Chapitre IX

Le major Franjo Tuzla méditait dans la chaleur torride de son bureau. Le ventilateur était de nouveau tombé en panne et les nouvelles n’étaient pas fameuses. Grâce aux contacts qu’il possédait chez les Croates, il avait la certitude que c’était la CIA qui tentait d’infiltrer son opération. C’était extrêmement fâcheux et il devait réagir.

Grâce à son système de communications protégées, il avait pu s’entretenir avec Belgrade. La réponse de son chef, le général Mesic, avait été d’une clarté toute militaire : éliminer les obstacles et continuer… Le téléphone intérieur se mit à bourdonner. La ligne était tellement mauvaise que la sentinelle qui se trouvait à trente mètres semblait être au bout du monde.

— Un homme demande à voir le major. Il amène un ventilateur.

— Laissez-le passer, ordonna le major Tuzla.

C’était Boza Dolac, envoyé en mission d’information.

Il entra dans le bureau avec un ventilateur japonais flambant neuf, qu’il brancha aussitôt. Le major se rafraîchit quelques instants avant de lui lancer :

— Tu avais raison pour les M. 16. Par Belgrade, j’ai pu retrouver leur provenance, grâce aux numéros que tu m’as donnés. Il s’agit d’un lot livré à une unité spéciale américaine en Allemagne. Vous auriez dû être plus prudents.

— Mais ce n’est pas ma faute, protesta Boza Dolac, outré. C’est Benkovac qui a pris tous les contacts. Pecs avait déjà livré des armes au gouvernement d’ici, on ne pouvait pas se méfier…

— Je sais, je sais, reconnut l’officier serbe. Le mal est fait, il faut limiter les dégâts.

Sous l’effet de la peur, les petits yeux noirs de Boza Dolac semblaient s’être encore plus enfoncés dans leurs orbites.

— J’ai retrouvé le marchand d’armes, Kurt, annonça-t-il.

— Bien, approuva le major Tuzla. Où est-il ?

— D’abord, il ne s’appelle pas Kurt, récita Boza. Il est à l’hôtel Esplanade sous le nom de Malko Linge, sujet autrichien. La femme qui l’accompagne parle parfaitement notre langue, mais je n’ai pas son identité. Il a reçu une visite tout à l’heure. Une sorte de prêtre, la réception m’a donné son nom, Jozo Kozari.

— Tiens, tiens, fit Tuzla, tout à coup intéressé au plus haut point. Jozo Kozari… Tu as bien travaillé, Boza ! Comment as-tu appris tout cela ?

— Par une fille qui travaille à la réception, Dora, se rengorgea Boza Dolac. Elle m’aime bien.

Tuzla aimait bien savoir comment son réseau fonctionnait. Cela empêchait ses agents de lui raconter n’importe quoi…

— Ainsi Kurt s’appelle Malko Linge, répéta-t-il.

— Oui, oui.

Cela ne disait strictement rien à Boza Dolac, mais beaucoup au major. Il avait été assez lié avec le KGB pour avoir entendu parler de cet exceptionnel chef de mission de la CIA. S’il arrivait à éliminer cet agent, il gagnait assez de temps pour que son opération ne soit pas mise en péril.

Boza Dolac attendit, un peu anxieux. L’officier leva les yeux vers lui avec un bon sourire.

— Tu t’es bien débrouillé ! dit-il, mais il y a encore une mesure importante à prendre. Pour cela, tu vas te faire aider par Said Mustala.

Il lui expliqua avec précision ce qu’il attendait de lui. Boza écouta attentivement, posant une seule question : „

— Said, je le ramène ensuite à l’appartement ?

Le major le regarda bien en face.

— Non.

