et revenir dans mon lit en l'espace de cinq minutes. mais Voldemort est probablement le plus puissant sorcier qu'il y ait sur Terre, mis à part Dumbledore, ça ne doit pas être un problème pour lui de transporter des gens comme ça.

Et, dans une vague de panique terrible, il pensa -si Voldemort m'a possédé, je lui donne une superbe vue de l'endroit où se trouve l'ordre du Phœnix là, tout de suite ! Il sait qui est dans l'ordre et où est Sirius... Et j'ai entendu beaucoup de choses que je n'aurais pas dû, tout ce que m'a dit Sirius la première nuit que j'ai passé ici...

Il n'y avait qu'une seule chose à faire : Il devrait quitter la place Grimmault immédiatement. Il irait passer noël à Poudlard, sans les autres, ce qui les mettrai en sécurité au moins pendant les vacances... Mais non, c'était impossible, il y avait de nombreuses autres personnes à Poudlard susceptible d'être blessées. Et si le suivant était Seamus, Dean ou Neville ? Harry s'arrêta et se tint devant le cadre vide du portrait de Phineas

Nigellus. L'estomac noué, il songea qu'il n'avait pas d'autre alternative: il allait devoir retourner à Privet drive, se couper du monde de la magie.Et bien, s'il fallait le faire, pensa-t-il, il n'y avait pas à tergiverser. Essayant de tout son coeur de ne pas penser à la réaction des Dursley quand ils allaient le trouver sur le pas de leur porte six mois plus tôt que ce qu'ils avaient espéré, il traversa la chambre vers sa valise, claque violemment le couvercle et la ferma, puis chercha avec automatisme Hedwige avant de se rappeler qu'elle était toujours à Poudlard - très bien, sa cage serait un objet de moins à transporter - il s'empara de la poignée de sa valise et l'avait traînée sur la moitié du chemin en direction de la porte lorsqu'une voix narquoise fit "Tu t'enfuis, hum ?"

Il regarda autour de lui. Phineas Nigellus venait d'apparaître dans le cadre de son portrait et se penchait en avant, une expression amusée sur le visage.

"Non, je ne fuis pas, non," dit sèchement Harry, en tirant un peu plus sa valise vers la porte.

"Je pense," dit Phineas Nigellus en caressant sa barbe pointue, "que pour être dans la maison Gryffondor, on est supposé être courageux ! Il me semble que tu aurais mieux fait d'être placé dans ma maison. Nous, les Serpentards, nous sommes courageux, oui, mais pas stupides. Si nous avons le choix, nous choisirons toujours de sauver notre propre peau."

"Ce n'est pas ma propres peau que je sauve,", dit Harry, laconique, en tirant la valise par dessus une partie du tapis particulièrement élimée et rugueuse en face de la porte.

"Oh, je vois," dit Phineas Nigellus qui caressait toujours sa barbe, "ce n'est pas une fuite lâche... C'est de la noblesse."

Harry l'ignora. Il avait la main sur la poignée de la porte quand Phineas Nigellus ajouta négligemment, "j'ai un message d'Albus Dumbledore pour toi."


Harry s'arrêta net.

"Qu'est ce que c'est ?"

"Reste là où tu es."

"Je n'ai pas bougé !" protesta Harry, la main toujours posée sur la poignée.

"Alors quel est le message ?"

"Je viens juste de te le donner, idiot,"dit Phineas Nigellus d'un ton égal.

"Dumbledore a dit, 'reste où tu es.'"

"Pourquoi?" demanda avidement Harry en lâchant sa valise. "Pourquoi est ce qu'il veut que je reste ? Qu'est ce qu'il a dit d'autre ?"

"Rien de plus," répondit Phineas Nigellus, en haussant légèrement un sourcil comme s'il trouvait Harry insolent.

La colère de Harry refit surface comme un serpent émergeant des herbes hautes. Il était épuisé, il était embrouillé au possible, il avait éprouvé de la terreur, du soulagement, puis de la terreur de nouveau durant les douze dernières heures, et Dumbledore continuait à ne pas vouloir lui parler

!

"Alors c'est comme ça, hein ?" hurla-t-il. "'Reste là où tu es!' C'est la seule chose que tout le monde trouvait à me dire après que j'ai été attaqué par ces détraqueurs ! Reste juste planté en attendant que les adultes te sortent de là, Harry ! Bien sûr, nous ne te dirons rien, parce que ton pauvre petit cerveau ne serait pas capable de comprendre !"

"Tu vois," cria Phineas Nigellus encore plus fort que Harry, "c'est exactement pour ça que j'exécrais être professeur ! Les jeunes sont absolument convaincus qu'ils ont toujours raison dans tous les domaines. Ca ne t'est pas venu à l'esprit, jeune blanc-bec, qu'il pourrait y avoir une excellente raison pour que le Directeur de Poudlard ne te confie pas le moindre détail de ses plans ? As tu jamais songé, au milieu de tes persécutions, que suivre les ordres de Dumbledore ne t'avait jamais nui ? Non. Non, comme le reste des jeunes, tu es persuadé que toi seul réfléchis, toi seul reconnaît le danger, tu es le seul à être assez lucide pour comprendre ce que le Seigneur des ténèbres prépare..."

"Il prépare quelque chose à propos de moi, alors ?" l'interrompit Harry.

"Est ce que j'ai dit ça ?" répondit Phineas Nigellus en examinant nonchalament ses gants de soie. "Maintenant, si tu veux bien m'excuser, j'ai autre chose à faire que d'écouter un adolescent martyr... Bonne journée à toi."

Et il sortit paresseusement de son cadre.

"Bien, allez vous en alors !" beugla Harry au cadre vide. "Et dites merci à Dumbledore pour rien !"

Le cadre vide resta silencieux. Fulminant, Harry traîna sa valise au pied de son lit, puis enfouit son visage dans la couverture mangée aux mites, les yeux fermés, le corps lourd et douloureux.

Il se sentait aussi mal que s'il avait voyagé pendant des miles et des miles... Il paraissait impossible que moins de vingt-quatre heures plus tôt, Cho Chang se soit approchée de lui sous le gui... Il était si fatigué... Il avait peur de dormir... Maintenant il ne pouvait dire combien de temps il pourrait lutter... Dumbledore lui avait dit de rester... Ca devait vouloir dire qu'il avait le droit de dormir... Mais il avait peur... Et si ça recommençait ?


Il sombrait dans les ténèbres...

C'était comme si un film dans sa tête avait attendu pour démarrer. Il marchait dans un couloir désert vers une porte noire lisse, il passait à côté de murs de pierre rugueux, de torches, et une entrée ouverte sur une volée de marches de pierre qui descendaient vers la gauche...

Il atteignit la porte noire mais il ne parvint pas à l'ouvrir... Il resta devant, désespérant de pouvoir entrer... Quelque chose qu'il voulait de tout son cœur se trouvait derrière...

Quelque chose qui surpassait ses rêves les plus fous... Si seulement sa cicatrice pouvait cesser de le faire souffrir... Alors il serait capable de penser plus clairement...

"Harry," dit la voix de Ron, très, très lointaine, "Maman a dit que le dîner était prêt, mais elle te gardera quelque chose de côté si tu veux rester au lit."

Harry ouvrit les yeux, mais Ron avait déjà quitté la pièce.

Il ne veut pas rester seul avec moi, songea Harry. Pas après ce qu'il a entendu Maugrey dire.

Il supposait qu'aucun d'entre eux ne voudrait plus le voir ici, à présent qu'ils savaient ce qui était à l'intérieur de lui.

Il ne voulait pas descendre pour le dîner; il ne voulait pas leur infliger sa compagnie. Il se retourna et, au bout d'un moment, il se rendormit. Il se réveilla bien plus tard, aux premières lueurs du matin, son ventre gargouillant de faim et Ron ronflant dans le lit voisin. Jetant un coup d'œil à la chambre, il vit la silhouette sombre de Phineas Nigellus qui se tenait de nouveau dans son cadre, et Harry pensa que Dumbledore avait probablement envoyé Phineas Nigellus pour le surveiller, au cas où il attaquerait quelqu'un d'autre.

Le sentiment d'être malpropre s'intensifia. Il en souhaitait presque ne pas avoir obéi à Dumbledore... Si c'était comme ça que devait devenir la vie place Grimmauld, peut être qu'il aurait mieux fallu retourner à Privet Drive après tout.

Tous les autres passèrent la journée suivante à accrocher les décorations de Noël. Harry ne se souvenait pas avoir vu Sirius d'aussi bonne humeur; il était en train de chanter joyeusement, apparemment pour célébrer le fait qu'il allait avoir de la compagnie pour Noël. Harry pouvait entendre sa voix résonner en bas à travers le sol de la pièce à dessiner glaciale où il était assis seul, à regarder le ciel gris derrière la fenêtre, qui annonçait de la neige, sans quitter la sensation de plaisir furieux qu'il donnait aux autres l'opportunité de parler de lui, dont ils ne se privaient sûrement pas. Quand il entendit Mme Weasley appeler gentiment son nom en bas des escalier à l'heure du déjeuner, il s'éloigna plus loin en haut et l'ignora.

Aux alentours de six heures, la sonnette résonna et Mme Black commença à crier de nouveau. Présumant que Mundungus ou un autre membre de l'Ordre était arrivé, Harry se contenta de s'installer plus confortablement contre le mur de la chambre de Buck où il était caché, en essayant d'ignorer sa propre faim tandis qu'il donnait des rats morts à l'Hippogriffe. Il eut un léger choc en entendant quelqu'un tambouriner à la porte quelques minutes plus tard.


"Je sais que tu es là," dit la voix d'Hermione. "Est ce que tu veux bien sortir d'ici ? Je veux te parler."

"Qu'est ce que tu fais ici ?" lui demanda Harry en ouvrant la porte tandis que Buck recommençait à gratter le sol pour un morceau de rat qu'il devait avoir fait tomber. "Je croyais que tu étais partie skier avec ta mère et ton père ?"

"Et bien, pour être honnête, le ski n'est pas vraiment mon truc," répondit Hermione.

"Alors, je suis venue ici pour noël." Elle avait de la neige dans les cheveux et son visage était rougi par le froid. "Mais ne le dis pas à Ron. Je lui ai dit que le ski était fantastique parce qu'il s'en moquait tout le temps. Maman et Papa étaient un peu déçus, mais je leur ai dit que tous les élèves sérieux restaient à Poudlard pour réviser leurs examens. Ils veulent que je fasse au mieux, ils comprendrons. De toutes façons," ajouta-t-elle brusquement, "Viens dans ta chambre. la mère de Ron y a fait du feu et elle a lassé des sandwichs."

Harry la suivit jusqu'au deuxième étage. Quand il entra dans le chambre, il eu la surprise de voir Ron et ginny qui l'attendaient, assis sur le lit de Ron.

"Je suis venue avec le magicobus," dit Hermione d'un ton léger, en enlevant son manteau avant que Harry ai eu le temps de dire quoi que ce soit.

"Dumbledore m'a expliqué ce qui est arrivé en premier lieu ce matin, mais j'ai dû attendre la fin officielle des cours pour partir. Umbridge est furieuse que tu ai disparu sous son nez, même après que Dumbledore lui ai dit que M. Weasley était à Ste Mangouste et qu'il t'avait donné la permission d'aller le voir. Donc..."

Elle s'assis à côté de Ginny, et les deux filles, de même que Ron, levèrent les yeux vers Harry.

"Comment tu te sens ?" demanda Hermione.

"A merveille," répondit durement Harry.

"Oh, ne mens pas, Harry," fit-elle impatiemment. "Ron et Ginny m'ont dit que tu te cachais de tout le monde depuis le retour de Ste Mangouste."

"Ah bon, ils ont dit ça ?" dit Harry en jetant un regard furieux à Ron et Ginny. Ron regarda ses pieds, mais Ginny ne sembla pas le moins du monde intimidée."

"Et bien, c'est ce que tu as fait !" Dit-elle. "Et tu n'as pas regardé le moindre d'entre nous !"

"C'est vous qui n'avez pas voulu me regarder !" dit Harry avec colère.

"Peut être que vous avez pensé vous regarder, mais que vous vous êtes manqués,"

suggéra Hermione, un petit surire au coin des lèvres.

"Très drôle,"dit Harry, irrité, en se retournant.

"Oh, arrête de penser que nous ne comprenons rien,"dit sévèrement Hermione.

"Ecoute, les autres m'ont raconté ce que vous aviez entendu la nuit dernière avec les oreilles extensibles..."

"Ah oui ?"grogna Harry, les mains dans les poches tandis qu'il regardait la neige qui tombait à présent abondamment dehors. "Vous parliez tous de moi, pas vrai ? En fait, je commence à avoir l'habitude."

"Nous voulions te parler, Harry," dit Ginny, "mais tu est resté caché depuis que nous sommes rentrés..."

"Je ne veut parler avec personne," la coupa Harry, qui se sentait de plus en plus énervé.


"Et bien, c'est un peu stupide de ta part,"rétorqua Ginny avec colère, "au vu que tu ne connaît personne à part moi à avoir été possédé par Tu-Sais-Qui, et que je peux te dire ce que ça fait."

Harry resta coi comme l'impact de ces mots le frappait. Puis il se retourna.

"J'avais oublié," dit-il.

"Tu as bien de la chance," lui répondit froidement Ginny.

"Je suis désolé," dit Harry, et il était sincère. "Alors... Alors, est ce que tu crois que je suis possédé ?"

"Et bien, est ce que tu peux te rappeler de tout ce que tu as fait ? Demanda Ginny. "Est ce que tu as de grands blancs pendant lesquelles tu ne sais pas ce que tu as bien pu faire

?"

Harry se creusa les méninges.

"Non," dit-il enfin.

"Alors Tu-Sais-Qui ne t'as jamais possédé," dit simplement Ginny. "Quand ça a été le cas pour moi, je ne pouvais pas me souvenir de ce que j'avais fait pendant des heures à la suite. Je me retrouvais quelque part sans avoir la moindre idée de la façon dont j'y étais arrivée."

Harry avait du mal à la croire, même s'il se sentait soulagé malgré lui.

"Mais le rêve que j'ai fait à propos de ton père et du serpent, alors..."

"Harry, tu faisais déjà ces rêves avant," fit remarquer Hermione. "Tu avais des flashs à propos de ce que Voldemort était sur le point de faire l'an dernier."

"Mais là, c'était différent," dit Harry en secouant la tête. "J'étais à l'intérieur du serpent.

C'était comme si j'étais le serpent... Et si Voldemort m'avait transporté à Londres... ?"

"Un jour," dit Hermione, qui semblait profondément exaspérée, "tu liras l'Histoire de Poudlard, et peut être que ça te rappellera qu'il est impossible de transplaner à l'intérieur de Poudlard. Même Voldemort ne peut pas te faire voler hors de ton dortoir, Harry."

"Tu n'as pas quitté ton lit, mon pote," ajouta Ron. "Je t'ai vu te débattre dans ton sommeil pendant au moins une minute avant que tu ne te réveille."

Harry recommença à faire les cent pas dans la chambre, en réfléchissant. Ce qu'ils disaient tous les trois n'était pas seulement réconfortant, c'était juste... sans trop penser, il pris un sandwich dans le plat posé sur le lit et le dévora avec appétit.

Je ne suis pas l'arme après tout, pensa Harry. Il cru que son coeur allait éclater de joie, et il se sentit se réunifier comme ils entendaient Sirius passer à pas marqués devant leur porte vers le chambre de Buck, en chantant "God Rest Ye, Merry Hippogriff's" au meilleur de sa voix. (Note de la traductrice : traduit, ça donne "Dieu te garde, joyeux Hippogriffe", mais je trouve que c'est tellement mieux en anglais...) Comment avait-il pu rêver de retourner à Privet Drive pour Noël ? Le bonheur de Sirius d'avoir la maison pleine de nouveau, et particulièrement d'avoir Harry de retour, était contagieux. Il n'était plus leur hôte sombre de l'été; à présent, il semblait déterminé à ce que tout le monde s'amuse autant que possible, sinon plus qu'ils ne l'auraient fait à Poudlard, et il travaillait inlassablement dans le laps de temps qui les séparait de noël, nettoyant et décorant avec leur aide, tant et si bien que lorsqu'ils allèrent tous au lit le soir du réveillon, la maison était méconnaissable.


Les chandeliers ternis n'étaient plus garnis de toiles d'araignées, mais de guirlandes de houx et de cheveux d'anges doré et argentés; de la neige magique étincelait en s'amoncelant sur les tapis élimés; un grand arbre de Noël, obtenu par Mundungus et décoré de fées vivantes, cachait l'arbre généalogique de la famille de Sirius, et même les têtes empaillées des elfes de maison sur les murs du hall portaient des chapeaux et des barbes de pères noël.

Harry se réveilla le matin de Noël pour trouver une pile de cadeaux au pied de son lit et Ron avait déjà à moitié fini d'ouvrir ceux de la sienne, plutôt grosse.

"Bon cru cette année," informa-t-il Harry de derrière un nuage de papier.

"Merci pour le compas de balai, il est excellent; cette Hermione -elle m'a offert un planning à révisions-"

Hary fouilla dans ses cadeaux et en trouva un qui portait l'écriture d'Hermione. Elle lui avait donné, à lui aussi, un livre qui ressemblait à un agenda, hormis qu'à chaque fois qu'il l'ouvrait, il disait quelque chose du genre "Fais le maintenant ou tu le regrettera plus tard !"

Sirius et Lupin avaient offert à Harry une collection d'excellents livres intitulés la Défense Magique en Pratique et ses utilisations Contre les Forces du Mal, qui avait de superbes illustrations animées en couleur de tous les contre sorts et des sortilèges qu'il décrivait. Harry feuilleta avidement le premier volume; il put se rendre compte qu'il allait être très utile pour le DA. Hagrid avait envoyé un drôle de porte-monnaie marron qui avait des dents, probablement un dispositif contre le vol, mais malheureusement empêchait Harry de mettre de la monnaie sous sans se faire pincer les doigts. Le cadeau de Tonks était un modèle réduit d'éclair de feu, que Harry regarda voler dans la chambre, en espérant qu'il récupérerait un jour sa version en taille réelle; Ron lui offert un assortiment de bonbons, M. et Mme Weasley l'habituel pull tricoté à la main et plusieurs petits pâtés, et Dobby une peinture que Harry suspectait être l'oeuvre de l'elfe lui même. Il venait de le tourner pour voir s'il ressemblait plus à quelque chose dans ce sens quand, avec un grand bruit, Fred et Georges transplanèrent au pied de son lit.

"Joyeux noël,"dit Georges. "Ne descendez pas pour l'instant."

"Pourquoi ?"demanda Ron.

"Maman pleure encore," explica sombrement Fred. "Percy a renvoyé son pull de Noël."

"Sans un mot,"ajouta Georges. "Il n'a même pas demandé si papa allait bien, ou lui a rendu visite ou quoi que ce soit d'autre."

"On a essayé de la réconforter," dit Fred en faisant le tour du lit pour voir la peinture que Harry avait entre les mains. "En lui disant que Percy n'était qu'un amoncellement d'excréments de rat."

"Ca n'a pas marché," poursuivit Georges en prenant un chocogrenouille.

"Alors Lupin a pris les rênes. Il vaut mieux le laisser la réconforter avant de descendre prendre le petit déjeuner, je pense."

"Qu'est ce que c'est censé être ?" demanda Fred, en examinant la peinture de Dobby.

"ça ressemble à un gibbon avec deux yeux noirs."

"C'est Harry !" s'exclama Georges en montrant le bas du tableau, "c'est inscrit en bas !"


"Très ressemblant,"sourit Fred. Harry lui lança son planning de révision neuf, qui atteignit le mur en face et tomba au sol d'où il dit avec entrain: "si tu as mis les points sur les i et les barres aux t, alors tu peux faire ce qui te plaît !"

Ils se levèrent et s'habillèrent. Ils pouvaient entendre les divers habitants de la maison se souhaiter mutuellement "joyeux noël." Sur le chemin du rez de chaussée, ils rencontrèrent Hermione.

"Merci pour le livre, Harry," dit-elle joyeusement. "Je voulais cette "nouvelle théorie de la Numérologie" depuis des lustres ! Et ce parfum est vraiment original, Ron."

"Pas de problème," dit Ron. "Pour qui est ce paquet ?" ajouta-il, en montrant le paquet emballé avec soin qu'elle transportait."Kreacher," dit fièrement Hermione.

"Il vaudrait mieux que ça ne soit pas des vêtements !" L'avertit Ron. "Tu sais ce que Sirius a dit: Kreacher en sait trop, on ne peut pas le libérer

!"

"Ce ne sont pas des vêtements," dit Hermione, "bien que si c'était de mon ressort, je lui aurais certainement donné autre chose à porter que cette vieille loque dégoûtante. Non, c'est une couette en patchwork, j'ai pensé que ça illuminerait un peu sa chambre."

"Quelle chambre ?" demanda Harry en réduisant sa voix à un murmure tandis qu'ils passaient devant le portrait de la mère de Sirius.

"Eh bien, Sirius dit que ce n'est pas vraiment une chambre, plutôt une sorte de...

tanière,"expliqua Hermione. "Apparemment, il dort derrière la chaudière, dans ce placard condamné de la cuisine."

Mme Weasley était seule au rez de chaussée quand ils arrivèrent. Elle se tenait devant la cuisinière, et sa voix résonnait comme si elle avait pris un mauvais rhume lorsqu'elle leur souhaita "Joyeux noël,"et tous trois détournèrent les yeux.

"Alors, c'est ça la chambre de Kreacher ?" dit Ron, en apercevant une porte crasseuse dans le coin opposé au cellier. Harry ne l'avait jamais vue ouverte.

"Oui," dit Hermione," qui semblait à présent un peu nerveuse. "Euh... je crois qu'il vaudrait mieux frapper..."

Ron tapa sur la porte avec son ongle, mais il n'y eut pas de réponse.

"Il doit être en train de fouiner en haut", dit-il, et, sans plus attendre, il ouvrit la porte.

"Beurk !"

Harry observa l'intérieur. le plus gros de la pièce était occupée par une vieille chaudière, mais dans le petit espace entre les tuyaux Kreacher s'était aménagé ce qui semblait être un nid. Un ensemble de chiffons et de vieilles couvertures malodorantes étaient entassés sur le sol et le petit creux au milieu prouvait que c'était là que dormait Kreacher chaque nuit. Ici et là parmi les oripeaux étaient éparpillés des miettes de pain et de vieux morceaux de fromage. Dans un coin étaient entassés de petits objets et des pièces de monnaie que Kreatcher avait stockés là comme l'aurait fait une pie après le nettoyage par Sirius de la maison, et il avait également réussi à récupérer des photographies de famille en noir et blanc que Sirius avait jeté l'été précédent. Le verre des cadre était brisé, mais les petits personnages en noir et blanc l'observaient hautainement, incluant la femme sombre dont il avait vu le procès dans la Pensine de Dumbledore: Bellatrix Lestrange. De plus, sa photo semblait être la préférée de Kreacher; il l'avait placée en avant de toutes les autres et avait grossièrement réparé le verre avec du sparadrap.


"Je crois que je vais simplement laisser son cadeau ici," dit Hermione, en déposant le paquet en évidence au milieu du creux dans les tissus puis en fermant doucement la porte. "Il le trouvera plus tard, ce sera aussi bien."

"En parlant de ça," dit Sirius, qui débouchait du cellier en portant une grosse dinde tandis qu'ils fermaient la porte du placard, "est ce que quelqu'un a vu Kreacher récemment ?"

"Je ne l'ai pas revu depuis la nuit où nous sommes arrivés ici," répondit Harry. "Tu lui as ordonné de sortir de la cuisine."

"Oui..." dit Sirius en fronçant les sourcils. "Vous savez, je crois que c'est la dernière fois que je l'ai vu moi aussi...Il doit se cacher quelque part en haut."

"Il n'a pas pu partir, pas vrai ?" dit Harry. "Je veux dire, quand tu lui a dit "dehors", il a peut être pensé que tu voulais dire hors de la maison ?"

"Non, non, les Elfes de maison ne peuvent pas quitter leur maison tant qu'on ne leur a pas donné de vêtements. Il sont liés à la maison de leur famille," affirma Sirius.

"Ils peuvent quitter la maison s'ils le veulent vraiment," le contredit Harry. "Dobby l'a fait, il a quitté la maison des Malefoy pour m'avertir il y a deux ans. Il devait se punir après coup, mais il le faisait quand même."

Sirius parut légèrement déconcerté pendant un instant, après quoi il dit, "Je le chercherai plus tard, je m'attends à le trouver en haut en train de pleurer toutes les larmes de son corp après la plus grosse erreur de ma mère ou quelque chose comme ça. Bien sûr, il a pu se glisser dans les tuyaux d'aération et mourir... Mais je crois que je ne dois pas tant espérer."

