Enfin le printemps

Paroles: René Rouzaud. Musique: Marguerite Monnot 1954

Vise, mon Jules,

Cette crapule

Qui nous tombe sur les bras.

Depuis le temps

Qu'on l'attend,

Comme une bombe, le voilà.

Le voilà, le printemps,

Tout fleuri de lilas

Qui rapplique en dansant,

En dansant la java.

Le voilà, ce voyou,

Au son d'l'accordéon

Qui court le guilledou

En poussant la chanson.

Entends comme ça chahute

Dans tous les palpitants.

L'hiver se tire des flûtes.

Enfin le printemps

Ne fais pas la tête.

Tu serais bien bête

De te faire du mouron

Quand sur toute la terre

Flotte un petit air

De révolution.

J'ai sorti pour toi

Ma robe de soie,

Mes colifichets

Pour dormir sur l'herbe

En écoutant tinter les muguets

Vise, mon Jules,

Cette crapule

Qui nous tombe sur les bras.

Depuis le temps

Qu'on l'attend

Comme une bombe, le voilà.

Le revoilà, le printemps

Tout fleuri de lilas

Qui rapplique en dansant,

En dansant la java.

Y a la foule dans les rues

Qui suit les orphéons,

Des épaules toutes nues

Et du monde au balcon.

C'est la fête aux poètes

Et je t'aime éperdument

Et ça tourne dans ma tête.

Enfin le printemps

J'ai le vertige dans tes yeux.

Je voltige dans du bleu.

Je vois double et c'est mieux.

Vise mon cœur tout là-haut

Qui fait du cerf-volant.

Rattrape-le si tu peux,

Mon amour, mon amour

Qui fout le camp…

Enfin le printemps!

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