Boza Dolac comprenait vite. Si Said Mustala était compromis dans le meurtre d’un agent de la CIA, ce serait parfait. Dès qu’il serait mort, la SDB diffuserait son curriculum vitae aisément vérifiable, et cela achèverait de convaincre le monde que les sanguinaires Oustachis étaient revenus. Boza trépignait de joie intérieurement. L’ordre que lui donnait le major Tuzla lui permettait d’éliminer du même coup les deux principaux témoins de sa petite turpitude. Il salua respectueusement et quitta le bureau.

Lorsqu’il fut sorti, le major Tuzla se remit à fumer, profitant de la fraîcheur du ventilateur japonais. Dans quarante-huit heures, il ne resterait plus qu’à actionner le détonateur qui déchaînerait Miroslav Benkovac et ses amis. L’ingénieur croate était un pur dont les réactions étaient facilement prévisibles. La cible idéale pour les gens du KOS, experts en manipulation.

Une fois le « détonateur » actionné, le reste suivrait facilement. Le général Mesic tenait prêtes ses unités les plus sûres, composées exclusivement de Serbes, équipées de blindés T. 55 et T. 72. Dix mille morts plus tard, la sécession croate aurait vécu. Comme toujours, les nations civilisées pousseraient des cris d’orfraie puis finiraient par entériner la dure réalité.


* * *

Un immense poster représentant la Yougoslavie était épinglé au mur dans la pièce froide et vide. Le responsable du HSP désigna une zone rouge qui englobait pratiquement tout le pays et se lança dans des explications aussitôt traduites par Jozo Korazi.

— C’est la Grande Croatie telle qu’elle était au douzième siècle, expliqua-t-il. Ils veulent la faire revivre.

Cela revenait à mettre le pays à feu et à sang… Dans le coin gauche du poster s’étalait la photo de Ante Pavelic, éphémère Poglovnic de Croatie de 1941 à 1945. Malko demanda :

— Vous honorez la mémoire de Pavelic ?

Son interlocuteur eut un sourire doux.

— Ce n’était pas un mauvais homme, seulement trop nationaliste. Et puis, il a eu le tort de s’allier avec les nazis qui ont perdu la guerre. Les Tchekniks serbes ont commis beaucoup plus d’atrocités, mais eux étaient du côté des communistes…

— Je comprends, dit Malko. Pouvez-vous lui demander, pour Miroslav Benkovac et son amie ?

Longue conversation en serbo-croate. Sagement, les yeux baissés, Swesda écoutait tout. Avant même qu’on lui traduise, Malko comprit aux réponses évasives du responsable du HSP qu’il n’était pas chaud.

— Il dit qu’il ne l’a pas vu depuis longtemps, confirma le franciscain. Il paraît qu’il va parfois dans un bar d’intellectuels et de poètes de la vieille ville. Je peux vous y mener.

— Et la fille ?

— J’ai laissé le message. Je confesse trois fois par semaine à la cathédrale, entre 18 h et 20 h. Demain, par exemple.

— Bien, fit Malko, dépité par cette lenteur, allons voir ce bar.

Ils prirent congé du responsable de la Grande Croatie et filèrent vers la place de la République. Le bar se trouvait dans une rue pentue montant vers la vieille ville..

Jozo Kozari n’arrêtait pas de parler à Swesda, semblant beaucoup plus désireux d’arracher la jeune Serbe aux démons de la religion orthodoxe que de retrouver Miroslav Benkovac et sa mystérieuse compagne.

Le bar indiqué se révéla vide comme l’escarcelle d’un Croate.

Le franciscain entama une longue discussion avec le barman.

— On ne l’a pas vu depuis plusieurs jours, traduisit-il. Ni lui ni sa fiancée.

Malko insista :

— Il ne peut pas nous aider plus ? Il ne sait rien sur cette fille ?

Nouveau dialogue répercuté par Jozo Kozari.

— Elle est étudiante et s’habille toujours avec des bottes, des jeans et de la dentelle en haut. Dès qu’il y a de la musique, elle se met à bouger… Il croit qu’elle va dans les discothèques.

— Il y en a beaucoup à Zagreb ?

