Temps dévorant! émousse les pattes du lion, fais que la terre dévore sa propre belle race, arrache les crocs du tigre féroce, et brûle dans son sang Phenix à longue vie;
Rends gaies et tristes les saisons en t'écoulant, et fais ce que tu veux, ô Temps au pied rapide, du monde entier et de tous ses charmes périssants; mais je t'interdis le plus odieux des crimes;
Ne marque pas avec tes heures le beau front de mon amour, ne trace pas là des lignes par ta plume très ancienne, permets-lui d'être dans ta course non touché, pour figurer les beautés aux hommes qui succéderont?
Et pourtant fais le pire, vieux Temps! malgré l'injure – par mes vers mon amour est jeune éternellement.