Chapitre XV

Gad Friedman avait déjà tué une quinzaine d’hommes. Tous des terroristes palestiniens ayant commis des crimes envers des Israéliens ou l’État d’Israël. Après une première vague d’exécutions, il était revenu en Israël instruire les jeunes recrues de cette cellule très particulière du Mossad, qui dépendait uniquement du Premier ministre. Ils n’étaient qu’une quinzaine, triés sur le volet, se connaissant tous, équilibrés, religieux, sûrs de leur bon droit. Après tout, ils ne faisaient qu’appliquer les préceptes de la Sainte Bible. Œil pour œil et dent pour dent.

Il était arrivé deux jours plus tôt à Bruxelles, après un itinéraire compliqué qui l’avait mené à Rio de Janeiro. Il en était ressorti avec un passeport argentin. Il parlait parfaitement, en sus de l’hébreu, l’arabe, l’espagnol, le roumain – son pays d’origine –, l’allemand et bien entendu l’anglais. Avec ses épaules larges, ses cheveux frisés noirs, parsemés de gris, sa bonne bouille, plutôt bon vivant, il était immédiatement sympathique à tous ceux qui l’approchaient.

Son compagnon, Zev Avner, était sans couleur, un fonctionnaire anonyme, à part des yeux bleus perçants. Il était souple comme un acrobate et lorsqu’il n’était pas en mission pour liquider les ennemis d’Israël, il tenait une salle de culture physique à Tel-Aviv.

— Je crois que nous approchons, dit-il.

C’était une périphrase. Les deux hommes avaient déjà, à plusieurs reprises, de jour comme de nuit, repéré les lieux. En arrivant à Bruxelles, ils avaient eu droit à un briefing de la part de l’équipe de repérage. L’ambassade d’Israël se trouvait d’ailleurs à peu de distance de là. On leur avait montré une maquette, puis des photos de la « cible ». Prises sous divers angles et avec différents vêtements. Et, bien entendu de sa voiture, avec la plaque bien visible. Ensuite, on leur avait expliqué pourquoi l’État d’Israël avait décidé de liquider cet homme : Zev et Gad n’étaient pas des robots. Ils tenaient à savoir ce qu’ils faisaient et pourquoi ils le faisaient. Ils avaient la possibilité de refuser.

Zev, qui conduisait, franchit le portail grand ouvert de la résidence et se dirigea à petite allure vers le parking des visiteurs en surface. Il gara la Taunus immatriculée à Anvers – une voiture appartenant à un correspondant sûr, absent de Belgique – entre deux autres, et il coupa le moteur. Ils inspectèrent les façades des trois immeubles collés les uns aux autres. Aucune lumière au huitième dans l’appartement qui les intéressait.

— Ça doit être agréable de vivre ici, remarqua Gad.

Il avait horreur de Tel-Aviv et de sa pollution. Les grands arbres de ce parc le fascinaient.

Les deux hommes se dirigèrent sans se presser vers le numéro 24. Négligeant la rangée d’interphones, Zev appliqua son passe-partout à la serrure qui céda en quelques secondes. La première équipe en avait relevé les empreintes, la veille.

Les deux agents israéliens traversèrent le petit hall, ouvrirent une seconde porte par la même méthode et prirent l’ascenseur menant au garage. Après s’être assurés que celui-ci était désert, ils gagnèrent la porte donnant accès au numéro 26, celui où habitait la « cible ».

Même comportement, mais à l’envers. L’immeuble était totalement désert. Ils restèrent dans le second hall observant l’entrée, n’échangeant pas un seul mot. Il était près de vingt heures. La « cible » avait des habitudes régulières. Tous les jours, après le bureau, l’ingénieur rentrait, soit pour se changer, soit pour rester. Il risquait d’avoir une protection, mais celle-ci s’arrêterait au garage. Il devait se considérer en sécurité dans cet immeuble verrouillé comme un coffre-fort. Zev consulta sa montre. Il avait une réservation pour Londres sur le dernier vol. Son ami partait pour Paris. Leurs hôtels avaient été payés et ils avaient déposé dans des consignes de l’aéroport des papiers, de l’argent et des permis de conduire dans deux casiers séparés au cas où ils seraient obligés de se séparer.

