— Oh Luca ! gémit Joséphine.
Sa bouche contre la sienne, il chuchota :
— Si vous saviez quelle joie ce fut de vous rencontrer ! De vous parler, de marcher à vos côtés, de vous emmener voir des films sans que jamais vous ne me demandiez rien, sans que jamais vous ne mettiez la moindre pression sur moi… J’avais le sentiment d’inventer le mot « romance »…
— Parce que les femmes se jettent sur vous ? demanda Jo en souriant.
— Parce qu’elles sont pressées, qu’elles sont avides… J’aime prendre le temps, j’aime rêver, imaginer ce qu’il va se passer, je suis un lent… Et puis, il y a toujours Vittorio en arrière-plan.
— Elles vous prennent pour lui ?
— Souvent. Et quand je leur dis que ce n’est pas moi, que c’est mon jumeau, elles me demandent, il est comment ton frère, tu me le présentes, tu crois que je pourrais faire des photos aussi ? Vous, vous sembliez venir d’ailleurs, vous ne connaissiez rien à ce milieu, vous ne posiez aucune question. Vous étiez une délicieuse apparition…
— Une sorte de Bernadette Soubirous ?
Il lui sourit et recommença à l’embrasser.
La porte du bistrot s’ouvrit. Une bourrasque de vent glacé s’engouffra dans la salle. Joséphine frissonna. Luca se leva, posa son duffle-coat sur les épaules de Joséphine, rabattit le capuchon sur sa tête et affirma :
— Maintenant, vous ressemblez vraiment à Bernadette Soubirous…