16

Peu après, il s’est révélé nécessaire de réhospitaliser Bill plus tôt que je ne m’y étais attendue. Il est entré à l’hôpital de son plein gré, acceptant la chose comme un fait de la vie – un fait inscrit en permanence dans sa vie, en réalité.

J’ai eu ensuite un entretien avec son psychiatre, un homme d’un certain âge, à la forte carrure, avec une moustache et des lunettes à verres non cerclés : une sorte d’image de l’autorité imposante mais amène qui m’énonça instantanément mes fautes, par ordre d’importance décroissante.

« Vous ne devriez pas l’encourager à faire usage de drogues », a déclaré le Dr Greeby, en examinant le dossier de Bill ouvert devant lui sur son bureau.

« Vous appelez l’herbe une drogue ? me suis-je récriée.

— Pour un sujet à l’équilibre mental aussi précaire que Bill, toute intoxication est dangereuse, si légère soit-elle. Une fois entré dans le trip, il n’en sort plus. Nous l’avons mis sous Haldol pour le moment ; il semble qu’il supporte les effets secondaires.

— Si j’avais su le mal que je lui faisais, j’aurais agi autrement », ai-je dit.

Il m’a dévisagée.

« C’est en faisant des erreurs qu’on s’instruit, ai-je ajouté.

— Miss Archer…

— Mrs. Archer, ai-je rectifié.

— Le diagnostic concernant Bill n’est pas bon, Mrs. Archer. Je pense que je ne vous apprends rien, puisque vous êtes apparemment la personne la plus proche de lui. » Le Dr Greeby a froncé les sourcils. « Vous dites Archer ? Êtes-vous de la famille du défunt évêque de l’Église épiscopale Timothy Archer ?

— C’était mon beau-père, ai-je précisé.

— C’est lui que Bill s’imagine être.

— Malheureusement oui.

— Bill a l’illusion d’être devenu votre beau-père à la suite d’une expérience mystique. Il ne se contente pas de voir et d’entendre l’évêque Archer ; il est l’évêque Archer. Je crois savoir qu’il l’a réellement connu.

— Il lui a fait la rotation de ses pneus.

— Vous êtes une femme qui se pique d’être intelligente », a observé le Dr Greeby.

Je n’ai rien répondu.

« C’est vous qui avez contribué à ramener Bill à l’hôpital », a-t-il poursuivi.

J’ai répondu : « Oui, et nous avons aussi passé de bons moments ensemble. Ainsi que de très mauvais moments, dus à la mort de personnes chères. J’estime que ces morts ont plus contribué au déclin de Bill que le fait d’avoir fumé une fois de l’herbe dans Tilden Park.

— Je vous demanderai de ne plus le revoir, a dit le Dr Greeby.

— Comment ? » me suis-je exclamée, interloquée et consternée ; un accès de peur me submergeait et je me sentais rougir de chagrin. « Attendez un peu, ai-je poursuivi. C’est mon ami.

— Vous affichez une attitude hautaine envers moi et envers le monde en général. Vous êtes visiblement une personne très cultivée, un pur produit du système universitaire ; j’ai entendu dire que vous aviez obtenu des diplômes à Berkeley, sans doute en littérature anglaise ; vous avez l’impression de tout savoir ; et vous faites beaucoup de mal à Bill qui, lui, n’est pas à votre niveau. Vous vous faites aussi du mal à vous, mais ce n’est pas mon affaire. Vous êtes une personne qui…

— Mais c’étaient mes amis, ai-je objecté.

— Trouvez quelqu’un d’autre parmi la communauté de Berkeley, a dit le médecin. Et tenez-vous à l’écart de Bill. En tant que belle-fille de l’évêque Archer, vous ne faites que renforcer son illusion ; en réalité, cette illusion est probablement une introjection de vous, une fixation sexuelle déviée qui échappe à son contrôle.

— Et vous, vous êtes un gros tas de connerie abstruse, ai-je lancé.

