Chapitre V

Dobroslav Babic regarda sa montre pour la centième fois. Que faisait cet imbécile de Said Mustala ? De l’esplanade entourant la nouvelle mosquée de Zagreb, construite au milieu d’un immense terrain vague, entre l’avenue Beogradska et l’avenue Marina Drzica, tout près de la Sava, il avait une vue parfaite.

Une voiture venait de s’arrêter dans le parking situé à une centaine de mètres et il l’observa. Quatre hommes en sortirent et se dirigèrent vers la mosquée. Pas de Said Mustala. À droite, des gosses jouaient au pied de HLM minables que leurs structures métalliques faisaient ressembler à de vieilles boîtes de conserve. La mosquée tout en marbre, à côté, avait l’air d’un Palais des Mille et une Nuits.

Les quatre hommes arrivèrent à la hauteur de Dobroslav Babic. À leur accent, il reconnut des Albanais. Probablement des membres de la « Mafia Remuza »[18] qui venaient traiter tranquillement leurs affaires dans le restaurant de la mosquée toujours déserte. Elle était trop éloignée du centre et il fallait une voiture pour s’y rendre, ce qui ne facilitait pas les choses, mais pour Said Mustala, c’était un point de repère facile.

Soudain, Dobroslav Babic eut une illumination : du temps où Said Mustala vivait à Zagreb, cette mosquée-là n’existait pas ! Il n’y avait que la petite en plein cœur de la ville construite par le Poglovnik Ante Pavelic et maintenant désaffectée. C’est là que devait l’attendre Said ! Comme un fou, il se précipita vers sa Golf GTI. En quelques instants, il eut regagné l’avenue Marina Drzica, fonçant vers l’ancienne mosquée.

Pourvu que Said Mustala l’ait attendu.


* * *

Said Mustala regarda d’abord avec indifférence la voiture bleu et blanc de la Milicja s’approcher. Elles étaient nombreuses à patrouiller la ville, occupées par des policiers croates débonnaires qui avaient depuis longtemps renoncé à lutter contre le stationnement sauvage. Il y avait des voitures sur chaque mètre carré disponible. Lorsqu’il aperçut à l’arrière de l’Opel bleu et blanc le jeune homme qui avait tenté de l’escroquer, sa première pensée fut qu’il s’était fait prendre. Il n’eut pas le temps de se réjouir. La voiture, avec ses deux gros gyrophares sur le toit, stoppa à côté de lui. Un des policiers descendit et se dirigea vers lui.

— Vous avez vos papiers, gospodine ![19]

Said Mustala ravala sa rage et tendit son passeport argentin. Le milicien l’examina, surpris.

— Vous n’êtes pas yougoslave ?

Ne.[20]

Il allait lui rendre le passeport lorsque, de son siège, le jeune changeur clandestin glapit :

— Il a un couteau d’Oustachi ! Fouillez-le.

Said Mustala eut un geste instinctif de recul. Le policier, réalisant qu’il parlait leur langue, l’apostropha :

— Tu parles serbo-croate ?

Da, reconnut Said Mustala de mauvaise grâce.

— Ce jeune homme prétend que tu as voulu le tuer avec un couteau.

— Il a essayé de m’escroquer, protesta Said.

— Montre-nous ce couteau.

Comme il n’obtempérait pas, le policier entreprit de le fouiller. Aussitôt, Said le repoussa d’une bourrade. Immédiatement, le second milicien jaillit de la vieille Opel, la main sur la crosse de son petit pistolet. Son équipier était déjà en train de ceinturer Said.

Au même moment, une Golf GTI noire surgit de la rue Boskoviceva et stoppa juste derrière le groupe. Par-dessus l’épaule des policiers, Said aperçut le visage de l’homme à qui il avait remis l’argent récupéré chez Boris Miletic. Celui supposé l’accueillir à Zagreb. D’un élan brutal, il repoussa le policier et plongea la main dans sa ceinture, sortant son long poignard. Le second milicien fit un saut en arrière pour ne pas être égorgé. L’autre brandit son arme, mais ne tira pas, à cause des passants. Said Mustala fonçait déjà vers la Golf.

