Salle d'attente

Paroles: Michel Rivgauche. Musique: Marguerite Monnot 1957

L'un près de l'autre, ils étaient là,

Tous deux assis, comme endormis

Au bord de la banquette en bois

Dans la salle d'attente.

A travers la vitre, on voyait

Le vieux manège qui grinçait

Et sa musique tourbillonnait

Dans la salle d'attente,

Et cette musique semblait pousser

La grande aiguille de la pendule

Avec un bruit démesuré,

Démesuré et ridicule

Et cette pendule les obsédait,

Cette pendule qui les regardait,

Cette pendule qui tourbillonnait

Dans la salle d'attente,

Et dans leur tête ça glissait,

Manège, musique, pendule…

La pendule devenait manège,

Le manège devenait pendule,

Et leurs souvenirs, en cortège,

Remontaient, défilaient, s'envolaient…

L'un près de l'autre ils étaient là,

Tous deux assis, comme endormis

Au bord de la banquette en bois

Dans la salle d'attente

Et quand le train est arrivé,

Tous deux, ils se sont regardés

Et sans un mot se sont levés,

Dans la salle d'attente,

Et dans leur tête, ça glissait:

Présent, passé, manège…

Les souvenirs devenaient présents.

Le présent devenait souvenir…

Et leurs paroles, en cortège,

Hésitaient, se troublaient, s'envolaient.

Quand, dans le train, il est monté,

C'est elle qui s'en est aperçu

Et en courant est revenue

Dans la salle d'attente

Mais le train avait disparu…

Vous n' trouvez pas que c'est idiot,

Une femme qui marche dans la rue

Avec une musette et un calot?

C't' idiot!…

C't' idiot!…

…C't' idiot!

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