Comme toujours, dans ce genre d’opération, ils n’avaient aucun contact avec les gens du Mossad en place à Bruxelles, utilisant pour leur logistique des réseaux reliés directement à Tel-Aviv. Même le responsable du Mossad pour la Belgique ignorait leur présence et, à fortiori, leur mission.

Il s’agissait d’une affaire où plusieurs services avaient déjà le nez et cela pouvait se révéler dangereux.

Zev guettait l’extérieur. Soudain, une Fiat blanche, conduite par une femme, s’arrêta quelques instants devant la porte, puis repartit, comme si elle se dirigeait vers le parking visiteurs.

Il arrive ! souffla Zev.

La Fiat était le dernier élément de filature de l’Audi de la « cible ». Si la « cible » n’avait pas été seule, la Fiat se serait arrêtée et la femme serait venue sonner. Dans ce cas, c’était le démontage immédiat…

Allons-y ! dit Zev.

Depuis qu’ils étaient arrivés, l’ascenseur n’avait pas été appelé. À cette heure-ci, le médecin qui partageait son palier avec la « cible » ne recevait plus de clients… Les deux Israéliens s’engouffrèrent dans la cabine et Gad appuya sur le bouton du huitième. Quelques instants plus tard, ils étaient sur le palier. À peine étaient-ils sortis de l’ascenseur que ce dernier redescendit, appelé en bas. Les deux hommes examinèrent les lieux. Un palier en « L ». Dans la petite branche du L, se trouvait la porte du médecin. Ils s’y tassèrent, invisibles de la porte de l’ascenseur.

Léger ronronnement. L’appareil montait.

Zev sentit quand même les battements de son cœur s’accélérer. Ce n’était jamais un moment agréable. La minuterie diffusait une lumière tamisée, bien suffisante pour reconnaître quelqu’un.

L’ascenseur arriva à l’étage et stoppa avec une légère secousse. La porte s’ouvrit. La « cible » en sortit. Sa porte était presque en face de la grille, un peu sur la droite. D’où il se trouvait, il ne pouvait apercevoir les deux Israéliens. Zev entendit un bruit de clés et fit un pas en avant. Il aperçut un homme, plutôt mince, sans beaucoup de cheveux, une boîte de chocolats à la main. Leurs regards se croisèrent. Zev adressa un sourire à la « cible ». C’était un bon truc de sourire à un inconnu : cela impliquait une attitude amicale, non hostile, rassurante.

— Monsieur Georges Bear ?

Zev avait formulé sa question d’une voix douce, posée. Comme un policier l’aurait fait. C’est d’ailleurs ce que l’ingénieur canadien pensa. Son regard se brouilla d’un coup et il dit.

— Oui, c’est moi. Vous êtes de la police ?

La question de Zev Avner était de pure forme. Ils avaient étudié assez de photos pour n’avoir aucun doute. Georges Bear, pendant une fraction de seconde, continua à croire qu’il s’agissait de policiers, puis un sixième sens l’avertit. Se détournant, il enfonça sa clé dans la serrure.

Un geste qu’il ne termina jamais.

Zev et Gad avaient agi en même temps. Leurs mains avaient glissé au même moment sous leurs vestes, arrachant l’automatique 22 de son étui. Un demi-pas en arrière, la main qui arme la culasse et fait monter une première balle dans le canon.

Non !

Deux détonations claquèrent, presque confondues. Georges Bear recula, serrant sa boîte de chocolats, le regard agrandi de terreur, la main droite projetée en avant, tenant encore les clefs. Comme n’importe qui confronté brutalement avec la mort. Il semblait tellement inoffensif que Zev eut une fraction de seconde de doute. Et si la « Centrale » avait commis une erreur ? Si cet homme était innocent ?

