Y

Y a-t-il encore une censure?

Avant, pour que les informations n'arrivent pas au grand public, il y avait la censure qui interdisait proprement et simplement la publication des ouvrages jugés subversifs.

Maintenant, la censure a changé de visage. Ce n'est plus le manque qui agit, mais l'abondance. Et c'est bien plus efficace.

Noyé sous les informations insignifiantes, plus personne ne sait où puiser les informations importantes. En multipliant les chaînes de télévision, en publiant plusieurs milliers de titres de romans par an en France, en diffusant au kilomètre toutes sortes de musiques similaires, on empêche l'émergence de courants nouveaux. Ceux-ci seraient de toute façon perdus dans la masse de la production.

Ne surnagent finalement de cette immense soupe que les produits «média» rassurants car «archi-utilisés»: jeux et variétés pour la télévision, histoires d'amour autobiographiques pour la littérature, chansons d'amour sur mélodie simple présentées par des gens «au physique avantageux» pour la musique.

La profusion noie la création, et les critiques qui devraient normalement se charger de filtrer ces cascades artistiques sont frileux. Tout cela fait partie d'une logique: il faut qu'il n'apparaisse rien de nouveau qui puisse remettre en cause l'ancien système. Il y a tant d'énergie dépensée pour que tout soit bien immobile!

Yi King

La vie est souvent composée de situations immuables qui ne cessent de se reproduire inlassablement pour chacun.

Les Chinois, ayant compris cela, établirent un système d'éventail de toutes les situations possibles dans une vie: le Yi King (Livre des transformations). Le Yi King, à l'origine, n'était qu'un simple tirage à pile ou face pour savoir quelle décision prendre. Yin ou Yang.

Puis, peu à peu, le système binaire «oui ou non» s'est complexifié pour former des figures à trois, puis à six «oui ou non»: les hexagrammes. Avec 64 hexagrammes, on disposait normalement du tableau des 64 transformations qu'offre une vie humaine.

On pourrait ainsi comparer une existence à une partie de jeu de l'oie qu'on parcourt case par case, transformation par transformation. Mais chacun le parcourt dans un ordre différent, ce qui explique que toutes les destinées sont uniques.

Yin yang

Tout est en même temps yin yang. Dans le bien il y a du mal et dans le mal il y a du bien. Dans le masculin il y a du féminin et dans le féminin il y a du masculin. Dans le fort il y a de la faiblesse et dans la faiblesse il y a de la force. C'est parce que les Chinois ont compris cela il y a plus de 3 000 ans qu'on peut les considérer comme les précurseurs de la relativité. Le noir et le blanc se complètent et se mélangent pour le meilleur et pour le pire.

Загрузка...