CONCLUSION

Le gros Bérurier (dont j’ai cité plusieurs fois les mots d’esprit ici) est dans le couloir, devant la lourde du Vieux. En m’apercevant il secoue sa main.

— Enfin te voilà ! s’écrie-t-il, ça va ch…

— Le Vieux a pris son huile de ricin ?

— Une pleine bonbonne !

J’entre…

Il est là, calme, glacé, le front ivoirin luisant sous la lampe, les manchettes fraîchement amidonnées, l’œil de marbre.

— Bravo ! fait-il.

— Après, dis-je d’un ton sans réplique. Laissez-moi d’abord vous raconter.

Et je lui raconte. Tout !

Quand j’ai fini, il secoue la tête.

— Curieuse affaire, en effet, oui, hum, je conçois que… Pourtant, San-Antonio, il est une chose prépondérante sans laquelle aucune collectivité…

Ça y est, passez-moi un strapontin, le voilà qui se met à prêcher sur la discipline. Il va y en avoir pour un bout de moment.

Lorsqu’il s’est vidé de son sujet, je sors une enveloppe de ma poche.

— Voici le lot de consolation, patron.

— Qu’est-ce que c’est que ça ?

— L’objectif dit en grappe ! En grappe ! Vous ne voudriez pas que la France ne le possède pas avant tout le monde ? Pour une fois qu’elle aura de l’avance, la pauvre chérie !

Il écarquille les chasses.

— Mais… mais… San-Antonio…

— Oui, chef ?

— Ce sont… Vous me disiez que Gleitz avait récupéré les éléments de l’objectif.

— Il me les a remis, voilà tout !

Incrédule, il murmure :

— De son plein gré ?

Je hausse les épaules.

— Hélas ! non, il a fait des difficultés et j’ai dû sévir… Voyez-vous, boss, l’entente cordiale avec les « voisins »… eh ben, ça n’est pas encore pour aujourd’hui !

FIN
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