Tu n'as plus

On a tous les deux

Couru le cotillon

Il est temps mon vieux

De baisser pavillon

T'as dépassé l'âge limite

La marge de sécurité

T'es un Don Juan mangé aux mites

Qui ferait mieux de se caser

Tu n'as plus, tu n'as plus

La vigueur qu'à vingt ans tu as eue

Et ne peux plus atteindre le but

Qu'elles espèrent

Tu n'as plus, tu n'as plus

Ta superbe, t'as l'air d'un vaincu

Et devant tes ardeurs disparues

Rien à faire

Tu n'as pas de ressort

Tu es triste à mourir

Et les femmes ont un corps

Assoiffé de plaisir

Où est cet âge d'or

Qui connut tes désirs

Légendaires?

Tu n'as plus, tu n'as plus

Que la force de rêver sans plus

Seule ta mémoire a survécu

A la guerre

Tu n'as plus, tu n'as plus

Un physique à leur crever la vue

Mon ami regarde-toi dans u-

– ne glace

Tu n'as plus, tu n'as plus

L'âge pour enflammer l'ingénue

Le temps des fredaines est révolu

Tu te tasses

Tu es ce fruit fané

Que nul ne veut cueillir

A quoi bon le presser

Pour n'en rien recueillir?

Tu devrais te marier

Avant que l'avenir

Ne grimace

Tu n'as plus, tu n'as plus

Le droit de te permettre un refus

Sans ardeur faudra du superflu

Mais en masse

Tu n'as plus, tu n'as plus

Qu'à te faire une raison vois-tu

Elles sont nulles et sans avenues

Tes promesses

Tu n'as plus, tu n'as plus

Plus qu'à faire des enfants tant et plus

Car c'est ainsi que l'on perpétue

Sa jeunesse

Sur ton front dégagé

Luisant de mille éclairs

Si elles ne sont gâtées

Il poussera mon cher

Ces merveilleux trophées

Que l'on prend sur les cerfs

Qu'on dépèce

Tu n'as plus, tu n'as plus

Le moyen de les lancer aux nues

Aussi quand elles voudront leur dû

De caresses

Il te faudra payer leur vertu

En espèces.

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