CHAPITRE XIV

Holy Tong déglutit bruyamment. Le corps parfait de Mina était livré à sa fringale érotique depuis plus de deux heures et pourtant il n’était pas aussi satisfait qu’il en avait rêvé.

Il promena la main sur les seins de la jeune femme, sans obtenir plus de réaction que s’il avait caressé de la pierre. Les yeux mi-clos comme un chat, elle avait la respiration régulière d’un bébé. Pas un frémissement n’agitait sa peau satinée et son visage avait le calme olympien d’une statue. Holy se pencha à son oreille pour lui exprimer un désir. Sans que l’expression de la Chinoise s’altérât, elle s’exécuta docilement, avec une technique et une patience qui aurait mérité un grand prix aux cours du soir d’érotisme. Holy la guidait de brèves interjections et elle obéissait à la lettre.

Elle reprit ensuite sa position initiale, tandis qu’il tentait de rattraper son cœur qui faisait des bonds dans sa poitrine. Son rêve secret, c’était de mourir ainsi, dans un paroxysme de jouissance. À ce moment-là, il n’avait même pas peur de la mort. Pourtant, dès qu’il fut calmé, de nouveau l’insatisfaction rampa en lui. Il avait l’impression d’être frustré, de faire l’amour avec un merveilleux robot, mais un robot quand même.

Avec mille circonlocutions à la chinoise, il lui demanda s’il ne serait pas possible de se montrer légèrement plus énervée, ou participante si elle préférait ce mot.

C’était la question qu’attendait Mina depuis la seconde où Holy Tong l’avait touchée.

— Je n’aime pas cet endroit, laissa-t-elle tomber, dédaigneuse.

Puis elle but une gorgée de thé. Ils se trouvaient dans un des boxes de verre du Kim Hall, entourés de couples se livrant au même passe-temps qu’eux.

Mina était arrivée très tard au Kim Hall, directement de Cha-to-kok, et avait dû raconter une histoire à dormir debout à sa mama-san, qui avait menacé de la jeter dehors. Tout le long du trajet en taxi, elle avait réfléchi à ce qu’elle allait faire après avoir tué Cheng Chang et l’autre Chinoise. Elle savait que cette dernière travaillait pour les Rouges. Mina avait très peu de temps devant elle. Lorsque la chasse commencerait, elle serait impitoyable, et ce qu’elle avait fait subir à Cheng Chang blessé pour le faire parler n’était rien à côté de ce qu’elle risquait. Ils découperaient sa peau, carré par carré, jusqu’à ce qu’elle devienne folle, pour faire un exemple.

Il lui fallait trouver un abri sûr. Très vite. Avant l’aube elle serait traquée. Aussi était-elle passée au Kim Hall uniquement dans l’espoir d’y rencontrer Holy Tong, qui en était habitué, avant de se résigner à aller le trouver chez lui en plein milieu de la nuit. Peureux comme il l’était, il risquait de ne jamais ouvrir.

Elle était passée volontairement devant le box où il se trouvait avec une fille beaucoup moins belle qu’elle. Évidemment, il l’avait appelée. Elle lui avait laissé entendre que s’il voulait l’utiliser ce soir-là, elle ne comptabiliserait pas toutes ses faveurs… Par pure gentillesse.

Il l’avait crue. Depuis, elle attendait qu’il lui dise la phrase qu’il venait justement de prononcer.

— Pourquoi n’allons-nous pas chez moi ?

C’était un des seuls endroits de Hong-Kong où elle serait en sécurité pour cette nuit. En même temps, elle pourrait parler à Tong.

Elle fit semblant d’hésiter. Les filles avaient l’interdiction formelle de suivre les clients. Le Kim Hall aurait fait faillite.

— Je vais dire que je suis malade, que je dois rentrer, dit-elle enfin devant son air désolé. Pars le premier.

