Mais voilà ton septième adversaire, et c'est quelqu'un avec qui tu es obligé de recouvrer ton sérieux.
C'est le pire adversaire.
Il te ressemble.
Il a tous tes défauts.
Mais il a aussi toutes tes qualités.
C'est toi-même.
Tu as toujours eu des conflits avec toi-même.
Voici une excellente occasion d'y faire face.
Contre toi, tu ne peux te défiler.
Pas de combat à l'épée, ni de joute d'humour.
Il te propose une partie de cartes.
Vous vous asseyez de part et d'autre d'une table.
Il tient un jeu de cartes semblable au tien.
Des images de ton passé ont remplacé les figures habituelles.
Il place ses cartes en éventail, te regarde d'un air gourmand, en choisit lentement une.
La retourne.
Tu revois un souvenir pénible que tu avais essayé d'oublier.
À ton tour de poser une carte.
Il comprend que tu puises dans des instants plus confortables et te contre avec des cartes plus fortes.
Choisis donc tes pires souvenirs.
Mets-toi nu.
Il est obligé de se mettre nu, lui aussi, pour surenchérir.
Ne te fais plus de cadeau.
Sors les cartes représentant tes lâchetés,
tes peurs, ton ingratitude,
ton manque d'attention
à la souffrance des autres, ta fainéantise,
tes traîtrises.
Tu lui exhibes tes pires blessures, dès lors il ne sait plus te contrer.
Il est gêné par le regard libre que tu portes sur toi-même.
Tu lui dis que tu n'as plus rien contre toi, personnellement.
C'est une excellente occasion de te réconcilier avec toi-même.
Il renverse la table et jette le jeu par terre.
Tu lui tends la main et tu lui proposes dans l'avenir d'être son ami et de ne plus rien faire sans un parfait accord entre toi et toi.
Il accepte.
Assez de batailles.
Quittons le monde du feu.
Allons nous rafraîchir un peu.