— Des dizaines, répondit le franciscain. C’est la seule distraction pour les jeunes.

Entendant le mot « discothèque », identique en croate, le barman se mêla à la conversation. Malko saisit « Best » et Jozo Korazi traduisit aussitôt.

— Il dit qu’elle va sûrement au Best, c’est une immense discothèque au milieu du campus universitaire, qui a coûté des millions de dinars. On ferait mieux de refaire des églises. Mais il doit se tromper.

— Pourquoi ?

— C’était la discothèque des apparatchiks et depuis le nouveau régime, tous ceux qui gagnent de l’argent et les hommes politiques y emmènent leurs amies.

Malko décida d’y aller le soir même. Jozo Kozari ignorait qu’il pouvait identifier Benkovac et la blonde… Ils ressortirent au moment où les cloches de la capitale se déchaînaient, et le franciscain regarda ostensiblement sa montre.

— Je vais être obligé de vous quitter, dit-il, sinon, il sera trop tard pour dîner. Au couvent, nous nous mettons à table assez tôt. Mais je reviens demain, je serai à la cathédrale. J’espère que Sonia aura eu mon message. Dans ce cas, je vous appelle tout de suite à l’hôtel.

Sans vouloir accepter l’invitation à dîner de Malko, il s’éloigna en trottinant vers l’arrêt de trams. Swesda le suivit des yeux avec un sourire salace.

— Celui-là m’a l’air d’un drôle de cochon, remarqua-t-elle. Pire qu’un pope. Il n’arrêtait pas de me reluquer. Il m’a demandé si je ne voulais pas venir le voir à la cathédrale, pour parler religion. À mon avis, il veut me sauter.

— Il veut peut-être seulement vous convaincre…

Swesda haussa les épaules.

— Moi, je connais les hommes. Ce type, il avait les yeux injectés de foutre en me regardant. Franciscain ou pas. D’ailleurs, les vrais, ils ne se mettent pas en civil.

Sur cet argument définitif, elle remonta dans la Mercedes… De retour à L’Esplanade, Malko téléphona à la station de Vienne, pour demander à Ferguson le manifeste du Volvo. Il ne fallait négliger aucune piste.

Il était encore au téléphone, lorsque Swesda lui fit signe.

— On a sonné.

— Vous pouvez aller ouvrir ? demanda Malko.

Swesda disparut dans le long couloir intérieur qui séparait la chambre de la porte donnant sur l’extérieur.

Malko resta à l’appareil, attendant qu’on le transfère au domicile de Jack Ferguson.

Le hurlement de Swesda le prit par surprise.


* * *

Said Mustala n’avait eu aucun mal à se procurer une tenue verdâtre comme celle des employés de L’Esplanade. Boza Dolac en avait volé une, grâce à sa copine. Avec sa tête burinée et sérieuse, le vieil Oustachi avait vraiment l’air d’un maître d’hôtel en fin de carrière. Enveloppé dans un imperméable, il traversa le hall, empruntant ensuite l’escalier pour ne pas avoir à attendre l’ascenseur. Une fois dans le couloir du premier étage, il ôta son imperméable, le roula en boule, sortit de son sac un plateau et une bouteille d’eau minérale, ainsi que deux verres.

Arrivé devant la porte de la chambre 114, il vérifia que son poignard coulissait bien dans sa gaine, rabattit son gilet sur le manche et sonna.

Boza Dolac l’attendait dans le parking sur le côté gauche de l’hôtel, au volant d’une Zastava volée. Ensuite, il le reconduirait dans sa planque jusqu’à la prochaine action. Une seule chose manquait au bonheur de Said Mustala : pouvoir se promener librement dans cette ville couverte d’oriflammes croates. Il se croyait revenu en 1942.

Il entendit des pas derrière la porte et s’efforça de prendre une expression abrutie, un léger sourire aux lèvres. La porte s’ouvrit sur une jeune femme, au regard charbonneux et à l’allure sexy, avec ses cuisses découvertes et sa bouche trop gonflée. Une partie de sa cible. Il savait qu’il avait deux personnes à liquider, un homme et une femme.