Elle se moquait bien de la mama-san, en ce moment. Si son plan se réalisait, elle ne remettrait jamais les pieds au Kim Hall. En plus de sa peur, elle ressentait une exaltation grisante. Pour la première fois depuis qu’elle était née, elle devait sa puissance à autre chose que ses jolies fesses rondes. De tuer la Chinoise l’avait libérée de son humilité apparente et de ses craintes secrètes. Elle se sentait invulnérable.

Après avoir laissé passer un laps de temps raisonnable, elle se leva et alla trouver la mama-san.


* * *

Comme prévu, Holy Tong attendait dehors dans un taxi. Ils ne dirent pas un mot tandis qu’ils roulaient à travers des chemins déserts vers sa villa. Il posa la main sur la cuisse de la jeune femme et elle le laissa faire, magnanime, amusée même.

Dès qu’ils furent dans sa bibliothèque, Holy enlaça sa partenaire. Pendant le trajet, son imagination érotique s’était remise au travail.

Brutalement, elle se dégagea et le gifla à toute volée, un aller et retour si fort que les lunettes du Chinois volèrent à travers la pièce. C’était tellement inattendu qu’il en resta bouche bée. Même avant ce soir, Mina s’était toujours docilement prêtée à ses fantaisies sexuelles contre quelques dollars. Une seconde, la pensée l’effleura que son geste était destiné à l’exciter encore plus, mais l’expression des grands yeux marron le détrompa tout de suite. C’était un mélange en proportions parfaites de haine et de dégoût.

— Fiche-moi la paix, siffla-t-elle ; tout à l’heure, c’est la dernière fois que tu m’as touchée.

Holy se passa la main sur le visage. C’était un cauchemar. Il esquissa de nouveau un geste vers la Chinoise mais elle cracha comme un chat :

— Imbécile ! Tu ne me crois pas ! Tu es gros, laid, tu crois bien faire l’amour, mais tu n’as jamais fait jouir aucune femme.

— Mais enfin, pourquoi es-tu venue ici ? balbutia Holy. Je croyais…

Elle le regarda avec une impression d’indicible méchanceté.

— Parce que cela m’arrangeait.

— Va-t’en, fit Holy Tong dans un sursaut de dignité. Tu n’es qu’une putain et je considère avec un mépris extrême les parties intimes de Madame ta mère…

Mina s’assit sur le canapé noir et ricana :

— Je ne m’en vais pas. Je vais coucher dans ta chambre et tu dormiras ici.

Le Chinois ne comprenait plus mais la colère avait pris le pas sur le désir. Il s’approcha de Mina et la saisit fermement par le bras. Aussitôt, elle lui décocha un coup de genou vicieux qui le fit se plier en deux. Des larmes plein les yeux il l’entendit annoncer :

— Je partirai demain matin. Pour revenir dans quatre jours. D’ici là, il faudra que tu aies vendu tout ce que tu possèdes et que tu me donnes l’argent. Après, tu n’entendras plus parler de moi, jamais.

Elle rêvait déjà, Mina. Un vrai passeport ne coûtait pas plus de trois mille dollars américains. Avec l’argent de Holy, elle pourrait acheter un petit bordel à Manille, aux Philippines, et enfin faire travailler les autres. À s’en lécher les babines.

Holy, déplié par la surprise, se demandait si elle n’avait pas perdu la raison.

— J’ai tué tout à l’heure ton ami Cheng Chang, expliqua-t-elle paisiblement. Quand tu m’as demandé d’aller réclamer son corps, tu ne m’avais pas parlé de son petit secret…

Le Chinois sentit son corps se vider de son sang.

— Qu’est-ce que tu veux dire ? balbutia-t-il. Je ne comprends pas…

— Ne fais pas l’idiot, répliqua Mina durement. Cheng Chang a parlé avant de mourir. Je connais le secret que tu lui avais confié, je sais qui te l’avait dit, et je connais l’homme qui est prêt à l’acheter à n’importe quel prix, ton ami américain.