— Filons ! cria-t-il à Babic.

Celui-ci redémarra vers la place Leninov. Il entendit des coups de sifflet et deux coups de feu, vraisemblablement tirés en l’air. Furieux, il se tourna vers Said.

— Bon Dieu, qu’est-ce qui s’est passé ?

L’Oustachi le lui expliqua tant bien que mal. Dobroslav Babic conduisait vite, remontant vers la vieille ville, à l’opposé de l’endroit où se trouvait la planque destinée à Said Mustala. Les miliciens avaient dû prendre le numéro de sa voiture et le transmettre aux barrages qui se trouvaient presque toujours sur les avenues filant vers le sud, menant à l’aéroport et à l’autoroute Belgrade-Ljubljana. Il fallait laisser les choses se calmer un peu.

Mladen Lazorov descendait la rue Vlaska au volant de sa BMW 316 S de service, lorsque sa radio branchée sur la fréquence de la Milice se mit à cracher un appel urgent.

— Attention, une Golf GTI noire avec deux hommes à bord se dirige vers le nord de la ville. Présumés dangereux et armés. Immatriculation MB 765439.

Une immatriculation de Maribor en Slovénie. Mla-den Lazorov se dit que c’était encore la Mafia albanaise. En tant que membre du tout récent Sluzbe za Zastitu Ustavnog Poretka[21] créé par le général Martin Spegel, ministre de la Défense de Croatie, il avait Tusage de sa BMW, même en dehors des heures de service.

Ce n’étaient pas les miliciens qui allaient rattraper les fugitifs, avec leurs véhicules à bout de souffle.

Coincé derrière une rame de tram, il prenait son mal en patience lorsqu’il vit surgir sur sa gauche une voiture, doublant les véhicules arrêtés. Au passage, il distingua deux hommes à l’avant, puis la plaque : MB 765… Trop tard pour lire le reste… Il déboîta aussitôt et put lire le numéro en entier : 765439.

C’était le véhicule recherché.

Aussitôt, il empoigna son micro et annonça :

— Ici, Lazorov, ministère de la Défense. Je suis rue Vlaska et j’ai le véhicule recherché, la Golf GTI, devant moi.

Au carrefour de Vlaska et de Draskoviceva, interdite aux véhicules, la Golf devait obligatoirement tourner à droite, sur Mose Pijade, la grande avenue montant le long du parc de la cathédrale, prolongement de la rue Vlaska. Pour l’instant, une rame de tram en train de virer à gauche bouchait le passage. Mladen Lazorov croisa soudain dans le rétroviseur de la Golf le regard du conducteur, et eut la conviction que ce dernier venait de s’apercevoir qu’il était suivi…

Arrivée au carrefour, la Golf GTI déboîta et prit à gauche dans Draskoviceva la voie semi-piétonnière.

Mladen Lazorov en fit autant et déclencha sa sirène. Inutile de se cacher.

La Golf dévalait à plus de cent cinquante, zigzaguant entre les piétons et les trams. Brutalement, elle tourna à droite, dans un sens interdit, puis de nouveau à droite, montant vers l’ancienne place de la République, récemment rebaptisée Gelatsu. Malgré la puissance de la BMW, Lazorov avait du mal à suivre…

— Bon sang, mais il est fou ! murmura-t-il pour lui-même.

Le conducteur de la Golf se dirigeait en pleine zone piétonnière ! À grands coups de klaxon, faisant fuir les piétons. Il surgit comme un bolide en bordure de la grande place de la République et longea plusieurs rames de trams arrêtées. Dans sa radio, Mladen Lazorov entendait les messages pressants des voitures de la Milicja qui convergeaient vers le quartier.

De nouveau, il empoigna son micro.

— Il se dirige vers Ilica, annonça-t-il, mais il peut encore changer.

