Tu vois ta planète de haut.
La Terre, qui tout à l'heure n'avait pas pu se faire comprendre, te parle.
Elle a toujours cette voix grave et lente.
Désormais intelligible, elle émet:
«Tu as enfin compris. Nous avons un ancêtre commun:
le Big-Bang. Nous sommes des cousins éloignés…»
Elle te narre son histoire.
Jadis, elle a été nuage de poussières.
Le nuage de poussières a formé un conglomérat.
Puis une sphère.
Gaïa te dit que, dès lors, elle était une sorte d'ovule en attente.
Elle a été fécondée par une météorite venue des confins de l'univers.
Celle-ci, petit caillou vagabond et solitaire, était un spermatozoïde de l'espace.
Il possédait quelques acides aminés.
Cela a suffi pour créer une alchimie, prémices de la vie.
Gaïa t'ouvre alors son imaginaire de planète.
Et, tout d'un coup, tu sens ce que sent la Terre.
Ferme les yeux.
Tu entres en empathie avec elle.
Elle te dit sa grande préoccupation: sa place au sein du système solaire.
Chacun a des soucis à son échelle.
Elle est parfois gênée par Mercure et Vénus qui se mettent sur sa ligne d'éclairage solaire.
Elle se sent toute petite par rapport à Jupiter ou à Saturne.
Histoire de famille.
Son përe est le soleil, et elle se sent en rivalité avec les autres planètes sœurs.