« Tu me crois maintenant ? conclut-elle triomphalement.

Holy la croyait. Il avait l’impression d’avoir reçu le Victoria Peak sur la tête. Il tentait de réfléchir mais son cerveau refusait tout travail.

— C’est très simple, continuait Mina : ou tu me donnes ce que je te demande et je disparais sans rien dire, ou dans quatre jours je vais tout raconter à l’Américain. Tu sais ce que fera Mme Yao si tout échoue à cause de toi ?

« Elle te tuera.

— Elle te tuera aussi, protesta Holy sans conviction.

Mina haussa les épaules.

— Peut-être. Mais toi sûrement.

Anéanti, le Chinois baissa la tête. Mina disait la vérité. Mme Yao le tuerait. Ne serait-ce que pour ne pas perdre la face. Le plan de Mina était diabolique. Il cherchait désespérément la faille quand une once de raison surnagea dans le cauchemar :

— Pourquoi ne traites-tu pas maintenant avec les Américains ? demanda-t-il.

— Je n’ai pas confiance, fit Mina. Ils vont me rouler. Tandis que, si tu es raisonnable, nous serons vivants tous les deux. Réfléchis bien. Je vais me coucher.

Elle se sentait très forte, Mina. Elle connaissait la mollesse de Holy Tong. Jamais il ne tenterait rien contre elle.

Pendant ces quatre jours, elle se cacherait à Macao, chez une amie sûre.

Elle se leva et sortit de la pièce en faisant saillir ironiquement sa croupe.

Mais cette vision n’éveilla qu’une morne tristesse chez Holy Tong. Il se laissa tomber sur le canapé, anéanti. Il lui restait quelques heures avant l’aube pour trouver une solution. Sinon, il était obligé d’accepter le marché de Mina.


* * *

Pour la première fois depuis longtemps Holy Tong ne commença pas sa journée par une tasse de thé. Tuan lui avait apporté son plateau. Mais il avait la gorge si serrée que même le liquide ne pouvait pas descendre. Mina était partie depuis moins d’une minute. Après avoir vidé son portefeuille et fouillé ses tiroirs. Mille dollars Hong-Kong en tout. Et ce n’était qu’un début.

— À lundi, avait-elle jeté. Si tu veux voir le soleil se lever mardi, n’oublie pas de prendre tes dispositions. Je ne te donnerai pas un quart d’heure de grâce.

Une toux discrète fit sursauter Holy. Tuan contemplait d’un air désolé le plateau de thé intact. Cela fit germer une idée dans le cerveau embrumé de Holy Tong.

— Suis-la, ordonna-t-il à son boy. Tu me diras où elle est allée. Ensuite, tu me rapporteras les journaux.

Le boy sortit du bureau précipitamment. Par chance, n’ayant pas de voiture, elle serait obligée de prendre le funiculaire. Il la rattraperait à la station.

Tuan revint une heure plus tard, avec un paquet de journaux. Il avait suivi Mina jusqu’à l’embarcadère du ferry pour Macao sans se faire remarquer. Elle avait embarqué sur le premier hydrofoil partant pour Macao, sans avoir parlé à personne. Holy prit les journaux et déplia hâtivement le Hong-Kong Standard. Il n’eut pas à lire bien loin : la photo du cadavre de Cheng Chang s’étalait sur cinq colonnes à la première page. Les mains tremblantes, il commença à lire l’article. En se disant que Mme Yao devait être plongée dans la même lecture.


* * *

Malko avait dormi deux heures. Après une douche glaciale à sept heures du matin, il avait rejoint Dick Ryan à la Californian Electronics afin de le mettre au courant de vive voix. Les deux hommes, après une orgie de café presque aussi mauvais qu’aux USA, finissaient de faire le point de la situation.

Il n’y avait pas de quoi tirer une salve d’honneur.

