Chapitre 26
Lorsque les sonnailles du petit équipage se furent éteintes dans le soir bleuté, Angélique revint à pas lents vers le château. Elle était soulagée de sentir ses enfants sous l'aile tutélaire de Monteloup. Mais le château du Plessis n'en paraissait que plus désert, et presque hostile malgré sa joliesse de bibelot Renaissance.
Dans le vestibule, un laquais s'inclina devant la jeune femme et l'avertit que le souper était servi. Elle se rendit à la salle à manger, où le couvert était mis. Presque aussitôt, Philippe parut et, sans un mot, s'assit à l'une des extrémités de la table. Angélique prit place à l'autre. Ils étaient seuls, servis par deux laquais. Un marmiton apportait les plats. Trois flambeaux reflétaient leurs flammes dans les pièces d'argenterie précieuse. Tout le long du repas, on n'entendit que le bruit des cuillères et le tintement des verres, que dominait l'appel strident des grillons de la pelouse. Par la porte-fenêtre ouverte, on voyait la nuit brumeuse envahir la campagne.
Angélique, après s'être dit qu'elle ne pourrait avaler une bouchée, mangea de bon appétit, selon les réactions particulières de son tempérament. Elle remarqua que Philippe buvait beaucoup, mais que, loin de le rendre plus expansif, la boisson augmentait de plus en plus sa froideur.
Lorsqu'il se leva, ayant refusé le dessert, elle n'eut d'autre ressource que de le suivre dans le salon voisin. Elle y trouva Molines et l'aumônier, ainsi qu'une très vieille paysanne qui, elle ne le sut que plus tard, était la nourrice de Philippe.
– Tout est-il prêt, l'abbé ? demanda le jeune homme, sortant de son mutisme.
– Oui, monsieur le marquis.
– Alors, allons à la chapelle.
Angélique tressaillit. Le mariage, son mariage avec Philippe, n'allait tout de même pas avoir lieu dans ces conditions sinistres ?
Elle protesta.
– Vous ne prétendez pas que tout est prêt pour notre mariage et qu'il va être célébré sur-le-champ ?
– Je le prétends, madame, répondit Philippe goguenard. Nous avons signé le contrat à Paris. Voilà pour le monde. M. l'abbé ici présent va nous bénir et nous échanger nos anneaux. Voilà pour Dieu. D'autres préparatifs ne me semblent pas nécessaires.
La jeune femme regarda avec hésitation les témoins de cette scène. Un seul flambeau les éclairait, que tenait la vieille femme. Au-dehors, la nuit était totale. Les domestiques s'étaient retirés. S'il n'y avait pas eu Molines, l'âpre, le dur Molines, mais qui aimait Angélique plus que sa propre fille, Angélique aurait craint d'être tombée dans un guetapens. Elle chercha le regard de l'intendant. Mais le vieillard baissait les yeux avec cette servilité particulière qu'il affectait toujours devant les seigneurs du Plessis. Alors, elle se résigna.
*****
Dans la chapelle, éclairée par deux gros cierges de cire jaune, un petit paysan ahuri, revêtu d'une chasuble d'enfant de chœur, apporta de l'eau bénite. Angélique et Philippe prirent place sur deux prie-Dieu. L'aumônier vint se placer devant eux, récita d'une voix marmonante les prières et les formules d'usage.
– Philippe du Plessis-Bellière, consentez-vous à prendre pour épouse Angélique de Sancé de Monteloup ?
– Oui.
– Angélique de Sancé de Monteloup, consentez-vous à prendre pour époux Philippe du Plessis-Bellière ?
Elle dit « oui » et tendit la main vers Philippe pour qu'il lui passât l'anneau. Le souvenir d'un même geste, accompli des années auparavant dans la cathédrale de Toulouse, la traversa.
