Quatrième de couverture

« La Terre naquit à l’heure du taureau, c’est-à-dire à l’heure du démon », dit un vieux proverbe chinois, cité au début du roman.

Et ce sont en effet des visions de souffrances et d’enfer qui se déroulent devant les yeux incrédules – et innocents – des citoyens d’Utopie, descendants des héros de La Nébuleuse d’Andromède, qui réussissent à atteindre la planète Ian-Iah après un long et difficile voyage dans l’espace.

Cette planète – surnommée la planète des Tourments – est peuplée par des Terriens, leurs « frères », mais dont le régime est loin d’être « utopique » : les tyrans s’appuient sur la violence, la corruption, la censure, la délation et le mensonge pour gouverner. La juxtaposition utopie-dystopie permet à Efrémov d’émettre un certain nombre de critiques plus ou moins voilées sur les sociétés du XXe siècle et sur la société soviétique en particulier.

Œuvre critique certes, mais aussi essai philosophique, L’Heure du taureau est également un passionnant roman d’aventures spatiales qui permettra au lecteur français de se familiariser avec l’un des grands écrivains de la science-fiction soviétique jusqu’ici assez peu connu en France.

Ivan Efrémov fait partie de ces savants qui, un jour, ont décidé d’écrire de la science-fiction. Paléontologue de renom, explorateur et voyageur infatigable, il a commencé à écrire des nouvelles et des romans dès 1944, mais le roman qui devait faire de lui le « père » de l’Âge d’or de la science-fiction soviétique n’a paru qu’en 1957 : il s’agit de La Nébuleuse d’Andromède.

Près de 12 ans plus tard, il donne une suite à ce roman avec L’Heure du taureau (1969) qui, à cause des critiques qu’il renferme, sera « oublié » dans les bibliographies consacrées à Efrémov. Le roman, toutefois, n’a pas été interdit et est même paru dans une revue tirant à plus de deux millions d’exemplaires.

Entre La Nébuleuse d’Andromède et L’Heure du taureau, Efrémov a écrit un autre grand roman, Le fil du rasoir (1963). Il a également écrit plusieurs nouvelles dont la plus connue est Cor Serpentis (1959).


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