Zev et son compagnon tirèrent chacun deux fois, visant le centre du corps. En position d’escrimeur, bien que le recul du Beretta soit extrêmement faible. Puis encore deux fois, le canon de l’arme suivant la chute du corps en train de s’effondrer. La boîte de chocolats tomba à terre.

Zev fit un pas en avant et, à bout touchant, tira encore deux fois dans la tête de l’homme à terre. Juste en dessous de l’oreille. La « cible » avait dix balles dans le corps dont deux dans la tête. Elle ne bougeait plus. Machinalement, Gad commença à ramasser les douilles éparses. Le palier était toujours aussi silencieux. Il y avait juste eu une série de « pfttt ». Inaudibles à travers une porte épaisse comme celles de cet immeuble. Zev poussa Gad vers l’ascenseur et dit d’une voix calme :

— Laisse ça.

Les douilles ne mèneraient nulle part. Par contre, chaque seconde passée sur le lieu de l’action représentait un risque.

Ils s’engouffrèrent dans l’ascenseur. Gad, dont c’était la première mission « en réel », était dans un état second.

Arrivés en bas, ils sortirent sans se presser et regagnèrent leur voiture. Tout était calme. Ils n’avaient pas envie de parler. Zev Avner prit le volant et sortit avec précaution du parking. Quelques minutes plus tard, ils roulaient sur l’avenue Louise. Ils stoppèrent à la hauteur du numéro 18, juste avant la place Stéphanie, sortirent et verrouillèrent la voiture. Une Renault bleue était garée là. Zev Avner récupéra les clés sous le pare-chocs avant et ils prirent pour de bon la direction de l’aéroport.


* * *

— Mr Van Tervueren veut vous parler d’urgence, annonça sa secrétaire à Morton Baxter.

— Passez-le-moi, dit le chef de Station.

Il mit sa main devant l’écouteur, coupa le haut-parleur et lança à Malko.

— C’est notre correspondant dans la Gendarmerie Royale. Il m’informe de tout ce qui se passe en temps réel. Ils ont accès à tous les téléscripteurs de la police judiciaire.

L’Américain avait convoqué une réunion surprise avec un Israélien du Mossad, sous couverture diplomatique, à la suite du dernier rebondissement dû au retournement de Georges Bear. Malko et Chris Jones y assistaient, bien entendu.

Si tout se passait bien, Georges Bear allait les mener droit à ce qu’ils cherchaient depuis des semaines. Morton Baxter lança un « allô » chaleureux avant d’écouter son correspondant. Malko vit les traits se défaire brutalement.

— Ce n’est pas possible ! s’exclama l’Américain.

— Que se passe-t-il ? demanda Malko.

— Georges Bear vient d’être assassiné !

Malko sentit son sang se figer. Il ne pouvait pas y avoir de pire catastrophe…

— Les Irakiens ?

L’Américain secoua la tête, après avoir recueilli d’autres détails.

— Il ne semble pas. C’est son voisin qui a découvert son corps criblé de balles sur le palier. Il a prévenu la police qui a surpris, dans le garage, deux Irakiens armés. On a d’abord cru que c’étaient eux, mais leurs armes n’avaient pas servi et ils étaient encore dans leur voiture, une demi-heure après le meurtre… Veillant sur celle de Georges Bear. Ils semblent hors de cause.

» Personne n’a rien entendu, rien vu.

— Ce sont les « schlomos », fit Chris Jones, d’une voix lugubre.

Tous les regards se tournèrent vers le représentant du Mossad qui avait pâli.

— Je ne vois pas ce qui peut accuser mon pays, dit-il d’une voix mal assurée, mais je vais me renseigner immédiatement. Il faut que je retourne à mon ambassade.

Il était déjà debout. Le chef de Station de la CIA se leva, apoplectique de fureur et pointa un doigt menaçant vers lui.