À son tour, il dut piler et se dégager de la foule. Un milicien surgit, agitant son petit disque rouge pour lui faire signe de s’arrêter… Par la glace ouverte, Mladen Lazorov lança :

— Collègue !

Il déboucha sur la place juste à temps pour voir la Golf dévaler le long d’une rame de tram arrêtée, à plus de cent à l’heure ! Mladen ferma les yeux : deux femmes qui n’avaient pas aperçu à temps le véhicule venaient de se faire faucher. Horrifié, il vit les corps littéralement s’envoler pour retomber à plusieurs mètres…

La Golf GTI ne ralentit même pas, presque arrivée à l’entrée de la rue Ilica, l’artère commerçante de Zagreb, filant vers l’ouest. Les mâchoires serrées, craignant à chaque seconde de provoquer à son tour un accident, Mladen Lazorov essaya de ne pas se faire distancer. Soudain, la foule se referma autour de la BMW et il dut freiner. Des dizaines de visages haineux s’écrasaient contre ses glaces fermées, des gens donnaient des coups de pied dans sa carrosserie ! Un groupe horrifié entourait les corps disloqués des victimes, un peu plus loin.

Il allait se faire lyncher.

Arrachant de sa ceinture le pistolet automatique SZ qu’il portait dans son holster, il le brandit en hurlant :

Policja ! Policja !

Les plus proches s’écartèrent et il put enfin se frayer un chemin. La Golf avait disparu dans Ilica. Il crut d’abord qu’elle avait tourné à droite, remontant Kalciceva vers le nord et le quartier résidentiel. Puis, il l’aperçut, cent mètres devant.

Coincée !

Une voiture était immobilisée au milieu de la rue, peut-être en panne, et deux rames de trams allant en sens inverse, arrêtées toutes les deux, achevaient de boucher le passage. Sauf en volant, la Golf ne pouvait pas passer… Mais au moment où Mladen Lazorov arrivait derrière elle, une des rames s’ébranla et, aussitôt, le conducteur de la Golf se faufila, reprenant sa course folle. Cette fois, Mladen Lazorov ne rentra pas son pistolet. Il avait affaire à des gens dangereux.

— Ils descendent la rue Ilica ! hurla-t-il dans son micro.

La plus longue rue de Zagreb : onze kilomètres, se terminant à l’autoroute de Maribor. Si elle parvenait jusque-là, la Golf s’en sortirait…

La poursuite reprit. Mladen n’avait jamais conduit à cette allure-là ! À un moment, il regarda son compteur : 190. Devant lui, la Golf semblait voler entre les rails, klaxonnant sans arrêt.

Lui avait mis ses phares et sa sirène. Les gens s’écartaient, médusés. Ils n’avaient jamais vu une poursuite de cette espèce dans Zagreb, capitale paisible de la Croatie… Mladen Lazorov réalisa que la Golf allait lui échapper. Alors, à regret, il prit son SZ de la main gauche, ôta le cran de sûreté et attendit de se rapprocher, pied au plancher.

Quand il ne fut plus qu’à une dizaine de mètres du véhicule poursuivi, il étendit le bras et pressa la détente de son arme, visant les pneus de la Golf GTI. Sans s’en rendre compte, aidé par les cahots, il vida tout son chargeur d’un coup. La lunette arrière de la Golf devint opaque. Puis, Mladen Lazorov discerna un léger flottement dans sa course… Enfin, elle se mit franchement à zigzaguer, perdant de la vitesse.

Un tram arrivait en face, faisant désespérément sonner son timbre. La Golf l’évita de justesse, frottant sa carrosserie tout du long et perdant encore de la vitesse. Mladen Lazorov avait levé le pied, lui atissi.

La Golf noire repartit vers l’autre trottoir et termina sa course dans la vitrine d’une librairie, y enfonçant tout son capot… Le policier était déjà à terre. Le temps de remettre un chargeur dans son SZ, il ouvrait la portière de la Golf, attrapait le conducteur par l’épaule et l’arrachait de son siège. L’homme tomba sur la chaussée, inerte.

