36.

Dans leur parc, les jumelles gazouillaient, enroulées dans un voile fragile d’innocence. Les révélations de Lucie secouaient Norman jusqu’aux fondations de son être. Sur l’écran de ses yeux défilaient des écorchés à l’identité volée, des cadavres privés de leur droit au repos éternel et exposés dans une nudité outrageante. Le lieutenant imaginait la petite diabétique scalpée, le visage découpé au bistouri avec un soin chirurgical. Puis dépouillée, vidée de son sang par les artères iliaques avant que ses organes ne soient peints, ses veines remplies de cires, sa peau recousue par-dessus son squelette blanchi aux produits chimiques.

La démence pouvait-elle frapper à ce point l’esprit humain ?

Lucie débarqua de la cuisine avec un carré de pizza. Manger… Autant pique-niquer sur la tombe d’un cadavre.

— Lucie… Jette ça… Il faut que je sorte fumer…

Couverture sur les épaules, pizza dans la main, la jeune femme l’accompagna sur le perron. Absorbée par son enquête, de façon presque maladive, elle demanda :

— Hormis ces poupées, as-tu déniché des objets en rapport avec la taxidermie chez Vervaecke ? Des scalpels, des bistouris, des produits chimiques ? Des animaux empaillés ?

Norman tirait sur sa cigarette par aspirations violentes, les doigts durcis par le froid. Un craquement de branches, dans l’obscurité, le fit sursauter.

— Non… Je te l’ai déjà dit.

— Que sait-on de cette femme ?

Le lieutenant fouillait les alentours du regard. Personne. Étrange, on aurait dit que…

— Pas grand-chose pour le moment. Pas de voisins. Les hommes épluchent ses factures téléphoniques, ses comptes en banque, son ordinateur, bref sa vie électronique. On interroge aussi sa famille. En espérant que ces découvertes nous mèneront à son complice. Physiquement ? Chauve, musclée, l’allure militaire.

Lucie s’enfouit dans les ourlets de laine. Le froid mordait avec une vigueur toute boréale, agrippé aux épines des pins sylvestres en pinceaux de glace.

— Reprenons les faits depuis le début, dans l’ordre chronologique, envoya-t-elle dans un claquement de dents. Voilà plus de huit mois, en avril 2003, des wallabies disparaissent au zoo de Maubeuge, à cent cinquante kilomètres d’ici. Il y a quatre mois, c’est un loup du zoo de Lille, et le mois dernier quatre singes capucins. Toujours des femelles. Les mâles sont vidés de leur sang par les artères iliaques, leur aorte nouée suivant un procédé utilisé par les anatomistes de la Renaissance, qui écorchaient les corps.

— Pourquoi appliquer cette technique sur des animaux que l’assassin n’écorche pas, qu’il abandonne ? Pourquoi ne pas éliminer ces bêtes endormies d’un simple coup de couteau ? D’ailleurs, pourquoi les éliminer ?

Lucie se pelotonna dans l’univers de laine.

— Parce qu’il ne tue pas pour tuer, il agit pour apaiser des éruptions intérieures, ce qui passe par une ritualisation. Un tueur en série ou un psychopathe peut user de son intelligence pour fausser une scène de crime et tromper les forces de l’ordre. Mais il est deux choses qu’il ne peut contrefaire, des fondements qui régissent la raison même de son intervention : le modus operandi et la signature. Mais… continuons l’analyse… D’après Léon, ces animaux sont très difficiles à naturaliser, ils nécessitent le large spectre de compétences que doit posséder le parfait taxidermiste. Notre tueur a dû progresser. Bien progresser même. Voilà pourquoi je préfère que ces poupées hideuses aient été fabriquées à partir de chats.

— Je vois. Il a fait ses armes sur de la matière première beaucoup plus facile d’accès, plus courante.