— J’en ai rencontré des douzaines comme vous au cours de ma carrière, a riposté le Dr Greeby. Vous ne m’impressionnez pas et vous ne m’intéressez pas. Des femmes comme vous, à Berkeley, il y en a à la pelle.

— Je changerai, ai-je promis, le cœur rempli de panique.

— J’en doute », a dit le médecin en refermant le dossier de Bill.


Après avoir quitté son bureau – ou plutôt en avoir été pratiquement expulsée – j’ai erré dans l’hôpital, abasourdie et effrayée, ainsi que furieuse contre moi. Maintenant le mal était fait. Bon Dieu, me disais-je. Maintenant j’ai perdu le dernier d’entre eux.

Je vais retourner au magasin de disques, ai-je pensé. Il y aura une douzaine de clients qui feront la queue à la caisse et les téléphones sonneront. Les albums de Fleetwood Mac se vendront ; ceux d’Helen Reddy ne se vendront pas. Rien n’aura changé.

Je peux changer, me suis-je dit. Ce gros lard se trompe : il n’est pas trop tard.

Tim, ai-je encore songé, pourquoi ne suis-je pas allée avec vous en Israël ?

Je me suis éloignée des bâtiments de l’hôpital pour regagner le parking – j’apercevais de loin ma petite Honda Civic – et j’ai vu alors un groupe de malades qui venaient de descendre d’un car jaune, en compagnie d’un psychologue, prêts à retourner à l’hôpital. Les mains dans les poches de mon manteau, je me suis dirigée vers eux, me demandant si Bill était parmi eux.

Je n’ai pas vu Bill dans le groupe, aussi j’ai continué ma marche, passant devant quelques bancs, puis une fontaine. Un bosquet de cèdres poussait à l’extrémité du terrain de l’hôpital, et plusieurs personnes étaient assises là dans l’herbe, des malades aussi sans aucun doute, ceux dont l’état ne nécessitait pas une surveillance rigoureuse.

Et Bill Lundborg était là, installé au pied d’un arbre, avec ses habituels vêtements trop larges ; il concentrait son attention sur quelque chose qu’il tenait à la main.

Je me suis approchée de lui, lentement et sans bruit. Il n’a pas levé les yeux avant que j’arrive tout près de lui ; prenant subitement conscience de ma présence, il a alors dressé la tête.

« Salut, Bill, ai-je dit.

— Angel, a-t-il répondu, regardez ce que j’ai trouvé. »

Je me suis agenouillée pour voir. Des champignons poussaient à la base de l’arbre : des champignons blancs à lamelles roses – je l’ai constaté en cassant l’un d’eux. Non vénéneux : ceux qui ont des lamelles roses ou brunes, en règle générale, ne le sont pas. Ce sont ceux à lamelles blanches qu’il faut éviter, car ce sont souvent des amanites.

« Qu’est-ce que vous avez là ? ai-je demandé.

— Il pousse ici, a prononcé Bill avec émerveillement. Ce que j’étais allé chercher en Israël. Ce que j’étais parti trouver si loin. C’est le champignon Vita verna que Pline l’Ancien mentionne dans son Histoire naturelle. J’ai oublié dans quel livre. » Il a eu le petit rire jovial que je lui connaissais si bien. « Probablement le livre VIII. Il correspond exactement à sa description.

— Pour moi, ai-je dit, ça ressemble à n’importe quel champignon comestible qu’on voit pousser partout à cette époque de l’année.

— C’est l’anokhi, a affirmé Bill.

— Bill…, ai-je commencé.

— Tim, a-t-il corrigé machinalement.

— Bill, je m’en vais. Le Dr Greeby dit que je vous ai détérioré l’esprit. Je suis désolée. » Je me suis relevée.