Fred, Ron et Georges rirent; Hermione, au contraire, avait une expression réprobatrice.

Après avoir mangé le repas de Noël, les Weasley, Harry et Hermione avaient prévu d'aller rendre une autre visite à M. Weasley, escortés par Fol-oeil et Lupin. Mundungus apparut juste à temps pour le pudding de Noël et, comme s'il s'agissait d'une bagatelle, avait réussi à arry doutait fort qu'elle ait été prise avec l'accord de son propriétaire, avait été agrandie à l'aide d'un sort du même type que celui utilisé pour la vieille Ford Anglia des Weasleys.

Même si elle était tout à fait normale vue de l'exterieur, dix personnes plus Mundungus qui conduisait étaient capables de s'installer assez confortablement. Mme Weasley hésita avant d'y entrer -Harry savait que sa désapprobation pour Mundungus luttait avec le fait qu'elle n'aimait pas voyager sans magie- mais, finalement, le froid extérieur et l'intervention de ses enfants triomphèrent, et elle s'installa de bonne grâce sur la banquette arrière entre Fred et Bill.

Le voyage vers Ste Mangouste fut rapide en raison du très faible trafic dans les rues. Un petit flot de sorciers et de sorcières se faufilait dans les rues désertes pour se rendre à l'hôpital. Harry et les autres sortirent de la voiture, et Mundungus alla se garer à l'angle de la rue pour les attendre. Ils firent semblant de flâner vers la fenêtre là où se tenait le simulacre de nylon vert, puis, un par un, ils traversèrent la vitre.

La réception paraissait joyeusement festive; les orbes de cristal qui illuminaient Ste Mangouste avaient été colorées en rouger et or et portaient des babioles de Noël; du houx était pendu à chaque embrasure de porte; et des arbres de noël blancs étincelaient, couverts de neige magique et de glaçons qui scintillaient. Chacun portait à son sommet une étoile dorée. Le hall était moins bondé que la dernière fois qu'ils étaient venus, bien qu'à mi-chemin de la salle Harry soie poussé de côté par une sorcière avec un satsuma coincé dans la narine gauche.

"De la famille ?" sourit la sorcière blonde derrière son bureau. "Vous êtes les troisièmes que je voie aujourd'hui... Lésions dues à des sortilèges, quatrième étage."

Ils trouvèrent M. Weasley assit dans son lit en face des reste de dinde de son repas dans un plateau posé sur ses genoux, une expression penaude sur le visage.

"Tout va bien, Arthur ?" demanda Mme Weasley une fois que tout le monde eut salué M. Weasley et lui ait remis ses cadeaux.

"très bien, très bien," répondit M. Weasley, avec un peu trop d'entrain.

"Vous... euh... n'avez pas vu le guérisseur Smethwyck ?"

"Non," dit Mme Weasley d'un air méfiant, "pourquoi ?"

"Oh, rien, rien," dit M. Weasley d'un ton léger, en commençant à déballer sa pile de cadeaux. "Alors, tout le monde passe une bonne journée ? Oh, Harry - c'est absolument merveilleux !" Après avoir ouvert le cadeau de Harry, un fer à souder et des tournevis.

Mme Weasley ne semblait pas entièrement satisfaite de la réponse de M. Weasley.

Tandis que son mari tendait le bras pour serrer la main de Harry, elle observa le bandage qui dépassait de sa chemise de nuit.

"Arthur," dit-elle, "Ton bandage a été changé. Pourquoi ont-ils été changés un jour plus tôt, Arthur ? Il m'ont dit qu'il ne serait pas nécessaire de le faire avant demain."

"Quoi ?" dit M. Weasley, qui paraissait inquiet, en tirant ses couvertures plus haut sur sa poitrine. "Non, non, ce n'est rien, c'est j..."

Il sembla se dégonfler devant le regard perçant de Mme Weasley.

"Eh bien... Ne soit pas contrariée, Molly, mais Augustus Pye a eu une idée... Il est apprenti guérisseur, tu vois, un jeune homme adorable et trés interessé par... hum... la medecine complémentaire... Je veux dire, quelques uns de ces remèdes moldus... En fait, Molly, ils appellent ça des sutures, et ça marche très bien - sur des blessures de moldus -

"

Mme Weasley laissa échapper un bruit qui ne présageait rien de bon, situé entre le cri strident et le grognement. Lupin s'écarta nonchalamment du lit vers le loup-garou, qui n'avait pas de visiteurs et regardait la foule qui entourait M. Weasley avec mélancolie; Bill marmonna quelque chose à propos d'aller se chercher une tasse de thé et Fred et Georges bondirent sur leurs pieds pour l'accompagner en grimaçant.

"Est ce que tu essaye de me dire," dit Mme Weasley, en criant de plus en plus fort à chaque mot, et aparamment inconsciente du fait que les autres se sauvaient, "que tu as été souillé par des remèdes moldus ?"

"Pas souillé, Molly, chérie," l'implora M. Weasley, " C'était juste... Juste quelque chose que Pye et moi avions essayé... Seulement, le problème... C'est qu'avec ce type de blessure... ça n'a pas l'air de marcher aussi bien que nous l'espérions..."

"Ce qui signifie ?"

"Eh bien... euh, je ne sais pas si tu sais ce que... ce que sont les sutures ?"

"ça sonne comme si tu avait essayé de coudre les bords de la plaie ensembles..." dit Mme Weasley avec un rire sans joie. "Mais même toi, Arthur, n'aurait pas été aussi idiot..."


"Je prendrai bien une tasse de thé, moi aussi," dit Harry en sautant sur ses pieds.

Hermione, Ron et Ginny coururent presque vers la porte avec lui. Comme ils refermaient la porte derrière eux, ils entendirent Mme Weasley hurler,

"QU'EST CE QUE CA SIGNIFIE, C'EST L'IDÉE GÉNÉRALE ?"

"Typique de Papa," fit Ginny en secouant la tête tandis qu'ils tournaient au bout du couloir. "Des points de suture... "

"En fait, tu sais, ça marche très bien sur les blessures non-magiques,"

tempéra Hermione. "Je suppose que quelque chose dans le venin de ce serpent les a dissout. Je me demande où est le café ?"

"Au cinquième étage," répondit Harry, qui se souvenait des pancartes au dessus du bureau de la sorcière de l'accueil.

Il marchèrent le long du couloir, vers une double porte au fond derrière laquelle ils trouvèrent un escalier délabré encadré par des portraits de guérisseurs à l'air brutal.

Tandis qu'ils montaient les marches, les guérisseurs les appelaient, en diagnostiquant des maux étranges et proposant d'horribles remèdes. Ron fut insulté par un sorcier médiéval qui lui affirmait qu'il était atteint de spattergroit.

"Et qu'est ce que c'est supposé être ?" demanda-t-il, en colère, comme le guérisseur le poursuivait dans six portraits successifs en bousculant leurs occupants hors du passage.

"C'est une très grave affection de la peau, jeune homme, qui va te laisser grêlé et plus hideux que tu ne l'est déjà..."

"Hideux toi même !" rétorqua Ron dont les oreilles devenaient rouges.

"...l'unique remède, c'est de prendre un foie de crapaud, de te l'attacher au cou et de rester nu sous la pleine lune dans un tonneau rempli d'yeux d'anguille..."

"Je n'ai pas le spattergroit !"

"Mais ces défauts inesthétiques de ton visage, jeune homme..."

"Ce sont des taches de rousseur !" dit Ron, furieux. "Maintenant retournez dans votre propres tableau et laissez moi tranquille !"

Il tourna le dos aux autres, qui gardaient des visages impassible.

"A quel étage sommes-nous ?"

"Je crois que c'est le cinquième," répondit Hermione

"Non, c'est le quatrième," dit Harry, "un de plus..."

Mais comme il posait le pied sur le palier, il s'arrêta brusquement en regardant fixement la petite fenêtre sur la double porte qui débouchait sur un corridor muni de panneau qui disaient : DEGATS DUS A DES SORTS. Un homme les observait, le nez contre la vitre. Il avait de longs cheveux blonds ondulés, des yeux bleus lumineux et un large sourire qui révélait des dents blanches éblouissantes.

"Mince alors !" s'exclama Ron, qui avait également vu l'homme.

"Oh mon dieu," dit soudain Hermione, qui paraissait hors d'haleine.

"Professeur Lockeart !"

Leur ex-professeur de Défense contre les forces du mal ouvrit la porte et s'approcha d'eux. Il portait une longue robe de sorcier lilas.

"Eh bien, bonjour tout le monde !" dit-il. "J'espère que vous voulez mon autographe, pas vrai ?"


"Il n'a pas changé tant que ça ?" murmura Harry à Ginny, qui sourit.

"Euh... Comment allez vous, professeur ?" demanda Ron, qui semblait un peu coupable.

C'était le dysfonctionnement de la baguette de Ron qui avait endommagé la mémoire du Professeur Lockeart à tel point qu'il avait immédiatement atterri à Ste Mangouste, mais étant donné que Lockeart avait essayé d'effacer de façon permanente la mémoire de Harry et Ron, la sympathie de Harry était limitée.

"Je vais très bien évidemment, merci !" répondit Lockeart de façon exubérante, en sortant une plume de paon qui ne semblait pas en très bon état de sa poche. "Alors, combien d'autographes voulez vous ? je peux en faire des groupés à présent, vous savez

!"

"Euh... Aucun pour le moment, merci," dit Ron, en haussant les sourcils en direction de Harry, qui demanda, "Professeur, est ce qu'il est normal que vous vous promeniez dans les couloirs ? Vous ne devriez pas être dans votre chambre ?"

"Le sourire disparu lentement du visage de Lockeart. Pendant quelques instants, il fixa Harry, avant de demander, "on ne s'est pas déjà rencontrés ?"

"Euh, oui," dit Harry. "Vous nous avez enseigné à Poudlard, vous vous en souvenez ?"

"Enseigner ?" répéta Lockeart qui semblait légèrement troublé. "Moi ? J'ai fait ça ?"

Puis le sourire réapparut sur son visage si brusquement que ça en était inquiétant.

"je vous ai appris tout ce que vous savez, je suppose ? Eh bien, et ces autographes alors

? Je pense que je vais vous en faire une douzaine, comme ça vous pourrez en donner a vos amis..."

Mais au même instant, un tête était apparue derrière une porte à l'autre bout du couloir et une voix appela, "Gilderoy, vilain garçon, pourquoi êtes vous sorti ?"

Une guérisseuse à l'air maternel qui portait un diadème clinquant dans les cheveux traversa promptement le couloir, en souriant chaleureusement à Harry et aux autres.

"Oh, Gilderoy, vous avez des visiteurs ! Comme c'est adorable, surtout le jour de noël !

Vous savez, il n'a jamais de visiteur, le pauvre chéri, et je ne comprends pas pourquoi, il est tellement adorable, n'est ce pas ?"

"Je leur signe des autographes !" dit Gilderoy à la guérisseuse avec un autre sourire étincelant. "Ils en veulent des montagnes, comment ne pas leur faire plaisir ! J'espère juste que nous aurons assez de photographies !"

"Ecoutez-le," dit la guérisseuse, en prenant le bras de Lockhart et en le regardant affectueusement comme s'il était un enfant précoce de deux ans.

"Il était très connu il y a quelques années; nous espérons que ce goût à signer les autographes est un signe que sa mémoire commence à revenir.

Voudriez vous nous suivre ? Il est sous haute surveillance, je pense qu'il a dû se faufiler dehors pendant que j'apportais les cadeaux de noël, la porte est fermée à clé d'habitude...

Pas qu'il soit dangereux ! Mais," elle réduisit sa voix à un murmure, "il est un peu dangereux pour lui même... Il ne sait pas qui il est, vous voyez, il peut quitter l'hôpital et ne pas savoir revenir... C'est très gentil à vous d'être venus le voir."

"Euh," dit Ron, en faisant en vain des signes vers l'étage au-dessus, "en fait, nous allions... euh..."


Mais la guérisseuse leur souriait dans l'expectative, et le faible "chercher une tasse de thé" de Ron fut réduit à néant. Ils se regardèrent faiblement avant de suivre Lockeart et sa guérisseuse le long du corridor.

"Mais on ne pourra pas rester très longtemps," ajouta timidement Ron.

La guérisseuse pointa sa baguette vers le service Janus Thicket et murmura

"alohomora". La porte s'ouvrit et elle leur céda le passage, en maintenant un contact ferme sur le bras de Gilderoy jusqu'à ce qu'elle l'ait installé dans un fauteuil à côté de son lit.

"C'est le service des patients à long terme," informa-t-elle Harry, Ron, Hermione et Ginny à voix basse. "Pour les victimes de sorts permanents. Bien sûr, avec des potions curative et des sortilèges intensifs, et beaucoup de chance, nous arrivons parfois à des améliorations notables. Gilderoy semble retrouver un petit peu sa personnalité; et nous avons observé une réelle amélioration chez M. Bode, il semble avoir recouvré la capacité de parler très correctement, bien que nous n'ayons pas encore réussi à reconnaître la langue qu'il utilise. Bien, je dois finir de distribuer les cadeaux de Noël.

Je vous laisse discuter."

Harry jeta un coup d'oeil alentour. Le service portait des signes évidents indiquant que ses pensionnaires étaient des résidents permanents. Il y avait beaucoup plus d'effets personnels autour de leurs lits que dans la chambre de M. Weasley; le mur derrière le lit de Gilderoy, par exemple, était recouvert de photographies de lui, qui souriaient de toutes leurs dents aux nouveaux arrivants. Il avait autographié bon nombre d'entre elles d'une écriture malhabile, enfantine. Dès l'instant où il avait été déposé dans son fauteuil par la guérisseuse, Gilderoy avait sorti une pile de photographies neuves devant lui, et commençait à les signer fébrilement.

"Tu peux les mettre dans des enveloppes, dit-il à Ginny, en posant les photos signées sur ses genoux une par une. "Je n'ai pas oublié, vous savez, je continue à recevoir de nombreuses lettres de fans... Gladys Gudgeon écrit chaque semaine... "Je voudrais simplement savoir pourquoi..." il marqua une pause, l'air déconcerté, puis sourit de nouveau et revint à ses signatures avec une vigueur renouvelée. "Je suppose que c'est uniquement mon aspect agréable..."

Un sorcier à la peau jaunâtre, à l'air lugubre, reposait dans le lit en face, les yeux fixés sur le plafond; il marmonnait pour lui même et semblait totalement ignorant de ce qui l'entourait. Deux lits plus loi, une femme avait la tête entièrement recouverte de fourrure; Harry se souvint que quelque chose de similaire était arrivé à Hermione pendant leur deuxième année, même si heureusement, dans son cas, les dégâts n'avaient été que temporaires. Tout au bout de la pièce, des rideaux avaient été installés autours de deux lits, pour donner un peu d'intimité à leurs occupants et leurs visiteurs.

"Voici pour vous, Agnes," dit brièvement la guérisseuse à la femme au visage recouvert de fourrure, en lui tendant une petite pile de cadeaux de noël.

"Regardez, ils ne vont ont pas oublié. Et votre fils a envoyé une chouette pour dire qu'il viendra ce soir, alors, c'est gentils n'est ce pas ?"

Agnes émit plusieurs cris en retour.


"Et regardez, Broderick, on vous a envoyé une plante et un adorable calendrier avec un hippogriffe différent chaque mois; ils éclairent la journée, vous ne trouvez pas ? dit la guérisseuse, en s'affairant vers l'homme marmonnant, en posant une plante plutôt repoussante avec de longs tentacules sur la table de nuit et en fixant le calendrier au mur avec sa baguette. "Et... Oh, Mme Londubat, vous partez déjà ?"

Le coeur de Harry fit un bond. Les rideaux avaient disparu autour des deux lits et deux personnes marchaient le long des lits; une vieille sorcière à l'air imposant qui portait une longue robe verte, une étole mangée aux mites en fourrure de renard et un chapeau pointu orné de ce qui était immanquablement un vautour empaillé et, dans son sillage, apparemment complètement déprimé... Neville.

Dans un éclair de compréhension, Harry réalisa qui étaient les occupants des deux derniers lits. Il chercha désespérément aux alentours un moyen quelconque de distraire les autres pour permettre à Neville de quitter les lieux sans se faire remarquer ni questionner, mais Ron avait également réagi au nom de "Londubat" et avant que Harry n'ait pu l'arrêter, il appela :

"Neville !"

Neville sursauta comme si une balle l'avait manqué de peu.

"C'est nous, Neville !" Cria Ron en bondissant sur ses pieds. "Tu as vu ? Lockhart est là

! A qui as-tu rendu visite ?"

"Des amis à toi, Neville, mon chéri ?" Demanda la grand-mère de Neville avec grâce, en se tournant vers eux.

Neville semblait vouloir se trouver n'importe où sauf ici. Son visage potelé s'empourprait et il n'accrocha les yeux d'aucun d'entre eux.

"Ah, oui," dit sa grand mère, en lui tendant une main ridée. "Oui, oui, je sais qui tu est, bien sûr. Neville dit le plus grand bien de toi..."

"Euh... Merci," répondit Harry en lui serrant la main. Neville ne le regardait pas, mais fixait ses propres chaussures, dont la couleur était assortie à présent à celle de son visage.

"Ey vous deux êtes clairement des Weasleys," continua Mme Londubat en présentant royalement sa main successivement à Ron et Ginny. "Oui, je connais vos parents... Pas très bien, évidemment...mais ce sont des gens biens, des gens bien... Et tu dois être Hermione Granger ?"

Le fait que Mme Londubat connaisse son nom sembla surprendre Hermione, mais elle lui serra la main de même que les autres.

"Oui, Neville m'a parlé de toi. Tu l'as aidé pour quelques petits problèmes, n'est ce pas ?

C'est un gentil garçon," ajouta-t-elle en lançant un regard plein d'estime par dessus son nez squelettique à Neville, "Mais j'ai bien peur qu'il n'ait pas le talent de son père." Et elle désigna du menton les deux lits du bout de la pièce, si vivement que le vautour empaillé de son chapeau vacilla de façon inquiétante.

"Quoi ?" dit Ron, qui semblait très surpris. (Harry aurait voulu écraser le pied de Ron, mais c'était quelque chose de beaucoup plus difficile à réaliser discrètement quand on portait un jean au lieu d'une robe de sorcier.) "Est ce que ton père est là bas, Neville ?"

"Qu'est ce que ça veut dire ?" dit sévèrement Mme Londubat. Tu n'a rien dit à tes amis à propos de tes parents, Neville ?"


Neville respira profondément, leva les yeux au ciel, puis secoua négativement la tête.

Harry ne se souvenait pas d'avoir été aussi désolé pour quelqu'un, mais il ne trouvait pas la moindre manière d'aider Neville dans cette situation.

"Neville, il n'y a aucune raison d'être honteux !" Dit Mme Londubat avec colère. "Tu devrais être fier, Neville, fier ! Ils n'ont pas donné leur santé et leur esprit pour que tu ait honte d'eux !"

"Je n'ai pas honte," dit faiblement Neville, qui continuait à regarder n'importe où sauf vers Harry et les autres. Ron était à présent sur la pointe des pieds pour essayer de voir les occupants des deux lits.

"Et bien, tu as une drôle de façon de le montrer !" dit Mme Londubat. "Mon fils et sa femme," ajouta-t-elle en se tournant ostensiblement vers Harry, Ron, Hermione et Ginny, "Ont été torturé jusqu'à l'aliénation mentale par des disciples de Vous savez qui."

Hermione et Ginny mirent leurs mains devant leurs bouches. Ron arrêta de se tordre le coup pour apercevoir les parents de Neville, mortifié.

"Ils étaient Aurors, vous comprenez, et très respecté dans la communauté magique,"

continua Mme Londubat. "Très doués, tous les deux. Je... Oui, Alice, ma chère, qu'est ce que c'est ?"

La mère de Neville avait traversé la pièce dans sa chemise de nuit. Elle n'avait plus le visage potelé et heureux que Harry avait vu sur la vieille photographie de Maugrey de l'Ordre du Phoenix original. Son visage était maigre et détiré à présent, ses yeux semblaient trop grands, et ses cheveux, qui étaient devenus blancs, étaient en mauvais état. Elle n'avait pas l'air de vouloir parler, ou peut être qu'elle n'en était pas capable, mais elle faisait des signes timides dans le direction de Neville, en tendant quelque chose dans son poing fermé.

"Encore ?" dit Mme Londubat, qui semblait lasse."Très bien, Alice, ma chère, très bien...

Neville, prend ça, quoi que ce soit."

Mais neville avait déjà tendu la main, dans laquelle sa mère posa un emballage vide de chewing gum.

"Très bien, ma chère," dit la grand mère de Neville d'une voix faussement condescendante, en tapotant l'épaule de sa belle fille.

Mais Harry dit doucement, "Merci maman."

Sa mère chancela vers son lit, en fredonnant pour elle même. Neville regarda les autres, d'un air de défi, comme s'ils allaient oser rire, mais Harry ne se souvenait pas avoir vu quelque chose d'aussi peut amusant de sa vie."Bien, nous ferions mieux de partir, "

soupira Mme Londubat en enfilant ses longs gants verts. "Je suis enchantée de vous avoir rencontrés. Neville, jette ce papier à la poubelle, elle a du t'en donner assez pour que tu en recouvre ta chambre à présent."

Mais tandis qu'ils partaient, Harry était certain d'avoir vu Neville glisser le papier de bonbon dans sa poche.

La porte se referma derrière eux.

"Je ne le savais pas," dit Hermione, qui avait l'air éploré.

"Pas plus que moi," ajouta Ron d'une vois rauque.

"Moi non plus," murmura Ginny.

Ils regardèrent tous en direction de Harry.


"Je le savais," dit il avec mélancolie. "Dumbledore m'a fait jurer de ne le répéter à personne... C'est pour ça que Bellatrix Lestrange a été envoyée à Azkaban, pour avoir utilisé le sortilège d'Endoloris sur les parents de Neville jusqu'à ce qu'ils perdent la raison."

"Bellatrix Lestrange a fait ça ?" murmura Hermione, horrifiée. "Cette femme dont Kreacher a une photo dans son repaire ?"

Il y eut un long silence, brisé par la voix irritée de Lockhart.

"Ecoutez, je ne me suis pas fatigué à écrire pour rien !"


CHAPITRE 24 :Occlumencie

Kreacher transpirait, il était tapi dans le grenier. Sirius a dit qu’il l’avait trouvé là-bas, couvert de poussière, aucun doute qu’il était encore en train de regarder pour trouver d’autres reliques de la famille Black à cacher dans son armoire. Mais penser que Sirius semblait satisfait de cette histoire mettait Harry mal à l’aise. Kreacher semblait être dans une meilleure forme depuis qu’il était réapparu, son marmottage amer semblait avoir diminuer quelque peu et il semblait se soumettre aux ordres plus docilement qu’à son habitude et Harry pensait avoir surpris l’elfe de maison en train de le fixer avidement, mais il regardait toujours très vitre ailleurs lorsqu’il voyait que Harry s’en apercevait.

H a rry n e f it p a s p a rt d e s e s v a g u e s s o u p ç o n s à Siriu s , d o n t la b o n n e h u m e u r s ’é ta it é v a n o u ie trè s v ite m a in te n a n t q u e N o ë l é ta it te rm in é . A m e s u re q u e la d a te d e s o n d é p a rt p o u r P o u d la rd a p p ro c h a it, il d e v e n a it d e p lu s e n p lu s p ro m p t à c e q u e M a d a m e We a s le y a p p e la it o ù il d e v e n a it t a c itu rn e e t g rin c h e u x s e re tira it s o u v e n t d a n s la c h a m b re d e B u c k p o u r p lu s ie u rs h e u re s . Sa m é la n c o lie s ’in f iltra it à tra v e rs la m a is o n s u in ta n t s o u s le s p o rte s c o m m e u n g a z n o c if ta n t q u e to u s s ’e n tro u v a ie n t a f f e c té .

Harry ne voulait pas quitter Sirius une autre fois encore avec seulement Kreacher pour compagnie, en fait, pour la première fois de sa vie il n’était pas pressé de retourner à Poudlard. Retourner à l’école voudrait dire se placer sous la tyrannie de Dolorès Umbridge, qui aurait sans aucun doute rédigé une autre douzaine de décrets pendant son absence et il n’avait pas de Quidditch pour passer à travers maintenant qu’il avait été banni; et selon toute vraisemblance le fardeau des devoirs qui s’accroissait à mesure que les examens approchaient et Dumbledore qui restait plus lointain que jamais. En fait si ne n’avait été pour le DA, Harry aurait convaincu Sirius de le laisser quitter Poudlard pour rester Place Grimmauld. C’est alors qu’à la dernière journée des vacances quelque chose se produisit qui fit qu’Harry se mit vraiment à redouter son retour à l’école.