Ce jour-là, elle n'était pas moins tremblante, et la main qui avait pris la sienne l'avait serrée doucement comme pour la rassurer. Dans son affolement, elle n'avait pas compris la signification de cette discrète étreinte. Maintenant, ce détail lui revenait, la déchirait comme un coup de poignard, tandis qu'elle voyait Philippe à demi ivre, aveuglé par les vapeurs de vin, tâtonner, n'arrivant pas à lui glisser l'anneau. Enfin, il y parvint. Tout était accompli. Le groupe sortit de la chapelle.
– À votre tour, madame, dit Philippe en la regardant avec son insupportable sourire gelé.
Elle comprit et pria les assistants de la suivre jusqu'à sa chambre. Là elle retira du secrétaire le coffret, l'ouvrit et le remit à son mari. La flamme des chandelles miroita sur le flacon.
– C'est bien là le coffret perdu, dit Philippe après un instant de silence. Tout va bien, messieurs.
L'aumônier et l'intendant signèrent un papier par lequel ils reconnaissaient avoir été témoins de la remise du coffret par Mme du Plessis-Bellière, selon les clauses du contrat de mariage. Puis ils ployèrent l'échine une fois de plus devant le couple et s'éloignèrent à petits pas, précédés de la vieille femme qui les éclairait. Angélique dut se maîtriser pour ne pas retenir l'intendant. La panique qu'elle éprouvait était non seulement ridicule, mais sans fondement. Certes, il n'est jamais agréable d'avoir à affronter la rancune furieuse d'un homme. Cependant, entre elle et Philippe, il y aurait peut-être un moyen de s'entendre, de faire trêve...
Elle lui jeta un regard à la dérobée. Chaque fois qu'elle le détaillait, dans la perfection de sa beauté, elle se rassurait. L'homme penchait vers le redoutable coffret son profil d'une pureté de médaille, à peine renflé au-dessus de la lèvre par la moustache blonde. Ses longs cils touffus projetaient une ombre sur ses joues. Mais il était plus rouge que d'habitude, et la forte odeur de vin qu'il dégageait était bien désagréable. Le voyant soulever d'une main mal assurée l'ampoule de poison, Angélique dit vivement :
– Prenez garde, Philippe. Le moine Exili prétendait qu'une seule goutte de ce poison suffirait pour défigurer à jamais.
– Vraiment ?
Il leva les yeux sur elle et une lueur méchante traversa ses prunelles. Sa main balança le flacon. Dans un éclair, Angélique comprit qu'il était tenté de le lui jeter au visage. Paralysée d'effroi, elle ne cilla pourtant point et continua de le regarder avec une expression paisible et hardie. Il eut une sorte de ricanement, puis reposa l'ampoule et referma le coffret, qu'il mit sous son bras.
Sans un mot, il saisit le poignet d'Angélique, et l'entraîna hors de la chambre. Le château était silencieux et obscur, mais la lune qui venait de se lever projetait sur les dalles le reflet des hautes fenêtres.
La main de Philippe tenait si durement le frêle poignet de la jeune femme que celle-ci sentait battre son propre pouls. Mais elle préférait cela. Dans son château, Philippe prenait une consistance qu'à la cour il n'avait point. Sans doute était-il ainsi à la guerre, abandonnant l'enveloppe du beau courtisan rêveur, pour sa vraie personnalité de guerrier noble, précis, presque barbare.
Ils descendirent l'escalier, traversèrent le vestibule et sortirent dans les jardins. Un brouillard argenté flottait au-dessus de l'étang. Au petit embarcadère de marbre, Philippe poussa Angélique vers une barque.
– Montez ! dit-il sèchement.
À son tour, il prit place dans la barque et posa avec précaution le coffret sur l'un des bancs. Angélique entendit filer l'amarre, puis, lentement, l'esquif se détacha de la rive. Philippe avait pris l'un des avirons. Il entraînait le bateau vers le milieu de l'étang. Les reflets de la lune jouaient sur les plis de son habit de satin blanc, sur les boucles dorées de sa perruque. On n'entendait que le froissement de la coque contre les feuilles serrées des nénuphars. Les grenouilles, intimidées, s'étaient tues.
