CINQUIÈME REPRISE

1

Pinaud, qui est à retardement, murmure, placide comme une bouse de vache :

— Je savais bien que ça me disait quelque chose !

Et puis il la boucle et se met à me reluquer d’un air gland.

— Mais, mais, bêle-t-il.

Je secoue la tête.

— Pour du mystère, c’est du mystère, non ? Voilà plusieurs jours que Mario est canné. Il y a des scellés sur sa lourde, mais elle le demandait au téléphone…

— C’est impossible, décrète Pinaud qui a le sens des limites humaines…

Je saute sur la standardiste. Elle roucoule et, prometteuse, me dévoile un sein, mal emprisonné par un soutien-gorge rose cucul-la-praline.

Les poulettes sont toujours prêtes à des confusions de ce genre. Vous leur tendez la main et, au lieu de vous tendre la leur, elles approchent leur pétrus… C’est la vie !

— Miss Standard, lui dis-je, la voix enrouée par l’anxiété, il vous appartient de dissiper le mystère du siècle. Je sais que vous manœuvrez votre bignou à longueur de journée et que vous ne pouvez conserver en mémoire chaque appel, mais je vous demande de vous concentrer… Mme Van Voorne vous a réclamé trois fois ce numéro dans la soirée, d’après votre fiche… Je vois en face de chaque numéro un cercle rouge, cela veut dire que la communication n’a pas été obtenue, n’est-ce pas ?

— Oui, dit-elle. Elle a été annulée les trois fois…

Je feuillette sur les fiches précédentes et je constate que depuis mardi chaque appel du Littré en question est précédé de la marque d’annulation… Par ailleurs, chaque fois, il a été demandé à trois reprises à peu de temps d’intervalle… Voilà qui m’ouvre des horizons sans bornes.

— Ce numéro, depuis mardi, n’a jamais répondu, dis-je…

Elle gamberge un poil, essuie ses lunettes après le pan de sa robe de chambre, histoire d’avoir un prétexte à relever celle-ci et déclare :

— Oui… Je m’en souviens, maintenant… Mme Van Voorne le demandait à plusieurs reprises chaque fois, bien que je lui affirme que ça ne répondait pas.

Pinaud n’a pas l’air de piger ma jubilation… Il me bigle avec ses yeux de lézard ébloui en se curant les oreilles avec le bout phosphoré d’une allumette.

— Viens, dis-je brusquement, je crois que nous venons de piger quelque chose…

— Nous ? s’étonne-t-il…

Et loyalement d’ajouter :

— Toi peut-être, mais pas moi !

2

Une très confuse clarté germe à l’ouest. Le froid est plus vif qu’au début de la noye. Je me sens la figure graisseuse, les dents crayeuses, l’estomac triste… Pinaud sent la chambre à coucher conjugale et j’ai de la tristesse dans tout le corps.

— Elle était gentille, cette personne, émet-il en tirant bas son bonnet de nuit.

— Quelle personne ?

— La dame du standard… Pas belle, mais des volumes généreux et surtout de l’amabilité. Vois-tu, San-Antonio, moi qui ai de l’expérience, je peux te dire que la vertu la plus essentielle chez une femme, c’est la gentillesse…

— Tu devrais écrire ça dans le Figaro ! conseillé-je. Bonté ! ce que j’ai soif. Si on trouve une turne ouverte, on va se jeter un demi…

— Où allons-nous ? s’inquiète-t-il…

— Chez ton ancien beau-frère…

— À ces heures ?

— Au fait, quelle heure est-il ?

En bâillant, il tire sur une chaîne de montre qui pourrait servir à amarrer le Liberté ; il ramène des profondeurs de sa poche une montre minuscule tout en nickel plaqué argent.

Il étudie de près le cadran et déclare :

— 4 h 10…

Puis, tisonné par la curiosité :

— Qu’allons-nous faire chez mon beau-frère ?… Vérifier un détail ?