‘Harry, chérie,’ dit Madame Weasley, en pointant sa tête à l’intérieur de la chambre de Ron où ils étaient occupé tous les deux à jouer une partie d’échec version sorcier pendant qu’ils étaient regardés par Hermione, Ginny et Pattenrond, ‘pourrais tu venir dans la cuisine? Le professeur Rogue aurait un mot à te dire.’ Harry n’enregistra pas immédiatement ce qu’elle venait de dire; une de ses tours étant engagé dans une violente lutte avec un pion de Ron et il l’encourageait avec enthousiasme ‘écrase le – écrase le, c’est seulement un pion, t’es idiot. Désolé, Madame Weasley, qu’est-ce que vous disiez?’

‘Professeur Rogue, chérie. Dans la cuisine. Il désire te dire un mot.’

La bouche de Harry s’ouvrit d’horreur. Il regarda alentour Ron, Hermione et Ginny et tous étaient bouche bée devant lui. Pattenrond qu’Hermione retenait avec difficulté depuis maintenant près d’un quart d’heure bondit triomphalement sur l’échiquier et fit rouler les pièces couvrant les protestations de leurs voix.

‘Rogue?’ dit Harry en palissant.


‘Professeur Rogue, chérie,’ dit Madame Weasley, d’un air réprobateur. ‘Maintenant vient, vite, il a dit qu’il ne pouvait pas rester longtemps.’

‘Qu’est-ce qu’il te veut?’Dit Ron, d’un air énervé dès que Madame Weasley se fut retiré de la chambre. ‘Tu n’as rien fait, n’est-ce pas?’

‘Non!’ dit Harry avec indignation, se creusant le cerveau en essayant de penser à ce qu’il pouvait avoir fait pour que Rogue le poursuivre jusqu’à Place Grimmauld. À son dernier devoir peut être qu’il a eu un T?

Une minute ou deux plus tard, il poussa la porte de la cuisine pour trouver Sirius et Rogue assis tout deux à la longue table de la cuisine, regardant furieusement chacun dans des directions opposées. Le silence entre eux était lourd de leur haine mutuelle.

Une lettre était ouverte devant Sirius.

‘Hum,’ dit Harry pour annoncer sa présence.

Rogue regarda autour de lui’ sa figure se dessinant sous le rideau de ses cheveux noirs graisseux.

‘Asseyez vous, Potter.’

‘Tu sais,’ dit Sirius, d’une voix forte, s’appuyant sur les pattes arrière de sa chaise et parlant au plafond,

‘Je pense que je préfère que tu ne donnes pas d’ordres ici, Rogue. C’est ma maison, tu vois.’

Une horrible rougeur apparut sur le pale visage de Rogue. Harry s’assit sur une chaise à coté de Sirius et faisant face à Rogue de l’autre coté de la table.

‘J’étais supposé vous voir seul, Potter,’ dit Rogue, un rictus familier retroussant sa bouche,’mais Black-‘

‘Je suis son parrain, dit Sirius, d’une voix plus forte que jamais.

‘Je suis ici sur ordre de Dumbledore, dit Rogue, dont la voix, par contraste, devenait de plus en plus silencieusement menaçante, ‘mais si ça veut dire de rester, Black, Je sais comment tu te sens…concerné.’

‘Qu’est-ce que c’est sensé vouloir dire?’ dit Sirius, en laissant sa chaise retomber sur ses quatre pattes avec un bruit sourd.

‘Simplement que je suis sûre que tu dois te sentir – ah – frustré du fait que tu peux rien faire d’utile.’ Dit Rogue appuyant légèrement sur le mot. ‘Pour l’Ordre.’

Ce fut au tour de Sirius de rougir. La lèvre de Rogue se retroussa triomphalement lorsqu’il se tourna vers Harry.

‘Le directeur m’a envoyé pour vous dire, Potter, qu’il aimerait que vous étudiez l’Occlumencie maintenant.’

‘Étudier quoi?’ dit Harry en palissant.

‘L’Occlumencie, Potter. La magie qui défend l’esprit contre les pénétrations extérieures.

Une obscure branche de la magie, mais qui est très utile.

Le cœur de Harry commença à pomper infiniment plus vite. Défense contre les pénétrations extérieures? Mais il n’avait pas été possédé, ils étaient tous d’accord là-

dessus…

‘Pourquoi je dois étudier Occlu- chose là?’ laissa t-il échapper.


‘Parce que le directeur pense que c’est une bonne idée,’ dit Rogue calmement. ‘Vous allez recevoir des leçons privés une fois par semaine, mais vous ne devez dire à personne ce que vous faites, surtout pas à Dolorès Umbridge. Vous avez compris?’

‘Oui,’ dit Harry. ‘Qui va me l’enseigner?

Rogue haussa ses sourcils.

‘Je vais le faire.’ Dit-il.

Harry avait l’horrible sensation que ses intestins étaient en train de fondre.

Des cours supplémentaires avec Rogue qu’avait t-il pu faire sur terre pour qu’on lui réserve ça? Il regarda vivement du coté de Sirius pour obtenir du support.

‘Pourquoi Dumbledore ne peut pas enseigner à Harry?’ demanda Sirius agressivement.

‘Pourquoi toi?’

‘Je suppose que c’est le privilège du directeur de déléguer ses responsabilités les moins réjouissantes,’dit Rogue moelleusement. ‘Je vous assure que je n’ai pas supplié pour ce travail.’ Il se leva. ‘Je vous attends à six heures lundi soir, Potter. À mon bureau. Si quelqu’un demande, vous faites du rattrapage en Potions.

N’importe quelle personne qui vous ait vu durant mon cour ne peut nier que vous en ayez besoin.’

Il se tourna pour s’en aller, sa noire cape de voyage se soulevant derrière lui.

‘Attend un moment,’dit Sirius, assit à l’extrémité de sa chaise.

Rogue se retourna pour lui faire face, avec un ricanement.

Je suis plutôt pressé, Black À la différence de toi, Mon temps libre n’est pas illimité.’

‘Tu as un point, là, dit Sirius, en se levant. Harry nota qu’il était beaucoup plus grand que Rogue, avançant son poing à l’intérieur de la poche de son manteau, où Harry était sûr qu’il avait le manche de sa baguette. ‘Si j’entends que tu utilises ses leçons d’Occlumencie pour faire passer un mauvais moment à Harry, tu auras à en répondre devant moi.

‘Que c’est touchant,’ricana Rogue. ‘Mais tu as sûrement noté que Potter est vraiment comme son père?’

‘Oui, J’ai remarqué dit Sirius fièrement.

‘Bon alors, tu sais qu’il est tellement arrogant que les critiques font simplement rebondir sur lui,’ dit Rogue, d’une voix lisse.

Sirius poussa rudement sa chaise de coté et avança autour de la table jusqu’à Rogue, sortant du même coup sa baguette. Rogue saisit brusquement la sienne. Chacun en train de fusiller l’autre du regard, Sirius semblait livide, Rogue calculateur, ses yeux dardés vers la baguette de Sirius et son visage.

‘Sirius!’ dit Harry d’une voix forte, mais apparemment Sirius ne l’entendait pas.

‘Je t’avertis, Rogue,’ dit Sirius, son visage tout juste à un pied de Rogue, ‘Ça ne me dérange pas que Dumbledore pense que tu es réformé, J’en sais plus-‘

‘Ah, mais alors pourquoi ne vas-tu pas lui raconter? ‘ Siffla Rogue. ‘Où bien à tu peur qu’il ne prenne pas vraiment au sérieux l’avertissement d’un homme qui se cache depuis maintenant six mois dans la maison de sa mère?’

‘Dis-moi comment va Lucius Malfoy ces jours-ci? Je crois qu’il apprécie le travail de son petit chien à Poudlard, n’est-ce pas?’

‘Parlant de chiens,’ dit Rogue doucement, ‘savais tu que Lucius Malfoy t’avait reconnu la dernière fois où tu t’es risqué à faire une petite ballade à l’extérieur? Brillante idée, Black, de te laisser voir sur la plateforme de la gare…ça ta donné une excuse irréfutable pour ne plus quitter ton refuge, c’est ça?’

Sirius éleva sa baguette.

‘Non!’ Cria Harry, sautant sur la table et essayant de s’interposer entre eux. ‘Sirius fait pas ça!’

‘Es-tu en train de me traiter de trouillard, rugit Sirius, essayant de pousser Harry hors de son chemin, mais Harry ne bougeait pas.

‘Et bien, oui, je suppose que c’est ce que je fait,’ dit Rogue.

‘Harry – reste – en dehors – de – ça!’ grogna Sirius, en le poussant de coté avec sa main libre. La porte de la cuisine s’ouvrit et toute la famille Weasley, plus Hermione, entrèrent à l’intérieur, tous avaient l’air vraiment heureux, avec Monsieur Weasley marchant fièrement au milieu habillé d’un pyjama rayé recouvert d’un imperméable.

‘Guéri!’ annonça t’il clairement à l’entrée de la cuisine. ‘Complètement guéri!’

Lui et les autres Weasley se figèrent sur place, regardant fixement la scène devant eux, suspendue en pleine action, Sirius et Rogue regardant tout deux vers la porte leurs baguettes toujours pointées sur leurs visages et Harry immobile entre eux, une main étendue vers chacun d’eux, essayant de les forcer à se séparer.

‘Par la barbe de Merlin,’ dit Monsieur Weasley, dont le sourire glissa de son visage, qu’est-ce qui se passe ici?’ Sirius et Rogue abaissèrent tout deux leurs baguettes. Le regard de Harry passa de l’un à l’autre. Chacun avait une expression d’extrême contentement, mais l’entrée inattendue de tant de témoins sembla leur avoir fait reprendre leurs sens. Rogue rattrapa sa baguette, tourna les talons et retraversa la cuisine, passant devant les Weasley sans aucun commentaire. Rendu à la porte il se retourna.

‘Six heures, Lundi soir, Potter.’

Et il fut parti. Sirius lui lançant un regard furieux, sa baguette près de lui.

‘Qu’est-ce qu’il s’est passé?’ demanda encore Monsieur Weasley.

‘Rien, Arthur,’ dit Sirius, qui respirait rapidement comme s’il avait couru un marathon.

‘Seulement une gentille petite discussion entre deux vieux copains d’école.’ Avec ce qui paraissait un énorme effort, il souri. ‘Donc…tu es guéri? Ça c’est une bonne nouvelle, vraiment bonne.’

‘Oui, n’est-ce pas?’ dit Madame Weasley, dirigeant son mari vers une chaise. ‘Le guérisseur Smethwyck à la fin, a trouvé un antidote pour ce que le serpent avait à l’intérieur de ses crocs, et Arthur a appris sa leçon à propos de se mêler de médecine Moldue, tu l’as appris, chérie?’ ajouta t-elle, plutôt menaçante.

‘Oui, Molly, chérie,’ dit Monsieur Weasley humblement.

Le repas de ce soir devrait en être un joyeux avec Monsieur Weasley de retour parmi eux. Harry pouvait dire que Sirius essayait de faire qu’il en soit ainsi, même quand son parrain ne se forçait pas à rire fort aux plaisanteries de Fred et George ou lorsqu’il offrait à tout le monde plus de nourriture, son visage devenait à nouveau maussade avec l’expression de quelqu’un qui rumine de sombres pensées. Harry fut séparé de lui par Mondigus et Fol-Œil, qui offrit sans hésiter ses félicitations à Monsieur Weasley. Il voulait parler à Sirius, pour lui dire qu’il ne devrait pas écouter un seul mot de Rogue, que Rogue le provoquait délibérément et qu’aucun d’entre eux ne croyait que Sirius était un trouillard parce qu’il faisait ce que Dumbledore lui avait dit et restait Place Grimmauld. Mais il n’eut pas l’occasion de le faire, et, regardant l’horrible regard sur le visage de Sirius, Harry se demandait à l’occasion s’il oserait lui mentionner même s’il en avait la chance. Par contre il parla de vive voix avec Ron et Hermione des leçons d’Occlumencie qu’il aurait à prendre avec Rogue.

‘Dumbledore veut que tu arrêtes d’avoir ces rêves à propos de Voldemort,’ dit Hermione tout de suite. ‘Et bien, tu ne seras pas désolé de ne plus en avoir du tout, n’est-ce pas?’

‘Des leçons supplémentaires avec Rogue?’ dit Ron, ayant l’air stupéfait, ‘Je préfèrerais avoir les cauchemars!’

Il serait de retour à Poudlard en Magicobus le jour suivant, escortés une fois encore par Tonks et Lupin, tout deux était en train de manger leur déjeuner lorsque Harry, Ron et Hermione descendirent le matin suivant. Les adultes semblaient converser à voix basse lorsque Harry ouvrit la porte, tous regardèrent vivement autour d’eux et le silence tomba.

Après un rapide déjeuner, ils mirent tous leurs manteaux et leurs écharpes, pour échapper à ce matin de janvier gris et frais. Harry avait une déplaisante sensation de serrement dans sa poitrine, il ne voulait pas dire au revoir à Sirius. Il avait un mauvais pressentiment à propos de ce départ; il ne savait pas quand serait la prochaine fois où ils se reverraient et il sentait qu’il lui incombait de dire quelque chose à Sirius pour l’empêcher de faire quoi que ce soit de stupide – Harry s’inquiétait à propos de l’accusation de bêtise de Rogue qui avait ébranlé Sirius si fortement qu’il devait sûrement planifier quelques excusions téméraires hors de Place Grimmauld. Cependant, avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, Sirius l’avait entraîné près de lui.

‘Je veux que tu prennes ceci,’ dit-il silencieusement, enfonçant un paquet mal enveloppé de la taille d’un livre de poche dans les mains d’Harry.

‘Qu’est-ce que c’est?’ Demanda Harry.

‘Un moyen de me faire savoir si Rogue te fait passer des moments difficiles. Non, ne l’ouvre pas ici!’ dit Sirius, avec un regard d’avertissement vers Madame Weasley, qui essayait de persuader ses jumeaux d’enfiler des mitaines. ‘Je doute que Molly approuverait – mais je veux que tu l’utilises si tu as besoin de moi, d’accord?’

‘Ok,’ dit Harry, rangeant le paquet à l’intérieur de la poche de son manteau, mais il savait que jamais il ne l’utiliserait qu’importe ce qui se passerait. Ce ne serait pas lui, Harry, qui délogerait Sirius d’un endroit sûr, aussi infect Rogue soit-il lors des prochains cours d’Occlumencie.

‘Allons y, donc,’ dit Sirius, donnant une tape sur l’épaule d’Harry et souriant sinistrement, et avant qu’Harry ne puisse dire quoi que ce soit, ils montèrent les marches, arrêtant devant la lourde porte verrouillée, entouré par les Weasley.

‘Au revoir, Harry, prends soin de toi,’ dit Madame Weasley en le serrant dans ses bras.

‘À la prochaine, Harry, et garde un œil sur les serpents pour moi!’ dit Monsieur Weasley, en lui serrant la main jovialement.

‘Oui – bien sûr,’ dit Harry distraitement; c’était sa dernière chance de dire à Sirius d’être prudent; il se tourna, regarda vers le visage de son parrain… et ouvrit la bouche pour parler, mais avant qu’il puisse le faire Sirius lui donna une recommandation et de son autre main le serra très fort contre lui, et dit d’un ton bourru, ‘Prends garde à toi, Harry.’


Et le moment suivant, Harry se trouva aiguiller dehors dans l’air glacial de l’hiver, avec Tonks (aujourd’hui grossièrement déguisé en une grande, vêtu de tweed aux cheveux gris acier) le pressant vers le bas des marches. La porte du numéro douze claqua derrière eux. Ils suivirent Lupin au bas de l’escalier. Dès qu’ils atteignirent le trottoir, Harry regarda autour. Le numéro douze était en train de rapetisser rapidement ses deux cotés élastiques, se pressant hors de portée. En un clin d’œil, il était parti.

‘Viens, plus vite on sera dans l’autobus, mieux ce sera,’ dit Tonks, et Harry pensa qu’il y avait de la nervosité dans les coups d’œil qu’elle lançait dans le quartier alentour. Lupin leva son bras droit.

BANG

Un autobus, triple étage et d’un violet intense, apparut, comme sorti de nulle part, devant eux, en évitant de peu, le réverbère le plus proche, lequel sauta en arrière hors de son chemin.

Un jeune homme mince et boutonneux descendit dans un uniforme violet sur le trottoir et dit, ‘Bienvenue dans le –‘

‘Oui, oui, on sait, merci,’ dit Tonks promptement. ‘Allez, allons y –‘

Et elle poussa Harry jusqu’aux marches, passa le conducteur, qui roula des yeux vers Harry lorsqu’il passa.

’Heu – c’est assez - !’

‘Si vous criez son nom Je vous jette un sort d’oubliette, marmonna Tonks d’un ton menaçant, qui maintenant aiguillait Ginny et Hermione vers l’avant.

‘J’ai toujours voulu aller dans cette chose, dit Ron joyeusement, rejoignant Harry à bord et regardant autour. C’était le soir que Harry avait voyagé en Magicobus la dernière fois et les trois étages étaient remplis de lits. Maintenant, en matinée, il était bourré de chaises dépareillées groupées au hasard près des fenêtres. Certaines apparemment étaient tombées lorsque l’autobus avait arrêté brusquement Place Grimmauld; quelques sorcières et sorciers encore sur leurs pieds, grommelaient, et le sac de quelqu’un avait glissé le long de l’autobus : une déplaisant mixture de pattes de grenouille, de cafards et de crème anglaise se répandit sur tout le plancher.

‘On dirait bien que nous allons devoir nous séparer,’dit Tonks d’un ton vif, regardant alentour pour des chaises vides.

‘Fred, George et Ginny, vous pourriez prendre ces sièges à l’arrière…Remus peut rester avec vous.’ Elle, Harry, Ron et Hermione entreprirent de monter au dernier étage, où il y avait deux chaises inoccupées vers l’avant de l’autobus et deux à l’arrière. Stan Shunpike, le conducteur, suivi Harry et Ron avidement à l’arrière. Les têtes se tournèrent vers Harry lorsqu’il passa et, lorsqu’il s’assit, il vit toutes les têtes se retourner à nouveau vers l’avant. Lorsque Harry et Ron eurent donné chacun onze mornilles à Stan, l’autobus reparti à nouveau, oscillant énormément.

Il y eu un tremblement autour de Place Grimault, sur le trottoir et au-delà, alors, avec un autre retentissant BANG, ils revolèrent tous vers l’arrière; la chaise de Ron culbuta à l’envers et coquecigrue, qui était sur ses genoux, jaillit hors de sa cage et s’envola, en gazouillant sauvagement, vers l’avant de l’autobus où il atterrit finalement sur l’épaule d’Hermione. Harry, qui avait évité de tomber de justesse en saisissant un support à chandelle, regardait à l’extérieur par la fenêtre : ils filaient maintenant vers ce qui apparemment semblait être une autoroute.


‘Juste au dehors Birmingham,’dit Stan joyeusement, répondant à une question que Harry se posait silencieusement alors que Ron luttait pour se relever du plancher. ‘Tu as l’air bien, alors, Harry? J’ai vu ton nom dans le journal durant tout l’été, mais Ils n’ont jamais vraiment écrit quelque chose de bien. J’ai dit à Erne, j’ai dit il n’a vraiment pas l’air d’un fou quand nous le rencontrerons nous verrons, n’est-ce pas?’

Il vérifia leurs billets, et continua à le fixer, captivé, par Harry. Apparemment, ça ne dérangeait pas Stan, de savoir que quelqu’un était fou ou non, si cette personne était assez fameuse pour figurer dans le journal.

Le Magicobus balançait de façon alarmante, doublant une file de voiture par l’intérieur.

Regardant vers l’avant de l’autobus, Harry vit Hermionne qui se couvrait les yeux avec ses mains, Coquecigrue se balançait joyeusement sur son épaule.

BANG.

Les chaises glissèrent vers l’arrière une fois encore lorsque le Magicobus sauta de l’autoroute de Birmingham jusqu’à un chemin de campagne remplie de tournants en épingle à cheveux. Des haies bordant la route de chaque coté bondissaient hors du chemin vers le bord des montagnes. À partir de là ils se déplacèrent vers une grande route au milieu d’une ville occupée, jusqu’à un viaduc entouré de hautes collines, puis jusqu’à une route sans vent cernée de chaque coté par de monotones tour d’habitation, et chaque fois avec un bruyant BANG.

‘J’ai changé d’avis,’marmonna Ron, se relevant du plancher pour la sixième fois, ‘Je ne veux plus jamais embarquer dans cette chose.’

‘Écoutez, l’arrêt suivant c’est Poudlard,’ dit Stan vivement, se balançant vers eux. Cette femme autoritaire en avant qui est avec vous, nous a donné un petit pourboire pour qu’on fasse passer devant la queue. Nous allons juste laisser sortir Madame Marsh en premier, quoique – il y eut un bruit de bousculade venant de l’escalier suivi par un horrible bruit d’éclaboussure ‘- elle n’est pas au mieux de sa forme.’

Quelques minutes plus tard, le Magicobus arrêta dans un crissement de pneus devant un petit bistrot qui se tassa sur lui-même pour éviter la collision. Ils pouvaient entendre Stan conduire l’infortunée Madame Marsh hors de l’autobus et les murmures soulagés de ses compagnons de voyage au second étage. L’autobus bougea encore, gagnant de la vitesse jusqu’à –

BANG

Ils roulaient maintenant dans un Pré au Lard enneigé. Harry jeta un coup d’œil vers le Tête au Lard en bas de la rue, les quelques têtes de sanglier chantaient en grinçant dans l’air glacial. Les flocons de neige heurtaient la large fenêtre en avant de l’autobus.

Finalement ils roulèrent jusqu’à un arrêt hors des grilles de Poudlard.

Lupin et Tonks aidèrent à sortir leurs bagages de l’autobus, puis ils sortirent pour leur dire au revoir.

Harry leva les yeux vers le troisième étage du Magicobus et vit tous les passagers fixer en bas vers eux, leurs nez écrasés contre les fenêtres.

‘Vous serez en sécurité dès que vous serez à terre,’ dit Tonks, lançant un regard prudent, à la route déserte. ‘Passez une bonne année, Ok?’

‘Prenez garde à vous,’dit Lupin, serrant toutes les mains autour et atteignant Harry en dernier. ‘Et écoute…’il baissa sa voix pendant que le reste d’entre eux échangeaient les adieux de dernière minute avec Tonks, ‘Harry, je sais que tu n’aimes pas Rogue, mais c’est un superbe occlumencien et nous tous – Sirius inclus voulons que tu apprennes à te protéger toi-même, donc travailles fort, d’accord?’

‘Oui, d’accord, ‘dit Harry lourdement, regardant le visage prématurément marquée de Lupin.

‘Au revoir, alors.’

Tous six luttèrent pour monter la route glacée qui menait au château, traînant leurs malles. Hermione était déjà en train de parler de tricoter quelques autres chapeaux d’elfe avant l’heure du coucher. Harry regarda en arrière lorsqu’ils atteignirent la lourde porte d’entrée en chêne, le Magicobus était déjà parti et il aurait presque souhaité savoir qu’est-ce qu’il ce serait passé le soir suivant, s’il était resté à bord.

Harry passa la plus grande partie du jour suivant à redouter le soir. Le matin ses deux heures de cours de potion ne firent rien pour dissiper son inquiétude, puisque Rogue fut désagréable que jamais. Sa mauvaise humeur s’accentua encore lorsque les membres de l’Ad l’approchaient constamment dans les corridors entre les cours, demandant avec espoir s’il y aurait une réunion ce soir.

‘Je vous le laisserai savoir par le même moyen que d’habitude quand aura lieu la prochaine,’ Harry répétait encore et encore, mais je ne peux pas la faire ce soir, je dois faire du – hum – rattrapage en potions.’

‘Tu fais du rattrapage en potions!’ demanda d’un air dédaigneux Zacharias Smith, lorsqu’il eut attrapé Harry dans le hall d’entrée après le dîner. ‘Mon dieu, tu dois vraiment être mauvais. Rogue ne donne habituellement pas de cours supplémentaires, le fait-il?’

Lorsque Smith ne partit plus loin d’un agaçant pas allègre, Ron le regarda.

‘Est-ce que je peux lui jeter un maléfice? Je peux l’avoir d’ici,’ dit-il, en élevant sa baguette et visant entre les épaules de Smith.

‘Oublie ça,’ dit Harry sombrement. ‘C’est ce que tout le monde va penser, n’est-ce pas?

Que je suis vraiment abrupte

‘Salut, Harry,’ dit une voix derrière lui. Il se retourna et trouva Cho se tenant près de lui.

‘Oh,’ dit Harry son estomac inconfortablement. ‘Salut.’