« Vous n’avez pas voulu, a dit Bill. Mais j’aurais aimé que vous veniez en Israël avec moi. Vous avez commis une grosse erreur, Angel, et je vous l’ai dit ce soir-là au restaurant chinois. Maintenant vous resterez toujours enfermée dans votre état d’esprit actuel.

— Et je n’ai aucune chance de pouvoir changer ? » ai-je questionné.

Avec son sourire candide, Bill a répondu : « Ça m’est égal. J’ai ce que je veux. J’ai ce champignon. » Il m’a tendu avec précaution ce banal et inoffensif champignon qu’il avait ramassé. « Ceci est mon corps, a-t-il poursuivi, et ceci est mon sang. Mangez, buvez, et vous aurez la vie éternelle. »

Je me suis penchée pour lui murmurer à l’oreille, afin que lui seul m’entende : « Je vais me battre pour vous remettre en état, Bill Lundborg. Pour que vous recommenciez à réparer des voitures, à peindre des carrosseries et à faire d’autres choses appartenant au domaine du réel ; je vous reverrai tel que vous étiez ; je n’abandonnerai pas. Vous allez retoucher terre. Vous m’entendez ? Vous comprenez ? »

Bill, sans me regarder, a récité : « Je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Chaque branche en moi qui ne porte pas de fruit, il la coupe, et chaque…

— Non, ai-je insisté, vous êtes un homme qui peint des carrosseries et qui répare des moteurs, et j’arriverai à vous le remettre en mémoire. Le temps viendra pour vous de quitter cet hôpital ; je vous attendrai, Bill Lundborg. » Je l’ai alors embrassé sur la tempe ; d’un geste de la main, il a essuyé la trace de mon baiser, comme le fait un enfant, de manière absente, sans intention ni compréhension précise.

« Je suis la Résurrection et la Vie, a-t-il déclaré.

— On se reverra, Bill », ai-je dit avant de m’éloigner de lui.


Lors de mon passage suivant au séminaire d’Edgar Barefoot, celui-ci a remarqué l’absence de Bill et, à l’issue de sa conférence, s’est enquis de lui auprès de moi.

« Il est à nouveau hospitalisé, ai-je indiqué.

— Venez avec moi. » Barefoot m’a conduite de la salle de conférences à son salon ; je n’y avais jamais pénétré et j’ai découvert avec surprise que ses goûts le portaient plus vers le chêne que vers l’oriental. Il a mis un disque de koto que j’ai identifié – c’est mon métier – comme étant une gravure rare de Kimio Eto sur World Pacific. Ce disque, pressé à la fin des années 50, a une certaine valeur aux yeux des collectionneurs. Barefoot a passé Midori no asa, qui est un air écrit par Eto lui-même. C’est très beau mais ça n’a pas du tout l’air japonais.

« Je vous offre quinze dollars en échange de ce disque », ai-je proposé.

Barefoot a répondu : « Je vous l’enregistrerai sur bande.

— Non, c’est le disque que je veux. De temps en temps on me le demande. » Et ne venez pas me dire que seule compte la beauté de la musique, ai-je pensé. Aux yeux des collectionneurs, seul le disque en tant qu’objet a une valeur ; inutile d’ouvrir un débat là-dessus. Je m’y connais en matière de disques : c’est ma partie.

« Du café ? » a dit Barefoot.

J’en ai accepté une tasse, et Barefoot et moi avons continué d’écouter le plus grand joueur de koto vivant pincer ses cordes.

« Il va passer sa vie entière à entrer dans les hôpitaux et à en sortir », ai-je dit quand Barefoot a retourné le disque. « Est-ce que vous vous en rendez compte ?

— Y a-t-il autre chose dont vous vous sentiez responsable ?

— On m’a dit que pour lui j’étais responsable. Mais je ne le suis pas.

— C’est une bonne chose de l’admettre.

— En tout cas, si quelqu’un croit vraiment que Tim Archer est revenu en lui, il est bon aussi pour l’hôpital.

— Et pour un traitement à la Thorazine, a dit Barefoot.