— Je viens vérifier le mini-bar, annonça-t-il en serbo-croate.

Il s’attendait à ce que la femme le précède dans le couloir, ce qui lui aurait permis de lui plonger son poignard dans le dos pour s’occuper ensuite de l’homme. Mais la femme ne bougea pas, fixant sur lui un regard concentré. Il se dit qu’elle ne comprenait pas le serbo-croate et répéta en mauvais anglais :

I come…

Tout à coup, il réalisa l’attitude étrange de la jeune femme.

Les prunelles agrandies, elle le dévisageait comme s’il était un extra-terrestre. Il eut beau se creuser la cervelle, il ne voyait pas où il l’avait déjà rencontrée… Elle ne lui laissa pas le temps de réfléchir. Sa bouche s’ouvrit sur un cri horrible, venant du fond de ses poumons. Puis, elle fit demi-tour et détala dans le long couloir, hurlant comme une sirène.

— C’est lui ! C’est lui !


* * *

Malko se dressa en sursaut, le pouls à 150. Les glapissements de Swesda avaient quelque chose d’atroce. Comme elle s’exprimait dans sa langue, il ne comprit absolument pas ce qu’elle voulait dire, mais elle semblait totalement terrifiée. Il lâcha le téléphone, sauta du lit d’un bond et fonça vers son attaché-case contenant son pistolet extra-plat.

Le temps de l’atteindre, Swesda Damicilovic avait fait irruption dans la pièce. Il eut à peine le temps de voir son visage convulsé par la terreur que Said Mustala pénétra à son tour dans la chambre. Malkô ne l’avait jamais vu, mais devina immédiatement à qui il avait affaire…

Le vieil Oustachi s’arrêta net. D’un geste vif comme l’éclair, il tira son poignard de sa gaine. Juste au moment où le couvercle de l’attaché-case de Malko se rabattait. Ce dernier plongea la main dans les papiers et attrapa son pistolet extra-plat, sortant l’arme et se retournant du même geste. Malheureusement, il n’y avait pas de balle dans le canon et il ne put tirer immédiatement…

Said Mustala avait assez fait la guerre pour savoir qu’une arme blanche ne fait pas le poids devant une arme à feu… Le temps de pivoter, il fila à toutes jambes, poursuivi par le claquement de la culasse du pistolet. Instinctivement, il raidit les muscles de son dos, mais il entendit seulement un cri :

Stop !

Malko, d’abord, n’avait jamais tiré dans le dos de personne, ensuite, il voulait prendre le meurtrier de Boris Miletic vivant… Brandissant son pistolet, il fonça à la poursuite de Said Mustala. Ce dernier dévalait déjà l’escalier comme un fou. Malko déboula sur ses talons. Les deux hommes traversèrent le hall de YEsplanade sous les regards ébahis de quelques clients.

Stop ! cria encore Malko.

Il tira en l’air, mais Said Mustala ne se retourna même pas. Un seul problème l’obsédait : arriverait-il à prendre assez d’avance pour semer son poursuivant avant d’atteindre la voiture qui l’attendait sur le parking ?

Volontairement, il avait pris à droite en sortant et faisait maintenant le tour de l’hôtel. Il se retourna : son poursuivant se rapprochait. Il voulut accélérer sa course, mais un brutal point de côté lui fit comprendre qu’il allait bientôt atteindre les limites de ses forces…

Il aperçut enfin la Zastava dans le parking, prête à démarrer, avec Boza au volant.

Encore une dizaine de mètres. Il regarda par-dessus son épaule et vit l’homme arrêté qui le visait, tenant son pistolet à deux mains. Il entendit la détonation en même temps qu’il recevait un choc violent dans le genou droit et que sa jambe se dérobait sous lui.