‘Nous serons à la bibliothèque, Harry,’ dit Hermione fermement en saisissant Ron sous le coude et en l’entraînant en haut des marches en marbre.

‘Est-ce que tu as eu un joyeux Noël ?’ dit Cho.

‘Ouais, pas mal,’ dit Harry.

‘Le mien fut vraiment tranquille,’ dit Cho. Pour quelque raison, elle semblait assez embarrassée.

‘Hum… il y a une autre promenade à Pré au Lard le mois prochain, as-tu vu l’annonce?’

‘Quoi? Oh, non, Je n’ai pas vérifié le tableau d’annonce depuis que je suis revenu.’

‘Oui, c’est le jour de la Saint-Valentin…’

‘C’est vrai,’ dit Harry, se demandant pourquoi elle lui disait ça,

‘Je suppose que tu veux -?’

‘Seulement si tu le veux, dit-elle passionnément.

Harry la regarda fixement. Il était sur le point de dire, ‘Je suppose que tu voulais savoir quand est la prochaine réunion de l’AD?’ mais sa réponse ne semblait pas convenir.

‘Je – hum –‘ dit t-il.


‘Oh, c’est correct si tu ne veux pas,’ dit-elle, d’un air froisser. ‘T’inquiètes pas. Je – Je te verrai là-bas.’

Elle tourna le dos. Harry resta là à la regarder, son cerveau marchant frénétiquement.

C’est alors que quelque chose cliqua.

‘Cho! Heu – CHO!’

Il couru après elle et la rattrapa au milieu de l’escalier en marbre.

‘Hum – tu veux venir avec moi à Pré au Lard le jour de la Saint-Valentin?’

‘Oh, oui!’ dit-elle, virant au rouge cramoisi et le regardant d’un air radieux.

‘C’est ça…bien…c’est réglé alors,’ dit Harry avec le sentiment que la journée n’aura pas été complètement perdue après tout, il bondit littéralement jusqu’à la bibliothèque pour prendre Ron et Hermione avant leurs cours de l’après-midi.

À six heures du soir, cependant, même la chaleur qu’il avait ressentie en demandant à Cho Chang de sortir avec lui, n’allégeait pas le sentiment de mauvais augure qu’il éprouvait et qui s’intensifiait avec chaque marche qu’il montait vers le bureau de Rogue.

Il s’arrêta devant la porte lorsqu’il l’atteignit, souhaitant qu’il soit n’importe où ailleurs, alors, prenant une profonde respiration, il cogna et rentra.

La pièce embrumée où s’alignaient des étagères supportant des centaines de bocaux en vitre remplis de ce qui semblaient être des morceaux visqueux d’animaux et de plantes suspendus dans une variété de potions colorés. Dans un coin se tenait une armoire pleine d’ingrédients dont Rogue avait déjà accusé Harry – non sans raisons – de les lui voler. L’attention de Harry fut attirée vers le bureau où il y avait un bassin en pierre peu profond gravé de rune et de symboles reposant dans un puit de lumière. Harry le reconnut finalement comme étant la Pensine de Dumbledore. Ce demandant pourquoi au nom du ciel se trouvait-elle là, Harry sursauta lorsque la voix froide de Rogue sorti de l’ombre.

‘Fermez la porte derrière vous, Potter’

Harry fit ce qui lui était dit, avec l’horrible impression qu’il était en train de s’emprisonner lui-même. Quand il se tourna à nouveau vers le bureau, Rogue s’était déplacé dans la lumière et pointait silencieusement la chaise du coté opposé du bureau.

Harry s’assit comme le fit Rogue ses yeux noirs et froids fixés sur Harry sans ciller, laissant voir son aversion dans chaque pli de son visage.

‘Alors, Potter, vous savez pourquoi vous êtes ici,’ dit-il. Le directeur m’a demandé de t’enseigner l’Occlumencie. Je peux seulement espérer que vous serez plus habile qu’en Potions.

‘C’est ça,’ dit Harry brusquement.

‘Ce n’est pas un cour ordinaire, Potter,’ dit Rogue, ses yeux se rétrécissant de manière malveillante, ‘ mais je suis toujours votre professeur et vous devez toujours t’adresser à moi en disant ‘Monsieur’ ou ‘Professeur’.

‘Oui…Monsieur,’ dit Harry.

Rogue continua à l’observer par la fente de ses yeux pendant un moment encore, alors dit il, ‘Maintenant l’Occlumencie. Comme je l’ai déjà dit dans la cuisine de ton cher parrain, cette branche de la magie cèle l’esprit contre les intrusions magiques et les influences extérieures.’

‘Et pourquoi le directeur Dumbledore pense que j’ai besoin de ça, Monsieur?’ dit Harry, regardant Rogue directement dans les yeux et se demandant si Rogue répondrait.


Rogue regarda derrière lui un moment, et dit alors d’un ton méprisant. ‘Sûrement que même vous pourriez avoir à travailler à l’extérieur, à partir de maintenant, Potter?’ Et bien Le Seigneur Noir est très talentueux dans l’art de la Légilimencie –‘

‘Qu’est-ce que c’est ça? Monsieur?’

‘C’est l’habilité d’extraire les sentiments et les souvenirs de l’esprit d’une autre personne’

‘Il peut lire dans les pensées?’ dit Harry vivement, ses pires craintes confirmées.

‘Vous n’avez aucune subtilité, Potter,’ dit Rogue, ses yeux noirs étincelants. ‘Vous ne comprenez pas bien les distinctions. C’est un de vos défaut qui fait que vous soyez si lamentable dans la fabrication de potions.’

Rogue s’arrêta un moment, apparemment pour savourer le plaisir d’insulter Harry, avant de continuer.

‘Seuls les Moldus parlent ‘lire dans l’esprit n’est pas un livre, que l’on peut ouvrir et examiner à loisir. Les pensées ne sont pas gravées à l’intérieur du crâne, pour être examiné par n’importe quel envahisseur. L’esprit est complexe et composé de plusieurs couche, Potter – ou au moins, la plupart des souvenirs se trouvent.’

Il sourit d’un air affecté. ‘C’est vrai cependant, que ceux qui ont maîtrisé la Légilimencie sont capable sous certaines conditions, de fouiller dans l’esprit de leurs victimes et d’interpréter ce qu’ils ont trouvé correctement. Le Seigneur Noir, par exemple, peut presque toujours savoir lorsque quelqu’un lui ment.

Seulement ceux qui sont forts en Occlumencie sont capable de fermer leurs émotions et leurs souvenirs contredisant le mensonge, ainsi ils peuvent complètement mentir en sa présence sans être détectés.’

Qu’importe ce que Rogue disait, pour Harry la Légilimencie sonnait comme la lecture de l’esprit et il n’aimait pas ça du tout.

‘Donc il est capable de savoir ce que nous sommes en train de penser maintenant?

Monsieur?’

Le Seigneur Noir est à une distance considérable et les murs et terres de Poudlard sont gardés par d’anciens sorts et charmes qui assure à ceux qui y demeurent la sécurité du corps et du mental,’dit Rogue. Le temps et l’espace compte en magie, Potter, Le contact des yeux est souvent essentiel en Légilimencie.’

‘Bon alors, pourquoi je dois apprendre l’Occlumencie?’

Rogue regarda Harry, traçant avec sa bouche une longue et mince ligne.

‘Les règles usuelles ne semblent pas s’appliquer à vous, Potter. Le sort qui a échoué à vous tuer semble avoir forgé une sorte de connexion entre vous et le Seigneur Noir.

Les évidences suggèrent qu’il y a des fois, quand votre esprit est le plus reposé et vulnérable – lorsque vous êtes endormis, par exemple, où vous partagez les émotions et les pensées du Seigneur Noir. Le directeur déconseille que ça continue. Il souhaite que je vous enseigne à fermer votre esprit au Seigneur Noir.’

Le cœur de Harry pompa plus fort encore. Rien de ceci ne le réconfortait.

‘Mais pourquoi le professeur Dumbledore veut-il que ça s’arrête?’ demanda t-il brusquement. ‘ Je n’aime pas beaucoup ça moi non plus, mais ça peut être utile, n’est-ce pas? Je veux dire…Lorsque J’ai vu le serpent s’attaquer à Monsieur Weasley, et si je ne l’aurais pas vu le professeur Dumbledore n’aurait pas pu le sauver, aurait-il pu?

Monsieur?’


Rogue fixa Harry quelques instants, en suivant sa bouche de son doigt. Lorsqu’il parla à nouveau ce fut d’une voix délibérément lente, bien qu’il pesa chaque mot.

Apparemment le Seigneur Noir ignorait la connexion entre vous et lui jusqu’à tout récemment. À partir de maintenant il semble que vous ayez éprouvé ses émotions, et partagé ses pensées, sans que cela nécessite aucune prudence. Cependant, la vision que vous avez brièvement eu avant Noël-‘

‘Celle avec un serpent et Monsieur Weasley?’

‘Ne m’interrompez pas, Potter,’ dit Rogue d’une voix dangereuse. ‘Comme j’étais en train de le dire, la vision brève vision avant Noël représente une puissante incursion dans les pensées du Seigneur Noir-‘

‘J’ai vu à l’intérieur de la tête du serpent, pas de la sienne!’

‘Je pense que je viens à l’instant de vous dire de ne pas m’interrompre, Potter?’

Mais Harry ne se souciait pas que Rogue fut en colère, finalement il allait connaître le fin mot de cette affaire; il se déplaça alors sur le devant de sa chaise, sans la relâcher, il se percha à son extrémité, tendu comme s’il s’apprêtait à prendre son envol.

‘Comment j’ai pu voir à travers les yeux du serpent si c’est avec Voldemort que je partage les pensées?’

‘Ne dites pas le nom du Seigneur Noir!’ s’exclama Rogue.

Il y eut un silence désagréable où ils se fixèrent l’un et l’autre à travers la Pensine.

‘Le professeur Dumbledore dit son nom,’dit Harry tranquillement.

‘Dumbledore est un sorcier extrêmement puissant,’ marmonna Rogue. ‘C’est pourquoi il se sent assez en sécurité pour utiliser son nom…le reste d’entre nous…il frotta son avant bras gauche, apparemment inconsciemment, l’endroit où Harry savait qu’il avait la Marque Noire brûlé sur sa peau.

‘Je voudrais seulement savoir,’ Harry reprit à nouveau, forçant sa voix à redevenir poli,

‘pourquoi-‘

‘Vous semblez avoir visité l’esprit du serpent parce que c’était là que le Seigneur Noir se trouvait en ce moment particulier,’ grogna Rogue. ‘Il possédait le serpent à ce moment et c’est pourquoi vous avez rêvé que vous étiez à l’intérieur, aussi.’

‘Et Vol- il – a réalisé que J’étais là?’

‘Il semblerait que oui,’ dit Rogue froidement.

‘Comment le savez-vous?’ dit Harry immédiatement. ‘Est-ce que c’est juste le professeur qui a deviné, ou - ?’

‘Je vous ai dit,’ dit Rogue, le dos droit sur sa chaise, ses yeux faisant une fente,’de m’appeler ‘monsieur’.’

‘Oui, monsieur,’ dit Harry impatiemment, ‘mais comment pouvez-vous savoir-?’

‘C’est assez que nous savons,’ dit Rogue refoulant sa colère. Le point important est que le Seigneur Noir est maintenant averti que vous avez eu accès à ses pensées et ses sentiments. Il en a aussi déduit que le processus fonctionne probablement dans le sens inverse; ce qui veut dire, qu’il a réalisé qu’il pouvait avoir accès à vos pensées et sentiments en retour-‘

‘Et il pourrait essayer de me faire faire des choses?’ demanda Harry. ‘Monsieur?’ ajouta t-il rapidement.

‘Il pourrait,’ dit Rogue, d’un air froid et indifférent. Ce qui nous ramène à l’Occlumencie.’


Rogue sortit sa baguette de la poche de sa robe et Harry se tendit sur sa chaise, mais Rogue éleva simplement sa baguette sur sa tempe et en plaça le bout aux racines graisseuses de ses cheveux. Quand il la retira une substance argentée en sortit, s’étirant de sa tempe jusqu’à sa baguette comme une très légère fibre, qui se brisa lorsqu’il retira lorsqu’il éloigna sa baguette de celle-ci pour tomber gracieusement dans la Pensine, tourbillonnant de l’argent au blanc, sa forme n’étant ni celle du gaz, ni celle du liquide.

Deux fois encore, Rogue éleva la baguette à sa tempe et déposa la substance argentée à l’intérieur du bassin en pierre, puis, sans offrir la moindre explication sur son comportement, il prit la Pensine soigneusement, la plaça sur une tablette hors du chemin et retourna pour faire face à Harry tenant sa baguette prête.

‘Levez vous et sortez votre baguette, Potter.’

Harry se mit sur ses pieds, se sentant nerveux. Ils se firent face tous les deux avec le bureau entre eux.

‘Vous devez utilisez votre baguette pour essayer de me désarmer, ou bien pour essayer de vous défendre de n’importe quelle manière dont vous pourrez penser.’ Dit Rogue.

‘Et qu’est-ce que vous allez faire?' demanda Harry, fixant la baguette de Rogue avec appréhension.

'Je suis sur le point d'essayer de se casser en votre esprit, dit Rogue doucement. 'Nous allons voir à quel point vous résisterez. J'ai entendu dire que vous avez déjà démontré une certaine aptitude à résister à la malédiction de l’Imperius. Vous constaterez que des puissances semblables sont nécessaires pour ceci? Accrochez-vous, maintenant.

Légilimens!'

Rogue avait frappé avant que Harry ne soit prêt, avant qu'il ait même commencé à rassembler une quelconque force de résistance. Le bureau devint embrouillé devant ses yeux et disparu; les images les unes après les autres couraient à travers son esprit comme un film clignotant si vite qu’il aveuglait tout ce qui l’entourait. Il avait cinq ans, observant Dudley monter une nouvelle bicyclette rouge, et son coeur explosait de jalousie... il avait neuf ans, et Rippeur le bulldog le pourchassait jusqu’en haut d'un arbre et les Dursleys éclataient de rire sur la pelouse... il s'asseyait sous le Choixpeau, qui lui indiquait qu'il ferait bien chez les Serpentard... Hermione reposait dans l'aile de l'hôpital, son visage couvert de poils noirs épais... cent Detraqueurs formaient un cercle autour de lui près du lac noir?... Cho Chang s’approchant de lui sous le gui... Non, dit une voix à l'intérieur de la tête de Harry, au souvenir de Cho qui s’approchait, vous ne verrez pas ça, vous ne verrez pas ça, c’est privé –

Il senti une douleur aigue dans son genou. Le bureau de Rogue était revenu dans son champ de vision et il se rendit compte qu'il était tombé sur le plancher; un de ses genoux ayant douloureusement entré en collision avec la patte du bureau de Rogue. Il regarda vers Rogue, qui avait abaissé sa baguette magique et frottait son poignet. Il y avait une vilaine marque là, comme une marque de brûlure.

‘Avez-vous fait exprès de produire un sort de brûlure?' demanda Rogue froidement.

'Non, ‘dit Harry amèrement, se levant du plancher.

‘Je ne le pense pas, dit Rogue, en l'observant étroitement. ‘Vous m’avez laissez entrez trop profondément. Vous avez perdu le contrôle.'

‘Avez-vous vu tout ce que j’ai vu?' demanda Harry, peu certain de savoir s’il voulait vraiment entendre la réponse.


'Seulement des flashs,’ dit Rogue, sa lèvre se retroussant. À qui appartenait ce chien?'

‘À ma tante Marge,' murmura Harry, détestant Rogue.

'Bien, parce que pour une première tentative ce n'était pas aussi mauvais que cela aurait pu l’être,' dit Rogue, soulevant sa baguette magique une fois de plus. 'Vous êtes parvenus à m'arrêter par la suite, bien que vous ayez gaspillé du temps et de l’énergie en criant. Vous devez rester focalisé. Repoussez-moi avec votre cerveau et vous n'aurez pas besoin de recourir à votre baguette magique.'

'J'essaye,' dit Harry en colère,' mais vous mais vous ne me dites pas comment!'

‘Modérez vos manières, Potter,' dit Rogue dangereusement. 'Maintenant, je veux que vous fermiez vos yeux.

' Harry lui jeta un regard dégoûté avant de faire ce qu’il lui disait.

Il n’aimait pas l'idée de se tenir là avec ses yeux fermés tandis que Rogue lui faisait face, tenant une baguette magique.

'Clarifiez votre esprit, Potter,' dit Rogue d’une voix froide. ‘Libérez-vous de toute émotion…"

Mais la colère de Harry contre Rogue continuait à pulser à travers ses veines comme un venin. Se laissé allez à sa colère? Il pourrait facilement détacher ses jambes…

'Vous ne le faites pas, Potter… vous aurez besoin de plus de discipline que ceci…

Concentrez-vous, maintenant…"

Harry essaya de vider son esprit, essaya de ne pas penser, ou se rappeler, ou ressentir…

' Allons y encore… au compte de trois… un - deux - trois - Légilimens!

' Un grand dragon noir s'élevait devant lui… son père et mère ondulaient devant lui dans un miroir enchanté… Cédric Diggory se trouvait à terre avec ses yeux blancs fixés sur lui… 'NOOOOOOON!

' Harry était encore une fois sur ses genoux, son visage était caché dans des ses mains, son cerveau lui faisait mal comme si quelqu'un avait essayé de le retirer de son crâne.

'Levez-vous!' dit Rogue brusquement. 'Levez-vous! Vous n'essayez pas, vous ne faites aucun effort. Vous me permettez l'accès aux souvenirs que vous craignez, me donnant des armes!' Harry se releva encore, son coeur cognant sauvagement comme si à l’instant il avait vraiment vu Cédric mort dans le cimetière. Rogue semblait plus pâle que d’habitude, et plus fâché, cependant pas près d’être aussi fâché que Harry l’était.

'Je - fais - un - effort,' dit-il entre ses dents serrées.

'Je vous ai dit de vous libérer de vos émotions!'

'Ouais? Bien, je trouve cela dur à l'heure actuelle,' grogna Harry.

‘Alors vous trouverez en vous-même une proie facile pour le Seigneur Noir!' dit Rogue sauvagement.

'Imbéciles qui portez vos coeurs fièrement sur vos vêtements, qui ne peuvent pas commander leurs émotions, qui se vautrent dans leurs tristes souvenirs et se permettent d'être provoqués si facilement - les personnes faibles, en d'autres termes – elles n’ont aucune chance contre ses pouvoirs! Il pénétrera votre esprit avec une facilité absurde, Potter!'

'Je ne suis pas faible,' dit Harry d’une voix basse, la fureur pompant maintenant si fort en lui qu'il pensa qu'il pourrait attaquer Rogue d’un moment à l’autre.

Prouvez-le alors! Maîtrisez-vous!' s’exclama Rogue. Contrôlez votre colère, disciplinez votre esprit !


Nous essayerons encore ! Soyez prêt, maintenant ! Légilimens!'

Il observait oncle Vernon marteler la boîte aux lettres fermé… cent Detraqueurs dérivaient à travers le lac vers lui… il courait le long d'un passage sans fenêtres avec M.

Weasley… ils approchaient d’une porte d’un noir uniforme à l'extrémité du couloir ?

Harry s’attendait à y aller avec lui… mais M. Weasley l'avait mené plus loin vers la gauche, en bas d'une volée de marche en pierre…

'JE SAIS ! JE SAIS!'

Il était encore une fois sur ses quatre membres sur le plancher du bureau de Rogue, sa cicatrice piquait désagréablement, mais la voix qui venait de sortir de sa bouche était triomphante. Il s'est releva encore pour trouver Rogue le regardant fixement, sa baguette magique levée. C’était comme si, cette fois, Rogue avait soulevé le charme avant que Harry ait même essayé de battre en retraite.

‘Que c’est il passé, alors, Potter?' demanda t-il, en regardant Harry attentivement.

'J'ai vu je me suis rappelé,' Harry haletant. ‘Je viens juste de réaliser.’

‘Réalisé quoi?' demanda Rogue brusquement.

Harry ne répondit pas immédiatement ; il savourait encore le moment où il réalisa son aveuglement pendant qu'il se frottait front…

Il avait rêvé d’un couloir sans fenêtre se terminant par une porte verrouillée pendant des mois, s’en réaliser que c’était un véritable endroit. Maintenant, revoyant sa mémoire encore, il su que tous le temps il avait rêvé du couloir qu’il avait descendu en courant avec Monsieur Weasley le douze août pendant qu'ils se dépêchaient pour assister aux auditions du tribunal du ministère; c'était le couloir menant au département des mystères et Monsieur Weasley avait été là la nuit où il avait été attaqué par le serpent de Voldemort.

Il regarda vers Rogue.

‘Qu’est-ce qu’il y a dans le département des mystères?'

‘Qu’est-ce que vous avez dit?' demanda Rogue tranquillement et Harry vit, avec une satisfaction profonde, que Rogue était énervé.

‘J’ai dit, qu’est-ce qu’il y a dans le département des mystères, monsieur?' dit Harry.

'Et pourquoi,' dit Rogue lentement, 'vous demanderiez une telle chose?'

'Parce que,’ dit Harry, observant étroitement le visage de Rogue,' ce couloir que je viens de voir – J’en ai rêvé depuis plusieurs mois? Je viens juste de la reconnaître – il mène au département des mystères… et Je pense que Voldemort veut quelque chose de-'

'Je vous ai dit de ne pas dire le nom du Seigneur Noir!'

Ils se fixèrent l’un et l'autre. La cicatrice de Harry brûlait encore, mais il ne s’en souciait pas. Rogue semblait agité; mais quand il a parla encore, cela sembla difficile, comme s'il essayait de paraître froid et indifférent.

Il y a beaucoup de choses dans le département des mystères, Potter, dont peu que vous comprendriez et aucune qui vous concerne.

Est-ce que je me suis fait assez clair?'

'Oui,' dit Harry, en train de frotter sa cicatrice qui le piquait, et qui devenait plus douloureuse.

'Je vous veux à nouveau ici à la même heure mercredi. Nous continuerons de travailler, alors.


' Bien,' dit Harry. Il était désespéré de sortir du bureau de Rogue pour aller trouver Ron et Hermione.

'vous devez débarrasser votre esprit de toute émotion chaque nuit avant de dormir; videz-le, rendez-le blanc et calme, vous comprenez?'

'Oui,' dit Harry, qui écoutait à peine.

'Et soyez averti, Potter? Je le saurai si vous n'avez pas pratiqué.

'D’accord,' marmonna Harry. Il a pris son sac d’école, le balança au-dessus de son épaule et se hâta vers la porte du bureau. Quand il l’eut ouverte, il a jeta un coup d'oeil en arrière vers Rogue, qui tournait le dos à Harry et écopa ses propres pensées hors de la Pensine avec le bout de sa baguette magique et les replaçait soigneusement à l’intérieur de sa propre tête. Harry parti sans un autre mot, fermant la porte soigneusement derrière lui, sa cicatrice palpitant toujours douloureusement.

Harry trouva Ron et Hermione dans la bibliothèque, où ils travaillaient sur la plus récente tonne de devoirs d’Umbridge. D'autres étudiants, presque tous des cinquième années, étaient assis à des tables tout près avec leur lampe allumées, leurs nez près des livres, leurs plumes grattant furieusement, alors qu’à l'extérieur le ciel apparaissant par les fenêtres devenait de plus en plus noir. Le seul autre bruit était le léger grincement d'une des chaussures de Madame Pince, car la bibliothécaire rôdait le long des rangées de façon menaçante, repérant les cous de ceux qui touchaient à ses précieux livres.

Harry se sentait fiévreux; sa cicatrice lui faisant toujours mal, il se sentait presque fébrile.

Quand il s'assit vis-à-vis de Ron et Hermione, il capta son reflet dans la fenêtre opposé; il était très blanc et sa cicatrice semblait être plus clairement visible que d’habitude.

‘Comment c’était?' Chuchota Hermione, et puis, semblant concerné. ‘Est-ce que ça va, Harry?'

'Ouais… très bien… Je le sais pas,' dit Harry impatiemment, grimaçant lorsque la douleur élança à travers sa cicatrice une fois encore.

'Écoutez? Je viens juste de réaliser quelque chose.

Et il leur dit ce qu'il venait juste de voir et ce qu’il en avait déduit.

'Donc… tu es en train de dire…' chuchota Ron, comme Madame Pince regardait ailleurs, grinçant légèrement,

'Que l'arme - la chose que Vous Savez Qui veut- est au ministère de la magie?'

'Dans le département des mystères, elle doit y être,' chuchota Harry. ' J’ai vu cette porte quand ton père m'a amené en bas vers les salles de cour pour mon audition et c’était définitivement la même qu'il gardait quand le serpent l'a mordu.'

Hermione laissa sortir un lent soupir.