— Exactement ! Des chats, des chiens ramassés dans la rue ou que Vervaecke fournissait à notre tueur. Léon parlait aussi de SPA, une piste à suivre. Bref, ces poupées ne doivent pas dater d’hier. On peut en déduire que Vervaecke et son double se connaissent depuis un certain temps et partagent des goûts… Comment dire…

— Bizarres…

— Oui. Nous découvrirons peut-être des pistes en fouillant dans la vie nocturne de Vervaecke. Boîtes de nuit, clubs sado, échangistes…

— C’est en cours. Mais ça prendra du temps.

— Temps que nous n’avons plus, malheureusement… Continuons. Mercredi dernier, ce qui devait être, comme l’indiquaient les lettres adressées aux parents, une simple remise de rançon tourne au carnage. L’un des ravisseurs tue, je dirais avec « délicatesse », une fillette qui déjà, à ses yeux, a perdu le statut d’humain, une enfant qui, par son accoutrement de poupée, sa physionomie, sa fraîcheur, ravive des souvenirs, des époques heureuses ou douloureuses qu’il souhaite faire rejaillir…

Lucie avala le morceau de pizza refroidi et se lécha les doigts avant de poursuivre :

— Hmmm… D’un coup, l’argent prend une place secondaire, inexistante même. Hmmm… Cette matérialisation des fantasmes, cet aboutissement de toute une vie devient prioritaire. Voilà pourquoi, dès le lendemain, une seconde fille disparaît. Et cette fois il ne s’agit plus de rançon… Ces entraînements sur des animaux, leurs mutilations ont un sens. Ils n’étaient que le reflet d’une douleur enfouie, un besoin d’expression qui passait par le biais d’un scalpel. Et maintenant, l’artiste libère sa fougue. On ne s’entraîne plus sur des animaux, on passe au stade supérieur. Et quand on n’a accès ni à des morgues ni à des instituts médicaux, que fait-on ?

— On se sert dans ce qui existe à profusion. On pioche dans le hasard de la rue…

Norman se mordait la lèvre inférieure, un doigt sous le menton. Ce profil lui donnait l’air d’un héros de bande dessinée, genre Tintin sans la mèche.

— Pourquoi des enfants ?

— Je n’en sais rien. Plus faciles à convaincre et à enlever ? J’aimerais aller au bout de ma pensée, si tu le veux bien…

— Je t’en prie…

— Aujourd’hui, nous apprenons qu’ils agissent en couple. Une vétérinaire avec des goûts pour le sadomasochisme et une autre personne, son amant ou amante. Plutôt amante, car elle hait les mâles au point de les mutiler… À la suite d’un contrôle routier, de la présence de tilétamine dans son sang, Vervaecke risque de perdre son droit d’exercer. Surgit donc l’idée du rapt d’une enfant aveugle aux parents riches à millions, dans une ville désertée l’hiver, Le Touquet. Une mission a priori facile. La vétérinaire embarque dans ses plans son complice taxidermiste-anatomiste. Les deux personnes sont moralement très liées et s’entraînent donc dans leurs délires mutuels. Vervaecke fournit de la tilétamine pour le rapt des animaux, accepte des cadeaux horribles comme les poupées dont tu m’as parlé et l’autre, en retour, participe à l’enlèvement…

— Ça se tient, mais…

Lucie leva un doigt.

— Les lieux à présent. Vervaecke habite à quelques kilomètres du Touquet, son complice doit vivre aux alentours de Dunkerque. La connaissance de l’entrepôt désaffecté de Grande-Synthe, l’envoi des lettres anonymes, l’enlèvement de la seconde victime en sont des preuves tangibles. Il ou elle n’habite pas la ville, plutôt la campagne. Une maison isolée permettant d’agir en toute tranquillité, de, pourquoi pas, retenir un loup vivant, des singes capucins, des fillettes apeurées. Un lieu de grande taille permettant le stockage d’animaux empaillés… Face à nous se dresse un couple complètement atypique, un tueur qui hait les mâles et une sado aux penchants sordides… Tu sais, le monstre de viscères que tu tenais entre les mains ne représente que la face visible de l’iceberg, une infime parcelle des monstruosités enfouies au fond de ces cerveaux malades…

Norman se faufila dans le hall, frigorifié.