Je secoue la tête.

— Oui… Bien qu’il soit trop tôt.

— Alors, allons nous coucher ?

— Des clous !

— J’ai sommeil…

— Égoïste ! Pense à Béru à qui on greffe une carotide de poulet en ce moment !

— C’est vrai, pleurniche Pinaud. Le pauvre gros… Ce qu’on est peu de chose. Quand je pense qu’avant-hier encore il avait un deux cents de valets !…

Nous voici rue de l’Université, non loin de l’immeuble d’où Josephini fut défenestré. J’arrête mon char à une vingtaine de mètres du porche… Tout est calme dans la rue… Je ne vois que quelques bagnoles aux vitres embuées et un cabot qui attend les poubelles…

— On descend ? demande Pinaud.

— Non, attends, il faut que je mette un peu d’ordre là-dedans.

Ce disant, je me frappe le crâne.

— Tu auras du travail, ricane Pinaud.

— Hmm, compliment, monsieur phosphore… Tu me donnes l’idée d’un article, Pinuche : Comment l’esprit vient aux séniles !

Il croise ses mains sur sa poitrine.

Je change de ton pour concrétiser à haute et intelligible voix mes « idées biscornues ».

— Ces appels téléphoniques chez un mort dont on sait que l’appartement est mis sous scellés ne sont pas sans motifs. Mme Van Voorne m’a semblé être une personne bigrement intelligente et sensée…

— Alors ? pousse Pinaud.

— Le fait qu’à chaque demande de ce numéro forcément muet la Hollandaise l’ait réclamé à trois reprises rapprochées fait penser…

— À quoi ?

— À un signal, dis-je…

— Comment, à un signal ? demande Pinuche, tiré de son assoupissement.

— Ouvre tes étiquettes, squelette en sursis. Suppose que quelqu’un ait voulu surveiller ton beau-frère. Il s’arrange pour occuper un appartement contigu… Mais un appartement qui ne comporte pas le téléphone, tu me suis ?

Il a pigé… Ses yeux ternes se tournent vers moi et je crois — à moins que mes sens ne m’abusent — qu’une lueur d’intelligence y pétille.

— Tu veux dire que, de l’appartement où se trouverait ton « quelqu’un », il est possible d’entendre le téléphone de Mario ? Et tu veux toujours dire qu’en appelant trois fois de suite ledit numéro, le quelqu’un saurait que c’est à lui qu’on en a ?

Je lui frappe le ventre.

— Bravo, mon vieux… On ne peut résumer plus explicitement une déduction relativement embrouillée.

Pinaud tire de sa poche l’allumette à trois usages dont il se sert indistinctement pour se curer les oreilles, les ongles et les dents. Il hésite, sa bûchette en main, et adopte un quatrième parti : celui de la sucer avec délectation.

— Il ne te reste plus que la possibilité de la déguiser en suppositoire, observé-je finement.

Il n’a pas entendu et poursuit :

— Après ta visite, ce soir…

— S’il est quatre plombes, tu peux dire hier soir…

— Si tu veux… Donc, après ta visite, la dame a alerté le type. Celui-ci est venu. Elle lui a parlé de toi, lui a fait entendre votre conversation et peut-être lui a demandé de garantir sa sécurité… C’est une supposition, naturellement, mais qui vaut ce qu’elle vaut…

— Continue, fais-je, intéressé.

— Le type s’est donné peur à cause des menaces… Il l’a étranglée… Puis il s’est dit qu’il fallait faire disparaître le cadavre et a emmené cette dame sur son dos… Comme déjà pensé, il a repéré Bérurier et…

— Oui, ça pourrait s’être déroulé comme ça…

— Note, reprend mon collègue, qu’il n’est pas difficile de savoir si nous sommes dans le vrai. Il suffit de réveiller la concierge pour lui demander des tuyaux sur ses locataires…

Je secoue la tête.