'Naturellement,' inspira t-elle.

'Naturellement quoi?' dit Ron plutôt impatiemment.

'Ron, réfléchi à ça… Sturgis Podmore essayait d'atteindre une porte au ministère de la magie… c’était sûrement celle là, il y à trop de coïncidences!'

'Comment se fait-il que Sturgis ait essayé d’y entrer puisqu’il est de notre côté?' dit Ron.

'Bien, je ne sais pas,' admit Hermione. C'est un peu bizarre…'

'Donc, qu’est-ce qu’il y a dans le département des mystères?' demanda Harry à Ron.

‘Est-ce que ton père n’a jamais mentionné quelque chose à ce sujet?'


‘Je sais qu’ils appellent les personnes qui y travaillent les "Inqualifiables", ' dit Ron, fronçant les sourcils. 'Puisque personne ne semble vraiment savoir ce qu'elles font –

étrange endroit pour avoir une arme.'

'Il n'est pas étrange du tout, ça tombe sous le sens,' dit Hermione. ‘C’est sûrement quelque chose de top secret que le ministère a développé, je suppose… Harry, es tu sûr que tu va bien?' Pour Harry qui faisait courir durement ses deux mains au-dessus de son front comme s’il essayait de le repasser.

'Ouais… très bien… ‘ Dit-il, abaissant ses mains, qui tremblaient. 'je me sens juste un peu… Je n'aime pas beaucoup l’Occlumencie.'

'Je suppose que n'importe qui se sentirais chancelant s'ils se faisaient attaquer leur esprit à plusieurs reprises,' dit Hermione sympathiquement. Écoutez, retournons à la salle commune, nous serons un peu plus confortable là.

Mais la salle commune était d'emblée pleine de cris perçants de rire et d'excitation; Fred et George faisait une démonstration de leur dernier lot de marchandises du magasin de plaisanterie. 'Chapeaux Sans tête!' criait George, comme Fred agitait un chapeau pointu décoré d'une plume rose pelucheuse aux étudiants qui l’observait. Deux Galions chacun, regardez Fred, maintenant!'

Fred balança le chapeau au-dessus de sa tête, rayonnant. Pendant une seconde il eut simplement l’ai plutôt stupide; puis le chapeau et la tête disparurent.

Quelques filles crièrent, mais tous les autres hurlaient de rire.

'Et enlève le à nouveau!' cria George, et la main de Fred tâtonna pendant un moment dans ce qui semblait être de l’air au-dessus de ses épaules; alors sa tête réapparu pendant qu'il balançait le chapeau à la plume rose devant lui.

'Comment ces chapeaux fonctionnent-ils, alors?' dit Hermione, distrait de ses devoirs et regardant Fred et George étroitement. 'Je veux dire, évidemment c’est une sorte de charme d'invisibilité, mais il est plutôt intelligent pour avoir étendu le champ de d'invisibilité au delà des frontières de l'objet charmé? J'imagine que le charme n'aura pas une vie très longue cependant.' Harry ne répondit pas; il se sentait malade.

'Je vais devoir faire ceci demain, murmura t-il, poussant les livres qu'il venait juste de sortir hors de son sac de nouveau à l'intérieur. 'Bien, écris-le dans ton planificateur de devoirs alors!' dit Hermione d’un air encourageant.

'Ainsi tu n’oubliera pas!'

Harry et Ron échangèrent un regard pendant qu'il mit sa main dans son sac, retirant le planificateur et l'ouvrant à titre d'essai.

'Ne le laissez pas trop tard, vous grand médiocre!' le réprimanda le livre pendant que Harry inscrivait au bas le devoir d'Umbridge. Hermione rayonnait vers lui.

'Je pense que je vais aller au lit,' dit Harry, fourrant le planificateur de travail de nouveau dans son sac et faisant une note mentale pour le laisser tomber dans le feu à la première occasion qu'il aurait. Il traversa la salle commune, esquivant George, qui a essaya de mettre un chapeau sans tête sur lui, et atteignit la paix et la fraîcheur de l'escalier en pierre qui menait aux dortoirs des garçons. Il se sentait encore malade, juste comme la nuit où il avait eu la vision du serpent, mais pensa que s'il pourrait juste se coucher pendant un moment il serait correct.

Il ouvrit la porte de son dortoir et lorsqu’il fut à l'intérieur il éprouva une douleur si intense qu’il pensa que quelqu'un devait être en train de découper le dessus de sa tête. Il ne savait plus où il était, ni même s’il était couché ou debout, il ne savait même pas son propre nom. Un rire maniaque résonnait dans ses oreilles… il était plus heureux qu'il ne l’avait été depuis un temps très long… radieux, extatique, triomphant… une merveilleuse, une chose merveilleuse s'était produite?

'Harry? HARRY!'

Quelqu'un l'avait frappé autour du visage. Le rire aliéné fut ponctué par un cri de douleur.

Le bonheur s'écoulait hors de lui, mais le rire continuait… Il ouvrit ses yeux, et faisant cela, il se rendit compte que ce rire sauvage sortait de sa propre bouche.

Dès qu’il le réalisa, il s’éteignit au fond de sa gorge; Harry resta étendu haletant sur le plancher, regardant vers le plafond, la cicatrice sur son front palpitant terriblement. Ron se tenait au-dessus de lui, semblant vraiment inquiet.

‘Qu’est qu’il s’est passé?' dit-il.

'Je… le sais pas…' haleta Harry, se rasseyant à nouveau. 'Il est vraiment heureux…

vraiment heureux…"

'C’est Vous Savez Qui?'

'Quelque chose de bon s’est produit,' marmonna Harry.

Il tremblait autant que après qu’il ait vu le serpent attaqué M. Weasley et il se sentait vraiment très malade.

'Quelque chose qu’il souhaitait.'

Les mots vinrent, juste comme ils atteignaient la salle d’habillage de Gryffindor, comme si un étranger avait parlé par la bouche de Harry, pourtant il su qu’ils étaient vrai. Il prit de profondes respirations, se retenant pour ne pas vomir partout sur Ron. Il était très heureux que Dean et Seamus ne soient pas là pour le voir cette fois.

'Hermione m'a dit de venir et de vérifier comment tu allais, ' dit Ron d’une voix basse, aidant Harry à se remettre sur pieds.

'Elle dit que tes défenses sont faibles à l'heure actuelle, après que Rogue ait été tripoté autour de ton esprit… cependant, je suppose que ça aidera à la longue, n’est-ce pas?' Il regarda Harry avec doute comme il l’aidait à se mettre au lit. Harry a incliné la tête sans aucune conviction et s’effondra en arrière sur ses oreillers, ayant mal partout d’être tombé sur le plancher aussi ce soir, sa cicatrice piquant toujours péniblement. Il ne pouvait pas estimer comment sa première incursion dans l’Occlumencie avait affaibli la résistance de son esprit plutôt que de la renforcer, et il se demanda, avec un sentiment de grande agitation, qu’est-ce qui était arrivé pour que le Seigneur Voldemort ait été plus heureux qu’il ne l’avait été en quatorze ans.


Chapitre 25 : Le scarabée aux abois

La question d'Harry trouva une réponse le matin suivant. Quand la Gazette du sorcier quotidienne d'Hermione arriva elle l’aplati, regarda pendant un instant la première page et poussa un petit cri qui eu pour effet de s'attirer le regard des autres.

' Quoi ? ' Dirent Harry et Ron ensemble.

Comme réponse elle étendit le journal sur la table devant eux et leur indiqua dix photographies en noir et blanc qui remplissaient toute la première page, montrant les visages de neufs sorciers et d'une sorcière. Certaines des personnes photographiées se moquaient silencieusement; d'autres dépassaient leurs doigts de l'encadrement de leurs images, avec des regards insolents. Chaque image était intitulée avec un nom et le crime pour lequel la personne avait été envoyée à Azkaban.

« Antonin Dolohov », pouvait on voir au-dessous d'un magicien avec un long, pâle, visage tordu qui se moquait d'Harry , « reconnu coupable des meurtres brutaux de Gideon et Fabian Prewett ».

« Algernon Rockwood », disait le titre au-dessous d'un homme frêle avec les cheveux graisseux qui s'appuyait contre le bord de son image,avec un regard ennuyé, reconnu coupable par le Ministère d'espionnage pour le compte de CELUI-DONT-ON-NE-DOIT-PAS-PRONONCER-LE-NOM. Mais l'attention d'Harry était fixée sur l'image de la sorcière. Son visage l'avait frappé à partir du moment ou il avait regardé la page.

Elle foudroya Harry du regard, un sourire arrogant, dédaigneux jouant autour de sa bouche mince. Comme Sirius, elle avait conservé les vestiges d'une grande beauté, mais quelque chose - peut-être Azkaban - avait pris la plupart de sa beauté.

« Bellatrix Lestrange , reconnu coupable de la torture de Frank et Alice Londubat. »

Hermione poussa du coude Harry et lui montra le titre des images, qu'Harry, se concentrant sur Bellatrix, n'avait pas encore lu.

ÉVASION MASSIVE A AZKABAN

LE MINISTÈRE CRAINT QUE BLACK RASSEMBLE LES ANCIENS

MANGEMORTS

-Black ? dit Harry. Pas - ?

-CHHUT , chuchota Hermione désespérément. Pas si fort - lit juste !

Le Ministère de Magie a annoncé hier tard dans la nuit qu'il y avait eu une évasion massive à'Azkaban.

En parlant aux journalistes dans son bureau privé, Cornelius Fudge, le Ministre de la Magie, a confirmé que dix prisonniers de haute sécurité s'étaient échappés dans les premières heures hier soir et qu'il avait déjà informé le Premier ministre Moldus de la nature dangereuse de ces individus.

« Nous nous trouvons, le plus malheureusement, dans la même position qu'il y a deux ans et demi quand le meurtrier Sirius Black s'était échappé » a dit Fudge hier dans la nuit. «

Nous ne pensons pas non plus que les deux évasions soient sans rapport. Une évasion de cette ampleur suggère l'aide extérieure et nous devons nous souvenir que Black, connu comme la première personne ayant pu s'enfuir d'Azkaban, serait idéalement placé pour aider d'autres à suivre ses pas. Nous pensons probablement que ces individus, qui incluent la cousine de Black, Bellatrix Lestrange, se sont ralliés autour de Black comme leur leader.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour retrouver les criminels mais cependant il est prié à la communauté magique de rester en état d'alerte et d'être très prudente. . »

-Je n'y crois pas! Hurla Harry, Fudge met l'évasion sur le dos de Sirius!

-Qu'a-t-il comme autres options? dit Hermione amèrement. Il ne peut pas dire,

« Désolé, tout le monde, Dumbledore m'avait averti que cela pouvait arriver, que les gardes d'Azkaban rejoignent Lord Voldemort » - arrête de pleurnicher, Ron – « et maintenant les partisans les plus mauvais de Voldemort sont revenus eux aussi. » Je veux dire, il a passé six mois à dire que toi et Dumbledore étiez des menteurs, n'est-ce pas ?

Hermione déchirait le journal et commençait à lire le rapport à l'intérieur pendant qu'Harry regardait autour de lui dans le Grand Hall. Il ne comprenait pourquoi ses camarades d'étude ne semblaient pas effrayés ou au moins ne discutaient pas de la nouvelle épouvantable en première page, mais très peu d'entre eux recevaient le journal chaque jour comme Hermione. Ils étaient tous là, parlant de devoirs et de Quidditch, alors qu'à l'extérieur de ces murs encore dix Mangemorts avaient gonflé les rangs de Voldemort.

Il jeta un coup d'oeil à la table des professeurs. C'était totalement différent là: Dumbledore et le Professeur McGonagall étaient profondément plongés dans leur conversation, tous les deux avec un regard extrêmement grave. Le professeur Chourave faisait tenir la Gazette du Sorcier contre une bouteille de ketchup et lisait la première page avec une telle concentration qu'elle ne remarquait pas le jaune d'oeuf qui tombait de sa cuillère vers ses genoux. Pendant ce temps, tout au bout de la table, le Professeur Umbridge mettait dans un bol de l'avoine. Cette fois ses yeux de crapaud trop ample ne balayaient pas le Grand Hall cherchant des étudiants se conduisant mal. Elle fronçait les sourcils pendant qu'elle engloutissait son alimentation et de temps en temps elle lançait un regard malveillant à la table où Dumbledore et McGonagall se parlaient si attentivement.

-Oh non, dit Hermione avec étonnement, regardant toujours fixement le journal.

-Quoi maintenant ? dit Harry rapidement ; il se sentait nerveux.

-C’est... Horrible, dit Hermione, visiblement secoué. Elle referma la page dix du journal et l'a remis à Harry et Ron.

MORT TRAGIQUE D’UN EMPLOYÉ AU MINISTÈRE DE LA MAGIE

L'hôpital Ste Mangouste a ouvert une enquête hier dans la nuit après que l employé au ministère de la magie Broderich Bode, 49, est été découvert mort dans son lit, étranglé par une plante verte. Les guérisseurs appelés sur place ont été incapables de ranimer Mr Bode, qui avait été blessé dans un accident à son lieu de travail quelques semaines avant sa mort.

La guérisseuse Miriam Strout, qui était responsable de M. Bodes au moment de l'incident, a été suspendu et était indisponible pour le commentaire hier, mais un sorcier porte parole pour l'hôpital a fait une déclaration :

« Ste Mangouste regrette profondément la mort de M. Bode, dont la santé s'améliorait fermement avant cet accident tragique. »

« Nous avons des directives strictes sur les décorations permises sur nos employés mais il apparaît que le Guérisseur Strout, occupé par la période de Noël, a laissé échapper les dangers de la plante sur la table de nuit de M. Bode. Comme son langage et sa mobilité s’étaient amélioré, le Guérisseur Strout a encouragé M. Bode à s'occuper de la plante lui-même, inconscient que ce n'était pas un jeu innocent, mais une réduction du Filet de Diable et que, quand M. Bode convalescent l’a touchée, elle l’a étranglé immédiatement. »

« Ste Mangouste, dans l’immédiat, est incapable d’expliquer la présence de cette plante et demande tout les sorciers et sorcières ayant une information de se présenter. »

-Bode... dit Ron. Bode. Cela me dit quelque chose!...

-Nous l'avons vu, chuchota Hermione. A Ste Mangouste, vous vous souvenez ? Il était dans le lit en face de celui de Lockhart, étant juste couché là, regardant fixement au plafond. Et nous avons vu le Filet du Diable arriver. Elle - le Guérisseur - a dit que c'était un Cadeau de Noël…

Harry se remémorait l'histoire. Un sentiment d'horreur montait comme de la bile dans sa gorge.

-Comment se fait-il que nous n’ayons pas reconnu le Filet du Diable ? Nous l'avons vu auparavant... Nous aurions pu éviter qu'arrive cet accident!

-Qui s'attend à ce que le Filet du Diable apparaisse dans un hôpital déguiser en plante verte ? dit Ron brusquement. Ce n'est pas notre faute! Ils auraient du vérifier ce qu'il y avait dans le cadeau?

-Oh, réfléchis, Ron! dit Hermione d'une voix tremblante. Je ne pense pas que quelqu'un pourrait mettre le Filet du Diable dans un pot et ne pas se rendre compte qu'il essaye de tuer celui qui le touche? Ce - c'était un meurtre... Un meurtre intelligent... Si la plante a été envoyée anonymement, comment va-t-on savoir qui l'a fait?

Harry ne pensait pas au Filet du Diable. Il n'avait pas oublié l'homme jaunâtre qui était face à lui le jour de son audition au Ministère.

-J'ai rencontré Bode, dit il lentement. Je l'ai vu au Ministère avec ton père.

Ron resta bouche bée.

-J'ai entendu la conversation de Papa de lui à la maison! Il était un Ineffable - il travaillait au Département de Mystères!

Ils se regardèrent un instant, alors Hermione tira le journal vers elle, le ferma, regarda encore un instant les photos des dix Mangemorts échappés, puis se leva.

-Où vas-tu ? dit Ron, qu’elle avait fait sursauter.

-Envoyer une lettre, dit Hermione, balançant son sac sur son épaule. Cela... Bien, je ne sais pas si... Mais cela vaut la peine d'essayer... Et je suis la seule qui peut.


-Je déteste quand elle fait çà, bougonna Ron, pendant que lui et Harry se levaient de table et faisaient leur propre sorti du Grand Hall, beaucoup plus lentement qu'elle. Cela la tuerait de nous dire de quoi elle parle? Cela ne lui prendrait pas plus de dix secondes! -

Hé, Hagrid!

Hagrid était debout à côté des portes, dans le Vestibule, attendant une foule de Serdaigle pour passer. Il était toujours couvert de bleus comme il l'était le jour où il était revenu de sa mission chez les géants.

-Tout va bien, vous deux ? dit-il, essayant de rassembler un sourire, mais faisant seulement une grimace qui faisait de la peine.

-Et vous, Hagrid? demanda Harry, après lui pendant qu’il marchait pressement derrière les Serdaigle.

-Très bien, très bien, dit Hagrid avec une supposition faible d'aération ; il leva une main et manqua de renverser un professeur qui passait. Je suis à l'essai, marmonna-t-il.

-Vous êtes à l'essai ? dit Ron très fort, assez fort pour que beaucoup des étudiants passants le regardèrent curieusement. Désolé - je veux dire- vous êtes à l'essai ?

chuchota-t-il.

-Ouais, dit Hagrid en laissant Harry et Ron sur place.

Il marchait en traînant les pieds. Harry le regardait s'en aller, se demandant encore combien de mauvaises nouvelles il pourrait encore supporter aujourd'hui.

Le fait qu'Hagrid était maintenant à l'essai était connu dans l'école les quelques jours suivants, mais à l'indignation d'Harry,personne ne semblait en être renversé; en effet, certaines personnes, dont Drago Malfoy , semblaient même en être ravis. Quant à la mort étrange d'un employé du Département des Mystères à l'hôpital Ste Mangouste, Harry, Ron et Hermione semblaient être les seuls au courant ou s'en souciant. Il y avait seulement un sujet de conversation dans les couloirs maintenant : l'évasion de dix Mangemorts, dont l'histoire s'était finalement répandu par le peu de gens qui lisaient les journaux. Les rumeurs disaient que certains des prisonniers avaient été vus dans Pré au Lard, donc on supposait qu'ils s'étaient cachés dans la Cabane Hurlante et qu'ils allaient faire irruption dans Poudlard, de même que Sirius Black l'avait fait une fois.

Ceux qui étaient de familles de sorciers avaient grandi en entendant parler de ces Mangemorts avec presque autant de crainte que Voldemort; les crimes qu'ils avaient commis pendant les jours du régime de terreur de Voldemort fussent légendaires.

Plusieurs étudiants à Poudlard avaient eu à souffrir directement des agissements des Mangemorts échappés, et ceux-là s'en faisaient une sorte de gloire : Susan Bones, dont l'oncle, la tante et des cousins était tous mort aux mains d'un des dix, avait dit misérablement pendant le cours de Botanique - à Harry qu'il avait eu beaucoup de chance et qu'elle aurait aimer avoir la même chance.

-Je ne sais pas comment tu peux le supportez - c'est horrible, avait elle dit maladroitement, déposant trop d'engrais de dragon sur son plateau de jeunes plantes Screechsnap, ce qui les fit avoir un malaise.

Il était vrai qu'Harry était le sujet de beaucoup de murmures ces jours, encore qu'il pensait détecter une différence légère dans le timbre des voix. Ils sonnaient plutôt curieux qu'hostile maintenant et une ou deux fois il était sûr d'avoir entendu des fragments de conversation qui suggérait que les orateurs n'étaient pas satisfaits par la version du Prophète pour comment et pourquoi dix Mangemorts avaient réussi à s'enfuir de la forteresse Azkaban. Dans leur confusion et crainte, ces incrédules semblaient maintenant se tourner vers la seule explication possible: celle qu'Harry et Dumbledore avait expliqué l'année précédente.

Ce n'était pas seulement l'humeur des étudiants qui avait changé. Il était maintenant tout à fait commun de surprendre par hasard deux ou trois conversations d'enseignants à voix basse interrompant leurs conversations à l'approche d'étudiants.

-Ils ne peuvent évidemment plus parler librement à la table des professeurs désormais, dit Hermione d'une voix basse,

-Pas avec Umbridge ici.

-Vous pensez qu'ils savent quelque chose de nouveau ? dit Ron, regardant derrière son épaule les trois enseignants.

-S'ils en savent plus, ce n'est pas à nous qu'ils iront le dire, n’est-ce pas? dit Harry en colère. Pas après le Décret... A quel numéro sommes nous maintenant ?

De nouveaux avis étaient apparu sur le tableau d'affichage le matin après l'évasion d'Azkaban:

SELON ORDRE DU HAUT ENQUÊTEUR DE POUDLARD

Les enseignants sont par la présente interdits de donner n'importe quelle information aux étudiants

Cela ne fait pas parti des sujets qu'ils ont à apprendre.

Le susdit est conformément au Décret Éducatif

Numéro Vingt six.

Signé : Dolorès Jane Umbridge, Haut Enquêteur

Ce dernier Décret avait été le sujet d'un grand nombre de plaisanteries parmi les étudiants. Lee Jordan avait dit à Umbridge que selon les termes de la nouvelle règle elle n'était pas permise de dire à Fred et George d'aller jouer à la Poigne Éclatante au fond la classe.

-La poigne Éclatante n'a fait rien faire avec la Défense Contre les Forces Du Mal, Professeur! Cela ne fait pas parti des sujets que nous avons à apprendre!


Quand ensuite Harry avait vu Lee, le dos de sa main saignait horriblement. Harry lui recommanda l'épine de Murtlap.

Harry pensait que l'évasion d'Azkaban avait pu humilier Umbridge un peu, qu'elle pourrait avoir été confuse de la catastrophe qui était arrivée directement sous le nez de son bien-aimé Fudge. Elle semblait, cependant, avoir seulement intensifié son furieux désir d'apporter chaque aspect de la vie à Poudlard sous son contrôle personnel. Elle semblait déterminée du moins pour réaliser un renvoi peu de temps après et la seule question était si ce serait le Professeur Trelawney ou Hagrid qui s'en irait en premier.

Chaque cours de divination ou de Soin Aux Créatures Magiques était maintenant conduit en présence d'Umbridge et de son presse-papiers. Elle se cachait près du feu dans la pièce de la tour lourdement parfumée, interrompant les discours de plus en plus hystériques du Professeur Trelawney avec des questions difficiles d'ornithomancie et heptomologie, insistant pour qu'elle ait prévu les réponses des étudiants avant qu'ils ne leur aient donné et exigeait qu'elle démontre ses compétence à la boule de cristal, les feuilles de thé et les pierres de rune à son tour. Harry pensait que le Professeur Trelawney pourrait bientôt céder sous la tension. Plusieurs fois il la voyait passer dans les couloirs - en soi une présence très peu commune comme elle restait généralement dans sa salle- murmurant de sa manière extravagante à elle, tordant ses mains et tuant les regards terrifiés sur son épaule et dégageant tout le temps une odeur puissante de xérès cuisinant. S'il n'était pas si inquiet pour d'Hagrid, il l'aurait plainte - mais si un d'entre eux devait être évincé de leur travail, il pourrait y avoir seulement un choix pour Harry quant à qui doit rester.

Malheureusement, Harry ne voyait pas qu'Hagrid offrait un bien pire spectacle que Trelawney. Quoiqu'il ait semblé suivre le conseil d'Hermione et ne leur ait montrés rien de plus effrayant qu'un Crup - une créature indiscernable d'un terrier de Jack Russell à part sa queue bifurquée - avant Noël, il semblait trop sur les nerfs. Il était curieusement distrait et nerveux pendant les leçons, perdant le fil de ce qu'il disait à la classe, répondant aux questions à tort et jetant tout le temps un coup d'oeil avec inquiétude à Umbridge. Il était aussi plus éloigné avec Harry, Ron et Hermione qu’il ne l’avait jamais été auparavant et leur avait expressément interdit de lui rendre visite après la tombée de la nuit.

Il semblait à Harry qu'Umbridge le privait fermement de tout qui faisait sa vie à Poudlard : visite à la maison d'Hagrid, des lettres de Sirius, son Eclair de Feu et le Quidditch. Il prenait sa vengeance de la seule façon qu'il pouvait- en redoublant ses efforts pour le DA.