— Si ce sont vos connards de Rambos de Tel-Aviv, rugit-il, dites-leur qu’ils ont perdu l’occasion de ne pas faire une belle connerie ! Parce que ce type était retourné ! Maintenant, on n’a plus aucun moyen de retrouver les bidules irakiens. Mais c’est pas nous qui prendrons une bombe atomique sur la gueule, c’est vous !

Le diplomate israélien s’enfuit, sans répliquer. Après ce qu’il venait d’apprendre, la mort de Georges Bear était un cataclysme.


* * *

Pamela Balzer était prostrée, les yeux rouges, le regard vide. Comme si elle avait vraiment été amoureuse de Georges Bear. Malko venait de lui apprendre la nouvelle en rentrant de l’ambassade US. Les « gorilles » et Elko Krisantem n’étaient guère de meilleure humeur. Tous ces morts et tous ces efforts pour en arriver là !

— Ce sont sûrement les Israéliens ! dit Malko. Ils nous avaient demandé de leur communiquer le dossier Bear. La façon dont il a été tué ne laisse guère de doutes.

— Qu’est-ce que je vais devenir ? gémit Pamela Balzer.

Ils vont me tuer aussi. Il faut me protéger. Il voulait vraiment partir avec moi. Je viens de recevoir ses fleurs.

Elle virait à l’hystérie. Chris Jones lui adressa un sourire rassurant.

— Tant que vous êtes avec nous, Miss, rien ne peut vous arriver.

— Et après, connard ? rugit Pamela de nouveau déchaînée. Tu vas m’épouser ?

C’était une possibilité que Chris Jones n’avait visiblement pas envisagée… Malko s’approcha de la table où était posé le vase de fleurs et jeta un coup d’œil machinal à la carte qui les accompagnait.

Un mot lui sauta aux yeux : ROTTERDAM.

— Je repars à l’ambassade, dit-il. J’ai une idée.

Pamela Balzer se leva comme une folle et s’accrocha à lui.

— Je vais avec vous. Je ne veux pas rester avec ces deux singes.

Malko la repoussa, fermement.

— Les Israéliens ne connaissent pas votre existence, dit-il. C’est ici que vous êtes le plus en sécurité. Avec Chris et Milton, vous ne risquez rien.

Flattés, les deux « gorilles » en auraient ronronné. Malko en profita pour filer.

Trois minutes plus tard, il se garait devant le 27 boulevard du Régent.

Morton Baxter, visiblement d’une humeur de chien, l’apostropha d’un ton furibond.

— Ces enfoirés d’Israéliens de l’ambassade continuent à jurer que ce n’est pas eux ! Un peu plus, ils nous diraient que Georges Bear s’est suicidé de plusieurs balles dans le dos…

— Peu importe, dit Malko. Il est mort.

— Et nous, nous sommes baisés… conclut sombrement l’Américain.

— Peut-être pas.

L’Américain le regarda comme s’il venait de lui annoncer qu’il avait gagné au loto.

— Expliquez-vous !

— Voilà, dit Malko. Georges Bear était supposé partir pour Rotterdam demain. Théoriquement, pour rentrer en Irak. Ce n’était pas pour prendre l’avion, il l’aurait fait d’ici. Le train et la voiture me paraissent aussi exclus. C’était donc pour embarquer sur un bateau.

Morton Baxter se rejeta en arrière avec une grimace sardonique.

— Vous savez combien il y en a, dans le port de Rotterdam ? Des centaines, sinon des milliers. Ça grouille comme des rats dans un cimetière.

— Je m’en doute, reconnut Malko, et je pense aussi que ledit bateau ne bat pas pavillon irakien, ce serait trop gros… Par contre, les Irakiens ont peut-être utilisé le même bateau pour tous leurs transports. Il faudrait dont contacter tous les ports où des marchandises ont été chargées pour le compte de la Cosmos Trading Corporation, et regarder si on ne retrouve pas trace du même bateau…

Le chef de Station de la CIA mit bien quatre secondes à sauter de son fauteuil.

— C’est quasiment impossible à faire, explosa-t-il, mais c’est génial. Personne ne bouge.

Il assena à Malko une claque à lui pulvériser les omoplates.