Lorsqu'ils eurent atteint l'eau noire mais limpide du centre de l'étang, Philippe immobilisa le bateau. Il sembla regarder autour de lui avec attention. La terre paraissait lointaine, et le château blanc, entre les deux falaises sombres du parc, faisait penser à une apparition. En silence, le marquis du Plessis reprit entre ses mains ce coffret dont la disparition avait hanté les jours et les nuits de sa famille. Résolument, il le jeta à l'eau. L'objet coula et, très vite, les ondes marquant l'emplacement de sa chute s'effacèrent.
Alors, Philippe regarda Angélique. Celle-ci trembla. Il se déplaça et vint s'asseoir près d'elle. Ce geste qui, à cette heure, dans ce décor féerique, eût pu être celui d'un amoureux, la paralysa de peur.
Lentement, avec cette grâce qui caractérisait chacun de ses mouvements, il leva les deux mains et les posa sur le cou de la jeune femme.
– Et maintenant, je vais vous étrangler, ma belle, dit-il à mi-voix. Vous irez rejoindre au fond de l'eau votre maudit petit coffret !
Elle se contraignit à ne pas bouger. Il était ivre ou fou. De toute façon, il était capable de la tuer. N'était-elle pas à sa merci ? Elle ne pouvait ni appeler ni se défendre. Dans un mouvement imperceptible, elle appuya sa tête contre l'épaule de Philippe. Sur son front, elle sentit le contact d'une joue qui n'avait pas été rasée depuis le matin, une joue d'homme, attendrissante. Tout s'abolit... La lune voyageait dans le ciel, le coffret reposait au fond de l'eau, la campagne soupirait, le dernier acte de la tragédie s'accomplissait. N'était-il pas juste qu'Angélique de Sancé mourût ainsi, de la main du jeune dieu qui s'appelait Philippe du Plessis ?
Soudain, le souffle lui revint et l'étreinte qui la suffoquait se relâcha. Elle vit Philippe, les dents serrées, le visage convulsé de colère.
– Par le diable, jura-t-il, aucune peur ne fera donc courber votre sale petite tête orgueilleuse ? Rien ne vous fera donc crier, supplier ?... Patience, vous y viendrez !
Avec brutalité, il la rejeta et reprit l'aviron.
Dès qu'elle eut touché la terre ferme, Angélique résista à l'envie de s'enfuir à toutes jambes. Elle ne savait plus ce qu'elle devait faire. Ses idées restaient confuses. Ayant très mal au cou, elle y porta la main.
Philippe la surveillait avec une attention qui assombrissait son regard. Cette femme ne semblait pas d'une espèce commune. Ni larmes ni cris ; elle ne tremblait même pas. Elle le bravait encore, et pourtant c'était lui l'offensé. Elle l'avait contraint, humilié comme aucun homme ne peut supporter de l'être sans souhaiter la mort. D'un pareil affront, un gentilhomme peut répondre par l'épée, un manant par le bâton. Mais une femme ?... Quelle réparation exiger de ces créatures glissantes, veules, hypocrites, dont le contact était semblable à celui des bêtes venimeuses, et qui vous entortillaient si bien dans leurs paroles qu'on se retrouvait dupé... et fautif par-dessus le marché ? Oh ! les femmes n'étaient pas toujours victorieuses. Philippe savait comment se venger d'elles. Il s'était délecté de leurs sanglots, des appels, des supplications de ces filles qu'il violentait les soirs de combats et qu'il livrait ensuite en pâture à ses hommes. Il se vengeait ainsi des humiliations qu'elles lui avaient fait subir dans son adolescence. Mais celle-ci, comment l'abattre ? Elle réunissait, derrière son front bombé, lisse, derrière son regard d'eau verte, toutes les ruses féminines, toute la force subtile de son sexe. Du moins, c'était là ce qu'il croyait. Il ne savait pas qu'Angélique tremblait et se sentait lasse à pleurer.
