Un Fleuve s’élevait contre sa Source. – Considère, lui disait-il, ce lit large et profond, vois de combien de ruisseaux, de combien de rivières, mes eaux sont grossies. Grâce au ciel, me voilà Fleuve. Mais toi, chétive Source, qu’es-tu? un maigre filet d’eau qu’un rayon de soleil tarirait, si la roche dont tu sors ne t’en mettait à l’abri. – Insolent, repartit la source, il te sied bien vraiment de me mépriser, toi qui, sans moi, serais encore dans le néant. -