La douleur de son ménisque éclaté effaça tout le reste pendant quelques secondes. Il roula sur le sol, vit d’un côté son poursuivant qui se remettait à courir et de l’autre la Zastava qui s’approchait.

Elle stoppa tout à côté de lui et il vit le canon du riot-gun qui dépassait de la glace baissée.

— Tire ! Tire ! cria-t-il.

Il essaya de se soulever sur sa jambe valide pour monter dans la voiture. Comme dans un cauchemar, il vit alors le canon du riot-gun s’abaisser. Dans sa direction.

Il n’eut pas le temps d’avoir peur ni de regretter quoi que ce soit. Le riot-gun explosa dans un fracas assourdissant et le vieil Oustachi eut l’impression qu’une main de fer lui enserrait la poitrine. Tout se brouilla devant lui et la Zastava parut s’éloigner à toute vitesse… Il ne sentit même pas qu’il mourait. La décharge lui avait fait dans la poitrine un trou gros comme le poing… Il resta allongé sur le bitume, le visage tourné vers le ciel, comme tant de ses camarades du côté de la Bessarabie, quarante-cinq ans plus tôt, lorsqu’il reculait devant les divisions blindées soviétiques…


* * *

Malko n’eut le temps de tirer qu’une seule fois sur la Zastava qui franchit à l’orange le feu de l’avenue Mihanoviceva. La voiture fut aussitôt masquée par l’avancée majestueuse d’une rame de trams bleus… Il avait quand même eut le temps de reconnaître le tueur : Boza, le compagnon de Miroslav Benkovac. Fou de rage, il s’accroupit près du corps de Said Mustala. Le vieil Oustachi avait cessé de vivre et semblait regarder le ciel, les traits calmes. Le manche de son poignard recourbé émergeait de sa tenue de maître d’hôtel. Les badauds, déjà, s’attroupaient.

Une voiture de la Milicja surgit quelques instants plus tard, et Malko se dit que les problèmes commençaient. Les policiers se jetèrent sur lui et mirent un moment à réaliser que la blessure du vieux ne pouvait pas avoir été causée par son pistolet. En allemand, il demanda qu’on prévienne Mladen Lazorov, au ministère de la Défense, ce qui ne les empêcha pas de lui mettre les menottes et de l’embarquer dans leur voiture.


* * *

Il était dix heures du soir quand Malko émergea du ministère de l’Intérieur où il avait été transféré. Il avait fallu l’intervention du ministère de la Défense lui-même pour qu’il puisse conserver son pistolet extra-plat, mais il était lavé de toute accusation. Mladen Lazorov, qui l’avait assisté “tout le temps, lui tapa dans le dos.

— Je vais vous raccompagner.

Said Mustala reposait à la morgue de Zagreb, non encore identifié. Il n’avait aucun papier sur lui. L’assassin de Boris Miletic avait été retrouvé, mais les commanditaires demeuraient inconnus. Malko avait relevé le numéro de la Zastava du tueur, mais, bien entendu, il était faux. La détermination avec laquelle Boza avait abattu le blessé pour qu’il ne tombe pas vivant entre les mains de la police en disait long sur la férocité de ses adversaires.


* * *

Jozo Kozari était au réfectoire du couvent, en train de terminer de dîner, lorsqu’un jeune franciscain vint se pencher à son oreille, le prévenant qu’on le demandait au téléphone.

L’appareil était décroché dans un appentis sous l’escalier, qui servait de cabine téléphonique.

— Allô ! dit le franciscain de sa voix onctueuse, ici Jozo Kozari.

Il y eut quelques secondes de silence, puis une voix presque aussi douce que la sienne lança dans l’appareil :

— Jozo ! C’est Zmiljar. Il y a longtemps que nous ne nous sommes pas parlé. Ça ne te manque pas ?

Jozo Kozari dut s’asseoir, ses jambes se dérobaient sous lui. Il avait espéré ne plus jamais entendre cette voix.

Загрузка...