— Non, je ne suis pas de cet avis… Suppose que le type ne soit pas de retour, et qu’il se pointe au moment où on baratine la vioque ? Suppose qu’on ne puisse rien faire immédiatement et que demain… Non, laisse, j’ai une meilleure idée…

J’embraye et je roule en douceur jusqu’à une boîte de nuit d’où s’échappe un tohu-bohu effroyable.

— Descendons prendre une bière, dis-je, je vais t’expliquer mon plan…

Nous entrons dans le cabaret. C’est le grand carnage… Il ne reste plus beaucoup de trèpe à ces heures, mais les ultimes clients font du foin comme tout un asile d’aliénés.

Il y a trois musiciens nègres sur une scène qui s’époumonent dans du cuivre et des couples épileptiques qui tortillent leur valseur en s’étreignant à la farouche ! On reprend illico confiance dans les destinées de l’homme en biglant ces énergumènes. Les nanas sont en plein délire… Vous les touchez avec une tête d’épingle et les voilà en extase… Il y a des zigs qui vont se faire reluire vachement tout à l’heure…

Pinaud ferme les yeux à cause du saxo qui imite à lui tout seul le port de New York à une fin de grève.

— C’est affolant ! soupire-t-il.

Nous allons au bar qui, heureusement, se trouve en retrait dans le fond.

— Deux bières, dis-je.

— Françaises ? Allemandes ? Hollandaises ? s’enquiert le barman.

— Hollandaises, je murmure en regardant Pinuche.

— C’est de circonstance, approuve-t-il.

Nous éclusons deux grands glass de bière mousseuse. Ça fait du bien de s’humecter la menteuse à ces heures…

— Bon, me décidé-je en reposant mon verre, tu vas prendre un jeton.

— J’en prends assez comme ça, dit Pinaud, qui, mine de rien, regarde se relever les jupes des danseuses.

— Un jeton téléphonique ! lui mugis-je dans l’esgourde. Moi je vais retourner devant l’immeuble… Dans quelques minutes tu composeras le numéro de ton beau-frère, tu t’en souviens ?

— Littré 62–64…

— Bravo ! Tu vas pouvoir passer à l’Olympia dans un numéro mnémonique.

— Qu’est-ce que c’est que ça ?

— Tu regarderas sur le dictionnaire…

Pinaud sort son dentier, gratte entre deux incisives un fœtus d’allumette qui s’y était coincé et remet son appareil à débiter des couenneries dans sa gargoulette.

— Je suppose, dit-il, que je devrai sonner le numéro trois fois de suite à intervaux réguliers ?

— Oui, mais je préférerais que se soit à intervalles ; il y a des jours où j’ai l’amour du pluriel en al…

Je banque les deux demis en faisant la grimace car la note est salée, ce qui me redonne soif. Ici c’est un cercle vicieux, il suffit de regarder danser les couples pour s’en rendre compte…

— Je file, Pinaud…

Le regard qu’il me jette est aussi incomplet que son nom… Je retrouve ma tuture et je me paie un grand viron pour reprendre l’Université street dans le bon sens.

Je stoppe au même endroit que précédemment et j’attends en reluquant la façade de l’immeuble qu’habita Josephini. Vous me croirez si vous le voulez — et si vous ne voulez pas il vous reste néanmoins la ressource d’aller vous faire peindre en vert — mais je perçois distinctement la sonnerie du bignou, là-haut, au troisième… Elle vrille le silence nocturne, lancinante comme un mal de dent. Puis elle stoppe… Rien n’a bronché alentour… Je souffle dans mes doigts qui s’engourdissent… Et là-bas, dans la boîte à Zizi, Pinuche recompose le numéro au milieu du vacarme. La sonnerie recommence après une brève interruption… Nouvel arrêt…

« Et de deux », je balbutie…

Le temps me paraît long. Je suis prêt à vous parier une poignée de louis d’or contre une poignée de porte que Pinuche écluse un gros rouge…

Enfin, ça carillonne pour la troisième et dernière fois… À peine le grelottement du timbre a-t-il recommencé qu’une lumière s’éclaire… Non pas au quatrième ou au second, ainsi que je le supposais, mais au troisième étage de l’immeuble contigu… Je remarque que la fenêtre où vient d’éclater la lumière jouxte celle par laquelle Abel a culbuté le cadavre de Mario.