— Je ne te comprends pas Lucie. Comment réussis-tu à garder ton calme, à parler avec un tel détachement de ces horreurs ?

— Je n’en sais rien… Parfois, je ressens de la répulsion et pourtant, je ne peux m’empêcher d’éprouver aussi une forme d’attirance. Tu sais, déjà toute jeune, je regardais mon père tuer des lapins, et ça me… ça me…

— Fascinait ? hasarda Norman.

— Oui…

Le flic roux soupira avant de détailler la décoration du salon. Les ampoules à faible éclairage, les cadres aux tons sombres, les statuettes africaines déformées, avec leur ventre énorme et leurs jambes noueuses. Et ces cassettes vidéo à n’en plus finir, empilées au-dessus d’une armoire aux vitres teintées. Au commissariat, Lucie donnait l’image d’une fille rangée, presque transparente, limite timide. À des années-lumière de la femme qui se tenait à l’instant face à lui. Sur le fil du rasoir. Oui… Sur le fil du rasoir…

Il la fixa dans les yeux.

— Ton analyse semble cohérente, mais un point m’échappe. À t’entendre, Vervaecke n’est pas taxidermiste et donc n’aurait ni retenu prisonnière, ni tué Mélodie Cunar. Pourtant elle ne possède pas de crêtes papillaires, à l’identique des empreintes relevées sur le lieu du crime. Si elle n’a pas tué, comment expliquer la présence de ses « non-empreintes » autour de la victime ?

Lucie s’assit sur la table du salon, jambes pendantes.

— Je n’ai pas d’explication fiable… Vervaecke erre dans le sadomasochisme, ses goûts bizarres la poussent peut-être à participer aux séances de taxidermie, d’écorchement ? Un certain plaisir des chairs mortes ? Sans précautions particulières, à cause des instruments ou produits dangereux, on se sabote très facilement un doigt ou un œil.

Norman acquiesça. Il pointa un doigt vers le téléviseur.

— Comme tu as vu sur les photos numériques, les poupées trouvées chez Vervaecke étaient bien plus abjectes que le pire de ces écorchés. Ces orbites vides, cette peau puant le cuir, ces poils d’animaux en guise de cheveux, ces membres difformes… J’ose à peine imaginer ce que ces expériences pourraient donner… avec un humain… Ça n’a aucun sens… Aucun sens…

— Ces créations que tu considères comme immondes ne représentent que le reflet d’un désordre interne. Demande au fou s’il est fou, il te répondra que non. Notre assassin possède son propre système de valeurs, ses notions personnelles du bien et du mal. Qui te dit que ces horreurs ne signifient pas à ses yeux la beauté absolue ? Jeffrey Lionel Dahmer, le Cannibale de Milwaukee, a mangé les organes d’une quinzaine de personnes et décorait sa cheminée avec leurs restes, parce qu’il les considérait comme des trophées de chasse. Il trouvait ça « magnifique et valorisant ». Et n’oublie pas que ces squelettes de chats nous suggèrent que l’assassin, à ce moment-là, n’en était qu’à ses débuts puisqu’il s’attaque, depuis des mois, à plus difficile avec les animaux du zoo. Qui dit qu’il n’est pas devenu un véritable génie dans l’art de l’écorchement ? À force d’entraînement, d’acharnement, de lectures, on arrive toujours à ses fins…

Norman se pressa la tête.

— Cet univers glauque me met vraiment mal à l’aise… On en oublierait presque les chauffards qui détiennent les deux millions d’euros.

— Du neuf sur nos taggueurs ? Que donne la liste des employés ?

— Toujours chez Vignys. J’ai dû partir sur les chapeaux de roues pour l’intervention chez Vervaecke. Je la récupère à la première heure.