— Relève-toi, salaud ! lança Mladen Lazorov, le menaçant de son arme.

Puis il réalisa que l’autre ne risquait pas d’obéir. Un des projectiles du SZ l’avait atteint à la nuque, lui traversant tout le cerveau, et ressortant par un œil. Il n’était pas beau à voir. Mladen Lazorov resta immobile, son pistolet à bout de bras. Sonné. C’était la première fois qu’il tuait un homme…

Il vit à peine l’autre portière s’ouvrir et un homme se faufiler à l’extérieur, fendant le groupe de badauds accourus.

— Arrêtez-le ! cria-t-il.

Il avait repris ses esprits trop tard. L’homme s’éloignait déjà en courant dans Ilica. Mladen se jeta à sa poursuite, tirant une fois en l’air. Au début, il aurait probablement pu le toucher, mais le choc d’avoir donné la mort l’inhibait. Ensuite, il perdit de vue le fugitif avalé par la foule dense, et dut rebrousser chemin. L’autre avait dû se réfugier dans une des innombrables cours d’immeubles. Lorsqu’il revint près de la voiture écrasée, deux véhicules de la Milicja étaient déjà là, et leurs occupants écartaient les badauds… Il aperçut à la ceinture de l’homme qu’il avait tué un petit revolver accroché à un holster, avec une cartouchière. Sa gorge se noua soudain. Est-ce qu’il avait tué un collègue ?


* * *

Malko pénétra dans le bureau de Jack Ferguson, intrigué au plus haut point. Le chef de station de la CIA à Vienne l’avait appelé à Liezen, lui demandant de venir le plus rapidement possible. Pour une communication urgente.

— Il y a du nouveau, annonça l’Américain. Nous avons peut-être retrouvé l’assassin de Boris Miletic.

— Où ?

— À Zagreb.

— Qui est-ce ?

— Nous n’en savons rien.

— Vous plaisantez…

— Non, expliqua l’Américain. Il a échappé aux policiers croates.

Il raconta à Malko la course-poursuite en plein Zagreb, et ce qui en était résulté. Le signalement de l’homme qui s’était enfui à bord de la Golf GTI noire sous le nez des policiers correspondait parfaitement à celui donné par Swesda Damicilovic, témoin du meurtre de Boris Miletic. Ainsi que le poignard dont l’inconnu avait menacé les policiers. Hélas, le milicien qui avait examiné le passeport du meurtrier ne se souvenait pas du nom. Seulement qu’il s’agissait d’un document argentin. Comme il y avait au moins deux cent mille Croates en Argentine…

— Nous ne sommes donc pas plus avancés, conclut Malko. Mais nous savons au moins que ce charmant personnage se trouve à Zagreb.

— Non, il y a quelque chose de plus, ajouta le chef de station. Quelque chose de très important. La police croate a identifié l’homme qui se trouvait avec le tueur, le conducteur de cette Golf GTI. C’est lui aussi un activiste de la Grande Croatie. Un homme qui a déjà fait parler de lui dans le passé, en animant des groupes d’Oustachis à l’étranger, comme le HRB, en recueillant des fonds pour les réfugiés politiques.

— Cela correspond…

L’Américain eut un sourire amer.

— Ça, c’est ce que les Croates savent. Ils nous ont passé le dossier et Langley a retrouvé la trace de ce Dobroslav Babic. Il avait séjourné aux USA et avait été identifié sans erreur possible comme un membre d’une section très discrète de la SDB[22] chargée de la manipulation des extrémistes yougoslaves de tous poils.

— La SDB, les Services Spéciaux yougoslaves ?