Harry avait le plaisir de voir que tous, même Zacharias le Forgeron, avaient été stimulé pour travailler plus durement que jamais par les nouvelles qu'encore dix Mangemorts étaient maintenant en cavale, mais cette amélioration était plus prononcée encore chez Neville que chez n'importe qui d'autre! Les nouvelles de l'évasion de celle qui avait attaqué ses parents avaient provoqué un étrange et même légèrement alarmant changement de sa part. Il n'avait pas une fois mentionné son entrevue avec Harry, Ron et Hermione à l'hôpital Ste Mangouste. Il n'avait pas dit un mot au sujet de Bellatrix et de l'évasion de ses tortionnaires. En fait, Neville parlait à peine pendant les réunions DA désormais, mais travaillait implacablement sur chaque nouvelle porte guigne et contre malédiction qu’Harry lui apprenait, son visage dodu vissé dans la concentration, apparemment indifférent aux blessures ou aux accidents et travaillait plus dur que n'importe qui d'autre dans la salle. Il s'améliorait si vite que quand Harry leur appris le Charme de Protection(bouclier) - le moyen de faire dévier des sortilèges mineurs(secondaires) pour qu'ils aient rebondi sur l'attaquant - seulement Hermione surmontait le charme plus rapidement que Neville.

Harry aurait donné beaucoup pour faire autant de progrès en Occlumency que Neville faisait pendant les réunions DA. Les sessions d'Harry avec Rogue, qui avait commencé assez horriblement, ne s'amélioraient pas. Au contraire, Harry estimait qu'il faisait pire à chaque leçon.

Avant qu'il n'ait commencé à étudier Occlumency, sa cicatrice l'irritait de temps en temps, d'habitude pendant la nuit, ou bien après un de ces flashes étranges des pensées de Voldemort ou l'humeur qu'il éprouvait de temps en temps. Ces jours-ci, cependant, sa cicatrice arrêtait presque jamais de lui faire mal et il sentait souvent les embardées d'irritation ou le fait d'être gai qui était sans rapport à ce qui lui arrivait à l'époque qui était toujours accompagné par un tiraillement en particulier douloureux de sa cicatrice. Il avait l'impression horrible qu'il se métamorphosait lentement en une sorte d'antenne qui était réglé aux fluctuations minuscules dans l'humeur de Voldemort et il était sûr que la date cette sensibilité s'était accrue fermement depuis sa première leçon d'Occlumency avec Rogue. Ce qui était plus, il rêvait maintenant de la descente du couloir vers l'entrée au Département de Mystères presque chaque nuit, les rêves qui culminaient toujours dans lui étant debout avec regret devant la porte noire.

-Peut-être que c'est un peu comme une maladie, dit Hermione, se sentant concerné depuis qu'Harry s'était confié à elle et Ron. Une fièvre ou quelque chose. Cela doit empirer avant que cela ne s'améliore.

-Les leçons avec Rogue ne font qu'empirer les choses, dit Harry catégoriquement, je tombe malade car ma cicatrice me fait mal et je m’ennuie avec la descente de ce couloir chaque nuit. Il frottait son front en colère. Je souhaite juste que la porte s'ouvre, j'en ai assez d'être debout la regardant fixement –

-Ce n'est pas drôle, dit Hermione brusquement. Dumbledore ne veut pas que tu ais des rêves de ce couloir du tout, ou il n'aurait pas demandé à Rogue de t'apprendre Occlumency. Tu dois juste travailler un peu plus durement tes leçons.

-Je travaille! dit Harry, agacé. Tu devrais essayer que Rogue rentre dans ta tête- ce n'est pas marrant, tu sais!

-Peut-être... dit Ron lentement.

-Peut-être quoi ? dit Hermione, plutôt irritée.

-Peut-être que ce n'est pas la faute d'Harry s’il ne peut pas fermer son esprit, dit Ron obscurément.

-Que veux-tu dire ? dit Hermione.

-Bien, peut-être que Rogue n'essait pas vraiment d'aider Harry...

Harry et Hermione le regardèrent fixement. Ron les regards obscurément et significativement l’un après l'autre.

-Peut-être, dit il de nouveau, d'une voix basse, il essaye en réalité d'ouvrir l’esprit d'Harry un peu plus large... Le faire plus facile pour "vous savez-

-Ferme là, Ron, dit Hermione en colère. Combien de fois avez-vous soupçonné Rogue et quand avez-vous vu juste ? Dumbledore a confiance en lui, il travaille pour l'Ordre, ce qui doit être assez pour nous convaincre.

-Il était un Mangemorts, dit Ron obstinément. Et nous n'avons jamais vu de preuve qu'il a vraiment changé de côté.

-Dumbledore a confiance en lui, répéta Hermione. Et si nous ne pouvons pas avoir confiance en Dumbledore, nous ne pouvons avoir confiance en personne.


Avec tant de tant de choses à s'inquiéter et tant à faire- les quantités ahurissantes de devoirs tenaient fréquemment les élèves de cinquième années éveillés jusqu'à minuit passé, les sessions secrètes de DA les cours réguliers avec Rogue - ' janvier sembla passer dangereusement vite. Avant qu'Harry le sache, février était arrivé, apportant avec lui le temps plus humide et plus chaud et la perspective de la seconde sortie à Pré au Lard de l'année. Harry avait eu très peu de temps pour parler avec Cho donc ils avaient consenti à visiter le village ensemble, mais Harry s'est soudainement trouvé faisant face à un Jour de la Saint Valentin passé entièrement en sa compagnie.

Au matin du quatorze il s’habilla particulièrement soigneusement. Lui et Ron sont parvenus au petit déjeuner juste à temps pour l'arrivée des hiboux postaux, Hedwige n'était pas là - pas que Harry l' attendait - mais Hermione tirait une lettre du bec d'un hibou peu familier brun quand ils s'essayèrent.

-Que de temps! S'il n'était pas venu aujourd'hui... dit elle, déchirant avec impatience l'enveloppe et retirant un petit morceau de parchemin. Ses yeux se déplaçaient de gauche à droite comme elle parcourait le message et une expression d'un air heureuse se diffusa sur son visage.

-Écoutes, Harry, dit t elle, c'est vraiment important. Penses-tu que tu pourras venir me voir aux Trois Balais autour de midi ?

-Bien... Je ne sais pas, dit Harry incertain. Cho pourraient s'attendre à ce que je passe la journée entière avec elle. Nous n'avons jamais dit que nous allions le faire mais...

-Bien, amène-la si tu le dois, dit Hermione instamment. Mais viendras-tu ?

-Bien... oui, mais pourquoi ?

-Je n'ai pas le temps de te dire maintenant, Je dois répondre à cela rapidement.

Et elle se dépêcha de sortir du Grand Hall, la lettre saisie dans une main et un toast dans l'autre.

-Viendras-tu ? demanda Harry à Ron, mais il secoua sa tête, l'air triste.

-Je ne peux pas du tout aller à Pré-au-Lard; Angelina veut que l'on fasse un jour entier d'entraînement. Comme si cela allait nous aider; nous sommes l'équipe la plus mauvaise que j'ai jamais vu. Tu devrais voir Sloper et Kirke, ils sont pathétiques, même plus mauvais que moi. Il souleva un grand soupir. Je ne sais pas pourquoi Angelina ne me laisse pas juste démissionner.


-C'est parce que tu es bon quand tu es en forme, c'est pour ça, dit Harry avec humeur.

Il eu beaucoup de mal à être compatissant avec la situation critique de Ron, quand lui-même aurait donné presque n'importe quoi pour jouer dans la prochaine rencontre contre Poursouffle. Ron semblait avoir remarqué le ton d'Harry, parce qu'il n'avait pas parlé Quidditch de nouveau pendant le petit déjeuner et il y avait un ton glacial dans la voie quand ils se dirent au revoir. Ron partait pour l'entraînement de Quidditch et Harry, après une tentative d'aplanir ses cheveux en regardant fixement sa réflexion derrière une cuillère à thé, passa seul le hall d'entrée pour rencontrer Cho, se sentant très appréhensif et se demandant de quoi ils allaient parler.

Elle l'attendait un peu au côté des portes d'entrée en chêne, très jolie avec ses cheveux liés en arrière dans une longue queue de cheval. Les pieds d'Harry semblaient être trop grands pour son corps comme il marchait vers elle et il était soudainement terriblement conscient de ses bras et comment stupides ils paraissaient se balançant à ses côtés.

-Bonjour, dit Cho légèrement en retenant son souffle.

-Bonjour, dit Harry.

Ils se regardèrent fixement un instant, alors Harry dit :

-Bien - euh - nous y allons, alors ?

-Euh - oui...

Ils se joignirent à la file d'attente des gens faisant enregistrer leur départ par Rusard, se regardant de temps en temps dans les yeux, mais ne se parlant pas. Harry fut soulagé quand ils atteignirent l'air frais, trouvant plus facile de marcher dans le silence qu'être juste debout se regardant maladroitement. Ils passèrent le stade de Quidditch ou Harry entrevit Ron et

Ginny marchant le long des stands et il senti une horrible douleur: il aurait voulu être là avec eux.

-Ca te manque vraiment, n'est-ce pas ? dit Cho.

Il regarda autour de lui et vit qu'elle le regardait.

-Ouais, soupira Harry, cela me manque!

-Rappelles-toi la première fois que nous avons joué contre l'un l'autre, en troisième année ? lui demanda t elle.

-Ouais, dit Harry, avec un sourire. Tu n'arrêtais pas de me suivre.

-Et Dubois t'as dit de ne pas faire le gentleman et de pousser de mon balai s'il le fallait, dit Cho, souriant avec nostalgie. J'ai entendu dire qu'il a été pris pour la Pride of Portree est ce vrai ? '

-Non, il est dans l’équipe professionnel de Quidditch; je l'ai vu à la Coupe du monde l'année dernière.

-Oh, je t'ai vu là aussi, tu te souviens? Nous étions sur le même camping. C'était vraiment bien, n'est-ce pas ?

Le sujet de la Coupe du monde de Quidditch les occupa tout le long du chemin. Harry n'arrivait à peine croire comment cela était facile de lui parler - pas plus difficile, en fait, que de parler à Ron et Hermione - et il commençait juste à s'estimer confiant et gai quand un groupe de filles passa à coté d'eux,et Pansy Parkinson en faisait partie.

-Potter et Chang! hurla Pansy, Urg, Chang, nous n'avons pas les mêmes goûts... Au moins Diggory était beau!

Les filles s'en allèrent à toute vitesse, parlant et criant avec beaucoup de regards exagérés en arrière à Harry et Cho, laissant un silence embarrassé dans leur sillage. Harry ne trouva rien à dire d'autre de Quidditch et Cho, légèrement gênée, observait ses pieds.

-Alors... Où veut tu aller ? demanda Harry en entrant dans Pré-au-Lard. La Grand-rue était pleine d'élèves, regardant fixement dans les vitrines et lambinant ensemble sur les trottoirs.

-Oh... Je ne sais pas, dit Cho, haussant les épaules. Hum... Nous pouvons juste regarde les vitrines ou quelque chose ?

Ils allèrent vers Dervish et Banges. Une grande affiche avait été collée sur la vitrine et quelques élèves de Poudlard la regardaient. Ils se déplacèrent de côté quand Harry et Cho s'approchèrent et Harry se trouva à regarder encore une fois les images des dix Mangemorts échappés. « Selon l'Ordre du Ministère de la Magie », offrait une récompense de mille galions à n'importe quel sorcier ou magicien ayant une information menant à la capture de chacun des prisonniers.

-C'est drôle, non? dit Cho d'une voix basse, regardant les images des Mangemorts, quand Sirius Black s'était échappé il y avait des Détraqueurs qui étaient à sa recherche partout ? Et maintenant dix Mangemorts sont en cavale et il n'y a aucun Détraqueurs... '

-Ouais, dit Harry, arrachant ses yeux du visage de Bellatrix Lestrange. Ouais, c’est très bizarre.

Il n'était pas désolé qu'il n'y ait aucun Détraqueurs tout près, mais maintenant qu'il y réfléchissant, leur absence était fortement significative. Il semblait qu'ils n’étaient vraiment plus sous le contrôle du Ministère.

Les dix échappés Mangemorts étaient en photo sur chaque vitrine qu'Harry et Cho passaient. Il commença à pleuvoir; le froid, les lourdes gouttes d'eau continuait à frapper le visage d'Harry et le dos de son cou.

-HUM... Veux-tu un café? dit Cho à titre d'essai, comme la pluie commençait à tomber plus fortement.

-Ouais, dit Harry, regardant autour de lui. Où ?

-Oh, il y a une place vraiment agréable juste ici; tu n'as jamais été chez Madame Puddifoot ? dit elle vivement, le menant un chemin de travers et dans un petit salon de thé qu'Harry n'avait jamais remarqué auparavant. C'était une petite place à l'étroit, humide où tout semblait avoir été décoré de ruches ou de saluts. Cela rappelait désagréablement le bureau d'Umbridge.

-Mignon, n'est-ce pas ? Dit Cho heureuse.

-Euh... Oui très, dit Harry pas sincèrement.

-Regarde, elle l'a décoré pour le Jour de la Saint Valentin! dit Cho, indiquant quelques chérubins d'or qui planaient sur chacune des petites tables , circulaires, jetant de temps en temps des confettis roses sur les occupants.

-Ah...

Ils s'assirent à la dernière table restante, qui était finie par la fenêtre humide. Roger Davies, le Capitaine de Quidditch de Serdaigle, était assis deux mètres plus loin avec une jolie fille blonde. Ils tenaient ses mains. Cette vue rendit Harry inconfortable, en particulier quand, regardant autour de lui dans le salon de thé, il voyait qu'il était plein de couples qui se tenaient la main. Peut-être que Cho s'attendrait à ce qu'il tienne sa main.

-Qu'est-ce que je peux vous apportez, jeunes gens? Dit la Madame Puddifoot, une femme très vaillante.

-Deux cafés, s'il vous plaît, dit Cho.

En attendant que leurs cafés arrivent, Roger Davies et sa petite amie avait commencé à s'embrasser au-dessus de leur sucrier. ; Harry estimait que Davies mettait une norme avec laquelle Cho s'attendrait bientôt à ce qu'il rivalise. Il sentait son visage chaud et essayait de regarder fixement par delà la fenêtre, mais il était si cuit qu'il ne pouvait pas voir la rue à l'extérieur. Pour remettre le moment où il devait regarder Cho, il regardait fixement le plafond comme s'il faisait l'examen de la peinture et il reçu une poignée de confettis dans le visage de leur chérubin planant.

Après quelques minutes douloureuses, Cho mentionna le nom d' Umbridge. Harry cessa le sujet avec soulagement et ils passèrent quelques moments heureux se moquant d'elle, mais le sujet avait déjà été si à fond sollicité pendant des réunions DA qu'il ne dura pas très longtemps. Le silence était tombé de nouveau. Harry prenait conscience des bruits lapant venant de la table d'à côté et cherchait désespérément quelque chose à dire.

-Heu... Écoutes, veux tu venir avec moi aux Trois Balais à l'heure du déjeuner ? Je dois voir Hermione Granger là-bas.

Cho leva ses sourcils.

-Tu as rendez vous avec Hermione Granger ? Aujourd'hui ?

-Oui. Bien, elle me l'a demandé, donc j'ai pensé que je... Veux-tu venir avec moi ? Elle a dit que cela ne la dérangeait pas que tu viennes!

-Oh... Bien... c’est très gentil de sa part.

Mais Cho ne semblait être tout à fait d'accord. Au contraire, son ton était froid. Un peu plus de minutes ont passé dans le silence total, Harry buvant son café si rapidement qu'il aurait bientôt besoin d'une tasse fraîche. À côté d'eux, Roger Davies et sa petite amie semblaient être collés. La main de Cho était couchée sur la table à côté de son café et Harry estimait qu'il devait... Fais-le juste, s'est il dit, comme une source de panique mélangée à l’excitation, étendre juste la main et la saisir. Étonnant, combien c'était difficile d'étendre son bras de quelque centimètre et de toucher sa main que d'attraper un Vif d'Or se déplaçant à toute vitesse...

Mais pendant qu'il avançait sa main, elle retira la sienne de la table. Elle observait maintenant Roger Davies embrassant sa petite amie avec une expression doucement intéressée.

-Il m'a demandé de, tu sais, a-t-elle dit d'une voix calme. Il y a deux semaines. Roger. Je l'ai rejeté.

Harry, qui avait saisi le sucrier pour excuser son mouvement soudain à travers la table, ne pouvait pas penser pourquoi elle lui disait cela. Si elle regrettait qu'elle ne soit pas assise à la table suivante étant chaleureusement embrassée par Roger Davies, pourquoi l'avoir fait venir ici. Il ne dit rien. Leur chérubin jeta une autre poignée de confettis sur eux.

-Je suis entré ici avec Cédric l'année dernière, dit Cho.

Il ne pouvait pas croire qu'elle voulait parler de Cédric maintenant, en voyant des couples s'embrasser et avec un chérubin lueurs envoyant des confettis. La voix de Cho était plutôt plus haute quand elle parla de nouveau.

-J'avais l'intention de te demander cela il y a bien longtemps... Cédric - a-t-il fait il - le m

- le m -A-t-il mentionné mon nom avant de mourir?

C'était le dernier sujet dont Harry aurait voulu discuter et encore moins avec Cho.

-Bien - non - dit il tranquillement. Il - n'avait pas le temps pour dire cela.... Ainsi... es-tu... es-tu aller voir beaucoup de match de Quidditch pendant les vacances ? Tu supportes les Tornades, je crois?

Sa voix sonnait faussement brillant et joyeux. À son horreur, il vit que ses yeux étaient humides, de même qu'ils avaient été après le dernier DA avant Noël.

-Regarde, dit il désespérément, penchant sa tête pour voir si personne ne risquait d'entendre, ne parlons pas de Cédric tout de suite... Parlons de quelque chose d'autre...

Mais ce, apparemment, était tout à fait la fausse chose à dire.

-J'ai pensé, dit-t-elle, j'ai pensé que t u - u - comprendrais! Je dois en parler! Sûrement tu e - dois en parler t - aussi! Je veux dire, tu as vu ce qui est arriver, non?


Tout allait affreusement mal; la petite amie de Roger Davies s'était même décollée pour regarder autour d'elle le cri de Cho.

-Bien - j'en ai parlé, dit Harry dans un chuchotement, à Ron et Hermione, mais -

-Oh, tu parles à Hermione Granger! Dit elle d'un ton perçant, son visage brillant maintenant avec des larmes. Encore plusieurs couples qui s'embrassaient s'étaient retournés. Mais tu ne me parles pas à moi! P - peut-être serait il meilleur si nous payons... payons juste et que tu ailles vous voir avec Hermione G - Granger, c'est apparemment ce que tu veux.

Harry l'a regardée fixement, tout à fait déconcerté, pendant qu'elle saisissait une serviette fleurie et se tamponnait le visage avec.

-Cho ? Dit il faiblement, souhaitant que Roger saisirait sa petite amie et commencerait à l'embrasser de nouveau pour qu'il arrête de les regarder.

-Allez, partons! Dit elle, pleurant maintenant dans la serviette. Je ne sais pas pourquoi tu m'as demandé en première de venir avec toi si c'est pour aller voir d'autre fille après ...

Combien y en a t il d'autre après Hermione ?

-Ce n'est pas ça! Dit Harry et il était si soulagé d'avoir compris pourquoi elle était fâchée qu'il ria, mais il se rendit compte une seconde trop tard que ce n'était pas ce qu'il aurait du faire, et compris qu'il avait commis une 2e erreur.

Cho sauta sur ses pieds. Tout salon de thé était calme et chacun les observait maintenant.

-Je te verrai plus tard, Harry, dit elle dramatiquement et elle se précipita vers la porte, l'ouvrit et parti à la hâte sous une pluie torrentielle.

-Cho! Harry a appelé après elle, mais la porte s’était déjà fermée derrière elle avec un mélodieux tintement.

Il y avait un silence total dans le salon de thé. Chaque oeil était rivé sur lui ? Harry. Il jeta un Galion sur la table, secoua les confettis roses de ses cheveux et suivis Cho.

Il pleuvait durement maintenant et Harry ne la voyait pas, il ne comprenait ce qui était arrivé il y a ; la demi-heure ils étaient arrivés le long du chemin d'excellente humeur.

-Ah les femmes! Murmura t il en colère. Pourquoi a t elle voulu parler de Cédric pour..., de toute façon ? Pourquoi veut-elle toujours traîner un sujet qui fait son acte comme un tuyau humain ?

Il savait qu'il était trop en avance pour rencontrer Hermione, mais il pensa qu'il y aurait sûrement quelqu'un dans les environs et qu'il pourra lui parler. Il secoua ses cheveux humides de ses yeux et regarda autour de lui. Hagrid était assis seul dans un coin, le regard morose.

-Hé, Hagrid! Dit il, en s'approchant et en tirant une chaise pour la mettre à coté de lui.

Hagrid sauta et regarda Harry comme s'il l'avait à peine reconnu. Harry vit qu'il avait deux coupures fraîches sur son visage et plusieurs nouvelles contusions.

-Oh! C’est Harry, dit Hagrid. Tout va bien?

-Ouais, très bien, mentit Harry; mais, à côté de l'air abattu d'Hagrid, il estima qu'il n'avait vraiment pas de quoi se plaindre. Euh - Et vous Hagrid?

-Moi ? Dit Hagrid. Oh ouais, je suis ravi, Harry, ravi.

Il regarda les profondeurs de sa chope d'étain, qui était de la taille d'un grand puisage et soupira. Harry ne savait pas quoi lui dire. Ils étaient assis côte à côte dans le silence pour un instant. Alors Hagrid dit brusquement, ' Dans le même bateau, eh toi et moi, n'est ce pas ?

-Er - dit Harry.

-Ouais... Je l'ai dit auparavant... Tous les deux étrangers, dit Hagrid, inclinant la tête sagement. Tous les deux orphelins. Ouais... Tous les deux orphelins.

Il pris une grande gorgée de sa chope.

-Fait une différence, avions une famille convenable, dit il. Moi mon papa était convenable. Toi ton père et ta mère étaient convenables. S'ils avaient vécu, la vie serait différente, hein ?

-Ouais... Je suppose, dit Harry prudemment. Hagrid semblait être d'une humeur très étrange.

-La Famille, dit Hagrid tristement.

Il essuya une larme de son oeil.

-Hagrid, dit Harry, incapable de se arrêter, où avez-vous eu toutes ces blessures ?

-Hein ? dit Hagrid, l'ayant fait sursauter. Quelles blessures ?

-Toutes celles-ci! dit Harry, les indiquant au visage d'Hagrid.

-Oh... Ca. C’est normal, j'ai un travail rude, tu sais!

Il termina sa chope, la posa sur la table et se leva.

-Je te revois plus tard, Harry... Fais attention à toi.

Et il marcha pesamment et disparu dans la pluie torrentielle. Harry le regardait s'en aller, le sentant malheureux. Hagrid était malheureux et il cachait quelque chose, mais il semblait déterminé à ne recevoir aucune aide. Qu'est-ce qui se passait ? Mais avant qu'Harry puisse y repenser, il entendit une voix appelant son nom.

-Harry! Harry, ici!

Hermione lui faisait signe de la main de l'autre côté de la pièce. Il se leva et traversa le pub bondé. Il était toujours quelques tables loin quand il se rendit compte qu'Hermione n'était pas seul. Elle était assise à une table avec la paire la plus improbable de camarades de travail qu'il ait jamais pu imaginer : Luna Lovegood et personne d'autre que Rita Skeeter, l'ex-journaliste de la Gazette du Sorcier et une des personnes qu'Hermione hait le plus au monde.

-Tu es en avance! Dit Hermione, je pensais que tu allais venir avec Cho, je ne vous attendais pas avant au mois une heure!

-Cho ? Dit Rita immédiatement, se tordant pour regarder fixement Harry. Une fille ?

Elle saisi son sac à main de peau de crocodile et y chercha quelque chose à tâtons.

-Cela n'est pas vos affaires si Harry sort avec une centaine de filles, dit Hermione à Rita froidement. Donc vous pouvez ranger cela tout de suite.

Rita était sur le point de retirer une cannette acide verte de son sac. En la regardant comme si elle avait été forcée d'avaler Stinksap, elle referma son sac.

-Qu'est-ce que vous faites-là? Demanda Harry, s'asseyant et regardant fixement de Rita à Luna à Hermione.

-Petite Mlle parfaite devait me le dire quand vous êtes arrivés. Dit Rita, prenant une grande gorgée de sa boisson. Je suppose que l'on me permet de lui parler, n'est-ce pas ?

Dit-elle à Hermione.

-Oui, c'est cela, dit Hermione froidement.

Le chômage ne convenait pas à Rita. Ses cheveux qui étaient autrefois composé de frisettes complexes étaient maintenant accrochés grêle et négligé autour de son visage.

Elle pris une autre grande déglutition de sa boisson et dit du coin de sa bouche :

-C'est une jolie fille, Harry ?

-Encore un mot sur la vie amoureuse d'Harry et le marché tombe à l'eau, dit Hermione irritée.

-Quel marché ? Dit Rita, essuyant sa bouche avec l'arrière sa main. Vous n'avez pas mentionné d'affaire encore, Mlle Parfaite, vous m'avez juste dite de revenir. Oh, un jour ou l'autre... Elle pris un souffle profond frissonnant.