Le Coral-Sea arrivait trois jours plus tard et, Cheng Chang cette fois bien mort, il ne restait plus que Mina à retrouver. La cascade de meurtres disait assez que cette histoire n’était pas de la pure intox, comme l’avait cru Ryan.

Dick Ryan attendait sereinement que le colonel Whitcomb débarquât dans son bureau. La présence de Malko à Cha-to-kok n’allait pas être difficile à prouver pour l’Anglais. Encore des grincements des dents en perspective. Mais ce n’est pas lui qui les aiderait. Car, de toute façon, ni Malko, ni Ryan n’étaient décidés à lui parler du rôle de Mina.

— Il ne reste plus qu’Holy Tong que nous ayons sous la main, conclut tristement Malko.

L’Américain leva les yeux au ciel :

— Ce clown. Si vous comptez sur lui. Il ne pense qu’à baiser.

— Justement, remarqua Malko. Il connaît peut-être Mina. C’est bien le genre de fille qu’il doit fréquenter. Sinon, il n’y a plus qu’à mettre une petite annonce pour la retrouver.

— Allez-y si vous voulez, soupira Ryan. Au point où nous en sommes…

Malko se leva.

— De toute façon, je devais le voir ce matin pour mon traitement. Je vais aller le surprendre chez lui. Il n’a peut-être pas encore appris la seconde mort de son ami Cheng Chang…


* * *

Lorsque Tuan annonça à Holy Tong qu’un Blanc avec d’extraordinaires yeux jaunes le demandait, il pensa sincèrement à sauter par la fenêtre.

Après s’être recoiffé, il tenta de redonner à son visage rondelet une expression détendue, mais le cœur n’y était pas.

— Fais-le entrer, dit-il au boy.

Malko s’excusa de venir le déranger à domicile. Mais il avait vu la nouvelle de la mort de Cheng Chang dans les journaux et, n’est-ce pas…

Le Chinois n’eut pas à feindre d’être bouleversé. Ses bajoues en tremblaient. Il désigna les journaux épars sur le bureau.

— Je savais déjà ; c’est une histoire absolument horrible. Je comprends de moins en moins. Pourquoi ne m’a-t-il pas donné signe de vie ? Je l’aurais aidé…

— Oui, pourquoi ? fit Malko, songeur.

Un ange passa et s’enfuit absolument horrifié. Holy n’était décidément pas un saint bon teint.

Malko rangea soigneusement une petite idée dans ses circonvolutions cérébrales et continua :

— C’est d’ailleurs beaucoup plus affreux que vous ne le pensez, mon cher Tong. Car votre ami a été tué par une personne que vous connaissez peut-être, une femme…

Il commença à raconter le rôle de Mina. Cette fois, Holy Tong eut du mal à ne pas se glisser sous le canapé. La Chinoise ne lui avait pas dit que Malko avait pratiquement assisté au meurtre. De mieux en mieux… Il était tellement décomposé quand Malko interrompit son récit :

— Qu’avez-vous ? vous connaissez cette femme ? C’est en cette seconde que Holy perdit définitivement son auréole de saint. Mais c’est difficile d’être vraiment saint à Hong-Kong, en 1968. Il ne voulait pas, à son âge, abandonner son confort et son bien-être. Le plan qui venait de germer dans son esprit était tortueux, mais c’était le seul pour éviter de se plier aux exigences de Mina.

— Elle a passé la nuit ici, avoua Holy Tong. Elle est partie ce matin pour Macao. C’est une prostituée qui travaille au Kim Hall. J’y étais hier soir et je l’ai ramenée. Maintenant je réalise qu’elle était très nerveuse. Ce matin, tôt, elle a demandé à mon boy de la conduire jusqu’au ferry de Macao.

Tout cela tenait très bien. Malko examinait le Chinois. Son bouleversement s’expliquait assez bien, pourtant quelque chose le gênait. Malheureusement, il n’avait pas le temps d’approfondir. Avant tout, retrouver Mina.