Norman vint se caler contre Lucie sur le bord de la table, ce qui mit les sens de la jeune maman en ébullition. Dans cet instant on ne peut plus grave, à minuit passé, elle ressentait un besoin gourmand de faire l’amour. Un peu comme un fou rire lors d’un enterrement. On dit qu’au bord de la trentaine, l’appétit sexuel atteint son apogée. Ce qui expliquait que ses organes lui faisaient mal, la taraudaient de l’intérieur comme des forets de chair.

— Tu sais, j’adore les marmots, confia Norman d’une voix douce. Je crois qu’ils arrivent sur Terre tous égaux, avec un esprit pur. De nombreux passages de la Bible rapportent que les bébés naissent sans péché. Ce sont les parents qui créent des monstres. Combien de fois sommes-nous intervenus dans des familles où les maris, les mères parfois, tabassaient leurs enfants à coups de pied dans la figure ? Ces petits êtres ne demandent que le réconfort d’un sourire, la chaleur d’une main. Et que leur apportons-nous ? Nos peurs, notre haine, notre colère. Ils deviennent le miroir cassé de nos propres tourments.

— Tu veux dire que nous créons leurs vices ? Qu’ils absorbent nos défauts ?

— Bien sûr. Tu vois, ma nièce, Sophie, a quatre ans. Un jour, je la regarde s’amuser avec une araignée dans un jardin. Le minuscule insecte grimpe sur son bras et la petite rit comme seuls savent le faire les enfants. Ses gestes sont déliés, délicats, elle a déjà conscience du rapport des forces et de la fragilité des vies. D’un coup, sa mère arrive et se met à hurler, complètement hystérique. Sophie ouvre grand la bouche, ses yeux écarquillés trahissent son incompréhension. « Que m’arrive-t-il ? Pourquoi maman hurle-t-elle ? Est-ce à cause de cette petite bête ? » La mère saisit alors une serviette, frappe sur le bras de Sophie pour en chasser l’araignée et l’écrase ensuite avec une rage inouïe, ordonnant à sa fille de ne plus jamais approcher d’araignées, que les araignées sont méchantes, dangereuses, et qu’il faut en avoir peur. Il faut en avoir peur, c’est comme ça : je crains les araignées, tu dois les craindre aussi ! Depuis ce temps, Sophie se met à pleurer à chaque fois qu’elle rencontre une fourmi, un scarabée ou une araignée…

Il prit la main de Lucie.

— Prends soin de tes filles, prends-en bien soin.

Lucie l’écoutait parler, déverser des phrases qui lui tapaient dans le cœur. Parfois elle répondait, relançait la conversation pour que dure l’instant. Deux heures défilèrent où ils discutèrent de tout, de rien, loin de l’enquête et de son sillage meurtrier. Leurs yeux gonflaient, se chargeaient de fatigue au rythme de la nuit qui progressait. La mollesse du canapé incitait à plus de chaleur, de rapprochements. Leurs regards plus appuyés, souvent gênés, se croisaient. Puis des yeux empreints de tristesse, avec, sur les rétines, les spectres de Mélodie, d’Éléonore.

Les inévitables pleurs vinrent briser les bercements de voix. Lucie ragea entre ses dents et s’arracha du sofa. Direction le coin cuisine.

— Tétée ! Trois heures du mat, et ces demoiselles ont faim ! Pour ça, elles sont championnes du monde ! Mais pour dormir…

— Ne leur en veux pas. La plus grande peur des bébés est de croire à chaque seconde que leur mère les a abandonnés. Cours vite les rejoindre !

Norman se glissa derrière Lucie, le blouson sur l’épaule.

— Je vais te laisser. Dans quatre heures je bosse et j’ai encore de la route pour Calais…

Lucie mit un miel léger dans sa voix.

— Tu sais, tu peux dormir dans ma chambre. Des affaires de Paul, genre rasoir électrique, traînent encore. Moi, de toute façon, je m’installe dans le salon avec les petites. Elles ne s’endormiront que vers six ou sept heures. Pas avant…

Le lieutenant s’appuya sur un battant de porte.