— Tout à fait. Ils employaient surtout des Serbes, mais aussi quelques Croates pour leurs manipulations. Nous, étrangers, nous ne faisons aucune différence entre un Croate et un Serbe, puisqu’ils parlent la même langue et portent souvent les mêmes noms, mais eux ne s’y trompent jamais… Donc, ce Dobroslav Babic a passé plusieurs années à manipuler des Oustachis exilés et même à recruter des commandos de saboteurs qu’il aidait ensuite à s’introduire clandestinement en Yougoslavie. La SDB leur laissait commettre quelques petits attentats, puis les arrêtait, les jugeait et les fusillait.

« Faisant d’une pierre deux coups : on vantait la qualité des Services yougoslaves et on agitait le spectre de la renaissance des Oustachis.

— Ce Babic était lié au KGB ? remarqua Malko.

— Évidemment. SDB et KGB travaillaient la main dans la main. Aujourd’hui, nous ignorons si le KGB a toujours des liens aussi étroits avec ses homologues serbes. De toute façon, les Soviétiques sont contre la partition de la Yougoslavie. Une Slovénie et une Croatie indépendantes seraient un exemple détestable pour les États baltes.

— Est-ce que l’affaire qui nous intéresse ne serait pas une nouvelle manip du KGB ou du SDB ? demanda Malko.

— C’est une possibilité, répliqua Jack Ferguson. En plus, le KOS, le Service de Renseignement militaire fédéral, totalement contrôlé par Belgrade, reste présent en Croatie, planqué dans les casernes de l’armée yougoslave où les policiers croates n’ont pas le droit de mettre les pieds. Avec un réseau d’agents et d’informateurs installés sur place et inconnu d’eux. Tout ce système est au service du gouvernement de Belgrade, donc des Serbes et par conséquent du KGB.

— Supposons, dit Malko, que ce groupe d’extrémistes croates soit manipulé par le gouvernement de Belgrade. Quel serait son objectif ?

— La meilleure hypothèse, répondit l’Américain, c’est qu’ils veulent déclencher des incidents graves entre Serbes et Croates, afin de prouver que le nouveau gouvernement croate de Franjo Tudman n’est que la tête de pont des Oustachis en Europe. Et qu’on ne peut pas laisser revenir les nazis.

— Et ensuite ?

— Cela permettrait d’utiliser l’armée yougoslave pour « pacifier » brutalement la Croatie en éliminant physiquement les responsables croates pour installer un gouvernement militaire aux ordres de Belgrade. À la sortie, on aurait une Yougoslavie « démocratique » tenue en réalité par des apparatchiks communistes et serbes.

— Le gouvernement croate est-il conscient du danger ?

— Tout à fait, mais impuissant. La police et la Garde nationale créées par le général Martin Spegel ont reçu des consignes draconiennes de modération. Ils les observent. Mais ils ne peuvent rien contre ce genre de manipulation. Souvenez-vous de la fausse attaque par des troupes polonaises d’un poste-frontière allemand, à la frontière germano-polonaise en 1939. Les soi-disant soldats polonais étaient des déportés, abattus par la suite. On a su la vérité quelques années plus tard, mais en attendant, cela a permis à Hitler de déclencher l’invasion de la Pologne avec un prétexte en béton. C’est ce que nous voulons éviter ici…

— Lourde tâche, remarqua Malko.

Jack Ferguson eut un sourire ironique.

— Je crains que cela devienne votre tâche, mon cher Malko. Je vous donne toutes les armes pour cela. Et même une ravissante assistante. Dès demain, vous pouvez passer l’annonce dans le Kurier. Ensuite, direction Zagreb, je pense. Et là, il faudra vraiment faire attention…

Un ange passa, enfouraillé jusqu’aux yeux… Malko cachait mal sa réticence à l’idée d’emmener Swesda, ce qui allait provoquer un drame avec Alexandra. Seulement cela devenait impossible de dire non devant l’insistance du chef de station.

— Je suis certain que vous allez très bien vous entendre avec Miss Damicilovic, conclut perfidement Jack Ferguson, décochant sa flèche du Parthe. Et si vous empêchez cette manip, vous aurez rendu un sacré service aux Croates.

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