— Maintenant c’est l’Haldol, ai-je précisé. C’est un perfectionnement. Les nouveaux médicaments antipsychotiques ont une action affinée. »

Barefoot a déclaré : « Un des premiers Pères de l’Église croyait en la Résurrection “parce que c’était impossible”. Non pas “en dépit du fait que c’était impossible” mais “parce que c’était impossible”. Je crois que c’était Tertullien. Tim m’en avait parlé une fois.

— Et vous trouvez que c’est intelligent ? ai-je demandé.

— Pas très. Je ne pense pas que Tertullien ait eu l’intention que ce le soit.

— Je vois tous les gens suivre ce même chemin dans la vie, ai-je dit. Pour moi cela résume l’ensemble de cette histoire stupide : croire à quelque chose parce que c’est impossible. Moi, ce que je vois, ce sont des gens qui deviennent fous et ensuite qui meurent ; d’abord la folie, et après la mort.

— Alors, vous voyez la mort aussi pour Bill, a remarqué Barefoot.

— Non, ai-je répondu, parce que je vais l’attendre jusqu’à ce qu’il sorte de l’hôpital. Au lieu d’avoir la mort, il m’aura moi. Qu’est-ce qu’il vous en semble ?

— Que c’est bien mieux que la mort.

— Donc vous m’approuvez, ai-je dit. À l’inverse du médecin de Bill, qui estime que j’ai contribué à sa rechute.

— Vous vivez avec quelqu’un en ce moment ?

— En fait, je vis seule. »

Barefoot a observé : « Cela me plairait de voir Bill s’installer avec vous à sa sortie de l’hôpital. Je ne crois pas qu’il ait jamais vécu avec une femme, sauf avec sa mère.

— Il faudra que j’y réfléchisse longuement, ai-je indiqué.

— Pourquoi ?

— Parce que c’est ainsi quand je fais ce genre de chose.

— Je ne veux pas dire que ce sera pour son bien.

— Comment ? me suis-je étonnée, prise de court.

— Ce sera pour votre bien. Cela vous permettra de découvrir si c’est vraiment Tim qui est en lui. Ce serait la réponse à votre interrogation. »

J’ai dit : « Je ne me pose pas de questions ; je sais ce que je dois savoir.

— Recueillez Bill chez vous ; faites-le vivre avec vous. Prenez soin de lui. Et vous vous apercevrez peut-être que vous prenez soin de Tim, en un certain sens de réalité. Ce qu’à mon avis vous avez toujours fait ou en tout cas toujours voulu faire. Ou, si vous ne l’avez pas fait, ce que vous auriez dû faire. Il est très démuni.

— Qui ? Bill ou Tim ?

— L’homme qui est à l’hôpital. Celui auquel vous êtes attachée. Votre dernier lien avec autrui.

— J’ai des amis. J’ai mon jeune frère. J’ai les gens du magasin… et mes clients.

— Et vous m’avez, moi », a ajouté Barefoot.

Après un temps de silence, j’ai acquiescé ; « Oui, vous aussi, je vous ai.

— Et si je vous disais que je pense que ce pourrait être Tim ? Tim vraiment revenu ?

— Eh bien, alors, je cesserais d’assister à vos séminaires. »

Il me dévisagea avec attention.

« Je parle sérieusement, ai-je souligné.

— On ne vous marche pas facilement sur les pieds, a formulé Barefoot.

— Pas vraiment. J’ai fait certaines erreurs graves ; je suis restée là sans rien faire quand Kirsten et Tim m’ont dit que Jeff était revenu – je n’ai rien fait, et résultat : ils sont maintenant morts tous les deux. Je ne commettrais plus une nouvelle fois une erreur pareille.

— Alors, vous prévoyez véritablement la mort pour Bill.

— Oui.