— Je ne voudrais…

— Ne fais pas l’idiot ! Tu vas passer plus de temps sur la route qu’au lit. Ce serait la pire des idioties de faire un aller-retour en étant déjà sur place. Tu trouveras de quoi te laver dans la salle de bains.

— Merci pour l’invitation… À charge de revanche…

— Tiens-moi juste au courant de l’évolution de la situation demain. Je serai joignable sur mon portable…

— Tu ne comptes pas te reposer ?

Lucie songeait aux dizaines d’animaux abandonnés dans les limbes obscurs, chez Léon. À ces poupées écorchées, bâties sur des fondations de chats. Au chien disparu des Cunar.

— Quelques petites affaires perso à régler, mentit-elle. La sieste sera pour plus tard…

— Dis… Je voulais juste savoir… Qu’est-ce qu’il y a dans cette armoire ? Je me suis penché tout à l’heure, pendant que tu décongelais la pizza. On… devine une forme ronde derrière les vitres opaques, comme… À vrai dire, je n’en sais rien…

Lucie se laissa choir mollement dans le canapé et observa les cicatrices qui barraient ses lignes de vie. Elle soupira.

— Depuis toute petite, je cherche les réponses à certaines questions. Le contenu de cette armoire, certains éléments dans ces tiroirs m’aident à y répondre un peu plus chaque jour. Désolée, mais je garde ça pour moi. Personne n’est prêt à comprendre mes secrets…


Au bout du sentier qui slalomait entre les dunes, la Bête s’envola avec la brume de l’aube. Des cristaux de gel s’étaient figés dans sa chevelure, au bord de ses narines et sur ses lèvres. Elle aurait dû embarquer le pistolet hypodermique, tirer sur le flic roux avant de s’occuper de la femme. Mais s’attaquer à deux policiers, armée d’un vulgaire tampon d’éther, relevait de la folie.

Elle regagna sa voiture garée au bord de la digue, à trois cents mètres de là, tourna le chauffage à son maximum et démarra en claquant des dents.

La sève du désir avait grimpé en elle jusqu’à attiser ses plus brûlants fantasmes. Elle songeait à ses expériences ; les succès, les trop nombreux échecs. La méthode restait à peaufiner avec l’humain. Les peaux s’abîmaient ou se craquaient trop facilement. Peut-être parce que les enfants sont plus fragiles, leur corps en trop grande mutation.

Maintenant, il lui fallait de la matière première, cette argile indispensable à tout créateur.

Elle considéra sa montre. Cinq heures du matin. Où frapper ?

Deux heures durant, elle sillonna les artères de Dunkerque, un plan routier sur le siège passager. La ville s’allumait, les bipèdes pointaient le nez hors de leurs tanières. Elle les plaignait. Condamnés à suivre leurs rails. Robotisés au point de se lever, se coucher, avec une régularité de montre suisse. Nourris aux plats réchauffés. Qui allait-elle délivrer de sa pénitence quotidienne ?

À plusieurs reprises, elle crut tenir sa victime. Mais le passage de trop nombreux inconnus la fit renoncer. Pressée mais pas imprudente.

Le moteur chauffait, la Bête bouillait, le scalpel la démangeait. Allait-elle rentrer bredouille ? Pas question ! Il fallait encore progresser ! Elle darda des regards noirs sur les passants, méprisant ces êtres amphibies qui respiraient l’haleine des pots d’échappement.

Qu’ils brûlent en enfer ! Tous, les uns après les autres !

Elle s’orienta vers des rues plus étroites, à moins grande fréquentation. Attente plus longue mais risques minimisés.

Le hasard précipita une proie dans ses filets. Un beau brin de femme, fraîche et spontanée.

Caroline Boidin. Trente-deux ans, enceinte de six mois. Disparue alors qu’elle indiquait le chemin de l’hôpital à une vieille dame…

Загрузка...