-Oui, oui, un jour ou l'autre vous écrirez des histoires horribles sur Harry et moi, dit Hermione indifféremment. Trouvez quelqu'un qui s'en soucie, pourquoi ne le faites vous pas?

-Ils ont trouvé une abondance d'histoires horribles sur Harry cette année et sans mon aide, dit Rita, en ajoutant un chuchotement grossier: Qu'est ce qu'ils ont dit sur vous, Harry ? Trahi ? Éperdu ? Mal compris ?

-Il est fâché, bien sûr, dit Hermione d'une voix dure, claire. Parce qu'il a dit la vérité au Ministre et qu'il ne le croit pas.

-Donc vous persévérez en réalité, vous dites que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Pronocer-Le-Nom est de retour? Dit Rita, baissant son verre et soumettant Harry à un regard perçant tandis que son doigt déviait avec regret à l'étreint du sac de crocodile.

Vous confirmez les sottises de Dumbledore qui dit que Vous Savez Qui est de retour et que vous êtes le seul témoin?

-Je ne suis pas le seul témoin, gronda Harry. Il y avait une douzaine de Mangemorts qui étaient là aussi. Vous voulez leurs noms ?

-J'aimerais çà, respira Rita, maniant maintenant fouillant dans son sac encore une fois et le regardant comme s'il était la plus belle chose qu'elle avait jamais vue. Un grand titre accrocheur : « Potter Accuse... » Un sous-titre, « Harry Potter Nomme des Mangemorts Toujours Parmi Nous ». Et ensuite, au-dessous d'une grande et belle photographie de vous, « survivant Dérangé adolescent de l'attaque de Vous Savez Qui, Harry Potter, 15, auteur d'atrocité causée hier en accusant les membres respectables et en vue de la communauté sorcière d'être des Mangemorts... »

'

La Cannette de Citations rapide était en réalité dans sa main et à mi-chemin de sa bouche quand l'expression ravie sur son visage disparu.

-Mais bien sûr, dit elle, baissant la cannette et lançant des regards furieux à Hermione, Petite Mlle Parfaite ne voudrait pas de cette histoire là, n'est-ce pas ?

-En fait, dit Hermione doucement, c'est exactement ce que Petite Mlle Parfaite veut.

Rita la regarda fixement.

Vous voulez que j'annonce ce qu'il dit de Celui- qui Ne doit pas Être Nommé ?

Demanda Rita à Hermione d'une voix calmée.

-Oui, c'est çà, dit Hermione. La vraie histoire. Tous les faits. Exactement comme Harry les annonce. Il vous donnera tous les détails, il vous dira les noms des Mangemorts non découverts qu'il a vu là, il vous dira à quoi Voldemort ressemble maintenant - oh, vous avez une tache, a-t-elle ajouté dédaigneusement, jetant une serviette à travers la table, puisqu'au son du nom de Voldemort, Rita avait sauté si horriblement qu’elle avait renversé la moitié de son verre sur elle.

Rita tacha le front de son imperméable malpropre, regardant toujours fixement Hermione. Alors elle dit ouvertement :

-La Gazette du Sorcier ne l'imprimera pas. Dans le cas où vous n'avez pas remarqué, personne croit à son histoire de coq et taureau. Chacun pense qu'il est fantasque.

Maintenant, si vous me laissez écrire l'histoire de cet angle -

-Nous n'avons pas besoin d'une autre histoire de comment Harry a perdu la tête! Dit Hermione en colère. Nous avons eu une abondance de ceux-là déjà, merci! Je veux donner l'occasion de dire la vérité!

-Il n'y a aucun marché pour une histoire comme ça, dit Rita froidement.

-Vous voulez dire que La Gazette du Sorcier ne l'imprimera pas parce que Fudge ne les laisseront pas, dit Hermione avec humeur.

Rita donna à Hermione un long et dur regard. Alors, penchant en avant à travers la table vers elle, elle dit dans un ton pratique :

-Ils n'imprimeront pas d'histoire qui montre Harry dans une bonne lumière. Personne ne veut le lire. Il est contre l'humeur publique. Cette dernière évasion à Azkaban a rendu les gens encore plus inquiet. Les gens ne veulent pas croire au retour de Vous Savez Qui.

-Donc la Gazette du Sorcier existe pour dire aux gens ce qu'ils veulent entendre, c'est cela?

dit Hermione d'une manière cinglante.

Rita fronça les sourcils et termina sa boisson

-La Gazette du Sorcier existe pour se vendre, petite fille idiote, dit elle froidement

-Mon papa pense que c'est un mauvais journal, dit Luna, cassant la conversation inopinément. En suçant son oignon de cocktail, elle regarda Rita avec son énorme, protubérant, oeil légèrement fou; Lui il publie des histoires importantes il pense que le public doit savoir. Il ne se soucie pas de l'argent.

Rita regarda de façon désobligeante Luna.

-Je suppose que votre père dirige quelque petit bulletin de village stupide ? Dit elle.

Probablement, Vingt cinq Façons de Se mélanger Avec Les Moldus ?

-Non, dit Luna, plongeant son oignon en arrière dans sa boisson, il est le rédacteur du Chicaneur.

Rita renifla si fort que les gens à une table voisine se retournèrent.

-Il pense que le public doit savoir les choses importantes, hein ? Lança t elle. Je pourrais faire de l'engrais pour mon jardin avec le journal de ton père.

-Bien, c’est votre chance de lever le ton un peu, n'est-ce pas ? Dit Hermione agréablement. Le père de Luna sera très heureux d'avoir une interview d'Harry. Et c'est lui qui la publiera.

Rita les regarda fixement toutes les deux un instant, et libéra ensuite un grand rire sonore.

-Le Chicaneur! Dit elle, le caquet. Vous pensez que les gens le prendront au sérieux s'il est publié dans le Chicaneur!

-Certaines personnes le feront, dit Hermione d'une voix de niveau. Mais la version de la Gazette du Sorcier sur l'évasion d'Azkaban avait quelques détails manquants. Je pense que beaucoup de gens se demanderont s'il n'y a pas une meilleure explication de ce qui est arrivé et s'il y a une histoire alternative disponible, même s'il est publié dans un - elle jeta un coup d'oeil de côté à Luna, dans un - bien, un magazine peu commun - je pense qu'ils pourraient être plutôt motivés pour le lire.

Rita n'avait pas parlé depuis quelque temps mais regardait Hermione malicieusement.

-Ça va, je le ferai, dit elle brusquement. Quel genre d'honoraires vais-je avoir ?

-Je ne pense pas que le Papa de Luna paye les gens pour écrire pour le magazine, dit Luna rêveusement. Ils le font parce que c'est un honneur et, bien sûr, voir leurs noms dans le journal.

Rita fit une grimace qui aurait pu faire peur à Hagrid.

-Vous supposez que je fais cela gratuitement ?

-Bien, oui, dit Hermione calmement, prenant une petite gorgée de sa boisson.

Autrement, comme vous savez très bien, j'informerai les autorités que vous êtes un Animagus non enregistré. Bien sûr, la Gazette du Sorcier pourrait vous payer beaucoup pour le récit d'un prisonnier à Azkaban.

Rita la regarda comme si elle aurait voulu prendre son parapluie et l'envoyer sur le visage d'Hermione.

-Je ne pense pas que j'ai le choix, n'est-ce pas ? Dit Rita, sa voix tremblant légèrement.

Elle ouvrit son sac de crocodile encore une fois, retira un morceau de parchemin et a levé sa Cannette de Citations rapide.

-BIEN, Harry ? Dit Hermione, se tournant vers lui. Prêt à rendre public la vérité?

-Je suppose, dit Harry, observant Rita, le balancement de la Cannette de Citations rapide prêt sur le parchemin entre eux.

-A vous, alors, Rita, dit Hermione sereinement, pêchant une cerise au fond de son verre.


Chapitre 26 – Vu et Imprévu

Luna dit vaguement qu’elle ne savait pas quand Rita publierait l’interview d’Harry dans Le Chicaneur, que son père attendait avec impatience un article sur les récents Snorkacks plissés et cornés, « - et bien sûr, c’est une histoire de la plus haute importance, qui doit passer avant Harry. » Dit Luna.

Harry n’avait pas trouvé que parler de la nuit du retour de Voldemort avait été une expérience facile. Rita l’avait obligé à se remémorer chaque détail, et il lui avait dit tout ce dont il pouvait se souvenir, sachant que c’était sa seule chance de pouvoir dire la vérité au monde entier. Il se demandait comment les gens allaient réagir après avoir lu son histoire. Il se doutait que beaucoup de gens le prendraient pour un fou, et le fait que l’article paraîtrait à côté des Snorkacks plissés et cornés n’arrangerait pas les choses.

Mais l'évasion de Bellatrix Lestrange et de ses camarades Mangemorts avait donné à Harry un désir brûlant de faire quelque chose, même si ça ne menait à rien…

« Je me demande comment va réagir Umbridge en te voyant rendre ça public, » dit Dean, sa voix teinté de terreur au dîner du lundi soir. Seamus avalait d’énormes quantités de poulet et de tarte au jambon que gardait Dean, mais Harry savaient qu'il écoutait.

« C’était la seule chose à faire, Harry, » dit Neville, qui était assis en face de lui. Il était plutôt pâle, mais continua à voix basse, « Cela a dû être… dur… de raconter… tout ça

? »

« Ouais, » marmonna Harry, « mais les gens doivent savoir ce dont Voldemorts est capable, n'est-ce pas ? »

« Tout à fait, » dit Neville, inclinant la tête, « et ses Mangemorts, aussi… les gens doivent être mis au courant… » Neville laissa sa phrase en suspens et retourna à sa pomme de terre grillée. Seamus leva la tête, mais quand il croisa le regard d’Harry, il tourna vivement la tête vers son assiette. Après un moment, Dean, Seamus et Neville partirent à la salle commune, laissant Harry et Hermione attendre Ron à table, qui n'avait pas encore pût dîner à cause de l’entraînement de Quidditch.

Cho Chang arriva dans le Hall avec son ami Marietta. L'estomac d'Harry se contracta, mais elle ne vint pas jusqu’à la table de Gryffondor et s'assit en lui tournant le dos.

« Oh, j'ai oublié de te demander, » dit Hermione vivement, jetant un coup d'œil à la table de Serdaigle, « qu'est-ce qui s’est passé avec Cho ? Comment se fait-il que vous soyez rentré si tôt ? »

« Euh … et bien, c'était … » dit Harry, tirant un plat de rhubarbe jusqu’à lui et soupirant, « un véritable fiasco, maintenant que tu en parles. »

Et il lui dit ce qui était arrivé dans la pâtisserie-salon de thé de la Madame Puddifoot.

« … et ensuite, » termina-t-il quelques minutes plus tard, alors que toute la rhubarbe avait disparue, « elle a bondit de son siège et a dit, « on se verra plus tard, Harry, » et elle partie en courant ! » Il posa sa cuillère et regarda Hermione. « Je veux dire… Je ne comprends pas… Qu'est-ce qui s’est passé ? »

Hermione jeta un coup d'œil vers Cho et soupira.

« Oh, Harry » dit-elle tristement. « Et bien, je suis désolé, mais tu as manqué de tact. »

« De tact ? » Dit Harry, intrigué. « L’instant d’avant tout allait bien, jusqu’à ce qu’elle me raconte comment Roger Davies lui avait demandé ce qu’elle avait l’habitude de faire et comment elle avait l’habitude de venir avec Cédric s’embrasser dans ce stupide salon de thé - comment j’étais supposé réagir ? »

« Ecoute, » dit Hermione, avec l'air patient de quelqu'un qui explique pourquoi un et un font deux à un enfant trop émotif, « tu n’aurais pas dû lui dire que tu devais venir me voir en plein milieu de votre rendez-vous. »

« Mais, mais, » bredouilla Harry, « mais – tu m’avais dit de venir te voir à midi et de l'amener, comment voulais-tu que je fasse sans la mettre au courant ? »

« Tu aurais dû lui dire différemment, » dit Hermione, toujours avec son exaspérant air patient. « Tu aurais dû dire que c'était vraiment ennuyeux, mais que je t’avais fait promettre de venir aux Trois Balais, que tu aurais vraiment voulu ne pas y aller, que tu aurais voulu passer toute la journée avec elle, mais que malheureusement tu étais obligé de venir me voir et tu aurais dû la supplier de venir avec toi avec bon espoir. Tu t’en serais mieux sortis. Et cela aurait pû être une bonne idée de mentionner que tu me trouves affreusement laide, » ajouta Hermione après coup.

« Mais je ne te trouve pas laide » dit Harry, ahuri. Hermione rit.

« Harry, tu es encore plus bête que Ron… Quoique, non, tu ne l’es pas, » soupira-t-elle, alors que Ron débarquait dans le Hall, plein de boue et manifestement de mauvaise humeur. « Comprend bien une chose – tu as énervé Cho quand tu lui as dit que tu devais venir me voir, donc elle a essayé de te rendre jaloux. C'était un moyen de découvrir combien tu l'aimais. »

« C’était ce qu’elle essayait de faire ? » dit Harry, tandis que Ron s’asseyait sur le banc, en face d'eux, et qu’il tirait tous les plats vers lui. « ça n’aurait pas été plus facile si elle était directement venue me demander si je la préférait à toi ? »

« Les filles ne s’y prennent pas de cette façon, » dit Hermione.

« Elle ferait mieux ! » Dit Harry d’une voix forte. « J’aurais juste eu à lui dire que je l’aimais, et ça lui aurait épargné de se remémorer la mort de Cédric ! »

« Je ne dis pas que ce qu’elle a fait était très intelligent, » dit Hermione, alors que Ginny les rejoignais, aussi boueuse que Ron et d’aussi mauvaise humeur. « J'essaye juste de te faire comprendre pourquoi elle a réagit de cette façon. »

« Tu devrais écrire un livre, » dit Ron à Hermione en découpant ses pommes de terre,

« Explication des choses folles que font les filles et que ne comprennent pas les garçons. »

« Ouais, » dit Harry ardemment, le regard pointé vers la table de Serdaigle. Cho venaient juste de se lever et, ne le regardant toujours pas, elle quitta le Grand Hall. Se sentant un peu déprimé, il revint à Ron et à Ginny. « Alors, comment s’est passé l’entraînement ? »

« C'était un cauchemar, » dit Ron d'une voix revêche.

« Oh allons, » dit Hermione, regardant Ginny, « je suis sûr que ce n’était pas si terrible –

»

« Si, ça l’était, » dit Ginny. « C'était épouvantable. Angelina était au bord des larmes vers la fin. »

Ron et Ginny partirent prendre leurs bains après le dîner; Harry et Hermione retournèrent à la salle commune de Gryffondor et s’occupèrent de leur pile habituelle de devoirs. Harry luttait avec un nouveau diagramme stellaire pour l'Astronomie depuis une demi-heure lorsque Fred et George apparurent.


« Ron et Ginny ne sont pas ici ? » Demanda Fred, regardant autour de pour trouver une chaise et quand Harry secoua la tête, il dit, « Bon. Nous observions leur entraînement.

Ils vont être battus à plat de couture. Ils sont complètement nuls sans nous. »

« Allons, Ginny n’est pas si mauvaise, » dit George, s'asseyant à côté de Fred. « En réalité, je me demande comment elle est devenue si bonne, sachant qu’on ne la laissait jamais jouer avec nous. »

« Elle se faufile dans votre abri à balais dans le jardin depuis l'âge de six ans et a essayé chacun de vos balais pendant que vous ne regardiez pas, » dit Hermione derrière sa pile chancelante de livres de Rune Antiques.

« Oh », dit George, l’air vaguement impressionné. « D’accord – tout s’explique. »

« Ron a-t-il empêché des buts ? » Demanda Hermione, lisant avec attention des Hiéroglyphes Magiques et des Logogrammes.

« En fait, il pourrait très bien le faire s’il ne se sentait pas observé, » dit Fred, roulant des yeux. « Donc tout ce que nous avons à faire et de demander à la foule de tourner le dos au match et de se taire chaque fois que le Souaffle s’approche de lui, samedi. »

Il se leva de nouveau et alla nerveusement jusqu’à la fenêtre, regardant fixement à travers le parc plongé dans la pénombre.

« Vous savez, le Quidditch était la seule chose qui valait la peine qu’on reste ici. »

Hermione lui jeta un regard sévère. « Vous avez bientôt à passer les examens ! »

« On vous a déjà dit qu’on en avait rien à faire de l’ASPIC, » dit Fred. Les boites à lunch sont prêtes à rouler, nous avons trouvé comment nous débarrasser des ébullitions, grâce à juste deux ou trois gouttes d'essence Murtlap, Lee nous a aidé. »

George bâilla largement en regardant dehors tristement le ciel nuageux.

« Je ne sais même pas si j’ai envie de voir ce match. Si Zacharias Smith nous bat, je n’aurais plus qu’à me suicider. »

« Tue-le, plutôt, » dit Fred fermement.

« C'est l'ennui avec le Quidditch, » dit Hermione distraitement, de nouveau penchée sur sa traduction de Runes, « il crée toujours un mauvais sentiment de compétition entre maisons. »

Elle se releva pour chercher sa copie du Syllabaire de Spellman et remarqua que Fred, George et Harry la regardaient fixement, tous avec une expression de dégoût mélangé à de l'incrédulité sur leurs visages.

« Allez, c’est bon ! » Dit-elle impatiemment. « C'est seulement un jeu, n'est-ce pas ? »

« Hermione, » dit Harry, secouant la tête, « tu es excellente dès qu’il s’agit des sentiments ou des cours, mais tu ne comprends rien au Quidditch. »

« Peut-être pas, » dit-elle en se refrognant. Elle retourna à sa traduction, « mais au moins mon bonheur ne dépend pas de la capacité de Ron à garder les buts. »

Et bien qu’Harry aurait préféré sauter de la Tour d'Astronomie plutôt que d’admettre qu’elle avait raison, au moment où il assistait au match le samedi suivant, il aurait donné n'importe quel nombre de Galions pour ne pas se soucier du Quidditch. La meilleure chose qu’on pût dire du match, c’est qu’il fut court ; les supporters de Gryffondor n’ont dû vivre que vingt-deux minutes d'agonie. C’était difficile de dire ce qui était le pire : Harry pensa que le titre se disputait entre le quatorzième échec de Ron a arrêter un but, Sloper manquant le cognard, mais donnant un coup de batte à Angelina dans la bouche, ou Kirke chutant de son balai en criant quand Zacharias Smith fonça sur lui en emportant le Souaffle. Le miracle était que Gryffondor n’avait perdu que par dix points : Ginny avait réussi à saisir le Vif d’Or directement sous le nez de l’attrapeur Summerby de Poufsouffle, ramenant le score final à deux cent quarante contre deux cent trente.

« Bien joué, » dit Harry à Ginny quand ils revinrent dans la salle commune, où l'atmosphère ressemblait à celle d'obsèques particulièrement mornes.

« J'ai eu de la chance, » fit-elle en haussant les épaules. « Le Vif d’Or n’était pas très rapide et Summerby était enrhumé. Il a éternué et a fermé ses yeux exactement au mauvais moment. De toute façon, une fois que tu seras de retour dans l'équipe – »

« Ginny, j'ai une interdiction à vie. »

« Ton interdiction ne tient que pendant qu’Umbridge dirige l'école, » le corrigea Ginny. « Il y a une différence. De toute façon, une fois que tu seras de retour, je pense que j'essayerai de devenir poursuiveur. Angelina et Alicia partent toutes les deux l'année prochaine et je préfère mettre des buts que chercher le Vif pendant des heures. »

Harry jeta un regard à Ron, qui s’était replié dans un coin, fixant ses genoux, une bouteille de Bierreaubeurre dans sa main.

« Angelina ne le laissera jamais démissionner, » dit Ginny, comme si elle lisait les pensées d'Harry. « Elle dit qu'elle sait qu’il a un don pour ça. »

Harry aimait la foi que montrait Angelina pour Ron, mais pensa en même temps qu'il serait vraiment plus aimable de le laisser quitter l'équipe. Ron était parti au lancement en chœur d’un autre « Weasley est notre Roi », chanté avec grand plaisir par les Serpentards, qui étaient maintenant les favoris pour gagner la coupe de Quidditch.

Fred et George erraient dans la pièce.

« Je n'ai pas même le cœur à me moquer de lui, » dit Fred, regardant le visage abattu de Ron.

« Rappelez-vous… quand il a manqué le quatorzième – » Il fit des mouvements sauvages avec ses bras comme s’il mimait un chien en train de se gratter.

« - je peux le garder pour plus tard, hein ? »

Ron s'était traîné jusqu'à son lit peu de temps après. Ayant du respect pour ses sentiments, Harry attendit un instant avant de monter au dortoir à son tour, pour que Ron puisse feindre d'être endormi s'il en avait envie. Etant suffisamment sûr de lui, Harry entra finalement dans la pièce. Ron ronflait un peu trop fort pour être tout à fait plausible. Harry entra dans son lit, pensant encore au match. Cela avait été l'observation la plus irritante des lignes de touche. Il avait été très impressionné par la performance de Ginny mais il savait qu'il aurait pû attraper le Vif d’Or bien plus tôt… Il y avait eu un moment où il avait flotté près de la cheville de Kirke ; Si Ginny n'avait pas hésité, elle aurait pu gagner la victoire pour Gryffondor. Umbridge était assis quelques rangées au-dessous d'Harry et Hermione pendant le match. De temps en temps, elle s'était retournée pour le regarder, sa large bouche de crapaud tendue dans ce qu'il pensait être un sourire, comme si elle se réjouissait de son malheur. Alors qu’il était dans l’obscurité, le souvenir de ce sourire le mit hors de lui. Après quelques minutes, cependant, il se rappela qu’il était sensé vidé son esprit de toute émotion avant de s’endormir, comme Rogue lui avait continuellement répété à la fin de chaque leçon d’occlumencie (Défense Contre les Intrusions Mentales).

Il essaya pendant une minute ou deux, mais le fait de penser à Rogue, en plus du souvenir d'Umbridge augmenta simplement sa colère et il se retrouva à choisir lequel des deux il détestait le plus. Lentement, les ronflements de Ron moururent, pour être remplacé par le son profond de sa respiration. Harry mit beaucoup plus longtemps pour s’endormir ; il était exténué, mais son cerveau mis un long moment avant de se vider. Il rêva que Neville et le professeur Chourave dansaient dans la chambre des nécessités tandis que le professeur McGonagall jouait de la cornemuse. Il les observa heureusement pendant peu de temps, pour ensuite aller retrouver les autres membres du DA. Mais quand il quitta la pièce il se retrouva tout seul, pas devant la tapisserie de Barnabas l'Écumeux, mais devant une torche brûlant, accrochée à un mur de pierre. Il tourna la tête lentement vers la gauche. Là, à la fin d’un long couloir sans fenêtre, se trouvait une porte plate et noire.

Il marcha vers elle, sentant l'excitation monter. Il avait le sentiment étrange que cette fois il allait avoir de la chance et enfin trouver la façon de l'ouvrir… Il était à quelques pas d’elle et vit avec un sursaut d'excitation que de la lumière filtrait en dessous et sur le côté droit… La porte était entrebâillée… Il la poussa et - Ron fit entendre un long râle, ses ronflements reprenant de plus belle et Harry se réveilla brusquement, sa main droite tendue devant lui dans l'obscurité, comme pour ouvrir une porte, qui était des centaines de milles plus loin. Il la laissa retomber avec un sentiment de déception mélangée à la culpabilité. Il savait qu'il n'aurait pas dû voir la porte, mais était tellement curieux de découvrir ce qui se trouvait derrière… Cela ne pourrait sans doute pas l’empêcher de se sentir ennuyé pour Ron… Si seulement il avait pu retenir son ronflement pendant juste une autre minute.

*

Le lundi suivant, ils entrèrent dans le Grand Hall pour le petit déjeuner, alors qu’au même moment, les hiboux postaux arrivaient. Hermione n'était pas la seule personne attendant avec impatience sa Gazette du Sorcier : presque chaque élève attendait de nouvelles infos à propos des Mangemorts échappés, qui, malgré beaucoup de rapports de personnes les ayants aperçus, n'avaient toujours pas été attrapé. Elle donna un Knut au hibou de livraison et déplia le journal avec impatience tandis qu'Harry se servait du jus d'orange ; celui-ci n’avait reçu qu’une note pendant toute l'année précédente, et il était sûr, lorsque le premier hibou se posa avec un bruit sourd devant lui, qu'il avait fait une erreur.

« Qui cherches-tu ? » Demanda-t-il, en mettant son jus d'orange hors de portée du bec du hibou et en se penchant en avant pour voir le nom et adresse du destinataire : Harry Potter, le Grand Hall, Poudlard.

