouger.

— Je… Je ne voulais pas te vexer…, dit-il.

— Ferme ça, mec, dit le Major. Pour chaque parole de trop, il y aura une majoration.

Puis il glissa son pied droit derrière les jambes de Léobille, lui donna une poussée brutale et Léobille s’effondra.

Les invités n’avaient pas remarqué grand-chose. Ils dansaient, et buvaient et bavardaient, et disparaissaient par couples dans les pièces libres, comme dans toute surprise-partie réussie.

Le Major se dirigea vers le buffet. Non loin de là, Folubert, toujours désespéré, se rongeait dans le fauteuil. Au passage, le Major le souleva par le col de son veston et le mit sur ses pieds.

— Viens boire, lui dit-il, je ne bois jamais seul.

— Mais… Je ne bois jamais… moi, répondit Folubert.

Il connaissait un peu le Major et n’osait pas protester.

— Allez, dit le Major, pas de salade !

Folubert regarda Jennifer. Par bonheur, elle tournait la tête d’un autre côté et discutait avec animation. Par malheur, il est vrai, trois garçons l’entouraient et deux autres étaient à ses pieds, tandis qu’un sixième la contemplait du haut d’une armoire.

Léobille s’était relevé discrètement et s’apprêtait à filer sans bruit pour alerter les forces gardiennes de l’ordre, mais il réfléchit que, si les forces en question se donnaient la peine de regarder dans les chambres, il risquait lui, Léobille, de passer la nuit au poste.

En outre, il connaissait le Major et pensait bien que ce dernier ne le laisserait pas partir.

En effet, le Major surveillait Léobille et lui lança un coup d’œil qui l’immobilisa.

Puis, tenant toujours Folubert par le col, il tira son pistolet et, sans viser, fit sauter le goulot d’une bouteille. Tous les invités se retournèrent stupéfaits.

— Barrez-vous, dit le Major. Barrez-vous, les mecs ; les gonzesses, elles peuvent rester.

Il tendit un verre à Folubert.

— Buvons !

Les garçons quittèrent les filles et commencèrent à s’en aller. On ne résistait pas au Major.

Il regarda la figure du Major et but précipitamment.

— Je ne veux pas boire, dit Folubert.

– À ta santé, mec, dit le Major.

Les yeux de Folubert tombèrent soudain sur le visage de Jennifer. Elle était avec les autres filles, dans un coin, et le considérait avec mépris. Folubert sentit ses jambes se dérober sous lui.

Le Major vida son verre d’un trait.

Presque tous les garçons avaient maintenant quitté la pièce. Le dernier (il s’appelait Jean Berdindin, et c’était un brave) saisit un lourd cendrier et visa le Major à la tête. Le Major attrapa l’engin au vol et, en deux bonds, fut sur Berdindin.

— Toi… amène-toi, dit-il.

Il le traîna au centre de la salle.

— Tu vas prendre une des filles, celle que tu voudras, tu vas la déshabiller (les filles rougirent d’horreur).

— Je refuse, dit Berdindin.

— Mec, fais gaffe, dit le Major.

— Tout, mais pas ça, dit Berdindin.

Folubert, épouvanté, se versa machinalement un second verre et le but d’un trait.

Le Major ne dit rien. Il s’approcha de Berdindin et lui saisit un bras. Puis, il le tourna très vite, et Berdindin vola en l’air. Le Major, profitant de cette position, lui déroba son pantalon pendant qu’il retombait.

— Allez, mec, dit-il, prépare-toi.

Il regarda les filles.

— Il y a une volontaire ? dit-il en ricanant.

— Assez, dit Berdindin qui titubait, étourdi, et tenta de s’accrocher au Major. Mal lui en prit. Le Major le souleva et le projeta sur le sol. Berdindin fit « vlouf ! » et resta là à se frotter les côtes.

— La rouquine, dit le Major. Amène-toi.

— Laissez-moi tranquille, dit Jennifer très pâle.

Folubert vidait son quatrième verre et la voix de Jennifer lui fit l’effet de la foudre. Il pivota lentement sur ses talons et la regarda.

Le Major s’approchait d’elle, et d’un geste sec, arracha l’épaulette de sa robe glauque. (La vérité m’oblige à dire que les spectacles ainsi découverts étaient plaisants.)

— Laissez-moi, dit Jennifer, une seconde fois.

Folubert se passa la main sur les yeux.

— C’est un rêve ! murmura-t-il d’une voix pâteuse.

— Amène-toi, lui dit le Major. Tu vas la tenir pendant que le mec va opérer.

— Non ! hurla Berdindin. Je ne veux pas !… Tout, mais pas ça… Pas une femme !

— Bon, dit le Major, je suis bon Major.

Il revint à Folubert sans lâcher Jennifer.

— Déshabille-toi, dit-il, et occupe-toi du mec. Je m’occupe d’elle.

— Je refuse, dit Folubert. Et tu peux aller te faire voir chez Alfred. Tu nous les casses.

Le Major lâcha Jennifer. Il avala une longue lampée d’air et sa poitrine se dilata d’au moins un mètre vingt-cinq. Jennifer regardait Folubert avec surprise, ne sachant si elle devait remonter le devant de sa robe ou s’il était plus sage de laisser Folubert prendre des forces en contemplant ce spectacle. Elle se décida pour la seconde solution.

Folubert regarda Jennifer et hennit. Il piétina rapidement sur place et chargea le Major. Ce dernier, atteint au plexus solaire, au moment où il finissait de dilater son thorax, se plia en deux avec un bruit horrible. Il se redressa presque aussitôt, et Folubert en profita pour lui faire un coup de judo absolument classique, celui qui consiste à rabattre les oreilles sur les yeux du patient pendant qu’on lui souffle dans les trous de nez.

Le Major devint bleu clair et suffoqua. À ce moment, Folubert, dont l’amour et l’apéritif décuplaient les forces, introduisit sa tête entre les jambes du Major, le souleva et le précipita dans la rue, à travers les vitres du salon, par-dessus la table abondamment garnie.

Dans le salon, redevenu calme, de Léobille, il y eut un grand silence et Jennifer, sans remonter sa robe, tomba dans les bras de Folubert, qui s’écroula, car elle pesait dans les soixante kilos. Par bonheur, le fauteuil de cuir d’outre était derrière lui.

Quant au Major, son corps ondula rapidement dans l’air et, grâce à quelques rotations judicieuses, il parvint à se remettre d’aplomb ; mais il eut la malchance de tomber dans un taxi rouge et noir, à toit ouvrant qui l’emporta au loin avant qu’il ait le temps de s’en rendre compte.

Quand il s’en rendit compte, il fit sortir le chauffeur en le menaçant avec la dernière méchanceté et dirigea le taxi vers sa demeure, villa Cœur-de-Lion.

Et puis, sur la route, comme il ne voulait pas se tenir pour battu, il assassina, par écrasement, un vieux marchand de quatre-saisons, dont trois à la sauvette, heureusement.

Et, pendant tout le reste de la soirée, Folubert et Jennifer s’employèrent à recoudre la robe de cette dernière. Elle l’avait enlevée pour que ce soit plus commode, et Léobille, reconnaissant, leur prêta, pour l’occasion, sa propre chambre et le fer à repasser électrique en cloisonné chinois, qu’il tenait de sa mère, laquelle le tenait de sa grand-mère, et que, dans sa famille, on se repassait de génération en génération depuis la première Croisade.

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