Paroles: Raymond Asso. Musique: René Cloërec 1937
autres interprètes: Serge Hureau (1995)
C'est une aventure bizarre.
Comme le train quittait la gare,
L'homme a bondi dans le couloir
Et, le front contre la portière,
Il regardait fuir la lumière
De Paris mourant dans le soir.
Un train dans la nuit vous emporte.
Derrière soi, des amours mortes,
Mais l'on voudrait aimer encor.
La banlieue triste qui s'ennuie
Défilait morne sous la pluie…
Il regardait toujours dehors.
Le train roulait dans la nuit sombre.
L'homme, déjà, n'était qu'une ombre,
Et d'être seule j'avais froid.
S'il a parlé… qu'a-t-il pu dire?…
Je ne revois que son sourire
Quand il vint s'asseoir près de moi.
Un train dans la nuit vous emporte.
Derrière soi, des amours mortes,
Et dans le cœur un vague ennui.
Alors sa main a pris la mienne,
Et j'avais peur que le jour vienne…
J'étais si bien tout contre lui.
Lorsque je me suis éveillée
Dans une gare ensoleillée,
L'inconnu sautait sur le quai.
Alors des hommes l'entourèrent
Et, tête basse, ils l'emmenèrent.
Tandis que le train repartait,
J'ai regardé par la portière
Comme en un geste de prière.
L'homme vers moi tendait les mains.
Le soleil redoublait ma peine
Et faisait miroiter des chaînes…
C'était peut-être un assassin.
Il y a des gens bizarres
Dans les trains et dans les gares.