— Si on réussit ce coup-là, je vous fais devenir citoyen d’honneur de Langley. Vous pourrez vous présenter aux élections, devenir maire et avoir des tas d’emmerdements !


* * *

Tarik Hamadi avait l’impression que son estomac était rempli de plomb fondu. Que les Israéliens aient abattu Georges Bear, sous son nez, alors qu’il était sous la protection de ses meilleurs hommes, était déjà un sévère échec. Mais leur intervention signifiait qu’ils étaient passés à l’offensive. Du coup, Pamela Balzer n’avait plus beaucoup d’importance. Sauf si elle avait été mise au courant des modalités du départ par l’ingénieur canadien avant sa mort.

Motif de rage supplémentaire : la call-girl était inaccessible, dans une chambre de l’hôtel Amigo, sous la protection des « baby-sitters » américains.

Il fallait sauver ce qui pouvait l’être, c’est-à-dire l’essentiel. Tarik Hamadi se mit à dicter à sa secrétaire différents télex pour accélérer la dernière phase européenne de l’opération Osirak.

Préférant ne pas lire ceux qui arrivaient de Bagdad.


* * *

Trois heures trente du matin. Tout le troisième étage de l’ambassade américaine, sur le cours du Régent, était brillamment éclairé. Des agents de la CIA, hâves, pas rasés, épuisés, se relayaient au téléphone dans toutes les langues, collationnant des informations, immédiatement avalées par un ordinateur. Les responsables des ports locaux ne mettaient pas une immense bonne volonté à fouiller dans leurs registres… C’était une question d’heures. Le message de Georges Bear envoyé avec les fleurs précisait qu’il partait le lendemain. Partout où c’était possible, on avait dépêché des agents locaux de la CIA avec des paquets de billets pour activer leur bon vouloir.

Malko, qui venait d’achever un sandwich caoutchouteux avec des frites graisseuses, bâilla. Se demandant si son idée était vraiment bonne. À côté de lui, renversé dans son fauteuil, Morton Baxter réchauffait entre ses mains son troisième verre de Gaston de Lagrange, humant l’arôme qui s’en dégageait pour s’éclaircir le cerveau. Le découragement commençait à l’envahir, lui aussi…

Soudain, son adjoint pénétra dans le bureau, la cravate de travers, les traits tirés, mais une expression de joie enfantine sur son visage poupin.

— Je crois que j’ai trouvé quelque chose ! annonça-t-il.

— Quoi ?

Le jeune agent se mit à lire.

Voilà, l’ordinateur indique la présence du même bateau dans six ports où du matériel irakien a été chargé : Athènes, Londres, Anvers, Naples, et Buscia. Un cargo enregistré aux Bahamas, le Gur Mariner. Équipage de nationalité indéterminée.

Appelez immédiatement le port de Rotterdam, ordonna Morton Baxter.

Du coup, il termina d’une seule rasade son cognac et ralluma son cigare. Malko et lui n’osaient pas se regarder. Si c’était une fausse alerte… Les minutes s’écoulaient, interminables. La capitainerie du port de Rotterdam était divisée en plusieurs secteurs et, à cette heure-là, il n’y avait qu’une permanence qui avait sûrement d’autres chats à fouetter.

Les télex continuaient d’arriver sans interruption de Langley, apportant de nouveaux détails. L’Irak venait de protester officiellement contre la mise en scène d’un journal britannique, prétendant que seuls des pipe-lines avaient été commandés. Le meurtre de Georges Bear avait été revendiqué par une organisation palestinienne inconnue auprès du journal bruxellois le Soir. Quant à la police belge, elle demeurait muette…

L’agent de la CIA jaillit dans le bureau, hilare de bonheur, brandissant un papier.

Il y est ! cria-t-il. Le Gur Mariner est à Rotterdam, quai trois. Départ prévu demain matin à six heures.

Il leur restait trois heures. Malko et Morton Baxter échangèrent un regard de triomphe.

On y va tout de suite, lança l’Américain.

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