Si elle lui faisait face, c'était parce qu'elle avait l'habitude de faire face et de combattre. Il lui reprit le bras d'un geste de gardien méchant et la ramena jusqu'au château. Tandis qu'ils remontaient le grand escalier, elle le vit tendre la main vers le long fouet à chiens accroché au mur...
– Philippe, dit-elle, quittons-nous ici. Vous êtes ivre, je crois. À quoi bon nous disputer encore ? Demain...
– Oh ! mais non ! fit-il, sarcastique. N'ai-je pas obligation de remplir mon devoir conjugal ? Mais, auparavant, je veux vous corriger un peu, afin de vous faire passer le goût du chantage. N'oubliez pas, madame, que je suis votre maître et que j'ai tout pouvoir sur vous.
Elle voulut lui échapper, mais il la retint et la cingla comme il eût cinglé une chienne rétive. Angélique poussa un cri qui était plus d'indignation que de douleur.
– Philippe, vous êtes fou !
– Vous me demanderez pardon ! dit-il, les dents serrées. Vous me demanderez pardon de ce que vous avez fait !
– Non !
Il la poussa dans la chambre, referma la porte derrière eux, et commença à la frapper de son fouet. Il savait le manier. Sa charge de grand louvetier de France n'était, certes, pas imméritée.
Angélique avait mis les bras devant son visage pour se protéger. Elle recula jusqu'au mur, se tourna d'un geste instinctif. Chaque coup la faisait tressaillir et elle se mordait les lèvres pour ne pas gémir. Cependant, un curieux sentiment l'envahissait, et sa révolte première cédait devant une sorte d'acceptation, un goût étrange de la justice. Elle s'écria tout à coup :
– Assez, Philippe, assez !... Je vous demande pardon.
Comme il s'arrêtait étonné de sa facile victoire, elle répéta :
– Je vous demande pardon... C'est vrai, j'ai eu des torts envers vous.
Indécis, il demeura immobile. Elle le narguait encore, pensait-il, elle se dérobait à sa colère par une humilité trompeuse. Toutes des chiennes couchantes ! Arrogantes dans la victoire, rampantes sous le fouet ! Mais l'accent d'Angélique avait quelque chose de sincère, qui le troublait. Se pourrait-il qu'elle ne fût pas comme les autres, et que le souvenir imprimé dans sa mémoire par la petite baronne de la « Triste Robe » ne fût pas une simple apparence ? Dans la pénombre où luttaient la clarté lunaire et celle du flambeau, la vue de ces blanches épaules meurtries, de cette nuque fragile, de ce front caché contre le mur comme celui d'une enfant contrite, éveilla en lui un désir violent, mais inusité et comme aucune femme ne lui en avait jamais inspiré. Ce n'était plus seulement l'exigence bestiale et aveugle. Il s'y ajoutait une attirance un peu mystérieuse, presque douce. Il eut soudain le pressentiment qu'avec Angélique il allait atteindre quelque chose de nouveau, une région inconnue de l'amour vainement poursuivie à travers tant de corps oubliés...
Ses propres lèvres lui parurent sèches, assoiffées, avides de se désaltérer au contact d'une chair souple et embaumée.
Le souffle court, il rejeta son fouet au loin, puis se débarrassa de son pourpoint et de sa perruque.
Angélique, inquiète, le vit soudain à demi dévêtu et désarmé, droit comme un archange dans l'ombre, avec ses courts cheveux blonds qui lui faisaient une tête nouvelle de berger antique, sa chemise de dentelle entrouverte sur un torse lisse et blanc, ses bras écartés dans un geste indécis.