Fronçant les sourcils, il s’apprêtait à prendre la lettre au hibou, mais avant qu'il puisse esquisser un geste, trois, quatre, cinq hiboux de plus avaient atterris à côté de lui et essayaient de se placer avantageusement, marchant dans le beurre et renversant le sel comme pour lui donner leur lettre en premier.

« Qu'est-ce qui se passe ? » Demanda Ron stupéfié, comme le reste de la table de Gryffondor, qui s’était penchée en avant pour observer sept autres hiboux atterrissant à côté des premiers, tout en poussant des cris stridents, et en agitant leurs ailes.

« Harry ! » Dit Hermione en retenant son souffle, plongeant les mains dans la masse plumetée et retirant un hibou tigré portant un long paquet cylindrique.« Je crois que je sais ce que cela signifie - ouvre celui-ci d'abord ! »


Harry arracha l'emballage brun. Il en sortit une copie fermement roulée de l'édition de mars du Chicaneur. Il le déroula pour tomber sur son propre visage, lui souriant timidement sur la couverture. De grandes lettres rouges disaient : IL PARLE ENFIN :

LA VÉRITÉ A PROPOS DE CELUI DONT ON NE DOIT PAS PRONONCER

LE NOM ET LA NUIT OU JE L'AI VU REVENIR.

« C'est bon, n'est-ce pas ? » Lança Luna, qui s’était approché de la table de Gryffondor et qui se tenait maintenant serrée sur le banc entre Fred et Ron. « Il est sorti hier, j'ai demandé à Papa de t’en envoyer une copie gratuite. Je m'attendais à tout ça, » elle montra de la main tous les hiboux rassemblés grattant toujours la table devant Harry,

« Ce sont des lettres de lecteurs. »

« C'est ce que j'ai pensé, » dit Hermione avec impatience. « Harry, est-ce que ça t’ennuis si nous - ? »

« Allez-y, » dit Harry, complètement ahuri.

Ron et Hermione commencèrent à déchirer des enveloppes.

« Celle-ci vient d'un type qui pense que tu complètement dingue, » dit Ron, en jetant un coup d'œil à sa lettre. « Oh, bien… »

« Cette femme recommande que tu aille te faire soigner à l’Hôpital St Mangouste pour les maladies et blessures liées à la magie, » dit Hermione, semblant déçue et chiffonnant la lettre.

« Celui-ci a l’air bien, cependant » dit Harry lentement, parcourant une longue lettre d'une sorcière de Paisley. « Hé, elle dit qu'elle me croit ! »

« Ce sont deux avis bien différents, » dit Fred, qui avait entreprit l'ouverture d’une lettre avec enthousiasme. « Celui-là dit que tu n’as pas l’air fou, mais qu’il ne veut pas vraiment croire que Tu-Sais-Qui est revenu, et donc qu’il ne sait plus du tout quoi penser maintenant. Mince, quel gâchis de parchemin. »

« En voilà un autre que tu as convaincu, Harry ! » Dit soudain Hermione avec agitation.

« Après avoir lu votre version de l'histoire, j’en suis arrivé à la conclusion que la Gazette du Sorcier vous avait traité très injustement… Même si je n’ai pas tellement envie de penser que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom est de retour, je suis forcé d'admettre que vous dites la vérité… Oh, c'est merveilleux ! »

« Un autre qui pense que tu es cinglé, » dit Ron, en jetant une lettre chiffonnée par dessus son épaule « … Mais celle-ci dit que tu l'as convertie et elle pense maintenant que tu es un vrai héros - elle a même mis une photographie – WOW ! »

« Qu'est-ce qui se passe ici ? » Dit une voix faussement douce de jeune fille.

Harry releva les yeux de ses mains pleines d'enveloppes. Le professeur Umbridge était debout derrière Fred et Luna, ses yeux de crapaud parcourant le désordre de hiboux et de lettres posées sur la table devant Harry. Derrière elle, il vit beaucoup d'étudiants les observant avec avidité.

« Pourquoi avez-vous reçu toutes ces lettres, M. Potter ? » Demanda-t-elle lentement.

« C'est un crime maintenant ? » Dit Fred avec force. « Recevoir du courrier ? »

« Soyez prudent, M. Weasley, ou je devrais vous mettre une retenue, » dit Umbridge.

« Alors, M. Potter ? »


Harry hésita, mais il ne vit pas comment il pourrait tenir ce qu'il avait fait caché ; ce n’était qu’une question de temps avant qu'une copie du Chicaneur n’arrive entre les mains d’Umbridge.

« Des gens m'ont écrit parce que j'ai donné une interview, » dit Harry. « A propos de ce qui m'est arrivé en juin dernier. »

Pour une raison inconnue, il jeta un coup d'œil à la table des professeurs en même temps qu’il le disait. Harry avait l’étrange sentiment que Dumbledore l'avaient observé une seconde auparavant, mais quand il regarda vers le Directeur, il semblait être absorbé par sa conversation avec le professeur Flitwick.

« Une interview ? » Répéta Umbridge, sa voix plus pincée et plus aiguë que jamais. « Que voulez-vous dire ? »

« Je veux dire qu'un journaliste m'a posé des questions et que j’y ai répondus, » dit Harry. « Voilà – ».

Et il lui jeta la copie du Chicaneur. Elle l'attrapa et posa les yeux sur la couverture. Son visage pâle et argenté tourna lentement en un laid et inégal violet.

« Quand l'avez-vous fait ? » Demanda-t-elle, sa voix tremblant légèrement.

« Le dernier week-end à Pré au lard, » dit Harry.

Elle le fixa, ses yeux brillants avec la colère, le magazine tremblant entre ses doigts trapus.

« Il n'y aura plus de sortie à Pré au lard pour vous, M. Potter, » chuchota-t-elle.

« Comment osez-vous… Comment pouvez-vous… » Elle respira à fond. « J'ai essayé à maintes reprises de vous apprendre à ne pas mentir. Le message, apparemment, n’est toujours pas passé. Cinquante points en moins pour Gryffondor et une autre semaine de retenue. »

Elle tourna les talons, tenant le Chicaneur contre sa poitrine, les yeux de beaucoup d'étudiants la suivant. Dès la moitié de la matinée, d’énormes affiches avaient été placardées partout dans l'école, pas seulement sur les tableaux d’affichages de chaque Maison, mais aussi dans les couloirs et dans les salles de classe.

PAR ORDRE DU HAUT INSPECTEUR DE POUDLARD :

Tout étudiant qui sera trouvé en possession d’un exemplaire du Chicaneur sera ‘immédiatement expulsé. Cet avertissement est conforme au Décret Éducatif Numéro vingt-sept.

Signé : Dolorès Jane Umbridge, le Haut Inspecteur.

Pour une obscure raison, à chaque fois que Hermione apercevait une de ces affiches, elle rayonnait de plaisir.

« Qu’est-ce qui te rend si heureuse ? » Lui demanda Harry.

« Oh, Harry, tu ne comprends donc pas ? » Soupira Hermione. « Si elle pouvait faire quelque chose pour que toute l’école lise absolument ton interview, c’était bien de l’interdire ! »

Et il se révéla que Hermione avait tout à fait raison. Vers la fin de la journée, et bien que Harry n’ait vu à aucun moment un exemplaire du Chicaneur, l’école entière semblait parler de l'interview. Harry entendait des chuchotements le concernant en faisant la queue à l'extérieur des classes, des discussions pendant le déjeuner et à la fin des cours.

Hermione rapporta même avoir entendue deux filles en parler dans les toilettes quand elle y était aller avant son cours de Runes Antiques.


« Alors elles m'ont vu et évidemment elles savaient que je te connais, donc elles m'ont bombardé de questions, » Dit Hermione à Harry, les yeux brillants, « et Harry, je pense qu'elles te croient, je le pense vraiment, tu as finalement réussi à tous les convaincre ! »

En attendant, le professeur Umbridge parcourait toute l'école, arrêtant des étudiants au hasard et exigeant qu'ils montrent leurs livres et leurs poches : Harry savait qu'elle cherchait les copies du Chicaneur, mais les étudiants avaient plusieurs coups d’avance sur elle. Les pages où il était questions de l’interview d’Harry avaient été ensorcelées pour ressembler aux extraits de manuels si quelqu'un d’autre qu’eux-mêmes les lisaient, ou bien paraissaient totalement vierges jusqu’à ce qu’elles soient stimulées magiquement pour être lues de nouveau. Bientôt il fut évident que chaque élève de Poudlard l'avait lu.

Il fut interdit aux enseignants de mentionner l'interview (selon le Décret Éducatif Numéro vingt-six), mais ils trouvèrent des façons d'exprimer leurs sentiments d’une autre façon, ce qui eu finalement le même effet. Le professeur Chourave attribua à Gryffondor vingt points lorsque Harry lui passa un arrosoir ; le professeur Flitwick, rayonnant, lui passa une boîte de souris au sucre à la fin du cours de Charmes, en lui faisant, « Shh ! » Et en s’éloignant rapidement ; le professeur Trelawney éclata même soudainement en sanglots hystériques pendant le cours de Divination et annonça à la classe effrayée qu'Harry n'allait pas mourir prématurément après tout, mais vivrait à un âge très avancé, et deviendrait Ministre de la Magie tout en ayant douze enfants, ce que désapprouva bien sûr Umbridge.

Mais ce qui rendit Harry le plus heureux fut lorsque Cho le rattrapa alors qu’il se dirigeait presque en courant au cours de Transfiguration le jour suivant. Avant qu'il ne comprenne ce qui était en train d’arriver, sa main était dans la sienne et elle murmurait à son oreille, « je suis vraiment, vraiment désolé. Cette interview était si courageuse… Elle m’a fait pleurer. »

Il était désolé d’apprendre qu’il l’avait fait pleurer, mais était néanmoins très heureux de voir qu’ils étaient de nouveau en bons termes et même plus heureux quand elle lui donna un rapide baiser sur la joue et partit en hâte. Et incroyablement, à peine était-il sorti du cours de Transfiguration que quelque chose d’autre de bon lui arrivait : Seamus sortit de la file d'attente pour lui faire face. « Je voulais juste te dire, » a-t-il marmonné, en regardant le genou gauche d'Harry, « je te crois. Et j’ai envoyé une copie de ce magazine à ma mère. »

Si quelque chose avait pû encore augmenter le bonheur d’Harry, c'était la réaction qu'il avait obtenue de Malefoy, Crabbe et Goyle. Il les avait vus discuter ensemble plus tard dans l’après-midi à la bibliothèque ; ils étaient avec un garçon couvert de saletés que Hermione identifia comme étant Théodore Nott. Ils regardèrent autour d’eux et Harry examina le plancher comme s’il avait eu besoin du livre sur la Disparition Partielle : Goyle faisait craquer ses articulations d'un ton menaçant et Malefoy chuchota quelque chose sans aucun doute plein de malveillance à Crabbe. Harry savait parfaitement pourquoi ils agissaient ainsi : il avait désigné leurs pères comme étant des Mangemorts.

« Et la meilleure partie, » chuchota Hermione en jubilant, alors qu’ils quittaient la bibliothèque, « c’est qu’ils ne peuvent pas te contredire, parce qu'ils ne peuvent pas admettre avoir lu l'article ! »

Pour couronner le tout, Luna lui dit au dîner qu'aucune publication du Chicaneur n'avait jamais été vendue aussi rapidement.


« La réaction de Papa ! » Dit-elle à Harry, ses yeux bougeant avec agitation. « Il ne peut pas le croire, il dit que les gens semblent même plus intéressés par cela que par le Snorkack corné et plissé ! »

Harry était un héros dans la salle commune Gryffondor ce soir-là. Audacieusement, Fred et George avaient mis un Charme d'Agrandissement sur la couverture du Chicaneur et l'avaient accroché au mur, pour que la tête géante d'Harry puisse baisser les yeux sur les festivités, disant de temps en temps des choses comme LE MINISTÈRE

EST IDIOT et MANGE TES EXCRÉMENTS, UMBRIDGE d'une voix forte.

Hermione n'avait pas trouvé cela très amusant; elle dit que cela interférait avec sa concentration et décida d'aller se coucher tôt pour laisser passer son irritation. Harry dût admettre que l'affiche n’était pas tout à fait drôle après une heure ou deux, particulièrement lorsque le charme parlant avait commencé à se dissiper, pour qu'il ne reste plus que des mots détachés comme « EXCRÉMENTS » et « UMBRIDGE » de plus en plus rapidement et de plus en plus fort. En fait, il commençait à avoir mal à la tête et sa cicatrice recommençait à être douloureuse. Aux gémissements déçus de beaucoup de personnes qui restaient assises avec lui, lui demandant de raconter son interview pour l'énième fois, il annonça qu'il avait besoin d’une bonne nuit de sommeil.

Le dortoir était vide lorsqu’il l'atteint. Il posa son front un instant contre le verre frais de la fenêtre à côté de son lit pour soulager sa cicatrice. Il se déshabilla finalement et entra dans son lit, souhaitant que son mal de tête parte. Il se sentait aussi légèrement malade.

Il se retourna sur le côté, ferma les yeux et s'endormi presque immédiatement…

Il se tenait debout dans le noir, devant un rideau masquant une pièce éclairée par une simple paire de bougies. Ses mains se serrèrent à l'arrière d’une chaise, devant lui. Ils étaient longs et blancs, comme s'ils n'avaient pas vu de lumière du soleil depuis des années et ressemblaient à de grandes et pâles araignées contre le velours sombre de la chaise.

Au-delà de la chaise, dans la lumière vacillante produite par les bougies, un homme en robe noire s’était mis à genoux.

« On m'a horriblement conseillé, on dirait, » dit Harry d'une voix haute, froide, pulsée par la colère.

« Maître, j’implore votre pardon, » dit d'une voix rauque l'homme à genoux. Le dos de sa tête miroitait dans la lueur des bougies. Il tremblait.

« Je ne te blâme pas, Rookwood, » dit Harry avec sa voix froide, cruelle. Il abandonna sa prise sur la chaise et la contourna, pour s’approcher de l'homme se recroquevillant sur le plancher, jusqu'a ce qu'il soit debout directement devant lui dans l'obscurité, le regardant de haut. « Vous êtes sûrs de vos informations, Rookwood ? » Demanda Harry.

« Oui, Mon Seigneur, oui… J'ai eu l'habitude de travailler dans le Département après -

après tout… »

« Avery m'avait dit que Bode serait capable de l'enlever. »

« Bode ne pouvait jamais le prendre, Maître… Bode devait le savoir… Sans aucun doute, c'est pourquoi il s'est battu si durement contre le sort de l’imperius de Malefoy… »

« Lève-toi, Rookwood, » chuchota Harry.

L'homme à genoux tomba presque dans sa hâte d’obéir. Son visage était grêlé ; les cicatrices reflétaient le soulagement dans la lueur des bougies. Il restait un peu baissé en étant debout, comme si à mi-chemin pour un salut, il s’était arrêté, terrifié par le visage d’Harry.

« Vous avez bien fait de me le dire, » dit Harry. « Très bien… J'ai gaspillé des mois sur des arrangements stériles, on dirait… Mais peu importe… Nous recommencerons, dès maintenant. Vous avez la gratitude de Lord Voldemort, Rookwood… »

« Mon Seigneur… Oui, Mon Seigneur, » haleta Rookwood, sa voix rauque avec le soulagement.

« J'aurai besoin de votre aide. J'aurai besoin de toute information que vous pourrez me donner. »

« Bien sûr, Mon Seigneur, bien sûr… quoi que ce soit… »

« Très bien… Vous pouvez y aller. Envoyez-moi Avery. »

Rookwood se précipita en arrière, salua et disparu par une porte. Laissé seul dans la pièce sombre, Harry se tourna vers le mur. Un miroir craqué par le temps était accroché sur le mur, dans les ombres. Harry se déplaça vers lui. Son reflet devint de plus en plus grand et de plus en plus clair, sortant de l’obscurité… Un visage plus blanc qu'un crâne… Des yeux rouges avec des fentes pour seules pupilles…

« NOOOOOOOOON ! »

« Quoi ? » Demanda une voix tout près.

Harry regarda autour de lui, s’empêtra dans ses couvertures et tomba de son lit. Pendant quelques secondes, il ne comprit pas où il était ; il était convaincu d’être sur le point de voir le visage blanc, semblable au crâne lui apparaissant indistinctement, sortant de l’obscurité, quand la voix de Ron se fit entendre juste à côté de lui.

« Tu pourrais arrêter d'agir comme un dingue, sinon je vais être obligé de t’expulser du dortoir ! »

Ron tira violemment sur ses couvertures et Harry le regarda fixement à travers la lumière de la lune, Ron lui tournant le dos, sa cicatrice encore brûlante avec la douleur.

Il semblait que Ron s'était préparé pour aller se coucher ; un de ses bras était hors de sa robe.

« Quelqu'un a t il été attaqué de nouveau ? » Demanda Ron, tirant Harry par les pieds.

« Est-ce Papa ? Est-ce encore ce serpent ? »

« Non – tout le monde va bien – » haleta Harry, dont le front lui brûlait comme s'il était en feu. « En fait… Avery ne va pas bien… Il est mal barré… Il lui a donné une fausse information… Voldemort était en colère. »

Harry gémit et se remit sur son lit, encore tremblant, en frottant sa cicatrice.

« Mais Rookwood va l'aider maintenant… Il est sur la bonne voie de nouveau… »

« De quoi parles-tu ? » Dit Ron, effrayé. « Est-ce que tu veux dire… que tu as vu Tu-Sais-Qui ? »

« J'étais Tu-Sais-Qui » dit Harry et il allongea les bras dans l'obscurité et ramena ses mains jusqu’à son visage, pour vérifier qu'ils n'étaient plus d’un blanc mortel, longs et décharnés.

« Il était avec Rookwood, c’est un des Mangemorts qui se sont échappés d'Azkaban, tu te souviens ? Rookwood lui a juste dit que Bode n’aurait pas pû le faire. »

« Faire quoi ? »


« Enlevez quelque chose… Il a dit que Bode savait qu'il n'aurait pas pu le faire… Bode était sous le sort de l’Imperius… Je pense qu'il a dit que c’était le père de Malefoy qui lui infligeait. »

« Bode a été ensorcelé pour enlever quelque chose ? » Dit Ron. « Mais - Harry, ça pourrait être – »

« L'arme, » finit Harry. « Je sais. »

La porte du dortoir s’ouvrit ; Dean et Seamus entrèrent. Harry s’enfonça dans son lit. Il ne voulait pas qu’ils puissent penser que quoi que ce soit d'étrange venait d'arriver, alors que Seamus venait juste d’arrêter de penser qu'Harry était timbré.

« Tu as bien dit, » murmura Ron en mettant sa tête près d'Harry sous prétexte de se servir un peu d’eau avec la cruche posée sur sa table de nuit, « que tu étais Tu Sais Qui

? »

« Ouais, » dit Harry tranquillement.

Ron prit inutilement une grande gorgée d'eau ; Harry le vit en renverser sur son menton et sur sa poitrine.

« Harry », dit-il, alors que Dean et Seamus faisaient beaucoup de bruit, ôtant leurs robes et se lavant, « tu devrais le dire - »

« Je ne dois le dire à personne, » dit Harry aussitôt. « Je n’aurais même pas pu le voir si j’avais pratiqué l’Occlumencie. Je suis supposé en avoir terminé avec cette matière. C'est ce qu'ils veulent »

Par « ils », il voulait dire Dumbledore. Il se retourna sur le côté, tournant le dos à Ron et après un moment il entendit le grincement de matelas de Ron comme s’il avait, lui aussi, décidé de dormir. La cicatrice d'Harry recommença à brûler ; il s’appuya contre son oreiller pour couvrir ses gémissements. Quelque part, il le savait, Avery avait été puni.

*

Harry et Ron attendirent jusqu'à la pause du matin suivant pour dire à Hermione ce qui était exactement arrivé ; ils avaient voulu être absolument sûrs de ne pas être entendus.

Se tenant dans leur coin frais habituel de la cour, Harry lui raconta chaque détail du rêve qu'il pouvait se souvenir. Quand il eut fini, elle ne dit rien du tout pendant quelques instants, mais regarda fixement avec une sorte d'intensité douloureuse Fred et George, qui étaient si insouciants qu’ils vendaient leurs chapeaux magiques de leurs capes de l'autre côté de cour.

« Ce serait donc pour ça qu’ils l’auraient tué, » dit-elle tranquillement, retirant enfin son regard de Fred et George. « Quand Bode a essayé de voler cette arme, quelque chose de bizarre lui est arrivé. Je pense qu'il doit y avoir des sorts défensifs qui la protége, et qui doivent arrêter les gens avant qu’ils ne la touchent. C'est pourquoi il était à St.

Mangouste, son cerveau n’arrivait plus à fonctionner et il ne pouvait pas parler. Mais rappelez-vous ce que le médecin nous a dit ? Il était en train de guérir. Et ils ne pouvaient pas risquer que son état s’améliore, n'est-ce pas ? Je veux dire, le choc qu’il a eu quand il a touché cette arme a probablement soulevé le sort de l’imperius. Une fois qu'il serait de nouveau sur pied, il aurait pu expliquer ce qu'il avait fait, n'est ce pas ? Ils auraient su qu'il avait été envoyé pour voler l'arme. Bien sûr, cela aurait été facile pour Lucius Malefoy de mettre la malédiction sur lui. Il ne sort jamais du Ministère, n'est-ce pas ? »


« Il était même là le jour de mon audition, » dit Harry. « Dans le – accrochez-vous… »

Dit-il lentement. « Il était dans le couloir du Département des Mystères ce jour-là ! Ton père a dit qu'il essayait probablement de fureter et de découvrir ce qui est arrivé pendant mon audition, mais et si - »

« Sturgis ! » Haleta Hermione en le regardant abasourdi.

« Pardon ? » Dit Ron, la regardant déconcerté.

« Sturgis Podmore - » dit Hermione en retenant son souffle, « Il a été arrêté en essayant de passer une porte ! Lucius Malefoy devait être là aussi ! Je parie qu’il l'a fait le jour où tu l’as vu, Harry. Sturgis avait la Cape d'Invisibilité de Moody, c’est ça ? Ainsi, et s'il était debout en train de monter la garde devant la porte, invisible et Malefoy l'aurait entendu se déplacer - ou a supposé que quelqu'un était là - ou juste l'Imperius a-t-il touché à tout hasard ceux qui pouvaient être en garde ? Ainsi, quand Sturgis a eu une occasion -

probablement quand c'était de nouveau à lui de garder la porte - il a essayé d'entrer dans le Département pour voler l'arme pour Voldemort - Ron, reste calme - mais il a été attrapé et envoyé à Azkaban… »

Elle regarda Harry. « Et maintenant Rookwood va dire à Voldemort comment obtenir l'arme ? »

« Je n'ai pas entendu toute la conversation, mais c’est ce qu’on aurait dit, » dit Harry. « Rookwood a eu l'habitude de travailler là… Peut-être que Voldemort veut envoyer Rookwood pour le faire ? »

Hermione inclina la tête, apparemment toujours perdu dans ses pensées. Alors, brusquement, elle dit, « Mais tu n’as pas dû tout voir, Harry. »

« Quoi ? » Dit-il, déconcerté.

« Tu es supposé apprendre à fermer ton esprit à ce genre de chose, » dit Hermione, soudainement sévère.

« Je sais que je suis censé le faire, » dit Harry. « Mais - »

« Bien, je pense que nous devons juste essayer d’oublier ce que tu as vu, » dit Hermione fermement. « Et tu devrais faire un peu plus d’efforts pour maîtriser l’occlumencie, dès maintenant. »

Harry était si fâché envers elle qu’il ne lui parla pas pendant le reste de la journée, qui s'est avérée être une autre mauvaise. Quand les gens ne discutaient pas des Mangemorts échappés dans les couloirs, ils riaient de la performance de Gryffondor dans le match qui les avait opposé à Poufsouffle ; les Serpentard chantaient « Weasley est notre Roi » si fort et si fréquemment que dès le coucher du soleil Rusard l'avaient interdit dans les couloirs tellement il était irrité.

La semaine ne s’améliora pas en passant. Harry avait encore reçu deux « D » au cours de Potions ; il était toujours sur des charbons ardents en pensant que Hagrid pouvait être renvoyé; et il ne pouvait pas s'arrêter de penser au rêve dans lequel il avait été Voldemort - quoiqu'il n’en ait pas discuté avec Ron et Hermione de nouveau ; il ne voulait pas entendre un autre sermon d’Hermione. Il aurait souhaité pouvoir en parler à Sirius, mais c'était hors de question, donc il essaya de pousser la question dans un coin sombre de son esprit. Malheureusement, le fin fond de son esprit n'était plus une place aussi sûre qu’elle l’avait été.

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