131. IGOR. 18 ANS

Stanislas et moi avons droit à des médailles. Le colonel Dukouskoff nous donne l'accolade.

— Désormais vous êtes sergents-chefs.

Un parterre de militaires en uniforme impeccable se lève et applaudit. On hisse le drapeau de la nation et résonne à mes oreilles le doux hymne de la mère patrie. Le colonel Dukouskoff me chuchote à l'oreille:

— Vous êtes les deux seuls à vous en être tirés après vous être battus à un contre dix. Quel est votre secret?

Je respire très fort et j'hésite. Je ne vais tout de même pas lui parler de mon ange gardien.

— J'ai survécu à ma mère, dis-je.

Il sourit, compréhensif.

Et, à cet instant, j'exulte d'avoir dix-huit ans et d'être vivant.

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