Brusquement, il vint à elle, la saisit et, avec gaucherie, posa sa bouche dans le creux brûlant du cou. Mais Angélique souffrait encore à cet endroit même, et c'était à son tour de se sentir ulcérée. De plus, si elle était assez droite pour reconnaître ses torts, elle était aussi trop fière pour que le traitement qu'elle venait de subir la mît en disposition amoureuse. Elle s'arracha aux mains de son nouvel époux :
– Ah ! non, pas ça !
En entendant ce cri, Philippe redevint furieux. Ainsi le rêve s'enfuyait encore ! Cette femme n'était qu'une femme comme les autres, rétive, calculatrice, exigeante, l'éternel féminin !... Il recula, leva le poing et frappa Angélique en plein visage. Elle vacilla, puis, le saisissant à deux mains par les revers de sa chemise, elle l'envoya d'une poussée contre le mur. Il resta une seconde stupéfait. Elle avait eu, pour se défendre, un geste de cantinière habituée aux ivrognes.
Jamais il n'avait vu une dame de qualité se défendre ainsi. Il trouva cela à la fois très drôle et exaspérant. S'imaginait-elle qu'il allait céder ?...
Il connaissait trop bien cette engeance. S'il ne la matait pas ce soir même, ce serait elle qui, demain, l'asservirait. Il grinça des dents, envahi par l'acre désir de détruire, de vaincre une défaillance, puis, soudain, il bondit avec une souplesse sournoise, la saisit par le cou et lui cogna sauvagement la tête contre le mur.
Sous le choc, Angélique perdit à demi connaissance et glissa à terre. Elle luttait pour ne pas s'évanouir. Une certitude venait de s'imposer à elle : à la taverne du Masque-Rouge, c'était bien Philippe – elle en était sûre maintenant – qui l'avait à demi assommée avant que les autres ne se saisissent d'elle pour la violer. Oh ! c'était une brute, une horrible brute !
Le poids de son corps l'écrasait sur le dallage glacé. Elle avait l'impression d'être la proie d'un fauve déchaîné, d'un fauve qui, après l'avoir forcée, la martelait sans répit, sauvagement. Des douleurs inhumaines lui traversaient les reins... Aucune femme ne pouvait subir cela sans mourir... Il allait la mutiler, la détruire !... Une brute ! Une horrible brute...
À la fin, n'en pouvant plus, elle poussa un cri déchirant.
– Grâce, Philippe, grâce !...
Il répondit par un grondement sourd et triomphant. Enfin, elle avait crié. Enfin, il retrouvait la seule forme d'amour qui pût le contenter, la joie infernale de serrer contre lui une proie raidie par la douleur, une proie affolée, suppliante, qui le vengeait des humiliations passées. Son désir, exalté par la haine, le tendit comme une barre de fer. De toute sa force, il s'appesantit sur elle.
Lorsqu'il la lâcha enfin, elle était presque évanouie.
Il la contempla, étendue à ses pieds.
Elle ne gémissait plus mais, cherchant vaguement à reprendre conscience, elle remuait un peu sur le dallage, comme un bel oiseau blessé.
Philippe eut une sorte de hoquet qui ressemblait à un sanglot.
« Qu'est-ce que j'ai ? » pensa-t-il avec effroi.
Le monde n'était plus soudain que ténèbres et désespoir. Toute lumière s'était éteinte. Tout était détruit à jamais. Tout ce qui aurait pu être était mort. Il avait assassiné jusqu'au souvenir timide d'une petite fille vêtue de gris dont la main avait tremblé dans la sienne, ce souvenir qui lui revenait parfois en mémoire et lui plaisait, il ne savait pas pourquoi... Angélique ouvrait les yeux. Il la toucha du bout du pied et dit avec un ricanement :
– Eh bien, je pense que vous êtes satisfaite ? Bonne nuit, madame la marquise du Plessis.
Elle l'entendit s'éloigner en se cognant aux meubles. Puis il sortit de la pièce.