Cette constatation me chauffe le cœur… Et cet échauffement devient un véritable brasier lorsque je m’aperçois que l’immeuble contigu est un hôtel… Cette fois nous entrons dans la période déterminante… Pas d’erreur, mon renifleur est formel. Taïaut ! Taïaut !

J’attends, les châsses braqués sur ce rectangle de lumière… J’attends quoi, au juste ?

Soudain l’obscurité revient, nette ! J’en ai un choc… Je me détranche pour voir si Pinuche a l’idée d’amener sa couenne. J’ai oublié de convenir de ça avec lui… Peut-être m’attend-il en éclusant du bordeaux supérieur ? Le bordeaux rouge, c’est son vice.

Je cesse brusquement de me poser une question aussi subsidiaire. Un homme vient de sortir de l’hôtel que je surveille. C’est un type bien balancé et mis avec recherche. L’allure est jeune, mais il est impossible de s’en faire une idée précise car il porte un gros pardingue en poils de chameau. Il traverse la chaussée et s’approche d’une grosse bagnole stationnée en face. Il y prend place et fait tourner le moteur… Puis il décolle du trottoir et se met à bomber. Je n’hésite pas… Aussi sec je lui file le train. Pour commencer, je n’allume pas mes lampions afin de moins éveiller son attention. Heureusement, l’aube pointe et la circulation commence ; celle des véhicules de livraisons principalement.

Je garde la bonne distance, crispé à mon volant. J’ai froid malgré que le tirage de ma guinde fonctionne normalement. C’est un froid interne qui est dû plus à ma nuit d’insomnie qu’à la température en baisse…

Le gars tourne à droite, prend tout droit jusqu’aux quais, suit ceux-ci à gauche puisqu’ils sont à sens unique et traverse le pont du Carrousel… Je me rapproche afin de ne pas me laisser chocolater par un feu rouge, encore que je n’en aie rien à foutre ! Ensuite, il reprend les quais en sens contraire sur la rive droite.

Nous passons le Châtelet, l’Hôtel de Ville et arrivons à la confluence du canal. Je ne sais pas s’il s’est aperçu de ma filature, toujours est-il qu’il se met à pédaler sérieusement…

Nous continuons à tout berzingue en direction de Charenton… On commence à voir des panneaux indicateurs qui parlent de Nancy…

Les dents serrées, je fredonne pourtant une bonne vieille marche militaire :

Avez-vous vu la putain de Nancy ?

Qui a foutu la vérole à toute la cavalerie…

J’ai des sonneries de cuivre sous la touffe !

— Allez, San-A. ; tu tiens le bon bout, mon mec… La persévérance est toujours récompensée… Tu as reniflé une piste… Tu as obéi à ton instinct, à l’amour de ton métier…

Je m’arrête de gamberger pour remarquer que je pense comme s’exprime le Vieux. Faut toujours qu’il la ramène en tricolore sur fond de Marseillaise avec les yeux en forme de Croix de guerre !

Nous arrivons au tronçon d’autoroute qui file sur Joinville. Là, le gnace va pouvoir mettre le super-développement. La route est large, déserte… Les services routiers ont coupé le jus à cause de la pâle clarté qui traînasse au fond de l’horizon. Éconocroque ! Éconocroque !

Nous roulons maintenant à 120… Je me dis qu’il est pratiquement impossible que mon gars ne s’aperçoive pas qu’il est suivi… Peut-être étant donné que ce tronçon ne comporte pas de dérivations, peut-être serait-il adroit de le doubler pour le mettre en confiance, quitte à me laisser passer vers le débouché ?