— Installez-le chez vous, a repris Barefoot, et je vous promets une chose : ce disque de Kimio Eto que nous écoutons, je vous le donne. » Il eut un sourire. « L’air que nous entendons s’appelle Kibo no hikari. Ce qui signifie “La lumière de l’espoir”. Je pense que c’est approprié.

— Tertullien a vraiment dit qu’il croyait en la Résurrection parce que c’est impossible ? ai-je demandé. Alors, ce genre d’ânerie remonte à longtemps. Ça ne date pas de Kirsten et Tim. »

Barefoot a déclaré : « Vous allez devoir arrêter de suivre mes séminaires.

— Vous croyez donc que c’est Tim ?

— Oui. Parce que Bill parle des langues qu’il ne connaît pas. L’italien de Dante, par exemple. Et aussi le latin et…

— C’est de la xénoglossie », ai-je dit. Le signe, ai-je pensé, de la présence du Saint-Esprit, comme Tim l’avait signalé le jour où nous avions dîné tous ensemble au Bad Luck Restaurant. Cette chose même dont doutait Tim et qui n’existait plus ; il doutait probablement, en fait, qu’elle ait jamais existé. Selon ce qu’il pouvait discerner, en tout cas. Et maintenant nous avions cette chose, ce phénomène, chez Bill prétendant être Tim.

« Je ferai venir Bill ici, a dit Barefoot. Il peut vivre avec moi sur la péniche.

— Non. Pas si vous croyez à ces sornettes. Je préfère l’amener chez moi à Berkeley. » Et puis il m’est venu à l’idée que j’avais été manœuvrée, et j’ai regardé fixement Edgar Barefoot ; il a souri et j’ai songé : Exactement ce qu’aurait fait Tim… contrôler les gens. En un sens, l’évêque Tim Archer est plus vivant en vous qu’il ne l’est en Bill.

« Bien », a dit Barefoot en me tendant la main. « Serrons-nous la main pour sceller le marché.

— J’aurai le disque de Kimio Eto ? ai-je demandé.

— Une fois que je l’aurai mis sur bande.

— Mais j’aurai bien le disque ?

— Oui », a répondu Barefoot, la main toujours tendue. Je la lui ai serrée. Sa poignée de main était vigoureuse ; ce détail aussi me rappelait Tim. Alors, peut-être que nous avons bien Tim avec nous, ai-je pensé. D’une manière ou d’une autre. Cela dépend de la façon dont on définit « Tim Archer » : la faculté de citer du latin, du grec ou de l’italien médiéval, ou bien la capacité de sauver des vies humaines. Que ce soit l’un ou l’autre, Tim semble être à nouveau ici.

« Je continuerai d’aller à vos séminaires, ai-je annoncé.

— Pas pour moi.

— Non : pour moi. »

Barefoot a dit : « Peut-être qu’un jour vous viendrez pour le sandwich. Mais j’en doute. Je pense que vous avez toujours besoin du prétexte des mots. »

Ne soyez pas aussi pessimiste, ai-je pensé ; je pourrais vous surprendre.

Nous avons écouté la fin de la seconde face du disque de koto. La dernière plage s’intitulait Haru no sugata, ce qui signifie « L’humeur du début du printemps ». Ensuite Edgar Barefoot l’a remis dans sa pochette et me l’a tendu.

« Merci », ai-je dit.

J’ai fini mon café avant de partir. Le temps dehors m’a paru agréable. Je me sentais beaucoup mieux. Et j’arriverais sans doute à obtenir trente dollars du disque. Je n’en avais pas vu un exemplaire depuis des années ; il y avait longtemps qu’il avait été pressé.

Il faut garder ces choses-là en tête quand on dirige un magasin de disques. Et la façon dont je me l’étais procuré aujourd’hui équivalait à une sorte de gros lot : en promettant de faire ce que je comptais faire de toute façon. Je m’étais montrée plus maligne qu’Edgar Barefoot et j’en étais ravie. Tim aurait apprécié la situation. S’il avait encore été en vie.


Fin du Tome III
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