— Il n’y aura pas d’acupuncture ce matin, annonça-t-il, mais je vous remercie infiniment. C’est de la chance que cette fille soit justement venue passer la nuit avec vous.

— C’est de la chance, fit en écho Holy Tong. On ne savait pas encore pour qui.

Malko prit congé rapidement. Dans la rue déserte, il regarda autour de lui. Personne. Et pourtant, tout lui disait qu’il était sous surveillance constante.

Sinon, M. Cheng Chang n’aurait pas été assassiné pour la seconde fois.

Derrière sa fenêtre, Holy Tong regarda démarrer la voiture de Malko. Ses mains tremblaient. Après le coup de téléphone qu’il allait donner, il ne pourrait plus jamais se regarder dans une glace sans avoir un haut-le-cœur. Gênant pour sa coquetterie. Mais, au fond de son âme pure, il préférait être une ordure vivante qu’un saint mort.

Dick Ryan sirotait un Coca-Cola à la cafétéria du Hilton en lorgnant la plus jolie des serveuses, qui alliait un visage lunaire à une croupe callipyge, détail rare chez une Asiatique.

Son visage s’éclaira au récit de Malko puis se rembrunit.

— Macao ! grogna-t-il. Comment voulez-vous retrouver une fille là-bas en deux jours ?

— Mais les Portugais ?

L’Américain siffla de joie devant une telle naïveté.

— Les Portugais crèvent de peur devant les Chinois. Ils ne lèveront pas le petit doigt, même si les autres vous les coupent et vous les font manger…

C’est beau, la solidarité occidentale.

— Je peux essayer tout seul, suggéra Malko, héroïque. Ryan secoua la tête, pas convaincu.

— Ça peut vous prendre un an, et le Coral-Sea arrive après-demain. Il y a un moyen, mais il me déplaît souverainement. Nous avons un agent à Macao. Un type étonnant, qui n’appartient pas à la Division des Plans, un « agent dormeur ». Il a été mis en place il y a plusieurs années et je ne l’ai jamais utilisé, sur ordre de Washington. J’avais même l’interdiction d’entrer en contact avec lui. Ils le gardaient pour une circonstance grave. Si on se faisait tous virer d’ici, par exemple…

« Tant pis, vous allez l’utiliser, même si cela doit le griller. Je sais qu’il a d’excellents contacts avec Macao. Il pourra vous aider.

— Comment s’appelle-t-il ? L’Américain sourit :

— Vous ne me croirez peut-être pas, mais j’ignore son vrai nom. Je ne suis même pas sûr qu’il soit Américain. Il tient une boutique de marchand de timbres, Avenida de Almeida-Riveiro. Cela doit être facile à trouver.

Il faut dire que Macao est à peine plus grand que la Place de la Concorde.

— Comment me reconnaîtra-t-il ? demanda Malko.

— Je vais vous donner l’objet de reconnaissance, répondit l’Américain. Une pièce de un dollar en argent daté de 1902. On n’en a pas frappé cette année-là, en réalité. Astucieux, non ?

— Il y a encore un petit problème si je retrouve la fille, souligna Malko. Le passeport.

Ryan s’arracha au moins la moitié de ses derniers cheveux :

— Vous croyez que je peux donner des passeports comme ça. Si le Département d’État apprend cela, ils vont me faire envoyer à Sing-Sing. Vous me signerez une décharge et une déclaration sur l’honneur certifiant que l’intérêt vital du pays est en jeu. J’espère que cela passera. Sinon, il faudra le rendre, ce foutu passeport. Ou jurer qu’on l’a perdu…

Courteline à la CIA. Même à Hong-Kong, la sacro-sainte administration ne perdait pas ses droits.

— Je signerai tout ce que vous voulez, assura Malko. L’Américain se leva :

— Bon, allons à mon bureau, je vais vous donner tout cela. Il y a des hydrofoils toutes les deux heures pour Macao.

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