Aussitôt pensé, aussitôt fait… Je cloue mon champignon de couche au plancher et l’aiguille de ma 15 va carrément au 140…

Sans difficulté, je remonte le gars. Je prends un air absorbé et, arrivé à la hauteur, ne lui décoche même pas un regard… Rappelez-vous que j’ai tort… Parce que, brusquement, ça se met à cracher épais dans les environs immédiats ! Les vitres de ma calèche deviennent opaques… Cet enfant de pute vient de me défourailler dessus au moment où je le dépassais… À cause de la vitesse il m’a raté, mais mon pare-brise en a pris un vieux coup et à cause du sécurit il s’est transformé en une surface d’un blanc laiteux… Ayant perdu toute visibilité, je freine à mort en priant Dieu pour que je conserve ma direction…

Je parviens à m’arrêter et, une fois descendu de mon char, je m’aperçois que je suis à deux centimètres virgule deux d’un arbre… J’en ai des sueurs dans la rainure…

Deux feux rouges disparaissent là-bas… Je biche une clé à molette sous la banquette et je démolis mon pare-brise en énumérant les jurons les plus véhéments de ma collection.

3

J’ai fait vite pour disloquer mon pare-brise, mais les quelques minutes nécessitées par ce turbin ont permis à mon agresseur de prendre une avance définitive… D’autant plus que l’air glacé de l’aube entre comme une lame, de plein fouet, à l’intérieur de la tire, me cisaillant la frite.

Je rebrousse chemin, la mort dans l’âme. Je suis d’autant plus en renaud que, dans ma précipitation à suivre le zig, j’ai tout bêtement omis de noter son numéro. Un gamin de quatre-vingt-treize ans en pleurerait !

Ulcéré comme un contribuable qui vient d’acquitter son tiers provisionnel, je retourne rue de l’Université et j’y atterris vingt minutes plus tard… J’aperçois une cariatide contre un porche. C’est Pinuche… Une longue stalactite argentée lui pend du naze… Il est transi, vidé, mort et un peu soûl ! Son regard est aussi spirituel que deux morceaux d’albuplast.

Il me voit descendre de mon carrosse et radine. On dirait un robot.

— Je ne savais pas ce qui t’était advenu, déclare-t-il, très régence.

Il jacte en claquant des ratiches. On dirait un vieux lion enfermé par erreur dans un frigo.

— Tu n’as pas l’air en train, j’observe.

— J’ai pris froid… Et puis, au bar, heug, j’ai consommé un vin rouge qui n’était pas de… heug… bonne qualité.

Il constate mon air décidé. Il est un fait que cette mitraillade m’a complètement tiré de mon engourdissement.

— Qu’est-ce qui vient de se passer ?

— Parce que tu sens qu’il s’est passé quelque chose, avec ton nez gelé ?

— Ma vieille expérience, attaque-t-il, noble et blasé.

— Ta vieille expérience ne t’interdit pas de te moucher, fais-je. Il s’est passé qu’à ton signal téléphonique un homme s’est taillé de l’hôtel que voici en vitesse… Un homme dont la fenêtre fait suite à celle de la chambre de Mario…

— Pas possible ! s’écrie Pinaud.

— C’est comme j’ai l’honneur de te le dire…

Je me dirige vers l’hôtel et je m’apprête à en franchir le seuil lorsque je me retourne, surpris par l’immobilité de mon vieux Pinuche.

— Tu t’annonces ou si tu poses pour Rodin ?

Il ouvre la bouche, arrime son dentier d’un coup de pouce averti, clape plusieurs fois à vide et déclare :

— Mais je n’ai pas fait l’appel : le téléphone du bar était en dérangement !

C’est à mon tour de rester le bec ouvert. L’air cinglant du matin me traverse jusqu’au slip !

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